L’ultime revirement d’El Hadj Ag Gamou?

En période de crise o๠les raisons d’être déçu de ses leaders sont légions, les Maliens se cherchent des héros. Avant le coup d’Etat du 22 mars le colonel El Hadj Ag Gamou était l’un de ceux-là . Alors qu’une partie de l’armée était en déroute, le commandant de la zone militaire de Kidal continuait à  combattre les rebelles du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) avec ses soldats. Entre le marteau et l’enclume Mais, depuis le coup d’Etat, ce Touareg de la tribu des Imghad se trouve en terrain glissant, pris entre le marteau et l’enclume. D’un côté les militaires du CNRDRE comptent peu sur cet homme de confiance du président renversé Amadou Toumani Touré. Ag Gamou ne bénéficie ni de la collaboration, ni de la sympathie de la junte. De l’autre, les rebelles ont juré de faire la peau au militaire qui a la réputation de les avoir combattus avec le plus d’acharnement. Faux ralliement Et de les avoir dupés. Le 31 mars il annonce son ralliement au MNLA avant de rejoindre le Niger avec ses soldats. Une ruse pour sauver la vie de ses quelque 500 hommes, déclarera-t-il alors. C’’est depuis le Niger que Ag Gamou a appelé ses frères d’armes à  reprendre le combat pour libérer le Nord. Poussé par son orgueil, il aurait conquis des localités situées le long de la frontière nigérienne, notamment Labézanga. Mouvement républicain pour la restauration de l’Azawad Préoccupées plutôt par la situation à  Bamako, les nouvelles autorités militaires n’ont pour le moment pas les moyens de contrôler l’électron libre Ag Gamou, qui a finalement décidé de créer le Mouvement républicain pour la restauration de l’Azawad (MRRA). Objectif : contrer les groupes islamistes armés et exiger l’autonomie politique de l’Azawad. Selon son porte-parole, Ishaq Ag Housseyni, l’organisation composée de Songhays, de Peulhs, d’Arabes et de Touareg invite les combattants indépendantistes du MNLA à  rejoindre ses rangs pour libérer le territoire des groupes islamistes armés.

L’appel à la reconquête du colonel Gamou

« Je n’ai jamais trahi le Mali. Avant le coup d’état les militaires commençaient à  avoir l’esprit de guerre et on s’organisait de mieux en mieux et malgré qu’on ait eu quelques défaites, on avait aussi repris des villes. On allait à  reprendre Tessalit après l’évacuation des réfugiés civiles du camp ainsi que les autres villes dès ravitaillement du matériel commandé ». Pour celui que l’on croyait avoir déserté l’armée Malienne lors de la prise de Tessalit, l’alliance temporaire avec le MNLA était alors une stratégie pour survivre face aux assaillants. Désormais, le colonel major El Hadj Gamou, qui se trouvait à  Niamey après le repli de ses troupes des villes du nord du Mali, appelle à  la reconquête à  travers une déclaration dont nous reprenons quelques extraits. Des mouvements ces derniers jours des hommes de Gamou laissent entrevoir des opérations en cours mais rien ne confirme ces informations. En fait plusieurs centaines d’hommes de l’officier malien sont installés à  Labezanga, une localité du Mali proche de la frontière avec le Niger, rapporte RFI. Au même moment, une troupe de 200 hommes, militaires loyalistes serait en progression vers le nord.  » Gamou appelle la communauté internationale à  l’aide  » Si le colonel Gamou se dit assuré du soutien de milices sonraà¯s Ganda Koy et de milices arabes, C’’est ce qu’indiquent des sources diplomatiques régionales, d’autres positions toujours dans cette zone seraient tenues par plusieurs éléments de Gamou. l’avant poste de Labezanga, situé sur l’axe routier qui mène à  Ansongo et Gao, abrite essentiellement des populations Sonraà¯s, restées fidèles à  Bamako, rapporte RFI. Il y a une dizaine de jours, l’officier malien a rencontré à  Niamey des chefs traditionnels des diverses communautés maliennes et des élus participaient notamment à  cette réunion : le vice-président de l’Assemblée nationale, du parti de l’Adema, des députés de Ménaka et le maire de Gao, villes tombées sous le contrôle des rebelles du MNLA d’Ansar Dine et d’Aqmi. A l’issue de la rencontre le colonel Gamou avait lancé un appel à  la reconquête de ces villes. Si l’on ne connaà®t toujours pas les plans de l’armée malienne, pour contre les occupants, elle a ordonné à  tous les soldats qui se trouvent encore dispersés au nord de se regrouper dans la ville de Mopti.