Ménaka : 42 civils de la communauté Idaksahak tués

A Ménaka, de nouveaux crimes ont été commis dans plusieurs localités à l’est de la région, vers le Niger voisin. Une quarantaine de civile ont été exécutés par des individus armés se déplaçant sur une vingtaine de motos. Une tragédie qui se répète dans cette partie du pays où sévit l’État Islamique au grand Sahara.

« 42 civils ont été exécutés dans leurs campements parmi lesquels deux enfants de moins de huit ans », annonce le communiqué en date du 12 décembre du Mouvement pour le Salut de l’Azawad (MSA). Ce mouvement est essentiellement composé de membres de la communauté Idasahak et est dirigé par Moussa Ag Acharatoumane. Les faits macabres se sont déroulés entre la nuit du 11 et la matinée du 12 décembre. Des hommes armés se déplaçant sur une vingtaine de motos « ont fait irruption dans plusieurs localités au sud de la région et ont exécuté des civils » de cette communauté. Ces crimes se seraient déroulés entre la localité de Tinabaw située à 20 km de la ville de Ménaka et celle de Tabangout-Tissalatene à environ 50 km. Selon le communiqué du MSA, « les assaillants après leur forfait sont repartis vers la frontière nigérienne après avoir allumé un feu de brousse.» Des troupes du MSA, du GATIA, de la CMA et des forces armées maliennes ont été dépêchées sur les lieux du « massacre ». Trois blessés, rescapés de la tuerie ont été évacués sur l’hôpital de Ménaka. Tout en condamnant « avec la plus grande fermeté ces crimes abominables », le MSA appelle la cellule de droits de l’homme de la MINUSMA à faire la lumière sur cette affaire. Pour la même circonstance, le mouvement demande aux organisations humanitaires et au gouvernement malien de venir « urgemment » en aide à ces populations en situation difficile. Dans un communiqué en date du 13 décembre la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) se dit « indignée qu’au jour même de la célébration de la Journée internationale des Droits de l’Homme » que « ses principes sont souillés par le massacre d’innocents ».  La CMA appelle « à plus de déterminations afin que des dispositions draconiennes soient prises pour que cesse ce genre de massacres ».

Ce n’est pas en effet la première fois que des civils de cette communauté sont pris pour cible. Il y quelques mois déjà des exactions ont été rapportées dans cette partie de la région. Le plus souvent, ce sont des conflits intercommunautaires entre les Idaksahak et les peuls qui sont mis en avant. Mais la présence du groupe Etat islamique au Grand Sahara, dirigé par Abou Walid Al –Sahraoui a semé le chaos. Ses éléments en représailles à la guerre que lui mène la coalition GATIA-MSA en collaboration avec Barkhane, ciblent des civiles  proches de ces mouvements.

Ces récentes violences, risquent de se multiplier, au regard de la situation. Pourtant,  cette région était  considérée autrefois comme une exception à l’insécurité et à la criminalité.