Côte d’Ivoire : face à face RHDP – FPI

Les Ivoiriens sont appelés aux urnes le 18 décembre prochain, pour les premières élections législatives de la 3ème République. Les enjeux sont énormes pour les deux grandes forces politiques en lice, le RHDP et le FPI.

Après la victoire sans appel du « Oui » au référendum pour la nouvelle Constitution le 30 octobre dernier, les Ivoiriens devront élire leurs députés le 18 décembre prochain. D’ores et déjà, le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), la coalition présidentielle, a officialisé son intention de présenter des listes communes. Les réactions du côté de l’opposition n’ont pas tardé. Le Front populaire ivoirien (FPI) parti de l’ancien chef d’État, Laurent Gbagbo a, par la voix de son président actuel Pascal Affi N’Guessan, déclaré qu’il participerait aux élections. Du pain béni pour le pouvoir actuel qui a plus que jamais besoin de donner des signaux forts quant à sa volonté de faire une plus grande ouverture démocratique. « Ce sera une compétition démocratique très ouverte », estime le professeur Franklin Nyamsi, philosophe et politologue camerounais, pour qui le RHDP et le FPI sont les deux forces politiques de cette échéance électorale. Selon lui, il existe cinq principaux enjeux parmi lesquels le renforcement de la crédibilité du système politique ivoirien, la réévaluation populaire des forces politiques en présence sur le terrain et la construction de la future majorité parlementaire.

Top départ Les candidats disposeront d’une semaine de campagne officielle pour convaincre les 6,4 millions d’électeurs pour un scrutin ne comprenant qu’un seul et unique tour, le candidat arrivant en tête dans une circonscription étant élu député. Pour les 255 sièges à pourvoir, il y a un peu plus de 135 postulants pour le RDR, du Président Alassane Ouattara, et 101 candidats pour le PDCI, d’Henri Konan Bédié, principaux partis du RHDP. Le FPI, quant à lui, présentera 210 candidats. Alors même que les dépôts de candidature auprès de la Commission électorale indépendante sont clos depuis le 17 novembre dernier, la grogne commence à monter au sein du PDCI. Plusieurs députés sortants dont Kouadio Konan Bertin et Yasmina Ouégnin, qui n’ont pas été retenus par le parti pour le scrutin, se présenteront en candidats indépendants.

 

 

 

 

Côte d’Ivoire: liberté provisoire pour Affi N’Guessan

Outre le président du Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N’Guessan, bénéficient de cette mesure Michel Gbagbo, fils de l’ancien Chef de l’Etat Laurent Gbagbo, Géneviève Bro Grébé, Justin Koua, Michel Gbagbo, Narcisse Téa Kuyo, Aboudramane Sangaré, Alcide Djédjé, Moà¯se Lida Kouassi, Soukouri Bohui, Alphonse Douaty , Séka Obodji, Henri-Philippe Dakoury Tabley, le colonel Konandi Kouakou et Nomel Djro. Ils étaient quasiment tous détenus à  Katiola (Centre-Nord), à  Bouna (Nord Est) et Boundiali (Nord) après la violente crise post électorale qui a secoué la Côte d’Ivoire, faisant plus de 3000 morts. Cette crise était née du refus de l’ancien chef d’Etat Laurent Gbagbo de reconnaitre de sa défaite face à  son adversaire, Alassane Ouattara lors de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle du 28 novembre 2010. Dans un communiqué lu sur les antennes de la première chaà®ne de télévision nationale, le procureur de la République, Christophe Richard Adou, précise « qu’il ne s’agit que de liberté provisoire et les procédures en vue du jugement poursuivront leur cours et connaà®tront sûrement leur dénouement d’ici la fin de l’année ». Le gouvernement a salué cette décision des juges qui est la  »bienvenue »Notre pays doit sortir de l’Etat de belligérance », a déclaré à  l’issue d’un conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement, Bruno Nabagné Koné. « Cette mesure ne s’applique pas à  Simone Gbagbo » Pour les pro-Gbagbo, par la voix de l’ex-conseiller de Laurent Gbagbo Toussaint Alain, ils « sont satisfaits de la libération des 14 détenus politiques , soulignant que C’’est une mesure qu’il faut saluer », mais estiment que C’’est insuffisant. « Il convient de regretter que cette mesure ne s’applique pas à  Simone Gbagbo, l’ex-première dame, Charles Blé Goudé ainsi que les 695 civils et militaires injustement détenus depuis 2011 pour des motifs politiques » a poursuivi Toussaint Alain. Au moins 80 personnalités proches de Gbagbo ont été mis sur le banc des accusés pour crimes de sang, crimes de guerre, atteinte à  la sûreté de l’à‰tat, crimes économiques et entretien de bandes armées. Pour le moment les charges retenues contre eux ont été confirmées en juillet par le tribunal d’Abidjan et n’ont pas encore été levées. Cette décision de mise en liberté provisoire intervient à  la veille de la célébration du 53ème anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, prévu le mercredi 7 août.

Simone Gbagbo va mieux, la polémique continue

Elle avait été évacuée vers Abidjan le 2 mai dernier pour des soucis de santé. L’ex-première dame de Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo est rentrée ce mercredi dans sa résidence d’Odiénné o๠elle est en liberté surveillée depuis deux ans. « Elle est arrivée à  16H00 (locales et GMT). Elle a été escortée par du personnel de l’ONU et des militaires ivoiriens jusqu’à  la résidence o๠elle était auparavant », a déclaré une source militaire ivoirienne sur place. Le gouvernement ivoirien qui a assuré le transfert et la prise en charge des soins de Mme Gbagbo n’a pas communiqué sur la question. C’est d’ailleurs ce que lui reprochent les avocats de l’ex première dame. Me Habiba Touré, avait ainsi publié un communiqué s’inquiétant de la disparition de sa cliente et dénonçant de « graves violations » des droits de l’Homme. « De sources officieuses, indiquait le texte, les autorités ivoiriennes auraient profité de l’anesthésie générale dont faisait l’objet Madame Simone Ehivet Gbagbo, dans le cadre des soins qui lui étaient prodigués à  l’hôpital, pour la transférer contre son gré et manu militari vers une direction inconnue à  ce jour par ses conseils». Selon un autre avocat, Me Rodrigue Dadjé, « ni les avocats ni la famille ne savent l’endroit o๠elle a été emmenée ». Au Front populaire ivoirien (FPI, ex-parti au pouvoir), on s’insurge contre l’ « enlèvement sous anesthésie » de celle qui fut l’une des principales responsables du parti. Née en 1949, Simone Gbagbo est poursuivie par la justice ivoirienne pour génocide et crimes de sang, atteinte à  la sûreté de l’à‰tat et infractions économiques commis lors de la crise qui a fait quelque 3.000 morts après le refus de Laurent Gbagbo de reconnaà®tre sa défaite à  l’élection de novembre 2010. Elle est aussi sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), qui la soupçonne de crimes contre l’humanité.

Campagne électorale tendue en Côte d’Ivoire

Dans plusieurs communes d’Abidjan telles que Treichville, Cocody et Koumasi (sud d’Abidjan) et plusieurs localités de l’intérieur du pays telles que Bloléquin (ouest), des tensions liées aux invectives entre candidats, à  la destruction des affiches, aux agressions et aux menaces ont été enregistrées. « Nos militants ont été physiquement agressés par un groupe et l’un d’eux se trouve mal en point », a soutenu la directrice de campagne du candidat du Rassemblement des républicains (R à  Koumassi, Hadjaratou Traoré. Dans le même quartier un affrontement a été évité de justesse entre des policiers et des partisans d’un candidat. Les seconds se sont farouchement opposés aux premiers venus procéder à  l’arrestation d’un responsable de campagne d’un candidat. Dans la nuit de lundi à  mardi, des individus non identifiés ont cassé des pancartes de campagne et détruit des affiches de plusieurs candidats dans la commune. Le porte-parole de la Commission électorale indépendante (CEI) Inza Diomandé a relevé des échauffourées dans certaines zones. « Nous envisageons des sanctions contre les fauteurs de trouble », a prévenu M. Diomandé, après avoir mis en garde les personnes réfractaires aux consignes. »Nous avons répertorié des zones rouges qui sont surveillés de très près », a-t-il noté, assurant qu’il s’agit de violences localisées et que le reste de la campagne électorale se déroule globalement bien. »Nous exhortons encore une fois tous les acteurs à  faire une campagne citoyenne, civilisée et empreinte de convivialité » a recommandé le porte-parole de la CEI. La campagne électorale devrait prendre fin le 19 avril pour céder la place au scrutin devant permettre aux Ivoiriens de choisir leurs conseillers municipaux et régionaux. Selon les observateurs, les élections locales ivoiriennes constituent un pan important du processus de démocratisation en cours dans le pays.

Fin de cavale pour Blé Goudé

Il avait fui son pays, quelques heures après la chute de son mentor, l`ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, dont il était l’un des plus farouches partisans. Réfugié au Ghana, il faisait régulièrement parler de lui par ses sorties sur la situation post-crise et la gestion du nouveau pouvoir dans son pays. Charles Blé Goudé, surnommé le « général de la rue » pour son énorme capacité de mobilisation, a été arrêté jeudi à  Accra, la capitale ghanéenne. Il y vivait en exil depuis plus d`un an et demi et était recherché par la justice ivoirienne. Un nouveau coup pour le clan Gbagbo Il a été arrêté vers 8 h 00 GMT « par huit policiers en civil ghanéens et ivoiriens et forcé à  monter dans une voiture », a dit Toussaint Alain, ancien porte-parole à  Paris de Laurent Gbagbo, interrogé par Reuters. « Nous sommes profondément inquiets, parce qu’il est au Ghana en tant que réfugié politique. Nous craignons une demande d’extradition », a-t-il ajouté. Il se trouverait pour l’instant au Bureau national d`investigations (BNI, police ghanéenne), a déclaré à  l`AFP Lia Bi Douayoua, un porte-parole du collectif des exilés pro-Gbagbo dans la capitale du Ghana, joint par téléphone depuis Abidjan. L’arrestation de l’un des hommes les plus puissants de l’entourage de Laurent Gbagbo marque une nouvelle étape pour la Côte d’Ivoire, aujourd’hui en pleine réconciliation. Richard Kodjo, porte-parole du Front populaire ivoirien (FPI), parti de l`ex-président Gbagbo, a indiqué que le FPI cherchait à  connaà®tre les motifs de cette arrestation. « Je suis prêt à  aller à  la CPI Charles Blé Goudé est visé par un mandat d`arrêt de la justice ivoirienne pour son implication dans la crise postélectorale de décembre 2010-avril 2011, qui s`est conclue par la chute de l`ancien chef de l`Etat et a fait environ 3.000 morts. Son arrestation intervient après celle de Justin Koné Katinan, ancien porte-parole de Laurent Gbagbo, interpellé le 24 août 2012 à  Accra. Il a passé plusieurs semaines en prison avant d`être libéré sous caution, et attend d`être fixé sur une éventuelle extradition. Régulièrement cité comme l`un de ceux qui pourraient être ciblés par la Cour pénale internationale (CPI), il s`était dit prêt à  comparaà®tre devant la Cour, dans un entretien avec l`AFP en juin 2012. « Je suis prêt à  aller à  la CPI parce que je ne me reproche rien », avait-il déclaré. Sous sanctions de l`ONU depuis 2006 (gel des avoirs, interdiction de voyager), il sillonnait l`Afrique de l`Ouest dans sa cavale et passait notamment du temps au Ghana, lieu d`exil de milliers de pro-Gbagbo depuis la fin de la crise de 2010-2011.

Côte d’Ivoire: sale temps pour les pro-Gbagbo

Le dernier en date à  goutter aux affres de la détention est Laurent Akoun, secrétaire général du FPI. Il a été arrêté par les autorités ivoiriennes à  Adzope (à  80 km d’Abidjan), ce dimanche 26 août. C’’est une personnalité de haut rang du parti de Laurent Gbagbo qui est ainsi interpellée. Aucune information officielle n’a pour l’instant été donnée par rapport aux raisons de cette arrestation, du côté du gouvernement. Arrêté manu militari Mais le FPI a publié un communiqué qui relate les circonstances de l’interpellation. « M. AKOUN Laurent, a été interpellé au corridor de l’entrée nord d’Adzopé, par une dizaine de FRCI commandée par le chef de brigade de gendarmerie de ladite ville […]». Selon le FPI, des dirigeants du parti se seraient rendus quelques minutes plus tard à  la brigade de gendarmerie d’Adzopé o๠les gendarmes présents ont affirmé « ne rien savoir de toute l’opération ». « Depuis, le Secrétaire Général et Porte-parole du FPI, M. AKOUN Laurent reste introuvable » précise le communiqué qui indique également qu’à  «la lumière de ce développement nouveau, la Direction du FPI se réunira dans les toutes prochaines heures pour aviser ». Il faut signaler que l’adjoint de M. Akoun, Alphonse Douati, est détenu quant à  lui depuis déjà  huit jours pour « atteinte à  la sûreté de l’Etat », pour son lien présumé avec les attaques contre les FRCI. Acharnement, selon les pro-Gbagbo Il y a deux jours, C’’est le porte-parole de l’ancien président Justin Koné Katinan qui était arrêté dans son exil ghanéen à  Accra. Le ministère ghanéen de l’Information a confirmé officiellement son arrestation vendredi. l’homme, arrêté à  l’aéroport international d’Accra, est visé par un mandat d’arrêt international émis par Abidjan pour « crimes économiques ». Selon les officiels ghanéens, la demande ivoirienne d’extradition visant Justin Koné Katinan sera examiné dans les prochains jours. Il est peu probable qu’elle aboutisse, M. Koné disposant du statut de réfugié politique le protégeant de cette mesure. Selon sa défense, il ne pourrait bénéficier d’un traitement équitable de la part de la justice ivoirienne. l’opposition ivoirienne a condamné cette énième arrestation, arguant que le régime Ouattara se livrait à  une véritable chasse aux sorcières. De nombreux journaux titraient ce lundi avec cette arrestation, insistant sur le fait qu’aucune information n’avait été donnée sur ses motifs et aucun mandat d’arrêt présenté lors de l’interpellation. Pour rappel, la presse ivoirienne d`opposition avait suspendu vendredi pour deux jours ses parutions. Ces journées « presse morte » étaient organisées pour protester contre l`attaque du 19 août visant le siège d`un groupe de presse pro-Gbagbo. Notre voie, quotidien du parti de l`ancien président, le Front populaire ivoirien (FPI), et cinq autres journaux pro-Gbagbo étaient ainsi absents des kiosques ce week-end.

Côte d’Ivoire: Le feu sous la cendre

Le Front populaire ivoirien (FPI) a organisé ce week-end un grand meeting à  la place Ficgayo, suituée à  Yopougon, quartier populaire de la capitale économique Abidjan. La rencontre animée par le président par intérim du parti, Sylvain Miaka Oureto, a rassemblé des centaines de partisans. M. Oureto a fustigé la gestion actuelle du pays, dirigé depuis Mai 2011 par Alassane Dramane Ouattara, après plusieurs mois de violences postélectorales. «Les valeurs humaines ont foutu le camp en Côte d’Ivoire. Nous ne sommes plus dans un Etat démocratique. La Côte d’Ivoire marche sur la tête. Ouattara a ramené la Côte d’Ivoire a trente ans en arrière», a-t-il déclaré sous les vivas des participants. Dans son allocution, il a lancé de nombreuses piques au Rdr (parti au pouvoir) qui «ne gouverne que par la peur». Le meeting sécurisé par les forces onusiennes a très vite dégénéré. M. Oureto et ses camarades du parti ont du quitter précipitamment les lieux, étant visés par des jets de pierre. Le Front populaire ivoirien a par la suite annoncé la mort d`un de ses partisans. Dans une conférence de presse pour faire le bilan de ces violences, le président du comité d’organisation de la manifestation, Michel Amani N’Guessan, a pointé un doigt accusateur sur la mission onusienne en Côte d’Ivoire qui aurait soutenu des individus non identifiés pour attaquer les militants de l’opposition à  cette manifestation politique. Le président du comité d’organisation a révélé que l’incident avait fait un mort, 68 blessés et au moins 10 véhicules saccagés. « Tout a été planifié avec l’ONUCI (Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire) pour supprimer l’opposition significative », a affirmé Amani N’Guessan. Pour l’ancien ministre de la Défense de Laurent Gbagbo, « la démocratie et l’Etat de droit triompheront en Côte d’Ivoire. l’ONUCI de son côté a, dans un communiqué, condamné énergiquement les incidents survenus samedi et à  rappeler son attachement à  la liberté de rassemblement et d’expression, indispensable à  la vie démocratique. l’ONUCI a invité le Gouvernement à  prendre les mesures appropriées pour déterminer les circonstances de ces incidents malheureux, en identifier les auteurs pour les arrêter et les traduire en justice conformément à  la loi en vigueur. Cet incident souligne les tensions qui subsistent en Côte d`Ivoire neuf mois après l`arrestation de l`ancien président Laurent Gbagbo et l`accession à  la présidence de son rival Alassane Ouattara au terme de plusieurs semaines de conflit. La situation socio-économique est encore instable malgré les efforts du gouvernement pour venir en aide aux populations qui ont presque tout perdu dors des violences de 2011. Sur le front politique, les choses ne sont gèure plus calmes. l’ex-parti au pouvoir souffle le chaud et le froid dans le processus de réconciliation en cours dans le pays. Tantôt partant pour des négociations, il n’a finalement plus participé aux législatives qui se sont déroulées mi-décembre 2011. Ses partisans ont été accusés d`abus lors des violences qui ont suivi l`élection présidentielle contestée de novembre 2010.

Législatives : Test réussi pour ADO?

Pour certains, il est vraiment trop tôt pour tirer des conclusions du scrutin de dimanche dernier. Il est vrai que selon les premiers résultats provisoires, C’’est le parti de Ouattara qui l’emporte haut la main en obtenant la majorité au parlement. Mais cela veut-il dire que les ivoiriens ont massivement voté pour offrir à  leur nouveau président une Assemblée qui lui soit favorable ? Non, puisque selon les chiffres avancés par la Commission électorale Indépendante, très peu se sont déplacés pour allés voter. On est très loin des 70% enregistrés lors de la présidentielle de 2010. « Lle taux de participation oscille entre 35% et 40%, pas plus », a déclaré un responsable d’un bureau de vote à  Yopougon, un fief pro-Gbagbo d’Abidjan. Les observateurs saluent la bonne tenue du scrutin, malgré quelques incidents. « Globalement, les élections se sont déroulées dans le calme dans les bureaux de vote visités à  Abidjan et dans l’intérieur du pays », a commenté Bert Koenders, représentant du secrétaire général de l’Onu pour la Côte d’Ivoire, dans un communiqué. La débâcle des pro-Gbagbo L’élection a été boycottée par le parti de l’ancien président Laurent Gbagbo qui comparaà®t devant la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye pour des accusations de crimes de guerre. Ses anciens compagnons qui ont décidé eux de participer au scrutin on tous ou presque subi des défaites. Une vingtaine d’ «indépendants pro-Gbagbo» ont ainsi perdu leur fauteuil de député. Il s’agit entres autres de l’ancien Président de l’Assemblée Nationale et ancien cadre du Front Populaire Ivoirien, le professeur Mamadou Koulibaly qui s’est fait battre dans la commune de Koumassi. Des anciens ministres, Amon Tanoh et Zémogo Fofana sont également passés à  la trappe. Un vote sanction des partisans de l’ex-président qui ne leur auront pas pardonné d’avoir accepté de jouer « le jeu de Ouattara » en participant à  ce scrutin. Une victoire pour Ouattara ? Les résultats officiels ne sont pas encore tomber mais on s’attend comme l’a annoncé hier la télévision publique à  la victoire écrasante du Rassemblement des républicains (R du président Alassane Ouattara, avec 123 parlementaires sur un décompte portant sur 228 sièges. l’allié politique, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de l’ancien président Henri Konan Bédié en obtiendrait 93. Cette victoire du RDR au premier scrutin du règne ADO va peut-être permettre de consolider son pouvoir, quelques jours après qu’il est réussi à  se débarrasser de son encombrant ancien adversaire, transféré manu militari à  la Haye fin novembre. Mais la réconciliation coutera plus cher que des législatives réussies. La détention de Laurent Gbagbo puis son transfert à  CPI de La Haye mais aussi le fait que les principaux cadres de ce parti sont actuellement emprisonnés et ce depuis le mois d’avril dernier sont encore des éléments qui poussent les observateurs à  se montrer sceptiques sur la suite du processus. Reste que la principale leçon à  tirer de cette élection est que les ivoiriens sont profondément désabusés vis-à -vis des politiques, en témoigne le faible taux de participation. Fin 2010, ils s’étaient mobilisés en masse et avec beaucoup d’espoir, et au final, ont vécu la guerre et la terreur. Le régime Ouattara a encore à  faire ses preuves pour sortir les ivoiriens de la « crise de confiance » et surtout pour cela, le temps presse…

La main tendue de Ouattara

Samedi 6 août, le président Ouattara, lors de son message à  la Nation, à  l’occasion du 51ème anniversaire de l’indépendance du pays déclare « tendre la main » aux partisans de Laurent Gbagbo, dont certains sont exilés au Ghana. « Nous avons besoin de tout le monde pour reconstruire le pays, a-t-il affirmé, avant d’assurer que tout serait fait pour que la sécurité de tous soit assurée ». Cet appel aux centaines, voire milliers de partisans de Gbagbo qui s’étaient enfuis à  l’étranger au plus fort de la crise post-électorale illustre à  nouveau la volonté du chef de l’Etat ivoirien de ramener la cohésion nationale. Un appel du pied auquel le Front populaire ivoirien (FPI), le parti de Laurent Gbagbo a d’ailleurs réagi positivement. Sylvain Miaka Oureto, le président par intérim du FPI déclare que C’’est une bonne nouvelle. « Nous avons appris cela avec beaucoup de plaisir, de soulagement et d’espérance. Si le président de la République ouvre son C’œur pour dire que nous devons aller à  la réconciliation, qu’il lance cet appel à  ses frères et sœurs du FPI (Front populaire ivoirien) et de la LMP (La majorité présidentielle) exilés au Ghana, C’’est une main tendue qu’il faut saisir » a-t-il affirmé. Avant de demander que la sécurité des exilés soit assurée à  leur retour au pays. Pour le Front populaire ivoirien, « si on situe cela dans le cadre de la réconciliation, cela veut dire que tous les frères et sœurs qui rentreraient ne seraient plus poursuivis». C’’est « la crainte des uns et des autres en restant à  l’étranger. Donc nous pensons que dans l’esprit du président de la République, ce sont toutes ces affaires là  qu’il prend en compte » a encore déclaré Sylvain Miaka Oureto. « Le gouvernement ne ménagera aucun effort pour garantir le retour et la sécurité de tous », a assuré le président Ouattara. Au-delà  des déclarations d’intention, les ivoiriens attendent maintenant des actes. Le pays est à  genoux, affaibli par des années de crise et devenu exsangue depuis décembre 2010, après l’élection présidentielle contestée. La sécurité, la justice, chômage mais surtout la vie chère ne permettent pas aux populations de reprendre une vie normale. Les opposants à  Alassane Ouattara ne lui font guère confiance pour réconcilier le pays, malgré la mise en place d’une Commission Vérité Réconciliation, dirigée par l’ancien Premier Ministre Charles Konan Banny. Le camp Gbagbo dont les principaux leaders sont aujourd’hui en prison ou en résidence surveillée seraient victimes de sévices de la part de leurs geôliers, situation qui ne sert guère la volonté de réconciliation affichée par tous. l’inculpation le dimanche dernier, jour de la fête nationale, de Pascal Afi Nguessan et de ses camarades détenus à  Bouna, n’est pas pour restaurer la confiance entre deux camps qui continuent de s’observer en chiens de faà¯ence, décryptant chacune des déclarations des adversaires pour les retourner ensuite à  leur avantage… La route pour retrouver une Côte d’Ivoire unifiée ne sera pas aisée.

Mamadou Koulibaly lâche le FPI

Est-ce le début de la fin pour le FPI ? Depuis la chute du régime Gbagbo, il y a quelques mois, nombreux sont ceux qui prédisaient son éclatement. La démission de Mamadou Koulibaly, numéro par intérim du parti est perçue comme le premier acte de cette descente aux enfers. Ce dernier a fait part de cette décision au cours d’une conférence de presse qu’il a animée ce 11 juillet à  l’Assemblée nationale. «Mon engagement au sein du FPI étant allé jusqu`à  l`épuisement, de toutes les possibilités compatibles avec mes convictions, j`ai décidé d`y mettre un terme», a-t-il dit. Mamadou Koulibaly déplore que «suite au cataclysme que nous venons de vivre, la haute Direction du FPI refuse toujours un congrès bilan et exclut tout changement, même indispensable, qui, pourrait selon elle, l`affaiblir y voyant une traitrise envers les camarades emprisonnés et exilés». Mamadou Koulibaly, Président de l’Assemblée Nationale était devenu le n°1 du FPI par intérim après la chute de Laurent Gbagbo le 11 avril dernier. Un nouveau parti pour mieux partir Ce départ ne met pas fin à  la carrière politique de l’ex-cadre du FPI. Il a annoncé au cours de sa conférence la création d’un nouveau parti politique qui participera aux élections législatives prévus pour la fin de l`année 2011. «J`agirais au sein d`un parti en création dénommé Liberté et démocratie pour la république (LIDER)». Le nouveau Président du Lider a, par ailleurs, dénoncé des actions souterraines de certaines personnes qui vont mener le FPI à  sa perte. «La Direction du parti cherche surtout à  préserver des chasses gardées personnelles ou au détriment de l’intérêt général et masque sa propre trahison envers nos militants, nos idéaux, la Côte d`Ivoire et la cause africaine », dira-t-il. D’autres cadres du parti envisagent de quitter la formation soit pour rejoindre le LIDER de Mr Koulibaly, soit d’autres partis. Des cadres du FPI (au moins cinq) que nous avons joints au téléphone, sous couvert de l’anonymat, ont soutenu qu’ils prenaient acte de la déclaration de Mamadou Coulibaly. «Beaucoup de cadres veulent se sentir libérer et a confié l’un d’entre eux sous couvert de l’anonymat. « J’ai pris cela pour de la blague Au sein du FPI, C’’est l’incompréhension qui prévaut au niveau des instances dirigeantes. Le secrétaire général du parti, Miaka Ouretto a confié à  des confrères ivoiriens que le samedi dernier en Assemblée générale extraordinaire, « nous avons parlé d’autres choses ». « C’’est après la réunion, qu’il a dit, de côté, que : « moi, je rends ma démission. J’ai pris cela pour de la blague. Et je lui ai dit, bon écoute, je te rappelle le soir ou je passe chez toi pour en parler. J’entendais l’en dissuader ». Pour lui « Mamadou Koulibaly est grand intellectuel qui a sa position, sa lecture de politique et ses opinions à  lui. Je pense que C’’est assez regrettable. Il avait plusieurs fois lancé, comme ça, qu’il allait créer son parti. Nous avons pris cela pour de la plaisanterie. Et nous avons essayé de le dissuader. Lors de réunions avec des structures du parti, beaucoup de camarades avaient estimé que C’’était pour une question de légitimité, on n’avait pas besoin d’aller au congrès. Et en tant que président intérimaire, il pouvait prendre les décisions qu’il voulait ».