Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Mali

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali a accordé une interview au Journal du Mali. Il y revient sur la Force du G5Sahel et ses défis, la coopération internationale au service de la paix au Mali et les actions diplomatiques en cours. En voici un extrait, l’intégralité est disponible dans le Journal du Mali l’Hebdo n°135 téléchargeable sur www.journaldumali.com

La Force conjointe du G5Sahel « débute ses opérations aujourd’hui »

La déclaration est du ministre français Jean Yves Le Drian. « 8 mois après annonce initiale, la Force conjointe G5 Sahel existe bel et bien. Elle débute ses opérations aujourd’hui même ».

Alors que le conseil de sécurité de l’ONU a bouclé la semaine dernière une visite au Sahel en perspective du lancement de la force antiterroriste du G5 Sahel, Jean-Yves Le Drian et ses pairs occidentaux ainsi que leurs partenaires annoncent aujourd’hui leurs engagements pour soutenir cette force destinée à lutter contre le terrorisme et le crime transfrontalier dans le sahel. Depuis la création de cette coopération régionale en février 2017, elle a peiné  à obtenir le financement de 250 millions d’euros dont elle a besoin pour être opérationnelle.

Le volet militaire de cette coopération sans précédent dans la sous-région vise à confier aux armées nationales le travail qu’effectue les armées étrangères dans la zone. Une transition qui a pour but d’alléger les frais engagés par la présence de différents contingents étrangers dans la zone depuis 2011. Cette fonction palliative que doit avoir la force conjointe du G5 Sahel consiste à « rendre à César, ce qui appartient à César ».  Ou pour paraphraser, Jean-Yves Le Drian « la sécurité en Afrique par les africains ».

Pourtant, la Force qui a désormais son quartier général à Sévaré n’a pas encore réuni tous les fonds dont elle a besoin pour son opérationnalisation effective. La première opération transfrontalière a lieu cette semaine, mais ne concernera la frontière commune que de 3 pays de la zone à savoir le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres avait proposé dans un rapport pour un soutien à la FC du G5 Sahel trois options envisageables. Il s’agit de soit mettre à la tutelle de l’ONU en passant par l’UA, soit d’élargir le mandat de la MINUSMA. Ce qui serait ainsi favorable qu’au Mali.. Ces options restent insuffisantes eu égard des ambitions initiales de la force.De bonnes nouvelles sont tombées ce lundi 30 octobre avec l’annonce par les Etats Unis d’une aide bilatérale de 60 millions de dollars. La France, partenaire de premier plan et porteur devant les Nations Unies de ce projet, a également annoncé un renforcement des capacités des armées nationales. Le Niger vient ainsi de recevoir du matériel pour équiper son bataillon du G5Sahel.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mali: Le Conseil de Sécurité met la pression

La mission de l’instance onusienne a quitté Bamako en fin de semaine dernière. Elle y aura passé des heures à échanger avec les différents acteurs de la mise en oeuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali. Plus de deux ans après sa signature, peu d’avancées et beaucoup d’exaspération de la part de la communauté internationale qui soutient le processus.

C’est la deuxième mission de ce type qu’organise le Conseil de sécurité des Nations Unies au Mali. Objectif, venir toucher du doigt les avancées et presser les acteurs à accélérer la mise en oeuvre de l’accord. C’est à l’initiative de la France que cette visite a eu lieu, regroupant les diplomates des 15 pays membres du Conseil. Ces derniers ont,  comme ils l’ont déclaré à la presse à l’issue de leur séjour, manifesté leur « impatience » à propos des retards dans l’application de l’accord. Ils ont exigé « de nouvelles avancées concrètes, importantes, irréversibles », qui devraient intervenir dans les semaines à venir, « en tout état de cause avant la fin de l’année ».

La délégation s’est également rendue en Mauritanie et au Burkina Faso, membres du G5 Sahel avec le Niger et le Tchad.

Profonde préoccupation

Les ambassadeurs ont appelé au Mali les signataires à des efforts afin de palier « la persistance de retards importants dans la mise en œuvre de dispositions centrales de l’accord, préoccupation aussi face au risque que, sans nouvelle dynamique positive, les progrès réalisés jusqu’ici soient perdus”, déclarait l’ambassadeur de France à l’ONU, François Delattre.

IBK à la tribune de l’ONU ce mardi

 

Présent à New York depuis samedi dernier, le président de la République prendra la parole devant l’Assemblée générale des Nations Unies ce 19 septembre. Avec comme sujet principal, la mobilisation autour du G5 Sahel.

Ibrahim Boubacar Kéita, président du G5 Sahel, après avoir obtenu la présence de ses pairs de l’organisation sous-régionale à New York,  sera leur porte-parole à la tribune des Nations Unies où il prononcera un discours ce mardi aux environs de 15heures. « Je suis venu ici pour porter le message du G5 Sahel. […], nous sommes en train de mener le combat contre le terrorisme. […] Il ne s’agit pas seulement de l’Afrique, de la sous-région Sahel, du Mali mais du monde entier », a déclaré à la presse le chef de l’Etat malien, peu après son arrivée dans la grande métropole.

Au programme du séjour nord-américain du président de la République, plusieurs entretiens bilatéraux, notamment avec le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres et le sous-secrétaire d’Etat aux Affaires politiques des Etats-Unis d’Amérique, Thomas Shannon. Il participera également à plusieurs évènements, dont une réunion sur le FCFA à l’initiative de son homologue ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, mais aussi à une rencontre sur les enjeux et défis pour le développement économique du Mali. Il est également invité au « Bloomberg global business forum », organisé par l’homme d’affaires Michael Bloomberg, ancien maire de New York. Une réunion de haut niveau de l’Union africaine sur la « Feuille de route du thème de l’année de l’UA sur le dividende démographique : de l’engagement à l’action » est également au programme. Elle sera présidée par le président guinéen Alpha Condé, président en exercice de l’Union africaine. Autre évènement d’envergure concernant directement le Mali, la réunion ministérielle sur la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, dont l’ouverture  sera coprésidée par le président Kéita et le secrétaire général des Nations Unies.

L’AGETIC forme des agents du G5 Sahel

19 agents du G5 Sahel ont bénéficié d’une formation en informatique délivrée par l’AGETIC pour leur permettre de mieux communiquer avec leurs voisins. Objectif,  optimiser la communication pour mieux coordonner leurs actions des différents pays dans la lutte contre le terrorisme.

La Force Conjointe du G5 Sahel prend corps. Après l’inauguration du quartier général de la force par le président IBK à Sévaré, 19 militaires maliens ont bouler en fin de semaine dernière une formation spécialisée sur les outils de transmission pour la force sahélienne. Outiller ces militaires pour qu’ils puissent mieux communiquer avec leur homologues des autres pays de la force, et ainsi permettre une meilleure coordination dans la lutte contre le terrorisme, tel était le principal objectif de cette formation qui s’est déroulée en deux volets. « Nous avons d’abord initié ces militaires à l’informatique de base lors du premier volet, avec traitement de texte, après nous avons effectué un test, à la suite de laquelle neuf agents ont été retenus, et ils ont bénéficié d’une formation plus pointue » explique Massa Souleymane Sidibé, responsable en charge de la formation des agents de transmission du G5 Sahel.

Les militaires formés ont assuré par la voix de leur porte-parole que cette formation leur sera d’une inestimable aide dans la lutte contre les djihadistes. « Cela nous servira grandement pour nos missions futures » assure Sissoko Makan.

« Nous avons été contacté par le Général Didier Dacko, pour installer des équipements automatiques, nos ingénieurs ont donc mis en place un réseau sécurisé, ces installations sont couronnées par une formation de certains éléments. D’abord dans l’utilisation de ces outils et aussi dans la maintenance », détaille Hamed Salif Camara, Directeur général de l’AGETIC.

 

G5 Sahel: La Mauritanie satisfaite des avancées

C’est le président mauritanien lui-même qui l’a déclaré à l’issue de sa visite de quelques heures à Bamako lundi soir. Mohamed Ould Abdel Aziz s’est rendu dans la capitale malienne, quelques jours après l’inauguration dans le centre du mali, à Sévaré, du Poste de commandement central de la Force Conjointe du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad). Il a affirmé croire que cette force permettrait de franchir « un grand pas » dans le combat contre le terrorisme et pour la stabilisation de la bande sahélo-saharienne. Abdel Aziz a salué les efforts de son homologue malien pour l’opérationnalisation de cette Force conjointe. « Je suis très heureux de tout ce qu’il (Ibrahim Boubacar Kéita) a fait, de l’effort consenti par le Mali pour mettre en place cette structure qui est extrêmement importante pour la mobilisation de nos forces dans ce combat », a confié Mohamed Ould Abdel Aziz à l’ORTM.

La Force devrait compter à terme 5000 hommes et les chefs d’Etats des pays membres du G5 poussent à l’organisation dès le mois prochain des premières opérations militaires. Le président Ibrahim Boubacar Kéita doit se rendre bientôt à Niamey et à Ndjamena pour échanger avec ses homologues nigérien et tchadien de l’opérationnalisation de la Force conjointe du G5 Sahel.