Nord Mali : nouvelle rencontre entre les belligérants en Algérie

Alors que le Maroc a décidé de s’investir dans la quête d’une solution durable à  la crise au nord du Mali, l’Algérie n’entend pas se retrouver hors du processus. Les différents mouvements en conflit dans la zone depuis 2012 vont s’y retrouver autour d’une même table dans une tentative de parvenir à  une solution durable à  la crise qui secoue ce pays du Sahel. Selon une source algérienne, il s’agit du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), du Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), coté rebelles et du mouvement Ganda Koi (maà®tres de la terre), coté pro-gouvernemental. Moulay Ben Ammar al-Hassani, un notable et médiateur issu de la région d’Adrar (1.430 km au sud d’Alger), a précisé que ce round des négociations aura lieu dans la ville de Bordj Badji Mokhtar, dans l’extrême sud algérien, en attendant d’entamer un nouveau cycle de négociations de paix dans la capitale algérienne. L’Algérie qui est considérée par la communauté internationale comme étant un élément clé dans la résolution du conflit malien a par le passé accueilli les différentes factions et tenter de trouver une solution à  la crise politique de son voisin du sud. Pour une solution satisfaisante pour toutes les parties, Moulay Ben Ammar al-Hassani a révélé que l’Algérie proposera aux différents antagonistes, dont le gouvernement malien, l’installation de camps pour protéger les combattants des mouvements armés, la proclamation d’une amnistie par le gouvernement au profit des combattants touaregs, ainsi que l’organisation d’un référendum dans la région Azawad pour l’autonomie de la région du Nord Mali.

Intégration dans l’armée : Ganda Izo crie à l’injustice

Cette information a été donnée lors d’une conférence de presse organisée par le président Aba Kantao du mouvement ce lundi 6 mai à  la maison de la presse. La rencontre avait pour objet d’apporter des clarifications à  l’agression de Sévaré le 29 avril dernier, faire le bilan de leur parcours sur le terrain, dénoncer la mauvaise gestion et l’injustice dont le mouvement Ganda-Izo est victime. Pour la circonstance, les miliciens étaient massivement à  coté de leur président. Un rôle de premier plan Parlant de leur bilan sur le terrain, le président Kantao dira que Ganda-Izo a joué un grand rôle dans l’arrestation de djihadistes. Car il en a beaucoup arrêté et contribué pour l’arrestation de certains par l’armée malienne grâce aux renseignements fournis à  celle-ci. Malgré sa vision et ses actes patriotiques, le mouvement Ganda-Izo se dit aujourd’hui mis à  l’écart. La décision d’intégration de ces combattants dans l’armée bien qu’elle soit signée reste jusqu’à  présent sans suite. Alors que d’autres mouvements ont bénéficié de ces recrutements et ont des éléments désormais en formation dans les rangs de l’armée. « Cette décision avait été signée le 6 mars 2012 par le chef d’Etat major d’alors, le Général Gabriel Poudiougou. Après le coup d’Etat, la même décision restait en vigueur. A la grande surprise des responsables de Ganda-Izo, elle est mise en application sans qu’aucun élément de ganda-Izo ne soit retenu. Alors qu’en son temps, les combattants de Ganda-Izo figuraient sur ladite décision et disposaient même d’un numéro matricule » deplore le président de Ganda Izo. Aujour éléments de Gandaizo n’enregistre aucun combattant d’hui, aucun éléments de Ganda-Izo ne figure parmi les nouvelles recrues qui seront bientôt à  Markala dans la région de Segou. Rien à  voir avec l’incident de Sévaré Les autorités et les responsables de l’armée doivent justice pour ces jeunes milices déterminés à  défendre le pays contre les envahisseurs, affirme le président de Ganda Izo. « l’armée ne pourra être encore la chasse gardée de fils à  papa si le pays veut sur le champ de bataille des éléments prêts à  mourir pour la cause de la Nation. Les jeunes éléments de Ganda-Izo doivent aujourd’hui être des modèles. En ce qui concerne l’agression du 29 avril à  Sévaré, le président de Ganda Izo a dégagé toute la responsabilité des éléments de son mouvement dans cet accrochage dans la ville mopticienne. Il précise que depuis le début du mois de mars dernier, tous ses éléments ont été déployés dans les zones occupées pour la sécurisation de ces villes. Là  bas, ils ont procédé à  l’arrestation de beaucoup des djihadistes. « Ceux qui s’agitent à  Sévaré au nom du mouvement sont des élements de Ibrahim Maiga tous exclus du Ganda Izo. Nous ne sommes pas responsables de cette agression » explique –t-il.

Les islamistes en route vers le Sud

l’affrontement aura-t-il bientôt lieu entre islamistes armés et forces de l’ordre malienne ? Alors que certains éléments ont hâte d’en découdre avec les envahisseurs du Nord, on apprend que la progression des djihadistes vers le sud s’accélère davantage, ces derniers jours, laissant entrevoir un possible affrontement entre les deux camps ennemis. Si ces derniers accusent Bamako de vouloir précipiter l’offensive alors qu’une promesse de dialogue a été formulé, une plateforme a été proposée par Ansar Eddine au médiateur Compaoré. Plateforme et qui reste inflexible, quant à  l’application de la charia, alors que du côté de Bamako, on ne transige pas sur le principe républicain de laà¯cité du Mali. Autant dire qu’on va vers le dialogue des sourds et la voie des armes… D’après les dernières éléments de RFI, « les djihadistes continueraient d’affluer vers la localité de Bambara Maoudé, un peu au sud de Tombouctou, en direction de Douentza. à€ bord d’une cinquantaine de véhicules, les islamistes seraient même à  une quarantaine de kilomètres de la ligne de front, dans une localité du nom de Boré. Des témoins les ont vu armés, en train de constituer des petit groupes à  l’est et à  l’ouest de cette localité qui débouche sur Konan, ville o๠les troupes régulières sont armées jusqu’aux dents. Et au cours des 24 dernières heures, ils ont véritablement progressé. Ils sont dans un premier temps arrivés dans le village de Ngouma, situé à  90 km de Douenzat. Ils ont contourné le lac Gnagagne, pris ensuite la direction de Nimignama, autre petite localité, avant de remonter sur la route nationale bitumée, pour se retrouver actuellement à  Boré. C’est-à -dire quasiment face à  face avec l’armée malienne ». Que croire ? Que les fous de la charia vont attaquer avant d‘être attaqués ? Offensive ? Jeudi 3 janvier, révèle une autre source, environ 200 véhicules ont encerclé et quadrillé la ville de Douentza pour rallier de jeunes éléments au Mujao contre monnaie sonnante et trébuchante. Par ailleurs, après Douentza, cap sur Sévaré, ville d’entrainement de l’armée malienne à  près de 15km de Mopti, elle base de l’armée, autant dire que les choses pourraient s’accélérer très vite. A Kati, alerté, le capitaine Sanogo aurait fait envoyer une partie de l’armement provenant de Guinée pour renforcer les positions maliennes et préserver Sévaré contre l’invasion de Mopti. Tentative d’intimidation des groupes rebelles et islamistes armés ? A noter que près de 400 instructeurs militaires européens doivent arriver à  Sévaré pour former les troupes maliennes sous la direction du Général français Lecointre récemment nommé. Reste que sur place, la situation reste tendue alors que des affrontements ont opposés le 3 janvier également des éléments du MNLA au groupe rebelle Ganda Izo, montrant la volonté de ces groupes d’auto-défense de participer à  une offensive malienne pour la libération du nord. Les jours qui viennent nous en diront davantage.

Soufroulaye : Un sanglant accrochage oppose les miliciens Ganda-Izo

A une dizaine de kilomètres de Mopti, la commune de Soufroulaye abrite depuis six mois la milice d’autodéfense Ganda Iso en formation aux techniques de combat. Le « centre de jeunesse » des miliciens Ganda Iso (les enfants de la terre en sonhrai) était jusqu’alors un centre de formation professionnelle aux métiers de la couture. Mais depuis quelques temps, il est devenu le lieu d’entrainement de jeunes miliciens décidés à  aller reconquérir le nord du Mali aux mains des groupes armés Pour la plupart, originaires des régions du nord, les miliciens Ganda Iso ne s’entendraient plus désormais. Mardi, un accrochage sanglant a apposé la tendance Mohamed Attaib Maiga, président du bureau sortant et l’actuel bureau présidé par Ibrahim Diallo. Un milicien joint par téléphone à  Soufroulaye, témoigne ainsi « depuis fort longtemps les deux bureaux se regardent en chiens de faà¯ence. l’étincelle qui a mis le feu aux poudres est la nomination d’Arougeoya, comme chef d’Etat major du mouvement Ganda Iso. Ce dernier est un proche parent du président sortant. D’après une source, à  la suite de l’accrochage, le garde du corps d’Ibrahim Diallo a reçu une balle dans le pied et une blessure légère a été constatée. Pour rappel, il y a un mois de cela, le bureau du mouvement Ganda Iso a fait passer un communiqué de presse indiquant la destitution de Mohamed Attaib Maiga à  la tète du bureau remplacé par Ibrahim Diallo président actuel. De quoi attiser la querelle. Tensions entre l’armée et les miliciens Par ailleurs, des tensions existaient déjà  entre les miliciens et l’armée régulière basée à  Mopti. l’un d’eux témoigne que l’armée leur a ôté un véhicule par la force. « Nous sommes dans le collimateur de l’armée depuis longtemps, ils disent ne pas avoir confiance en nous, alors que nous sommes entrain de nous préparer aller au nord, puisque nos autorités ne réagissent pas », explique un milicien». « Ces milices n’ont aucune légitimité aux yeux de l’armée, ils sont jugés comme des amateurs », explique un observateur, d’o๠le manque de considération ». Au moment les projecteurs sont tournés vers le Mali, dans l’imminence d’une offensive militaire au nord, « comment ces miliciens vont-ils libérer le nord dans de telles conditions ? », s’interroge un habitant de Mopti. l’accrochage de mardi ne peut que fragiliser un mouvement qui n’est ni bien formé, ni armé, ni soutenu par les autorités maliennes ? N’est-ce pas là  une voie pour les djihadistes d’infiltrer leurs rangs ? Une connexion entre Ganda Iso et Mujao avait même été faite à  Douentza lors de la prise de contrôle de la ville par les groupes armés, il y a quelques semaines.

Auto défense : les forces patriotiques de résistance (FPR) à l’assaut du nord

l’imminence d’une intervention de jeunes volontaires pour libérer le nord du Mali est-elle pour bientôt ? Réunis au sein des forces patriotiques de résistances (FPR), ils sont de plus en plus nombreux à  vouloir défendre leur pays au prix du sang et sont issus des milices d’autodéfense Ganda Koy et Ganda Iso, du Front pour la libération du nord (FLN), de l’alliance de la communauté de la région de Tombouctou (ACRT) ou encore du cercle de réflexion et d’action (CRA). s’y ajoutent les volontaires des forces armées contre l’occupation (FACO), des mouvances regroupées au sein des forces patriotiques de résistances (FPR). Selon Harouna Touré, l’un des informateurs et président du mouvement Ganda Koy : « Si l’armée tarde à  agir, les jeunes volontaires en formation à  Mopti lanceront l’assaut dans les plus brefs délais pour libérer les régions occupées». Le FPR met le gouvernement en garde Ces forces patriotiques de résistance ont été créées en réponse à  l’état d’abandon des populations de la partie nord du Mali et pour mettre fin à  l’oppression exercée par le MNLA et les autres groupes armés sur ces communautés. Pour braver les islamistes, ces jeunes volontaires s’entrainent 5 heures par jour dans des conditions difficiles et sont convaincus que le combat se fait par le C’œur et non par les armes seules. Mais cela suffit-il ? Par ailleurs, les forces patriotiques de résistance mettent le gouvernement en garde contre l’option négociation prônée par Cheick Modibo Diarra ces derniers temps : « Nous mettons en garde les autorités politiques de transition qui parlent de négociation avant la guerre. l’histoire des nations a démontré que toute négociation dans une situation de guerre engendre tôt ou tard une autre guerre. Le Mali en a fait l’expérience depuis 1990 », a rappelé Harouna Touré. C’’est pourquoi on pouvait lire sur une banderole : « Pas de négociation, une guerre est commencée, il faut une victoire ou un appel aux armes, citoyens du Mali, l’heure de la libération a sonné ! ». Tous les mouvements regroupés sous la dénomination « Forces Patriotiques de Résistance », étaient réunis le samedi 21 juillet au Centre de conférence de Bamako et ont signé un manifeste de coordination du FPR. Les signataires sont Me Harouna Touré, (Ganda Koy), Nouhoum Ousmane Touré, (Ganda Izo), Amadou Abdoulaye Cissé (FLN), Ahmed Tidiane Cissé du (ACRT) Sambel Diallo du (CRA) et Alassane Abba (FACO).

Fati Ganda : Malade mentale, célèbre, riche et sociable

Femme aux pieds nus Son accoutrement et son langage l’attestent à  première vue. Mais pourtant, elle côtoie tous les grands de ce pays, des gouverneurs de régions au couple présidentielle, en passant par les milieux d’affaires. Ce qui fait d’elle, aujourd’hui, une déficiente mentale célèbre, riche et sociable. Fati ganda, puisqu’il s’agit d’elle, est une malade mentale qui sort de l’ordinaire. Son carnet d’adresses fait d’elle la plus connue des déficients mentaux du Mali. Originaire de Goundam (la ville de l’actuel ministre de la Santé) dans la sixième région, Fati comme l’appellent affectueusement ses connaissances, a toujours de l’énergie à  revendre. On la trouve souvent dans les grands événements, que ce soit à  Bamako, Gao, Kayes o๠Mopti, ville o๠elle réside le plus souvent. Pieds nus, la tête toujours coiffée « à  la garçon « , elle passe inaperçue dans tous les événements auxquels elle participe. On la croise au premier plan en train de serrer les mains de ses connaissances, la plupart des officiels. Il arrive souvent qu’elle demande à  ses interlocuteurs de lui faire des accolades. Le tout, sous l’œil médusé des services de sécurité. Et lorsque ceux-ci essayent de l’évacuer manu-militari, ils reçoivent des instructions des chefs:  » Il faut la laisser tranquille « . Comme ce fut le cas, lundi 11 octobre à  Mopti, lors de la cérémonie d’inauguration du port de pêche de la ville. C’est le gouverneur de cette même ville qui a donné des instructions à  son aide de camp de ne pas la  » déranger « . Sur place, Fati a remis des sachets de bonbon au ministre de l’Elevage et de la pêche et au gouverneur, en qualifiant ce dernier  » de l’hôte de tous les fous de Mopti « .  » Elle a même ses entrées au palais présidentiel  » Fati ne passe pas seulement son temps à  saluer ses connaissances lors des événements, elle anime aussi les cérémonies par des pas de danses et distribue aux artistes l’argent remis à  elle par ses amis. Il arrive souvent qu’elle offre aux artistes plus de 20 000 FCFA, si ceux-ci font l’éloge de ses connaissances. Mais la grande partie de ses sous, elle la gagne auprès des ministres, des gouverneurs de régions et des grands opérateurs économiques, lors des grands événements. En somme, pour une seule cérémonie, elle peut se tailler 75 000 FCFA. Sa notoriété a atteint un niveau tel que des compagnies de transport lui ont accordé la gratuité à  bord de leur bus et personne n’ose lui en interdire l’accès, pour quelque raison que ce soit. En clair, la folle nationale côtoie touts les grands de cette République. Les mauvaises langues soutiennent qu’elle a même ses entrées à  Koulouba, chez le couple présidentiel, qui l’a connait très bien. Pour certains, les largesses dont elle bénéficie dans les milieux politiques et militaires sont très faciles à  comprendre : elle a mouillé le maillot pour l’actuel locataire de Koulouba, au même titre que les ministres et les directeurs de services qui sont aujourd’hui aux affaires.  » Les largesses dont Fati bénéficie s’expliquent en premier lieu par le fait qu’elle n’est pas une folle violente. Pour preuve, elle aime beaucoup les nourrissons d’autrui, qu’elle ne cesse de chouchouter. Même si elle tient des propos déplacés, elle est toujours souriante et accueille son interlocuteur à  bras ouverts. Au-delà  de tous ces aspects, elle est en train de manger sa part du gâteau car lors des différentes élections présidentielles, elle a mouillé le maillot pour l’actuel président de la République. Mère célibataire Durant la campagne, dans toutes les villes o๠ATT se rendait, on la trouvait sur place à  notre grande surprise et elle n’a jamais fait mystère de son soutien à  ATT » raconte un fin connaisseur des activités de la dame, qui était dans le staff de campagne d’ATT lors de la dernière élection présidentielle. La cinquantaine passée, célibataire et mère de plusieurs enfants dont beaucoup mènent actuellement des études poussées, notre folle nationale est aussi sociable. Elle prend part également à  des funérailles pour manifester sa compassion et apporter son aide financière. Comme ce fut le cas, lors de l’enterrement de l’artiste Mangala, o๠elle a remis sa contribution à  la famille de l’illustre disparu. En tout cas, de l’avis de bon nombre de personnes, elle est la folle la plus connue, la plus riche et la plus sociable du pays.