Gatia – Ganda Izo : On réclame justice

Alors que le Conseil supérieur des Imghads et Alliés venait de clôturer sa rencontre sur la paix et la cohésion sociale à Gao, un affrontement est survenu le 6 février, à l’entrée de la ville entre certains éléments du Gatia et de leurs alliés de la Coalition des mouvements et forces patriotiques de résistance (CMFPR I). Une semaine après cet incident tragique, la tension est retombée, mais on réclame justice.

« C’est un incident qui a surpris tout le monde, parce qu’il n’y avait jamais eu de problème entre éléments de la Plateforme. Ce sont des accidents qu’on ne peut pas prévoir. Maintenant, il faut gérer les conséquences », déplore Ibrahim Diallo, responsable de la Plateforme au Comité de suivi de l’Accord (CSA). Le 6 février, aux abords de la route de Bourem, un différend mortel a éclaté entre des éléments du Gatia  et ceux du CMFPR I, tous deux membres de la Plateforme. Tout serait parti d’un supposé vol de bétail par des éléments du Gatia. Selon Ibrahim Diallo, des membres du Ganda Izo ont vu des animaux qu’ils ont suspectés volés et ont arrêté ceux qui conduisaient le troupeau. Les bêtes appartenaient à certains éléments du Gatia, qui se sont donc présentés afin de clarifier la situation. Sur place, l’échange aurait été houleux et, dans l’incompréhension, le premier geste fut  fatal. « Selon la  version du Gatia, alors que leur chef parlementait avec son vis-à-vis pour avoir des explications, le Ganda Izo a ouvert le feu sur lui, le tuant sur le coup. C’est à ce moment-là que la riposte du Gatia a entrainé la mort de tous les combattants Ganda Izo présents, mis à part un », rapporte Azaz Ag Loudagdag, figure du Conseil supérieur des Imghads et Alliés. Cinq décès ont été enregistrés, quatre côté Ganda Izo et un côté Gatia.

Mais, peu après, des combattants de la CMFPR I, dont est membre Ganda Izo, auraient poursuivi ceux du Gatia impliqués dans l’affrontement jusqu’au domicile de Azaz Ag Loudagdag, saccagé par la suite. C’est grâce à l’interposition des Famas que le pire aurait été évité.

Appels au calme

Plus d’une semaine après, les tensions sont retombées, mais le CMFPR I demande justice. « Nous avons eu des réunions avec le gouverneur toute la nuit pour calmer la situation, ainsi qu’au sein de la Plateforme. Nous leur avons demandé ce qu’ils voulaient. Ils disent que c’est la justice », témoigne Azaz Ag Loudagdag. « Quand il y a mort d’hommes, ce n’est pas une question qu’on peut régler facilement. C’est à la justice de trancher maintenant », plaide de son côté Ibrahim Diallo.

Tombouctou : des éléments du CMFPR2 font un sit-in devant le conseil régional

Des éléments de la CMA2 composés de CMPFR2 et du CJA ont assiégé le conseil régional de Tombouctou. Leur motif,« être associé dans les prises de décision et autres initiatives liées à la région de Tombouctou», a expliqué Alassane Coulibaly, coordinateur régional des mouvements.
L’installation des autorités intérimaires à Tombouctou est prévue ce 03 Mars. Hier, également, des éléments militaires de Ganda Izo (CMFPR2) commandés par Ibrahim Issa Diallo ont, à partir de 4h30 du matin, assiégé l’Assemblée régionale de Gao. Ils comptent rester là-bas jusqu’à l’annulation totale des autorités intérimaires où leurs morts, selon des sources sur place.
Les autorités intérimaires sont une phase importante dans la feuille de route de l’accord de paix pour la résolution de la crise malienne dans les cinq régions du nord du Mali. Il est écrit dans l’accord que la période intérimaire débutera au moment de l’installation des présidents des autorités intérimaires dans les 5 régions du Nord Mali à savoir Kidal, Gao, Tombouctou, Taoudeni et Menaka . Une période qui durera 3 à 4 mois avant l’élection des présidents des conseils régionaux et qui mettront fin à la période intérimaire gérée par ces autorités.
À Kidal, ce mardi 28 Février, est prévu l’installation des autorités intérimaires, selon le communiqué rendu publique samedi dernier par le haut représentant du président de la République pour la mise en œuvre de l’Accord de Paix au Mali. Selon ce communiqué, l’installation des autorités intérimaires pour les régions de Gao et Menaka auront lieu jeudi 2 Mars et celles des régions de Tombouctou et Taoudeni vendredi 3 Mars.

Douentza, encore un pas en arrière pour la paix

On dira ce qu’on voudra, mais il est difficile d’occulter le fait que le problème des mouvements d’autodéfense est lié au tribalisme qui est devenu un mal profond dans cette partie du pays, et qui fait qu’on ne pense plus en Malien, mais plutôt en Imghad, Ifoghas, etc.

C’est un fait, dans le Nord, le Mali est loin de sortir du désordre. Rien ne le prouve mieux que les affrontements, sanglants, qui ont opposé samedi 11 juin, le Groupe d’autodéfense Imghads Touaregs et alliés (Gatia) au Groupe d’autodéfense Ganda Izo, à Ndacki, dans le Gourma. Le bilan fait état de 8 à 10 morts. Cet affrontement intervient dans un contexte de blocage de l’Accord de paix dont tout le monde attend la mise en œuvre pour fermer la page de la crise. Mais dans le Nord, les affrontements entre les groupes armés, les embuscades et tirs d’obus terroristes visant souvant les forces armées, les assassinats et pillages font partie du quotidien de ces populations qui se sentent abandonnées et absentes des préoccupations du pouvoir central.

Les derniers affrontements entre groupes d’autodéfense prouvent à suffisance que les obstacles sur le chemin de la stabilité sont encore nombreux. Car ce n’est pas la première fois que ces deux groupes décident d’en découdre. Depuis le début du mois de mai, les hostilités, entre eux, sont ouvertes. Dans son communiqué de ce matin, le mouvement Ganda Izo reproche au Gatia ses « velléités communautaristes longtemps cachées », mais « bien connues des autres communautés vivant dans la zone ». Le mobile de l’attaque serait que le Gatia voulait désarmer les éléments du mouvement Ganda Izo. Pour nombre d’observateurs, cela fait ressurgir la question qui était sur toutes les lèvres les jours qui ont suivi la création dumouvement : Faut-il se méfier du Gatia ?

À l’époque, nombreux sont ceux qui étaient d’avis que le Gatia avait été créé pour devenir « une force incontournable sur le terrain capable de s’imposer, d’exister, dans le dessein, éventuellement, de supplanter le leadership Ifoghas, la tribu dominante qui se trouve à la tête de la pyramide des Kel Adagh à Kidal. », écrivait le journaliste et écrivain touareg Intagrist El Ansari. Il est difficile d’occulter le fait que ce problème des mouvements d’autodéfense est lié au tribalisme, qui est devenu un mal profond dans cette partie du pays, et qui fait qu’on ne pense plus en Malien, mais plutôt en Imghad, Ifoghas…

Le plus grave reste que personne à l’heure actuelle, pas même l’État malien, ne peut obtenir de ces groupes qu’ils désarment, car tout reste suspendu désormais à l’accord de paix. Alors que l’insécurité va crescendo aussi bien au nord qu’au sud du pays. On imagine mal comment tout cela aboutira à une solution globale, à partir du moment où, dans cette situation de ni-paix ni guerre, l’Etat reste limité dans sa capacité d’intervention au nord du Mali. Alors que sa mission, des plus complexes, reste de réconcilier les « Maliens » de cette partie du territoire, sur fond de vengeance et de rivalités.

Douentza: affrontement entre Ganda Izo et Gatia

Après des affrontements meurtriers samedi 11 juin, les deux groupes se sont retrouvés le dimanche pour discuter et vider les contentieux.

Des violences ont de nouveau opposé les deux groupes d’autodéfense, le samedi 11 juin, dans la commune rurale de Gandamia, non loin de Douentza. Les responsables du Groupe d’autodéfense des Touaregs de la tribu des Imghads et ses alliés (Gatia) et de Ganda Iso, issus des tribus touarègues et peules ont discutés le dimanche à Bamako sous la supervision des responsables de l’association Tabital Pulaaku. Le Gatia a ainsi pris l’engagement de rendre, au Ganda Izo, dès ce lundi, les morts, blessés, prisonniers ainsi que les véhicules, motos et même animaux emportés pendant l’affrontement, et tout cela sans contrepartie. Les membres du Ganda Iso se sont engagés de leur côté à ne mener aucune vendetta en dépit de quelques mouvements d’humeur en leur sein appelant à des actes de représailles. Des partisans des deux camps qui se sont confiés à RFI ont clairement indiqué que l’heure n’était pas à la mise en accusation d’un groupe armé, mais plutôt à jouer la carte de l’apaisement pour une cohabitation pacifique.

Dans la nuit de samedi à dimanche, des affrontements sanglants ont opposé le Gatia et Ganda Izo, deux groupes d’autodéfense installés dans la partie septentrionale du Mali. Ces violences ont fait d’énormes pertes dans le camp des Peuls du Ganda Iso; une dizaine de morts, une dizaine de prisonniers ainsi que du bétail emporté.

La CMFPR fait une mise au point

Après avoir parlé des grandes lignes du processus qui a aboutit à  la création de la coordination, le président de Ganda-Izo Ibrahim Kantao, a également évoqué les difficultés de la coordination. La CMFPR annonce avoir appris « avec une grande stupéfaction que certains de ses membres se sont rendus à  Alger pour des pourparlers directs avec les mouvements rebelles de l’Adrar des Ifogas ». Pour la coordination, cette participation est faite en violation des principes de concertations de pourparlers inclusifs de paix et de consensus établis depuis Ouaga par la CMFPR en vertu de la Résolution 2100 des Nations Unies. La CMFPR a déclare que les participants à  ces pourparlers ne la représentent pas. M. Kantao a saisi l’occasion pour rappeler que « Me Harouna Touré n’était qu’un de ses portes paroles et qu’à  ce titre, il ne peut engager la coordination. Toute déclaration de sa part pour écrire et paraphée par les responsables des mouvements et associations membres est nulle et nul effet ». « Pour mettre fin à  toute cacophonie, depuis le 14 janvier Me Harouna Touré n’est plus le porte parole de la CMFPR. En attendant la restructuration complète, M. Ibrahim Abba Kantao a été désigné pour assurer la présidence de la coordination a indiqué pour sa part, le Pr Younoussa Touré, sécrétaire général de Ganda-Koy. « En dénonçant les pourparlers d’Alger, cela ne signifie pas que nous sommes contre l’implication de l’Algérie dans la gestion de la crise » a t-il poursuivi. « A l’heure ou toutes les organisations et sensibilités du Nord, en concertation avec les populations à  la base sont en train d’élaborer de façon unanime un projet de plateforme de revendication, cette initiative travestit les efforts en cours et met en péril la cohésion recherchée » ont souligné les responsables. Ils ont invité « les membres, qui partagent l’esprit de Ouaga à  le faire prévaloir en toute circonstance, pour la cohésion de la coordination et dans l’intérêt de la paix et de la sécurité au Mali ».