Le FUDR en croisade contre la junte au pouvoir

La junte au pouvoir fait face à  désormais à  un front de partis politiques qui tente d’affaiblir le coup de force perpétré jeudi 22 Mars par les hommes du capitaine Sanogo, en renversant le régime d’Amadou Toumani Touré. Alors que de nombreux leaders de la classe politique comme Ibrahim Boubacar Keita du RPM et Soumaila Cissé de l’URD ont condamné avec vigueur le coup d’état, le FUDR, un front de 38 partis politiques dont l’Adema et l’URD, appellent à  marcher ce lundi et à  lutter contre le putsch « anticonstitutionnel ». Objectif, le retour à  l’ordre consitutionnel. Dimanche soir, le CNRDR, le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE, junte) a mis en garde, dans un communiqué lu dimanche soir sur la télévision publique ORTM (tenue par les mutins), contre tout débordement à  l’occasion de manifestations lundi, férié au Mali pour célébrer le 26 mars 1991. Pour rappel historique, Amadou Toumani Touré renversait le général Moussa Traoré, après un soulèvement populaire durement réprimé. 22 mars, 26 Mars, à  quelques jours près, l’histoire aurait fait un doublé. Sauf que le coup de force du 22 Mars 2012, a été orchestré sans bain de sang, fort heureusement et sans grande résistance. A tel point, que certains se demandent ce lundi matin, si ce coup de force a une réelle légimité ? La France a réclamé le respect du calendrier électoral et assuré qu' »ATT » restait pour elle « le président du Mali », sans toutefois exiger explicitement son retour au pouvoir. Le sort d’Amadou Toumani Touré demeure inconnu. La junte a assuré qu’il « va très bien » et est « en sécurité », mais sans dire o๠il se trouve, ni s’il est en détention. Quatorze personnalités du régime déchu arrêtées et détenues au camp de Kati, QG du nouveau pouvoir près de Bamako, ont entamé dimanche une grève de la faim, selon un proche d’un détenu, pour protester contre leurs « droits élémentaires violés ». Kidal aux mains des rebelles ? Sur le front du Nord, l’avancée des rebelles se poursuit. Après Anéfis, situé entre Gao et Kidal, c’est le coeur de l’Adrar des Ifoguas, au nord est du Mali, qui est visé. D’apères le groupe islamiste armé touareg Ansar Dine, Kidal serait presque tombée, alors que l’amée affirmait dans un communiqué avoir repoussé une offensive dimanche soir. Le mouvement Ancar Dine, veut appliquer la charia (loi islamique) par « la lutte armée » et a déjà  revendiqué le contrôle des localités d’Aguelhok, Tessalit et Tinezawaten (nord-est). Un sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) se tient à  Abidjan mardi pour tenter d’esquisser une sortie de crise.