François Fillon dénonce un « scandale d’Etat »

François Fillon a dénoncé un « scandale d’Etat » et accusé François Hollande d’organiser à la tête d’un « cabinet noir » les fuites dans la presse sur ses affaires judiciaires, le chef de l’Etat dénonçant en retour des « allégations mensongères ».

Le chef de l’Etat n’a pas attendu la fin de L’Emission politique de France 2 pour « condamner avec la plus grande fermeté les allégations mensongères » de M. Fillon, assurant n’avoir été « informé » des affaires concernant ce dernier que « par la presse ». Les propos de Fillon apportent « un trouble insupportable » à la campagne présidentielle, a-t-il ajouté.

« Le seul scandale ne concerne pas l’Etat, mais une personne qui aura à en répondre devant la justice », a insisté la présidence.

Le chef de l’Etat réagissait à des accusations portées par le candidat de la droite à l’élection présidentielle, mis en examen notamment pour recel et complicité d’abus de biens sociaux et détournement de fonds publics dans le dossier des emplois présumés fictifs de son épouse.

« Ca fait deux mois que la presse déverse sur moi des torrents de boue », s’est emporté dès le début de l’émission le député de Paris, donné éliminé dès le premier tour dans tous les sondages.

« Ca m’a fait souvent penser à Pierre Bérégovoy », a même confié M. Fillon, en référence à l’ancien Premier ministre socialiste, mis en cause dans une affaire de prêt et qui s’était suicidé en 1993. « J’ai compris pourquoi on pouvait être amené à cette extrémité », a expliqué M. Fillon.

Il a ensuite porté de lourdes accusations contre François Hollande, qui serait à la tête d’un « cabinet noir ».

« Il y a un livre qui sort ces jours-ci, dont j’ai pu lire les bonnes feuilles, qui a été écrit par des journalistes qui sont très loin d’être mes amis puisque deux d’entre eux sont des journalistes du Canard enchaîné », a fait valoir M. Fillon.

Ce livre (« Bienvenue Place Beauvau, Police: les secrets inavouables d’un quinquennat », ndlr) « explique que François Hollande fait remonter toutes les écoutes judiciaires qui l’intéressent à son bureau, ce qui est d’une illégalité totale, comment il est branché directement sur Bercy, sur Tracfin, sur les informations qui lui sont apportées en permanence, comment il est au courant des moindres faits, des moindres filatures, y compris concernant son ancien Premier ministre Manuel Valls », a-t-il expliqué.

Selon lui, « on cherchait un cabinet noir, on l’a trouvé, en tout cas, à travers ces allégations ».

Un des auteurs, Didier Hassoux, a démenti sur franceinfo les propos de M. Fillon, assurant n’avoir « jamais écrit ça » et accusant le candidat d’avoir voulu faire un « coup ».

Le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas a dénoncé dans un communiqué « les affirmations sans fondement » de M. Fillon, qui « a voté systématiquement contre tous les textes renforçant l’indépendance de la justice et favorisant la transparence de la vie politique ».

Il a rendu les costumes

« Moi, ce soir, solennellement, je demande qu’il y ait une enquête d’ouverte sur les allégations qui sont portées dans ce livre, parce que c’est un scandale d’Etat », a insisté François Fillon.

« Si ce qui est écrit dans ce livre est vrai, je pense que dans l’histoire récente de la Ve République, un chef d’Etat n’est jamais aussi loin dans l’illégalité, la prise de pouvoir sur des services sur lesquels il ne devrait pas avoir autorité », a-t-il également affirmé.

Celui à qui la victoire à la présidentielle semblait promise après son triomphe à la primaire de la droite a ensuite fait son mea culpa au sujet des costumes de luxe que lui avait offerts son « ami » Robert Bourgi, un avocat proche des réseaux de la Françafrique.

« J’ai eu tort d’accepter » ces costumes et « je les ai rendus », a-t-il indiqué à propos de trois costumes de luxe, d’une valeur totale de 13.000 euros.

Il a en revanche balayé d’un revers de main les informations du Canard Enchaîné au sujet du paiement à sa société de conseil, 2F, d’une somme de 50.000 dollars pour mettre en relation une homme d’affaires libanais et le président russe Vladimir Poutine.

Comme il est habituel dans cette émission avec chaque invité, François Fillon a été confronté à une invitée surprise, en la personne de la romancière Christine Angot, avec qui il a eu un échange très tendu.

 

Hollande et l’Afrique: des guerres et la fin d’une certaine Françafrique

Il avait promis de rompre avec la « Françafrique ». Cinq ans après, François Hollande a mis fin à certaines dérives affairistes mais il a noué des alliances avec des régimes contestés, au fil des opérations militaires, au nom de la lutte contre le terrorisme.

Vis-à-vis du continent, sa seule promesse de candidat est une rupture « avec la  » Françafrique « .

« Un sommet Afrique-France ? Pourquoi pas, mais, de grâce, pas au Mali ! »

Le chroniqueur de Le Monde Afrique, déplore l’absence de vision politique de la France, engagée au Mali, et la faillite des responsables politiques maliens.

Le sommet Afrique-France se tiendra à Bamako les vendredi 13 et samedi 14 janvier. Si le débat sur l’utilité d’un tel sommet est légitime, ce qui me dérange le plus, c’est de le voir se tenir au Mali. Le Mali incarne à lui seul le mal qui ronge la sous-région : un pouvoir politique qui a fait de l’incurie sa marque de fabrique, une clique de kleptocrates qui ont mis en coupe réglée le pays et les logiques mafieuses qui sont désormais les seules qui prévalent dans tous les secteurs d’activité au Mali.

On pourrait qualifier le Mali de failed State, « Etat failli », mais je préfère parler de fake State, « un semblant d’Etat ». Le pouvoir malien a cultivé l’art de sauver les apparences, apparences au-delà desquelles la communauté internationale ne va pas. Le président Amadou Toumani Touré (ATT, 2002-2012) excellait dans cet art, bien servi il est vrai par les griots de la communauté internationale qui chantaient ses louanges. Aujourd’hui l’actuel président malien, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), bénéficie des services d’un griot en chef prestigieux : François Hollande.

Essai non transformé

Le président français veut faire du Mali un exemple de la réussite de sa politique internationale. La décision d’intervenir militairement en janvier 2013 était sans nul doute une décision courageuse. Malheureusement, l’essai ne fut pas transformé à cause d’une absence totale de vision politique. Une opération militaire ne peut pas être un objectif en soi, une victoire militaire ne sert à rien si elle n’est pas le moyen d’atteindre un objectif politique.

Donc, une fois les djihadistes éparpillés, l’opération « Serval » a été rebaptisée, avec un mandat plus large, opération « Barkhane », les casques bleus ont débarqué au Mali et aujourd’hui le résultat est sans appel : le nord du pays est désormais hors contrôle.

Cette situation n’est pas que la conséquence d’une absence de vision politique de la part de la France. Elle est aussi et surtout de la responsabilité des autorités politiques à Bamako qui ont failli. Le peuple malien a confié en 2013 les rênes du pays à IBK dans le cadre d’une élection dont le résultat final ne peut être contesté. Aujourd’hui cette légitimité politique a disparu car le pouvoir politique a tout simplement renoncé à incarner l’intérêt national. Les « logiques patrimoniales », pour reprendre l’expression de Jean-François Bayart, ont pris le dessus sur toute autre considération, la kleptocratie érigée en mode de gouvernance.

Cette « gouvernance » n’est pas l’apanage du seul Mali. Le Niger et la Mauritanie, pays voisins du Mali, souffrent du même mal et, pour ce qui est du Niger, il bénéficie du même griot en chef, François Hollande. Le plus frappant, c’est le fossé qui existe entre la cécité du pouvoir politique français concernant la réalité de la situation politique dans la bande sahélienne et la perception qu’ont les opinions publiques africaines de leurs propres dirigeants.

Opinions publiques écœurées

Ces opinions publiques, écœurées, en particulier la jeunesse africaine, constatent que la France en particulier, la communauté internationale en général sont complices de ces pouvoirs kleptocrates. D’ailleurs, plus ces élites politiques faillissent, plus la générosité internationale déverse des milliards d’euros, une prime à l’incurie en somme. C’est ce qui a miné la légitimité de la coalition internationale qui a soutenu de manière indéfectible le régime outrancièrement corrompu d’Amid Karzaï en Afghanistan

Je me demande donc ce que pourra être le discours du président François Hollande lors de ce sommet : va-t-il continuer à faire le griot d’IBK et insulter l’intelligence des opinions publiques africaines ou va-t-il saisir cette opportunité pour un discours courageux ? La deuxième option ne consiste pas à juger ou à critiquer publiquement les autorités politiques du Mali. La France n’en a pas le mandat juridique ni le mandat moral. Il s’agit plutôt de rappeler que la France ne peut continuer à essayer de sauver un pays si ses dirigeants ne sont pas les premiers à mener ce combat. Il s’agit de rappeler aux peuples africains qu’ils sont les réels détenteurs du pouvoir et que ce sont eux, pour reprendre le programme du mouvement citoyen sénégalais Y en a marre, qui façonneront le NTA, le Nouveau Type d’Africain. La France et la communauté internationale n’ont pas ce pouvoir. Il leur revient juste de choisir leur camp. Si on me demande un avis, je leur recommanderai plutôt celui des peuples.

Quand le Sommet Afrique France aurait pu avoir lieu en Côte d’Ivoire

Les 13 et 14 janvier prochain, le sommet Afrique France de Bamako réunira plus d’une quarantaine de chef d’État africains ainsi que des chefs d’entreprises africains et français. Ce grand rendez-vous qui devrait marquer le retour du Mali sur le scène internationale aurait pu se passer ailleurs, en Côte d’Ivoire, si la volonté du président français n’en avait pas décidé autrement.

L’opération Serval lancée en janvier 2013 et qui a permis de libérer le nord du Mali des groupes armés islamistes, est l’un des grands succès de la politique étrangère française du président Hollande. Depuis,  les relations entre les deux pays sont restées globalement bonnes, malgré quelques coups de canif, notamment concernant Kidal, la ville bastion du Nord Mali, et la relation étroite qu’entretient la France avec le Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (MNLA), organisation politico-militaire touarègue, indépendantiste.

Seulement voilà, malgré la mise en déroute des mouvements djihadistes, le pays a continué à être la cible d’attaques meurtrières, régulières, sur son sol, notamment contre les forces étrangères et les forces maliennes. Depuis 2015, ces attaques se sont étendues du Nord au Centre du pays voire au Sud ainsi qu’à d’autres territoires nationaux de la sous-région. La question de tenir un sommet international d’envergure dans un pays au contexte sécuritaire fragile, qui peine à imposer sa souveraineté sur le territoire, semblait très compliqué. L’attentat du 20 novembre 2015 à l’hôtel Radisson Blu de Bamako, a achevé de remettre en question la bonne tenue du sommet dans la capitale malienne.

D’autres regards se sont alors tournés vers Abidjan, la capitale idéale pour héberger le sommet Afrique France 2017. Le contexte sécuritaire intérieur y est meilleur qu’au Mali, le pays offre de très bonnes opportunités d’affaires et enregistre depuis ces 5 dernières années une croissance moyenne de 9 %. Différentes tentatives pour déplacer le sommet de Bamako vers la capitale ivoirienne ont donc été entreprises, soutenus par différents acteurs ivoiriens comme français. À l’instar du patronat français, le MEDEF, partisan d’un sommet en Côte d’ivoire ou au Sénégal, des pays jugés plus propices aux affaires et plus sécuritaire. Une délégation de 130 hommes d’affaires s’étaient d’ailleurs rendus, en avril dernier, à Abidjan pour conquérir des marchés dans ce pays porteur d’opportunités. Mais, la France et le Mali ont tenu bon, le président Hollande souhaitait que ce sommet, qui se tient à quelques mois de la fin de son mandat et qui est avant tout stratégique pour les deux pays, soit organisé dans ce « pré carré » françcais. Les lobbyistes et le Medef ont du s’y résoudre, à contre coeur.

Cette détermination du chef de l’État français à tenir le sommet Afrique-France 2017 à Bamako, lui permet de finir son mandat avec une belle vitrine qui honore le bilan de sa politique africaine, et dans le même temps, son choix, donne au Mali, pays qui peine à se relever, un sérieux coup de pouce.

Sommet Afrique-France :  5 ans de relations franco-maliennes

Le vendredi 13 janvier prochain, s’ouvrira le 27e sommet Afrique-France à Bamako, auquel prendra part le Président français, François Hollande, dont le quinquennat a été marqué, au plan de la politique extérieur, par l’intervention militaire française au Mali en janvier 2013.

Bamako, le 14 juillet 2016. Gilles Huberson, alors ambassadeur de France au Mali, célèbre la fête nationale de son pays avec plusieurs membres du gouvernement, des anciens Premier ministres, l’ancien président de la République par intérim, Dioncounda Traoré, des membres de l’Assemblée nationale, des représentants des institutions maliennes, des représentants du corps diplomatique. L’ambassadeur indique que les relations franco-maliennes sont nées de quelques événements historiques que sont la traite des Noirs, la colonisation, les deux guerres mondiales au cours desquelles près de 80 000 soldats maliens ont combattu. «L’histoire est faite ainsi, a ajouté M. Huberson. Et si je n’entends pas occulter les tragédies, je souhaiterais insister sur ce qui nous unit : il est probable que les Antillais de France sont en partie d’origine malienne ; les petits-enfants des anciens immigrés maliens sont désormais français ; nos deux peuples partagent une même langue ainsi que des valeurs et des références communes. »

Mais, depuis quelques années, il y a un événement qui unit davantage les deux pays. Il s’agit, comme l’a relevé M. Huberson, de l’intervention française en 2013, à travers laquelle la France a démontré « qu’elle était prête à s’engager au soutien d’un pays Frère, en danger de mort. C’est cette nouvelle dynamique, c’est ce nouveau rapport entre la France et l’Afrique que reflétera le prochain Sommet Afrique-France, qui marquera aussi le retour du Mali sur la scène internationale ». Les 13 et 14 janvier prochains, Bamako, la capitale malienne, accueillera le 27e sommet Afrique-France dans un contexte difficile que traverse l’Afrique, marqué par des crises : enjeux, défis et perspectives, l’accaparement des terres, la migration, la gouvernance durable des ressources naturelles, l’éducation et la formation.

Il y a quatre ans, la France lançait l’opération Serval pour vider les trois régions du nord du Mali des hordes d’extrémistes d’AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique), du MUJAO (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest) et d’Ansardine. Soit une année après l’arrivée au pouvoir de François Hollande, élu en 2012 après sa victoire face à Nicolas sarkozy, et qui avait voulu se démarquer de son prédécesseur en rompant avec la « Françafrique » que François-Xavier Verschave a défini, au début des années 2000, comme « une nébuleuse d’acteurs économiques, politiques et militaires, en France et en Afrique, organisée en réseaux et lobbies, et polarisée sur l’accaparement de deux rentes : les matières premières et l’Aide publique au développement… Le système autodégradant se recycle dans la criminalisation. Il est naturellement hostile à la démocratie. » Mais, vite, celui qui avait annoncé la mort de la « Françafrique » s’est forgé « un destin africain », « s’est africanisé », comme le montre dans son livre « Hollande l’Africain », Christophe Boisbouvier, journaliste à Radio France Internationale. En envoyant des troupes pour intervenir au Mali, François Hollande s’est attiré les critiques de ceux qui attendaient de lui qu’il signe la fin de cette politique française consistant à intervenir dans les affaires intérieures des anciennes colonies. En France l’opinion publique nationale lui a fait le reproche de ne trouver du confort qu’en Afrique où, relève l’écrivain djiboutien Abdourahman A. Waberi, « jamais la France n’a envoyé autant de militaires à l’étranger, et notamment au Sahel ». Cependant au Mali, il était vu comme le « sauveur », « Hollande le Malien ». La 27e édition du sommet Afrique-France, viendra clore 5 ans de politique africaine du président Hollande, qu’il qualifie, en ce qui concerne le Mali, de« succès ».

 

Le président Hollande renonce à un second mandat

Le président français François Hollande, a annoncé jeudi soir qu’il renonçait à se présenter à l’élection présidentielle de 2017. Une annonce inédite sous la Ve république, qui achève un quinquennat, marqué par une fracture avec son camp politique et une persistante impopularité auprès des Français.

« Je suis conscient des risques que ferait courir une démarche, la mienne, qui ne rassemblerait pas largement autour d’elle. Aussi, j’ai décidé de ne pas être candidat à l’élection présidentielle« , a annoncé, la voix blanche, M. Hollande lors d’une allocution prononcée jeudi soir à l’Élysée.

Par ces mots, le président François Hollande à mis fin à un suspense alimenté depuis plusieurs semaines par les spéculations sur son désir de se représenter pour un second mandat.

Par cette déclaration solennel, le président de la République soigne sa sortie et devient le seul président de la Ve République à avoir choisi de ne faire qu’un mandat.

Devenu rapidement impopulaire au lendemain de son accession à l’Élysée en mai 2012,

le mandat du chef de l’État français, fut marqué par plusieurs opérations militaires extérieures (Mali, Centrafrique, Irak, Syrie), et par les pires attentats commis en France depuis la Libération : Charlie Hebdo, les attentas du 13 novembre à Paris et Saint-Denis, Nice le 14 juillet dernier.

Contraint de changer son Premier ministre, M. Ayrault, par M. Valls dès mars 2014, après une large défaite aux élections municipales, M. Hollande a également rencontré une forte opposition dans son propre camp, notamment une contestation de plusieurs mois en 2016 contre le projet de loi sur le travail, adoptée à l’Assemblée au moyen de l’article 49-3.

François Hollande est finalement allé dans le sens des sondages qui le créditait successivement de 9, 8, voire 7%, selon les enquêtes d’opinion publiées cette semaine si le premier tour de la présidentielle avait lieu ce week-end. Prenant la 5ème place derrière François Fillon, Marine Le Pen, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon.

Cette annonce qui en a surpris plus d’un devrait laisser le champ libre à son premier ministre Manuel Valls, dont la question n’est plus de savoir s’il se présentera, mais plutôt quand il se déclarera candidat.

Les anciens ministres du gouvernement Hollande, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, la sénatrice PS Marie-Noëlle Lienemann, le député écologiste François de Rugy et le président du Front démocrate Jean-Luc Bennahmias sont d’ores et déjà candidats. La clôture des candidatures pour les primaires à gauche est prévue le 15 décembre.

France : IBK reçu hier par Hollande

Selon le communiqué de l’Elysée, les deux présidents ont convenu de renforcer la coopération entre les pays.

Hier lundi 3 septembre, le Président Ibrahim Boubacar Keïta, a effectué une visite privée à Paris, au cours de laquelle il a rencontré son homologue français François Hollande. Dans le communiqué à l’issu de la rencontre, le Président français a tenu à confirmer «sa volonté d’accompagner le redéploiement de l’Etat malien sur l’ensemble du territoire, dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation signé en 2015. »

Il n’a aussi pas manqué de faire savoir, dans le communiqué, que les forces françaises sont disponibles pour participer aux patrouilles mixtes qui doivent avoir lieu dans les régions du nord du pays. Enfin, le communiqué de la présidence française a souligné qu’« un effort substantiel en faveur du développement du Mali était réalisé au niveau européen dans le cadre du Fonds fiduciaire d’urgence en faveur de la stabilité et des causes profondes des migrations irrégulières et du phénomène des personnes déplacées en Afrique, créé en 2015 au sommet de La Valette ». Outre le sommet Afrique-France (prévu à Bamako en janvier prochain) sur lequel les échanges ont porté, il a aussi éte question d’approfondir « la coopération civile et militaire bilatérale ».

 

IBK à Paris : La France honorera ses engagements

Après sa visite d’octobre 2015, ce déplacement d’IBK a été l’occasion pour Paris de garantir qu’elle tiendra ses engagements pris dans le cadre du développement économique et social du Mali.

 

On le sait, le Président Ibrahim Boubacar Keïta a rencontré François Hollande à Paris hier, mardi 27 juillet. Ce déplacement n’a fait pas l’objet de commentaires ni dans les medias du pays, encore moins dans la classe politique, à la différence de sa visite d’octobre 2015 à propos de laquelle le Parena de Tiébilé Dramé s’était fendu d’un communiqué dans lequel il faisait des propositions à IBK. Il n’est pas besoin de rappeler que ce genre de déplacement n’est pas anodin, quand on sait que la France reste un acteur majeur dans la résolution de la crise qui, plus d’un an après la signature de l’accord de paix, est là : elle se prolonge surtout dans la partie nord du pays. Pour preuve, à Kidal, ces derniers jours ont été marqués par des affrontements entre des groupes armés qui ont fait une quinzaine de morts. Ce qui montre à suffisance que le bout du tunnel est encore loin. « Je crois que là, c’est stabilisé. Nos frères de Kidal ont compris et je pense que les jours à venir, nous indiquerons plus clairement que ce genre d’affrontements fratricides ne sont pas de mises lorsque l’on cherche aujourd’hui un apaisement général et une réconciliation générale au Mali. Et très rapidement, tout va rentrer dans l’ordre. », a confié le Président keïta, optimiste, à Radio France Internationale, sans manquer de dire toute sa solidarité à la France après les attentats de Nice et Saint-Etienne-du-Rouvray.

Le 19 juillet, l’armée malienne a été la cible d’une attaque à Nampala, qui a tué 17 soldats. Cela avait conduit à la ré-instauration de l’Etat d’urgence qui avait expiré le 15 juillet. Il demeure évident que la situation sécuritaire aussi bien au nord qu’au sud du pays reste on ne peut plus préoccupante. Le gouvernement a estimé que la « menace terroriste » persiste dans le pays. Au sortir de l’entretien, François Hollande a surtout rassuré le Mali du soutien et de l’assistance de la France. « La France restera engagée aux côtés du Mali dans sa lutte contre le terrorisme et dans le rétablissement de sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire », indique le communiqué de l’Elysée.

Le président français a également rassuré IBK que son pays honorera ses engagements pris en octobre 2015. De fait, le plus grand volet de la visite d’IBK en octobre dernier était d’ordre économique. Le 22 octobre, à l’issue de la rencontre de l’OCDE présidée par Hollande et IBK, Paris a remis au Mali une somme de 33 millions d’euros, en plus de celle de 300 millions d’euros de prêts et aides accordés en mai 2013 au sommet des donateurs à Bruxelles. Cette somme devait être injectée, en grande partie, dans le développement des régions du nord du pays durement affectées par la crise multidimensionnelle que le pays a connue, ainsi que dans l’éducation, la santé et les transports.

En janvier 2013, l’armée bleu-blanc-rouge intervenait dans le nord du Mali pour stopper l’avancée vers le sud du pays des hordes de barbares d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), du Mouvement pour le jihad et l’unicité en Afrique de l’Ouest (MUJAO) et d’Ançar Eddine. Mais trois ans après, les trois régions du nord échappent encore au contrôle de l’Etat malien.

Conférence de l’OCDE : où sont passés les 2 000 milliards ?

Neuf mois après les promesses des 64 pays et organismes d’apporter une aide financière au Mali pour son développement économique, notamment pour les régions du nord, nous avons voulu savoir où en étaient les décaissements…

« Ce qui a été possible pour le Mali en trois ans, doit être possible au-delà du Mali », déclarait le chef de l’État français, François Hollande, lors de la Conférence internationale pour la relance économique et le développement du Mali, qui s’est tenue en octobre dernier à Paris, au siège de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). Neuf mois plus tard, les 2 000 milliards de francs CFA (environ 3 milliards d’euros) promis au Mali par les 64 pays et organisations régionales et internationales partenaires tardent à tomber dans les caisses de l’État. C’est du moins le constat au niveau de la direction nationale du trésor et de la comptabilité publique. Selon nos sources, seul le Canada a pour l’instant effectué un Appui budgétaire sectoriel (ABS) à l’endroit du Mali, mais le montant exact de cette contribution n’a pas été divulgué pour le moment.

La conférence de Paris faisait suite à la signature, entre mai et juin 2015 à Bamako, de l’Accord pour la paix et la réconciliation entre le gouvernement et les groupes armés. L’objectif de la rencontre était donc de trouver les fonds à investir dans les projets de développement et dans la sécurité, notamment dans les régions du nord, où près de 400 milliards de francs CFA doivent y être consacrés. Quant à l’Appui budgétaire global (ABG) promis par les grandes puissances telles que la France, il faut attendre les conseils d’administration et assemblées générales des institutions financières, qui se déroulent généralement entre septembre et octobre. Pour Barema Bocoum, chargé de mission au ministère de l’Économie et des Finances, les premiers fonds de l’Agence française de développement (AFD), une promesse de 360 millions d’euros, seront bientôt disponibles.

Transparences des fonds

Dès le lendemain de la signature des accords entre le Mali et ses partenaires, des voix se sont levées, notamment celles des organisations de la société civile, pour réclamer que les 2 000 milliards soient investis de manière transparente et effective comme le prévoient les textes. Pour Moustapha Doumbia, chef de division contrôle à la direction nationale du trésor, un contrôle rigoureux est effectué sur chaque fonds hébergé au niveau de la direction, « le Mali et le pays donateur collaborent ensemble afin que rien n’échappe à personne », explique-t-il. Une affirmation qui ne rassure pas vraiment les Maliens, qui ne se souviennent pas de l’usage réservé aux 3 288 milliards de francs CFA offerts au Mali par les 56 pays et institutions, à Bruxelles en 2013…

Le Niger menacé… Issoufou à Paris

Du 13 au 16 juin, le président nigérien est en visite officielle en France dans un contexte marqué par les récentes incursions de Boko Haram sur son territoire.

Pourquoi cette visite du Président nigérien, Mahamadou Issoufou, en France ? À Paris depuis lundi, il a rencontré, mardi, le Président François Hollande et le ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault. Demain Jeudi, il aura un tête-tête avec le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Le président Issoufou s’est entretenu avec François Hollande, de la menace terroriste avec en toile de fond les dernières attaques de Boko Haram, il y a plus d’une semaine, qui ont visé la localité de Bosso, dans le sud-est du Niger, tuant 26 soldats. Un véritable électrochoc. L’attaque la plus meurtrière depuis que le Niger est entré en guerre, en 2015, contre la secte islamiste nigériane.

Maillon faible

Dans le Sahel, Issoufou est l’un des alliés de la France dans la guerre sans merci, qu’elle fait aux terroristes qui écument la région. Il reste que le Niger, aux yeux de beaucoup d’observateurs, fait figure de « maillon faible » dans cette lutte, certains experts allant jusqu’à rappeler que les forces armées nigériennes, manque de matériels et d’hommes, outre le fait qu’elles sont en permanence la cible d’attentats perpétrés par la secte islamiste.
Ce voyage du président nigérien, intervient un mois après le sommet d’Abuja consacré à la lutte contre Boko Haram qu’on disait aux abois depuis le début de l’année,  mais qui continue de semer la terreur.

Est-ce à dire que ce fut un sommet pour rien ? ce n’est pas l’avis du Malien Soumeïlou Boubèye Maïga, ancien ministre de la Défense, ayant également dirigé les services de renseignement, et aujourd’hui expert à l’Union africaine sur les questions de terrorisme et extrémisme :

« Nous sommes dans une situation asymétrique qui fait que les armées conventionnelles -la preuve en est faite tous les jours- ont beaucoup de difficultés à cerner durablement les activités des groupes terroristes (…) Le Sommet a certainement contribué à mieux définir les axes de coopération, c’est-à-dire que plus d’efforts doivent être portés sur la conception, la planification, la logistique et l’organisation du commandement et du renseignement. Et surtout ce qu’on voit bien, c’est que c’est un conflit qui ne se mène pas à une échelle nationale. Donc cela doit conduire nos pays à nous engager dans une offensive permanente, générale. Il faut que ce soit une vraie guerre jusqu’à atteindre le niveau d’éradication [de Boko Haram] afin que cela ne pose plus problème au fonctionnement normal des États. », confiait-il à R.F.I il y a quelques jours.
Lors de leur déclaration conjointe, le Président français a souligné que la France apportera un appui au Niger dans la lutte contre Boko Haram. Il s’agira surtout d’un travail de coopération, de formation, d’équipement, de renseignement. Il a aussi été question de la participation de la France pour appuyer la Force multilatérale et « ainsi porter les coups nécessaires à Boko Haram ». Le déploiement dans la région du Sahel des forces françaises a aussi été évoqué, à cause de la «tentative toujours répétée des groupes terroristes de faire en sorte que le nord du Mali puisse être déstabilisé ».

Nigeria, ce qu’il faut pour détruire Boko Haram

À Abuja, les pays ayant pris part au sommet sur la sécurité et Boko Haram, ont fait clairement savoir l’urgence qu’il y a à venir à bout de la secte islamiste qui est loin d’être vaincue.

«C’est le combat d’une génération contre un démon qui nous détruira tous si nous ne le détruisons pas.» Ainsi s’exprimait le chef de la diplomatie anglaise, Philip Hammond, au cours du sommet régional consacré à la lutte contre Boko Haram, tenu à Abuja et qui a réuni, outre les pays membres de la Commission du bassin du lac Tchad (Nigeria, Cameroun, Niger, Tchad), les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France. Ces propos de Philip Hammond rappellent ceux d’un diplomate nigérian qui, en 2014, quelques heures après la libération de la famille Moulin-Fournier enlevée dans le nord du Cameroun par Boko Haram avait déclaré : « Si nous ne détruisons pas Boko Haram rapidement, c’est Boko Haram qui nous détruira. »

Aujourd’hui, de l’avis de beaucoup d’observateurs, le mouvement terroriste qui donnait l’impression d’être bâti sur du roc, perd du terrain mais n’a toujours pas été détruit et les pays du bassin du lac Tchad sont déterminés à enfoncer le dernier clou dans son cercueil.

Le sommet du samedi 14 mai 2016 s’est conclu sur le constat que l’influence de Boko Haram a considérablement faibli, mais les participants ont appelé la communauté internationale à soutenir davantage financièrement, militairement les pays de la région. C’est l’avis du Président français, François Hollande, qui estime que Boko Haram a été « amoindri, obligé de reculer », mais qu’il « reste encore une menace ». Pour arriver à bout de la secte, le communiqué final du sommet souligne que «la défaite de la secte ne repose pas seulement sur une solution militaire mais également sur une action gouvernementale de développement en vue d’en éradiquer les causes ». « Il faut gagner les cœurs et les âmes de ceux qui sont terrorisés par Boko Haram », a ajouté M. Hammond. De 2009 à nos jours, la secte a fait plus de 20 000 morts dans cette région du lac Tchad et plus de 2 millions de déplacés, rendant ainsi critique la situation humanitaire. Depuis juillet 2015, une force multinationale mixte (FMM) de 8.500 hommes, originaires du Nigeria et des pays voisins, a été déployée mais reste confrontée à un problème de coordination. M. Hollande a notamment fait savoir que la France allait poursuivre son soutien à cette force d’intervention en termes d’assistance et de renseignement. Aussi, n’a-t-il pas exclut la possibilité que les forces de Barkhane, présentes dans le Sahel, interviennent. Outre qu’une lettre d’intention pour un accord de défense entre la France et le Nigeria a été signée.

Des liens avec l’Etat islamique

Vendredi, à la veille du sommet, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une déclaration dans laquelle il s’est dit inquiet de l’existence de « liens entre Boko Haram et l’Etat islamique ». On se rappelle qu’il y a un an de cela, la secte islamiste a pris le nom de l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest après qu’elle eut prêtée allégeance à Daesh. De fait, en Libye, l’EI est en train de renforcer sa position, surtout qu’il a étendu son contrôle à l’ouest de Syrte, ville qu’il contrôle depuis juin 2015.