Rivalités de clocher : quand les foras opposent Nord et Sud

C’’est au moment même o๠notre pays tente de se remettre des affres de l’occupation anarchique d’une immense partie de son territoire, au prix de tous les sacrifices, que certains de ses fils, devant pourtant servir d’exemples aux jeunes générations, se trouvent hélas aujourd’hui encore abonnés à  une campagne de régionalisme. De l’intox pure et dure qui n’a d’autre dessein que de rendre la cohabitation séculaire caduque entre Maliens de tous les horizons. Une promiscuité qui fait partie des valeurs fondamentales, à  nous léguées par nos ascendants, a-t-on appris de personnes ressources, et sur qui le Mali peut encore compter. Comme si le ciel s’écroulait sur nos têtes, les jeunes ont été désagréablement surpris à  l’idée que certaines de ces individus censés avoir une dose de sagesse, par le poids de l’âge, sont malheureusement en train de perdre le nord. Des hommes haut-perchés dans nos institutions et qui n’ont d’exercice favori, que d’attiser le feu qui couve déjà  sous la cendre, à  cause de leur déviation. En effet, il reste entendu que par respect pour la mémoire de ceux qui ont payé de leur vie l’avènement de la démocratie, nul ne doit avoir une dent contre la liberté d’opinion, la création d’associations…Mais au stade actuel des choses, le Mali a surtout besoin d’idées et d’initiatives qui peuvent le sortir de la léthargie et non des pensées anachroniques à  régression. Cela dit, la création de Foras est une très belle chose. Mais le créer pour opposer le nord au sud, est vraiment assimilable à  une farce, à  notre sens. Une sale besogne qui n’a d’autre finalité que de céder à  la tentation de la haine. Or, la haine est un fantasme, C’’est un enfermement, C’’est une intolérance. Bref, C’’est un fantasme qui conduit au fanatisme. Alors jeunes du Mali, pour tout l’or du monde, ne nous coupons pas de ce qui nous unit, ne nous amputons pas d’une part de nous-mêmes, celle de la bonne cohabitation, gage de paix et de concorde. Pour ne pas se laisser endoctriner par des idées obscurantistes, J’appelle mes camarades jeunes du Mali et de sa diaspora à  ne pas tout simplement prendre part à  ces rivalités de clocher. Ne nous laissons pas, voler notre avenir par ceux qui ne savent opposer à  l’intolérance que l’intolérance, le racisme au racisme, le communautarisme au communautarisme. Pour ce faire, nous devons croire, dur comme fer, que le Mali n’est pas voué à  un destin qui serait fatalement tragique et que partout au Mali, il ne saurait y avoir d’autre but que la paix et la cohésion sociale entre tous les fils et filles du Mali pour que s’amorce pour notre pays le vrai développement. A tous, ne composons jamais avec ceux qui tiennent des discours sur le régionalisme et l’ethnie car dans l’histoire de notre continent, les discours sur le régionalisme et l’ethnie nous ont causé assez de tort. Ce sont des discours qui pervertissent et détruisent. Le beau et le vrai combat de notre pays, C’’est celui de l’unité et de la paix. Portons désormais et pour toujours cet idéal et cette volonté. C’’est la seule solution qui vaille pour construire le Mali de nos rêves. Mohamed Salia TOURE, Président du CNJ-Mali

Forum de Tombouctou : un espace privilégié pour le dialogue inter-malien

Des participants venus des régions de Kidal, de Gao et d’autres localités du pays, une délégation des refugiés maliens, des officiels des Nations Unies, de la Francophonie et du Liptako Gourma, des hommes de cultures, le forum pour la paix et la réconciliation nationale se tiendra à  Tombouctou, la cité des 333 saints, du 30 mars au 04 avril 2014. Cette rencontre entre maliens, va dans le sens des efforts déployés par le département en charge de la réconciliation nationale, pour amener les populations à  reléguer aux oubliettes les fractures et les frustrations crées du fait de l’occupation des régions du Nord du pays par les « djihadistes ». Foras nationaux Des foras ont été tenus dans tous les cercles de la région avant cette rencontre baptisée « semaine de Tombouctou pour la paix et la réconciliation nationale ». Ils visaient à  recueillir les préoccupations des délégués locaux. Tout au long de ce forum, les échanges porteront sur la « contribution de la jeunesse à  la démarche de réconciliation nationale » , « Mille ans d’histoire pour féconder la paix et la réconciliation nationale » , « Manuscrits de Tombouctou : quels enseignements pour la construction d’une nation paisible et réconciliée avec elle-même ? » et « l’ islam, tolérance et réconciliation nationale. » A l’ouverture de la rencontre, le ministre de l’intérieur, M. Sada Samaké, qui la présidait, a déclaré : « Vous saurez vous parler les uns les autres, dire la vérité en face, et trouver les réponses adéquates aux préoccupations communes dans un esprit de solidarité, de cohésion et d’unité dans la diversité. ». De fait, il est digne que le Gouvernement se soit engagé à  faire face à  la crise grave qui a violemment secoué le Mali, jusque dans ses fondements, mettant en péril le vivre-ensemble surtout dans les trois régions libérées des terro-bandits. Après la libération, l’heure est désormais à  la recherche des solutions ou réponses adéquates aux aspirations des populations concernées, surtout les jeunes. Pour sa part, le maire de la commune urbaine de Tombouctou a affirmé que « Tombouctou retrouve ses repères d’antan après une longue période de turbulence et d’occupation par les envahisseurs obscurantistes». Ajoutons que seront abordées au cours de cette rencontre les questions relatives à  la sécurité, au développement accéléré des régions du Nord du Mali, la reprise de l’administration et la réinsertion socioéconomique des réfugiés rapatriés.