Retrait progressif des forces françaises au Nord du Mali

Ils ont pris la direction du sud. Seul du matériel a jusqu’à  présent été ramené à  Gao, 500 km plus au sud, les militaires français restant déployés à  Tessalit. Selon le porte-parole de l’état-major, le colonel Gilles Jaron, la situation est globalement «calme» dans le nord-ouest du Mali, d’o๠les forces françaises ont chassé les groupes islamistes armés début 2013. Lors d’une opération de contrôle, les soldats français qui agissent en soutien de l’armée malienne et de la Minusma, la force de l’ONU, «un véhicule qui pouvait servir d’engin explosif» a été découvert ces derniers jours à  l’ouest d’Anéfis, entre Gao et Tessalit, ainsi que des stocks d’armes et d’explosifs artisanaux, a indiqué le porte-parole. 3 200 soldats français toujours dans le pays «Cela nécessite une action continue, c’est la raison pour laquelle nous revenons régulièrement», a souligné le colonel Jaron, selon qui «il existe toujours une part de risques au nord de la boucle du Niger». «La situation est sans doute calme parce que nous continuons ce type d’action», a-t-il ajouté. Selon le porte-parole, une vingtaine de chars légers AMX 10, de VBL (véhicules blindés légers) et de VAB (des véhicules de transport de troupes) ont ainsi été retirés de Tessalit, dans l’extrême nord-ouest du Mali, près de la frontière algérienne. Le nombre de soldats français au Mali est toujours de 3.200, l’objectif de la Défense étant de le ramener à  un millier fin 2013.

Intervention des forces françaises : satisfaction des Maliens

En ce samedi 12 janvier règne un calme dans le quartier de populaire de Lafiabougou en commune IV du district de Bamako. La panique qui s’était emparée de la capitale a fait place à  la sérénité après la reprise de Konna grâce à  l’intervention de l’armée française. Adama Koné a le transistor collé à  l’oreille pour écouter attentivement les derniers développements de la situation au nord du Mali. Il s’arrache ainsi du groupe engagé dans un débat passionné sur le même sujet. Ici le soulagement est le sentiment le plus partagé après l’intervention prompte et efficace de la France auprès des forces armées maliennes pour arrêter la percée des islamistes à  Konna. «Â La France a tout simplement sauvé le Mali dont l’existence était menacée après la débâcle de Konna. Merci la France », soupire Sékou Konaté qui avoue avoir passé une nuit blanche le jeudi dernier après la prise de Konna. Mamadou Traoré n’en dit pas moins. La France, explique t-il, a déjà  rempli son contrat en stoppant net les fous de Dieu. l’armée malienne ne pouvait pas faire face à  leur force de frappe. Même s’il reconnaà®t le caractère salvateur de l’intervention française, Zakaria Traoré n’en développe aucun fantasme. Il félicité d’abord les militaires maliens qui ont accepté de mourir pour sauver la patrie. Avant de juger l’intervention française comme une reconnaissance du sacrifice des tirailleurs qui sont morts pour libérer la France pendant la deuxième guerre mondiale. Ouf ! Sylvain ne s’embarrasse d’aucune honte car il est convaincu qu’aucune armée africaine ne pouvait arrêter ces islamistes puissamment armés. Quant à  l’intervention française, il la voit comme la réparation d’un tort que la France avait causé au Mali en décidant d’enclencher la guerre en Libye. Assise à  l’ombre d’un hangar à  quelques encablures du ‘’ grin », la vieille Fanta partage le point de vue Zakaria. Elle pense que l’appui des militaires français à  l’armée malienne est un hommage à  son défunt mari qui a défendu la patrie française et perdu un frère à  la guerre mondiale. Chauffeur de son état, Mamadou Camara domicilié à  Dravéla estime que Mali est un grand pays qui ne peut pas être lâché par le bon Dieu. Pour lui, les prières dites dans les mosquées du pays ont été exaucées. Optimiste, le jeune chauffeur croit dur comme fer qu’avec l’assistance française et l’arrivée prochaine des forces africaines, le Mali va bientôt recouvrer son intégrité territoriale.

Les frappes françaises se poursuivent au Mali

Les avions français ont bombardé des cibles dans le nord du Mali, notamment à  Gao, le fief des rebelles. Les islamistes sont mieux équipés et entraà®nés que prévu, a glissé l’entourage de François Hollande. • L’avancée islamiste contenue, des civils tués L’armée malienne, appuyée par des forces françaises, a repris samedi le contrôle complet de Konna après de violents affrontements. L’état-major malien fait état de 11 morts dans ses rangs et une centaine chez les islamistes. Un officier français a lui été mortellement blessé vendredi lors d’un raid hélicoptères. La France a joué «un rôle capital» aux côtés de l’armée malienne dans la reprise de la ville, a estimé le capitaine Amadou Sanogo, chef des putschistes de mars 2012 et à  la tête d’un comité militaire officiel. Parmi les pertes essuyées par les islamistes figure un haut responsable du groupe islamiste armé Ansar Dine (Défenseurs de l’Islam), Abdel Krim dit «Kojak», «un revers de taille», jugent des experts de la région. Les affrontements à  Konna ont également fait des morts dans la population civile. L’ONG Human Rights Watch affirme que dix civils, dont trois enfants, ont péri. L’association s’inquiète du sort des enfants soldats enrôlés chez les islamistes, qui ont «été blessés, et pour certains sont sans doute tués au cours des combats». • Troisième jour de frappes aériennes Les frappes aériennes françaises se sont poursuivies samedi et dimanche afin de bloquer l’avance de colonnes de pick-up armés des islamistes. «Il y a des raids en permanence. Il y en a en ce moment, il y en a eu cette nuit, il y en aura demain», a déclaré sur Europe 1 le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, pour qui sans intervention extérieure, les rebelles islamistes auraient fait tomber Bamako en deux ou trois jours. Les cibles se trouvent dans plusieurs localités du nord du Mali, comme un camp de combattants jihadistes à  Léré, à  quelque 150 km au nord de Konna, et proche de la Mauritanie. Les appareils français ont visé des dépôts d’armes, de munitions et de carburant stockés par le groupe Ansar Dine . Quatre avions de combat Rafale venus de France ont également visé et détruit dimanche plusieurs cibles à  proximité de Gao, le fief des islamistes. «Des camps d’entraà®nement, des infrastructures et des dépôts logistiques constituant les bases arrière des groupes terroristes» ont été détruits, a annoncé le ministère de la Défense dans un communiqué. Selon le ministre, la progression des islamistes vers le sud du pays n’est pas encore «totalement empêchée». Les colonnes «terroristes» descendaient depuis jeudi «par deux voies», «la voie ouest et la voie est», a-t-il souligné. Si la seconde n’avance plus, sur la voie ouest les accrochages continuent. La France affronte des groupes islamistes sont mieux équipés et armés que prévu, a glissé l’entourage François Hollande. «A l’origine, on pouvait penser qu’il s’agissait de quelques soudards à  bord de Toyota avec quelques armes mais les groupes ont récupéré en Libye un matériel moderne sophistiqué, beaucoup plus robuste et efficace que ce qu’on pouvait imaginer», explique-t-on. • Des renforts français et africains Des militaires français sont arrivés samedi à  Bamako en provenance de Côte d’Ivoire et du Tchad. Ces hommes «seront rejoints par d’autres qui arriveront directement de la France dans les heures qui suivent. D’ici à  lundi prochain, le groupe sera au complet et opérationnel aux côtés de leurs frères maliens au front», a affirmé la télévision publique l’ORTM, sans fournir de nombre. Interviewé, le commandant du détachement français au Mali, le colonel Paul Gèze, a déclaré: «Mes souhaits, quant à  la mission» assignée, «c’est de la réussir le plus rapidement possible, dans les meilleures conditions possibles, avec toujours le souci de la sécurité des personnes – que ce soit de la population malienne, de mes hommes ou de l’armée malienne». La Grande-Bretagne annonce qu’elle va fournir une assistance militaire logistique à  la France mais ne déploiera pas de personnel en situation de combat. Des troupes originaires de plusieurs pays africains sont également attendues. Le Burkina Faso, le Togo le Niger et le Sénégal vont déployer chacun un bataillon de 500 hommes, le Bénin 300. Le Nigeria affirme avoir envoyé une équipe technique de l’armée de l’Air ainsi que le commandant de la future force internationale. Le sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui doivent former une force d’intervention contre les islamistes occupant le nord du Mali, n’aura pas lieu mercredi mais samedi prochain à  Abidjan. • Villepin défavorable à  l’intervention française Alors que la classe politique soutient dans sa majorité l’intervention française au Mali, Dominique de Villepin a fait entendre sa voix discordante dans une tribune au Journal du Dimanche, intitulée «Non, la guerre ce n’est pas la France». «L’unanimisme des va-t-en-guerre, la précipitation apparente, le déjà -vu des arguments de la guerre contre le terrorisme m’inquiètent», écrit celui qui avait porté en février 2003 à  l’ONU le «non» de la France à  la guerre en Irak et qui ne cite jamais le nom de François Hollande. Pour Villepin, «au Mali, aucune des conditions de la réussite n’est réunie». «Nous nous battrons à  l’aveuglette. Arrêter la progression des djihadistes vers le sud, reconquérir le nord du pays, éradiquer les bases d’Aqmi sont autant de guerres différentes», ajoute-t-il. Dénonçant un partenaire malien instable politiquement, il dénonce aussi le manque «d’appui régional solide».

Laurent Gbagbo arrêté, cette fois c’est gâté !

Selon l’agence de presse Reuters, qui a donné la première information ce lundi, «Â  Le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo a été arrêté par les forces spéciales françaises et remis à  des chefs de la rébellion, alors que des chars français venaient de pénétrer dans la résidence du président ivoirien sortant. « Ces chefs de la rébellion ont été convoyés sur place par les forces françaises qui ont pénétré dans la résidence avec des chars ». « Le président était dans son bureau. » Information ensuite confirmée par Jean Marc Simon, l’Ambassadeur de France en Côte d’Ivoire. Ensuite, Laurent Gbagbo aurait été conduit avec sa famille à  l’Hôtel du Golf o๠son rival et opposant Alassane Dramane Ouattara a élu domicile depuis le verdict des élections du 30 Novembre dernier. Après, des mois d’affrontements entre deux factions, ce lundi 11 avril marque la fin de la liberté d’un homme, dont la capacité de résistance en bluffait plus d’un. Les forces de l’Onuci et la Force Licorne assiégeaient sans relâche la résidence de celui que l’on croyait inatteignable. Gbagbo a longtemps résisté, joué au jeu du chat et de la souris avec la communauté internationale, préparant son bunker, à  l’avance en cas de problèmes. Il avait même prévu d’y rester un an s‘il le fallait. Après la République «Â Hôtelière » du Golf, C’’était la république «Â bunkérisée » de Cocody qui passionnait les médias internationaux. Mais, il semble que l’assiégeur, désormais assiégé, a fini sa course et sa détermination n’aura pas suffi face aux assauts répétées des forces françaises, qui ont intensifié leurs frappes depuis dimanche soir sur ses bastions. Et ce lundi matin, indique t-on, des éléments de la rébellion, auraient pénétré dans la résidence de Gbagbo pour l’arrêter. Mais le rôle précis, dans cette arrestation, des forces spéciales françaises françaises, qui ont pillonné la résidence de Laurent Gbagbo depuis le milieu de la matinée de lundi, reste encore floues… Et ses sources diplomatiques, démentent la première informations et affirment que les «Â  forces françaises », n’ont à  aucun moment pénétré dans la résidence de Gbagbo. l’ambassadeur de la Côte d’Ivoire auprès de l’ONU a également déclaré que Laurent Gbagbo, retenu à  l’Hôtel du Golf, était en bonne forme et qu’il serait jugé pour ses actes. Son sort et celui de sa famille incombe désormais à  la Cour Pénale internationale. Reste à  savoir quelle sera la réaction de ses partisans et s’ils vont déposer les armes. Laurent Gbagbo, chronique d‘une fin programmée Le 30 novembre dernier, à  l’issue du résultat du second tour de l’élection présidentielle, des partisans de Laurent Gbagbo réfutent le victoire d’Alassane Ouattara, certifiée par la Commission électorale Indépendant. Le 2 décembre, le conseil constitutionnel invalide ce résultat et déclare Laurent Gbagbo vainqueur de l’élection présidentielle. Le 4 décembre, Laurent Gbagbo se fait investir président et son opposant prête serment « en qualité de président de la République ». Le lendemain, après avoir reconduit comme Premier ministre Guillaume Soro, Alassane Ouattara forme un gouvernement. Son rival réplique en annonçant la nomination de Gilbert Marie N’gbo Aké au poste de Premier ministre Le 3 décembre, la France, les Etats Unis et les Nations Unies reconnaissent Alassane Ouattara comme le président élu de Côte d’Ivoire; Les avoirs de Laurent Gbagbo sont ensuite gelés. Mi décembre, des affrontements éclatent peu après le scrutin: 173 personnes sont tuées entre le 16 et le 21 décembre, selon l’ONU. Des témoignages confirment l’instauration dans le Grand Abidjan d’une terreur milicienne, incarnée par les Jeunes Patriotes, qui, armés de gourdins et de machettes, dressent des barrages sauvages ou incendient maisons, échoppes et minibus. Janvier-Février : les violences se propagent dans l’Ouest du Pays. Entre février et Mars, des affrontements entre forces Pro Gbagbo et forces pro Ouattara s’intensifient, faisant plusieurs morts civils. Début Mars, l’offensive des Forces républicaines de Côte d’ivoire débute. Les ex-rebelles du nord alliés à  Alassane Ouattara ont prisdeux localités de l’ouest sous contrôle du camp Gbagbo le 25 février, puis les villes de Toulépleu, le 6 mars et Doké le 13 mars. Le 17 mars, Alassane Ouattara crée les Forces républicaines de Côte d’ivoire (FRCI), composées de de soldats des FDS ayant fait défection et d’ex-rebelles des Forces nouvelles. Le 28 mars, les FRCI lancent une grande offensive militaire, quatre mois jour pour jour après le début de la crise post-électorale. Ils progressent rapidement rencontrant peu de résistance, en raison des défections au sein de l’armée notamment, et atteignent Yamoussoukro, la capitale administrative le 30, puis Abidjan le 31. Mais les FRCI se heurtent à  la résistance des partisans de Laurent Gbagbo dans leurs bastions d’Abidjan, livrée au pillage. Le 4 avril, L’Onuci et la force française Licorne frappent les derniers bastions de Gbagbo, tirant sur des camps militaires et des batteries situées à  la résidence et au palais présidentiel. Des négociations sont entamées avec Laurent Gbagbo pour demander sa reddition, mais malgré l’écroulement de son régime, celui-ci, retiré dans sa résidence du quartier de Cocody, s’y refuse. Après que les forces pro-Gbagbo aient réussi à  regagner du terrain à  Abidjan à  partir du 8 avril, reprenant le contrôle de plusieurs quartiers, les forces françaises de l’opération Licorne et l’Onuci lancent une campagne de frappes sur les bastions du président ivoirien sortant, le 10 avril. Le 11 avril, en début d’après-midi, Laurent Gbagbo est arrêté par les forces d’Alassane Ouattara et conduit au Golf hôtel, QG du camp Ouattara dans Abidjan.