Mali : « explosions de mines » et kamikaze à Gao

Après avoir abandonné presque sans combat le nord du Mali face à  l’offensive des soldats français et maliens, les islamistes du Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) ont affirmé jeudi 7 février avoir ouvert un nouveau front dans le pays. Ils revendiquent en effet l’explosion qui a tué quatre militaires maliens mercredi dans la région entre Douentza et Gao, affirmant avoir placé les mines sur lesquelles le convoi a explosé. La gendarmerie malienne a cependant affirmé plus tard que les quatre personnes tuées étaient des civils Un kamikaze se fait sauter A Gao, le kamikaze «est arrivé à  notre niveau à  moto, c’était un Tamashek (Touareg), et le temps de l’approcher, il a fait exploser sa ceinture», a déclaré l’adjudant Mamadou Keita, ajoutant: «il est mort sur le coup et chez nous, il y a un blessé léger». Cette action suicide survient au lendemain d’une déclaration du porte-parole d’un groupe islamiste du nord du Mali, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), qui a revendiqué la pose de mines, mais aussi des attaques de convois militaires et l’utilisation «de kamikazes» dans cette région.

Tombouctou libérée des djihadistes

En trois semaines d’une offensive éclair, la France est en passe d’avoir chassé les différents groupes islamistes armés des villes du nord du Mali. Après avoir enlevé Gao samedi, les forces franco-maliennes ont repris Tombouctou entre dimanche et lundi, les Touaregs «laà¯ques» du MNLA affirmant de leur côté contrôler Kidal. Alors que les soutiens internationaux manquent toujours, plusieurs centaines de soldats français et du matériel ont été débarqués à  Dakar en renfort, le défi à  venir étant la sécurisation et le contrôle du terrain reconquis. «Nous sommes en train de gagner cette bataille», a résumé le président François Hollande, avant aussitôt d’ajouter qu’une fois l’intégrité du Mali restaurée, les forces françaises ont vocation à  rejoindre leur base. Tombouctou, tombée l’an dernier aux mains des islamistes, a été encerclée dans la nuit de dimanche à  lundi. Un millier de militaires français et 200 Maliens ont participé à  l’opération. Le colonel Burkhard, porte-parole des armées françaises, a parlé d’«une action combinée avec appui aérien et moyens de renseignement – un Atlantique II et un drone». Des milliers de manuscrits incendiés? Alors que les soldats français et maliens prenaient le contrôle de la ville classée au patrimoine mondial de l’Unesco sans rencontrer de résistance et sous les applaudissements, l’inquiétude grandissait sur les exactions et dégâts commis par les combattants islamistes. Avant de fuir, ils auraient incendié une bibliothèque contenant des milliers de manuscrits inestimables. «Les rebelles ont mis le feu à  l’institut Ahmed-Baba créé récemment par les Sud-Africains, cela s’est produit il y a quatre jours», a déclaré lundi à  l’agence Reuters Haà¯lé Ousmane, le maire de Tombouctou. Le représentant en Europe du MNLA (Mouvement national pour la libération de l’Azawad), Moussa ag Assarid, a affirmé lundi matin au Figaro que son mouvement venait de reprendre la ville et la région de Kidal, au nord-est du Mali. «Nous contrôlons la ville de Kidal, ainsi que les villes voisines comme Tessalit et In Khalil. Notre mouvement s’inscrit désormais dans la lutte contre les terroristes», a-t-il précisé. L’information a été confirmée à  Kidal, par des rebelles touaregs du MNLA rejoints par des dissidents d’un groupe islamiste armé. Les combattants islamistes les plus déterminés d’Aqmi et d’Ansar Dine, qui auraient fui Gao et Tombouctou pour Kidal, pourraient désormais se cacher dans les montagnes avoisinantes. Comment apporter aide et renfort aux militaires français et africains qui risquent bientôt d’être harcelés par les islamistes? Lundi, l’Union africaine a estimé à  460 millions de dollars le budget du déploiement de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma). Une nouvelle réunion est programmée aujourd’hui dans la capitale éthiopienne en présence de responsables européens, américains et japonais.

Les forces françaises et maliennes entrent à l’aéroport de Tombouctou

C’est un tournant dans la guerre au Mali. Deux semaines après le déclenchement de l’opération «Serval», les forces françaises et maliennes contrôlent l’aéroport de Tombouctou et les accès routiers à  la ville, au terme d’une opération terrestre et aérienne menée dans la nuit de dimanche à  lundi. Les forces armées n’auraient rencontré aucune résistance de la part des islamistes. Après avoir pris Gao, samedi, les militaires français et maliens ont foncé vers le nord-ouest et se sont arrêtés devant cette ville historique, classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Le double mouvement militaire vers Gao et Tombouctou a été précédé d’une trentaine de sorties aériennes, selon le ministère français de la Défense. Avec la prise des accès à  Tombouctou, la coalition contrôle désormais la «Boucle du Niger», entre la cité du désert et Gao. La conquête de la ville n’est cependant pas acquise. «Tombouctou, c’est délicat. On n’y entre pas comme ça», souligne un militaire malien. Les soldats devront pénétrer dans un dédale de ruelles de pisé parsemées de mosquées et de monuments anciens. Toute la question est de savoir si les combattants islamistes ont l’intention de s’y retrancher afin d’y mener une guérilla urbaine, ou s’ils abandonneront la ville afin de se replier dans des lieux plus sûrs. Gao, à  1200 km au nord-est de Bamako, était tombée samedi au cours d’une opération spectaculaire: des membres des forces spéciales françaises appuyés par l’aviation s’étaient d’abord emparés de l’aéroport et d’un pont stratégique. Puis des soldats tchadiens et nigériens étaient venus par avion du Niger voisin, marquant ainsi l’entrée des troupes de la force africaine sur le théâtre des opérations malien. La prise de Tombouctou risque de se révéler plus difficile. Gao était tenue par le Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest) qui semble avoir voulu au dernier moment parlementer avec la France. Un porte-parole avait affirmé samedi vouloir «négocier la libération» d’un otage français, Gilberto Rodriguez Leal, enlevé en novembre 2012 dans l’ouest du Mali. Le premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, a répondu en refusant «les logiques de chantage». Un chef d’Aqmi réfugié à  Kidal Tombouctou, en revanche, est aux mains des combattants en majorité arabes d’Aqmi, (al-Qaida au Maghreb islamique) plus aguerris et déterminés. Une troisième ville reste à  prendre: Kidal, plus au nord-est. C’est là  que se seraient retirés l’Algérien Abou Zeid, l’un des principaux émirs d’Aqmi, et Iyad ag Ghali, le chef d’Ansar Dine, le mouvement islamiste armé touareg. La maison que possède ce dernier à  Kidal a d’ailleurs été bombardée par l’aviation française, ainsi qu’un camp militaire, selon une source de sécurité malienne citée par l’Agence France-presse. Les islamistes se seraient abrités dans les montagnes de la région. Avec ce repli, pourrait commencer une nouvelle phase du conflit. Après les offensives éclair des blindés légers sur roues traçant dans les grands espaces, une guerre de guérilla et de coups de main pourrait commencer. Immergés dans la population, o๠ils ont noué de nombreuses alliances, les djihadistes pourraient décider de mener un combat de guérilla, voire d’attentats terroristes sur les arrières. Ils devraient se retrouver progressivement face aux troupes africaines. Les chefs d’état-major de la région ont porté samedi à  7700 hommes les effectifs promis dans le cadre de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma) soit 2000 de plus que prévu. Le cavalier seul du Tchad Liberia, Guinée-Bissau, Burundi, Guinée et Ouganda doivent y être associés, mais on ignore si les problèmes de financement, de transport et d’équipement ont été résolus. Pour l’heure, seuls 1900 soldats africains sont arrivés au Mali. Le chef de l’à‰tat béninois, Boni Yayi, président sortant de l’Union africaine (UA), a déploré dimanche la lenteur de la réaction du continent. «Comment se fait-il que, face à  un danger qui menace ses propres fondations, l’Afrique, bien qu’elle ait les moyens de se défendre, continue à  attendre?» a-t-il demandé lors d’un sommet de l’UA à  Addis-Abeba, avant de remettre la présidence à  l’à‰thiopie. Le Tchad, seul pays africain à  être intervenu sans délai, ne fait pas partie de la Misma. Après les soldats envoyés par avions sécuriser Gao, une longue colonne de véhicules blindés et de plusieurs centaines de militaires tchadiens, bien équipés et rompus à  la guerre du désert, a quitté Niamey samedi en direction du Mali. La montée en puissance sur le terrain de ce pays au régime controversé risque de poser à  terme un problème politique à  la France. Les islamistes ­touaregs, eux, retrouveront de vieilles connaissances. Des éléments de la garde présidentielle s’étaient retrouvés à  leurs côtés pour défendre Kadhafi. Cette fois, ils seront ennemis.

Guerre au Mali : après l’offensive éclair sur Gao, objectif Tombouctou

L’aviation française a aussi bombardé des positions islamistes dans leur fief de Kidal, à  1.500 km de Bamako, alors que des sources font état depuis plusieurs jours d’un repli des combattants islamistes dans les montagnes de cette région, dans l’extrême nord-est malien. Soldats français et maliens progressaient parallèlement par voie terrestre sur un autre front, en direction de Tombouctou, ville-phare de l’islam en Afrique, à  900 km au nord-est de Bamako. Les « troupes françaises et maliennes » seront « bientôt près de Tombouctou », a assuré samedi le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault. Une perspective qui enchante des réfugiés de la ville rencontrés samedi à  Mopti (centre), dont certains évoquent déjà  une volonté de vengeance à  l’égard des islamistes, qui ont notamment détruits des mausolées de saints musulmans et imposé une conception rigoriste de la charia (loi islamique). « Ils nous chicotaient quand on fumait, quand on écoutait de la musique. On va leur faire payer ce qu’ils nous ont fait. Les chicoter aussi », promet ainsi Amadou, un jeune étudiant de Tombouctou, réfugié à  Mopti (centre). Le bastion islamiste de Gao, à  1.200 km au nord-est de Bamako, est tombée samedi au cours d’une opération spectaculaire de l’armée française: des membres des forces spéciales benéficiant d’un appui aérien se sont d’abord emparés de l’aéroport et d’un pont stratégique. Puis, des soldats tchadiens et nigériens sont venus par avion du Niger voisin jusqu’à  Gao, marquant de manière frappante l’entrée des troupes de la force africaine sur le théâtre des opérations malien. « La prise de contrôle de Gao, qui compte 50.000 à  60.000 habitants, par les soldats maliens, tchadiens et nigériens est en cours », a indiqué dimanche le porte-parole de l’armée française, le colonel Thierry Burkhard. Plus de 6.000 soldats ouest-africains et tchadiens doivent à  terme être déployés au Mali pour prendre le relais de l’armée française, mais ils n’arrivent qu’au compte-goutte et leur déploiement est ralenti par de sérieux problèmes de financement et de logistique. Seuls 2.000 d’entre eux sont aujoud’hui stationnés au Mali et au Niger. L’UA salue l’action de la France Les premiers témoignages faisaient état d’une liesse populaire mais aussi de premiers actes de pillage à  Gao. Les communications téléphoniques fixes et portables sont coupées, et la zone n’est pas accessible à  des observateurs indépendants. L’armée française affirmait samedi qu’il n’y avait pas de combat à  Gao, mais « des opérations de harcèlement », avec des francs-tireurs. Gao était un bastion des islamistes du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), qui y ont commis de nombreuses exactions, dont des amputations de personnes accusées de vol. Ce groupe avait affirmé samedi à  l’AFP vouloir « négocier la libération » d’un otage français, Gilberto Rodriguez Leal, enlevé en novembre 2012 dans l’ouest du Mali. Le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault a répondu en refusant « les logiques de chantage ». D’après une source de sécurité malienne, les principaux responsables des groupes islamistes armés, Iyad Ag Ghaly le chef d’Ansar Dine (Défenseurs de l’islam) et l’Algérien Abou Zeid, l’un des émirs d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi) se sont réfugiés dans les montagnes de Kidal. Des positions des islamistes à  Kidal et sa région ont été bombardées samedi par des avions français, selon des sources maliennes. « Ces frappes ont notamment touché la maison de Iyad Ag Ghaly à  Kidal et un camp militaire », a déclaré à  l’AFP une source de sécurité. La maison du chef d’Ansar Dine, ex-militaire et ex-figure des rébellions touareg des années 1990 au Mali, a été détruite, ont ajouté des habitants. Kidal avait été la première ville conquise par les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), alors alliés aux groupes islamistes en mars 2012. Ils avaient ensuite été évincés de la région par leurs anciens alliés. A Addis-Abeba, le chef d’Etat béninois Thomas Boni Yayi, président sortant de l’Union Africaine (UA), a déploré devant ses pairs réunis en sommet la lenteur de l’organisation à  agir pour « défendre » le Mali et « salué » l’intervention française. Pour un habitant de Mopti, la France, engagée depuis le 11 janvier au côté de ce qui reste de l’armée malienne, contre les islamistes armés, afin d’empêcher leur progression vers le sud et Bamako puis en reconquérant le nord du pays, paie ainsi une « dette » contractée par l’ancienne puissance coloniale envers le Mali.

Gao reprise par les armées française et malienne

La ville de Gao (nord-est du Mali) a été reprise samedi par les armées française et malienne et des « contingents africains, formés de militaires nigériens et tchadiens, arrivent sur zone pour prendre le relais des forces » françaises, a annoncé le ministère français de la Défense. Dans un communiqué, le ministère a affirmé que « dès ce (samedi) soir, Sadou Diallo, le maire de Gao réfugié à  Bamako, a pu regagner sa ville, accompagné par le colonel Dako ». Plus tôt, ministre de la Défense français, Jean-Yves Le Drian avait annoncé que des soldats français et maliens avaient pris le contrôle de « la zone de l’aéroport et [du] pont de Gao ». Son entourage précisait toutefois que « les combats continu[aient] » dans la zone o๠« les tensions rest[aient] vives ». Jean-Yves Le Drian avait affirmé que «les terroristes djihadistes qui ont affronté les armées malienne et française ont vu nombre de leurs moyens mobiles et de leurs sites logistiques détruits». Le ministre a de plus tenu à  adresser «ses plus vives félicitations aux militaires français ayant rempli ces dernières heures avec succès la mission qui leur a été confiée». L’Etat-major des armées françaises avait ainsi indiqué que des « éléments terroristes » menaient « sporadiquement » des « opérations de harcèlement ». « Il n’y a pas de combat à  proprement parler » dans cette région du nord-est malien, avait précisé un porte-parole de l’Etat-major, « mais sporadiquement, des opérations de harcèlement avec des éléments terroristes qui ouvrent le feu sur nos positions après s’être abrités dans des zones urbaines ». Avant l’entrée des troupes, les positions des islamistes à  Gao avaient été pilonnées par l’aviation française, notamment par des avions de combat Rafale. L’aéroport de Gao se situe à  environ 6 kilomètres à  l’est de la ville. Le pont sur le Niger est lui placé à  l’entrée sud. Il s’agit d’une des trois principales communes du Nord du Mali, située à  1.200 kilomètres au nord-est de Bamako. De son côté, le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault a déclaré samedi à  Santiago refuser « les logiques de chantage », alors que le groupe islamiste Mujao a annoncé vouloir négocier la libération d’un otage français enlevé au Mali en novembre 2012. Le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) a dit samedi à  l’AFP vouloir négocier la libération d’un otage français Gilberto Rodriguez Leal, qu’il détient depuis deux mois. Interrogé sur cette demande de négociation lors d’un déplacement au Chili, le Premier ministre a déclaré: « S’agissant de la situation de nos otages, vous n’imaginez pas qu’on va faire des déclarations publiques qui pourront contribuer à  mettre en danger leur situation ». « La France fera tout pour leur liberté », a-t-il ajouté, évoquant l’ensemble des otages français au Sahel. Alors qu’on lui demandait s’il ne craignait pas une recrudescence des « négocations-chantage », il a répondu: « On ne rentre pas les logiques de chantage ». « Ce n’est pas du tout notre vision des choses, et ce n’est pas la vision ni des Maliens, ni des autorités africaines ni des autres pays de l’Afrique de l’Ouest. On ne peut pas céder au terrorisme, sinon on sait bien que c’est toujours lui qui gagne », a-t-il poursuivi. Selon M. Ayrault, « il n’y a pas de complaisance, de négociation à  imaginer entre un Etat qui a vocation à  être un Etat démocratique et les forces terroristes ». « Il faut donner au Mali les capacités à  pouvoir exercer pleinement sa souveraineté », a-t-il dit également. Le chef du gouvernement français se trouve dans la capitale chilienne pour assister à  un sommet entre l’Union européenne (UE) et la Communauté des Etats latino-américains et des Caraà¯bes (Celac).

L’armée française se rapproche de Gao

Deux semaines après le début de son intervention au Mali, l’armée française a infligé des coups sévères aux groupes islamistes et progresse vers le nord pour accompagner la reconquête du territoire par les forces maliennes. Les objectifs fixés sont «atteints et respectés», a affirmé vendredi depuis Buenos Aires le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, écartant tout «risque d’enlisement». Après la ville de Hombori reprise jeudi, on apprenait samedi que l’aéroport de Gao et le pont Wabary à  l’entrée sud de la ville étaient désormais sous le contrôle commun des forces française et malienne. Des combats auraient toujours lieu sur cette zone. L’aéroport se trouve à  6 kilomètres de la ville. «Les terroristes djihadistes qui ont affronté les armées malienne et française ont vu nombre de leurs moyens mobiles et de leurs sites logistiques détruits», a indiqué Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, dans un bref communiqué, en adressant ses «plus vives félicitations» aux 3700 militaires français impliqués. Les autorités maliennes pensent que l’offensive contre Gao, l’une des principales villes du nord du Mali, sur la boucle du fleuve Niger, pourrait désormais intervenir rapidement. Des témoins affirment toutefois que les islamistes auraient fui le territoire. Gao est un bastion des islamistes du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). C’est ce groupe qui a dit samedi à  l’Agence France Presse vouloir négocier la libération de l’otage français Gilberto Rodriguez Leal qu’il détient depuis deux mois. Les responsables maliens ont fait état de raids aériens français, jeudi, contre des positions insurgées à  Ansongo, à  une centaine de kilomètres au sud de Gao, sur la route du Niger o๠des contingents nigérien et tchadien – les Tchadiens seraient 1500 au Niger, d’après le ministère français de la Défense – se rassemblent pour participer aux opérations militaires. Les rebelles islamistes ont fait sauter un pont à  Tassiga, au sud d’Ansongo, sur la route principale longeant le fleuve Niger et menant au pays du même nom. Deux civils auraient été tués lorsque leur véhicule a emprunté l’ouvrage détruit. Repérages des Forces spéciales Avec les frappes aériennes qui se poursuivent, 2500 hommes et des dizaines de blindés déjà  sur le terrain, l’état-major français affiche sa confiance sur la capacité de ses troupes à  briser les positions et désorganiser les réseaux djihadistes. «On est en phase de reconquête du territoire. Vu les spécificités du terrain, les Français savent très bien faire et ils contrôlent l’espace aérien», analyse Pascal Le Pautremat, spécialiste des questions de défense. Les dix avions de combat Rafale et Mirage 2000 stationnés à  Bamako et N’Djamena poursuivent leurs frappes aériennes contre les bases arrière des islamistes, postes de commandement, dépôts de munition et de carburant, jusqu’à  Tombouctou. Objectif affiché: «Casser au maximum Aqmi», considéré comme l’ennemi n° 1, selon un haut responsable de la défense, qui souligne les «résultats significatifs» des frappes, notamment à  Gao et Tombouctou. Parallèlement, le dispositif terrestre monte en puissance. Plus de 120 véhicules, blindés légers, transports de troupes, vont gonfler dans les jours qui viennent le matériel déjà  déployé. Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, a rencontré vendredi à  Miramas (Bouches-du-Rhône) plusieurs centaines de soldats en partance pour le Mali, o๠les effectifs français devraient rapidement dépasser 3000 hommes. Le ministère de la Défense refuse toutefois de confirmer l’envoi prochain de chars Leclerc. En deux semaines de combats, la France n’a eu qu’un seul de ses soldats tué – un pilote d’hélicoptère – et ne déplore officiellement aucun blessé. En fait, les soldats français n’ont eu jusqu’à  présent que peu de contacts directs avec les combattants islamistes. Les hommes des Forces spéciales procèdent en revanche au repérage de cibles qui sont détruites ensuite par l’aviation.

Guerre au Mali : le Tchad et le Niger veulent couper toute retraite aux jihadi

« Vous allez avoir à  faire à  un ennemi qui ne cherchera pas à  sauver sa vie. Pour lui, l’essentiel sera de mourir pour aller au paradis. Vous devez être vigilants et déterminés ». Conseil d’Idriss Déby Itno, qui a revêtu sa tenue de général quatre étoile ce 24 janvier à  Niamey, o๠il s’est rendu pour galvaniser ses troupes, juste avant que celles-ci ne partent, jeudi soir, en direction de la frontière du Niger vers le Mali. Le chef de l’à‰tat tchadien sait le rôle important que les forces tchadiennes et nigériennes vont jouer dans la guerre de reconquête du Nord-Mali. Selon des sources militaires tchadiennes, la mission confiée aux deux pays est d’attaquer Gao puis de se positionner à  Kidal, avec une couverture aérienne pour couper toute retraite aux islamistes. Dans le jargon militaire, ce travail est celui d’une équipe de recueil. « l’objectif, C’’est d’éviter des combats dans la zone montagneuse près de la frontière algérienne », ajoute la source. Pour cela, 2 000 hommes, des blindés, des MI24 et six Shukhoi. Contrairement à  ce qu’on annonce, le gros des troupes est déjà  « sur place » affirme, catégorique, une éminente source militaire. Deux gros porteurs de l’armée française et un autre prêté par la République du Congo ont aidé à  accélérer le déploiement qui avait pris un certain retard à  l’allumage. Autour de Gao le 27 janvier Le contingent tchadien aura comme chef le général Oumar Bikimo, qui dirigeait, il y a quelques mois, les forces de la CEEAC basées en Centrafrique, assure la coordination depuis Bamako. Il aura pour adjoint deux jeunes généraux, Abdérahmane Youssouf Meà¯ry, commandant de l’unité antiterroriste depuis 2007, dont les hommes composent le quart des effectifs, et le général Mahamat Idriss Déby Itno, fils du chef de l’à‰tat et commandant de la direction générale des services de sécurités des institutions de l’à‰tat (DGSSIE), la garde présidentielle qui constitue le reste des troupes. Si le Général Bikimo fera l’interface entre le commandement de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma) et le Tchad depuis Bamako, le cabinet militaire du chef de l’à‰tat, lui, assure un suivi quotidien avec l’armée française depuis N’Djaména. C’’est de la base aérienne de la capitale tchadienne que décollent les avions et les ravitailleurs qui interviennent au Mali. C’’est aussi grâce à  ce suivi qu’il a été décidé d’accélérer le déploiement de l’armée tchadienne avec pour objectif affiché d’être à  Gao autour du 27 janvier…

Kader Touré : « Je me porte très bien ! »

Kader Touré n’a pas été tué par les islamistes qui occupent sa ville de Gao. Le samedi 19 janvier, cette information a fait le tour des rédactions et sur les réseaux sociaux. Il aurait été « battu à  mort » par des combattants islamistes notamment pour avoir continué à  faire tourner sa radio. Une information relayée, entre autres, par un adjoint au maire de Gao, le directeur d’une autre radio privée de la ville, un habitant et même un communiqué du gouvernement. Les autorités maliennes avaient « condamné avec la dernière rigueur le lâche et odieux assassinat du journaliste », attribué aux «terroristes obscurantistes », dans un communiqué signé par le ministre malien de la communication et porte-parole du gouvernement, Manga Dembélé. l’Organisation des Jeunes Reporters du Mali (OJRM) dont M. Touré était le point focal à  Gao avait également publié un communiqué condamnant le lâche assassinat du confrère. Les informations faisaient également état de représailles organisées par les jeunes de Gao qui aurait lynché un cadre des groupes islamistes pour venger la mort du journaliste. « Reconnu, Alioune Touré, qui était le chef de la police islamique de Gao, a été agressé et lynché par une foule qui lui reprochait de soutenir les jihadistes. Mais il est vivant », a déclaré une source locale à  l’AFP. « Je veux rassurer ma famille » Il y a quelques heures, C’’est donc avec stupeur que l’on a entendu la voix du même journaliste sur les antennes de RFI. Kader Touré, a lui-même pu contacter la chaà®ne française par téléphone satellitaire. Et il assure qu’il est à  Gao, bien vivant : « Je me porte très bien. Je ne me reproche absolument rien. D’ailleurs ça fait quelques temps que je ne passe même pas sur l’antenne pour donner des informations. Je ne sais pas ce que l’on me reproche. Je suis vraiment très étonné d’entendre cette information qui est venue de nulle part ». C’’est bien la voix de Kader, confirment plusieurs de ses confrères ont pu écouter l’enregistrement. Le gouvernement malien a, à  son tour démenti l’information qu’il a qualifié « d’erronée ». « l’information est erronée, M. Boul Kader Touré est bien vivant et nous nous en réjouissons », a indiqué le gouvernement dans un communiqué. De nombreuses questions subsistent après ce nouvel épisode qui illustre la difficulté d’obtenir des informations crédibles sur ce qui se passe dans les villes du nord du Mali. Les réseaux de téléphonie mobile sont coupés depuis une semaine et aucun observateur indépendant ne se trouve dans cette région.

Guerre au Mali : Changements d’axes et de stratégies

Les forces spéciales françaises sont en ce moment même engagées sur le terrain à  Diabali. Objectif, traquer les jihadistes qui on pris mardi le contrôle de Diabali et se sont fondus dans la foule. Difficile de les identifier, quant ils ont abandonné leurs véhicules pick-up. Joint par téléphone, A Diarra, un habitant de Diabali, témoigne : «Â Ils sont visibles dans la ville et ont planté leurs drapeaux noirs partout. Ils ont même saboté le réseau de communication pour empêcher les habitants de communiquer avec l’extérieur et surtout de fournir du renseignement aux forces françaises sur leur localisation ». Un témoignage qui confirme que désormais, la stratégie de bataille de part et d’autre des belligérants a changé. Comment ? De l’aérien vers le terrestre Pour les soldas français engagés dans l’opération militaire malienne Serval, il a d’abord fallu intervenir dans les airs, pour arrêter la progression des jihadistes du centre ( Konan ) vers le Sud du Mali. En bombardant leurs positions au nord, ils voulaient affaiblir les rebelles d’Ansar Dine, d’Aqmi ou du Mujao. Rafales, Mirages, hélicoptères gazelles, les engins ont survolé la zone pour pilonner les positions jihadistes, hors du centre des villes occupées, en éparnant les habitants. Douentza un peu plus au nord, n’y a pas échappé, tout comme Konan, dont on apprend par le ministre français des Affaires Etrangères que, la ville n’a pas entièrement été reprise. Cela signifie que les rebelles se cachent encore dans la ville. Il faut donc les affronter au sol, les débusquer et les combattre. C’’est là  que la stratégie française prend une nouvelle tournure au 6è jour de l’opération Serval. Comme l’indique son nom, inspiré d’un félin, qui «Â urinerait 30 fois par jour » pour marquer son territoire, les troupes françaises devront confirmer leur emprise sur les jihadistes, pour ensuite être sécurisés par la force Africaine MICEMA. De celles-ci, un bataillon de 900 hommes venus du Nigéria est attendu ce mercredi à  Bamako. Le travail est donc double à  Diabali (400km de Bamako) pour éviter toute nouvelle progression de l’ennemi vers la capitale malienne. Sécurisation Pour parer à  cela, une stratégie de protection a été actionnée, en dirigeant une quarantaine de blindés français vers le Nord, d’une part à  Diabali, d’autre part vers Mopti, l’autre ville tampon. Si Konan reste toujours assiégée, il faudra tenter de libérer totalement la ville. Plus au sud, des blindés sont positionnés à  Markhala, o๠se trouve le barrage hydroélectrique, un point stratégique entre Ségou et Niono. Autant dire que les populations de ces localités retiennent leurs souffles en matière de riposte islamiste. De même à  Bamako, la protection se renforce avec la présence d’unités spéciales comme le GIGN français, chargé de vérifier la sécurité des édifices administratifs, ainsi que des soldats français postés devant les administrations, ambassades et lycées français à  Bamako, ce qu’a reconfirmé l’ambassadeur français, lors d’une conférence de presse tenu hier à  Bamako. De l’occupation à  la guérilla populaire… On le savait, les jihadistes sont des combattants au sol, des guérilleros attachés à  l’embuscade, au contournement et à  la surprise. Voilà  leurs forces en plus d’être surarmés. Mais l’armée française depuis le début de l’opération Serval a tenté de détruire une partie importante de leur arsenal guerrier hérité du conflit lybien. Chassés de Gao, Tombouctou et Kidal, ils se cachent désormais parmi les populations des villes prises, oû se retranchent dans leurs abris. Ils se déplacent aussi très vite. La mobilité est donc l’un de leurs points forts. De la frontière mauritanienne vers Diabali, des combattants d’Ansar Dine se sont repliés vers le centre pour échapper aux bombardements. Mais l’armée malienne qui se dirige également au nord, tentera de les encercler. Le Général français de Corps d’armée Dominique Delors, précise qu’il faudra pour «Â  les forces françaises rester équipés, en alerte face à  des hommes habitués à  se mouvoir très vite dans les sables du Sahel… ». Guerre de communication Mais sur Diabali, une autre guerre a commencé, celle de la communication, les rebelles ont ainsi saboté le réseau de téléphonie, tout comme à  Gao. «Â Ils ont coupé les communications, ils accusent des habitants de donner des informations aux militaires, a déclaré un habitant de Gao, à  1.200 km au nord-est de Bamako, l’une des principales villes du nord du Mali, joint par l’AFP sur un téléphone satellitaire. Un élément à  ne pas négliger d’o๠la force du renseignement que propose les Etats Unis, un appui logistique plus grand de la part de la CEDEAO et de la communauté internationale. Du reste, ce sont 2500 hommes qui seront progressivement déployés au Mali, par la France, a précisé le chef de l’Etat, François Hollande il y a quelques jours. Autant dire que la guerre ne fait que commencer au Mali.

Nord Mali : les jihadistes se replient

Les combattants jihadistes, soumis à  des frappes aériennes françaises, ont évacué les grandes villes du nord du Mali qu’ils occupaient, ont constaté des témoins sur place, un porte-parole des islamistes évoquant un « repli tactique ». Mais, dans le même temps, les islamistes sont repassés à  l’offensive dans l’ouest du Mali en s’emparant lundi de la localité de Diabali, à  400 km au nord de Bamako, après des combats contre l’armée malienne. Gao, une des principales villes du nord malien, tombée sous la coupe des jihadistes il y a plus de neuf mois, a fait l’objet d’intenses bombardements par des avions Rafale dimanche, qui ont tué plus d’une soixantaine de combattants, selon des estimations des habitants et d’une source de sécurité régionale. « Nous sommes libres. On n’a pas vu aujourd’hui un seul moujahidine ici. Ils ont quitté la ville et les chefs sont cachés », a assuré un habitant joint par téléphone depuis Bamako. A Tombouctou, o๠aucune frappe aérienne n’a pour le moment été recensée, le constat était le même: « les moujahidine sont partis, ils ont vraiment peur », a constaté un résident de cette ville-phare de la culture musulmane en Afrique, inscrite au patrimoine mondial de l’humanité, o๠les jihadistes avaient détruit de nombreux mausolées. Même les combattants qui s’étaient emparés jeudi de la localité de Konna (centre) avant d’en être repoussés vendredi et qui s’étaient repliés sur Douentza ont abandonné cette dernière ville qu’ils contrôlaient depuis septembre, à  800 km au nord de Bamako. « Ils ont peur des avions. Le dernier 4×4 des moujahidine a quitté la ville vers 16 heures » (locales et GMT), selon un témoin. Pour le porte-parole du groupe islamiste Ansar Dine (Défenseurs de l’islam), Senda Ould Boumama, il ne s’agit que d’un « retrait tactique », l’exécution d’un « plan de redéploiement », selon des propos publiés sur le site d’informations mauritanien Alakhbar (proche des islamistes mauritaniens). « Les combattants de notre mouvement se sont retirés des villes et des positions qu’ils occupaient (…) dans le but de limiter les dégâts parmi les populations civiles désarmées », a-t-il assuré. La France – « en guerre contre le terrorisme » au Mali selon le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian – avait bloqué vendredi la progression des groupes armés islamistes vers le centre du pays, avant de bombarder dimanche et lundi les positions qu’ils contrôlent dans le nord.

Entre calme, espoir et inquiétude à Bamako

«Il y a des raids en permanence. Il y en a en ce moment, il y en a eu cette nuit, il y en aura demain», a déclaré le ministre, soulignant que l’avancée des groupes armés n’est pas «totalement empêchée». Pendant ce temps, à  près de 700 km de là , dans la capitale Bamako, la population reste partagée entre l’espoir de la reconquête et la crainte des jours à  venir. l’espoir règne à  Bamako, parce que la libération de Konna donne du baume au C’œur à  une population qui attend depuis neuf mois que les deux tiers nord du pays soient libérés, et aussi parce que cette première victoire est peut-être aussi un premier pas décisif. La ville est calme, parce que les combats se déroulent à  plusieurs centaines de kilomètres. Les rues ne sont pas vides, les gens circulent, les marchés sont remplis. Bref, la vie continue presque normalement. Presque normalement, car C’’est aussi l’inquiétude. l’issue et la durée des combats sont évidemment encore incertains, et donc sources de préoccupations. Surtout, l’état d’urgence a été décrété dans tout le pays, ce qui signifie que des perquisitions peuvent avoir lieu jour et nuit et en tous lieux. Le gouvernement a pris soin de le rappeler, dans un communiqué diffusé hier en fin de journée. Autre précision apportée par le gouvernement, les autorités sont dorénavant susceptibles de prendre toutes les mesures appropriées, pour assurer le contrôle de la presse, des radios et des télévisions. Les soldats français à  Bamako Désormais, les soldats français sont aussi positionnés en nombre dans la capitale malienne. Ils sont arrivés samedi à  l’aéroport. Ce sont des hommes qui appartiennent au groupement tactique interarmes, le fameux GTIA, comprenant des forces françaises justement prépositionnées en Afrique, notamment en Côte d’Ivoire et au Tchad. Un bon accueil leur a été réservé. Une partie de ces troupes va rester à  Bamako – environ 200 – et l’objectif sera d’assurer la sécurité des ressortissants français, mais de sécuriser également la ville elle-même. Une autre partie des troupes devrait rapidement aller se positionner au Nord, avec dans un premier temps comme mission, après avoir stoppé l’avancée des jihadistes, de stabiliser le front. Sanogo sort de son silence Le capitaine Amadou Haya Sanogo, président du Comité militaire de suivi des réformes des forces de défense et de sécurité du Mali, ex-chef de la junte qui a opéré le coup d’Etat du 22 mars 2012, s’est exprimé au micro de la Radio Télévision malienne, pour exprimer sa joie après l’intervention française, à  l’occasion d’une visite aux blessés à  l’hopital : « Nous nous félicitons d’avoir l’assistance française à  nos côtés aujourd’hui et qui a joué un rôle prépondérant, capital, dans le soutien aérien, et pour ces opérations aujourd’hui. à€ l’instant o๠je vous parle, je parle ravi, pour la simple raison que les dégâts – secret militaire oblige je ne parlerai pas de tout ça aujourd’hui à  la télévision -, mais je dirai quand même merci à  tous nos partenaires qui sont à  notre chevet aujourd’hui ».

Gao : dix nouvelles amputations prévues

Les islamistes qui contrôlent la ville de Gao, dans le nord-est du Mali, y ont amputé deux personnes vendredi et affirmé que huit autres allaient bientôt subir le même sort en application de la charia (loi islamique), a indiqué un chef islamiste, ce qu’ont confirmé des témoins. « En application de la charia, nous avons coupé la main de deux personnes vendredi. Huit autres personnes vont bientôt connaà®tre le même sort », a déclaré Moctar Barry, un des chefs du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) qui occupe Gao. « C’est la loi de Dieu et personne ne peut nous empêcher de l’appliquer », a-t-il ajouté. Deux habitants de Gao ont confirmé ces amputations. « J’ai vu l’un des deux amputés attaché, on lui a fait une piqûre avant l’amputation. Il a crié. Les deux amputés sont actuellement à  l’hôpital, gardés », a dit l’un d’eux. « Les islamistes ont affirmé que les amputations vont continuer. Ceux qui ont été amputés ont volé, alors que l’islam interdit le vol », a affirmé de son côté le second habitant. Abdou Sidibé, député de Gao, a estimé que ces nouvelles amputations étaient la conséquence du « laxisme de la communauté internationale ». « Il faut que la communauté internationale sache que ce sont les hésitations pour une intervention, ou non, dans le nord du Mali qui encouragent les islamistes à  montrer qu’ils sont chez eux et qu’ils n’ont peur de rien », a affirmé Abdou Sidibé. Ces amputations ont été commises au lendemain de l’adoption, jeudi, par le Conseil de sécurité de l’ONU d’une résolution autorisant le déploiement, par étapes et sous condition, d’une force internationale pour reconquérir le nord du Mali, entièrement occupé depuis six mois par les islamistes armés du Mujao, d’al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) et d’Ansar Dine (Défenseurs de l’islam). Experts militaires et responsables de l’ONU tablent sur une éventuelle intervention à  partir de septembre 2013. Le 29 juillet, des membres du groupe Ansar Dine avaient lapidé à  mort en public, à  Aguelhok (nord-est), un homme et une femme auxquels ils reprochaient d’avoir eu des enfants sans être mariés. Et depuis août, plusieurs amputations publiques ont été commises par les islamistes dans différentes localités du nord du pays.

Comment Gao a sauvé son musée des islamistes

Sauver le musée du Sahel des griffes des islamistes. Aldiouma Yattara n’a pensé qu’à  cela quand le Mujao a pris en mars dernier le contrôle de Gao, l’une des plus importantes villes du nord du Mali. « On sait bien qu’ils considèrent tout ce qui touche à  la culture comme subversif . Et pour moi, ce musée, C’’est ma vie », explique le directeur, de passage à  Metz hier dans le cadre du jumelage de sa ville avec celle de Thionville. Toute la population s’est donc mobilisée pour mettre à  l’abri les trésors que recèle cet équipement qui fait la part belle aux deux ethnies qui ont le plus marqué l’histoire locale de cette région : les Songhaà¯s et les Touaregs : « De nuit, discrètement, nous avons décroché la signalétique et sorti 150 des 1 250 plus belles pièces pour les cacher chez des gens qui sont les garants de la sauvegarde de ces cultures. Elles sont en lieu sûr. » Parmi elles notamment des statuettes d’artisans touareg ou des instruments de musique. Appel à  l’aide Résultat : aucun pillage ni aucune dégradation n’ont été constatés. Le Mujao a juste pris ses quartiers dans un bâtiment tout juste terminé et initialement destiné à  servir de nouvel écrin au musée. Le conservateur, lui, a été contraint à  l’exil : « En tant que gestionnaire de structure culturelle, ma vie était en danger. On a fermé la maison et on l’a confiée à  un gardien. Avec ma famille, nous sommes depuis sept mois à  Bamako. » Les deux-tiers des 70 000 habitants de Gao ont suivi le même chemin. Tant le quotidien est devenu irrespirable au Nord : « Les islamistes ont imposé la charia. à€ l’école, garçons et filles ont été séparés. Les femmes ne peuvent sortir que voilées. l’adultère est sévèrement puni. Dans la rue, il est interdit de fumer, de danser ou de parler à  une femme. Quand ces règles sont enfreintes, des châtiments allant jusqu’à  l’amputation de membres sont administrés. Des églises et des cafés ont été saccagés. Les banques pillées, les instruments de musique brûlés. Par ailleurs, tous les agents d’à‰tat ont disparu, ce qui provoque de graves dysfonctionnements sur le fonctionnement des hôpitaux, de l’électricité ou du réseau d’eau. Et beaucoup de jeunes ont été enrôlés contre de l’argent. » Un chaos qui le pousse à  lancer un appel à  l’aide deux jours après la mise en place par la junte d’un nouveau Premier ministre, Diango Sissoko, saluée par l’union Européenne : « Cette crise dépasse le cadre du Mali. Elle menace tous les pays frontaliers. C’’est à  la France d’aider son ancienne colonie. Soit en relançant les négociations avec les islamistes, soit en soutenant une intervention armée . Et le plus tôt sera le mieux parce qu’on souffre. »

A Gao, des malades du Sida meurent…

Au moment o๠l’on s’apprête à  célébrer la journée mondiale de lutte contre le Sida, le 1er décembre, et malgré les efforts pour approvisionner les malades du nord en anti-rétro viraux (ARV), des cas de décès ont été signalés à  Gao. Selon le docteur Mahamadou Traoré de l’unité de soin et d’Appui conseil « USAC » de l’hôpital de Gao, à  la date du 31 Mars, 155 malades du SIDA étaient sous traitement à  l’hôpital de Gao. A la fin du mois d’Aout, ils sont passés à  111 contre 108 en juillet avec trois nouveaux cas enregistrés. Sur les 155 malades sous ARV, le médecin signale 4 cas décès et 40 portés disparus. « Certains ont été repérés dans les pays voisins tels que le Burkina, le Niger mais aussi a l’intérieur du Mali ». Dans le souci de retrouver ces malades, la Cellule Sectorielle de Lutte contre le Sida a mis en place une cellule dans toutes les régions de Mopti, à  Koulikoro en passant par Ségou, Sikasso, Kayes et Koulikoro. La malnutrition, un facteur aggravant Au nord du Mali, les conditions de vie de population se dégradent de jour en jour et les malades du Sida déjà  fragiles sont exposés à  une malnutrition sévère. Hamadoun Traoré, technicien supérieur du développement social à  Gao : « Les malades sont en manque de compléments alimentaires, et de vitamines, ce qui aggarave leur santé ». Avant la crise, on leur donnait 56 sachets de lait par semaine à  raison de 8 sachets par jour. Mais, aujourd’hui tout est arrêté au profit de la prise en charge des enfants de de moins de 5 ans », déplore Hamadoun Traoré. Pillages Quant aux médicaments comme l’Efavirenz, préconisé dans le traitement de ces malades, ils sont en pénurie. «Â La fureur des groupes armés dès leur entrée en ville n’a épargné personne, aison pour laquelle de nombreux des agents de la santé ont abandonné leurs postes, au détriment des malades ».  La pharmacie de Gao était elle dotée d’ARV pour une période de 4 à  5 mois avant l‘invasion…», ajoute le Dr Traoré. Sans compter le manque de personnel adéquat pour faire face à  l’effectif pléthorique des malades qui s’accroit de jour en jour. Pour pallier à  cette situation, le Secrétaire Général du Haut Conseil National de lutte contre le Sida (HCNLS), a assuré, lors d’une conférence de presse, tenue le 28 novembre, que des dispositions seront prises pour continuer l’approvisionnement en ARV.

Mali: des dizaines de morts depuis vendredi dans les combats islamistes-touareg près de Gao

C’est un véritable carnage, il y a eu des dizaines de morts, a affirmé une source sécuritaire malienne, information confirmée par des témoins sur place et par les groupes armés qui se sont combattus, Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Les combats se sont concentrés dans la zone de Ménaka, ville située à  l’est de Gao, près de la frontière avec le Niger. Il faut une véritable enquête internationale pour savoir ce qui s’est passé à  Ménaka, a déclaré la source sécuritaire malienne, en affirmant que des corps étaient toujours visibles dans la ville. Bajan Ag Hamatou, député de la localité de Ménaka, a indiqué que des membres de sa tribu (touareg) qui défendaient la ville contre le Mujao, ont été tués, dont Alwabégat Ag Salakatou, président d’un conseil d’élus et de notables de la ville et six de ses compagnons. Selon le député, ces notables tués avaient l’étiquette MNLA, mais en réalité, ils étaient des patriotes locaux qui voulaient défendre leur ville contre les islamistes. Dans plusieurs communiqués diffusés depuis vendredi, le MNLA a donné un bilan global de 65 morts dans les rangs du Mujao et d’Al-QaIda au Maghreb islamique (Aqmi), venu en renfort, et de un mort et treize blessés dans les siens. De son côté, le porte-parole du Mujao Abu Walid Sahraoui a affirmé que son mouvement avait tué plus de cent éléments du MNLA et fait vingt prisonniers.

Mali : arrivée dans le Nord de « centaines » de djihadistes soudanais et sahraouis

Des « centaines » de djihadistes venus du Soudan et du Sahara occidental, sont arrivés ce week-end dans le nord du Mali occupé par des islamistes armés pour se battre à  leur côté dans la perspective de l’envoi dans la région d’une force armée étrangère, a appris l’AFP auprès de témoins. « Dans la région de Tombouctou (nord-ouest) et de Gao (nord-est), des centaines de djihadistes, essentiellement de nationalité soudanaise et d’origine sahraouie, sont venus en renfort pour faire face à  une attaque des forces maliennes et ses alliés », a confirmé une source sécuritaire malienne. Un habitant de Tombouctou a affirmé que « plus de 150 islamistes soudanais sont arrivés en 48 heures » dans la ville. « Ils sont armés et ont expliqué qu’ils sont venus pour aider leurs frères musulmans contre les mécréants ». Une autre source proche d’une ONG, a confirmé l’arrivée à  Tombouctou et sa région de Soudanais, mais aussi d’islamistes « d’autres nationalités ». Tombouctou est contrôlée par le groupe islamiste armé Ansar Dine (Défenseurs de l’islam) et Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI). « ILS VEULENT LA GUERRE ? ON VA FAIRE LA GUERRE » A Gao, « depuis vendredi, il y a de nouveaux islamistes qui viennent et se rendent à  la police islamique » du Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) qui contrôle la ville, a déclaré un témoin. Il a affirmé avoir vu dix véhicules pick-up remplis d’hommes armés venir à  la police islamique. Habib Ould Issouf, l’un des dirigeants du Mujao à  Gao, originaire du Niger, a confirmé l’arrivée de ces islamistes étrangers. « Ils veulent la guerre ? On va faire la guerre. C’est pourquoi nos frères viennent de partout. Ils viennent des camps de Tindouf en Algérie, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, de partout », a-t-il affirmé. L’arrivée de renforts aux islamistes dans le Nord, intervient deux jours après une réunion internationale de haut niveau à  Bamako qui a exprimé sa « solidarité » avec le Mali, lui demandant de redoubler d’efforts pour faciliter l’envoi d’une force armée ouest-africaine soutenue par l’ONU pour reconquérir cette région occupée depuis près de sept mois par des groupes armés emmenés par AQMI.

Saidou DIALLO, maire de Gao : « Il n’y a plus de place pour la négociation ! »

C’’est un homme débonnaire, enjoué qui a du fuir Gao, lorsque les rebelles du MNLA y sont entrés début avril. Elu local, mais aussi hôtelier, Saidou Diallo a du quitter Gao en catimini. De maison en maison, il organise son évacuation pour échapper aux assaillants. Traversant le fleuve et prenant des véhicules de secours, il arrive à  Bamako o๠il est réfugié depuis 6 mois. Membre trésorier de la Coalition pour le Mali, cet élu du nord estime qu’il n’y a plus de place pour négocier quoi que ce soit avec les groupes d’occupation. Il espère retourner un jour à  Gao, C’’est pourquoi, il soutient une intervention armée militaire des troupes maliennes avec l’appui des forces étrangères. Entretien Journaldumali.com : Quelle solution préconisez-vous pour le nord du Mali ? Saidou DIALLO : Il est grand temps que les Maliens tirent les leçons de tout ce qui leur arrive. Il n’y a plus d’hésitation à  avoir face à  l’occupation au nord. Le peuple malien du reste, doit accompagner son gouvernement. Vous savez, ce sont les hommes qui tergiversent, sinon les femmes de Gao à  Kidal en passant par Bourem n’ont plus peur, elles l’ont prouvé, sont sorties dans la rue. Elles sont prêtes pour la guerre. C’’est dommage, parce que les hommes aujourd’hui ont peur de la survie, des conséquences d’une intervention armée au nord. Journaldumali.com : Beaucoup d’élus du nord, à  ces assises qu’organisent la Coalition pour le Mali, parlent toujours de négocier avec les occupants ? Saidou DIALLO : Négocier quoi ? Soyons sérieux, en parlant de négociations, certains oublient nos morts, nos martyrs qui sont tombés sur le front. Ils oublient les 52 ans de développement amorcé dans ce pays et qui sont aujourd’hui disloqués par l‘occupation. Les gens souffrent au nord. Alors que voulez-vous que l’on négocie avec des gens qui disent la charia ou rien. Même les américains ne veulent pas du terrorisme et luttent contre cela. Aujourd’hui, tous les Maliens doivent prendre leur responsabilité. Lorsqu’on parle de milices d’autodéfense, moi je dis que ceux qui s’entraà®nent pour libérer le nord sont de vrais patriotes. Ils peuvent venir en aide à  l’armée malienne. Qui va souder notre armée divisée aujourd’hui ? Qui peut l’aider à  combattre les ennemis si ce n’est le peuple ? Dà®tes le moi ? Quant à  la société civile, elle a son rôle à  jouer. Journaldumali.com : Comment est la situation à  Gao aujourd’hui ? Quels échos en avez-vous ? Saidou DIALLO :: Moi je ne peux aller Gao. Je n’ai pas pu y retourner depuis que J’ai quitté la ville en début avril. Vous savez, je suis aussi hôtelier de profession et J’ai beaucoup collaboré avec les forces armées, les Ukrainiens etc… Lorsque les groupes armés sont arrivés, J’ai du fuir parce que ma vie était en danger. Pendant 7 jours, je me suis caché de maison en maison, traversé le fleuve avant de prendre la route du sud. Vous savez, J’aime Gao. Gao me manque. Je suis le premier magistrat de la commune de Gao et J’ai donné beaucoup à  Gao. Alors J’espère que l’intervention militaire ne tardera plus parce que je ne veux qu’une chose, C’’est retourner à  Gao ! Journaldumali.com : Pensez-vous en tant que membre de la Coalition pour le Mali, que vous serez entendus par les autorités de transition après ces assises ? Saidou DIALLO : Vous savez, après la dernière mission qu’on a faite dans le nord, à  Gao, Kidal et Tombouctou, on a établi un rapport de synthèse qui a été envoyé au gouvernement. Nous avons même invité les membres du gouvernement à  participer à  ces assises, C’’est resté sans suite. Seul un ministre a eu le courage de s’excuser. C’’est bien dommage qu’ils ne réagissent pas à  nos recommandations mais nous continuons le plaidoyer. La société civile prend des initiatives parce que les Maliens sont déçus par les politiques. Mais moi je lance un appel au peuple afin qu’il soutienne son gouvernement. C’’est la seule voie autorisée et crédible pour nous sortir de cette situation.

L’hôpital de Gao à nouveau fonctionnel

La situation sanitaire s’améliore peu à  peu dans la Cité des Askia. Six mois après l’invasion de Gao par les groupes indépendantistes du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) qui avaient complètement saccagé la structure hospitalière et après à  la reconquête de la ville par le groupe islamique du Mouvement pour l’unicité du jihad en Afrique de l’ouest (MUJAO), l’hôpital s’efforce de renouer avec un fonctionnement acceptable. Le service se passe presque normalement pour l’instant. Le président de la commission médicale, le Dr Moulaye Djitèye, et son personnel s’en félicitent. « La situation actuelle de l’hôpital n’est pas aussi mauvaise. Le début a été difficile pour nous. Mais aujourd’hui tous les services fonctionnent à  part celui de l’ORL à  cause de l’absence du responsable de ce service qui se trouve actuellement à  Bamako. En ce qui concerne le reste du personnel, il n’y a pas de problème majeur. Mieux, nous fonctionnons avec un surplus d’agents. Les besoins de l’hôpital en terme de praticiens sont estimés à  130 agents. Nous sommes 138 aujourd’hui. Et le Croissant rouge, l’Ong qatari, promet d’en recruter d’autres. C’’est dire que nous sommes presque ici dans l’humanitaire », analyse le Dr Moulaye Djitèye. Appui des ONG En effet, l’appui de l’Ong qatari à  l’hôpital de Gao est aussi important que multiforme. Ces actions et autres appuis portent essentiellement sur l’assistance financière et aussi sur l’approvisionnement de l’établissement en produits médicaux. l’Ong assure le salaire du personnel aussi bien des fonctionnaires restés sur place que celui des agents qu’elle recrute pour l’établissement. l’Etat n’est pas demeuré en reste. A travers l’Usine malienne des produits pharmaceutiques (UMPP), la structure hospitalière a reçu environ 6 millions de Fcfa de médicaments. Cette assistance a considérablement fait baisser le coût des ordonnances puisque les produits sont cédés à  moitié prix. De passage, les responsables de Ginna Dogon ont apporté une contribution à  l’hôpital. 100.000 Fcfa ont ainsi été remis au président de la commission médicale par le premier responsable de Ginna Dogon, Mamadou Togo. Une amélioration sensible ne signifie pas pour autant que tout va pour le mieux à  l’hôpital de Gao dont le système d’évacuation et de référence est gravement grippé. Faute de moyens de transport (une seule ambulance pour toute la ville), de nombreux cas de décès de femmes en couches sont enregistrés. Sans compter la persistance de certaines affections comme le paludisme et les maladies respiratoires. Quant aux forces d’occupation, elles se contentent de sécuriser l’établissement. « Notre rôle, C’’est de protéger l’hôpital d’une éventuelle agression du MNLA qui rode toujours dans les parages », souligne Sidi Mohamed, le responsable du MUJAO chargé du volet santé. Cette protection est bien accueillie par les responsables de l’hôpital et, surtout, par les malades qui gardent un très mauvais souvenir de l’irruption des éléments du MNLA dans l’établissement. Ceux-ci ont tous emporté obligeant même des malades à  céder les matelas sur lesquels ils étaient couchés. Un cauchemar gravé au fer rouge dans les mémoires. « C’’est le jour le plus dur de mon existence. Jamais je ne l’oublierai », confirme ce septuagénaire, les yeux embués de larmes.

Nord Mali : entre le couteau et la pioche, la barbarie n’a plus de limites

Quand s’arrêtera le pillage de la mémoire historique et religieuse du Mali ? Après avoir coupé des mains, des pieds, et mutilé sur la place publique un présumé voleur ce samedi à  Tombouctou, « les islamistes ont détruit samedi le mausolée de Cheik El Kébir, à  330 kilomètres au nord de Gao. Ils sont arrivés sur les lieux à  douze. Avec des marteaux, des pioches, ils ont démoli le mausolée », a affirmé à  l’AFP un élu de la région de Gao qui n’a pas souhaité être cité. «Â C’’est un crime! », n’a pu que déclarer un notable de Gao effondré par tant d’obscurantisme. Du reste, cette fois, ce sont les hommes du Mujao ( Mouvement pour l’Unicité et le Djihad en Afrique de l’Ouest) qui ont commis le crime, non sans s’en être vantés auprès des habitants. Pire, ils promettent de détruire un autre mausolée. Qui peut les arrêter ? Le mausolée de Cheik El Kébir est lui très important pour la communauté des Kounta, considérés comme la communauté maraboutique des arabes. On les rencontre notamment au Mali, en Algérie, en Mauritanie et au Niger. Urgence CEDEAO Ces derniers temps, les exactions se multiplient chaque jour et les ressortissants du nord ne savent plus à  quel saint se vouer en attendant la riposte de l’armée malienne. l’entrée du Mujao à  Douentza et la bavure de l’armée malienne à  Diabali, o๠seize prédicateurs de la confrérie Dawa, ont trouvé la mort injustement apparaissent comme des signes pour certains d’une offensive imminente ? Qui attaquera le premier ? Les esprits eux sont échauffés. Les militaires piaffent d’impatience et les islamistes repoussent toujours les limites, alors que la psychose gagne certains à  Bamako, qui estiment devoir envisager de quitter la capitale malienne en cas d’attaque. Du reste, si la prudence s’impose en ces temps troubles, tout est désormais entre les mains des autorités maliennes. Au moment, o๠se tient à  Abidjan, la réunion des ministres Affaires étrangères de la CEDEAO destinés à  examiner les modalités techniques de la requête du Président par intérim Dioncounda Traoré, l’espoir est grand d’une évolution de la situation au nord, et au profit des populations martyrisées. Espérons que de cette réunion, déjà  précédée par de nombreux autres conclaves et rencontres des chefs d’Etat majors de la CEDEAO, il sortira quelque chose de substantiel et de décisif pour le Mali

Horreur à Gao : 5 hommes amputés d’une main et du pied par le MUJAO.

l’horreur a une nouvelle fois eu lieu à  Gao, la cité des Askia. Ce lundi, aux environs de 13h, cinq personnes ont été punies par le MUJAO pour avoir prétendument braqué un car de la compagnie Ringo Transports. Selon des témoins sur place, les islamistes du Mujao ont d’abord amputé de la main et du pied, quatre présumés braqueurs, avant d’appliquer la même sentence au 5è homme sur la place publique. « Lorsque les gens du Mujao ont amené cet homme à  la place publique de Gao, nous leur avons demandé ce qu’ils reprochaient à  ce jeune d’une trentaine d’années. Les mêmes gens du Mujao nous ont fait savoir que cet homme et quatre autres personnes avaient volé », ont indiqué les témoins de la scène. « Nous avons décidé d’amener le 5e sur la place publique de Gao afin que tout le monde le voit »», ont répliqué les membres du Mujao, qui avaient déjà  coupé la main d’un présumé voleur à  Ansongo au début du mois d’Août. Promettant de récidiver, les hommes du Mujao n’ont eu aucune pitié pour ceux à  qui ils reprochent d’avoir voulu braquer un car de voyageurs en partance pour Niamey. Charia pure et dure Installés depuis plus de cinq mois dans le nord du Mali, avec d’autres groupes comme Ansar Dine et Aqmi, les islamistes du Mujao, prétendent appliquer la charia pour donner l’exemple et ne comptent pas s’en arrêter là . «Â Nous avons appliqué la charia à  quatre personnes (lundi). Dans les prochains jours, nous allons continuer à  appliquer la charia aux voleurs », a indiqué un responsable du Mouvement pour l’unicité et le Djihad en Afrique de l’Ouest. A Gao, l’indignation est palpable et la population est choquée : «Â C’est terrible ! Je ne peux que condamner, je ne peux que pleurer, la communauté internationale nous abandonne ! » a déclaré Amadou Sidibé un député de la ville, selon l’agence Xinhua.

GAO, KO debout!

En mars, les Touaregs s’installaient à  Gao avant d’en être chassés, trois mois plus tard, par les islamistes. Depuis, rares sont les journalistes qui ont pu s’y rendre. Reportage dans une cité à  moitié vidée de ses habitants, o๠les « barbus » font régner la loi. Gao n’est plus très loin. Le drapeau noir des salafistes flotte sur le barrage dressé au bord de la route. Le jeune qui nous arrête, mon chauffeur et moi, n’a pas plus de 14 ans. Il s’énerve en entendant la musique que crachote le vieil autoradio de notre véhicule. « C’est quoi, ça ? hurle-t-il en arabe. – Bob Marley. – Nous sommes en terre d’Islam et vous écoutez Bob Marley ? ! Nous sommes des djihadistes, nous ! Descendez de la voiture, nous allons régler ça avec la charia. » Un chapelet dans une main, un kalachnikov dans l’autre, il me rappelle ces enfants-soldats croisés vingt ans plus tôt en Sierra Leone… Les enfants sont souvent plus féroces que les adultes. Nous nous empressons de l’assurer de notre fidélité à  l’islam, avant d’être autorisés à  reprendre la route. Nouvelles recrues Quelques kilomètres plus loin, à  l’entrée de la ville, se dresse un nouveau barrage, tenu cette fois par un Algérien au teint clair – si clair que je le prends d’abord pour un Français. Il s’amuse de ma méprise. C’est une nouvelle recrue. Venus d’Algérie ou d’ailleurs, tous se retrouvent au commissariat de police, rebaptisé siège de la « police islamique » : Abdou est ivoirien ; Amadou, nigérien ; Abdoul, somalien ; El Hadj, sénégalais ; Omer, béninois ; Aly, guinéen ; Babo, gambien… Il y a là  toute l’internationale djihadiste ! Lunettes noires sur le nez, le bas du visage mangé par une barbe abondante, un Nigérian explique qu’il est un membre de la secte islamiste Boko Haram, responsable de nombreux attentats dans le nord de son pays. Il parle du Mali comme de la « terre promise », fustige l’Occident et les « mécréants », et jure qu’il est « prêt à  mourir, si c’est la volonté de Dieu ». Tous se pressent devant un homme de haute taille, Alioune. Originaire de Gao, c’est lui qui dirige la police islamique. Je n’ose pas lui rappeler que nous nous étions rencontrés il y a une dizaine d’années, quand il était encore un simple commerçant. Un talkie-walkie à  la main, il pose devant un véhicule qui appartenait autrefois à  la police malienne et qu’il a récupéré quand la ville est tombée entre les mains des islamistes, à  la fin du mois de mars. Alioune m’assure que l’on est les bienvenus « chez les musulmans » et explique qu’il tient à  ce que la sécurité règne dans sa ville. Oussama Les traces de la dernière bataille qui a opposé, fin juin, le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et les djihadistes sont encore visibles. Les combats ont eu lieu près d’un bras du fleuve Niger, non loin du quartier général des rebelles touaregs. Les bâtiments qu’ils occupaient ont été criblés de balles. On m’explique que c’est Mokhtar Belmokhtar, l’un des principaux émirs d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi), qui a dirigé l’assaut contre les Touaregs. Depuis plusieurs semaines, il a pris ses quartiers dans la cité des Askia. Il s’y est installé avec son fils, prénommé Oussama, en hommage au défunt leader d’Al-Qaà¯da. La rue qui jouxte le commissariat accueille un marché bien achalandé : on y trouve, à  des prix raisonnables, des turbans, des chaussures, des tapis, des légumes, des oeufs… à€ quelques mètres de là  stationne un gros camion, immatriculé en Algérie et duquel sont déchargés (et vendus sur place) des épices, des fruits et divers produits alimentaires tout droit venus d’Algérie. En revanche, il n’y a plus de banque. Celles qui existaient avant la guerre ont été dévalisées, et l’argent devient de plus en plus rare. Pour les gens restés ici, pas d’autre moyen que de se faire envoyer des espèces par des parents installés dans le sud du Mali. Le procédé est souvent artisanal : on peut déposer à  Bamako, au siège d’une compagnie de transport qui fait la liaison avec le Nord, une somme d’argent en espèces qui sera reversée, moyennant une commission, à  son destinataire. Dans la ville, difficile d’étancher ma soif avec autre chose que de l’eau minérale. Tous les bars et les hôtels ont fermé. Même les Ghanéens, qui, au quartier 4, faisaient un tord-boyaux connu sous le nom de « toukoutou » ont décampé. Finalement, moyennant 2 500 F CFA (3,80 euros), je parviens à  mettre la main sur une canette de bière, importée clandestinement du Niger. Le soir, une relative fraà®cheur enveloppe Gao. Avant la guerre, 70 000 personnes vivaient ici. Depuis, près de la moitié des habitants ont fui. Personne pourtant ne regrette vraiment les combattants du MNLA, si souvent accusés de vols et de viols. Selon les organisations de défense des droits de l’homme, d’autres mouvements armés se sont rendus coupables des mêmes crimes, mais ce sont les Touaregs qui ont laissé les plus mauvais souvenirs. Voilée Même l’entrée de l’hôpital est gardée par des hommes armés. Devant moi, ils en interdisent l’entrée à  une femme qui se présente non voilée et l’obligent à  se couvrir la tête de son pagne. Ce matin-là , c’est l’heure de la pesée au service de pédiatrie. Le personnel soignant resté dans l’établissement est, pour l’essentiel, originaire de la région. Les enfants malnutris sont nombreux – 73 cas recensés en quelques heures grâce notamment au personnel local de l’ONG Action contre la faim (ACF) demeuré sur place. Ce 17 juillet, tout Gao commente l’annonce de la libération de trois Occidentaux (deux Espagnols et une Italienne) enlevés il y a neuf mois dans un camp du Front Polisario à  Rabouni, en territoire algérien. Le rapt avait été revendiqué par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), une branche dissidente d’Aqmi. Deux de ses chefs sont désormais installés dans la ville : Abdoul Hakim et Walid Abu Sahraoui. Le premier, le visage à  moitié dissimulé par une barbe noire, est l’émir de Gao. Il circule dans le véhicule du consul d’Algérie, enlevé avec plusieurs de ses collaborateurs en avril. Le second est le porte-parole du Mujao. Ils font, expliquent-ils, des allers-retours entre Gao et les camps du Polisario, et ce sont des Sahraouis qui composent le noyau dur du Mujao. Abdoul Hakim et Walid Abu Sahraoui ont tous deux une trentaine d’années et ne ressemblent pas à  des « fous de Dieu ». Ce dernier, pourtant, affirme être lié à  l’enlèvement des Occidentaux, en octobre, et dit avoir fait partie de la délégation à  laquelle une rançon de 15 millions d’euros aurait été versée en échange des otages. « En plus, ajoute-t-il fièrement, nous avons obtenu la libération d’un combattant du Mujao emprisonné en Mauritanie. » Poreux En théorie, le Mujao contrôle Gao, Aqmi règne sur Tombouctou et Kidal est entre les mains d’Ansar Eddine. Mais, sur le terrain, les groupes islamistes sont très poreux et les combattants circulent facilement de l’un à  l’autre. Un notable de la ville raconte qu’il a assisté à  une réunion à  laquelle participaient des représentants de groupes armés et un Belmokhtar « calme et modeste ». « Il a bien dit qu’il n’était pas là  pour nous imposer quoi que ce soit, mais pour composer. » à€ Gao, les écoles sont fermées. Il n’y a plus de représentants de l’administration officielle et c’est la police islamique qui délivre les laissez-passer (rédigés en arabe) nécessaires pour circuler dans la région. à€ lire aussi : « Aux armes les citoyens ! » Baba Ahmed, à  Bamako, raconte comment des centaines de jeunes maliens ont rejoint des milices qui veulent reconquérir le Nord. La charia, en revanche, n’est pas appliquée de manière aussi stricte qu’à  Tombouctou. « Les islamistes savent qu’il ne faut pas nous pousser à  bout, commente Douglas, un jeune du quartier 3. Ils en tiennent compte. » Comme beaucoup, il dit admi­rer ces hommes qui se sont pour l’instant montrés respectueux de la ville et de ses habitants. N’ont-ils pas, argumente mon interlocuteur, financé le nettoyage des caniveaux de la ville, alors que cela n’avait pas été fait depuis quinze ans ? Ici, chaque quartier attend son tour pour être alimenté en eau et en électricité, et, encore une fois, ce sont les islamistes qui fournissent le gazole qui fait tourner les groupes électrogènes, tout comme ce sont eux qui assurent la sécurité des transports au départ et à  destination de Gao. Une seule station d’essence est encore ouverte, et, après quelques hésitations, le pompiste avoue que le carburant vient d’Algérie. Plus loin, sur un terrain de foot improvisé, des gamins courent après un ballon. Les joueurs de la première équipe se sont surnommés « les envahisseurs ». Les seconds se font appeler « les défenseurs de la République ». Deux buts à  zéro en faveur des « envahisseurs »… Le match est terminé.

Gao entre fronde et colère

Depuis que les régions du nord du Mali sont sous le contrôle des groupes armés islamistes, les populations locales subissent un violent prosélytisme religieux. Fort du soutien des nouvelles recrues embrigadées – y compris des enfants – les occupants font feu de tout bois pour imposer aux populations la loi islamique. On se rappelle des scènes inhumaines de coups de fouet à  Tombouctou et, tout dernièrement, de la lapidation sauvage d’ un couple non marié à  Aguel’hoc. Sans oublier la démolition des mausolées de Tombouctou. «Vous laissez le jeune homme ou vous allez nous coupez tous la main!» Dopés par leur idéologie extrémiste, les islamistes ne comptent pas s’arrêter là . Ces hommes sans foi ni loi se sont une fois de plus illustrés la semaine dernière à  Gao. Le Mouvement pour l’unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest a voulu couper la main d’un présumé voleur. l’exécution devait avoir lieu le dimanche 5 août. Alertés par cette sentence, la colère a gagné les habitants de Gao. Les jeunes ont investi la place de l’Indépendance o๠devait être exécuté le jugement. « Vous laissez le jeune homme ou vous allez nous coupez tous la main ! », ont-ils menacé. Devant la détermination des jeunes, les islamistes ont été contraints de se raviser. la révolte continue Cette mobilisation fait suite à  d’autres, qui visaient à  s’opposer à  l’imposition de la charia. Pour rappel, des jeunes, des femmes étaient descendus dans rue à  Gao en début mai pour protester contre l’application de la charia. Ce 14 mai, ils ont arraché les drapeaux d’Ansar Dine et du MNLA et hissé à  la place le drapeau national malien. « Les femmes, les enfants, les jeunes… tout le monde était dehors et demandait le départ de groupes armés. Nous n’avons plus peur. Trop, c’est trop », avait alors affirmé Abdoulaye Diré, animateur d’une radio locale à  l’AFP. Joint par Boubacar Touré dans le journal de 13h00 de l’ORTM, un jeune de Gao n’a pas manqué d’exprimer son ras-le-bol aux autorités de Bamako qu’il accuse de les abandonner à  leur triste sort. De son côté, le gouvernement malien a condamné « énergiquement » lundi dans un communiqué l’agression de l’animateur de radio, qui avait averti de la sentence, ainsi que « la tentative d’amputation de la main d’un prétendu voleur par des groupes extrémistes armés qui occupent illégalement la ville ».

Mali : un animateur de radio, battu par les islamistes, hospitalisé à Gao

BAMAKO — Un animateur de radio a été hospitalisé à  Gao après avoir été battu par les islamistes qui contrôlent cette ville du nord du Mali, lui reprochant d’avoir relaté une manifestation contre l’amputation de la main d’un voleur, a-t-on appris lundi de sources hospitalières. « L’animateur Abdoul Malick Maà¯ga, tabassé dimanche soi par les islamistes, est toujours hospitalisé. Il a repris conscience mais il ressent toujours d’intenses douleurs », a déclaré à  l’AFP un médecin à  Gao qui s’est exprimé sous couvert de l’anonymat. « Je l’ai vu ce (lundi) matin. Il a des écorchures à  l’oeil. Il m’a expliqué que les islamistes sont venus l’arrêter au moment o๠sa radio commentait le refus de la population d’accepter l’amputation d’une main d’un voleur », a ajouté la même source. L’animateur, employé dans une radio privée de Gao, a été admis dans un hôpital public à  Gao après son passage à  tabac. Il a expliqué avoir été « battu à  coups de crosse par les islamistes qui lui reprochent de les critiquer », a déclaré un autre médecin de la ville. Des centaines de personnes ont manifesté dimanche soir à  Gao pour protester contre son interpellation et exiger sa libération. Les manifestants ont mis le feu à  un véhicule d’un responsable du Mouvement pour l’unicité du jihad en Afrique de l’ouest (Mujao) qui contrôle la ville, avant d’être dispersés par les islamistes qui ont tiré des coups de feu en l’air. Le Mujao avait annoncé samedi soir dans un communiqué sur des radios privées de Gao qu’il couperait dimanche la main d’un voleur en application de la charia. Une application rigoriste de la charia Selon les recoupements de l’AFP, l’homme dont la main devait être coupée est une jeune recrue du Mujao qui avait volé des armes pour les revendre. Ce châtiment est une application rigoriste de la charia dans certains pays musulmans, notamment l’Arabie saoudite. C’est la première tentative de la part les islamistes qui occupent le nord du Mali de couper une main dans cette région o๠des couples illégitimes, des buveurs d’alcool, des fumeurs, ont été fouettés en public dans plusieurs villes.Le 29 juillet à  Aguelhok, localité du nord-est du Mali, ils ont lapidé à  mort un couple non marié.

Gao : le cholera est sous contrôle

34 cas, 2 décès, c’est pour l’heure le bilan de l’épidémie de choléra dans l’aire de santé de Wabaria à  une dizaine de Kilomètre de la ville Gao. Cette information diffusée la semaine dernière a provoqué une vague d’inquiétude quand on sait la situation patriculière que vivent les populations de cette zone. C’est donc pour donenr plus de précisions et surtout rassurer l’opinion que le DIrectuer National de la Santé a donné un point de presse. Sans eau potable, les familles boivent l’eau du fleuve Le cholera est une toxi-infection digestive aigué due à  l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés par les bacilles du vibrio cholérae. Les bacilles décrètent dans l’intestin la toxine cholérique, qui provoque la perte d’eau et d’électrolytes (jusqu’à  15- 20 litres par jour). Les fortes concentrations de la population, associées à  une hygiène du milieu défectueuse, favorisent l’apparition et le développement des épidémies de choléra. La maladie se contracte en consommant de l’eau ou des aliments contaminés. C’’est le cas de Wabaria situé à  10 km de la ville de Gao o๠les populations en manque d’eau potable se sont rabattues sur l’eau du fleuve. Le représentant de la société malienne de la gestion de l’eau potable (Somagep) explique que la situation insécurité à  Gao empêche tout approvisionnement de la population en eau potable. Les deux pompes à  wabaria sont tombées en panne. Selon Mamadou Namory Traoré, à  la date du 5 juillet, 34 cas suspects dont 2 décès ont été enregistrés soit un taux de létalité de 5,88%. « Des prélèvements de selles examinés au laboratoire national de référence (INRSP) se sont révélés positifs au vibrio cholerae 01, sérotype Ogawa, le 04 /07/2012, d’o๠la déclaration de l’épidémie par les autorités nationales » explique t-il. La situation est sous contrôle Le représentant de l’OMS a quant à  lui avancé les chiffres sur la sous-région ouest africaine. Il a signalé que plus de 2000 cas de l’épidémie ont été enregistrés au Niger l’année dernière. Face à  l’urgence, Massambou Sacko, représentant l’OMS au Mali, a invité les acteurs à  vite agir pour arrêter le cholera. Et cela à  travers la sensibilisation de la population sur les bonnes pratiques. En en croire le directeur national de la santé, la riposte contre cette maladie a été rapide depuis l’éclatement de l’épidémie, car dit-il, les désinfectants ont même été envoyés à  travers le couloir humanitaire dans les régions du nord. Grace aux efforts des agents de santé, la maladie a été rapidement circoncise. A Wabaria un lazaret a été mis en place pour une meilleure prise en charge des cas. On peut noter également la mobilisation d’une vingtaine d’agents de santé pour appuyer les activités de lutte dans les localités touchées, le renforcement des stocks de médicaments et désinfectants au niveau régional. « Nous avons distribué des comprimés aquatabs pour désinfecter l’eau des domiciles. Le lundi dernier nous avons envoyé les médicaments et les produits désinfectants à  Gao. Et puis les traitements des puits des villages de l’aire de santé de Wabaria ont été faits par les référents dans la localité » a conclu le directeur national qui appelle à  plus de vigilance et au respect des bonnes pratiques d’hygiène pour éviter de nouveaux cas.

Alerte choléra au nord du Mali

Deux personnes sont mortes du choléra sur 28 malades recensés en deux jours à  Gao, dans le nord du Mali contrôlé depuis plus de trois mois par des groupes armés dominés par des islamistes, a appris l’AFP mercredi de sources concordantes. Les premiers cas de choléra ont été recensés mercredi « à  Wabaria, dans la commune de Gounzouray (périphérie sud-ouest de Gao) », sur le fleuve Niger, a affirmé Ibrahima Maà¯ga, un responsable de la santé à  l’hôpital de Gao, joint depuis Bamako.  » 27 cas recensés à  Gao  » Toujours d’après l’agence France Presse, 27 cas ont été recensés par les médecins de l’hopital de Gao, qui ont affirmé que les malades étaient pris en charge avec l’aide d’organisations humanitaires présentes dans la ville. La présence du choléra à  Gao a été confirmée par Almahdi Cissé, président de l’ONG Cri de coeur pour le Nord, qui intervient au plan humanitaire dans cette région sous contrôle de groupes armés, essentiellement des islamistes. « Nous avons envoyé quelqu’un à  Wabaria aujourd’hui pour voir les cas de choléra » et évaluer les besoins, a-t-il indiqué. Selon Yacouba Ag Namoye, un jeune de Gao, les islamistes du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), maà®tres de la ville, ont exhorté les populations à  ne pas utiliser l’eau du fleuve pour éviter une propagation du choléra. « Eviter l’eau du fleuve » « Le Mujao a passé un communiqué à  la radio pour inviter les gens à  ne pas boire l’eau du fleuve et à  ne pas se laver avec », les islamistes « ont aussi placé des gens au niveau des berges (du fleuve) pour empêcher les enfants de se baigner dans l’eau et de la boire », a expliqué cet habitant. Ces informations accroissent l’inquiétude des humanitaires, qui expriment régulièrement leurs préoccupations pour les populations des trois régions administratives formant le Nord sous contrôle des groupes armés: Kidal (extrême nord-est), Gao (nord-est) et Tombouctou (nord-ouest).

Mali : une nouvelle donne régionale après l’échec de la rébellion touarègue du MNLA

Né fin 2011, le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) était pourtant considéré comme le grand bénéficiaire du coup d’Etat militaire du 22 mars contre le régime d’Amadou Toumani Touré. Il se présentait lui-même comme un « rempart » contre Al-Qaà¯da au Maghreb (Aqmi), cherchant à  s’attirer les sympathies d’un Occident inquiet face à  la menace terroriste. Comment ce mouvement d’enfants du pays, héritiers d’une longue tradition de luttes indépendantistes, a-t-il pu être chassé de ses terres en quelques mois, jusqu’à  la déroute cinglante de jeudi avec la chute de son quartier général de Gao Le chercheur Pierre Boilley, directeur du Centre d’études des mondes africains (Cémaf) à  Paris, avance plusieurs explications, dont « l’existence de courants antagonistes au sein du MNLA » et l’incapacité des touareg à  fédérer « l’ensemble des populations du nord, notamment les arabes et les songha௠». « La crise en Libye, qui a fourni hommes et armes aux factions armées du Nord-Mali (MNLA comme islamistes), a précipité le déclenchement de la rébellion sans que le projet du MNLA pour un Etat indépendant au Nord soit très abouti », ajoute-t-il. Pour l’islamologue Mathieu Guidère, les combattants du MNLA « se sont démobilisés après la prise des grandes villes » alors que les islamistes locaux d’Ansar Dine, commandés par le charismatique leader touareg Iyad Ag Ghaly, « ont labouré le terrain, restauré l’ordre dans les villes, rassuré les commerçants ». Et Ansar Dine, relèvent les chercheurs, a continué « à  revevoir un soutien logistique et financier », notamment de personnalités en Arabie Saoudite et en Algérie, alors que le MNLA s’isolait par sa déclaration unilatérale d’indépendance de l’Azawad. « Les islamistes du Nord-Mali ont reconnu Iyad Ag Ghaly comme le maà®tre du territoire » La situation est aujourd’hui « plus claire au nord qu’au sud du Mali. Le Nord est clairement contrôlé par des islamistes, avec un groupe dominant qui est Ansar Dine », affirme Mathieu Guidère. « Avec Aqmi et Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest, groupe dissident d’Aqmi), ils se sont mis d’accord il y a deux mois sur une plateforme commune, pour l’instauration d’un Etat islamique au Nord-Mali », dit-il. L’islamologue explique que les liens hierarchiques entre eux sont très codifiés: « les islamistes du Nord-Mali ont reconnu Iyad Ag Ghaly comme le maà®tre du territoire. Ce qui signifie que les responsables d’Aqmi comme Mokhtar Belmokhtar ou Abou Zeid ont fait allégeance à  Ghaly ». Pour le spécialiste des mouvements islamistes Dominique Thomas, de l’Ecole pratique des hautes études en sciences sociales (EHESS), « Aqmi a effectivement trouvé un sanctuaire dans la zone controlée par Ansar Dine ». Mais il souligne que les membres d’Aqmi « sont eux-mêmes implantés depuis des années, ont noué des liens avec les habitants à  travers leurs trafics et des mariages ». Nouvelle donne Face à  cette « nouvelle donne », la communauté internationale est hésitante. Réunis vendredi à  Yamoussoukro, les dirigeants d’Afrique de l’Ouest ont à  nouveau exhorté le conseil de sécurité de l’ONU à  autoriser l’envoi d’une force au Mali. Mais ils ont aussi réitéré leur préférence pour la négociation. Les Etats-Unis, qui emboitent généralement le pas à  la France sur ce dossier, ont aussitôt mis en garde contre une « entreprise très lourde ». A Paris, on attend des Etats africains qu’ils définissent clairement le cadre et les objectifs d’une telle intervention. Les experts relèvent aussi les divisions régionales, l’Algérie étant tradionnellement très hostile à  toute intervention, contrairement au Nigeria ou à  la Côte d’Ivoire, et jugent qu’une intervention militaire est très risquée. Elle serait vécue au Nord « comme une occupation par des troupes étrangères » et au Sud comme « une sorte de mise sous tutelle », relève Mathieu Guidère. « Si Ansar Dine est vaincu, les islamistes vont rejoindre Aqmi. Cela ne fera que gonfler les rangs d’Aqmi de façon terrifiante », estime-t-il. Reste aussi « une inconnue », pour Pierre Boilley: « la capacité ou pas du MNLA de préparer une contre-offensive ».

Retour du calme à Gao, les islamistes font la police

Les hommes du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) ont mené des patrouilles toute la nuit de mercredi à  jeudi pour sécuriser la ville de Gao dont ils ont pris le contrôle après plusieurs heures de combats. Ces affrontements qui les ont opposés aux rebelles touareg du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) ont causé la mort d’une vingtaine de personnes, essentiellement des combattants touareg. Au cours de leur opération nocturne, ils ont procédé à  des arrestations, notamment, celles de civils armés. La débandade du MNLA C’’est un sérieux revers que vient de subir le MNLA. En perdant leur quartier général pour tout le nord du Mali installé dans le palais du gouverneur de Gao, les rebelles perdent une part importante de leur assise dans le nord, déjà  fragilisée par les islamistes qui contrôlent Tombouctou depuis le mois d’avril. Ces derniers ont également pris le camp militaire qu’ils contrôlaient près de l’aéroport. La tension entre les alliés d’hier est née dès le lendemain de la prise des trois régions du Nord, fin mars-début avril 2012. Le MNLA qui réclame l’indépendance de l’ « Azawad »(vaste zone couvrant les 2/3 du territoire malien) s’est opposé à  la volonté des islamistes d’y imposer la loi islamique. Très vite, les touareg perdent la ville symbolique de Tombouctou, o๠Ançar Dine fait régner la charia. Les autres mouvements présents dans la région ont également eu des frictions avec le MNLA. Ce sont les manifestations du 26 juin dernier réprimées dans le sang par des hommes présumés du MLNA qui ont déclenché les affrontements d’hier. Des jeunes étaient sortis massivement protester contre l’assassinat la veille d’un élu local. Les islamistes leur auraient demandé de rentrer chez eux et de les « laisser retrouver les coupables ». Et ils sont allés encore plus loin, en repoussant hors de la ville les « indépendantistes ». Possible contre-offensive du MNLA ? Des habitants de Gao ont confirmé que le calme régnait à  présent dans la ville. Mais en ce qui concerne les forces en présence, les informations restent à  confirmer. Si dans les rues de Gao, ce sont les hommes du MUJAO qui sont visibles, Moussa Salem, un combattant du MNLA a affirmé à  l’AFP qu’il était faux de dire que le camp militaire proche de l’aéroport était entièrement hors de leur contrôle. « Nous avons toujours le contrôle d’une partie du camp », a-t-il dit, n’excluant pas une contre-offensive du MNLA. C’’est surtout cette éventualité qui inquiète les habitants de la ville. Au vu de l’arsenal déployé ce mercredi lors des combats, de nouveaux affrontements feraient de nombreuses victimes, même parmi les civils auxquels se sont mêlés les hommes du MNLA en fuite. Du côté du MUJAO, on se montre rassurant. Un porte-parole du Mouvement, Abu Wali Sahraoui, a déclaré à  l’AFP que « tout est sous notre domination ». Selon lui, « le MNLA a complètement quitté Gao » et « nous les poursuivrons partout jusqu’à  la défaite finale de ce mouvement ».

Gao : le QG du MNLA aux mains des islamistes

Les habitants de la ville de Gao (nord-est du Mali) ont passé la journée terrés chez eux. Pour cause, les combats qui ont fait rage pendant plusieurs heures entre les hommes du MNLA et les islamistes. Selon l’AFP, ceux-ci ont fini par prendre le contrôle du quartier général des rebelles touareg sis au gouvernorat de la ville. Des témoins ont affirmé qu’il y a plusieurs morts dans les rangs des rebelles ainsi que des prisonniers. « Laissez nous chasser le MNLA Ce sont les hommes du Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) qui ont mené l’attaque de ce mercredi. Ils avaient dans un premier temps demandé à  la population qui s’apprêtait à  nouveau à  manifester suite à  l’assassinat d’un élu le lundi dernier, de ne pas sortir de chez elle. « Ils nous on dit de les laisser arrêter les coupables du meurtre et chasser le MNLA » rapporte un jeune membre du Collectif « Nous Pas Bouger » joint par téléphone à  Gao. Des tirs à  l’arme lourde ont ensuite été entendus une bonne partie de la journée. Il y a quelques heures maintenant, les islamistes « sont entrés à  l’intérieur du gouvernorat et les combattants du Mouvement national de libération de l’Azawad ont fui, d’autres ont été tués, d’autres arrêtés », selon le récit fait à  l’AFP par le propriétaire de la station-service qui jouxte le gouvernorat. Des témoins ont affirmé qu’après avoir pris QG du MNLA, les « moudjahidines » se sont dirigés vers un camp militaire tenu par le MNLA situé près de l’aéroport de Gao. Gao sous la coupe des islamistes « Le Mujao contrôle actuellement le terrain » affirme un témoin selon qui la tension est encore très vive dans la ville. « Les gens sont terrés chez eux. Même pendant les combats entre le MNLA et l’armée malienne en mars, on n’avait pas vu ça » ajoute-t-il. Si la prise de la ville de Gao se confirme, ce sera la deuxième ville a échappé au MNLA après Tombouctou qui est sous contrôle d’Ançar Dine et ses alliés depuis le mois d’avril. Les islamistes avaient combattu aux côtés des rebelles touareg pour la conquête des principales villes du nord Mali, fin mars-début avril. Mais depuis, ils s’opposent sur les objectifs de leur action. Le MNLA ayant des ambitions indépendantistes mais laà¯ques, les islamistes instaurant la charia, la loi islamique, dans les localités qu’ils contrôlent.

Le gouvernorat de Gao, QG des rebelles touareg, a été pris par les islamistes

Le gouvernorat de la ville de Gao (nord-est du Mali) qui servait de quartier-général à  la rébellion touareg, a été pris mercredi par les islamistes après plusieurs heures de combats qui ont fait des victimes parmi les combattants touareg, ont rapporté des témoins à  l’AFP. Les islamistes du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) « sont entrés à  l’intérieur du gouvernorat. Les combattants du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, rébellion touareg) ont fui, d’autres ont été tués, d’autres arrêtés », selon le propriétaire de la station-service qui jouxte le gouvernorat. « Je suis devant le gouvernorat, les moujahidine sont entrés à  l’intérieur, ils contrôlent le gouvernorat et les environs », a affirmé un autre témoin, Issa Fané, membre de l’asssociation des ressortissants de Gao. Selon lui, il y a « des blessés, des morts, des prisonniers » dans les rangs du MNLA. Ces témoins ont affirmé qu’après avoir pris le contrôle du gouvernorat, les combattants du Mujao se dirigeaient mercredi après-midi vers un camp militaire tenu par le MNLA situé près de l’aéroport de Gao. Un ancien policier malien en poste à  Gao, qui ne travaille plus depuis la prise de la ville par différents groupes armés il y a trois mois, a affirmé que « plusieurs prisonniers du MNLA sont actuellement au commissariat » central. « Le Mujao contrôle actuellement le terrain. Des prisonniers du MNLA sont au commissariat, d’autres ont fui la ville, d’autres sont morts ou blessés. mais c’est la débandade » dans les rangs du mouvement rebelle touareg, a-t-il dit.

Manifestation à Gao, le MNLA tire sur la foule (témoins)

Idrissa Oumarou , enseignant de profession et élu de l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma) a été tué lundi tard dans la nuit par des hommes armés non identifiés. Selon les membres de sa famille, il est sorti à  moto de chez lui pour se rendre à  « un rendez-vous après avoir reçu un appel téléphonique ». « C’est en route que des hommes armés ont abattu notre parent », ajouté ce membre de la famille, qui s’est identifié comme Djibril. A l’hopital de Gao, on confirme avoir reçu la dépouille de l’élu. Un infirmier indique que l’homme a été tué par balles. « Ce sont des islamistes armés jouant le rôle de police la nuit qui ont amené le corps à  l’hôpital en disant qu’ils l’ont trouvé à  terre », a-t-il expliqué. Le MNLA, responsable ? A Gao depuis ce matin, il y a foule dans les rues pour dire «assez ». La manifestation, initiée par le Collectif « Nous Pas Bouger » qui refuse la partition du territoire, a mobilisé jeunes, femmes et enfants dans les rues de la ville. Les marcheurs ont occupé tous les coins de Gao en chantant à  tue-tête l’hymne national du Mali. Si aucne information officielle n’a été donné sur ce crime, pour les membres de « Nous Pas Bouger » les coupables sont connus. « C’’est le MNLA qui a tué M. Oumarou, nous déclare un membre du Collectif sous couvert de l’anonymat. Il a toujours été contre leur présence et contre la partition du Mali. C’’est pour ça qu’ils l’ont tué, parce qu’il n’était pas d’accord avec eux ». Toujours selon notre interlocuteur, les hommes du MNLA, acculés à  leu Quartier Général, auraient commencé à  tirer sur la foule des manifestants. Il y aurait eu au moins un mort et plusieurs blessés. Cette information n’a pas encore été confirmée, tous les appels vers la ville de Gao ne passant pas. « Nous ne voulons plus des gens du MNLA, ni du Mujao chez nous à  Gao. Il faut que l’armée malienne vienne rapidement pour nous aider à  chasser les bandits armés », a déclaré Moustapha Maà¯ga, un élu d’une localité proche de Gao à  l’AFP. C’est dans cette ville qu’en mai avait déjà  eu lieu la première manifestation de colère contre l’occupation de la ville par les groupes armés, en particulier islamistes. Des hommes armés avaient empêché des jeunes de jouer au football et de regarder la télévision, ce qui avait provoqué de violentes manifestations anti-islamistes, qui avaient été réprimées, faisant au moins cinq blessés.