FICAWA, le Wassoulou dans tous ses états

Initié par l’Association pour la sauvegarde des cultures du Wassoulou, le FICAWA (06 au 08 janvier 2012)est un espace de promotion des valeurs du terroir wassoulouka, situé en troisième région du Mali, la région de Sikasso. Ainsi, trois jours durant, les participants ont eu droit à  un large éventail de la richesse des populations, des sites historiques au musée de Diarani en passant par la très célèbre géomancie locale. Ouvert le vendredi 06 janvier par les autorités locales et en présence d’un nombreux public, le Festival est également dénommé « Djimbatulon ». Le « djimbatulon » selon le coordinateur du Ficawa Dramane Sangaré, est une danse guerrière qui a existé dans le terroir wassoulou et qui a disparu. Donner ce nom à  cette manifestation est une manière de rappeler toutes les richesses culturelles qui sont aujourd’hui en train de disparaà®tre, faute de promotion et de transmission. Groupes artistiques, masques, chanteurs du cru, visite du musée du wassoulou à  Diarani et de l’arbre sacré de Djiléfin ont été les temps forts de la journée du samedi qui a concentré le plus grand nombre d’activités. Le musée de Diarani est l’initiative d’un fils du village, Satigui Sidibé, qui, pour ne pas voir tomber dans l’oubli les us et coutumes a décidé de créer un espace o๠sont visibles des ustensiles, des styles architecturaux, des instruments de musique qui sont très rares aujourd’hui. Quant à  Djiléfin, C’’est un arbre sacré qui a reçu la visite des festivaliers. Cet arbre, vieux de quelques deux cent ans, a vu naà®tre le village et a été le témoin d’un combat mystique entre le brave chasseur Filifing Bou Sangaré et Almamy Samory Touré, au 19ème siècle. Aujourd’hui, les populations de Djiléfin tirent la sonnette d’alarme car un parasite végétal s’attaque à  leur arbre sacré qui risque de mourir, menaçant ainsi la survie de la localité. Les partenaires de l’Association pour la sauvegarde de la culture du Wassoulou ont également profité du Festival pour faire passer leurs messages. Ainsi, l’ONG environnementale Mali-Folkecenter a tenu une tribune o๠elle a recueilli les préoccupations des populations en matière de gestion des ressources naturelles dans l’optique de la protection de l’environnement et de la lutte contre la pauvreté. Et ce dans l’optique du Forum Environnemental National qui se déroulera le mois prochain à  Bamako. Le Wassoulou, terre de savoirs occultes Dimanche, la colline « Sèguèrèkoulou » a grouillé de monde venu voir la ruche centenaire qu’elle abrite. Ces abeilles, selon la légende, aidaient les guerriers en attaquant les ennemis. A quelques kilomètres de là , un tunnel creusé dans le roc abouti à  une caverne souterraine pouvant abriter des centaines de personnes. Badogo, le village voisin date de 800 ans et le chef de village confie que les premiers habitants ont trouvé à  leur arrivée cette vaste salle qui devait servir de refuge aux populations pendant les guerres. Les chasseurs n’ont pas failli à  leur réputation. Recevant les festivaliers dans leur musée à  Yanfolila, ils ont fait démonstration de leurs pouvoirs, racontant les faits glorieux du passé et prédisant le futur. La confrérie des chasseurs est très respectée et crainte au Mali et particulièrement dans le wassoulou d’o๠ils ont mené des guerres de conquêtes et posé des actes de bravoure. Et ce sont eux qui ont « donné la route » aux festivaliers, leur adressant des bénédictions, en attendant de les revoir l’an prochain, pour la 3ème édition du FICAWA «Djimbatulon» à  Yanfolila.