Momar Mbengue, résident au Mali, dénonce la fiabilité du fichier électoral sénégalais

Momar Mbengue, juriste fiscaliste de profession, vit au Mali depuis Avril 2008. Comme tout bon citoyen, il s’inscrit à  l’Ambassade du Sénégal au Mali en novembre 2011 et obtient sa carte d’électeur immatriculée au numéro 60028937 afin de voter aux présidentielles de février 2012. Ensuite, Momar Mbengue faisant une recherche sur le site www.élections2012.sn s’aperçoit qu’il est toujours inscrit au Sénégal sous la carte d’électeur numéro 10747099 pour les échéances de 2007. «Â A l’époque, confie le juriste, je n’ai pas pu voter pour les présidentielles et les législatives puisque je me trouvais en Afrique Australe. Si nous étions en présence d’un fichier électoral fiable, ma nouvelle inscription à  Bamako aurait du annuler mon inscription à  Dakar, puisque la carte nationale comporte un numéro unique et aurait du être repérée… ». Intrigué par cet état de fait, Momar Mbengue fait constater les deux inscriptions par deux huissiers à  Bamako et décide de convoquer la presse. Pour s’assurer du bien fondé de sa démarche, il appelle Alioune Tine de la société civile sénégalaise et coordonnateur du M23, le mouvement de protestation contre le président Wade dont la validation de la candidature fait polémique à  Dakar. «Â Alioune Tine m’a encouragé à  rendre la chose publique, si J’étais sûr de mes informations», nous informe Momar Mbengue. «Â Cette constatation montre qu’une personne peut être inscrite au moins deux fois sur le fichier électoral sous le même nom et que quelque d’autre à  Dakar peut voter à  ma place. » 130 000 électeurs pourraient être concernés Et pour étayer son propos, Momar Mbengue cherche à  savoir si d’autres sénégalais se trouvent dans le même cas que lui : « Si nous prenons un nombre minimum de 33 000 sénégalais ayant quitté le pays entre 1997 et 2001, il est raisonnable d’estimer que le nombre de sénégalais potentiellement concernés sur la période 2006-2011 avoisine les 125 000 électeurs par an. Au regard du corps électoral sénégalais estimé à  5 millions d’électeurs inscrits, cette technique de double inscription permettrait d’engranger près de 3% des voix, un apport non négligeable pour un candidat… ». Momar Mbengue n’a donc pas attendu pour rendre la chose publique. Mais pourquoi agir à  trois jours du scrutin. Momar Mbengue avoue lui-même avoir été surpris ce lundi 20 février 2012, en surfant sur le site des élections en question. Il précise n’appartenir à  aucun parti politique et parler en son nom propre. « Les retraits de cartes d’électeurs ont commencé en Janvier et je ne m’étais pas trop inquiété de la chose, mais lorsque vous découvrez ce genre d’irrégularités et qui peut jouer sur une élection de haute importance, vous ne pouvez pas garder ça pour vous-même », confie le juriste. A ses côtés, un correspondant du journal sénégalais, Le Témoin, précise qu’au Mali, le fichier comporte à  peu près 5800 inscrits, un chiffre bien dérisoire et qui dénote du manque d’activisme politique au Mali. Reste que l’argumentaire de Momar Mbengue laisse perplexe les journalistes. Qu’espère t-il obtenir en dénonçant cet état de fait ? « J’avoue que je ne sais pas trop moi-même ce qui suivra, mais je suis certain qu’il faut interpeller nos amis maliens et ceux de la sous-égion, au cas o๠il faudrait reporter l’élection présidentielle… » Mbengue interpelle Alassane Ouattara et la Cédéao A trois jours du premier tour du scrutin présidentiel du dimanche 26 février, l’information semble de dernière minute. Mais Mbengue ne se laisse pas décourager et fait appel à  la Cédéao pour que l’exemple de la Côte d’Ivoire ne se répète pas au Sénégal. « J’interpelle les autorités de l’Union Africaine et de la Cédéao, en particulier le président ivoirien Alassane Dramane Ouattara, afin qu’elles prennent leurs responsabilités historiques comme la Cédéao les avait prises lors de la crise post- électorale ivoirienne ». Pour Mbengue, il y a un risque d’instabilité politique après le scrutin de dimanche et qui pourrait affecter le Mali, tout comme l’inverse. Au même moment, l’Union Européenne se dit préoccupée par la transparence dans le processus de distribution et de retrait des cartes d’électeurs au Sénégal. l’institution a même appelé dans un communiqué, les partis politiques à  dépêcher des représentants dans chaque bureau de vote pour garantir la transparence… Dakar : un scrutin sous-haute tension Momar Mbengue sera t-il entendu dans son plaidoyer ? Au même moment, l’ancien président nigéran Olusegun Obasanjo est à  Dakar pour tenter de raisonner le président sénégalais Abdoulaye Wade qui se présente à  cette élection pour un troisième mandat. Risque de fraudes à  grande échelle, manifestations post électorales, le message de Mbengue aura-t-il un effet, dans un pays o๠la violence peut monter d’un seul cran. Ce dimanche 26 février à  Dakar, tous les sénégalais retiendront leurs souffles. Fichier électoral fiable ou pas, le bras de fer risque de se jouer entre la rue et les forces de l’ordre, en cas de large victoire au premier tour du candidat Wade. Attendons de voir…

Elections générales 2012 : Les partis politiques pour un fichier biométrique consensuel

l’information a été donnée, vendredi dernier, au cours d’une conférence de presse, principalement animée par Younouss Hamèye Dicko, président du Rassemblement pour la Démocratie et la solidarité (RDS). Il était entouré du président du PARENA, Tiébilé Dramé ; du président de MPLUS/RAMATA, Abdoulaye Amadou Sy ; du président du PE Mali, Mme Diallo Fadimata Bintou Touré et de Mahamadou Sissoko, représentant de l’URD au comité des experts. Le mémorandum lu par Younouss Hamèye Dicko mentionne : ‘’principaux acteurs des élections, les partis politiques doivent être intimement et constamment associés à  toutes les étapes du processus électoral. Il est pertinent de rappeler que la démocratie reste l’expression de la volonté majoritaire du peuple, tout en respectant les droits de la minorité. Les partis politiques sont conscients que le fichier électoral peut être une source de conflits. s’il est fiable, le fichier électoral constitue le moyen le plus efficace de lutte contre la fraude électorale, en permettant de donner des statistiques précises sur le nombre d’électeurs.‘’ Le président du RDS a décrit les principales étapes du recensement administratif à  caractère électoral (RACE) auxquelles les partis ont été associés depuis son lancement, le 19 juin 2000, jusqu’à  la dernière étape, le 28 mars 2002. C’’est à  cette date que les partis politiques se sont réunis pour faire la mise au point du RACE. Concernant le Recensement administratif à  vocation d’état-civil (RAVEC), le mémorandum a fait ressortir le manque de participation des partis politiques à  toutes les étapes du processus. C’’est le 29 décembre 2008, a indiqué le président du RDS, que les partis politiques ont entendu parler du RAVEC, lors d’une rencontre du cadre de concertation. Le mardi 26 avril, selon lui, a eu lieu la première rencontre du cadre de concertation pour donner le bilan du RAVEC. Mais à  l’analyse les partis politiques estiment que C’’est pour les mettre devant le fait accompli et préparer un volte-face. Dabs ce dossier, il ya eu plusieurs interventions (le président de la République, dans son message à  la Nation, le 22 septembre 2009, l’ancien président de la cour constitutionnelle Salif Kanouté, le directeur de l’intérieur, Boubacar Sow, la DGE, les sonnettes d’alarme du PARENA et de la société civile) qui avaient mis en cause les graves insuffisances du RACE et recommandé le fichier issu du RAVEC. Le 24 mai puis le 2 juin 2011, une réunion et un atelier ont été consacrés au fichier issu du RAVEC. Selon les partis signataires du mémorandum, ‘’on insinue que le RAVEC n’est pas prêt, sans jamais dire pourquoi. ‘’ Aujourd’hui, a affirmé Younouss Hamèye Dicko, le Mali navigue sans boussole en matière de fichier électoral. C’’est à  ce titre qu’ils en appellent au président de la République, garant de la cohésion et de l’unité nationales, afin qu’en toute sagesse et clairvoyance, il prenne toutes les mesures pour doter le pays d’un fichier biométrique consensuel et fiable. Les journalistes ont posé des questions relatives à  l’objectif de la conférence de presse, aux actions envisagées par les signataires du mémorandum au cas o๠le président de la république ne réagissait pas, à  la confiance des partis à  leurs experts. Les journalistes ont aussi demandé si le mémorandum ne venait pas en retard et de leur expliquer la nature du fichier réclamé. Younouss Hamèye Dicko a soutenu qu’après avoir fait l’historique du processus du RACE et du RAVEC, notamment pour situer la responsabilité du gouvernement, ils ont tenu à  informer la presse sur leur choix d’un fichier consensuel et fiable qui n’est ni le RACE ni le RAVEC. Il n’est pas question de boycott des élections, a-t-il ajouté. Les experts, a-t-il affirmé, n’ont pas trahi. Ils ont, de bonne foi, fait des constats et C’’est aux partis de faire le travail politique. Il a souligné que le mémorandum ne venait pas en retard, ils l’ont remis au président ATT, le 24 juin et ils attendent d’être reçus en audience. Le président du PARENA, Tiébilé Dramé, a fait savoir que les partis politiques sont déterminés à  continuer le combat pour l’organisation d’élections régulières et transparentes. Quant au président de MPLUS/RAMATA, Abdoulaye Amadou Sy, il a fait remarquer que leur objectif était ‘’de préserver notre pays de la bourrasque et d’accompagner le gouvernement à  l’organisation d’élections propres et fiables. ‘’ Concernant les délais, Younouss Hamèye Dicko a soutenu : ‘’ C’’est au gouvernement de calculer les délais et de faire des propositions pour les respecter. Nous exigeons un fichier consensuel et fiable dans les délais. ‘’ Les partis signataires du mémorandum ont tenu à  préciser qu’ils apportaient leur contribution pour la stabilité et la paix sociale et qu’ils n’avaient d’autre motivation que cela.

Choix du RACE : le désaveu des partis politiques maliens

Les 27, 28 et 29 juin dernier, le comité d’experts comprenant les représentants du ministère de l’administration territoriale et des collectivités locales, la délégation générale aux élections, les partis politiques et la société civile a rendu son rapport. Pour les experts, l’exécution du projet du recensement administratif à  vocation d’Etat civil se poursuit. Son état d’avancement ne permet pas à  ce jour, d’extraire un fichier électoral fiable pour la tenue des élections générales de 2012, dans le respect des délais constitutionnels. Ils notent que le fichier existant issu du recensement administratif à  caractère électoral comporte des insuffisances. Au vu de ces constats le comité d’experts recommande le choix du fichier électoral existant qu’il juge perfectible dans les délais légaux pour la tenue des élections en 2012. Et pourtant beaucoup des formations politiques avaient opté pour le recensement administratif à  vocation d’Etat civil (RAVEC), le fichier actuel en voie de modernisation. Les insuffisances du RACE Les corrections doivent permettre l’identification correcte de l’électeur, sa localisation pour le rapprocher de son bureau de vote, la radiation des listes électorales actuelles de tous les titulaires des cartes d’électeurs non retirés lors des élections communales de février 2009. Le renforcement des capacités des structures et des acteurs impliqués dans le processus de révisons des listes électorales et leurs donations en moyen adéquats, la bonne gestions des élections à  travers la relecture des textes notamment la loi électorale et le décret n °118/ PRM du 8 mars 2002 portant modalités de gestions du fichier électoral sont d’autres mesures proposées par les experts. Il revient maintenant au ministre de l’administration territoriale et des collectivités locales de clore le faux débat(comme l’a souligné le président de la république, Amadou Toumani Touré )sur le fichier électoral. De façon ferme, responsable mais courtoise, le général Kafougouna Koné doit mettre les pro RAVEC face à  leurs responsabilités (lors d’une question orale à  l’assemblée nationale, l’honorable Kassoum Tapo avait demandé au ministre d’appeler les partis politiques pour leur signifier l’impossibilité de tirer du RAVEC un fichier électoral). Car, si cela échoue, C’’est le gouvernement, au-delà  du président de la république qui sera tenu responsable. Le président du parti pour la renaissance nationale, Tiebilé Dramé n’a cessé de rappeler que le gouvernement a la lourde responsabilité de l’organisation et la tenue régulière d’élections transparentes, libres et justes incombe à  l’administration. Désavoués par le choix des experts, les partis politiques n’ont-ils pas perdu une bataille ? Et la société civile instrumentalisée par les acteurs politiques car au lieu de jouer son rôle d’abritre entre la classe politique et le gouvernement, cette même société civile s’est discréditée en optant pour le fichier électoral issu du RAVEC.

Fichier électoral : Le RACE en voie d’être entériné ?

Au moment oà¹, l’ensemble de la classe politique et une bonne partie de la société civile s’accordaient à  exiger le choix d’un fichier qui serait issu du Ravec, le Comité des experts pour le choix du fichier, a définitivement tranché en optant pour l’ancien fichier (Race). Après le choix, vendredi dernier, du RACE, place aux interrogations sur les raisons qui ont motivé les autorités à  jeter leur dévolu sur ce fichier électoral jugé mauvais. Le fichier issu du Race est pourtant celui sur la base duquel les différentes élections se sont éffectuées. Et cela, malgré le fait qu’il présente des insuffisances notoires. Le travail du Comité d’expert qui a proposé que le fichier soit élaboré sur la base du RACE, a été présenté ce mardi 05 juin 2011 aux partis politiques. Pour la circonstance, le Gouvernement a mis en place un cadre de concertation avec le Ministère de l’Administration territoriale et des Collectivités locales et des partis politiques sur les élections générales de 2012. C’est donc cette instance qui s’est réunie hier pour la 4è fois au gouvernorat du district de Bamako. La réunion a permis de faire le point des recommandations issues des travaux du comité d’experts sur le fichier électoral. Au cours des débats, les représentants de certains partis politiques ont critiqué le choix des experts concernant le fichier électoral qui sera désormais tiré du Recensement administratif à  caractère électoral (RACE) comme l’avait annoncé Kafougouna Koné lors de la réunion vendredi dernier du Comité interministériel des opérations référendaires et électorales (voir l’Essor du lundi). Sur ce point, Younouss Hamèye Dicko, président du parti RDS, a été très critique envers le ministère de l’Administration territoriale et des Collectivités locales qui serait allé selon lui vite en besogne en faisant beaucoup de tapage médiatique sur le rapport des experts alors que ceux-ci n’étaient qu’en mission et devaient rendre compte à  leurs partis après leurs travaux. Tout en rejetant le RACE, le président du RDS estime qu’il n’est pas possible d’avoir 8,5 millions d’électeurs sur 12 millions d’habitants comme mentionné dans le rapport que la Délégation générale aux élections (DGE) a fait sur le RACE. Il est aussi contre la radiation des personnes qui n’ont pas retiré leurs cartes d’électeurs lors des élections communales de 2009 comme le préconisent les experts dans leurs recommandations. « Ce sont les gens en prison ou ceux qui sont décédés qui doivent être radiés de la liste électorale selon la loi », a-t-il rappelé. Le Pr. Younouss Hamèye Dicko s’est adressé au ministre Kafougouna Koné en ces termes : « Le RAVEC était l’espoir pour un fichier électoral correct au Mali… à€ l’issue des élections, notre pays doit être sauvegardé et C’’est à  nous de faire en sorte qu’il soit sauvegardé ». Le président du MPR, Choguel Kokala Maà¯ga avoue qu’il n’est pas contre le travail des experts. Il a toutefois invité le gouvernement à  choisir définitivement un fichier électoral crédible afin que les débats soient clos à  ce niveau. Les efforts doivent maintenant être consacrés à  l’amélioration des insuffisances tant décriées du RACE. Selon la Délégation générale aux élections, lorsque les insuffisances du RACE seront correctement corrigées, il n’y aura pas 8,5 millions d’électeurs pour les élections à  venir. Les corrections consisteront à  radier de la liste électorale des personnes décédées et à  rayer des cas de doublon des noms et de double inscription. Reste pour l’administration, à  dégager une démarche pour corriger ces insuffisances en vue d’améliorer le RACE afin que les objectifs d’élections libres, crédibles et transparentes soient atteints en 2012.

2012: Les experts préfèrent le RACE

Les experts chargés d’aider au choix du fichier électoral le plus consensuel pour les élections de l’an prochain ont fait part des résultats de leurs travaux qui ont pris fin hier. Ils proposent aux maliens de partir aux élections avec la liste issue du Recensement administratif à  caractère électoral (Race). Selon eux, ce fichier comporte des insuffisances mais peut être amélioré dans les délais légaux afin d’être utilisé lors des élections générales. Pendant trois jours, du 27 au 29 juin, le groupe dont les vingt-sept membres étaient issus des partis politiques, de la société civile et de l’administration a planché sur les deux fichiers RACE et RAVEC soumis à  leur appréciation. Le comité d’experts a visité les administrations électorales (Matcl-DGE) et le centre de traitement des données du RAVEC. Il a vérifié que l’exécution du projet de RAVEC se poursuivait. Le Recensement Administratif à  Vocation d’Etat Civil leur a donc paru le moins à  même de garantir la transparence de la liste électorale, de nombreuses étapes pour la validation des différents résultats n’ayant pas encore été mises en œuvre. Les réaliser étant impossible dans les délais légaux, il a tout simplement été mis de côté. Quant au fichier électoral existant issu du Recensement administratif à  caractère électoral (Race), il comporte de nombreuses insuffisances. Mais selon les experts, il est encore temps de se lancer dans le chantier de son toilettage, processus qui pourrait être achevé pour les élections générales de 2012. Les corrections à  apporter doivent permettre de garantir l’identification correcte de l’électeur, assurer sa localisation afin de le rapprocher davantage de son bureau de vote, radier des listes électorales actuelles tous les titulaires des cartes d’électeur non retirées lors des élections communales de février 2009. Il s’agira également de renforcer les capacités des structures et des acteurs impliqués dans le processus de révision des listes électorales et d’assurer leurs dotations en moyens adéquats. Tout ceci pour arriver à  une gestion consensuelle des élections notamment grâce à  la relecture de la loi électorale et du décret n° 118/P-RM du 8 mars 2002 portant modalités de gestion du fichier électoral. Le RACE corrigé prendra après amélioration l’appellation de « fichier électoral consensuel » (FEC). Reste maintenant à  soumettre ses conclusions au cadre de concertation administration-partis politiques et au gouvernement qui devront choisir le fichier électoral pour les élections générales de 2012. Il faut rappeler que la grande majorité de la classe politique malienne s’est dite favorable à  l’utilisation du fichier issu du RAVEC. Leur réaction à  la décision des experts est donc très attendue.

IBK :  » Le gouvernement doit fournir un fichier électoral conforme ! « 

C’’est un IBK visiblement sur les nerfs qui a présidé ce week-end l’atelier sur  le thème «Â la problématique du fichier électoral en Afrique, cas du Mali » dans la perspective des élections générales de 2012 ». Cet atelier faut-il le préciser a été organisé par le Rassemblement pour le Mali (RPM) en partenariat avec la fondation Friedrich Ebert. Toujours aussi éloquent, Ibrahim Boubacar Keita, président du Rassemblement pour le Mali (RPM), n’a pas pu se contenir face à  l’incertitude d’un fichier électoral fiable pour les élections de 2012. « Je suis perplexe face à  la question du fichier électoral. Avant de poser la question du RACE et du RAVEC’ . On doit poser la question de savoir o๠en sommes nous, il faut un audit concernant les élections passées ». Indignation Pour IBK, difficile de comprendre qu’il a fallu attendre la dernière minute pour poser la question du fichier : «Â Beaucoup d’efforts ont pourtant été faits pour ne pas se retrouver dans une telle situation. Sans un fichier électoral fiable, toute la bataille du positionnement du parti n’est qu’un vain mot. On doit se résoudre à  éviter le pire. Le Mali vient de loin, le Mali ira loin, personne ne doit s’amuser avec le sort du Mali. On n’est pas rentré au gouvernement pour partager le gâteau, mais pour discuter et échanger sur l’organisation d’une bonne élection ». Selon le leader du RPM, Le Mali , champion de la démocratie, a servi de source d’inspiration à  nombreux pays. Mais ce pays est à  la traine. Et notre gouvernement a pour devoir de rendre un fichier électoral conforme à  la norme internationale. Très énervé, le bouillant président du RPM a même préféré priver la salle de pause, pour mieux s’indigner contre le fichier électoral. «Â Je ne suis pas en colère mais à  la limite de l’indignation. », a proféré Mandé Bourama. Plus calme, la représentante de la fondation Friedrich Ebert a salué l’initiative prise par les cadres du RPM, le fichier électoral représentant un sujet fort dans le processus électoral, surtout la fondation s’est félicitée de contribuer à  faciliter les échanges et les discussions sur les rôles et responsabilité des acteurs du processus électoral.

Club de la presse de Radio Klédu : le fichier électoral débattu

A moins d’un an de la date officielle des élections générales, alors que le débat sur le fichier électoral fait rage et divise même la classe politique, la Radio Klédu et la Fondation Friedrich Ebert ont organisé, dimanche, une conférence débat sur le thème « Quel fichier électoral pour les élections générales de 2012 au Mali? « . C’’était dans le cadre de la 66ème édition du Club de la presse. La conférence débat, qui a rassemblé au Centre du secteur privé, de nombreuses personnalités de la société civile et des journalistes, a été coprésidée par le chef de pilotage du Ravec, Moriba Sinayoko, le président du Forum des organisations de la société civile, Adama Diakité, et Massa Sogoba, représentant du Sadi. Ce dernier, dans son allocution, a vivement prôné pour le Ravec, indispensable si le Mali aspire à  des élections régulière et transparentes. Ainsi, il a démontré que l’utilisation du Ravec est bien possible si seulement les plus hautes autorités sont animées d’une volonté réelle. Parlant au nom de la société civile, Adama Diakité pense que les autorités ne doivent pas lier la tenue des élections générales de 2012 aux réformes constitutionnelles envisagées. « Nous exigeons l’organisation d’élections présidentielles et législatives, avant la tenue de la réforme constitutionnelle ». Pour lui, la société civile n’a aucune préférence, que le fichier électoral soit tiré du Ravec ou du Race. Mais cependant, il privilégie le fichier consensuel. Démocratie participative « Cette année, nous ne voulons pas rester en marge du processus et jouer au sapeur pompier après. Nous souhaitons inviter l’ensemble des acteurs du processus à  jouer leur rôle et qu’au bout du compte, nous assistions à  des élections paisibles, transparentes qui ne souffrent d’aucune contestation » a réitéré Adama Diakité. Il s’est aussi interrogé sur le sort des maliens vivant en Côte d’Ivoire (qui n’ont pas été enrôlés) si jamais les élections devaient se dérouler sur la base du Ravec. Pour sa part, Moriba Sinayoko a indiqué que le parachèvement du Ravec devra s’inscrire dans un délai considérable. Et seulement si les élections de 2012 venaient à  être reportées.

Fichier électoral : IBK plaide pour l’utilisation du RAVEC

Selon lui, il est important que les élections générales de 2012 se fassent sur la base des données issues de ce recensement ( RAVEC ). «Â Cela est d’autant plus nécessaire qu’il permet de donner à  notre pays des élections libres, crédibles et transparentes » a ajouté IBK. Au cours de cette interview, l’ancien Premier ministre Ibrahim Boubacar Keà¯ta a abordé plusieurs autres questions comme l’entrée du RPM au gouvernement, sa candidature aux élections présidentielles de l’année prochaine. Sur le premier sujet, IBK a expliqué le choix de son parti «Â au nom du consensus politique » demandé par le président Amadou Toumani Touré. Saluant au passage la nomination d’une femme à  la Primature, le président du RPM fonde beaucoup d’espoirs quant à  la réussite sa mission. «Â C’’est une femme qui a des compétences remarquables, avec une feuille de route claire. Je ne doute pas qu’elle puisse relever le défi », a déclaré l’ancien chef du gouvernement. Qui annonce sa candidature, à  travers la participation de son parti, aux élections d’avril 2012. «Â Nous avons un projet pour le Mali, et nous comptons le concrétiser si les Maliens nous accordent leur confiance », a lancé le président du RPM. Qui précise qu’il n’est pas question de craindre un candidat. Car, dira-t-il, «Â chacun a un projet à  défendre, et C’’est aux Malien de trancher ». A la question de savoir s’il a le soutien du président ATT, IBK est formel : «Il ne s’agit pas d’une monarchie o๠la succession est choisie à  l’avance. ATT n’a pas à  soutenir qui que ce soit. Son rôle de veiller à  l’organisation d’élections répondant aux normes démocratiques». Situation internationale l’un des sujets sur lequel IBK est intervenu, C’’est aussi la situation en Côte d’Ivoire. Réputé très proche du président déchu, Laurent Gbagbo (dont il est ami pendant de nombreuses années), Ibrahim Boubacar Keà¯ta a souhaité un retour rapide à  la normale dans ce pays. Pour lui, le rôle que devra jouer l’Union africaine dans la réussite de la réconciliation est très important. « La Côte d’Ivoire est un pays stratégiquement sensible. Et ce qui s’est passé pendant les dernières élections est regrettable. Nous devons préserver l’héritage qui nous reste » a déclaré l’ancien Premier ministre malien. Qui salue « le discours de réconciliation prôné par le président Alassane Dramane Ouattara ».

Kafougouna Koné à propos du fichier électoral : « Il faut gérer le temps »

Alors que la fiabilité du fichier électoral pour les élections de 2012, inquiète les partis politiques et interroge la société civile, le ministère de l’Administration territoriale et des Collectivités locales, le Général Kafougouna Koné, lors de la réunion de concertation avec les partis politiques,entendait présenter les résultats provisoires de la phase active des opérations d’enrôlement des populations dans le cadre du RAVEC (Recensement Administratif à  vocation d’état civil ) en cours actuellement, et afin de discuter avec eux de la question. Le ministre était accompagné de ses collègues de la communication, Mr Sidiki Nfa Konaté, ainsi que du Délégué général aux élections, Siaka Sangaré, face à  des ténors politiques comme Amadou Sy de MPLUS RAMATA, Tiébilen Dramé du PARENA, qui avait très tôt suscité le débat sur la question de la bonne organisation des élections, Bakary Konimba, de RPM, ou encore Oumar Hammadoun Dicko du PSP, parmi d’autres. Report des élections ou non ? Loin d’évoquer un quelconque report ou quel fichier utiliser pour les élections à  venir, le ministre s’est appesanti à  rappeler les phases actives de l’actuel RAVEC. Opération voulue par le gouvernement pour moderniser l’état civil, dira-t-il. « En vue d’atteindre cet objectif, le territoire a été divisé en 6 zones : 5 consacrées aux Maliens de l’intérieur et une aux Maliens de l’extérieur. De même le plan opérationnel a retenu 2 phases dont une active et une consacrée à  la pérennisation du système. La phase active des opérations d’enrôlement qui a démarré le 2 mars 2009 a pris fin le 31 janvier 2011. ». Après cette phase, démarrera une autre étape, celle de la correction des anomalies et qui devrait durer jusqu’au 30 juin 2011, car affirme Kafougouna Koné, « il faut gérer le temps, parce qu’il y a une question de temps ! ». Et le ministre d’ajouter qu’il n’aurait pas souhaité que le fichier soit utilisé tel quel, il faut l’améliorer. Autrement dit, la question du report semble écartée pour le moment, et il faudra tout faire pour gérer un fichier inabouti en un laps de temps éclair. Ce qui ne manquera pas d’agiter la classe politique, déjà  inquiète. Ou alors, en dernier ressort, faudra-t-il s’en référer au RACE (Recensement administratif à  caractère électoral ) un fichier obsolète et vieux d’une dizaine d’années… Alors, report ou pas des élections Mr le Ministre ?. La responsabilité en incombera au gouvernement, a souligné Kafougouna Koné, qui espère que les données du RAVEC seront saisies dans les délais. « Les résultats issus du traitement informatique sont produits sous forme de registres par commune, village, fraction et quartier et mis à  la disposition des populations enrôlées en vue de corriger d’éventuelles anomalies ou erreurs. Ces opérations de correction sont actuellement en cours dans les régions de Kidal, Gao, Tombouctou, Mopti et Sikasso. ». Restera alors la phase de correction, de consolidation et de mise à  disposition du fichier aux structures techniques des départements de l’Etat-civil, des cartes d’identité et passeports, du casier judiciaire, de la scolarité et du fichier électoral ». A l’issue de la réunion avec le ministre, d’autres préoccupations telles que les problèmes d’enrôlement des Maliens de Côte d’Ivoire, la révision annuelle des listes dans le cadre du Ravec sont ressorties. Une autre réunion est prévue dans une quinzaine de jours pour faire le consensus autour de la question.

MALI : Faut-il reporter les élections de 2012 ?

La classe politique réservée La question intéresse ardemment les partis politiques et la société civile qui ont fait plusieurs déclarations de principe pour l’organisation d’élections transparentes et fiables en 2012. Mais à  côté des réformes constitutionnelles promises par l’hôte de Koulouba, les observateurs interrogent la fiabilité du fichier électoral au Mali alors que le RAVEC, le recensement national est toujours inabouti. Plusieurs organisations religieuses ont ainsi appelé à  la tenue d’élections « transparentes » en avril 2012 et vont mettre en place « une structure de veille chargée de surveiller les préparatifs des scrutins, dénommée Alliance pour des élections régulières et transparentes (APERT) ». Ces organisations estiment que la première étape pour que les élections générales (présidentielles, législatives et locales) se déroulent dans la régularité et la transparence, est de doter le Mali « d’un fichier électoral fiable ». C’est « urgent », souligne le texte signé par Le Forum des organisations de la société civile, le groupement des commerçants, le Haut conseil islamique du Mali, l’archevêché de Bamako et les syndicats. La question du temps se pose également et a été évoquée lors d’un débat organisé par le PARENA, le parti de Tiébilen Dramé sur le thème suivant: «Â Le processus électoral au Mali, que faire pour organiser des élections transparentes et crédibles dans les délais ? ». Autrement dit, en l’espace d’un an, comment s’assurer d’un fichier électoral conforme aux exigences d’une élection démocratique? Réponse des responsables du Parena : La mise en place d’une Alliance pour des élections transparentes en 2012, alliance basée sur des consultations et un plaidoyer des acteurs de la société civile, envers les hauts responsables politiques de ce pays. Surtout, l’appel du Parena vise à  prioriser les élections générales de 2012 quitte à  mettre en berne les réformes constitutionnelles promises par ATT. On ne peut pas suivre plusieurs lièvres à  la fois, semble dire le PARENA, qui souhaite ardemment que le Mali soit épargné par « des élections contestées, des crises et crispations post-électorales ». Un défi de taille pour président de la république mais aussi toutes les forces vives de la nation », a rappelé Tiébilen Dramé. Face aux cas de la Côte d’Ivoire, du Nigéria récemment ou encore des troubles qui agitent le Burkina Faso, l’appel du PARENA apparaà®t légitime. Par ailleurs, l’URD (l’union pour la République et la Démocratie) par la voie de son président Younoussi Touré remettait également en cause le fichier électoral actuel et ne souhaitait pas participer aux élections sur cette base, un avis également émis par d’autres formations comme l’ADEMA ou le RPM. Tandis que d’autres leaders politiques comme Poulo Guindo, président du parti CODEM, prône purement et simplement le report des élections à  2014 ? Loin de ressembler au scénario ivoirien, comment ce report, s’il avait lieu, serait-il perçu par les Maliens ? Vers un nouveau fichier électoral ? Quel fichier électoral pour 2012 ? Voilà  la question qui agite les partis politiques et la société civile malienne. l’actuel fichier est jugé caduc par les experts politiques car basé sur le RACE( Recensement administratif à  caractère électoral), un fichier vieux d’une dizaine d’années. Pour le Colonel Ntjo Bengaly, chef du bureau du fichier électoral, celui-ci serait même élaboré sur « la base de produits obsolètes et hors d’usage ». Reste que la mise en place d’un nouveau fichier électoral poserait problème faute de moyens et prendrait du temps puisque le travail d’extraction des électeurs à  partir de l’actuel RAVEC (Recensement administratif à  caractère d’état civil), une base de données à  caractère national devait débuter depuis Janvier et n’a pu se faire faute de ressources. Fautil alors utiliser le fichier obsolète ou reporter les élections ? Pour solutionner la question du temps, le gouvernement envisage de mettre en place un fichier biométrique avec des cartes d’électeurs informatisées. Cela dit, pourquoi ATT n’a-t-il pas pris en compte cet aspect un peu plus tôt lors de son mandat alors que la question a maintes fois été évoquée par la classe politique malienne et soulignée par lui même dans plusieurs déclarations. Réponse lors de la rencontre entre les partis politiques et l’actuel ministre de l’Administration territoriale, le Général Kaofugouna Koné ce mardi. Nous y reviendrons.