« La paix est de retour, l’école aussi »

La cérémonie de lancement s’est déroulée ce vendredi 13 septembre à  l’hotel Mandé de Bamako en présence du ministre de l’éducation nationale Mme Togola Jacqueline, de la Représentante de l’Unicef au Mali, Mme Françoise Ackermans et des différents partenaires de la campagne « Retour à  l’école» Selon le ministère de l’éducation, 800.000 enfants ont eu leur scolarité perturbée par le conflit, la crise alimentaire et nutritionnelle ainsi que les inondations saisonnières. Pour cette nouvelle année scolaire qui débute en octobre, l’UNICEF veut offrir un accès à  l’éducation à  un demi-million d’enfants. l’objectif de cette campagne est, d’une part de faciliter l’accès et le maintien à  l’école des enfants et, d’autre part d’améliorer les conditions d’apprentissage et d’enseignement pour une éducation de meilleure qualité. Fournir du matériel et assurer la formation des enseignants « A l’unicef, nous nous sommes engagés avec le ministère de l’éducation et tous nos partenaires pour remettre 500.000 enfants à  l’école, et à  fournir du matériel didactique, des kits scolaires, un soutien à  la réhabilitation psychosociale des enfants, la formation des enseignants sur les thématiques nouvelles comme, l’éducation au risque de mine ou d’engin non explosé, l’éducation à  la paix, la gestion des effectifs, etc. » a déclaré Françoise Ackermans Par ailleurs, Mme Togola Jacqueline a salué l’accompagnement constant de l’Unicef au côté de son département. « Tout reste à  faire, C’’est pourquoi J’ai tenu à  dire à  nos partenaires que nous comptons véritablement sur leur accompagnement. Il y a des enjeux, des difficultés auxquelles il faut faire face, C’’est pourquoi dès mon arrivée, J’ai tenu à  rencontrer tous les acteurs du secteur et de mon et département pour qu’on en discute et dégager les voies et moyens pour réussir cette rentrée qui est particulière » a t-elle affirmé. Pour répondre aux besoins d’éducation urgents découlant des multiples crises qui affectent le pays, les besoins de l’Unicef Mali sont estimés à  9,1 millions de dollars. La campagne « retour à  l’école » est une première étape pour rescolariser les enfants. Alors que la campagne soutient ceux directement touchés par le conflit, il est à  noter que plus de 1,2 million d’enfants au Mali ne sont pas scolarisés.

Dernier stop pour « Bébé »

« Bébé » C’’était une célébrité. De Gao à  Koulikoro en passant par Djénné ou Bamako, tout le monde se souviendra d’elle comme de la seule femme chauffeur de taxi de l’histoire du Mali. Françoise Prévost a tiré sa révérence. C’’est au détour d’une conversation que J’apprends le « départ » de cette grande dame. Elle était la Tantie ou la Maman de tous ceux qui la côtoyaient assez longtemps pour la connaà®tre. «CONDUIRE, C’’est la liberté » et Françoise, 61 ans, n’en manquait pas. Dans un métier encore absolument masculin, à  bord de sa Peugeot 505 break diesel, huit places, elle a réussi, par son professionnalisme, à  montrer que rien n’est impossible si l’on veut et qu’on s’en donne les moyens. Les touristes (du temps o๠ils venaient), se l’arrachaient pour les conduire découvrir le pays dogon et les plus beaux sites du Mali. « Bébé », on la voyait au moins une fois par an à  la télé. Reportage en hommage aux femmes à  l’occasion du 8 mars tourné en 1998 et maintes fois passé tant l’image de cette belle dame au volant de sa voiture plait. Un véhicule offert par un couple d’amis français, avec lequel elle a bourlingué sur les routes pour balader les touristes. « C’’est une femme vraiment intéressante », témoigne Koumba, qui l’a rencontrée à  maintes reprises. Comme moi, elle est surprise d’apprendre le décès de celle qui était devenue une vraie star. Son titre de seule femme taxi du Mali, elle le défendait jalousement, même si elle déplore justement d’être la seule. « Les femmes doivent cesser d’être dominées, moi je conduis sûrement mieux que la plupart des hommes ! » disait-elle à  un reporter en 2004. De son défunt mari, elle a eu une fille, qui vit à  Koulikoro, sa ville natale, o๠Bébé est propriétaire d’un hôtel, une « occupation » qu’elle avait entre deux excursions. « Je travaille beaucoup, C’’est dans ma nature franco-malienne ». Son père militaire français était originaire de Longvic, en banlieue de Dijon. Mais elle n’a jamais vécu comme la métisse du coin qui a des problèmes d’identité. Elle est malienne, fière de l’être, toujours à  fédérer et à  pousser les gens à  aller de l’avant. Elle avait même envisagé se présenter à  des élections… Mais, à  peine la soixantaine passée, « bébé » a décidé de tirer sa révérence. La Tantie, la Maman s’en est allée, sans bruit. Pas eu le temps de la remercier, pour son leadership, son engagement, son amour du Mali, pour son métier. Françoise est partie vers d’autres horizons. Adieu Bébé, reposes en paix.