» Transform Africa » à Kigali : combler la fracture numérique sur le contient

l’ouverture de ce grand forum mondial sur les technologies de l’information et de la communication a donné lieu hier à  une cérémonie imposante présidée par notre compatriote le Dr. Hamadoun Touré, secrétaire général de l’Union internationale des télécommunications (UIT), au Serena hôtel de Kigali. La conférence vise justement à  donner aux participants une opportunité idéale pour définir un nouvel agenda pour l’Afrique afin de mieux appréhender les défis du développement à  travers l’utilisation et l’adoption des services à  large diffusion des connexions. Lors de l’ouverture officielle de ce sommet qui regroupe plus d’un millier de participants, les différents intervenants ont unanimement insisté sur la nécessité d’utiliser les TIC au service du enveloppement, notamment par la mise en place de puissantes bandes passantes. Le secrétaire général de l’UIT, le malien Hamadoun Touré, a rappelé à  ce sujet qu’en 2007, cet organisme avait nourri l’ambition de connecter toute l’Afrique. Les engagements pris à  cette date ici même au Rwanda, lors d’un précédent sommet, sont en passe d’être atteints avec la généralisation des larges bandes à  travers le continent. Ces bons résultats constatés dans les différents pays ont motivé la naissance de cette nouvelle phase, C’’est-à -dire celle de l’innovation et de la transformation. Pour le patron de l’UIT, l’industrie des technologies est un moyen efficace de développement. Il estime que le vieux modèle de développement basé sur la charité ne marche pas. Il faut dès lors changer de stratégie en s’engageant dans une nouvelle dynamique de transformation de nos modes de vie grâce aux TIC. Pour cela, il faut connecter le continent, le transformer en innovant continuellement. C’’est le sens même que l’UIT donne à  cette rencontre de Kigali, a précisé Hamadoun Touré. Le vice-président de Banque africaine de développement, Gilbert Mbesherubusa, a fait remarquer que plus de 800 millions de cartes « sim » ont été vendues sur le continent. Cela est le résultat direct d’investissements conséquents dans le domaine de la connectivité. Si au niveau de la téléphonie, les acteurs se congratulent, ils reconnaissent cependant le retard criard du continent dans le domaine de la connexion internet. En effet, plus de la moitié des Africains n’ont toujours pas accès à  Internet. La disponibilité et surtout le coût de la connexion sont les principaux facteurs de blocage. Les ordinateurs à  option Wi-Fi, les smartphones et les tablettes demeurent inaccessibles pour la bourse d’une large partie des populations du continent. Financer ces manquements nécessite une grande innovation, a souligné le vice-président de la BAD qui a par ailleurs annoncé le lancement d’une étude qui fera le bilan de la connectivité en Afrique. Il a invité les donateurs et investisseurs à  faire des efforts supplémentaires pour rendre plus accessible le coût de l’Internet. Le sommet 2013 de « Transform Africa » a choisi un slogan fort expressif : « le futur livré aujourd’hui ». Le rendez-vous est d’une telle importance pour notre pays que plusieurs ministres, Ousmane Ag Rhissa (Environnement et Assainissement), Jean Marie Idrissa Sangaré (Communication et Nouvelles technologies de l’information), Mamadou Gaoussou Diarra (Jeunesse et Sports) et Moustapha Ben Barka (Promotion des investissements) y participent.

Accès Internet au Mali

Le fait d’envoyer un message à  quelqu’un qui se trouve à  l’autre bout du monde en un laps de temps en y joignant n’importe quel fichier sans pour autant songer à  la poste ou au transport, est un avantage que nous procure l’International Network ou Internet. Depuis les années 1960, les têtes pensantes se bousculaient aux Etats-Unis pour établir cette possibilité révolutionnaire qui n’avait à  l’époque qu’un objectif militaire. Malgré tout,l’ARPANET a été mis à  la disposition des grandes universités du pays de l’oncle SAM. Ce fut donc le début d’une nouvelle expérimentation des structures interconnectées à  travers les machines. La fracture numérique  » Sud-sud » Après quelques années, les grandes puissances se sont partagées cette nouvelle donne. Aujourd’hui la grande différence entre pays développés et moins développés en matière d’équipement et d’accès à  l’Internet, est ce qu’on a appelé « la Fracture Numérique ou le fossé numérique ». Au Mali, l’appropriation de l’Internet est plus qu’une nécessité. Les autorités ont très tôt adhéré à  l’accès à  l’Internet. Mais le paradoxe se situait au niveau du coût de la connexion malgré les avantages que le projet baptisé « Initiative Leiland » a offert à  20 pays bénéficiaires. Le projet a été proposé par le gouvernement américain à  travers l’USAID et C’’est par lui que la Sotelma est parvenue à  installer le « Nœud national » pour la connectivité. De 1997 en 2004, le coût de la connexion demeurait encore exorbitant pour le citoyen moyen. De Kayes à  Kidal, on parle encore de « fracture sud–sud » c’est-à -dire la fracture numérique existant sur un même territoire. l’on se souvient qu’il fallait payer parfois 5000 fCfa pour une heure de connexion dans certains cybers de Bamako. Sans parler du casse-tête qu’on subossait à  essayer de surfer à  partir d’un modem Sotelma ou d’autres fournisseurs d’accès. Ces fournisseurs facturaient parfois les cybers, entreprises ou particuliers, jusqu’à  500 000 fCfa ou plus, pour un mois de connexion. Une pléthore de fournisseurs d’accès : vive la concurrence ! Face à  cette réalité, la connexion était encore un luxe au Mali. C’’est à  l’arrivée d’IKATEL, aujourd’hui Orange, que les choses ont commencé à  se normaliser sous l’effet de la concurrence et malgré les acrobaties de la société civile. De ALI (Accès Libre à  l’Internet) en passant par ILAFIA, WASSA, IKAHOME, l’Internet sur téléphone portable sans oublier la réduction considérable que Orange a apporté aux cybers café connectés sur son réseau…, on peut considérer que dans l’ensemble, la connexion n’est pas toujours pas à  la portée du citoyen lambda. Un coût de connexion variable selon les zones Il y a de quoi être fier, partant de l’initiative du gouvernement qui a fourni certains lycées et seconds cycles en accès Internet et à  moindre coût, environ 100f par heure. Mais le débit de la connexion dans ces établissements laisse à  désirer. Il y a des cybers café qui ont complètement cassé le prix à  300f Cfa l’heure, ou la demi heure à  150f CFA. C’’est le cas du cyber BIC de Niarela ou le Centre Awa Keita de Bolibana. Dans les régions, le coût de la connexion n’est pas encore stable. A Ségou par exemple, le cyber du Meruba fait 600f l’heure tandis que celui de la Sotelma fait 1000f Cfa. A Kidal, le cyber de la maison du Luxembourg coute 500 francs. A noter que le centre de Kidal est subventionné par un bailleur. La présence des Centres Multimédia Communautaire (CMC) et des (CLIC) Centre Local d’Information et de Communication a favorisé la vulgarisation de l’Internet au niveau des populations et a surtout facilité l’accès de celles-ci à  cet outil d’apprentissage. A quand le haut débit partout ? Il est important de souligner que les cybers de la Sotelma et d’Orange- Mali sont actuellement les plus chers du pays. Ils ont pour argument que C’’est dû au fait qu’ils offrent le confort dans leurs cybers en plus d’une connexion haut-débit. N’est-il pas temps pour le Comité de Régulation des Télécommunications de nous édifier sur le terme « Haut débit » ? Parce qu’au Mali, il suffit d’arriver à  126 kilo bits/seconde (unité de mesure de la connexion) pour parler de haut débit. Aujourd’hui, beaucoup d’efforts ont été faits par le gouvernement malien, la société civile et le secteur privé dans l’appropriation de l’Internet. Alors, à  quand le haut débit, version 100 Méga bits ?