Hépatite B, l’épidémie silencieuse

Une maladie aux formes multiples l’hépatite B est une hépatite virale due à  une infection par le virus de l’hépatite B (VHB) et entraà®nant une inflammation du foie. C’’est une maladie évolutive qui peut passer d’une forme aiguà« à  une forme chronique. l’hépatite aiguà« B peut durer de quelques semaines à  quelques mois (moins de 6 mois). La plupart des personnes souffrant de la forme aiguà« du virus guérissent complètement. En revanche, l’hépatite chronique B, quand le virus persiste au-delà  de 6 mois, est plus grave. Une personne atteinte d’hépatite chronique B peut l’être à  vie. 25 % des personnes souffrant de cette forme de la maladie finiront par mourir d’une maladie du foie. Dans de très rares cas, l’hépatite aiguà« prend une forme fulminante mortelle en l’absence de greffe de foie rapide. Un virus extrêmement contagieux Le virus de l’hépatite B (VHB) est 100 fois plus contagieux que le VIH, responsable du SIDA. Ce qui donne une idée du risque de transmission très élevé. Il existe 4 modes de transmission du virus de l’hépatite B (VHB). Le plus fréquent est le contact lors de relations sexuelles. Mais le virus peut également passer de la mère à  l’enfant lors de l’accouchement. Le dépistage, obligatoire depuis 1992 dans les pays développés, n’est malheureusement pas systématique chez nous. Plus de 90 % des bébés contaminés avant l’âge de 1 an développeront une hépatite chronique B. Le virus se transmet également par le sang ou d’autres liquides organiques (sperme, secrétions vaginales, lait maternel…). Dans la vie quotidienne et lors de soins médicaux, il convient de prendre les précautions pour se protéger de la contamination. Le VHB reste en effet virulent hors de l’organisme pendant sept jours et ni l’alcool, ni l’éther, ne le détruisent. La contamination peut donc intervenir dans des situations aussi bénignes que l’échange de coupe-ongles, de brosses à  dents ou de rasoirs. Des symptômes souvent difficiles à  percevoir Bien qu’elle touche aujourd’hui plus de 2 milliards de personnes dans le monde, l’hépatite chronique B est une maladie silencieuse. Il est en effet très difficile de savoir si l’on a été infecté par le virus de l’hépatite B. La grande majorité des patients mettent des années avant d’apprendre qu’ils en sont porteurs, malgré des lésions du foie déjà  avérées. C’’est dire l’importance d’un dépistage précoce pour chaque personne qui pense avoir été en contact avec le virus de l’hépatite B. Les signes de l’hépatite B se manifestent environ 3 mois après l’exposition au virus (mais ce délai peut aller de 6 semaines à  6 mois). Ils peuvent être anodins ou sévères. Parmi les plus fréquents on peut citer la fièvre, une sensation de fatigue, la perte d’appétit, des nausées ou douleurs abdominales, des diarrhées, la perte de poids. Mais aussi une jaunisse ou un ictère (jaunissement du blanc de vos yeux), des urines foncées, des selles argileuses ou blanchâtres, ou encore des douleurs articulaires ou musculaires. Certains symptômes peuvent être confondus avec ceux de la grippe, ce qui rend la maladie réellement difficile à  diagnostiquer. La situation au Mali Selon le Pr Anselme Traoré, 19% de la population malienne est touché par cette maladie. A Bamako, le Centre National de Transfusion Sanguine pratique depuis 3 ans un dépistage systématique des hépatites B et C. Toutefois, le traitement moderne est pour le moment hors de prix pour le malien moyen. En effet, le cout mensuel d’un traitement par interféron est de 600 000FCFA. La politique actuelle de prise en charge consiste donc à  référer les patients dépistés au Département de Médecine Traditionnelle o๠ils reçoivent un traitement basé sur certaines plantes. Par ailleurs, le ministère de la Santé a généralisé la vaccination contre l’hépatite virale B chez les nouveaux nés dans le programme de vaccination élargi. Mais ces efforts sont encore marginaux par rapport à  l’ampleur de la menace.

Hépatite B et C, deux pathologies sous silence.

Une personne sur douze dans le monde est atteinte d’hépatite B ou C. Selon les statistiques mondiales, près de 2 milliards de personnes sont touchées dont 400 millions sont des porteurs chroniques (40% de cirrhose) et 170 millions de personnes sont infectées sans le savoir… l’hépatite est une maladie dangereuse, correspondant à  une inflammation du foie et responsable de la destruction de cet organe. Les formes B et C au stade de la complication, peuvent provoquent le cancer du foie et exposer le malade à  une mort inévitable, à  moins qu’il ne dispose de moyens importants pour bénéficier d’une greffe. Le mode de transmission de cette maladie, la prise en charge du malade et les soins épidémiologiques sont des facteurs à  prendre à  compte. Selon Dr. Anselme Konaté, 92,7 % de maliens ont au moins des marqueurs sérologiques de l’hépatite virale B. D’après lui, le virus B peut résister au VIH Sida. l’hépatite se transmet par les voix sanguines et sexuelles. En plus de la salive, l’excision, la circoncision, le piercing, le tatouage, la morsure humaine sont des modes de transmission. La transmission mère-enfant elle se fait lors de l’accouchement. Seule la vaccination peut sauver les nouveaux nés et cela dès la naissance. On peut aussi prévenir l’hépatite par l’hygiène, la sécurité transfusionnelle, le port de gants entre autres. Des chiffres alarmants Lors d’une récente conférence de presse animée par le Pr. Moussa Maà¯ga, président de la SOMMAD (la société malienne de lutte contre les maladies de l’appareil digestif) avec le Pr. Cheick René Sidibé (premier gastro-entérologue du Mali), des chiffres alarmants ont été donnés : en 1992, 54,6% des étudiants en santé (20-30 ans) étaient Aghbs (est positif) et 21% porteurs du VIH. En 2003, on a compté au rang des nouvelles recrues de l’armée malienne 17,9 % de personnes infectées et 15,5 % des donneurs de sang étaient affectés. Le traitement normal de l’hépatite B ou C avec l’Interféron coûte entre 800 000 et 1 million de francs CFA selon le Pr. Moussa Maà¯ga. Face à  cette situation inquiétante, nos autorités appuyées par le laboratoire Roche, ont décidé de prendre en charge gratuitement le dépistage et la mise sous traitement des personnes infectées par l’hépatite B et C. Cette campagne lancée le 20 mai, s’est poursuivie jusqu’au 22 au Centre Hospitalier Universitaire Gabriel Touré de Bamako. Elle vise surtout à  favoriser le dépistage des deux hépatites et la prise en en charge des cas détectés. Les cibles concernées sont les agents de la police, de l’armée, les étudiants en santé et le reste de la population. Ces trois jours de campagne ont ainsi permis aux bénéficiaires de connaà®tre leur statut sérologique face au virus de l’hépatite B et C.