Tombouctou : des éléments du CMFPR2 font un sit-in devant le conseil régional

Des éléments de la CMA2 composés de CMPFR2 et du CJA ont assiégé le conseil régional de Tombouctou. Leur motif,« être associé dans les prises de décision et autres initiatives liées à la région de Tombouctou», a expliqué Alassane Coulibaly, coordinateur régional des mouvements.
L’installation des autorités intérimaires à Tombouctou est prévue ce 03 Mars. Hier, également, des éléments militaires de Ganda Izo (CMFPR2) commandés par Ibrahim Issa Diallo ont, à partir de 4h30 du matin, assiégé l’Assemblée régionale de Gao. Ils comptent rester là-bas jusqu’à l’annulation totale des autorités intérimaires où leurs morts, selon des sources sur place.
Les autorités intérimaires sont une phase importante dans la feuille de route de l’accord de paix pour la résolution de la crise malienne dans les cinq régions du nord du Mali. Il est écrit dans l’accord que la période intérimaire débutera au moment de l’installation des présidents des autorités intérimaires dans les 5 régions du Nord Mali à savoir Kidal, Gao, Tombouctou, Taoudeni et Menaka . Une période qui durera 3 à 4 mois avant l’élection des présidents des conseils régionaux et qui mettront fin à la période intérimaire gérée par ces autorités.
À Kidal, ce mardi 28 Février, est prévu l’installation des autorités intérimaires, selon le communiqué rendu publique samedi dernier par le haut représentant du président de la République pour la mise en œuvre de l’Accord de Paix au Mali. Selon ce communiqué, l’installation des autorités intérimaires pour les régions de Gao et Menaka auront lieu jeudi 2 Mars et celles des régions de Tombouctou et Taoudeni vendredi 3 Mars.

Lancement d’une première patrouille mixte à Gao

Les soldats maliens ont organisé jeudi leur première patrouille conjointe avec des membres de groupes armés rivaux dans la ville de Gao où des militants islamistes ont tué plus de 77 personnes le mois dernier dans la plus meurtrière des attaques dans l’histoire du pays.

La patrouille tant attendue fait partie d’une initiative visant à soulager les tensions locales afin que les forces gouvernementales puissent se concentrer sur la lutte contre les militants. D’autres patrouilles de ce type sont attendues au cours des prochaines semaines dans le cadre de l’Accord de paix négocié par l’ONU en 2015.

Des centaines de soldats de l’armée malienne, l’opération Barkhane, la mission de maintien de la paix de l’ONU, la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) et des milices pro-gouvernementales ont pris part à ces premières patrouilles mixtes.

Ils ont traversé la ville à pied et en camionnettes, commençant vers 9h45 (heure locale) (9h45 GMT) sur une route d’environ 7 km et n’ont pas rencontré de résistance, a déclaré un témoin.

L’attentat du 18 janvier à Gao, réclamé par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), montre la difficulté rencontrée par le gouvernement et les forces de maintien de la paix internationales dans la lutte contre les groupes islamistes militants, certains avec des liens avec Al-Qaïda.

Gao est une ville de 50 000 habitants située sur les rives du fleuve Niger, où les bureaux de la mission des Nations unies (13 000 hommes) au Mali, MINUSMA, ont été écrasés par un camion-citerne en décembre.

 Gao en résistance contre les autorités intérimaires 

Les habitants de la ville de Gao ont encore prouvé leur opposition aux autorités intérimaires en dénonçant le parachutage du président de région, désigné à Bamako. La Cité des Askia demande de nouveau à être partie prenante du processus de décision de l’Accord, pour défendre son histoire, sa culture, qui selon elle, « ne font pas partie d’un grand Azawad ».

« C’est normal que Gao résiste, elle s’est battue pour rester dans le giron malien et prend cette décision de Bamako comme une trahison. Je pense que sur ce point-là personne ne se fait d’illusion et je crois qu’un travail suffisant de préparation des esprits a manqué », explique sous anonymat ce haut-fonctionnaire du gouvernement proche du dossier.

Après la signature du document d’Entente en juin dernier, qui réduisait la part initiale de la société civile au profit des mouvements armés signataires, les habitants de Gao avaient marché pour protester. Une délégation gouvernementale leur avait alors donné l’assurance que les autorités intérimaires ne se mettraient pas en place sans consultation. Mais la nomination de Djibril Maïga comme président du Conseil régional a eu l’effet d’une gifle, enterrant ainsi la promesse. « Certains engagements qui ont été pris n’ont pas été tenus, mais vous savez les décisions politiques jurent parfois avec d’autres engagements. Il a fallu faire un choix », confie ce même haut fonctionnaire

Revendications À Gao, ce camouflet a provoqué l’ire des mouvements de résistance civile et des associations qui se sont alliés au CMFPR2, CMFPR3, à Ganda Izo et au CJA, pour rejeter les autorités intérimaires. « Celui qui a été désigné, Djibril Maïga, c’est le frère de Soumeylou Boubeye Maïga. Il est de leur famille et appartient à la Plateforme, qui n’a rien fait pour nous à part s’allier avec l’occupant », dénonce Moussa Boureima Yoro, porte-parole des mouvements de résistance civile. Les revendications ont été consignées dans deux lettres adressées aux présidents du Comité de suivi de l’Accord et de la Plateforme. Selon Yoro, la majorité de la population de Gao est contre les autorités intérimaires, et seule une minorité, manipulée par l’État et les partenaires qui leur donnent de l’argent pour convaincre sur le terrain, y serait favorable. « Nous voulons leur faire comprendre, une fois de plus, qu’ils ont le devoir de nous donner les places qui nous reviennent. Ils peuvent garder leur Djibril Maïga, mais ils doivent élargir les membres du conseil en faisant des places aux jeunes et aux femmes de Gao. Si cela ne se fait pas, nous n’accepterons pas la mise en œuvre de l’Accord », menace-t-il.

 

Les autorités intérimaires mettent Gao en colère

La mise en place des autorités intérimaires doit avoir lieu cette semaine à Tombouctou et à Gao. la Plateforme devrait assurer la présidence de la région de Gao, mais dans la cité des Askia, cette décision passe mal. Les populations, pour la plupart, déplorent de ne pas avoir été consultées et ne sont pas prêtes à se laisser imposer la Plateforme. Elles souhaitent que le futur président soit déterminé par des élections ou choisi par eux-mêmes.

Depuis dimanche dernier, soit deux jours après les conclusions de la réunion de haut niveau du Comité de suivi de l’Accord (CSA), les mouvements de résistance civile et les associations de Gao sont en effervescence, mobilisés contre la décision qui impose la Plateforme à la présidence de la région. « Pendant la crise nous nous sommes défendus sans demander l’aide de personne, ni de la Plateforme, ni de la CMA, cette dernière était d’ailleurs l’occupant. Aujourd’hui, on vient nous imposer la Plateforme, mais qu’est-ce qu’elle a fait pour nous libérer, rien ! c’est nous-même qui nous sommes libérés. On ne voit pas pourquoi les autorités maliennes s’entêtent à ce que les autorités intérimaires soient pilotées ici à Gao par la Plateforme qui n’est pas représentative de la communauté », assène Moussa Boureima Yoro, coordinateur des mouvements de résistance civile de Gao, qui compte quelques milliers de membres à travers la région de Gao.

La Plateforme, un conglomérat de groupes d’autodéfense politico-militaires pro-gouvernementaux héberge dans ses composantes le CMFPR (coordination des mouvements et Front patriotique de résistance), qui a un passif à Gao. Issu des différents mouvements de résistance de la région, qui se sont réunis pour le mettre en place durant la crise, Ce mouvement leur aurait tourné le dos. « Le CMFPR et ses dirigeants ont fini par écarter tous les dirigeants de la communauté et s’allier aux Arabes et aux Touaregs qui nous ont occupés. Ils décident entre eux et prennent toutes les décisions de la mise en œuvre de l’Accord », poursuit Moussa Boureima Yoro.

Bien qu’il y ait eu des élections communales à Gao, le gouvernement justifie la mise en place des autorités intérimaires par l’absence d’une autorité chargée de diriger la région et non la commune. Les jeunes de Gao répondent qu’ils peuvent organiser des élections au niveau régional, et précisent qu’auparavant, «  il n’y a jamais eu d’élections régionales, ça n’existait pas ».

Pour le moment, les jeunes de Gao ne sont pas descendus dans la rue pour protester, mais les rencontres entre les différents mouvements de résistance civile et associations se multiplient, face à l’urgence de la situation. « Les gens n’ont pas encore agi mais ils sont remontés par cette décision. C’est quelque chose qui s’est préparé à Bamako et qu’on va parachuter sur nous. S’ils veulent mettre des autorités intérimaires, qu’ils le fassent à Kidal, à Taoudenni, à Ménaka mais pas à Gao. On nous impose cette décision avec des gens que l’on n’aime pas, des personnes qui ne sont pas représentatives de la région, pourquoi veut-on nous mettre ces gens-là ? Est-ce qu’on nous a vendu ? est-ce que la région de Gao ne serait plus une partie du Mali ? est-ce qu’on veut nous imposer l’Azawad pour que ce soit coûte que coûte notre référence ? s’interroge le coordinateur des mouvements de résistance civil, qui ajoute, « pour l’instant nous sommes en consultation, nous attendons de voir ce qu’ils vont poser comme action, nous poserons les nôtres et nous verrons. Notre réplique sera à la hauteur de leurs actions, c’est tout ce que je sais ».

Signe d’une rupture consommée avec le gouvernement, la campagne de préparation de la Conférence d’entente nationale qui a débuté hier à Gao, les mouvements de résistance n’y étaient pas conviés, ils ont pu finalement y participer après une intervention musclée d’un de leurs camarades. Un avant-goût du bras de fer en train de se mettre en place avec les autorités maliennes, à un moment où les autorités intérimaires et le MOC sont enfin sur les rails.

Barkhane : « Nous allons chercher les terroristes là où ils sont »

Alors que s’est achevé, lundi 6 février, le sommet extraordinaire du G5 Sahel où les chefs d’État du Mali, Niger, Mauritanie, Tchad et Burkina Faso, ont convenu d’une mutualisation des efforts pour mieux sécuriser et gérer les zones de frontières et de la mise en place d’une force conjointe régionale, pour faire face à un ennemi commun, le terrorisme. Au Mali, la lutte contre cette menace ne faiblit pas. L’opération Filidjo à Gao ainsi que les opérations que la force Barkhane mène à Kidal et dans sa région, ont commencé à donner des résultats. Le Lieutenant-colonel Philippe de la force Barkhane est revenu, pour le Journal du Mali, sur les dernières opérations de la force française en coordination avec les forces maliennes et sur la création de ces forces, mixtes ou conjointes, qui devraient permettre peu à peu une reprise en main sécuritaire dans la région.

Les opérations menées à Gao dans le cadre de l’opération Filidjo et à Kidal, ont permis d’effectuer des arrestations et de saisir du matériel qui pourrait fournir de précieux renseignements. À Kidal, la maison de Iyad Ag Ghaly, chef d’Ansar Dine, a été perquisitionnée le 28 janvier dernier, une première depuis 4 ans, pourquoi maintenant et qu’y avez-vous trouvé ?

Tout d’abord, il y a une limite dans ce que je peux vous répondre concernant cette question. Si je vous dis réellement pourquoi nous avons fouillé cette maison, je compromets la sécurité des opérations. Donc, de manière générale quand nous montons une opération, c’est que nous avons des renseignements qui nous laissent penser que l’opération qui va être menée va être rentable.

Qu’entendez-vous par « rentable » ?

C’est-à-dire que soit on va trouver quelque chose, le genre de chose que l’on cherche, ou alors, cette action va empêcher des groupes armés terroristes de se réimplanter de manière durable dans un endroit, parce que l’on va perturber leur réseau de soutien, leurs informateurs etc. En l’occurrence, on est plus dans cette logique-là en ce qui concerne l’opération à Kidal. En agissant dans cette maison, on a perturbé potentiellement son réseau, Nous avons trouvé dans cette maison des choses qui nous intéressent et que nous sommes en train d’exploiter.

Donc cette opération a été fructueuse ?

Tout à fait et ce qui nous fait aussi penser que cette opération a été fructueuse, ce sont les réactions que vous allez certainement évoquer dans votre prochaine question.

Justement, à Kidal ainsi qu’à Gao, certains se sont élevés contre des pratiques douteuses de la force lors de certaines perquisitions, notamment la saisie de bijoux ou d’argent, qui n’ont pas un réel intérêt dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, pourquoi ces saisies ?

Il faut savoir que nous avons des indicateurs qui nous laissent à penser que nos actions sont très bien perçues, que ce soit pour l’opération Filidjo à Gao ou à Kidal, nous sommes particulièrement soucieux de la perception que peut avoir la population de notre action. À Gao, il y a en effet une somme d’argent qui a été saisie à des fins d’enquête et tant que nous n’avons pas la certitude que cet argent est honnête ou malhonnête, en lien ou pas avec le terrorisme, l’argent est mis quelque part sous séquestre en attendant les résultats de l’enquête. Je vous parle de très fortes sommes qui parce qu’elles étaient importantes nous ont alerté. Concernant les bijoux, la fouille de la maison de la personne à laquelle vous avez fait référence a été effectuée par des équipes spécialisées comprenant des gendarmes. À l’issue de la fouille, il y a un compte-rendu qui est fait, un procès-verbal qui liste les ressources que l’on a saisies. Si après enquête, on s’aperçoit qu’il n’y a rien à en tirer, on les rend. Dans le procès-verbal de l’opération de Kidal, il n’est en aucun cas marqué qu’on a saisi des bijoux.

Donc ces accusations visaient à discréditer le travail de la force, selon vous ?

Ce que je comprends, c’est que parce qu’on dérange les réseaux des groupes armés terroristes, on nous accuse de tous les noms. On a rapidement entendu, ici ou là, qu’après l’opération de Kidal, on avait volé des bijoux et comme ça n’a pas marché, le lendemain ils ont fait dire que nous avions violenté une petite fille. Une photo de cette même jeune fille, souriante avec ses parents et des éléments de Barkhane a d’ailleurs totalement démenti ces accusations.

Le mois de janvier a été un mois particulièrement sanglant, avec l’attaque du camp MOC, ainsi que de nombreuses attaques au nord et au centre du Mali. Est-ce que l’action de la force Barkhane est plus difficile, plus complexe, dans le contexte actuel où les attaques terroristes semblent se multiplier ?

Tout dépend qu’elle est le prisme que l’on prend, si on s’intéresse au mois de janvier, avec le nombre de morts et ceux du MOC, c’est vrai que le bilan est peu positif. Cependant quand on regarde la situation qui prévalait lors de la crise malienne avec la descente des groupes armés terroristes vers Bamako, qui a pu être stoppé et la situation que l’on connaît aujourd’hui, il y a quand même une nette différence. L’État malien est revenu dans certaines de ces villes, notamment à Gao, à Tombouctou et globalement la situation a beaucoup progressé. L’ennemi réagit à nos opérations et aux opérations de l’armée malienne et trouve des failles qui nécessitent de nous adapter. C’est un peu l’histoire du glaive et du bouclier, c’est-à-dire que lorsque nous effectuons des actions qui nous mènent à de très bons résultats, une fois que l’ennemi a compris comment nous avons mené notre opération, ils se réadaptent, c’est comme cela qu’ils utilisent des IED (engins explosifs improvisés – NDLR -) qu’ils placent sous nos convois. Ce qui est sûr, c’est que Barkhane s’adapte en permanence, pour justement être imprévisible et continuer à les perturber.

Votre base provisoire dans la zone d’Abeibara, connue pour être un sanctuaire terroriste, à été démontée, est-ce à dire que votre travail contre le terrorisme dans cette zone a été un succès et ne craignez-vous pas que les djihadistes qui ont été chassés se reconstituent ailleurs comme au centre du Mali par exemple ?

Le PAT (Point d’Appui Temporaire) d’Abeibara servait à notre effort dans le cadre de l’opération Septentrion qui avait pour but de réduire durablement la présence terroriste dans cette région. Une opération ça se prépare, ça se conduit et ensuite il faut l’arrêter. Une fois que l’on a considéré que les résultats étaient obtenus, on a démonté le point d’appui, qui était une base temporaire de départ. Pour répondre à votre question, oui il y a une réarticulation de la force qui va se réorienter vers le centre du Mali, pour des raisons évidentes de sécurité, je ne peux, évidemment, vous dire où.

N’est-ce pas un peu le problème de la force Barkhane, d’évoluer dans un immense territoire avec un nombre insuffisant d’hommes pour mener à bien ces opérations de sécurisation ?

Barkhane ne peut pas être partout tout le temps avec 4000 hommes déployés sur 5 pays, ce n’est pas possible dans une zone grande comme l’Europe, on ne peut pas être partout. Par contre nous cherchons à être où l’on veut et quand on le veut, c’est important, notamment dans le dimensionnement de la force. Nous avons des avions, des hélicoptères etc. donc de manière assez fulgurante nous pouvons basculer, par exemple, de Gao à Kidal, de Kidal à Madama au Niger, etc. On est dans une zone où l’ennemi se joue des frontières où ils essaient de se trouver des planques, ils jouent à cache-cache en quelque sorte et nous nous allons les chercher là où ils sont, comme ils changent d’endroit, nous changeons aussi d’endroit. Ils ont besoin de financement, de soutien, ils ne vivent pas de manière évanescente, et nous cherchons à perturber durablement leurs réseaux.

En parlant de financement, il est clair que l’une des sources de financement du terrorisme dans la région est le trafic de drogue, certains mouvements armés sont notoirement connus pour participer à ses trafics. Pourquoi la force Barkhane n’agit-elle pas contre ces trafics qui représentent une manne financière pour les groupes terroristes ?

La mission de Barkhane n’est pas de lutter contre le trafic de drogue. La mission de Barkhane c’est de veiller à ce que ces réseaux terroristes ne se reforment pas, pour cela notre action est régulière pour éviter toutes résurgences et préparer le terrain pour les forces maliennes quand elles réinvestiront ces zones. Nous n’avons pas vocation à lutter contre le trafic de drogue parce qu’il y a d’autres missions qui sont chargées de le faire.

Cette mission est assurée par une autre force française ?

Non, je ne crois pas.

Après 3 ans d’opérations, la force Barkhane est-elle en train de s’enliser comme on peut l’entendre ici où là, notamment chez certains observateurs et dans les médias ?

Avant de vous répondre, j’aimerais faire une parenthèse. Il y a parfois des formules journalistiques qui sur le papier font bien mais qui en fait ne représentent pas tellement la réalité et ne sont pas ancrées dans le réel. Je constate, qu’il y a pas mal de commentateurs dont quelques-uns dans les salons parisiens qui présentent le verre à moitié vide et ils ont des arguments pour le faire que je ne remets pas en cause. Mais à la force Barkhane, nous voyons le verre à moitié plein et surtout nous voyons qu’il se remplit alors qu’il y a quelques années, il était totalement vide. Aujourd’hui, ce verre continu à se remplir à un rythme qui parfois devrait forcer l’admiration des commentateurs.

À quel niveau constatez-vous ces progressions qui viennent un peu contredire l’impression globale ?

Je prends un exemple, la défense européenne n’est jamais arrivée à un même niveau d’interopérabilité, de volonté de travailler en commun que les Africains dans cette zone-là aujourd’hui. Il y a 3 ans les armées de la sous-région s’ignoraient totalement et n’avaient pas vocation à travailler ensemble. Aujourd’hui on planifie des opérations ensemble. L’opération Garikou a été préparée en commun avec le Mali, le Niger et Barkhane. On a échangé du renseignement et on a opéré ensemble. Cette opération est exemplaire et a montré ce vers quoi il faut tendre. Je vois cette coopération d’une manière très positive. Ils travaillent aux coudes à coudes avec nous car ils ont compris qu’il y avait un ennemi commun et que cet ennemi se défie des frontières et même en joue. Aujourd’hui, il y a des pays de la sous-région qui ont accepté ce qu’on appelle le droit de poursuite, c’est à dire qu’une force armée a le droit de traverser une frontière pour poursuivre l’ennemi sur le territoire d’un état souverain, c’est conceptuellement quelque chose qui serait difficile à admettre en Europe. Ici, ils le font et au plus au niveau. En début de semaine à Bamako le sommet du G5 Sahel à développer ça et c’est formidable.

La mise en place de ces forces, tripartite pour la zone Liptako-Gourma et conjointe pour le G5 Sahel, sonne-t-elle un retrait progressif de la force Barkhane ?

Cette force conjointe est plutôt une très bonne nouvelle. Disons que c’est exactement le but à atteindre de ce que l’on poursuit. Barkhane n’a pas vocation à durer éternellement. À terme, dans l’idéal, il faudrait que Barkhane se retire et que cette force conjointe prenne le relais et que les Africains puissent s’approprier leur propre sécurité.

Opération « Filidjo », un coup de pied dans la fourmilière djihadiste

Une opération de sécurisation d’envergure menée à la fois à Gao et à Kidal est en cours, faisant suite à l’attaque du camp militaire du MOC à Gao qui a fait 77 morts et 120 blessés. L’opération nommée « Filidjo » (coup de filet ) a permis d’arrêter une dizaine de suspect qui serait lié à l’attaque de Gao. Son action bien que nécessaire est décriée par certains et a poussé la Plateforme a quitté les travaux de la 15e réunion du Comité de suivi de l’Accord (CSA).

L’opération Filidjo, lancée à Gao par les forces de sécurité maliennes en coordination avec la force Barkhane et la Minusma, afin d’appréhender les responsables de l’attaque de Gao, qui a fait 77 victimes, dont une majorité dans le rang des mouvements armés, a permis l’arrestation d’une dizaine de suspect. Parmi eux, Chérif Ould Ataher, Baba Ould Cheikh et Mohamed Ould Ahmed, narcotrafiquants notoires. De l’armement, du matériel informatique, des carnets et des téléphones portables ont également été saisi. Les premiers éléments des interrogatoires confirment que ces personnes auraient joué un rôle d’accueil ou de planification.

Les fouilles, en peine nuit, de maisons et des bureaux dans le Nord du Mali se poursuit. Ces opérations ont notamment eu lieu à Anéfis ou 8 hommes appartenant au Groupe d’Autodéfense Imghad Touareg et Alliés (GATIA) auraient été arrêtés dans le cadre de cette affaire, ils sont soupçonnés d’avoir pu fournir des renseignements aux assaillants. À Kidal, une vaste opération et de nombreuses perquisitions ont eu lieu, samedi 28 janvier. La maison du chef djihadiste Iyad Ag Ghaly a été perquisitionnée, une première depuis le déclenchement de l’opération Serval en janvier 2013, qui a repoussé les djihadistes des principales villes qu’ils occupaient au nord du Mali

Vers 2h du matin, il y a eu à Kidal des tirs de fusée éclairantes, puis les hélicos de Barkhane ont survolé la ville jusqu’en tout début de matinée. « Aux alentours de 6h du matin, de nombreux militaires français appuyés par quelques éléments des forces de la CMA ont commencé les perquisitions, il y avait des blindés qui entouraient la maison de Iyad Ag Ghaly, dont il n’est plus le propriétaire d’ailleurs puisqu’il y a quelques années un parent de Ibrahim Ag Bahanga (un chef rebelle touareg mort en 2011 – NDLR -), qui était maire adjoint de Kidal à la fin des années 2000, l’a racheté. Une cousine de Iyad Ag Ghaly, ex-femme de Ibrahim Ag Bahanga y habitait. Les militaires de Barkhane avaient des chiens avec eux, certainement pour trouver de la drogue ou des explosifs  », relate cet habitant joint au téléphone.

Des ordinateurs, des téléphones portables et des effets personnels ont été saisies par les forces françaises. Les maisons voisines de celle de Iyad Ag Ghaly ont aussi été perquisitionnées comme celle de Cheikh Ag Aoussa, le défunt chef militaire du HCUA.

Si ces opérations d’envergures sont plutôt jugées positivement par les habitants, certains déplorent des pratiques douteuses de la part de la force Barkhane. « Ce genre d’opération est une bonne chose si l’objectif est de réellement neutraliser les groupes djihadistes mais ça doit se faire dans le respect des règles. Durant l’opération à Kidal, Barkhane à aussi saisi des bijoux de valeurs et de l’argent, ces objets personnels n’ont pas d’utilité pour aider à traquer les djihadistes, alors pourquoi ? S’interroge Ibrahim Ag Eouegh, un membre de la CMA.

Ces opérations coup de poing de Barkhane se sont aussi invitées à la 15e session du Comité de suivi de l’Accord. La Plateforme, composée de mouvement pro-gouvernementaux a quitté les débats lors du premier jour de session, hier, lundi 30 janvier. Ils entendent protester contre « la persécution des arabes de Gao », pris pour cible quotidiennement par l’opération Filidjo de Barkhane. Ils conditionnent leur retour aux travaux du Comité, à une discussion sur ce point qu’ils estiment crucial. Pour l’instant, leur demande n’a pas été satisfaite et une seconde chaise vide vient s’ajouter à celle de la CMA, qui a quitté les négociations fin décembre dernier. La CMA, d’ailleurs, loin de protester contre les opérations françaises dans le Nord, travaille actuellement à des opérations à Kidal et dans sa région qui viseront à traquer ceux qui lancent des attaques aux obus ou place des explosifs improvisés sur les axes de circulation de la région.

Gao : Souleymane Ag Anara : « Avec tous les combats que j’ai couvert, je n’avais jamais vu ça ! »

Un véhicule a explosé ce mercredi dans un camp militaire de Gao, dans le nord du Mali, faisant des dizaines de victimes. Le camp abrite les éléments des groupes armés, qui doivent effectuer ensemble des patrouilles mixtes dans la ville. Souleymane Ag Anara, reporter vidéo et correspondant de l’agence de presse Reuters, qui était dans la camp au moment de l’attentat et a été blessé à la tête, répond aux questions du Journal du Mali.

Vous étiez dans le camp MOC à Gao au moment de l’attentat, comment l’attaque s’est déroulée, le gouvernement dit qu’il y avait 5 terroristes ?

Non, il y avait un pick-up qui avait deux barriques d’essence attachée à l’arrière, le véhicule arborait le logo du MOC. Lorsqu’il a pénétré dans la base, le pick-up a voulu se diriger vers le fond, mais lorsqu’il a constaté qu’il y avait beaucoup de combattants à l’entrée qui faisaient leur entraînement, il a changé de direction et s’est dirigé vers eux. C’est là qu’il a explosé, c’était un véhicule avec des vitres fumées, donc je ne peux pas savoir si il y avait une ou deux personnes devant. Néanmoins, il n’y avait pas cinq personnes.

C’était un véhicule appartenant au camp MOC ?

C’était un Land Cruiser de couleur grise ou marron, je ne rappelle plus, mais en tout cas il portait le logo MOC et était neuf.

L’attaque pourrait-elle potentiellement venir de l’intérieur ?

Non, le pick-up est entré à l’intérieur du camp, il y avait des gardes sénégalais postés devant l’entrée mais qui n’ont pas fait grand-chose, et il s’est ensuite dirigé vers les combattants qui effectuaient leur entraînement.

Quel est le bilan ?

Il y a une quarantaine de morts et 84 blessés dont moi, je suis le 84ème enregistré sur la liste

Quel est l’état d’esprit dans le camp à l’heure actuelle ?

Ça a choqué tout le monde, il y a des corps, des jambes et des bras éparpillés. Depuis 2012, avec tous les combats que j’ai couvert en tant que reporter de guerre, j’avais jamais vu ça.

Avez-vous une idée du groupe terroriste qui aurait commis cet acte ?

Je n’ai pas d’informations relatives à cela.

GAO : un attentat à la voiture piégée fait 77 morts

Un attentat-suicide à la voiture piégée contre un camp du MOC ( Mécanisme Opérationnel de Coordination ) abritant des troupes gouvernementales et des combattants des groupes armés a fait plus d’une soixante-dix de morts, mercredi 18 janvier à Gao.

Mercredi 18 janvier, aux alentours de 9h, à Gao, un véhicule piégé avec à son bord un kamikaze, s’est fait exploser dans la camp du MOC de Gao, à un moment où les combattants des groupes armés étaient rassemblés, tuant plus d’une trentaine de personne.

Le 4×4 du kamikaze, de couleur grise, portait les insignes du MOC et a franchi l’entrée du camp avant d’accéder dans la cour intérieure où les combattants des mouvements armés étaient en train de s’entraîner. « C’était un véhicule du MOC, il a pu entrer dans le camp, je pense donc qu’il devait avoir un badge », explique un habitant joint au téléphone. « Ils devait être infiltré dans les mouvements qui sont à l’intérieur », ajoute-t-il. Le bilan actuel des victimes fait état de 77 victimes et plus de 80 blessés. Sur place, comptabiliser le nombre de victimes est très difficile, les nombreux corps impactés par l’explosion ayant été déchiquetés. Les principales victimes sont des combattants des mouvements armés (32 pour la CMA, 27 pour la Plateforme et 18 pour les FAMA).

Le camp MOC de Gao accueille les 600 éléments des FAMA, de la CMA et de la Plateforme, qui devaient prochainement patrouiller ensemble dans le cadre des patrouilles mixtes, conformément à un accord de paix négocié par l’ONU visant à apaiser la violence dans le désert nordique du Mali.

« Ce n’est pas la Minusma ou Barkhane qui ont été visé, ce sont des combattants maliens. Ça va créer une certaine peur au niveau des populations une certaine réticence vis à vis de Barkhane et autres », déplore ce témoin joint au téléphone.

L’attaque kamikaze a provoqué la colère d’une partie de la population. Elle dénonce « un manque de vigilance des forces étrangères ».

Une opération de don de sang a été lancée en faveur des blessés. Suite à l’attaque, les écoles et les commerces ont été également fermées.

Le ministre de la Défense, Abdoulaye Maiga, à la tête d’une délégation est parti pour Gao.

Le président IBK a décrété 3 jours de deuil national., suite à cet attentat 3 jours de deuil national. Il s’est déplacé, jeudi 19 janvier, à Gao pour rendre hommage aux victimes.

Le groupe terroriste Al-Mourabitoune de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar a revendiqué l’attentat jeudi 19 janvier.

Patrouilles mixtes : nouveau report

Plus rien ne devait s’opposer au démarrage des patrouilles mixtes qui était prévu pour aujourd’hui à Gao, après les derniers réglages liés aux problèmes d’inclusivité, réclamée par certains groupes armés. Une équipe de la MINUSMA et des diplomates se sont même rendu à Gao pour donner le coup d’envoi. Mais contre toute attente, la cérémonie a été annulée. Mouvements armés, MINUSMA ou gouvernement, personne n’est en mesure d’expliquer réellement les raisons de ce report.

«Malheureusement pour des raisons hors de notre contrôle, le voyage prévu doit être reporté », tel était la teneur du message de la MINUSMA pour annoncer le report de l’évènement. Dans la foulée, un doigt accusateur est pointé sur les mouvements armés qui auraient formulé de nouvelles exigences avant le démarrage des patrouilles mixtes. «Pour l’instant, il y a de petits réglages entre le gouvernement et certains mouvements par rapport à l’indemnisation des victimes des parents des combattants », explique un cadre de la mission onusienne.

«Je ne pense pas qu’on constitue un blocage aujourd’hui, c’est certainement des questions logistiques que certains ont du mal à interpréter. Pour moi, on parle de blocage quand le problème se pose au niveau politique. Nos éléments sont dans la cour du camp MOC depuis mardi pour leur enregistrement. Après la levée de notre blocus, l’enregistrement se poursuivait avec les éléments restant de la CMA. Dans le cadre de la cohésion sociale, de l’unité nationale, tous les mouvements sont dans la dynamique du démarrage des patrouilles mixtes », répond Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune de la CPA.

«Nous ne sommes pas au courant de ces allégations. On a même pas une liste des parents de victimes qui ont demandé une quelconque indemnisation. À mon avis, tout se passe normalement, les hommes sont ensemble dans le MOC. Il ne reste plus qu’à régler des petits problèmes liés au profilage des combattants et un peu de logistique », ajoute Youssoussa Touré de la CMFPR2. Selon les groupes armés, à ce stade, les partenaires techniques financiers, la médiation internationale et toutes les autres parties doivent être fiers de ce qui a été fait.

Malgré cette assurance donnée de part et d’autre, aucune date n’est encore fixée pour le démarrage des patrouilles. Beaucoup pensent que le démarrage des patrouilles servirait de tremplin à François Hollande au cours du sommet Afrique France qui démarrera demain, pour témoigner de la lente mais sûre mise en œuvre de l’Accord et aussi pour justifier la présence de la France comme soutien dans la stabilisation du Mali.

L’opérationnalisation du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) se concrétise!

M. Koen Davidse, Représentant spécial adjoint du Secrétaire-général au Mali, s’est rendu, hier vendredi 6 janvier, dans la Cité des Askia pour se rendre compte de l’évolution du processus de regroupement des mouvements armés signataires de l’Accord de paix. Le Commandant par intérim de la Force de la MINUSMA, le Directeur de la section Réforme du secteur Sécurité et DDR de la Mission onusienne, ainsi que le Représentant de la République du Mali faisaient partie de la délégation.

Gao : une force mixte pour plus de sécurité

L’opérationnalisation des patrouilles mixtes entre les FAMA et les groupes armés signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger sera effective la semaine prochaine. Les éléments de la CMA bloqués en périphérie de Gao, ont fait leur rentrée dans le camp MOC (mécanisme opérationnel de coordination ). Le début de ces patrouilles vont à coup sûr, contribuer à l’amélioration de la sécurité dans les régions du Nord, en proie à la violence djihadistes et aux bandits armés.

C’est donc un pas décisif qui vient d’être franchi dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix et réconciliation avec le démarrage des patrouilles mixtes prévues dans la région de Gao. Après plusieurs mois de retard, les patrouilles mixtes composées d’éléments de l’ex-rébellion de la CMA, de combattants des groupes armés loyalistes et de soldats maliens démarreront la semaine prochaine. Toutes les conditions semblent réunies. Les 200 éléments des forces armées maliennes et les combattants des groupes armés (CMA et plateforme), sont ensemble dans le camp MOC de Gao depuis le week-end dernier. Le chef adjoint de la MINUSMA, Koen Davidse s’est félicité de l’entrée des éléments de la CMA à Gao. L’objectif recherché de ces patrouilles mixtes est de réduire le vide sécuritaire avant, pendant et après le processus de cantonnement et de DDR.

Si le démarrage de ces patrouilles est un pas décisif, il n’en demeure pas moins que la sécurisation de vaste région du nord est une autre paire de manches. « Le plus difficile a été fait. On constatait un manque de confiance entre les différents partenaires. Le fait qu’ils acceptent d’être ensemble prouve que tout le monde a envie d’aller vers la mise en œuvre dilligente de l’Accord pour un retour de la sécurité dans le nord, l’objectif premier, c’est l’instauration de mesure de confiance entre les différentes parties. C’est l’avenir d’une réinstallation durable de la sécurité dans le nord et pourquoi pas au centre du pays en proie à l’insécurité. Au bout du processus, on aura les forces armées rénovées avec l’ensemble des parties prenantes de l’Accord qui vont agir au profit de la sécurité de la population », souligne, Adama Diarra, journaliste sécurité et défense.

Les patrouilles mixtes composées des groupes signataires ont pour objectif de sécuriser les populations mais aussi de faciliter la réintégration des ex-combattants dans l’armée. « L’idée de ces patrouilles est bien intégrée et acceptée dans le Nord. Nous avons beaucoup travaillé pour ça. Ces patrouilles vont améliorer les conditions de vie des populations du nord qui vont se sentir sécuriser. C’est aussi, la condition indispensable pour la mise en place des autorités intérimaires », explique Mamadou Djéri Maïga de la CMA.

Pour mettre en marche le MOC, le gouvernement, à travers le ministère de la Défense et des anciens combattants, a mis à sa disposition 42 véhicules pick-up pour un coût de 2 milliards de FCFA, afin d’assurer les patrouilles. Ces fonds proviennent des 5 milliards que le gouvernement a engagé pour le fonctionnement du MOC. Comment 600 éléments pourront-ils sécuriser les espaces désertiques de Gao qui couvre 170 572 Km2 ? De l’avis des spécialistes, les patrouilles mixtes à elles seules ne pourront sécuriser toute la région, même appuyées par le reste de l’armée malienne, la MINUSMA et la force barkhane. «Tout dépendra des besoins qui se feront sentir le terrain. Elles ne peuvent pas être partout avec ce nombre restreint, mais elles iront là où les menaces sont les plus présentes pour couper toute retraite aux bandits et autres groupes terroristes », affirme le colonel Diarran Koné.

Gao : les tensions sur les patrouilles mixtes se dissipent

Le blocage qui était ’installé autour du démarrage des patrouilles mixtes dans la région de Gao se dissipe petit à petit. Apparemment, la médiation engagée par la communauté internationale et les autorités maliennes semble porter ses fruits. Même si les combattants de la CMA sont toujours à l’entrée de la ville, le principal groupe, la CPA à l’origine du blocage a déposé la liste de ses combattants.

Si l’opérationalisation des patrouilles mixtes à Gao tarde à se concrétiser, la tension à tout de même baissé d’un cran en dépit de l’expiration du délai de 72 heures donné par la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) à la communauté internationale et au gouvernement malien pour mettre en place toutes les conditions permettant la tenue des patrouilles dans la ville. Il s’agit notamment du désarmement de tous les groupes armés qui ne sont pas membres de la Coordination et de la Plateforme. « Les dispositions sécuritaires disent qu’en cas de patrouilles mixtes, seuls les éléments des FAMAS, la Plateforme et la CMA doivent être armés à l’intérieur de la ville. Donc toutes les autres parties armées doivent se cantonner et laisser la ville entre les mains de la patrouille mixte qui est la disposition indiquée dans l’accord pour sécuriser la ville », déclarait Brahim Ould Sadati de la CMA.

Cependant, les groupes armés (CPA, CMFPR2, le MPCA et l’EFPA) opposés à l’entrée des combattants de la CMA dans la ville de Gao dans le cadre de la mise en route des patrouilles mixtes, reconnaissent avoir reçu du gouvernement et de la médiation une offre pour commencer le processus. «Ce n’est plus le blocage, la situation s’est détendue, une offre a été faite par le gouvernement et la médiation pour permettre l’inclusion nos mouvements signataires et nous avons fait des propositions qui ont été déposées. Une fois que nos combattants auront été appelés au regroupement, je crois qu’il n’y aura plus de problème », précise, Mohamed Ousmane Ag Mohamedoun, secrétaire général de la CPA. « C’est un blocage dans la légalité. Il s’agit des mouvements armés signataires de l’accord qu’on a voulu exclure des patrouilles mixtes. Ça c’est impossible. Ils ont le droit de participer à ce processus, c’est une revendication de leur droit. Ce ne sont pas de nouveaux acteurs ou des intrus », a-t-il ajouté.

Officiellement la rupture semble consommée entre les groupes dissidents de la CMA. Dans un communiqué rendu public le 2 janvier dernier. Le Congrès pour la Justice dans l’Azawad (CJA)  et le Mouvement pour le Salut de l’Azawad (MSA), ont décidé d’unir leur force pour participer aux patrouilles mixtes. «Le sens de notre combat consiste à une insertion  effective de nos mouvements dans tous les organes de mise en œuvre de  l’Accord, notamment dans le CSA, ses 4 sous-comités, le CTS, DDR, CNRSS, les autorités intérimaires », souligne le communiqué conjoint des ces mouvements.

Dans une récente déclaration, le président du MSA, Moussa Ag Acharatoumane, avait souligné que son mouvement a envoyé depuis le 26 décembre dernier plus de 30 pick-up en hommes et en armes à Gao. «Cette force n’est pas là pour faire de la provocation, mais prendre part aux patrouilles mixtes pour une mise en œuvre diligente de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger », explique-t-il.

 


Qui est Sophie Pétronin, l’humanitaire française enlevée au Mali ?

Spécialisée dans l’assistance aux enfants mal nourris au sein de l’association Aide à Gao, elle a été enlevée par des hommes armés la veille de Noël. Originaire de l’Ardèche, un département français, elle avait déjà réchappé aux violences à Gao en 2012. Mais ce 24 décembre, la militante humanitaire n’a pas eu autant de chance.

Le ministère des Affaires étrangères a confirmé que Sophie Pétronin a été enlevée à Gao, dans le nord du Mali, par des hommes armés. Des recherches se poursuivaient dimanche pour retrouver cette Française sexagénaire à la tête d’une association d’aide à l’enfance. Le parquet de Paris a ouvert une enquête.Âgée de 66, Sophie Pétronin, connaissait bien la région et ses dangers. Elle vivait depuis le début des années 2000 dans la grande ville du nord du Mali. Médecin nutritionniste, elle était spécialisée dans l’assistance aux enfants malnutris, au sein de l’association suisse « Aide à Gao ». Elle avait échappé de justesse en 2012, grâce à l’aide de rebelles touaregs qui l’avaient exfiltrée vers l’Algérie, aux islamistes armés qui avaient pris pendant plusieurs mois le contrôle de Gao. Dimanche, le ministère français des Affaires étrangères a confirmé le rapt, la veille de Noël, de Sophie Pétronin, assurant « qu’en lien avec les autorités maliennes, les autorités françaises sont pleinement mobilisées pour rechercher et libérer, le plus vite possible, notre compatriote ». « Nous poursuivons les recherches pour retrouver Sophie. Nous avons des hommes sur le terrain pour la retrouver. Mais jusque-là, il n’y a pas de résultat », a confié dimanche matin une source de sécurité malienne. « Des soldats français de la force Barkhane (4 000 hommes dans la région du Sahel) participent activement aux recherches au côté des Maliens », a pour sa part indiqué une source militaire française.

En août 2014, l’opération Barkhane a succédé à l’opération Serval. Laquelle, en janvier 2013, avait mis en déroute les islamistes armés qui avaient conquis une grande partie du nord du Mali, et menaçaient de fondre sur la capitale. Malgré cela, les immensités désertiques de la région sont impossibles à contrôler et le nord du pays reste un secteur instable, où les maquis djihadistes, les rebelles et les contrebandiers dictent par endroits leur loi.Si elle n’est pas libérée rapidement, et l’expérience a prouvé qu’en la matière les premières heures après le rapt sont cruciales, Sophie Pétronin risque de devenir une nouvelle otage française au Sahel. La dernière otage française en date était la Franco-Tunisienne Nourane Houas, enlevée au Yémen en décembre 2015 et libérée en octobre 2016, grâce à une médiation du sultanat d’Oman.Depuis qu’elle a appris la nouvelle de l’enlèvement, non revendiqué à l’heure où nous écrivons ces lignes, la famille de Sophie Pétronin – qui a repris depuis un peu plus d’un an un hôtel-restaurant à Orgnac-L’Aven, (toujours en Ardèche, à la limite du Gard) – est bien évidemment plongée dans l’angoisse. « On ne peut pas s’exprimer pour des raisons de sécurité ; nous avons reçu des consignes très claires des autorités », a expliqué Séverine à un adjoint au maire d’Orgnac-L’Aven qu’elle a eu au téléphone hier matin, alors que la famille est actuellement en vacances.
Entre 2010 et 2013, treize Français ont été enlevés ou tués dans la région du Sahel, par des groupes djihadistes plus ou moins liés à Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), voire des malfaiteurs désireux de revendre leurs prises à Aqmi.Si les revendications proclamées par les djihadistes sont politiques, les enlèvements dans la région sont bien souvent des histoires de rançon et relèvent principalement d’un « business des otages » auquel participent de nombreux intermédiaires.La France paie-t-elle des rançons ?

Pour les cellules spécialisées dans ces négociations au sein des services secrets français, le principal écueil est de parvenir à identifier les bons intermédiaires, ce qui peut prendre des mois. Si officiellement la France refuse de verser des rançons, dans les faits des arrangements financiers, parfois complexes, ont parfois été montés pour permettre des libérations d’otages.
Dans un récent livre de confessions à deux journalistes du Monde, qui a provoqué un tollé politique, le président socialiste François Hollande affirme que depuis son arrivée au pouvoir en 2012, « on n’a pas versé un seul centime ». Mais il nuance ensuite ses propos : « La France ne verse pas de rançon, mais elle a suffisamment d’amis pour que, si ce ne sont pas des rançons, ce soient des services. C’est un geste de courtoisie, de bons rapports, ce ne sont pas de grosses sommes. »

Tensions autour du MOC à GAO

Lundi 5 décembre des membres du CMFPR2 on fait le siège des locaux du MOC avant d’être délogé par la Minusma. Ils exprimaient leur colère concernant l’exclusion, par la CMA, de leurs listes pour les patrouilles mixtes. Dans la cité des Askia, une vive tension règne entre le CMFPR2 et la CMA, soupçonnée de vouloir favoriser les touaregs au détriment des sédentaires. Le PR Younoussa Touré, secrétaire général du CMFPR2 a répondu aux questions du Journal du Mali

Des membres du CMFPR2 en colère ont fait le siège des locaux du MOC à Gao, que s’est-il passé ?

C’est simple, on nous avait demandé des listes pour les patrouilles mixtes, on a fourni les listes dans le canal qu’ils voulaient, c’est à dire via Sidi Brahim Ould Sidati de la CMA. Initialement on devait fournir une liste de 50 noms, mais la CMA nous a demandé de la ramener à 25 noms, ce que nous avons fait. Finalement nos gens ont appris que la CMA n’avait pas pris en compte nos listes. Ould Sidati a dit qu’ils avaient déjà fait toutes les listes de Gao, et qu’il allait voir s’il pouvait transférer nos listes sur les patrouilles de Kidal. Pourquoi voulez-vous amener des gens du coin qui veulent assurer la sécurité chez eux à Kidal ? Nos gens ce sont donc manifestés pour montrer leur mécontentement. La MINUSMA est intervenue est une réunion à été positionnée le 6 décembre à 10h, mais rien n’en est sorti de positif.

Où en est-on maintenant ?

On est toujours dans le statu quo, nos jeunes sur le terrain sont en train de se détourner des politiques pour reprendre la main, et on ne peut pas présumer de ce qui va se passer là-bas. Nos combattants ont rallié Gao pour la réunion de mardi. Je leur ai dit de ne pas y aller avec les armes, pour ne pas donner l’impression qu’ils veulent attaquer car ils sont déjà très nombreux. J’essaye de calmer les jeunes mais s’ils décident de passer à l’action, il sera difficile de les en empêcher. C’est en train de se transformer en conflit communautaire, parce que les touaregs ne choisissent que des touaregs et les sédentaires ne sont pas d’accord pour se faire surveiller par des touaregs, car leurs combattants sont là.

Comment calmer la situation pour éviter que ça ne dégénère ?

Dans la mesure où toutes les propositions que la CMA à faites ne tiennent pas compte des sédentaires, ça peut dégénérer. Pour calmer les choses, il faudrait que nous nous puissions assurer notre sécurité chez nous. Même le GATIA est en train de faire pression sur les sédentaires pour augmenter le nombre de touareg là-bas. Donc des deux côtes on ne prend que des touaregs. Ça va nous amener à la situation de la dernière rébellion, ou les touaregs avaient le monopole de l’intégration dans l’armée. Nous sommes des signataires de l’Accord, nous l’avons signé à la demande des Nations-unies. Le règlement qu’ils ont mis en place au niveau du Comité de Suivi de l’Accord (CSA) ne reconnaît que deux parties, la CMA et la Plateforme. Sur le document, nous n’avons pas signé CMA. Hier nous avons saisi officiellement les Nations-unies, pour dire que nous avons suivi leur volonté et que nous n’entendons pas être sous la coupe de qui que ce soit, nous sommes prêts à entamer des procédures judiciaires.

 

Un attentat suicide cible l’aéroport de Gao

Une tentative d’attentat suicide a visé mardi soir l’aéroport de Gao, dans le nord du Mali, et s’est soldée par la mort de son auteur. Le groupe terroriste Al-Mourabitoune a revendiqué l’attaque.

Aux environs de 18 heures entre le camp I de Gao et la MINUSMA sur la route de l’aéroport de Gao, un terroriste a fait exploser son véhicule et est mort sur le coup n’occasionnant aucunes victimes militaires ou civils. « Au moins un kamikaze a été tué après l’explosion de son véhicule sur la route de l’aéroport de Gao », a indiqué à l’AFP une source de sécurité au sein de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma).

La Katiba d’AQMI, Al-Mourabitoune de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, supposément tué dans une frappe aérienne française en novembre dernier, a revendiqué l’attentat.

En octobre, un kamikaze avai aussi tenté d’attaquer des forces étrangères en activant l’explosif qu’il portait sur lui au passage d’une patrouille de Casques bleus suédois à Tombouctou (nord-ouest), sans faire de blessé.

Marche de soutien à la jeunesse de Gao

La jeunesse bamakoise est venue en nombre, ce jeudi matin 14 juillet, pour manifester son soutien aux jeunes de Gao concernant la mise en place des autorités intérimaires et leur indignation contre les violences des forces de police, responsables de la mort de 4 jeunes, mardi dernier. Des mouvements de la jeunesse, tels que le RJA (Réseau des Jeunes Actifs), le CNJ (Conseil National de la jeunesse du Mali), le mouvement « Trop c’est trop », ont mobilisé les manifestants du monument de l’Indépendance jusqu’au monument de la Paix.

Gao : Sadou Diallo, « J’avais averti le gouvernement il y a deux mois »

Le 12 juillet dernier à Gao, une manifestation de jeunes contre l’installation des autorités intérimaires et demandant leur intégration dans le processus de DDR, a dégénéré en affrontements avec les forces de l’ordre, faisant 4 morts et 52 blessés. les deux jours qui ont suivi, les manifestants n’ont eu de cesse de réclamer le limogeage des hauts fonctionnaires, responsables, selon eux, de cette tuerie. Sadou Diallo , maire de Gao, connaît bien ces jeunes. Joint au téléphone, depuis le Brésil où il se trouve depuis 10 jours pour des conférences, il a répondu aux questions du Journal du Mali.

Avez-vous été surpris de la tournure des événements à Gao lors de la manifestation de mardi dernier ?

Non pas du tout ! sur ce qui s’est passé, j’avais averti le gouvernement il y a deux mois. Tout ce qui s’est passé je l’ai prévu il y a 2 mois, et c’est arrivé.  J’ai dit faite attention, j’ai fait une proposition de sortie, mais je n’ai pas été écouter, parce que chaque fois que je parle on me prend pour un opposant or je ne suis pas un opposant au Mali, je ne m’oppose pas à mon pays.

Quelle était votre proposition de sortie ?

Ma proposition de sortie est que ces jeunes méritent d’avoir la même considération que ceux qui ont des armes aujourd’hui, parce qu’ils ont été désarmés par le concours des notables de Gao, les chefs de village et par moi. On les a désarmé, donc il faut que L’État comprenne qu’ils ont les mêmes droits que ceux qui sont armés, ils doivent avoir même plus, d’ailleurs, parce qu’ils ont accepté d’être désarmé sans pression. On ne peut pas aujourd’hui leur demander de présenter une arme, avant d’être pris en considération pour le cantonnement. Ce serait vécu comme une immense injustice.

Quel est votre avis sur le recours à la force pendant la manifestation ?

Le gouverneur en faisant sortir les militaires et les policiers a bafoué le travail que j’ai fait pendant 4 ans. Parce que la population avait perdu confiance en l’armée, depuis 4 ans je travaillais à réconcilier la population et l’armée, à les sensibiliser tous les jours. Avant si un policier sifflait pour arrêter un habitant de Gao, il ne s’arrêtait pas, je suis arrivé à leur dire respecter la police et ils l’ont fait. On était arrivé à leur faire respecter l’État. Faire tirer les forces de l’ordre contre la population c’est revenir à zéro, je regrette vraiment ce qui s’est passé.

Vous pensez, comme le réclament les manifestants, que le gouverneur doit être limogé  ?

Je suis entièrement d’accord  il doit être limogé ! Moi quand j’étais à Gao, les gens ont marché il y a 15 jours, il y a un mois les mêmes jeunes ont marché,  j’ai refusé de leur donner l’autorisation de marcher,  mais je leur ai dit : faites le pacifiquement c’est votre droit, mais je refuse de prendre la responsabilité de vous donner l’autorisation parce qu’on est en état d’urgence, marchez sans  casser parce que si vous cassez, c’est vos biens que vous cassez ; ils m’ont dit d’accord, ils ont organisé eux-mêmes leur marche, ils ont amené leur revendication à la MINUSMA et au gouvernement. Rien ne s’est passé. Pourquoi, alors qu’ils ont voulu faire la même chose,  le gouverneur s’y est opposé ? Si j’avais été là, je vous assure, je ne suis pas le bon Dieu ni le prophète, mais les choses se seraient déroulées autrement, parce que la jeunesse m’écoute.

Gao : 3ème jour, 3 hauts fonctionnaires sur la sellette

Pour ce troisième jour de bras de fer entre les manifestants et les autorités de Gao, une centaine de jeune campent toujours devant le siège du Conseil Régional.

« Ce n’est plus une marche mais un sit-in depuis hier », raconte Sory Maïga sur place. Venu rendre visite aux blessés ce matin à l’hôpital de Gao, Sory Maïga est l’un des manifestants qui a passé la nuit devant le siège du Conseil Régional. Ils revendiquent depuis hier le départ de trois haut fonctionnaires : le gouverneur, le directeur de la police et le commandant de la gendarmerie de Gao.

Dans l’après-midi, ils ont rencontré la délégation conduite par le ministre de l’Administration territoriale Abdoulaye Maïga comprenant ses collègues de la Justice, des Droits de l’Homme et Garde des Sceaux, Me Mamadou Ismaël Konaté, ainsi que de la Sécurité et de la Protection civile, le général Salif Traoré, afin d’exprimer leur revendication. Plusieurs députés faisaient partie également de la délégation. C’est donc dans la grande salle du conseil régional de la Cité des Askia en fin de matinée que s’est tenue cette réunion avec la délégation. « Nous avons été clair avec eux. Nous ne voulons plus de ces haut fonctionnaire à Gao, c’est tout ! », asséne Sory Maïga.  Alors même que les journaux ont annoncé depuis hier que certaines autorités locales avaient été relevées de leur fonction telles que le gouverneur, à Gao la population est toujours dans l’attente de la décision.

« La délégation ministérielle nous a assuré que nos revendications seront prises en compte parce que sans cela nous ne céderons pas», explique-t-il. Pourtant, nombre de manifestant qui ont pris part au sit-in sont rentrés chez eux. Selon notre source, la délégation ministérielle aurait rencontré, aujourd’hui en huit clos, les chefs religieux . « Nous avons appris comme tout le monde sur internet que nos revendications ont été pris en compte et que le gouverneur avait été relevé de ses fonctions. La vérité c’est que nous n’en savons rien ici », explique t-il. Alors même que certains manifestants campent toujours devant le Conseil Régional devenu leur  QG, la délégation ministérielle serait déjà retournée sur Bamako. A Gao, les populations attendent avec impatience le communiqué final de la délégation.

Concernant la mise en place des autorités intérimaires, point de contestation des manifestants, elle devrait commencé ce vendredi 15 juillet sur l’ensemble du territoire national.  A Gao, on est convaincu du contraire. « La mise en place des autorités intérimaires pour Gao est ajournée», assure Sory Maïga.

Une chose est certaine, si les doléances des manifestants devaient être satisfaites, on peut craindre que la mise en place des autorités intérimaires devienne un second round  qui opposera à nouveau autorités et manifestants.

La jeunesse de Gao prise de cour : Deux morts de nombreux blessés

Terre des Askia, berceau de Sonni Ali Ber le caractère insoumis de la cité séculairement rebelle a forgé celui entêtant de sa descendance, pourtant on en était informé. Cette jeunesse qui lit qui comprend qui explique et demande des comptes. Il fallait l’écouter.

Gao, il y a des scènes qui marquent, qui indignent et révoltent, celles d’hier s’inscrivent d’ores et déjà dans la pléiade des événements qui pouvaient être empêchés, si le bon sens et la bienveillance avaitent été au rendez-vous. Soit ! Nous nous en souviendrons.

Deux morts, de nombreux blessés : quelle tache pour notre jeune démocratie?

Demeure toute fois cette question centrale : qui a donné l’ordre de tirer ? Elle devra être répondue, la jeunesse malienne exige une réponse.

Dans un état démocratique une armée ouvre-t-elle le feu sur un peuple désarmé ? . Bavure militaire ou réelle volonté d’étouffer le cri d’une jeunesse en désir d’expression. La liberté de manifester un point de vue est un droit fondamental.

Dit-on que le Mali est un Etat de droit, de surcroît démocratique, l’armée ne peut cependant pas agir par fait de Prince. Dans une démocratie quand on agit on rend des comptes, surtout en temps de tensions, les décisions doivent être mûrement réfléchies, point par point. Alors, auprès de qui l’armée a pris son ordre ? Aux autorités locales ? Étaient-ce une initiative personnelle ? Les autorités locales devront impérativement répondre.

La poudrière Mali atteint son paroxysme d’anarchie, il faut agir et vite.

Ces hommes à qui on a confié les clefs du Mali pour cinq ans se doivent de maintenir la soupape close. Dirigeants de la majorité comme de l’opposition au risque de vous brûlez les mains, maintenez-la bien fermée. Brûlez-vous, s’il le faut mais ne laissez sous aucun prétexte cette marmite en constante ébullition depuis 2012 nous éclater en pleine figure. Ce n’est dans l’intérêt de personne, le Mali est notre maison, sa quiétude nous honore tous. Vous avez un devoir envers ce pays qui vous a tout donné, donc donnez à ses enfants la dignité tant escomptée. Toute autorité locale, Présidence de région ou de collectivité territoriale, est rattachée à un pays, l’exécutant local ne doit jouir en aucun cas d’indépendance totale, Instance intérimaire fusse-t-elle.

Au delà même de l’indignation que cela peut susciter, au regard de la rude lutte contre le narco-djihadisme (qui rétrécit toute perspective d’avenir pour notre jeunesse), le Mali ne peut se payer le luxe d’une guerre civile. Et toute situation ambiguë est une brèche ouverte pour le diable camouflé à l’intérieur. Ne nous trompons pas d’ennemie.

Des têtes doivent tomber (ceci n’est pas une référence à la guillotine et toute peine de mort est à proscrire), le peuple l’exige, la jeunesse malienne l’exige. Jeunesse du Mali en rang serré nous porterons cette affaire aux plus hautes instances, nul ne mérite de mourir d’avoir protesté. C’est indigne d’un pays.

Nous ne nous indignons pas en appelant le sang par le sang. Non. L’armée a montré son incapacité à réguler un mouvement une simple marche citoyenne. Simpliste serait la lecture qui octroierait l’entière responsabilité à une seule et même personne. Évidemment le peuple blessé dans sa chair cherche réponse auprès du chef de l’État. Un crime a été commis en terre malienne, la justice ne peut laisser impuni cet acte odieux. Le simpliste fera de l’événement d’hier un problème Nord-Sud. Nous n’avons pas grandi dans un climat de culture de la différence. Tous les enfants du Mali ont grandi dans les mêmes communautés multiculturelles. Notre chance, notre richesse.
Il n’y a qu’un seul Mali, le nôtre, nous formons le même peuple. Tel un seul homme nous nous releverons, pour un Mali nouveau, en marche.

Jeune du Mali Toune, Hirmakoï Gao !

Majorité présidentielle : ADP-MALIBA suspend toutes ses activités.

A quelques encablures des élections présidentielles prévues pour 2018, le chef de l’Etat vient de perdre une frange importante de son soutien à l’élection de 2013. L’Alliance démocratique pour la paix, ADP-MALIBA, a mis fin, du moins provisoirement à la lune de miel avec la majorité présidentielle, le mardi 12 juillet dernier.

Déception quantifiable sur toutes les lignes, la gestion opaque des affaires courantes du pays par le président de la République, mauvaise gouvernance, l’implication de la famille dans la gestion du pays, si les électeurs devaient partager ses sévères critiques des responsables de l’ADP-Maliba, le président IBK n’aurait guère la chance de rempiler à la tête du pays en 2018.

Dans une déclaration rendue publique, le comité exécutif de l’ADP a décidé de suspendre sa participation à toutes les activités de la majorité présidentielle jusqu’à nouvel ordre. Motifs invoqués : le manque d’un cadre de concertation entre le parti et la majorité, l’absence de vision du groupement pour résoudre les grandes crises du pays. «Le contrat qui nous liait au président de la République n’a pas été respecté. Nous n’apprécions pas la gouvernance actuelle de l’Etat par le pouvoir », explique Me Abdoulaye Sidibé, secrétaire à la communication du parti. Tout en assumant pleinement son devoir et son rôle de sentinelle de la démocratie et du développement durable du Mali, le parti entend mener une large concertation sur la question.

Créé le 18 mars 2013, le parti compte 4 députés à l’Assemblée nationale. Pour les responsables des sections et des coordinations, l’ADP-Maliba a soutenu le président Ibrahim Boubacar Keita car le parti croyait en son projet, ‘’le Mali d’Abord’’. «La gouvernance d’IBK se caractérise par la gabegie, le népotisme et l’implication de la famille présidentielle dans la gestion des affaires publiques. Nous ne pouvons pas être complices du mépris du peuple et de la mauvaise gouvernance », déclare un responsable du parti. L’alliance Démocratique pour la paix constate que la situation générale du pays est inquiétante à bien des égards. « Le processus de paix est à la traîne, l’économie nationale ne profite pas aux populations, l’image du pays est fortement écornés par des scandales à répétition restés impunis, le terrorisme s’installe progressivement comme la norme, le communautarisme armé divise les populations », indique un communiqué publié par le parti. Face à cette situation, et par respect pour le peuple malien auquel des promesses de changement ont été faites, l’ADP-Maliba estime qu’il est temps de faire le ménage pour écarter ceux qui ternissent l’image de notre pays. «C’est pourquoi, les militants de base ont demandé au comité exécutif d’informer les structures de la suspension de toutes ses activités au sein de la majorité présidentielle et de revenir aux fondamentaux des engagements du parti », a conclu M. Sidibé.

Marche à Gao : 4 morts 52 Blessés

Une marche contre la mise en place des autorités intérimaires a dégénéré ce matin dans la ville de Gao.  Le bilan est de 4 morts et 52 blessés selon les dernières informations. 

Plusieurs manifestants sont sortis dans les rues de Gao ce matin pour protester contre la mise en place des autorités intérimaires. Selon les premières informations, l’armée aurait ouvert le feu sur les manifestants et fait usage de gaz lacrymogènes.

Selon Yacouba Cissé, journaliste à la Radio Aadar Gao, la marche de ce matin était pacifique. « Les manifestants se sont dirigés vers le commissariat de Police. Ils souhaitaient uniquement exprimer leur désaccord par rapport à la mise en place des autorités intérimaires. C’est tout ! »

Toujours selon lui, les agents de police ont effectué des tirs de sommation pour dissuader les manifestants à avancer. « C’est lorsque l’armée est arrivée en renfort que les choses ont dégénéré », ajoute-t-il.

La manifestation, organisée par des associations de jeunes de la société civile locale aurait fait actuellement 2 morts et sept blessés dont deux dans un état critique.  À l’heure actuelle, les manifestants sont toujours dans la rue. C’est la panique à Gao « tout le monde est sous le choc ici », témoigne Yacouba.

La mise en place des autorités intérimaires est une disposition prévue dans l’accord de paix d’Alger. Elle prévoit le remplacement temporaire des élus locaux par des représentants du gouvernement et des groupes armés dans les collectivités territoriales dans le nord du Mali.

Gao: forte explosion et tirs entendus ce mardi

La ville de Gao est en état d’alerte dans la nuit de 31 mai 2016. Deux personnes ont été tuées dans une attaque avant qu’une voiture piégée n’explose devant le camp de la MINUSMA

Ce mardi 31 mai, aux alentours de 20h45, la ville de Gao a été secouée par une violente explosion. Des témoins évoquent des tirs d’armes automatiques, d’autres parlent d’obus, toutes les déflagrations provenant du même secteur de la ville. Il s’agirait d’une attaque visant le camp abritant le contingent chinois de la MINUSMA aux environs du quartier Chateau-Extension. Des hélicoptères ont survolé la ville cette nuit du mardi au mercredi pour renforcer la surveillance aérienne. Selon les rapports préliminaires de la MINUSMA, un casque bleu été tué, trois casques bleus grièvement blessés et plus d’une dizaine des membres du personnel de la MINUSMA, dont des civils, ont été légèrement blessés et ont reçu le traitement médical requis. Les dégâts matériels sont en cours d’évaluation et les informations préliminaires indiquent que des conteneurs de logement du personnel ont été détruits.

Cette attaque au mortier ou à la roquette contre la MINUSMA a été suivie d’une autre attaque. Des tirs à l’arme légère ont été dirigés contre le batîment abritant des prestataires de service de l’agence de lutte anti-mines UNMAS. Deux agents de sécurité ont été tués tandis qu’une autre personne a été blessée. Selon le compte Télégram D’AQMI, la katiba Al-Mourabitoune de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar aurait revendiqué l’attaque.

Double attaque mortelle pour un colonel et un soldat des FAMA

Le colonel Salif Baba Daou commandant adjoint de la région malienne de Gao est mort hier matin, sur le coup, au passage de son convoi sur une mine entre Gossi et Hombori. Le convoi composé de véhicules militaires a de plus essuyé des raffales de balles nourries. Un autre militaire est décédé et un autre blessé. Les corps des deux militaires ainsi que les blessés ont été évacués à  Gossi avant qu’un hélicoptère de la force Barkhane ne les transporte jusqu’à  la base militaire française de Gao. Le colonel Daou venait d’être affecté à  Tombouctou comme commandant de Zone. Ce militaire ne connaissait que peu Bamako et Kati. Il a passé la majeure partie de sa carrière dans le Nord o๠il a été affecté depuis qu’il a quitté l’école d’officiers en 1994. Il a été en poste entre autres à  Tessalit, Tinzaoutène, Nioro Du Sahel. C’était un fin connaisseur de la région. Cela porte à  une vingtaine le nombre d’attaques par engin explosif, visant des véhicules militaires maliens ou étrangers, depuis le début de l’année. Ces attaques ont pour la plupart été revendiqué par AQMI, le front de libération du Macina ou Ansar Dine. Des sources sécuritaires maliennes et étrangères soupçonnent un djihadiste qui se ferait appeler Mohamed El Mansour d’être l’auteur de ces attaques. Ce djihadiste est connu des services maliens, il serait à  l’origine membre du groupe Al-Mourabitoune de l’algérien Mokhtar Belmokhtar dit « le borgne », qui avait revendiqué l’attentat du Radisson Blu de Bamako en novembre dernier. « Ce groupe terroriste est majoritairement composé d’Arabes. Ils sont beaucoup plus axés sur le commerce et le trafic que sur l’intégrisme religieux en tant que tel. Ils sont alliés avec Iyad Ag Ghali, ils ont aussi une connexion avec l’à‰tat islamique. Tous ces groupes pactisent entre eux plus par intérêt que par idéologie », explique le commandant Modibo Namane Traoré. Un défaut de discrétion semble être l’un des facteurs ayant mené à  l’attaque du convoi du Colonel Daou. Selon une source sécuritaire, les déplacements de haut gradés sont généralement annoncés et des éléments infiltrés peuvent en être facilement informés.

Affrontement à Ansongo : un mort et plusieurs blessés

Un violent accrochage a opposé tôt ce matin à  quatre heures trente minutes exactement, une unité des forces armées maliennes en poste sur le pont de Tissaga dans la commune rurale de Bourra cercle d’Ansongo à  des bandits armés. Cet affrontement mettant aux prises les FAMA et les assaillants a éclaté après que des éléments circulant sur neuf motos ont tenté de forcer un check-point de l’armée assurant la garde du pont de Tissaga détruit en janvier 2013 par les terroristes. Les échanges de tirs ont duré environ trente minutes (30mn). Subissant un déluge de feu, les assaillants ont pris la fuite en laissant dernière eux, un cadavre et plusieurs blessés. Pour l’instant si l’identité des assaillants ne sont pas connue, mais nos sources confirment que l’assaillant tué était de teint clair. s’agit –il des éléments du MNLA ou d’Ansar Dine ? Actuellement, les forces armées sont entrain de ratisser les lieux. Les traces de sang visible sur une longue distance, montre que les assaillants ont enregistré plusieurs blessés dans les rangs, soulignent nos sources. Selon un élu local, cette réactivité des forces armées rassure de plus en plus les populations civiles qui sont victimes de la barbarie des bandits et dénote la détermination des FAMA d’aller jusqu’au bout afin d’éradiquer l’insécurité grandissante la zone.

Mohamed Lamine Coulibaly : «Gao est une zone d’actions prioritaires!»

Journaldumali l’hebdo : Quel est l’objectif du Forum régional de Gao organisé par Oxfam Mali ? Mohamed Lamine Coulibaly : Ce forum rentre dans le cadre du « Projet de promotion des initiatives communautaires pour la réconciliation, la paix et la cohésion sociale dans la région de Gao. Un projet financé par OSIWA. Il vise surtout à  faire valoir les préoccupations des populations de base sur le processus de réconciliation dans trois communes du cercle de Gao à  Gabéro, Ntilit et Tilemsi. Le forum régional de Gao est la synthèse d’une série de rencontres communautaires, neuf au total, soit trois dans chacune de ces communes. Pourquoi ces trois communes de la région de Gao et pas Tombouctou ou Kidal ? Nous aurions aimé faire ce forum partout au Mali. Vous savez, Oxfam a une longue histoire avec la région de Gao, o๠nous intervenons depuis une trentaine d’années sur les questions humanitaires de gouvernance, d’éducation et de pastoralisme , et une relation de partenariat avec des organisations locales et avec les leaders communautaires. Lorsqu’il est agi de travailler sur les questions de paix, nous avons tout naturellement pensé à  Gao comme région pilote du projet et en tant que zone d’actions prioritaires. Comment évaluer la situation socio-économique à  Gao, trois ans après la crise, en termes de retour à  la stabilité, de reconstruction du tissu social et de relance économique ? Gao est une ville qui a beaucoup souffert de la crise. C’’est une région frontière entre le grand Sahara et le sud du pays, un carrefour pour les opportunités économiques, une ville d’échanges commerciales depuis des siècles. Avec la crise l’accès aux services essentiels de base, a été rendu difficile, notamment l’eau potable, à  cause de puits qui n’ont pas été réhabilités ou de forages inexistants . Sur le plan économique, les populations manquent d’opportunités économiques réelles pour réaliser des projets générateurs de revenus. C’’est d’ailleurs l’un des objectifs du Forum, avoir un plan de développement qui a une composante appui aux activités génératrices de revenus surtout pour les femmes.. Les besoins sont immenses. Qui participera à  ce forum ? Ce forum doit regrouper les populations elles mêmes des trois communes concernées. Mais aussi les leaders communautaires. Nous avons aussi mis en place des comités locaux de paix pour témoigner des mécanismes endogènes de résolution des conflits. Sont invités entre autres les autorités locales, les préfets, la mairie de Gao, les autorités administratives. Ce forum vise surtout à  jeter les bases d’un dialogue, et à  faire remonter les perceptions et préoccupations des populations par rapport au processus de réconciliation nationale tel que voulu par l’Accord de Paix et de réconciliation. Et avec cela, nous pourrons réaliser un plaidoyer vibrant.

Attaques des forces armées non loin de Gao

Les Forces armées maliennes (FAMA) sont tombées dans une embuscade, ce mardi matin à  30 km de Gao. C’est du moins ce que des sources sécuritaires internationales nous ont confié. Les militaires maliens escortaient un véhicule de logistique de la MINUSMA au moment de l’attaque, précise notre source. En effet il s’agit d’un convoi de l’armée malienne pris pour cible par des hommes armés non identifiés près de Doro, une localité malienne située entre Gossi et Gao. Bilan: un blessé et au moins deux véhicules brûlés côté FAMA, a indiqué une source sécuritaire jointe à  Gao. Des camions ont été brûlés et des matériels détruits, a appris des sources concordantes. Mais, à  l’heure o๠nous mettons cette information en ligne, aucune perte en vies humaines n’est signalée. Présentement des unités d’intervention rapide des FAMA sont en train de poursuivre les assaillants.

Le PM Kéïta à Gao pour calmer les esprits

Depuis trois jours, l’atmosphère est lourde à  Gao. Les communautés se regardent en chiens de faà¯ence. Le samedi dernier, un incident tragique a eu lieu traduisant l’état d’esprit des populations qui en ont assez de servir de cible à  des attaques répétées. Après la découverte de d’engins explosifs au niveau d’un poste des forces de sécurité, deux jeunes gens ont rapidement été identifiés par la foule en colère. Cette dernière les attrape et sans autre forme de procès les lynche avant de brûler leurs dépouilles. Satisfaits d’eux mêmes, les badauds s’éparpillent quand un constat est fait, les deux adolescents qui venaient de perdre la vie dans ces horribles circonstances n’étaient pour rien dans la tentative d’attentat. Un appel à  faire taire les clivages Très vite, la communauté arabe dont ils faisaient partie, condamne cet acte et réclame réparation. Les voix s’élèvent et les esprits s’échauffent. La crainte de l’escalade est réelle. C’est dans ce contexte et pour calmer les esprits que le Premier Ministre Modibo Keita s’est rendu ce matin à  Gao. Il était porteur d’un message de réconfort du président de la République du Mali à  la communauté arabe de Gao. M. Modibo Keita était accompagné par le ministre en charge des affaires humanitaires et de la reconstruction du Nord M. Amadou Konaté, les honorables Mohamed Ould Matali et Bagoun Ag Mohamed, respectivement élus du cercle de Bourem et de Menaka. Le Premier Ministre a rendu visite aux membres du Cadre de concertation des notables et ceux du Cadre de notables arabes, séparément. Il a dit sa solidarité avec les familles éprouvées. Il a également remis à  chacune une enveloppe financière de 500 000FCFA, pour les soutenir dans cette épreuve. Modibo Kéà¯ta a insisté sur le caractère multiculturel de la société malienne et a demandé aux différentes communautés qui vivent en symbiose depuis des siècles de pardonner les torts afin de continuer à  préserver la paix sociale, indispensable à  la réconciliation et à  la reconstruction nationale.