Paul Ismaël Boro : « Se rassembler pour faire face aux maux du pays »

Le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) a été lancé le 6 octobre pour mettre fin aux dérives du régime d’IBK selon le manifeste de cette nouvelle coalition. Paul Ismaël Boro, qui a lu la déclaration liminaire de ce front qui doit encore trouver sa structure et son organisation, a répondu aux questions de Journal du Mali.

Comment en êtes-vous arrivés à mettre en place ce front ?

Avec tous les maux que connait le pays, il nous fallait impérativement nous rassembler pour y faire face. Il est vrai que nous étions dans la dynamique de remettre le candidat Soumaïla Cissé, dans ses droits, mais nous nous sommes dits que nous devions aller plus loin. Nous ne pouvons pas que revendiquer pour Soumaïla, nous ne pouvons non plus rester indifférents aux problèmes que connaît notre pays. Pour ne pas que ces problèmes deviennent des obstacles à notre démocratie, des personnalités et des Maliens lambda se sont mis ensemble pour sauvegarder cette démocratie.

Vous abandonnez le combat pour Soumaïla Cissé au profit de nouveaux objectifs ?

Dans notre manifeste, nous avons un passage qui évoque les fraudes enregistrées lors des élections. Laisser le combat pour Soumaïla au profit d’autres combats, j’y réponds non. Nous étions avec Soumaïla Cissé au second tour. D’autres tels qu’Oumar Mariko et Housseini Amion Guindo ne l’ont pas soutenus mais sont dans le FSD. Les magistrats qui sont engagés dans un bras-de-fer avec le gouvernement peuvent aussi se retrouver dans le front. Il faut nous mettre ensemble pour défendre tous ceux qui peuvent mettre en péril les valeurs de notre pays.

Tous les leaders d’opinion n’ont pas adhéré au front. Des consultations sont-elles prévues?

Nous avions les représentants du chérif de Nioro et de Mahmoud Dicko au lancement. Moi-même j’ai été directeur de campagne de Modibo Koné lors de la présidentielle, mais je ne peux engager le Mouvement Mali Kanu sans son accord. Nous avons Tiebilé Dramé et Soumaïla Cissé. Ce qui est compliqué c’est d’amorcer le départ. Après, pour ceux qui ne sont pas au parfum, nous nous organisons afin de faire comprendre aux uns et aux autres que nous ne pouvons faire le Mali seuls. Ceux qui doivent être contactés le seront, et ce travail est déjà en cours.

Comment comptez-vous mener la lutte ?

Je ne sais pas pour le moment. Nous avons un siège, c’est celui qui servait de cadre à Soumaïla Cissé durant la présidentielle. Nous voulons nous retrouver dans la semaine afin de tout finaliser, et de commencer le travail au plus vite.

L’intérêt géostratégique du Maroc au Sahel

Après le Mali, ce sera la Guinée Conakry et le Gabon. Le Roi Mohammed VI a compris qu’une diplomatie active demande des initiatives fortes. L’appel du MNLA a sans doute accéléré les choses et la volonté du royaume chérifien de s’impliquer davantage dans les crises qui secouent le Sahel, une région en proie aux rébellions, trafics de toutes sortes Et plus particulièrement de jouer un rôle dans la médiation malienne, d’abord dévolue à  Ouagadougou. Mais les positions ambigà¼es de Blaise Compaoré dans le dossier, poussent les acteurs à  se tourner vers un médiateur plus neutre, en la personne du Roi Mohamed VI. « Il faut multiplier les actes. Toutes les bonnes volontés au dossier seront les bienvenues », prévient un observateur politique. Malgré son silence sur la crise malienne, le Maroc a pourtant approuvé l’intervention française au Nord du Mali, visant à  arrêter la progression des djihadistes en janvier 201. Adepte d’un islam modéré et proche du soufisme, le royaume chérifien, qui a octroyé des bourses de formations à  500 imams maliens pour se familiariser aux rites malikites, tente de préserver son héritage islamique historique loin de tout fondamentalisme religieux. Les printemps arabes qui ont fait chuter de nombreux dirigeants ont aussi révélé le danger de l’islamisme radical au Maghreb. Axe Rabat-Bamako Longtemps confronté au Front Polisario, le Maroc craindrait-il, une radicalisation du mouvement à  l’intérieur de ses frontières. Jusque là , le pays a contenu les revendications sécessionnistes du Sahara Occidental mais la résurgence de mouvements jihadistes portés par la nébuleuse AQMI, dans la bande sahélo-saharienne, est une menace à  prendre au sérieux. En témoigne, cet accord, intitulé Déclaration de Rabat à  l’initiative de 19 pays dont la Libye, la France et le Mali, et portant création, très probablement dans la capitale marocaine, d’un centre de formation conjoint pour le personnel en charge de la sécurité aux frontières. Cet accord, souligne serait l’aboutissement des importants efforts du Maroc pour affirmer sa présence dans le domaine de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme en Afrique du Nord. Un accord qui se place hors du CEMOC (Comité d’Etat Major opérationnel conjoint) qui a son siège à  Tamanrasset en Algérie, mais dont l’efficacité est contestée, du fait des liens étroits de l’Algérie avec certains chefs djihadistes radicaux. Le Maroc cherche incontestablement à  étendre son influence en Afrique en la personne du Roi Mohamed VI, commandeur des croyants, autorité religieuse affirmée et qui pourrait user de l’islam des lumières contre l’islam de l’intégrisme religieux. Combattre ou du moins prévenir le mal avec la sagesse des ancêtres. Cela portera t-il ?

Sahara occidental: le Front Polisario fête ses 40 ans

Aujourd’hui le Sahara Occidental est administré, à  80 %, par le Maroc, mais toujours considéré comme un territoire non autonome par les Nations unies. Quarante ans après, l’ONU peine toujours à  rapprocher les deux parties et le Front Polisario continue d’afficher une farouche détermination à  continuer le combat. Un anniversaire sous tension Des parades militaires et civiles ainsi que des animations culturelles sont au menu des festivités de cet anniversaire, au camp d’El Ayoun, de Tindouf. De nombreuses personnalités ont été invitées et il y aura, bien entendu, un représentant du gouvernement algérien, accompagné d’une quinzaine de députés algériens – l’Algérie appuie le Polisario – mais aussi le Premier ministre du Lesotho, à  la tête d’une importante délégation. De la lutte du Polisario et de la guerre, 40 ans après, il ne reste plus que d’anciens combattants en treillis qui gardent une poignée de postes militaires au milieu du désert. Il reste également des militaires en civil qui voient grandir leur famille sous une tente dans les camps de Tindouf ainsi que des mines qui, parfois, explosent encore au milieu des sables quand un visiteur imprudent s’aventure. Selon les membres du front polisario, le conflit malien pourrait déborder au Sahara Occidental. Ils évoquent un risque d’«infiltrations terroristes ». l’alerte a été donnée par Ban Ki Moon, secrétaire général de l’ONU à  la veille de la réunion du conseil de sécurité en avril 2013. l’organe exécutif de l’ONU doit reconduire la mission de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), qui veille depuis 1991, au cessez-le-feu entre les indépendantistes de ce territoire occupé par les autorités marocaines après le retrait espagnol de 1975. Rabat sera certainement épinglé dans le rapport du diplomate américain, qui n’a de cesse de rappeler que son objectif est l’application du droit international. l’organisation des droits de l’homme, Amnesty International, a appelé, dans son dernier rapport, l Conseil de sécurité de l’ONU, à  inclure  la surveillance des droits de l’homme dans la mission de la Minurso au Sahara occidental. Depuis le 6 septembre 1991, un cessez-le-feu est en vigueur au Sahara. Les armes se sont tues, mais l’action se poursuit toujours : une action plus politique, plus diplomatique. D’abord aux Nations Unies, mais aussi dans toutes les grandes capitales o๠le Front Polisario a un représentant. Une action qui se poursuit également sur le terrain, à  savoir dans le Sahara, sous administration marocaine. C’’est là  Â– dans le Sahara occupé, selon les termes du Front Polisario – que les tensions sont les plus vives.

Mali: les bérets rouges rejoignent le front

Ces bérets rouges doivent intégrer le dispositif militaire malien. Un départ qui signe la fin d’une période de graves tensions au sein de l’armée malienne. Pas d’autorisation de photographier la troupe, pas d’interview, le convoi démarre. On reconnaà®t des blindés, des engins de terrassement, des véhicules de transport de troupes. Les troupes ? Elles sont également visibles. Ce sont des militaires parachutistes, bérets rouge vissé sur la tête. Ce dimanche, ils sont quelques centaines à  prendre la direction du nord du pays. Objectifs : intégrer le dispositif militaire malien. Il y a quelques semaines encore, on ne pouvait pas voir ici en public des militaires bérets rouges sur la tête. Ils ne s’entendaient pas du tout avec un autre corps de l’armée malienne, les bérets verts. La division s’était installée au sein de la Grande muette. Aujourd’hui, grâce à  une médiation confiée au Premier ministre malien Diango Sissoko, tout est rentré dans l’ordre. Un nouveau patron des parachutistes a été nommé. Le corps ne disparaà®t donc pas, mais il est restructuré. Une compagnie d’instruction de ces parachutistes sera installée à  Bamako. Et deux autres compagnie seront respectivement basées à  Tombouctou

Médias : sur la ligne de front ou derrière la ligne de front ?

Au lendemain de l’opération Serval, l’office de radiodiffusion et de télévision du Mali (ORTM) a initié un programme dénommé « Sur la ligne de front ». Pour nous faire vivre, en direct le déroulement des opérations depuis les zones de conflits. C’’est aussi une des missions de l’organe d’information national car l’information doit être accessible à  tous et surtout au grand public. Alors que nos amis de la DIRPA (Direction des relations Presse de l’armée) nous convoquait il y a peu, pour préciser aux journalistes, que plus rien ne serait caché au peuple, il y de quoi s’interroger… Après le journal télévisé de 20h donc, J’attendais impatiemment de voir des plateaux en situation, des journalistes faire le direct, des images inédites, des témoignages d’habitants, des récits, des scoops, les coulisses des batailles, des chiffres sur les affrontements, le bilan des deux côtés des forces, l‘information à  chaud. Bref, être au courant des derniers développements sur le théâtre des opérations. « Accès à  l’information réduit » Mais, en lieu et place, un présentateur, au demeurant sympathique, mais qui reçoit sur son plateau des personnalités de Bamako, des politiques, des colonels de l‘armée ou des chargés de communication de la DIRPA. A écouter leurs propos, on ne peut réellement se faire une idée claire de l’avancée des troupes françaises ou maliennes sur le terrain des opérations. Encore moins de comprendre les enjeux réels ou les derniers développements de la force africaine (MISMA) sur le terrain. O๠en est donc ce déploiement des forces africaines ? Plutôt verra -on des reprises d’éléments du journal télévisé ou des journaux de la journée. En clair, nous ne sommes pas vraiment sur la ligne de front mais dans un studio télé avec un générique choc « l’heure de la mobilisation a sonné ! », qui laisse croire le contraire. De son côté, la DIRPA affirme qu’on ne peut tout dévoiler, tout dire, au risque de favoriser l’ennemi, mais n’est-ce pas une question de moyens finalement et d’accès à  l’information ? Les journalistes maliens dans les rédactions, ont-il tout le loisir de se rendre sur le théâtre des opérations pour comprendre ce qui se passe…? Existe-t-il au Mali de vrais reporters de guerre ou « Grand reporters » ? Plutôt se rabat-on sur l’institutionnel pour masquer le vide de contenus en termes d’information de guerre.  » Primeur aux médias internationaux  » Car finalement, C’’est toujours les chaà®nes internationales qui ont les moyens et sont les premières à  nous informer sur le déroulement des opérations au nord Mali. Il suffit pour cela d’ouvrir une radio mondiale fort bien connue. Avec les scoops et les exclusivités sur les prises d’otages ou même la mort d’un soldat français, les dernières déclarations des Etats majors français etc… Les grandes agences comme l’AFP, Reuters ou même AP, ont la primeur des annonces sur l’opération Serval menée au Mali et que reprendront ensuite nos amis de la ligne de front, fort occupés à  couvrir l’institutionnel, le ballet diplomatique de Bamako ou les audiences du chef de l’Etat. Rarement, verra-t-on quelques images de l’armée malienne entrain de ratisser les villes libérées par la France, comme à  Diabaly, après une rude bataille avec les jihadistes… Un vide se dessine aussi sur la troisième phase de l’opération Serval, dénommée Panthère. Aussi, se retrouve t-on à  la phase 4 de cette opération, qui a vu mourir un deuxième soldat français… En fin de compte, l’émission Sur la ligne de front», si elle a le mérite d’exister, s’attelle plus à  véhiculer ou en tout cas à  essayer de restaurer la fibre patriotique sérieusement entamée des Maliens, qu’à  donner des informations, claires, précises et fiables sur le front des opérations. Peut mieux faire…

Nouvelles du front, Konan est tombé

Depuis quelques heures les choses se précipitent sur le front militaire. Après l’annonce de la reconquête de Douentza(150 km de Mopti), par des militaires de l’armée malienne, des nouvelles contradictoires sont venues de la région de Mopti, théâtre depuis 72heures de combats entre les troupes républicaines et les islamistes armés d’AQMI, du MUJAO et d’Ansar Dine. A la mi-journée, une autre information sème la panique dans Bamako, la ville de Konna, o๠l’armée avait réussi à  repousser une attaque, est finalement tombée entre leurs mains. Un responsable du groupe jihadiste Ansar Dine a confirmé l’information à  l’AFP, assurant qu’ils allaient continuer leur progression vers le Sud. »Nous sommes actuellement à  Konna pour le jihad. (…) Nous contrôlons la cité presque en totalité. Après, nous allons continuer à  progresser vers le Sud, a dit ce responsable, Abdou Dardar, joint par téléphone depuis Bamako et dont les propos ont été traduits à  l’AFP par un interprète nigérien. Il a affirmé parler au nom de tous les jihadistes. La prise de Konna a été confirmée par le maire de la localité, joint par téléphone par journaldumali.com. En fin d’après -midi, il semble que ce soit la ville de Sévaré qui soit la prochaine étape des islamistes armés. La ville abrite depuis plusieurs mois le gros des troupes de l’armée malienne et est la frontière militaire entre le nord occupé et le sud sous contrôle gouvernemental. Plusieurs personnes vivants à  Mopti ont appelé leurs familles à  Bamako pour partager des informations faisant état de la présence aux abords de la ville d’éléments armés. D’autres évoquent même la prise de la ville ou du moins sa traversée par des éléments des groupes islamistes. Les militaires se seraient repliés pour renforcer la sécurité de la ville qui est le dernier véritable verrou sur la route de Bamako, la capitale. Les islamistes armés qui occupent trois régions nord du Mali depuis mars dernier ont entamé des discussions avec les autorités de Bamako sous l’égide du médiateur burkinabé, Blaise Compaoré. Une rencontre devait se dérouler ce jeudi 10 janvier mais les dernières évolutions sur le terrain militaire ont poussé au report de ce rendez-vous. Cependant, il semble finalement que les groupes islamistes tenaient un double langage puisqu’ils s’étaient réunis en fin de semaine dernière pour sceller une alliance en vue de partir ensemble à  la conquête de Bamako, objectif qu’ils avaient déclaré dans un premier temps ne pas les intéresser. Aucune information n’a été donnée pour l’instant du côté de l’Armée Malienne.

Les forces djihadistes ont repris la route vers le sud du Mali

Des convois de pick-up transportant des groupes d’islamistes fortement armés ont fait mouvement lundi vers le sud du Mali, non loin de positions tenues par le gouvernement, a-t-on appris de sources militaires. Ces colonnes sont signalées dans la région de Mopti, à  environ 500 kilomètres au nord-est de Bamako. « Les insurgés avancent et ont été repérés en plusieurs endroits (…) Nous les attendons. S’ils nous attaquent, nous riposterons », indique un responsable militaire malien. Les islamistes auraient atteint la zone de Bourei, à  25 kilomètres du dernier poste tenu par les forces maliennes. « L’armée malienne a effectué lundi et dans la nuit de lundi à  mardi vers Kona des tirs de sommation face à  l’ennemi, qui a reculé », a déclaré une source militaire malienne, Kona étant une localité de la région de Mopti, dont une partie est contrôlée par les forces gouvernementales et l’autre par des islamistes armés. Des rebelles touareg, soutenus par des islamistes radicaux parfois alliés à  Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), se sont emparés en avril des deux tiers du pays en profitant de la désorganisation de l’armée et du vide politique créé par un coup d’Etat militaire à  Bamako. Ansar Eddine, l’un des groupes rebelles qui a renoncé au cessez-le-feu proposé en décembre au gouvernement, a refusé de dire s’il déplaçait ses troupes ou préparait un assaut. « Pour des raisons stratégiques, nous ne disons pas o๠se trouvent nos combattants. Le gouvernement malien est responsable de ses propos, quels qu’ils soient, sur des mouvements de troupes », a déclaré le porte-parole d’Ansar Eddine, Sanda Ould Boumama. Le ministre de la défense, le colonel Yamoussa Camara, a déclaré pour sa part au micro de RFI que des « groupes djihadistes » s’étaient déployés en plusieurs endroits de la ligne de la démarcation séparant le Nord, aux mains des insurgés, du Sud, contrôlé par le gouvernement. En décembre, le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé des plans visant à  déployer un contingent de troupes ouest-africaines dans le Nord pour en chasser les groupes djihadistes liés à  AQMI, mais l’opération ne devrait pas être lancée avant septembre.

Le FDR appelle les forces armées à la cohésion nationale…

BAMAKO, Le Front Uni pour la sauvegarde de la démocratie et la république (F  » demeure lourdement préoccupé par le manque de cohésion au sein des forces armées et de sécurité du Mali », indique un communiqué du front, déposé dimanche à  Xinhua. A noter que le communiqué est relatif à  la résolution n°2085 des Nations unies adoptée le 21 décembre dernier par le Conseil de sécurité. Le FDR « note avec satisfaction le vote de la résolution 2085 », affirmant  »Cependant qu’il demeure lourdement préoccupé par le manque de cohésion au sein de nos forces armées et de sécurité ». Le même front  » invite par conséquent les protagonistes à  une saine et entière réconciliation des différentes composantes de nos forces armées et de sécurité nationale, gage et condition sine qua non de leur réussite sur le théâtre des opérations ». Par ailleurs, le FDR  »en appelle le président de la république, chef suprême des armées pour user de toute son autorité pour réconcilier très rapidement nos forces armées et de sécurité », indique le texte. Selon le premier vice-président du front, Ibrahima N’Diaye, signataire du communiqué, cet appel s’adresse également au  » Premier ministre, chef du Gouvernement, aux responsables des forces de défense et de sécurité, aux chefs coutumiers, aux leaders religieux, aux forces politiques et à  la Société Civile ». Le front souhaite que les acteurs cités  »mènent des actions immédiates ». Ce, en vue de  »contribuer à  faciliter un dialogue constructif entre les différents segments des forces armées et de sécurité ». Il s’agit aussi de contribuer à   »réaliser l’unité et la cohésion de toutes les forces armées chargées de la défense et de la sécurité du pays (Police, Garde Nationale, Gendarmerie, Armée de Terre, Armée de l’Air, Bérets Rouges, Bérets verts..) ». La cohésion au sein des forces armées et de sécurité du Mali était au centre des propos du président malien, Dioncounda Traoré, mercredi dernier, lors de la cérémonie d’accueil réservée à  l’ équipe de football de l’Union sportive des forces armées et de sécurité (USFAS) du pays. En effet, celui-ci avait laissé entendre que  »l’USFAS vient de nous administrer que lorsqu’on joue en équipe, on gagne toujours ». La même position a été défendue par le ministre malien de la défense et des anciens combattants, le général Yamoussa Camara. A noter que dans la nuit du 30 avril au 1er mai dernier, des militaires maliens (bérets verts et rouges) se sont affrontés à  l’ arme lourde, un différend qui n’a pas encore connu officiellement son épilogue, car certains bérets sont toujours dans la nature au « risque de ne pas se faire arrêter ». Pour rappel, la résolution 2085 autorise le déploiement de la MISMA (Mission Internationale au Mali), pour une durée initiale d’ un an. Selon la résolution, la MISMA est investie du mandat « de prendre toute mesure utile, dans le respect du droit international humanitaire et des droits de l’homme et dans le respect le plus total de la souveraineté de l’intégrité et de l’unité du Mali ».

Rupture avec le FDR, Kassoum Tapo s’explique

Rien ne va plus entre les membres du front anti putsch. Regroupant plus d’une centaine de partis politiques et d’associations, le front est aujourd’hui divisé par l’incompréhension de ses ténors. Kassoum Tapo, le bouillant avocat a décidé de ne plus porter la parole du FDR. Dans sa lettre de démission Maitre Tapo s’est adressé à  Siaka Diakité, président du FDR en ces termes : « Par deux fois et en mon absence et sans m’avoir entendu, J’ai été désavoué en tant que porte-parole par les nouveaux censeurs du front. Le climat délétère ainsi crée mettant en cause la confiance indispensable à  l’accomplissement de ma mission m’amène, en conséquence, à  vous adresser par la présente lettre, ma démission du poste de porte parole du front ». Que reproche à  Me Tapo ? Le porte parole déclarait sur RFI qu’il appartenait au Président de la république de maintenir ou non le premier ministre Cheick Modibo Diarra à  son poste. Position que ne partageait pas le FDR qui a affirmé que ses propos n’engageaient que lui dans un communiqué de presse. Le FDR reprochait aussi à  Kassoum Tapo d’avoir révélé la nomenclature du gouvernement d’union nationale sur RFI avant la formation même du gouvernement. D’autres incompréhensions moins importantes seraient son ambition démesurée notamment pour le poste de Président de l’Assemblée nationale. Selon Kassim Tapo, les manœuvres de ces camarades visaient à  le décrédibiliser aux yeux des Maliens. Dans le quotidien malien « les Echos » Tapo réplique : « Comment pourrais-je me décrédibiliser en répondant à  la sollicitation d’honorables collègues députés auxquels, notre auguste assemblée doit sa survie et qui se sont retrouvés avec moi à  la bourse du travail, au moment ou certains se cachaient pour exiger au péril de nos vies et notre liberté le retour à  l’ordre conditionnel normal» . En outre, au sein du front, les choix des ministres du FDR provoquent l’ire de certains ténors du FDR qui déplorent que les efforts des vrais patriotes aient été ignorés au profit de ceux qui ont des rapports directs avec le président Dioncounda Traoré.

Siaka Diakité :  » La rencontre de Ouaga était satisfaisante ! « 

Journaldumali.com : Quel bilan faà®tes-vous de ces 48 h à  Ouaga ? Siaka Diakité : Cette rencontre qui a réuni une centaine d’associations de la société civile et une cinquantaine de partis politiques, a permis à  l’ensemble des Maliens de se réunir et débattre de la situation qui prévaut au Mali et de faire part de leurs préoccupations. Nous membres du Front n’avons qu’une seule préoccupation, c’est le retour à  la légalité constitutionnelle et à  la normalisation de la situation. Et cette rencontre a abouti à  la déclaration de Ouagadougou du 15 Avril 2012. Journaldumali.com : Cette concertation ne pouvait-elle pas avoir lieu à  Bamako ? Siaka Diakité : Non du fait du contexte très tendu, nous avons répondu à  une invitation du médiatuer Compaoré qui nous a reçu à  Ouaga. Nous y avons discuté de cette Accord Cadre signé entre la junte et la CEDEAO et dont la mise en oeuvre nous implique. Nous nous avons un rôle consultatif et lors des discussions, nous avons eu à  apporter notre éclairage sur les modalités de cet accord. Journaldumali.com : Justement, il y a plusieurs niveaux de lecture à  cet Accord Cadre. L’un des points de discorde est la durée de l’intérim de 40 jours ? Siaka Diakité : Oui justement, c’est le délai qui est prévu par l’Accord Cadre et que les signataires de l’Accord ont paraphé, je veux parler de la junte et de la CEDEAO, mais nous nous avons apporté une analyse pour parfaire cet accord cadre. L’Accord trace des grands lignes et il faut en amont, expliciter certains points qui ne sont pas clairs pour tout le monde. La nomination du Premier ministre de transition doit se faire selon l’Accord Cadre, avec l’aval des signaitaires. La Cédéao peut-elle désigner le Premier Ministre ? Le président par Intérim peut-il déroger au principe constitutionnel de nomination du PM ? [b Journaldumali.com : Beaucoup croyaient que la junte allait se retirer après l’investiture de Dioncounda Traoré ? Siaka Diakité : C’est faire une mauvaise lecture de l’Accord Cadre. Le problème de l’Africain, c’est qu’il ne connaà®t pas sa constitution, qui a prévu des dispositions bien précises dans ce genre de situation. La junte dans cette affaire joue son rôle. Le Président par Intérim ne dispose aujourd’hui d’aucune prérogative. Et l’Armée malienne, joue t-elle son rôle ? Nous sommes dans une situation o๠le gouvernement n’est pas encore formé, alors chaque partie a un rôle à  jouer jusqu’à  ce que nous obtenions le retour à  la normalité constitutionnelle. Ordre constitutionnel, intégrité territoriale et unité nationale, lorsque nous aurons atteint ces trois objectifs, moi je retournerai dans mon syndicat ! Qu’a prévu la rencontre de Ouagadougou sur la question du nord ? Siaka Diakité : La CEDEAO s’est engagée à  aider le Mali. La CEDEAO doit agir dans ce sens. D’ores et déjà , il ressort de la déclartion de Ouagadougou, la mise en place urgente d’un corridor humanitaire, le renforcement et l’implication de la CEDEAO pour amplifier les actions humanitaires, c’est déjà  un début de solutions. Journaldumali.com : Tiébilen Dramé a été mandaté par le Président par Intérim à  Nouakchott pour rencontrer le président Mauritanien et cette rencontre a permis de discuter avec des membres du MNLA ? Comment voyez-vous ce début de négociation ? Siaka Diakité : Moi j’ai appris cette information sur RFI ce matin. Et je ne peux me prononcer là  dessus. Pour le moment, je ne sais pas ce qui en est ressorti. Ce que que je peux vous dire, c’est qu’au FDR, nous nous sommes mis ensemble pour réagir face à  une situation donnée et obtenir des solutions. Journaldumali.com : Siaka Diakité, êtes vous optimiste pour l’avenir démocratique du Mali ? Siaka Diakité : Sans aucun doute. Le Mali a ses réalités. Moi j’ai la certitude que dans les quelques mois à  venir, nous aurons retrouvé toute notre légalité constitutionnelle. Je n’ai jamais encore vu dans aucun autre pays o๠il y a eu un coup d’état, un retour rapide à  l’ordre constitutionnel en seulement un mois.