Patrimoine : Un festival pour Kuru Kan Fuga !

C’’est en principe ce samedi 10 septembre 2011, qu’aura lieu à  Kangaba le lancement officiel de la 1ère édition du festival Mandingue pour la valorisation de la «Â Place de Kuru Kan Fuga ». Cet évènement majeur offre l’occasion aux initiateurs de présenter la diversité artistique culturelle du Mandé. Le festival de Kuru Kan Fuga, qui se tient en décembre prochain, est une initiative  du député de Kangaba, en collaboration avec les autorités communales et traditionnelles. l’objectif est de permettre aux populations de revisiter la riche culture du Mandé. «Â Il s’agit, à  travers ce festival de prendre en compte la préoccupation du chef de l’Etat, qui a souhaité lors des festivités du cinquantenaire que la place de Kuru Kan Fuga soit un lieu de rencontre, d’échange et de manifestation pour les peuples du monde » expliquent les organisateurs. Pour qui, le festival permet aux participants de prendre connaissance avec l’histoire de cette partie du Mali. En plus de la valorisation de notre patrimoine historique, Kangaba et le Mandé peuvent être une alternative pour les touristes, qui n’ont connu et visité que le nord de notre pays. En l’occurrence Tombouctou, le pays Dogon, Gao et Kidal. Avec ce festival, qui sera désormais une manifestation annuelle, les autorités et les populations veulent faire de Kangaba une plaque tournante et une destination touristique reconnue au Mali. Pour la réussite de la manifestation, les initiateurs ont fait appel à  des professionnels de la culture. C’’est ainsi que l’organisation technique du festival, a été confiée à  N’Tji Diakité. En bon connaisseur des activités de ce genre, l’artiste malien (très connu du monde de la chorégraphe) a accepté la demande de Kangaba. Pour lui, l’enjeu du défi est de taille, mais la tâche est exaltante. Quant à  Cheick Salah Sacko et son staff, ils mettront leur savoir-faire pour la bonne organisation. Rôle historique dans la civilisation mondiale Les historiens du monde entier ont convenu du rôle historique de Kuru Kan Fuga dans la civilisation mondiale. Pour la cérémonie de ce samedi, il y aura plusieurs expressions culturelles du pays Mandé comme les tambours (Djembé, Dounou, Ttamani », les instruments à  cordes (comme la kora, le n’goni, ou encore le sokou) les chants, les danses et la chorégraphie du terroir. Le tout dans une ambiance carnavalesque sur la place de Kuru Kan Fuga. Pour les organisateurs, il est temps que Kuru Kan Fuga soit célébré chaque année, au regard, disent-ils, de la place historique que le site occupe dans le patrimoine national. Cette volonté des organisateurs rejoigne cette explication de l’historien Bakary Kamian Traoré, qui témoigne que « la Place Kuru kan Fuga signifie toute l’importance que le peuple malien et ses dirigeants accordent à  leur patrimoine historique, leur attachement aux valeurs héritées de leur passé, de leur fierté d’avoir contribué au fondement et au progrès de la démocratie dans le monde depuis la nuit des temps ». Bref, ce festival qui célèbre la culture mandingue est une contribution à  la civilisation de l’universel et le rôle historique que notre pays a joué sur le plan d’évolution des idées depuis huit siècles à  travers les grands empires soudanais, du Ghana, du Mali et du Songhoà¯.

Kurukanfuga : Une journée pour la charte du Mandé

La charte de Kurukanfuga Véritable constitution avant l’heure et authentique déclaration universelle des droits de l’homme dès le 13e siècle, la charte de Kurukanfuga aborde les questions de liberté, de décentralisation, et de développement durable. Huit siècles après cette charte, ces questions demeurent d’une brûlante actualité. Signalons par ailleurs que les dépositaires de la charte sont les autorités traditionnelles composées des clans fondateurs de l’empire du Mali et des griots du patronyme Diabaté du village de Kéla, situé à  6km de Kangaba. Kurukanfuga est l’un des lieux les plus célèbres de l’empire du Mali. Situé à  deux kilomètres au Nord de Kangaba (au C’œur du mandé à  90 km de Bamako), le site historique de Kurukanfuga se présente à  vue d’œil comme une piste d’atterrissage orientée nord/sud. « Dès son investiture, Soundiata Keita et ses conseillers font adopter la charte de Kurukanfuga, sous forme de consignes consensuelles devant régir la vie publique sous l’empire qui venait de naà®tre. », explique le directeur adjoint de la direction nationale du patrimoine culturel, M. Coulibaly. Le site est incontestablement l’un des plus célèbres lieux de mémoire du mandé. En effet, il suscite des intérêts historiques et scientifiques de la part des chercheurs, et des associations culturelles. Des rencontres et forums internationaux y sont fréquemment tenus. Forum culturel En 2001, un forum culturel dénommé ‘’rencontres culturelles de Déguéla », du nom du village situé à  5 km de Kangaba, a été initié par les populations des villages environnants. Le but était de rentre hommage à  la lignée de Soundiata. Il visait également à  tisser des liens entres les villageois issus du même ancêtre. Trois ans plutard, en 2004, se tenait à  Bamako, une rencontre autour de la charte de Kurukanfuga. Organisé par le ministère de la culture en collaboration avec l’union africaine, la rencontre a regroupé la participation du Burkina Faso, de la Guinée Conakry, de la Guinée Bissau, du Niger, du Sénégal et du Mali. Notons qu’ils ont échangé sur les voies et moyens de la valorisation de la charte de Kurukanfuga.En 2007, le ministère de la culture, à  travers la cellule de chasse, organisait une rencontre internationale sur la charte du mandé à  Bamako et Kangaba. Protéger le site La direction du patrimoine culturel déplore le fait que le site soit présentement soumis à  de nombreuses menaces. « Il est tracé de plusieurs voies de passage de charrettes, de voitures, et de plusieurs pistes de passage d’animaux. Aussi, ses limites non matérialisées sont occupées de champs de cultures et de parcs à  bétail. », déploré M. Coulibaly. Le ministère de la culture et de la direction nationale du patrimoine culturel(DNPC) mettent tout en œuvre pour une protection stricte des lieux. Le coût annuel des travaux d’entretien du site et de suivi quotidien s’élève à  3.000.000 FCFA selon la DNPC. l’entretien demande sans aucun doute, une participation personnelle des habitants des habitants pour une bonne vulgarisation des lieux. Et bien entendu, espérer qu’il puisse un jour, figurer au patrimoine mondial de l’UNESCO.