L’intelligence économique, c’est quoi ?

Cela fait déjà quelque temps que vous entendez parler d’intelligence économique. Et comme pour beaucoup de terminologies dans ce domaine,  vous en êtes familier de l’expression sans forcément savoir ce qu’elle signifie. Décryptage.

L’intelligence économique est, par définition, l’ensemble des outils et méthodes qui permettent à une entreprise de mieux connaître son marché, ses clients ou ses concurrents. L’information est au centre de tout. Dans un monde ultra-connecté, inutile de souligner que l’information est le deuxième nerf de la guerre. « Aujourd’hui, les besoins des clients changent rapidement et les produits se renouvellent de plus en plus vite. Avec le développement des NTICS, les concurrents sont plus nombreux et éloignés. Il faut donc chercher l’information, lui donner du sens, afin de faciliter les prises de décisions stratégiques pour l’entreprise » explique Hamadou Dicko, économiste. Une entreprise pourra, grâce à ces informations, anticiper un évènement ou une mutation au lieu de simplement constater et subir. « L’univers dans lequel l’économie mondiale baigne fait que les entreprises sont obligées de s’adapter. L’information est une matière précieuse, vitale même, pour les entités. Elle leur permet de détecter les opportunités de développement » ajoute Dicko.

IE et non espionnage économique

La quête de la précieuse information dans le cadre de l’intelligence économique doit se faire dans un cadre légal et les données collectées par les entreprises doivent être de libre accès. Toute action contrevenant à la légalité est apparentée à de l’espionnage économique, et donc punissable. « La volonté de garder un coup d’avance sur ses concurrents ou de s’ouvrir un nouveau marché peut conduire certaines organisations à avoir recours à des méthodes qui ne relèvent pas de l’intelligence économique », souligne Mahmoud Touré, entrepreneur. Ni pot de vin, ni chantage, mais plutôt de la veille stratégique pour collecter l’information. « Les entreprises peuvent passer par des enquêtes de pénétration de marché, ou même faire une cartographie des acteurs qui peuvent influer sur lui ».

L’Afrique en retrait

Alors qu’ailleurs dans le monde les entreprises font fréquemment recours à l’IE, en Afrique, on traîne encore le pas. « Il y a une difficulté d’accès à une information fiable et elle n’est très souvent ni actualisée ni conceptualisée. Il est donc très difficile de se faire une image claire et réaliste de l’environnement d’affaires dans lequel baigne l’entreprise », constate l’économiste Dicko. « Certes, les choses évoluent, dans le sens que la quantité d’informations, avec le développement du numérique, croît. Mais il serait judicieux de se demander si ces informations sont fiables ou viables », ajoute-t-il.