Côte d’Ivoire : L’ horreur des charniers de Yopougon

Les auteurs présumés des tueries auraient commis d’autres exactions dans leur fuite vers le Liberia, tuant 120 civils sur la côte. Le dernier bastion de Laurent Gbagbo à  Yopougon commence à  livrer ses plus terribles secrets. Guillaume Ngefa, directeur adjoint de la division des droits de l’homme de l’ONU en Côte d’Ivoire, a confirmé l’existence de « dix fosses communes » renfermant « 68 corps ». Les deux plus importantes d’entre elles contiennent l’une 31 et l’autre 21 cadavres. « On pense que les tueries ont été commises le 12 avril par des milices pro-Gbagbo », toutes les victimes étant des hommes, a indiqué à  New York le porte-parole adjoint de l’ONU, Farhan Haq. Ngefa affirme également que « toutes les victimes sont des hommes […] Ils ont été tués le 12 avril par des miliciens pro-Gbagbo et enterrés le jour même par des habitants. Ces miliciens, habillés en civil et armés de kalachnikovs, attaquaient les maisons par petits groupes ». Liste des victimes « Les corps n’ont pas été exhumés. Nous avons la liste des victimes et des témoignages […] Il faut l’autorisation des familles pour exhumer les corps, et aussi de la justice » ivoirienne, a-t-il souligné. Précisant que les faits s’étaient déroulés à  Yopougon, « dans le quartier de Doukouré qui était contrôlé par les miliciens pro-Gbagbo ». Selon le gouvernement, ce sont ces mêmes miliciens, flanqués de mercenaires libériens, qui ont commis des exactions après avoir été chassés de Yopougon par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), les 3 et 4 mai. Appartenance ethnique Quelque 120 civils ont été tués les 5 et 6 mai lors d’attaques menées le long du littoral ivoirien par des miliciens fidèles au président déchu Laurent Gbagbo et des mercenaires libériens fuyant Abidjan pour regagner leur région natale, a affirmé lundi le ministère de la Défense. Se dirigeant vers la frontière libérienne, les 5 et 6 mai, ces hommes armés ont tué 120 civils, parmi lesquels des femmes et des enfants, dans les villes d’Irobo, Grand Lahou, Fresco et dans la région de Sassandra, le long du littoral à  l’ouest d’Abidjan, selon le ministère. La plupart des victimes auraient été choisies en raison de leur appartenance ethnique, parmi les populations allogènes ou d’origine étrangère. Plus de 30 mercenaires et miliciens auraient été tués au cours des affrontements avec les forces de sécurité du président Ouattara, a indiqué le ministère. Mais ces affirmations n’étaient pas confirmées par une source indépendante.