La ville de Macina attaquée ce jeudi

La ville de Macina a été la cible ce jeudi 03 mars d’un groupe armé qui a attaqué aux environs de 15 heures. Selon les sources, les assaillants étaient au nombre de quatre ou six et seraient arrivés à  moto. Ils auraient incendié la Brigade ainsi qu’un véhicule de la gendarmerie. Aucune perte en vie humaine n’est à  déplorer. Selon les habitants de la localité, située dans la région de Ségou, il n’y aurait pas eu d’accrochage, aucune résistance n’aurait été opposée aux assaillants armés, qui se sont retirés tranquillement après leur forfait. Il n’existe pas de garnison militaire à  Macina, et la plus proche se trouve à  Monimpébougou. Le mode opératoire de la bande armée correspond à  celui du Front de Libération du Macina, qui sévit dans la région depuis la mi-2015. Son champ d’action couvre la ville et s’étend à  Teninkou, qui est elle aussi sous la menace permanente de ce groupe dirigé par le prédicateur radical Amadou Koufa.

Amadou Koufa, suspect numéro 1 ou 2

De Koufa, un animateur de radio se souvient des prêches radicaux et fanatiques appelant ses adeptes, des jeunes de la région du Macina, au djihad intégral. La quarantaine, le djihadiste, dont le nom est celui d’un village situé à  quelques kilomètres de Mopti, a fait allégeance au mouvement Ancardine d’Iyad Ag Ghali au moment de l’occupation du nord du Mali en 2012. En janvier 2013, C’’est encore lui qui planifiait l’offensive des djihadistes sur la ville de Konna, avant que l’intervention française ne vienne y mettre un coup d’arrêt. D’après un ressortissant de Mopti, Amadou Koufa aurait prévenu l’imam de la grande mosquée qu’il serait bientôt le futur imam et dirigerait la prière du vendredi 12 janvier 2013. Ses plans ont heureusement été contrecarrés par les missiles de Serval, au grand soulagement des habitants, leur ville étant, avec Sévaré, le dernier verrou avant d’atteindre le sud du Mali. C’’est au début 2015, qu’il créé le « Mouvement de libération du Macina », composé d’anciens éléments du Mujao et d’adeptes peuls. Pour se faire remarquer, Koufa perpètre le 5 janvier une attaque à  Nampala (Ségou), puis le 16 janvier à  Tenenkou (Mopti), la ville d’o๠il est originaire. D’après certains témoins, les quatre djihadistes tués à  Sévaré lors du la prise d’otage du 7 août seraient des membres de son mouvement. C’’est cette piste qui est privilégiée par le gouvernement malien, malgré la revendication d’Al Mourabitoune parvenue à  la télévision Al Jazeera le 10 août. à€ Mopti, le fondamenliste religieux continue d’endoctriner les jeunes peuls, en promettant d’imposer la charia au Mali. « à€ la radio, il indexait souvent les Français et s’en prenait aux autres leaders religieux maliens, les taxant d’hypocrites », témoigne une habitante de Mopti. Non content de fustiger la France, on prête aussi à  Koufa les récentes attaques de juillet, à  Fakola et à  Nara. D’après le sociologue Mahmoud Diallo interrogé par RFI, « Amadou Koufa est un membre influent de la secte Dawa [une secte fondamentaliste d’obédience pakistanaise, ndlr]. Il a fait des voyages à  l’extérieur du pays, notamment au Pakistan et en Mauritanie, o๠il a multiplié les contacts qui lui permettent d’alimenter son réseau aujourd’hui. » La question de l’interdiction de Dawa est donc plus que jamais posée.