Echiquier politique : un front électoral est né

Le Mali s’achemine allègrement vers les élections de 2018. Dans les états-majors politiques, l’on affûte les armes. Les alliances naissent de toutes parts. C’est ainsi qu’on a assisté, le lundi 27 février, à la Maison des Ainés, à la formation d’un nouveau pôle politique de gauche au sein de l’opposition malienne, qui s’annonce comme un levier électoral au service de Modibo Sidibé.

Ils sont cinq formations politiques dont les responsables avaient disparus des radars, à se retrouver pour signer l’acte de naissance d’un nouveau regroupement politique dénommé Nouveau pôle politique de la gauche républicaine et démocratique (NPP), cela, après plus de deux ans de discussions entre les partis concernés. Amadou Tiéman SANGARE a apposé sa signature au nom de l’UPD, Daba Diawara pour le Parti de l’indépendance, de la démocratie et de la solidarité (PIDS), Modibo Sidibé junior pour le PRDDM, Moussa Sissoko pour le Front Uni pour l’Alternance et le Changement (FUAC) et enfin Modibo SIDIBE pour les FARE-Anka-Wuli.

La principale raison de la naissance de ce nouveau groupement politique est selon ses initiateurs de défendre les idéologies des pères fondateurs de la nation malienne qui ont toujours voulu que le Mali soit un pays indépendant et souverain. « Notre objectif est de faire de notre un véritable exemple de démocratie avec des vraies élections et où l’État de Droit et la justice s’applique à tous », explique Daba Diawara, Président du parti de l’Indépendance de la Démocratie et de la Solidarité (PIDS). Pour les leaders du NPP, il faut harmoniser les positions politiques des partis politiques, mouvances, regroupements, et associations signataires sur toutes les questions touchant la vie de la nation et dégager ensemble des positions communes face aux défis se présentant au niveau sous régional, africain et mondial.

Mais au-delà de cette profession de foi de ces leaders, beaucoup voient dans ce regroupement une récupération politique de l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé, président des FARE AN KA Wuli, de plus en plus isolé au sein de l’opposition républicaine dirigée par Soumaila Cissé. «Le leader des FARE, est dans la perspective de l’élection présidentielle de 2018. Comme le courant ne passe pas beaucoup entre son parti et les autres formations de l’opposition, il cherche à occuper le terrain », explique Dr Harouna Diallo, analyste politique.

Le nouveau regroupement aura-t-il les moyens de sa politique ? Pourra-t-il se rassembler autour d’une candidature unique pour barrer la route à IBK en 2018 ?  Seuls, Modibo Sidibé et ses camarades du NPP sont à mesure de répondre à ces questionnements. Pour l’instant, ce front ne semble pas constituer une véritable menace pour la mouvance présidentielle car ses composantes ne font pas trop le poids face à la convention de la majorité présidentielle.