Session unique à la Flash : Pour les étudiants, il n’en est pas question!

Toujours redoutée par les étudiants, la session unique apparait comme une arme à  double tranchant. Les motivations des étudiants à  rejeter cette forme d’évaluation tient principalement au fait qu’elle minimise leurs chances de passer en classe supérieure. Pour manifester leur désaveu, ils n’ont pas manqué d’initiatives pour afficher leur désaccord. La marche pacifique qui s’est déroulée il y a quelques jours s’inscrivait dans ce cadre. Mohamed El bechir Simaga, 1ère année Histoire : Je pense qu’on perd notre temps dans la protestation. La direction de l’école ne va pas fléchir. On n’a pas le choix. Sirantou Diallo, Maitrisard en aménagement : C’est vrai que la session unique n’est pas une bonne chose pour nous. Mais j’invite mes camarades à  mettre la pédale douce. Je sais que personne d’entre nous n’acceptera la session unique. Mamadou Cissé, étudiant en Licence Philosophie : Jamais nous n’accepterons d’aller vers la session unique. Ce n’est pas de notre faute si l’année universitaire a été tronquée. Nous ne pouvons pas continuer à  être les éternelles victimes du système éducatif actuel. Il faut que ça change! Boulan Traoré, Maitrisard en sociologie : Pourquoi vouloir nous emmener à  l’abattoir. Nous ne le méritons pas! C’est le système qu’il faut remettre en cause, sans oublier le comportement irresponsable des enseignants qui, à  tout bout de champ déclenchent des périodes de grève. Aujourd’hui il est temps que gouvernants, étudiants et enseignants accordent leurs violons et s’assument. Fanta Maà¯ga, étudiante en bilingue (Anglais, Allemand): Je crois qu’il est temps résister face à  certaines situations dans le milieu universitaire. Nous avons pendant longtemps été traités comme le dindon de la farce dans cet établissement. Il est temps de sortir nos muscles pour que les choses ne restent pas telles, étant entendu que nous avons notre partition à  jouer en tant que premiers acteurs.

Magouilles à la FLASH : les étudiants crient au ras-le-bol

Créée en 1996, la FLASH était jusqu’en 2002 considérée comme la faculté la plus prisée pour les étudiants des séries littéraires. Au début, les bourses des étudiants étaient payées régulièrement. Il existe deux sortes de bourses : La bourse entière qui s’élève à  26520 FCFA/mois et la demi-bourse allouée pour neuf mois. Avant ces bourses, les étudiants bénéficiaient du trousseau d’enciron 38000 FCFA et octroyée en début d’année pour l’achat des fournitures scolaires. Parfois, les étudiants peuvent attendre jusqu’ à  quatre mois sans toucher à  leurs trousseaux. Avec plus de 16.000 étudiants pour l’année scolaire 2008/2009, la FLASH vit sa pire année en matière de délivrance des bourses. Ce n’est qu’en début mai, que les étudiants des DEUG I et II, ont pu avoir leur argent. Ceux de la licence et de la maà®trise, ont commencé à  toucher les leurs à  partir de la mi-juin. La bourse ou la vie: un parcours du combattant La totalité de la somme s’élève à  236.250 FCFA, ajoutée à  la bourse de vacances de 40.000 FCFA. Pour obtenir cet argent, la plupart des étudiants passent la nuit à  l’école en espérant toucher leur argent le lendemain. D’autres passent par des voies plus rapides. Une liste est mise à  la disposition de 30 étudiants tous les jours par un comptable de la fac. Pour ceux qui ont la chance de s’inscrire sur cette fameuse liste, ils n’ont pas besoin de faire la queue comme les autres et sont directement payés par ledit comptable en échange des 5000 FCFA par personne. Il gagne ainsi 150.000 FCFA par jour. Mais , il n’est pas le seul magouilleur dans l’histoire, car certains membres de l’Association des Elèves et Etudiants du Mali (AEEM), font des négociations comme ils disent, à  leur niveau. Ce sont eux qui établissent les fameuses listes sur lesquelles s’inscrivent les étudiants.  » On arrive ainsi à  maintenir l’ordre… » affirme l’un deux. Parfois, ils prennent 2000 FCFA, 3000 FCFA ou 5000 FCFA avec les étudiants. Les affaires se règlent dans le bureau du comptable qui reçoit aussi sa part, donnée par l’AEEM. Même les gardiens de l’école sont dans la combine : à  l’heure o๠les comptables vont en pause déjeuner, certains étudiants les suivent dans leurs bureaux. Ceux chargés de sécuriser la porte d’entrée, réclament alors un droit d’entrée de 1000 FCFA. En clair, C’’est toute l’échelle de l’administration scolaire qui est impliquée. Difficultés des étudiants Les étudiants malienssont continuellement dans le besoin. La plupart d’entre eux viiennent des régions et n’ont pas de proches à  Bamako. Ils payent leur loyer, leur nourriture, leurs fournitures et le transport. Sans bourse, étudier prend alors des allures de lutte pour la survie personnelle. Beaucoup se plaignent de ces pratiques indignes qui salissent l’image de leur fac. Tous les jours, des membres de l’AEEM se disputent avec les autres étudiants à  cause des nouveaux infiltrés. « Ils se mettent en tête qu’ils son responsables de l’école et de l’argent des étudiants», se plaint Mahamadou, étudiant en licence de philosophie. Il est grand temps que les responsables de l’éducation agissent car cette situation n’honore nullement l’université malienne.