Climategate : Au-delà des commissions d’enquête

Deux comités britanniques, un comité néerlandais et un comité du Sénat américain ont enquêté sur le « Climategate » (la révélation par des emails que les scientifiques du Climate Research Unit (CRU) de l’Université d’East Anglia ont caché des données et saboté la publication de recherche d’autres scientifiques remettant en cause la version officielle du réchauffement climatique). Les trois premiers comités ont tiré les oreilles des scientifiques du CRU et de leurs collaborateurs – dont Phil Jones, Michael Mann, Keith Briffa et Kevin Trenberth – sans les traiter purement et simplement de fraudeurs. Le Rapport minoritaire du Comité sur l’environnement et des travaux publics du Sénat américain a cependant accusé les scientifiques de (a) entrave à  la diffusion des données et d’informations préjudiciables ; (b) manipulation de données pour tirer des conclusions préconçues ; (c) collusion à  la pression d’éditeurs de journaux qui ont publié des travaux mettant en doute le « consensus » climatologique ; et (d) avoir assumé des rôles militants pour influencer le processus politique. En fin de compte, deux choses sont claires. Premièrement, il est grotesque que les militants prétendent que la science établit un réchauffement global catastrophique : les emails révèlent des doutes et des oppositions, même parmi les vrais croyants du CRU. Deuxièmement, le Groupe d’experts intergouvernemental sur le changement climatique doit désavouer ses conclusions établies en 2001 — basées sur le « graphique en crosse de hockey » de Michael Mann utilisant des données basées sur les cernes des arbres — que le monde est aujourd’hui plus chaud qu’il ne l’a jamais été. Les données dendrochronologiques après 1961 indiquent un refroidissement, mais les températures réelles montrent un réchauffement. Ainsi, Jones a eu recours au « truc » d’entrelacer les données sur les cernes allant jusqu’à  1961 avec des températures effectives après 1961, fabriquant ainsi une tendance à  la hausse de la température constante au 20ème siècle. Cet entrelacement est malhonnête et une insulte à  la science. Pourtant, l’enquête indépendante ne l’a pas condamné, démontrant combien il est facile pour les enquêteurs-militants de pardonner les transgressions qui favorisent leurs propres desseins. Le GIEC doit revenir au consensus scientifique antérieur – défendu depuis son premier rapport en 1990 jusqu’à  2001 – que l’optimum climatique médiéval de l’an 800 à  1300 – bien avant que les combustibles fossiles n’aient été extraits – a été plus chaud qu’aujourd’hui. Ce n’est pas pratique pour les militants climatiques qui accusent les combustibles fossiles du réchauffement. Mais cela offrira aux citoyens des informations dont ils ont besoin avant de décider de dépenser des milliards dans la lutte contre un problème qui n’est peut-être pas réel. Pour faire la lumière sur ces deux questions, il est opportun de citer quelques-uns des mails. Phil Jones (à  propos des requêtes du sceptique McIntyre). « J’ai échangé quelques mails avec lui il y a quelques années quand il a voulu obtenir toutes les données de stations températures que nous utilisons ici au CRU. Je me suis caché derrière le fait que certaines données avaient été reçues de particuliers et non pas directement de services météorologiques à  travers le Global Telecommunications Service (GTS) ou par l’intermédiaire du GCOS. » Keith Briffa. « Je sais qu’il y a des pressions pour présenter une histoire bien lisse en ce qui concerne le réchauffement apparemment sans précédent depuis mille ans ou plus dans les variables muettes, mais en réalité, la situation n’est pas aussi simple. Nous n’avons pas beaucoup de variables muettes pour ces dates et celles que nous avons (au moins un nombre important de variables provenant des arbres) montrent un changement inattendu qui ne correspond pas au réchauffement récent… » Phil Jones. « La communauté scientifique s’en serait prise à  moi en termes non équivoques si je disais que le monde a refroidi depuis 1998. OK, il l’a fait, mais ce ne sont que sept années de données et elles ne sont pas statistiquement significatives. ». Trenberth, UCAR, 12 octobre 2009, « Nous ne pouvons pas expliquer l’absence de réchauffement pour le moment et il est ridicule que nous ne puissions pas. » Arrêt du réchauffement climatique ? Professeur Mojib Latif, un membre du GIEC, a récemment déclaré, « pour le moment, le réchauffement climatique s’est arrêté, et il peut même y avoir un certain refroidissement » Rompant avec l’orthodoxie du changement climatique, il a déclaré que les cycles d’oscillation nord-Atlantique (NAO) étaient probablement responsables d’une certaine partie du puissant réchauffement climatique mondial vu au cours des trois dernières décennies. La NAO entrerait maintenant dans une phase plus froide (New Scientist, septembre 2009). Le National Research Council nommé par le Congrès américain a conclu que « les incertitudes substantielles dans l’évaluation quantitative des changements de température à  grande échelle à  la surface autour de l’an 1600 ont diminué notre confiance en cette conclusion (la crosse de hockey) par rapport au niveau élevé de confiance que nous accordons au Petit à‚ge glaciaire et au réchauffement du 20e siècle. Encore moins de confiance peut être accordée aux conclusions de Mann et coll. (1999) que les années 1990 sont susceptibles d’être la décennie la plus chaude, et 1998 l’année la plus chaude depuis un millénaire. » Le Climategate fortifie mes propres convictions d’agnostique critique sur le réchauffement climatique. Nous en savons si peu sur la météo ou le climat que nous ne pouvons pas prédire la température dans cinq jours, et encore moins dans un siècle. Cela signifie également que nous en savons trop peu pour écarter les estimations vagues – comme les six scénarios du GIEC – d’une possible catastrophe. l’argument en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique ne repose pas sur des preuves établies de réchauffement, mais sur une assurance contre une catastrophe qui peut ne pas se produire. Si le public décide de dépenser un milliard de dollars dans une telle assurance spéculative, qu’il en soit ainsi. Je doute que ce soit le cas lorsque les gens apprendront que les prévisions catastrophiques du réchauffement climatique proviennent de vagues estimations, et pas d’une science établie.