Ben Ali a quitté la Tunisie, le premier ministre le remplace

L’annonce de nouvelles élections législatives n’aura pas suffi à  calmer les manifestants. Face aux troubles persistants, le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali a quitté la Tunisie vendredi après-midi. Selon la chaà®ne de télévision Al-Jazira, il serait en route vers Paris, mais l’Elysée a affirmé vendredi n’avoir «pas d’information» à  ce sujet. Le premier ministre Mohammed Ghannouchi a annoncé dans la soirée à  la télévision qu’il assurait l’intérim de la présidence car Ben Ali «n’est temporairement pas en mesure d’exercer ses responsabilités». Mohammed Ghannouchi a lancé à  cette occasion un appel à  l’unité des Tunisiens, toutes sensibilités confondues, et promis qu’il respecterait la Constitution. Quelques heures plus tôt, le chef de l’Etat avait tenté de détendre la situation en lâchant du lest. Ben Ali, qui avait tenu un discours d’apaisement jeudi soir à  la télévision, a annoncé la dissolution de son gouvernement et l’organisation d’élections législatives anticipées d’ici six mois. La dissolution a été annoncée par Mohamed Ghannouchi à  l’issue d’un entretien avec le président. Mohamed Ghannouchi a ajouté avoir été chargé de constituer une nouvelle équipe gouvernementale avant la tenue des élections. L’opposition veut des élections libres Les principaux partis d’opposition, légaux comme interdits, ont demandé de leur côté «l’instauration d’un gouvernement provisoire chargé dans les six mois d’organiser des élections libres», dans une déclaration publiée à  Paris. Le brusque départ de ben Ali vient clôre une journée marquée par un important rassemblement pour obtenir le départ du chef de l’Etat, dans le centre de Tunis. Déployées en nombre, les forces de l’ordre ont dispersé les manifestants en tirant des gaz lacrymogènes, déclenchant un mouvement de panique dans les rues. Jeudi soir, dans son intervention télévisée, Zine El Abidine Ben Ali a promis de libéraliser le système politique et de renoncer à  se présenter à  la présidentielle de 2014. Celui qui dirige la Tunisie depuis 1987 a aussi promis de libéraliser l’information et l’accès à  internet, qui était censuré, et d’arrêter les tirs contre les manifestants.