Lettre ouverte de la diaspora à François Hollande

Monsieur HOLLANDE, Très cher camarade, Qu’attendez-vous de l’Afrique? Que ferez-vous face à  cette tentative de partition « de facto » du Mali ? Le FNC(Front du Non à  la nouvelle Constitution) vous présente ses compliments et vous félicite sincèrement de votre score au premier tour de l’élection présidentielle. Votre résultat ne nous a guère surpris; nous aurions plutôt été abasourdis et démobilisés du contraire. Soyez-en donc remerciés, vous personnellement et toute votre équipe, au nom de toute l’Afrique en lutte pour une égale dignité des peuples et pour de nouvelles espérances. Ce succès attendu ne vous a point été offert ; vous l’avez conquis de hautes et constantes batailles au nom de vos convictions et de l’idéal politique de votre parti. Cette première victoire augure une nouvelle ère pour nous aussi ; Africains-Français et Français-Africains, engagés dans les mêmes combats, parfois dans le même parti ou dans la même section du même parti, d’autres fois en alliés ou sympathisants.  » Nous expatriés d’Afrique en France  » Alors, nous ne sommes donc pas seulement proches, nous sommes ensemble depuis longtemps et pour tous les combats futurs, pour de nouvelles victoires communes. Aussi, nous, Expatrié(e)s d’Afrique en France, Africain(e)s de France, Français(e)s d’Afrique, militant(e)s engagé(e)s dans les luttes pour une Afrique véritablement libre, éduquée, saine et prospère, vous interpellons, sur la politique extérieure de la France en Afrique, particulièrement au Mali, et sur l’avenir de la France avec l’Afrique. Nous, Citoyen(ne)s africain(e)s immergé(e)s dans les traditions et valeurs de la France, convaincu(e)s des principes d’égalité et de respect mutuel des peuples, déclarons, à  votre adresse particulière, notre exigence pour que la politique en Afrique cesse d’être une entreprise sanglante, affamant, exilant et tuant notre peuple avec le soutien de la France. Nous vous demandons de vous engager nettement sur les points ci-dessous qui relèvent de la politique de la France à  l’égard des Français d’origine africaine et des ressortissants africains sur son territoire et,notamment de la politique de la France en Afrique. Nous vous en appelons, Monsieur François Hollande à  respecter et faire respecter, au nom de la France, la souveraineté des peuples africains et l’intégrité de leurs territoires tels qu’ils sont fixés depuis les indépendances, et plus singulièrement l’inviolabilité des frontières qui sont reconnues à  la République du Mali le 22 septembre 1960 ; [  » Fin de la Françafrique  » ] A mettre un terme à  l’immixtion physique directe ou indirecte de la France dans les questions de politique intérieure des états africains, et plus singulièrement dans l’acceptation implicite de l’occupation des régions Nord de la République du Mali par des hommes armés à  la solde de fanatismes et trafics internationaux ; A exprimer la sensibilité de la France face aux expressions ouvertes des frustrations populaires, se muant en de pérennes foyers de te nsions voire, par endroits, en conflits armés fratricides pendant que le sida et le paludisme, entre autres désastres, s’acharnent à  laminer la santé et l’intelligence des Africains ; A soutenir les légitimes aspirations des peuples des anciennes colonies à  un mieux-être souvent occulté et jetant leur jeunesse, privée d’avenir sur la terre africaine, dans l’exil et dans toutes sortes d’aventures armées pour quelques moyens de survie ou, dans le meilleur des cas, pour quelques amorces d’un certain * »développement local ». A s’associer aux volontés des peuples indépendants d’Afrique de s’éduquer, se former, se soigner et de vivre en paix sur leur terre et de sa seule richesse. Au plan économique et monétaire, quand ils ne sont pas de simples filiales d’institution financière * »mère »* de la métropole, les établissements bancaires en Afrique sont, pour la plupart, précaires ou ruinés par la faute des dirigeants affairistes. Alors, les dépôts des fonds détournés s’effectuent essentiellement en occident, particulièrement en France qui se donne le loisir de les * »geler »* suivant les circonstances.  » Droit des peuples souverains » Nous vous en conjurons de tout faire pour que la France s’engage à  reconnaà®tre et préserver le droit des peuples d’Afrique à  vivre et tirer profit des richesses de leur sol et sous-sol ; A refuser d’héberger les fonds détournés sur les deniers publics des peuples laborieux d’Afrique en luttant contre l’enrichissement illicite des Elites et Hommes politiques; A manifester sa désapprobation des transactions immobilières frauduleuses en faveur des tenants du pouvoir, par les achats de châteaux, villas, etc. A mettre un terme aux compromissions d’affaires consistant au pillage systématique des ressources et matières premières nationales ; A témoigner de sa volonté pour la relecture des clauses des contrats d’endettement et les conditions de la mise à  plat de la dette de l’Afrique. Les luttes pour les Droits et les Libertés en Afrique sont indissociables des combats pour la paix et la justice dans le monde, contre le racisme et toutes formes de discriminations. Elles sont parties intégrantes des grands mouvements universels d’émancipation et d’égalité des peuples. Elles doivent, à  cet effet, servir la promotion d’une nouvelle dynamique du Panafricanisme souverain des peuples d’Afrique. Dans cette attente nous, Expatrié(e)s d’Afrique en France, Africain(e)s de France, Français(e)s d’Afrique, militant(e)s réuni(e)s au sein du *Front du Non à  la Nouvelle Constitution (FNC)*, faisons « Appel » à  votre sens élevé de la justice et de la paix sociales.

Lettre ouverte du FNC au Président de la République

Excellence Monsieur le Président Le Front du Non à  lanouvelle Constitution (FNC) vous présente très respectueusement ses compliments, souhaitant porter à  votre connaissance lesraisons de son opposition au projet de référendum constitutionnel en cours dansnotre pays. Un appel en ce sens, « l’Appel du 26 Août », a été lancé dont nous vous adressons copie pour information. Votre souci, que nous partageons, de moderniser les institutionspolitiques du Mali vous honore. Mais une telle entreprise nous paraà®tinopportune du fait du calendrier électoral pour 2012, de l’état très sérieusement préoccupant du fichier électoral, etdu caractère dispendieux de l’effet cumulatif des trois consultationsélectorales en moins d’un an. Nous vous saurions infiniment gré d’accorder à  notre appel toutel’attention qu’il mérite, de le prendre en compte, afin de préserver notre paysd’une opération contre-productive et onéreuse, et, pour être franc, inopéranteen l’état d’un fichier électoral à  la fiabilité problématique. De surcroà®t, l’initiative de « coupler »l’élection présidentielle et le référendum constitutionnel – deux consultationséminemment majeures et distinctes, dévalorise plutôt leurportée solennelle. Dans cette optique, Nous, Maliennes etMaliens de l’intérieur et de la diasporaafricaine, personnes physiques et émanation d’organisations politiques et de lasociété civile malienne, réunis au sein du Front du Non à  la nouvelle Constitution (FNC),faisons appel à  votre sens du bien public et de l’intérêt national, en vousdemandant instamment de bien vouloir reconsidérer votre position. Certes, la « Loi fondamentale » du Malin’est pas immuable et peut être soumise à  réforme. Mais une telle hypothèsedevrait pouvoir s’envisager dans un contexte apaisé. Si tel devait être le cas, cela devrait sefaire dans la transparence démocratique et la sérénité, avec notre préférencequ’une telle possibilité ressortisse de la responsabilité du président élu en 2012, s’inscrivant ainsi dans la logique normale etlégale de la continuité de l’à‰tat ! Cela, en rien, n’amoindrit le mérite pour vous de lapaternité du projet. Ni le « Front », ni l' »Appel » ne constituent ungeste de défiance ni à  votre égard, ni à  l’endroit des réalisations immensesque le pays saura mettre à  votre crédit, mais l’expression d’une opinion divergente sur le bien-fondé d’uneinitiative. Nous vous remercions de toute l’attention quevous porterez à  notre courrier, et dans l’attente, nous vous demandons,Excellence Monsieur le Président, de bien vouloir agréer l’expression de notreconsidération, avec l’assurance de nos meilleurs sentiments patriotiques. La Coordination F N C’– France

Lettre ouverte du FNC au MNLA pour le respect de la Constitution et la Paix au Mali

Nous, membres du FNC (Front du Non à  la nouvelle Constitution), Maliennes et Maliens de la diaspora, toutes et tous ­ légataires des empires du Ouagadou, puis du Mali, du Songhaà¯, du Wassoulou, ­ ressortissants des régions du Mandé, du Méma, du Macina, de l’Azawad, ­ descendants de Dinga Cissé, Kaya Magan Cissé, Soundiata Kéita, Askia Mohamed, Sékou Amadou, Samory Touré, Fihroun Ag Alinsar, ­ tributaires de l’empire colonial français et de la conférence de Berlin, ­ filles et fils de la République du Mali indépendante, souveraine et irréductible, ­ héritiers de la cruauté du néocolonialisme cuirassée par la toute-puissance du néolibéralisme, ­ acteurs et défenseurs des acquis de la révolution populaire victorieuse du 26 Mars 1991, Prenons la responsabilité, et assumons, de vous adresser un message fraternel précis et franc dans les circonstances de graves événements violents et sanglants causant la mort de nombreux innocents concitoyens. Avant tout, nous associant à  la douleur des familles brutalement éprouvées, nous nous inclinons devant la mémoire des disparus et prions pour le repos de leur âme ! Nous condamnons fermement les sévices et cruautés, les crimes et destructions de biens dont tous les coupables doivent absolument répondre de leurs actes devant la justice de notre pays. Il devient alors impératif que la liste intégrale des victimes directes soit connue pour qu’elles puissent bénéficier de leurs droits prescrits par la Constitution en vigueur : la Constitution de l’ère démocratique adoptée à  la faveur de la Révolution du 26 Mars 1991, dont les premiers actes majeurs relatifs à  la « Crise du Nord » furent la signature du « Pacte National » le 11 avril 1992 à  Bamako et l’organisation de la « Flamme de la paix » le 26 mars 1996 à  Tombouctou. La paix espérée à  l’époque et bâtie au début de la 3ème République devait permettre d’éduquer l’ensemble de nos concitoyens, d’approfondir la décentralisation en chantier, de concrétiser l’intégration des ex-rebelles dans l’Armée nationale et dans d’autres structures de l’à‰tat, d’activer la réalisation des programmes de développement exclusifs pour le Nord. Ce préalable, pour souligner combien la quête de liberté et le besoin de démocratie, l’aspiration à  la paix, à  l’éducation pour tous et à  la justice sociale, d’Est à  l’Ouest et du Sud au Nord, ont été les causes profondes, les moteurs et les balises de toutes les luttes au Mali. Car, s’il y avait quelque chose dont la répartition, comme pour compenser les diversités naturelles et climatiques, semblait presque parfaite sinon égale entre les populations laborieuses du Mali d’avant Mars 1991, C’’était bel et bien les incuries du pouvoir central, la faiblesse voire l’absence d’éducation, de santé, de développement et enfin d’espoirs ! Nous, membres du FNC (Front du Non à  la nouvelle Constitution), Maliennes et Maliens de la diaspora, soutenons et défendons toutes les actions adossées aux droits inaliénables personnels (individuels ou collectifs) consacrés par la Constitution, notamment en ses articles 4, 5, 8 15, 17, permettant d’affirmer son avis, manifester sa désapprobation, clamer sa différence, ou encore revendiquer sa particularité au sein de la République du Mali. Toutes et tous, démocrates et militant(e)s que nous sommes, nous ne saurons cependant nous inscrire dans des aventures menées avec les armes, la haine dans le C’œur et le sang sur les mains, sur notre terre de dialogue et d’hospitalité en violation du Préambule et des articles 1er, 2, 24 et 25 de notre Loi fondamentale ! La République se préservera ! Et, quand des menaces graves tendent à  remettre en question le fondement de notre pays, renier notre histoire et prétendre à  nous refuser notre droit à  un devenir souverain, l’à‰tat doit prendre des mesures exceptionnelles visant à  assurer sa continuité et le rétablissement dans les brefs délais du fonctionnement régulier des institutions conformément à  la Constitution. L’indépendance nationale et l’intégrité du territoire national seront sans condition défendues par toutes et tous attachés à  la République, et maintenues par les Forces armées et de sécurité ! Nous, membres du FNC (Front du Non à  la nouvelle Constitution), Maliennes et Maliens de la diaspora, confiants et résolus, réaffirmons notre allégeance à  la devise du Mali : « Un Peuple, un But, Une Foi. » Un peuple libre, conscient et uni dans sa diversité, pour le Mali et pour l’Afrique ! Un but clair, proclamé et exalté quant à  la préservation de la dignité de notre Peuple et la défense de la souveraineté conquise ! Une foi ardente en notre patrie et en la justesse de sa lutte pour la paix et le développement, l’éducation et la solidarité ! Le FNC n’a pas le droit (pas plus ou moins que le MNLA ou tout autre regroupement de concitoyens) de prétendre à  une forme d’expression fanatique, exclusive de toute autre, de la souveraineté nationale qui appartient au Peuple tout entier (cf. Art.26 Constitution) Aussi, chers compatriotes, frères et sœurs du MNLA, nous nous permettons de vous demander en toute fraternité de vous assujettir aux formes constitutionnelles d’expression de votre liberté et de toutes vos préoccupations, que le FNC assumera de faire siennes dans le plus grand respect du Peuple malien, de son Histoire et de ses Institutions. Vous en souhaitant bonne réception, nous vous prions, frères et sœurs du MNLA, de croire en l’expression de nos salutations fraternelles patriotiques et résolument engagées pour le retour définitif de la Paix au Mali.