Adama Kanté : le ciel est la limite

« Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années ». La citation du dramaturge et poète français Pierre Corneille sied bien à Adama Kanté. À seulement 23 ans, le jeune entrepreneur originaire de Gouana (Cercle de Kati) préside aux destinées de 10 entreprises, regroupées au sein de Sene Invest. Un groupe aux 100 employés permanents qui évolue dans la production, la transformation et la distribution de produits agroalimentaires.

Le déclic a eu lieu en 2013. À alors 14 ans, Adama, qui vient d’obtenir son bac, voulait continuer ses études dans une université privée prestigieuse. Les conditions financières de ses parents ne le lui permettant pas, il décide de travailler comme journalier auprès de quelques producteurs agricoles. Ce qui lui permet d’économiser 10 000 francs CFA, avec lesquels il achète un arrosoir, une houe et quelques semences puis loue un terrain de 20 m2 pour commencer la production de quelques légumes : salades, tomates, persil, etc.

« Au fil du temps, j’ai acquis beaucoup d’expérience, ce qui a développé en moi une passion et m’a amené à la recherche de partenaires sur Internet. Par la suite, j’ai rejoint l’organisation Agriprofocus du Mali », explique-t-il. Son adhésion à ce réseau international multipartite du secteur agroalimentaire, composé d’agriculteurs entrepreneurs, entreprises du secteur privé et du gouvernement et organisations de la société civile, lui a permis de faire des voyages d’immersion au Burkina Faso, au Togo et au Bénin. Notamment au Centre Songhaï, l’école de fermiers-entrepreneurs du prêtre dominicain Godfrey Nzamujo, qui a formé plusieurs entrepreneurs africains.

« Ceci m’a amené en 2015 à lancer ma première entreprise, Mali Nago, avec 1 000 euros (environ 700 000 FCFA) », dit-il. En 2022, de son bureau sis au quartier chic de Bamako Hamdallaye ACI, l’entrepreneur en gère neuf de plus : Sene Islamic finance, Food santé, Sugu mobile, Coq Rich, Free food, Sene express, Sene Imprim, Sene Invest et Sene immobilier. Une autre entreprise (Sene résidence), en perspective, va permettre d’accompagner les Maliens de la diaspora dans leurs projets de construction et l’acquisition de fermes.

« Un champion n’abandonne pas, il risque grand, il se bat pour ses rêves », explique ce jeune le tenace, dont les entreprises sontvalorisées à plus de 300 millions de francs CFA.