Andrew Lebovich : « cette force commune du G5 Sahel reste à construire »

Alors que le force conjointe du G5 Sahel, forte de 10 000 hommes, se met petit à petit en place, Journal du Mali s’est entretenu avec le chercheur américain Andrew Lebovich, spécialiste du Sahel, sur l’immense défi que représente la lutte contre la banditisme et le terrorisme transnational et la sécurisation des frontières.

Andrew Lebovich

Les frontières d’un pays comme le Mali peuvent-elles vraiment être surveillées et sécurisées efficacement ?

La sécurisation des frontières reste un défi énorme. Je ne vais pas dire qu’il s’agit d’une impossibilité, mais ça nécessiterait un gros travail et des ressources en troupes, renseignement, transport et surveillance du territoire, ce qui est à peu près inimaginable pour l’instant, si on prend en compte les limites des forces régionales et les limites opérationnelles des forces françaises sur le territoire. De plus, un effort visant à verrouiller les frontières impactera beaucoup la vie des civils au Mali et dans les pays voisins, avec d’autres conséquences.

Est-ce qu’une approche seulement militaire et policière est la solution pour la gestion de ces frontières ?

Même si la gestion des frontières demande un effort militaire et policier, il n’y aura jamais une solution purement militaire pour les conflits et tensions multiples au Mali. Actuellement, même l’accord d’Alger est bien insuffisant pour traiter les problèmes politiques, sociaux, communautaires et économiques qui prévalent dans le Nord et le Centre du Mali. Une réponse coercitive à la gestion des frontières pourrait réduire le flux des armes et des combattants, mais les problèmes sont avant tout à l’intérieur des pays mêmes, pas seulement sur les frontières.

Comment les organisations criminelles et les groupes extrémistes violents conceptualisent les frontières et le territoire de l’État ?

Dans les régions sahéliennes et sahariennes, il y a une longue tradition de commerce et de déplacements sur des distances énormes pour travailler, échanger, etc. Ces déplacements sont même nécessaires pour la vie de ces régions. Ils font partie intégrante de l’existence dans ces zones. Les groupes criminels et extrémistes aussi, transitent à travers les frontières et ces zones immenses pour tisser leurs réseaux, faire du commerce, et échapper aux pressions gouvernementales.

Comment réinstaurer ou améliorer l’autorité de l’État sur la gestion des frontières dans les 5 régions du Nord ?

En théorie le gouvernement est en train de se réinsérer dans ces régions, mais en réalité la présence du gouvernement reste quasiment ou totalement inexistante. Il faut quand même donner des clarifications sur quelques points : dans plusieurs localités, le gouvernement n’est pas présent depuis longtemps ou même n’a jamais été vraiment présent, et dans d’autres, la présence gouvernementale a souvent mené à des exactions ou de l’extorsion des populations locales. Donc, la tâche n’est pas seulement de faire venir le gouvernement malien, mais de reconstruire (ou bien construire) l’État. Un État qui peut établir la justice et la sécurité et qui ne menace pas les populations civiles. Ceci ne veut pas dire que les groupes armés ont raison ou sont considérés comme meilleurs, mais c’est seulement une manière de dire que ce n’est pas qu’une question de « réinstaurer » l’État.

Avec la création d’une force conjointe du G5 Sahel, peut-on dire que le Mali et ses voisins sont enfin parvenus à une approche commune concernant la sécurité des frontières ?

D’un côté, il faut saluer les efforts pour travailler ensemble sur les questions qui touchent aux pays de la sous-région, mais on est loin d’une approche commune. Même si les pays du G5 sont largement d’accord sur des thèmes plus larges, les compositions des pays, leur histoire, leurs capacités et leurs stratégies pour traiter ces questions restent souvent très différentes. Cette force commune du G5 Sahel reste à construire, les compositions, stratégies et limites de cette force à définir.

Cette force conjointe du G5 Sahel forte de 10 000 hommes aura aussi la charge de
lutter contre les trafics qui financent notamment le terrorisme. Pensez-vous qu’elle pourra s’y attaquer efficacement ?

Même si certains trafics peuvent financer en partie les groupes armés, le fait d’y faire face demande un effort intégré qui va non seulement perturber les commerces licites et semi-licites, mais aussi avoir un grand impact sur les communautés qui vivent de l’argent généré par ces trafics. L’approche de l’Europe en particulier, comme avec la migration, est d’étouffer les mouvements sans réfléchir suffisamment sur l’impact de cette répression et de ces interdictions sur la vie sociale, politique, et économique dans ces localités. Si le commerce et la vie des populations sont fortement perturbés par les forces militaires, il faut une réflexion profonde sur l’impact de ces interventions et mettre en place un accès égal au travail, aux opportunités, à la vie des populations. De plus, ces trafics sont souvent ancrés ou fonctionnent avec l’appui ou le consentement des forces de sécurité et les gouvernements eux-mêmes.

 

 

EBOLA, une affaire d’Etat !

Un mort à  Kayes puis deux à  Bamako. Le peuple surpris se réfugie derrière les gels hydro-alcoolisés et les barils d’eau javellisés installés devant les portails des entreprises et les lieux publics. l’église avait ses dispositions depuis plusieurs mois et à  présent les mosquées lui emboitent le pas : en dépit de traditions ancrées, la salutation devient verbale. Plus d’accolades, plus de poignées de main, plus d’épaules collées, le Malien est conscient de la gravité de la situation. EBOLA est une grande faucheuse. Il faut l’éviter. Il faut s’en éloigner puisqu’on n’ignore tout de la réalité du moment. l’Etat ne nous dit pas tout. Il communique pour rassurer. Il n’informe pas et cela les populations ont fini par le comprendre. Les rumeurs les plus folles se répandent à  la minute depuis l’affaire de la clinique Pasteur. Aujourd’hui bunkerisée, cette clinique chère et fréquentée par les nantis a eu le mérite de montrer que EBOLA n’est ni une affaire de pauvres? ni une affaire de caste sociale. C’’est une maladie qui démocratise la mort. La présence de quatre chars de la mission des Nations Unies et d’un détachement de bérets bleus appuyés par la police malienne prouve à  suffisance que l’heure est grave, que l’Etat a déclaré la guerre à  ce virus plus craint que les djihadistes désormais. EBOLA, en plus de détruire le tissu social, chasse les partenaires du pays et ruine l’économie en pleine convalescence. Le pouvoir n’avait pas besoin de ce virus. Le vin étant tiré, il ne faut pas le boire. Il faut le traiter et cette mission revient à  l’équipe en place. Comme le disait le général DE GAULLE « les Etats n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts ». La Guinée est un pays frère, C’’est établi, mais face à  une menace virale aux effets dévastateurs, fermer les frontières n’est ni une trahison ni un crime. La CEDEAO aura beau réprimander les pays et exiger le respect du principe de la libre circulation des biens et des personnes mais la sécurité sanitaire des peuples prime sur une CEDEAO des Etats. Les frontières, dans la sous –région, sont poreuses d’o๠l’effet d’annonce recherché dans la décision de fermer les frontières. Le Président IBK a encore une semaine de surveillance épidémiologique pour rassurer ses partenaires et son peuple. Si les nouvelles ne sont bonnes (ce que nul ne souhaite), la fermeture des frontières s’imposerait au Chef de l’Etat. En attendant, multiplions les mesures d’hygiène.

Ebola : le dispositif aux frontières renforcé

Le personnel de santé déployé aux différents postes de contrôle entre Bamako et la frontière guinéenne ne se plaint pas : gants de protection, combinaisons et thermomètres sont mis à  la disposition des infirmiers chargés de procéder au premier diagnostic des voyageurs entrant sur le sol malien. Une tente compartimentée en salles d’hospitalisation est installée des deux côtés de la frontière. Pour éviter les contraintes policières, nous avons préféré ne pas traverser la barrière qui sépare les deux pays. Mobilisation de taille Face à  la situation, Ebola mobilise. Une jeune technicienne de santé venue de Bamako nous reçoit sous un hangar de fortune aménagée. Ereintée par la canicule, elle se confie à  notre micro : « le travail se passe bien, nous gagnons 4 000 francs par jour ici et nos chefs se battent pour améliorer nos conditions. Notre travail consiste à  interroger les chauffeurs pour connaitre la provenance du véhicule, à  prendre la température des passagers sans les toucher et à  leur demander si aucun d’entre eux n’a la diarrhée, la fièvre ou des vomissements. Les premiers symptômes cliniques sont une fièvre de plus de 39 degré et ou la diarrhée ». Notre interlocutrice reconnait que « les agents de santé montent à  bord des véhicules sans combinaison de protection, ce qui peut les exposer ». A la question « pourquoi avoir laissé filer l’enfant à  Kayes ? », son collège vêtu d’un maillot bleu rétorque « nous nous mettions à  contrôler les adultes en pensant que les enfants ne représentaient pas un gros risque et aujourd’hui le fait est là  ». Les autorités sanitaires mesurent l’ampleur de la situation et un médecin expatrié rencontré à  Kourémalé affirme que « tout est mis en œuvre pour éviter que le Mali ne devienne le ventre mou de la lutte contre Ebola ». De concert avec le ministère de la santé, nous avons réussi à  savoir que la fillette décédée à  Kayes est passée par ici, sa grand-mère qui curieusement n’est pas contaminée a pris un taxi à  Sébénikoro pour se rendre à  Bagadadji d’o๠elle s’est rendue à  l’autogare pour prendre le bus qui l’a transportée jusque vers Kayes. Nous avons mis en quarantaine ceux qui ont côtoyé la disparue et sa grand-mère et recherchons les deux taxis qu’elles ont eu à  emprunter ». A Kourémalé, les agents de santé sont appuyés dans leur travail quotidien par les forces de police et les gendarmes. Hors micro, ils ont souhaité « une implication plus forte des forces de sécurité d’autant que certains passagers refusent de sortir des véhicules pour se faire dépister et dès lors, ils montent à  bord des cars pour prendre la température des uns et des autres. Le mal dans ce travail C’’est qu’une fois à  la maison, les parents et les amis ont peur de leur donner la main ». Nous avons également remarqué qu’une ambulance médicalisée manque dans le dispositif mis en place aussi bien au niveau du poste avancé de Kourémalé qu’au poste de contrôle de Sébénikoro or la détection du virus Ebola exige une mise en quarantaine ultra rapide.

La Gambie coupe les ponts avec le Sénégal

Les frontières gambiennes à  Farafegny, Keur Ayib et à  Hamdallaye-Karang sont fermées. l’information a été donnée sous couvert d’anonymat par un membre de l’Agence nationale du renseignement (NIA). « Il a pris cette décision lors de sa tournée en province », a ajouté cette source, en précisant ignorer les motifs de cette mesure. Elle n’a pas souhaité s’exprimer davantage. Les quatre points de passage sont fermés Selon la présidence gambienne, M. Jammeh a entamé le 17 avril une tournée dite de « dialogue avec les populations », qui doit durer trois semaines, jusqu’au 7 mai. Il entend ainsi évaluer le niveau des productions agricoles, dans la perspective d’une auto-suffisance alimentaire du pays à  l’horizon 2016.Aucune source officielle ne s’est prononcée pour l’instant sur ce sujet qui n’a fait l’objet d’aucune communication gouvernementale. Des habitants des zones frontalières et des voyageurs entre les deux pays, ainsi que plusieurs médias sénégalais ont cependant fait état de cette fermeture. Elle est en vigueur depuis samedi, d’après plusieurs témoignages recueillis à  Banjul, la capitale gambienne, mais aussi depuis Kolda, une des villes de la Casamance (sud du Sénégal). « Jusqu’à  présent, il n’y a pas d’évolution de la situation », a indiqué à  l’AFP Baba Gallé, un responsable de transporteurs de Casamance. Selon lui, la fermeture concerne tous les quatre points de passage entre le Sénégal et la Gambie, comprenant celui de Sénoba. Enclavée dans le Sénégal à  l’exception de sa façade Atlantique, la Gambie sépare en grande partie la région naturelle de la Casamance du reste du territoire sénégalais. Elle est le principal point de passage des transporteurs sénégalais qui relient le nord et le sud de leur pays, notamment par Farafegny, o๠un bac leur permet de traverser le fleuve Gambie. Selon divers témoignages, la fermeture des frontières terrestres entre la Gambie et le Sénégal est intervenue moins d’une semaine après un accord entre transporteurs sénégalais et gambiens sur la levée d’un blocus du transport transfrontalier. Depuis le début de l’année, les routiers sénégalais boycottaient la traversée de la Gambie par les camions de marchandises et les transports en communs pour protester contre une hausse des droits de trafic décidée unilatéralement selon eux par les Gambie.

Kenya-Somalie: Une frontière de plus en plus à risque

Deux Espagnoles travaillant pour Médecins Sans Frontières (MSF) ont été enlevées jeudi 13 octobre au Kenya, plus précisément à  Dadaab, dans un camp de réfugiés situé à  une centaine de kilomètres de la frontière somalienne, a indiqué un responsable policier régional kényan. Leur chauffeur a été blessé par balles par les ravisseurs. Les soupçons de la police kenyane se portent sur les insurgés islamistes somaliens du mouvement Shebab, liés à  Al Qaà¯da. De fait, des contrôles ont été mis en place à  la frontière entre les deux pays. Un hélicoptère a été dépêché pour tenter de retrouver les deux Espagnoles mais les opérations de recherche ont été entravées à  la suite des mauvaises conditions météo. Les autorités kényanes dénoncent régulièrement les risques d’infiltration Shebab dans les camps. Des alertes aux enlèvements se sont multipliées, ces dernières semaines, dans la zone frontalière entre le Kenya et la Somalie. La sécurité est un problème dont les travailleurs humanitaires présents sur place ont conscience. La police kényane a repris ses recherches vendredi matin sur son territoire, avec le soutien d’un hélicoptère et une réunion d’urgence est prévue en présence du chef de la police nationale, Mathew Iteere, pour parler des trois enlèvements de femmes européennes perpétrés jusqu’ici dans l’est du Kenya. Avant les deux logisticiennes espagnoles de MSF, des gangs armés ont enlevé le 11 septembre une touriste britannique, Judith Tebbutt, puis le 1er octobre une ressortissante française, Marie Dedieu, en deux endroits distincts du très touristique archipel de Lamu, à  quelques dizaines de kilomètres de la frontière somalienne. Les deux femmes ont toutes les deux été emmenées en Somalie par leurs ravisseurs. Le camp de Dadaab crée en 1991 pour accueillir les Somaliens fuyant les violences dans leur pays, est le plus important camp de réfugiés au monde, avec près de 450.000 résidents même s’il était prévu pour 90 000 réfugiés à  sa création. Aujourd’hui le nombre de réfugiés somaliens a fortement augmenté au Kenya à  cause de la sécheresse, la famine et la guerre civile. Depuis le début du mois d’octobre, plus de 7.500 personnes ont encore rejoint le complexe, selon l’ONU.

Côte d’Ivoire: Fermeture des frontières et coupure des chaînes étrangères

Les ivoiriens coupés du monde Après quatre jours d’une attente de plus en plus lourde, le président de la CEI a proclamé la victoire de Ouattara aux dépens du président sortant, Laurent Gbagbo, crédité de 45,9% des voix. « La commission électorale indépendante a transmis au Conseil constitutionel, conformément à  la disposition légale en vigueur, les résultats qu’elle a enregistrés et validés, accompagnés de l’ensemble des procès-verbaux », a déclaré Youssouf Bakayoko, qui a rencontré les journalistes à  la surprise générale dans un hôtel d’Abidjan sous protection de l’Onu o๠Ouattara a établi son QG de campagne. Selon un diplomate occidental, Youssouf Bakayoko a choisi d’annoncer les résultats dans l’hôtel sous protection de l’Onu plutôt qu’au siège de la CEI par crainte pour sa sécurité.Mais le camp Gbagbo, qui réclame l’annulation des résultats dans quatre régions du Nord, fief de Ouattara, a réagi en affirmant que ces résultats provisoires n’avaient pas de « validité juridique ». Proche allié du président sortant Laurent Gbagbo, Paul Yao N’Dré, président du Conseil constitutionnel (organisme qui doit ratifier le résultat afin qu’il soit valide), a assuré que l’annonce faite par la Commission électorale indépendante (CEI) était illégale car elle était intervenue après l’expiration du délai prévu, mercredi à  minuit. Un peu plus tard, l’armée ivoirienne a fermé « jusqu’à  nouvel ordre » les frontières terrestres, aériennes et maritimes du pays, sans donner d’explication. Cafouillage médiatique Alors que la Côte d’Ivoire finit à  peine d’écouter ce jeudi après-midi, sur la RTI, la télévision nationale, le président du Conseil constitutionnel Paul Yao N’Dré annoncer que la population devra encore patienter avant d’avoir les résultats de l’élection présidentielle, sur la chaà®ne d’information internationale France 24, bientôt relayée par les autres médias français, Alassane Ouattara est déclaré vainqueur du scrutin avec 54, 1% des voix. Pourquoi un tel télescopage ? Pourquoi la diffusion de deux informations contradictoires sur un média national et un média français ? Le choix du président de la Commission électorale indépendante (CEI), Youssouf Bakayoko, de sortir des locaux de son institution pour s’exprimer librement face aux journalistes de la presse internationale, et leur déclarer que le candidat du Rassemblement des houphouà«tistes pour la démocratie et la paix (RHDP) a gagné, est lourd de sens. Exfiltré quelques minutes plus tard sous une solide escorte – plus d’une centaine de casques bleus l’ont accompagné à  l’aéroport international d’Abidjan –, son acte prouve qu’il a nécessité une réelle dose de courage. Les images de son porte-parole, Bamba Yacouba, tentant vainement mardi soir de proclamer les résultats, et se faisant arracher ses notes par un autre membre de la CEI, gros bras de La majorité présidentielle (LMP), la formation de Laurent Gbabgo, ont fait le tour du web. Que France 24 ait proclamé Alassane Ouattara vainqueur après l’annonce faite par Youssouf Bakayoko, et sans signaler dans un premier temps la position du Conseil constitutionnel, donne du grain à  moudre au camp Gbagbo. En effet, la position qu’il a longtemps défendue, à  savoir la volonté de la France de l’éliminer du sommet de l’Etat, se trouve confortée. Il pourra donc à  loisir développer l’idée que l’ordre « impérialiste » veut s’imposer coûte que coûte dans son pays. L’organisme de régulation des médias a d’ailleurs fait savoir dans la soirée d’hier qu’il suspendait la diffusion en Côte d’Ivoire des médias étrangers dont la chaà®ne française Canal Plus Horizon. France 24 et RFI n’étaient plus diffusées non plus. « Dans un souci de sérénité » ont déclaré les autorités ivoiriennes. L’attente contrinue donc, le Conseil constitutionnel dispose d’un délai de sept jours pour fournir une totalisation définitive des voix exprimées le 28 novembre mais N’Dré a indiqué que les résultats définitifs pourraient être communiqués dans les heures à  venir.

Sommet Arabo-Africain à Syrte : Les nouvelles frontières

Après la proclamation de l’Union africaine un 9-9-99, sous son impulsion, une nouvelle date va entrer dans les anales de l’intégration horizontale chère à  lui. En effet, le deuxième sommet arabo-africain pour l’instauration d’un nouveau partenariat s’est tenu dimanche à  Syrte en Libye en présence de nombreux chefs africains et arabes dont le président Amadou Toumani Touré. C’’est la première réunion du genre tenue en 1977 au Caire en Egypte. Il s’agissait pour les dirigeants arabes et africains de concevoir une nouvelle stratégie de partenariat, qui reposerait sur les réalisations positives du premier sommet. En outre, cette nouvelle stratégie serait le cadre d’orientations et d’actions communes pour les pays africains et arabes dans les domaines politique, économique, social et culturel. Cette nouvelle démarche ambitionne de créer une région de paix et de sécurité. Dans cette optique, les pays membres de cette coalition devront poursuivre les efforts pour éliminer tous les obstacles qui entravent le processus de renforcement de la coopération, de la paix et de la sécurité. Autres objectifs du rapprochement : développer et coordonner le dialogue politique, réaliser le développement socio-économique des pays africains et arabes à  travers le renforcement de la coopération dans les domaines de la sécurité alimentaire, des investissements et des échanges commerciaux ainsi que des ressources humaines et des infrastructures. Coopération sécuritaire Ainsi les deux zones géographiques vont s’engager à  coopérer dans les domaines politique et sécuritaire. Pour ce faire, elles décident de renforcer la coordination et les consultations entre elles, de coopérer dans la lutte contre le terrorisme la criminalité transfrontalière, le trafic d’êtres humains et de drogue entre autres questions. Les parties vont s’efforcer d’intensifier la coopération dans les domaines économique, financière et de commercial sur la base du principe de la solidarité de l’interdépendance et des intérêts mutuels. Elles vont consolider les acquis des principales stratégies et des programmes qui ont été conçus au cours de ces trois dernières décennies comme le NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique), les zones de libres échanges, les unions douanières et le Fonds arabe pour l’assistance technique en faveur des pays africains. s’agissant de la promotion des investissements, la nouvelle stratégie afro-arabe se propose d’améliorer la gouvernance et le climat des affaires pour permettre aux pays africains et arabes de renforcer leurs capacités économiques. La stratégie va mobiliser des fonds pour les projets nationaux et les grands projets afro-arabes, harmoniser les codes des investissements dans les deux régions afin d’encourager et de stimuler l’investissement entre elles. l’initiative va encourager et protéger les flux d’investissements dans les deux régions en utilisant les systèmes de garantie des investissements et les institutions existantes. Echanges commerciaux Pour ce qui est de la promotion des échanges commerciaux, la réunion de Syrte a promis de relancer la foire commerciale afro-arabe ainsi que la tenue de foires commerciales spécialisées dans les pays des deux régions. La réunion estime que la meilleure manière d’y parvenir passe par le renforcement des infrastructures physiques. Ainsi elle a promis de mobiliser des ressources financières pour relier les réseaux routiers ferroviaires, maritimes et aériens dans les deux régions dans le cadre du NEPAD et du Plan arabe pour les transports. La réunion a mis un accent particulier sur le développement de l’agriculture pour conjurer définitivement le spectre de la faim en Afrique et dans les pays arabes. A cet effet la réunion de Syrte a mis l’accent sur la nécessité de la mise en œuvre effective du plan d’action conjoint adopté par une réunion ministérielle afro-arabe sur le développement agricole et la sécurité alimentaire tenue à  Sharm El Cheikh (Egypte) en février dernier. Le sommet afro-arabe veut être l’autorité suprême de prise de décision du nouveau partenariat arabo-africain. Il privilégie la stratégie du partenariat à  long terme et les plans d’action à  court terme. Il s’agit aussi d’évaluer les progrès réalisés dans leur mise en œuvre et de donner les orientations politiques pour les activités futures. Le sommet se réunira tous les trois ans par alternance dans un pays africain ou arabe. La rencontre s’était ouverte en milieu de journée au complexe Ouagadougou de Syrte. C’’était en présence des leaders de la cinquantaine de pays africains et de ceux des papys arabes. Tous les orateurs qui se sont succédé à  l’auguste assemblée dont l’hôte du sommet, le Frère Guide Mouammar Kadhafi, Ali Bongo Odimba du Gabon, Jean Ping de la Commission de l’Union africaine, Amr Moussa de la Ligue Arabe, Idriss Deby Itno du Tchad, l’Emir du Koweà¯t, se sont montrés solidaires de ce nouveau regroupement et de son plan d’action 2011-2016. Ils ont prôné un partenariat gagnant après avoir insisté sur la nécessaire intégration de ces deux zones géographiques.

Bamako, capitale de la photo sans frontières 

La photo comme mode d’expression Une trentaine d’expositions seront présentés pendant un mois à  la galerie d’art de l’INA, au musée national, au CCF et au palais de la culture. Le délégué général de cette édition, Samuel Sidibé, estime que ces rencontres sont d’une grande importance pour le continent. Il rend un vibrant hommage au célèbre photographe malien Malick Sidibé, qui offre l’une de ses photos datant des années 1960. Ces rencontres représentent selon Olivier Poivre D’Arvor, Directeur de CulturesFrances, l’engagement d’un peuple, d’un pays pour sa culture. Toute la crème de la photographie mondiale est à  Bamako pour l’évènement. C’’est un moment de rencontres assez rare, qui permettront aux uns et autres, de se connaà®tre et de découvrir les réalités d’autres pays, d’autres cultures à  travers les images exposées. Cette rencontre est importante pour le Mali. Elle crée un point de rencontres à  l’échelle internationale. Voyage au delà  des frontières Le directeur de CulturesFrances estime que le mali est un grand pays qui a su donner à  ses institutions, la place et les valeurs qu’elle incarne. «Â En témoigne le Musée National. Grâce à  ses photographes, l’Afrique est entrée dans l’histoire de l’art. ». Il est évident que ce brassage interculturel apportera une richesse à  chaque participant. Et même aux néophytes du monde de l’art. C’’est une occasion pour les photographes, de montrer les réalités de chez eux aux autres. Les images permettent de voyager au-delà  des frontières. De découvrir d’autres réalités différentes de ce que l’on connaà®t déjà . Valoriser les artistes Maliens Les 8e rencontres de la photographie Africaine démontre encore une fois de plus, la volonté du Mali et des artistes maliens, à  aller de l’avant, et à  faire encore plus pour le développement de ce secteur. Cela, non seulement sur le continent, mais aussi et surtout, au des frontières de l’Afrique et de sa diaspora. En témoigne l’exemple de Malick Sidibé qui est une fierté pour tous les Maliens. Un modèle d’espoir de confiance que toute la jeune génération devrait suivre. Le premier ministre Modibo Sidibé a déclaré « La diversité et l’écoute du dialogue sont les valeurs de base d’une bonne cohabitation. Bon vent à  cette 8 biennale.»

Rencontres de Bamako : 8è Biennale Africaine de la photographie

Le directeur de Culturesfrance Olivier Poivre D’Arvor explique «Â Une nouvelle page s’ouvre pour les rencontres de Bamako et avec elle, l’espoir que les frontières géopolitiques et celles du marché de l’art, ne soient plus sources de tensions ou d’inégalités, mais les traces d’un monde mieux conscient des richesses de notre diversité culturelle en partage.» En effet, depuis le début, ces rencontres de Bamako ont permis aux photographes africains de se faire connaitre à  travers le monde entier, permettant ainsi de placer l’évènement aux rencontres les plus en vues sur le plan international. Le Directeur du Musée national du Mali et délégué général de l’édition 2009, Mr Samuel Sidibé explique que « ces échanges visent à  promouvoir l’intégration régionale et favoriser les échanges culturelles Nord-Sud, en créant à  Bamako, un pôle culturel international qui témoigne à  la fois, de la richesse et de la vitalité de la photographie africaine, produite sur le continent. » Au programme de nombreuses expositions Des dizaines d’expositions sont prévues dans plusieurs lieux stratégiques de la capitale malienne. Elles seront présentées au Musée national, au Palais de la culture, à  l’Institut national des arts (INA) et au Centre culturel français. Signalons que ces photos ont minutieusement été choisies par les directrices artistiques de l’édition, Michket Krifa et Laura Serani et les commissaires associés, selon Mr Sidibé. Par ailleurs, il est prévue une semaine dite «Â professionnelle » du 7 au 13 novembre au cours de laquelle, des tables rondes, des projections et des lectures de portefolios auront lieu sur les différents sites. Les photographes invités sont : Myriam Abdelaziz, Rana el Nemr (Egypte) ; Arwa Abouon (Lybie) ; Kader Attia, Mohamed Bourouissa (Algérie-France) ; Abdoulaye Barry (Tchad) ; Lilia Benzid, Faten Gaddes, Mouna Jemal Siala (Tunisie) ; Jodi Bieber, Graeme Williams, Alastair Whitton, Lebohang Mashiloane, Zanele Muholi (Afrique du Sud) ; Mohamed Camara, Seydou Camara, Aboubacar Traoré, Salif Traoré (Mali) ; Nestor Da, Saà¯dou Dicko (Burkina Faso) ; François-Xavier Gbré, Dago Ananias Léki (Côte d’Ivoire) ; Yo-Yo Gonthier (La Réunion) ; Uche Okpa Iroha, Abraham Oghobase, George Osodi, Emeka Okereke (Nigeria) ; Ayana Jackson (Diaspora – US) ; Antony Kaminju Kimani (Kenya) ; Majida Khattari, Malik Nejmi (Maroc); Armel Louzala, Baudouin Mouanda, Alain Wandimoyi (RDC) ; Robert Mafuta (Centrafrique / RCA); Ali Mohamed Osman (Soudan); Zak Ové (Trinidad – GB); Fidisoa; A.J. Ramanahadray (Madagascar); Zineb Sedira (Algérie); Barthélémy Toguo (Cameroun) Projections Vidéos Egalement au menu, des projetions vidéos sont prévues avec : Ismaà¯l Bahri (Tunisie) ; Jack Beng-Thi (La Réunion) ; Berry Bickle (Zimbabwe) ; Andrew Esiebo, Isoje Iyi Eweka Chou (Nigeria) ; Mounir Fatmi, Bouchra Khalili (Maroc); Amadou Kane Sy (Sénégal) ; Mohamed Konaté (Mali), Tiécoura N’Daou (Mali) ; Riason Naidoo (Afrique du Sud) ; Dinkies Sithole (Afrique du Sud) ; Guy Wouete (Cameroun) Malick Sidibé à  l’honneur Les photos du célèbre photographe malien Malick Sidibé, seront exposées dans le hall du musée national tout au long des rencontres. Il faut savoir qu’à  la fin des rencontres, les prix jeunes talents, OIF, Elan, UE, Seydou Keita, et le prix du jury seront décernés. Les lauréats de l’édition 2007 sont : Calvin Dondo/prix Seydou Keà¯ta ; Aà¯da Muluneh/prix de l’Union Européenne ; Saà¯dou Dicko/prix de l’Organisation Internationale de la Francophonie ; Mohamed Camara/prix Elan ; Sammy Baloji/prix Afrique en Créations ; Nontsikelelo Lolo Veleko/ prix spécial du Jury

Corruption sur les routes : la mauvaise image du Mali

Pour traverser les frontières maliennes en partance vers d’autres pays, il faut payer de l’argent. Au retour il faut encore soudoyer. Et C’’est différent des frais de douane ou de police qu’on paye légalement. à‡à  s’appelle une pratique illicite, je veux dire de la corruption. La responsabilité se situe à  de niveaux. Celui qui donne et celui qui prend. l’argent Celui qui prend a peut être ses raisons. Un faible salaire malgré les milliards qu’il conduit dans les caisses de l’Etat tous les mois. « Je veux aussi ma part, car C’’est l’argent du contribuable », raisonne t-il. Ce n’est pourtant pas compliqué. Les usagers qui ignorent leurs droits et devoirs, payent toujours sans reçus. Ils peuvent même payer le double de la contravention en cas d’infraction. « Sans reçu je prends et je me tais ! ». Le chef…il ne dira rien car il sait que sans çà  je ne m’en sortirai jamais. Ce n’est même pas grave car on lui envoie quotidiennement sa «recette ». Et l’usager ? « Pour moi, ce n’est pas compliquer », dit-il. « Je n’ai pas besoin de mettre mon véhicule en règle. à‡à  me coûte cher et çà  me prendra plusieurs mois avant de recouvrer mon argent. Je peux donc compter sur mon ami « chef de poste » pour me faciliter le voyage à  l’intérieur et à  l’extérieur du pays. La formule est simple. Je glisse quelques billets entre les mains du contrôleur à  chaque barrière.Ainsi va le « Mali qui gagne ». Cette pratique frappe tout le monde. Du moins presque que tout le monde. Même les intellectuels ignorent quelquefois leurs droits et devoirs sur les axes routiers. Dois-je payer ? Suis-je en règle ? Que dois-je faire en cas d’infraction ? On se pose rarement ces questions. Quelques chiffres Le 5e rapport de l’observatoire des pratiques anormales sur les axes routiers inter-Etats (OPA), révèle que les perceptions illicites sont plus élevées sur le corridor Ouagadougou-Bamako, avec 40 850 FCFA par voyage. « Une situation essentiellement imputable au Mali, qui bat le record avec 31 509 FCFA des perceptions les plus élevées par pays et par corridor au cours d’un voyage. Un record loin des prélèvements les moins élevés qu’on enregistre sur l’axe Tema-Ouagadougou (13 770 FCFA par voyage). Selon l’OPA, les corps les plus incriminés sont, par ordre d’importance la douane suivie de la police au Ghana. La Douane, la Gendarmerie et la police au Burkina. Au Togo C’’est la Gendarmerie et ensuite la police et la douane. Le Mali enregistre des perceptions illicites généralisées dans tous les corps avec toutefois des niveaux de perceptions très élevés pour la Gendarmerie et la police. Pour redorer le blason Ce classement du Mali, premier pays corrompu sur les axes routiers est une situation qui interpelle les autorités. Lundi, la coalition des Alternatives Africaines et Dette (CAD- Mali), a lancé une campagne de sensibilisation sur le phénomène. Pendant quatre mois, des messages seront diffusés dans la presse sur les pratiques illicites au niveau des postes de contrôle. Les annonces renfermeront les textes régissant les transports dans le pays. « Une large diffusion sera faite dans les langues nationales », a expliqué Maouloud Ben Katra, membre de CAD- Mali. La campagne lancée cette semaine implique tous les acteurs de la question. Pour l’ONG, la cause principale de ce mauvais record du Mali est la méconnaissance des textes en la matière. Et il faut les vulgariser. Ici et maintenant.

Cannes, la dernière frontière

Dimanche 24 mai, le 62ème festival de Cannes a refermé ses portes après une prestigieuse remise des trophées, comme chaque année. La grande famille du cinéma était une fois de plus au complet, une famille plus unie et soudée que jamais. Irions-nous jusqu’à  dire fermée ?? Non bien sûr : les films asiatiques y tiennent une place de plus en plus importante comme en attestent les différentes sélections. l’Asie, continent vers lequel convergent tous les regards du monde depuis une décennie, ne comptait pas moins de 5 films sur 20 en compétition. Et C’’est sans compter les œuvres présentées en sélections parallèles. Mais comme à  l’accoutumée, d’Africains, point. Ou plutôt, si, un seul. Le réalisateur malien Souleymane Cissé présentait son dernier film « Min Yé » en séance spéciale. Depuis plus d’une dizaine d’années, l’absence criante de tout film africain en sélection officielle longs métrages suscite quelques questions. Jugez plutôt : le dernier en date remonte à  1997… Les seuls qui parviennent à  s’imposer sont programmés hors compétition ou dans Un Certain Regard. La faible production qualitative et quantitative du continent serait en cause selon les organisateurs du festival. Pour ce qui de la quantité, force est de reconnaà®tre qu’en 2008, la production cinématographique du continent a été particulièrement faible. On l’expliquera principalement par les difficultés accrues pour mobiliser des financements, incitant les réalisateurs à  se tourner vers la production vidéo et télévisuelle. En revanche, la qualité des films africains n’est pas discutable et il aurait été justifié de retrouver, par exemple, le film algérien « Mascarades » de Lyes Salem en sélection officielle de cette édition. La preuve, il était sélectionné à  Hollywood pour l’Oscar du meilleur film étranger 2009. En 2007, l’absence de l’Afrique était encore plus incompréhensible. Pourquoi ni « Carmen » du sud-africain Mark Dornford-May, Ours d’Or à  Berlin en 2005, ni « Tsotsi » de son compatriote Gavin Hood, Oscar du meilleur film étranger en 2006, ni encore « Daratt » du tchadien Mahamat Saleh Haroun, Grand Prix du Jury à  la Mostra de Venise la même année, n’étaient dans la sélection cannoise ? Les critères cinématographiques d’Hollywood, de Berlin et de Venise seraient-ils donc dévalués ? Encore plus étrange, le jury « longs métrages » comptait dans ses rangs le réalisateur mauritanien Abderrahmane Sissako. s’il méritait ce statut (et nous ne doutons aucunement de sa légitimité !), pourquoi en revanche aucun de ses films n’a-t-il jamais mérité la sélection officielle ? Alors comment expliquer cette exclusion ou plutôt cette marginalisation systématique ? Pourquoi relayer les cinématographies du continent au Pavillon des Cinémas du Monde, o๠l’on se gargarise des aides de la coopération française à  la culture des pays du Sud ? Le cinéma africain est semble-t-il passé de mode. Il le fut pourtant dans les années 80-90 et eut une représentation digne de ce nom au festival, avec notamment des grands réalisateurs comme Souleymane Cissé, Djibril Diop-Mambéty ou Idrissa Ouédraogo. Ce qui explique d’ailleurs qu’à  l’heure actuelle on ne connaisse encore qu’eux à  Cannes et presqu’aucun autre. Car comme d’habitude, l’Afrique est victime d’une méconnaissance associée à  une absence de curiosité et à  une bonne dose de préjugés à  son égard. La preuve, de plus en plus de films ayant le continent pour sujet, et censés remplacer la présence africaine sont projetés. En 2008, il s’agissait de « Johnny Mad Dog » de Jean-Stéphane Sauvaire. Cette année ce fut le documentaire « l’Armée silencieuse » de Jean Van De Velde. Tous deux traitent des enfants soldats enrôlés dans les conflits africains. Tout commentaire semble superflu : ce sont immuablement les images de violence, de misères et d’horreurs que l’on véhicule. Et C’’est avec ce misérabilisme que l’on compense la mauvaise conscience de ne pas proposer la version originale. Ainsi, à  la ville comme à  la scène, l’Afrique est désespérément maintenue en marge. Mais si le 7ème art est le reflet de nos sociétés et de nos visions du monde, pourquoi s’obstine-t-on, dans un pays comme la France, à  en refuser la conception africaine et à  la cantonner dans une sorte de catégorie hors normes ? C’’est que l’Afrique demeure à  bien des niveaux la dernière frontière dans les esprits ethnocentrés et étriqués.