Nouhoum Sarr « Les politiciens de la vieille génération ont manipulé la jeunesse »

 

Créé en 2010 pour réunir les jeunes en vue de relever les multiples défis auxquels ils sont confrontés, le Front africain pour le développement (FAD) est aujourd’hui sur tous les fronts. En témoigne sa réaction après la tuerie de Gao suite à la marche du 12 juillet dernier.

Dirigé par un jeune de 30 ans, le Front africain pour le développement est membre de l’Alliance des démocrates patriotes pour la sortie de crise (ADPS), mouvement de l’opposition. Juriste d’affaires, celui qui fut le directeur adjoint de campagne du Docteur Zoumana Sacko lors de l’élection présidentielle de 2013, félicite la jeunesse de Gao pour sa mobilisation significative contre la mise en place des autorités intérimaires. « Notre parti a exprimé, à travers une déclaration, sa profonde indignation face aux tirs à balles réelles contre des citoyens exprimant leur droit constitutionnel à marcher pacifiquement et exigé que les responsables soient traduits devant la justice », explique Nouhoum Sarr. Pour lui, la situation survenue dans la grande ville du nord n’est que la conséquence directe de l’accord signé par le gouvernement malien le 15 mai 2015. « La tuerie de Gao est révélatrice d’une volonté manifeste de passer en force à l’application d’un accord dépourvu de toute légitimité et programmant de façon cynique la partition du Mali », ajoute-t-il.

Nouvelle génération S’il n’est pas membre de l’opposition dirigée par l’honorable Soumaïla Cissé, le FAD se positionne néanmoins comme opposant et considère que les tenants du pouvoir, après 20 ans de gestion, ne sont plus fidèles aux idéaux qui ont prévalu en mars 1991. « À défaut de pouvoir infléchir la politique de l’État dans la direction du changement souhaité par le peuple malien, il ne fallait pas être complices de ceux qui veulent faire du neuf avec de l’ancien », indique M. Sarr. Pour le FAD, la jeunesse malienne a beaucoup souffert d’être manipulée par des « politiciens de la vieille génération » qui n’ont plus la solution dans un monde en perpétuel changement, d’où « notre soutien à la jeunesse de Gao qui va au-delà des contingences politiques », explique t-il. Créé et dirigé par des jeunes, le FAD compte jouer dans la cour des grands en prenant activement part aux élections communales et régionales à venir, dans les six communes de Bamako, à Kayes, Koulikoro, Ségou et Gao, avec la candidature de jeunes épris de justice et de progrès.