Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo candidat déclaré pour 2025

Profitant de la célébration de l’AUn, le PPA-CI a annoncé dans la foulée la candidature de l’ancien Président ivoirien Laurent Gbagbo, contre toute attente, pour l’élection présidentielle de 2025.

Plus de temps à perdre pour Laurent Gbagbo. Comme il l’avait dit dès son retour en Côte d’Ivoire, en juin 2021, il ne prendra pas de sitôt sa retraite politique. Bien au contraire! Tout en organisant son parti, le Parti des peuples africains de Côte d’Ivoire (PPA-CI), il ambitionne à nouveau gouverner son pays. Une revanche, sûrement, qu’il veut prendre sur l’histoire, après un mandat perturbé par une rébellion en 2002, deux ans après sa prise de pouvoir dans des conditions difficiles. En face, il trouvera sûrement Henri Konan Bédié, qui, dépossédé du pouvoir en 1999, rumine sa vengeance, et Alassane Ouattara, son éternel rival, au pouvoir depuis 2011. Un scénario pas loin de celui de 2010 pourrait se présenter.

Pressions politiques

En désignant Laurent Gbagbo comme son candidat, le PPA-CI répond indirectement au Président de la République Alassane Ouattara, qui lui accordait une grâce présidentielle là où il s’attendait à une amnistie. Déjà, en 2020, Laurent Gbagbo avait été retiré de la liste électorale. Une grâce présidentielle compromet également sa candidature à l’élection présidentielle. L’espace politique ivoirien s’annonce houleux à un an des élections locales, véritable test après l’élection présidentielle de 2010 et annonciateur de ce que pourrait être l’élection présidentielle de 2025. Comme en 2010, la tension pourrait alors être très vive entre les trois gros poids de la politique ivoirienne, qui auront réussir à convaincre leurs partisans d’être les seuls à pouvoir porter les projets politiques de leurs partis respectifs. Mais, notent des observateurs politiques, rien n’est pour l’heure certain. Une révision à la baisse de l’âge pour être candidat à l’élection présidentielle n’est pas à écarter. En début d’année 2022, une proposition de loi avait à cet effet été déposée au Parlement ivoirien par un député, avant d’être retirée. Toutefois, tant au sein du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) qu’au sein du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, au pouvoir), des voix se font entendre en faveur d’un passage de flambeau à une autre génération, moins âgée, afin de sortir des clivages qui perdurent depuis 1993, date du décès du Président Félix Houphouët-Boigny.

Simone Gbagbo accuse la France d’’ingérence

l’audience de ce lundi 23 février à  la Cour d’assises d’Abidjan était attendue par les Ivoiriens. l’ex-première dame ivoirienne, Simone Gbagbo, 65 ans, surnommée la « Dame de fer » ivoirienne s’est exprimée « à  satiété » pour la première fois en public depuis son arrestation en avril 2011. Comme elle avait promis à  la presse, elle s’est exprimée durant une heure. Sans surprise, Simone Gbagbo dans le sillage de Laurent Gbagbo lors de sa déclaration publique à  la Haye le 1er mars dernier s’est appesantie sur le rôle qu’ont joué la France et l’ONU dans ce qu’elle a qualifié d’« élimination physique du président Laurent Gbagbo ». Elle ira jusqu’à  interpeller l’ex-président français. « De quoi le président Sarkozy se mêle-t-il ? », s’est exclamée Mme Gbagbo. Très incisive et satisfaite de pouvoir enfin s’exprimer, Simone Gbagbo n’y est pas allée avec le dos de la cuillère. Elle a tiré plusieurs minutes à  boulets rouges sur la France de Sarkozy tout en l’accusant d’avoir joué le rôle de balayeur pour le camp Alassane Ouattara, l’actuel président de la Côte d’Ivoire. Face à  certaines questions sans intérêts de l’accusation, la dame de fer ivoirienne ne se fera pas prier pour rappeler à  la Cour, que seuls les faits doivent être débattus, « On n’est pas ici pour justifier de ce que je pense, mais sur des faits précis » a-t-elle martelé. Les scènes d’esclandre entre Ivoiriens partisans et hostiles à  Simone Gbagbo et aux dignitaires de l’ancien régime sont récurrentes les jours de comparution. Un aspect qui pourrait peser sur la crédibilité du jugement si l’on en croit les déclarations de l’opposition ivoirienne qui soutient que la justice ivoirienne d’aujourd’hui est ‘’la justice des vainqueurs ».

La CPI va juger Gbagbo

L’ancien président de la Côte d’Ivoire Laurent Gbagbo sera jugé devant la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité. La majorité des juges de la chambre préliminaire a en effet estimé ce jeudi que l’accusation suffisamment étayée. « La chambre préliminaire de la CPI a confirmé quatre charges de crimes contre l’humanité […] à  l’encontre de Laurent Gbagbo et l’a renvoyé en procès devant une chambre de première instance », a indiqué la CPI dans un communiqué. M. Gbagbo sera poursuivi pour meurtre, viol, tentative de meurtre et persécution. La décision de la Cour était attendue par les partisans de l’ex-président, accusé d’avoir fait basculer le pays dans la guerre civile en refusant de concéder sa défaite à  l’élection présidentielle de 2010. Laurent Gbagbo est passible d’une peine de prison à  perpétuité. Il est le Premier chef d’à‰tat détenu par la CPI, et ce depuis novembre 2011. Il y a un an, la CPI avait estimé que le dossier préparé par les procureurs était incomplet. Son renvoi devant une chambre de première instance avait alors été décidé par deux des trois juges de la chambre préliminaire, le troisième ayant émis une opinion dissidente, précise la CPI dans un communiqué. Laurent Gbagbo, 69 ans, suivra donc le parcours des à‰léphants de Côte d’Ivoire à  la Coupe du Monde 2014 depuis sa cellule du quartier pénitentiaire de Scheveningen.

Côte d’Ivoire: liberté provisoire pour Affi N’Guessan

Outre le président du Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N’Guessan, bénéficient de cette mesure Michel Gbagbo, fils de l’ancien Chef de l’Etat Laurent Gbagbo, Géneviève Bro Grébé, Justin Koua, Michel Gbagbo, Narcisse Téa Kuyo, Aboudramane Sangaré, Alcide Djédjé, Moà¯se Lida Kouassi, Soukouri Bohui, Alphonse Douaty , Séka Obodji, Henri-Philippe Dakoury Tabley, le colonel Konandi Kouakou et Nomel Djro. Ils étaient quasiment tous détenus à  Katiola (Centre-Nord), à  Bouna (Nord Est) et Boundiali (Nord) après la violente crise post électorale qui a secoué la Côte d’Ivoire, faisant plus de 3000 morts. Cette crise était née du refus de l’ancien chef d’Etat Laurent Gbagbo de reconnaitre de sa défaite face à  son adversaire, Alassane Ouattara lors de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle du 28 novembre 2010. Dans un communiqué lu sur les antennes de la première chaà®ne de télévision nationale, le procureur de la République, Christophe Richard Adou, précise « qu’il ne s’agit que de liberté provisoire et les procédures en vue du jugement poursuivront leur cours et connaà®tront sûrement leur dénouement d’ici la fin de l’année ». Le gouvernement a salué cette décision des juges qui est la  »bienvenue »Notre pays doit sortir de l’Etat de belligérance », a déclaré à  l’issue d’un conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement, Bruno Nabagné Koné. « Cette mesure ne s’applique pas à  Simone Gbagbo » Pour les pro-Gbagbo, par la voix de l’ex-conseiller de Laurent Gbagbo Toussaint Alain, ils « sont satisfaits de la libération des 14 détenus politiques , soulignant que C’’est une mesure qu’il faut saluer », mais estiment que C’’est insuffisant. « Il convient de regretter que cette mesure ne s’applique pas à  Simone Gbagbo, l’ex-première dame, Charles Blé Goudé ainsi que les 695 civils et militaires injustement détenus depuis 2011 pour des motifs politiques » a poursuivi Toussaint Alain. Au moins 80 personnalités proches de Gbagbo ont été mis sur le banc des accusés pour crimes de sang, crimes de guerre, atteinte à  la sûreté de l’à‰tat, crimes économiques et entretien de bandes armées. Pour le moment les charges retenues contre eux ont été confirmées en juillet par le tribunal d’Abidjan et n’ont pas encore été levées. Cette décision de mise en liberté provisoire intervient à  la veille de la célébration du 53ème anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, prévu le mercredi 7 août.

Laurent Gbagbo va encore attendre

Les juges de la Cour pénale internationale (CPI) ont besoin d’informations ou d’éléments de preuve supplémentaires de la part du procureur avant de décider de mener un éventuel procès contre l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, a indiqué la Cour lundi. Les juges ont ajourné la décision de confirmer ou non les charges de crimes contre l’humanité qui pèsent sur M. Gbagbo et «demandent au procureur d’envisager de fournir des preuves supplémentaires ou de mener des enquêtes supplémentaires», a indiqué la CPI dans un communiqué. «La chambre a estimé que l’ensemble des preuves du procureur, bien qu’apparemment insuffisantes, ne semble pas manquer de pertinence et de valeur probante» et ne peut donc pas directement décider d’abandonner les poursuites, a précisé la même source. Un nouveau calendrier a donc été établi par les juges, a souligné la CPI, ajoutant que le procureur devra remettre un document de charges complété avant le 15 novembre 2013. La défense aura, elle, jusqu’au 16 décembre 2013 pour réagir et présenter, si elle le souhaite, des éléments de preuve à  décharge supplémentaires. Laurent Gbagbo, 68 ans, est soupçonné d’avoir fomenté un «plan» impliquant notamment la commission de meurtres et de viols afin de rester au pouvoir après l’élection de son rival Alassane Ouattara en 2010, certifiée par l’ONU. Premier ex-chef d’à‰tat remis à  la CPI, Laurent Gbagbo est soupçonné d’être « coauteur indirect » de quatre chefs de crimes contre l’humanité commis pendant les violences post-électorales. Ce refus de quitter son poste après dix ans au pouvoir avait plongé la Côte d’Ivoire dans une violente crise, longue de quatre mois, qui a coûté la vie à  près de 3 000 personnes.

Simone Gbagbo va mieux, la polémique continue

Elle avait été évacuée vers Abidjan le 2 mai dernier pour des soucis de santé. L’ex-première dame de Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo est rentrée ce mercredi dans sa résidence d’Odiénné o๠elle est en liberté surveillée depuis deux ans. « Elle est arrivée à  16H00 (locales et GMT). Elle a été escortée par du personnel de l’ONU et des militaires ivoiriens jusqu’à  la résidence o๠elle était auparavant », a déclaré une source militaire ivoirienne sur place. Le gouvernement ivoirien qui a assuré le transfert et la prise en charge des soins de Mme Gbagbo n’a pas communiqué sur la question. C’est d’ailleurs ce que lui reprochent les avocats de l’ex première dame. Me Habiba Touré, avait ainsi publié un communiqué s’inquiétant de la disparition de sa cliente et dénonçant de « graves violations » des droits de l’Homme. « De sources officieuses, indiquait le texte, les autorités ivoiriennes auraient profité de l’anesthésie générale dont faisait l’objet Madame Simone Ehivet Gbagbo, dans le cadre des soins qui lui étaient prodigués à  l’hôpital, pour la transférer contre son gré et manu militari vers une direction inconnue à  ce jour par ses conseils». Selon un autre avocat, Me Rodrigue Dadjé, « ni les avocats ni la famille ne savent l’endroit o๠elle a été emmenée ». Au Front populaire ivoirien (FPI, ex-parti au pouvoir), on s’insurge contre l’ « enlèvement sous anesthésie » de celle qui fut l’une des principales responsables du parti. Née en 1949, Simone Gbagbo est poursuivie par la justice ivoirienne pour génocide et crimes de sang, atteinte à  la sûreté de l’à‰tat et infractions économiques commis lors de la crise qui a fait quelque 3.000 morts après le refus de Laurent Gbagbo de reconnaà®tre sa défaite à  l’élection de novembre 2010. Elle est aussi sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), qui la soupçonne de crimes contre l’humanité.

Gbagbo fut-il un démocrate ?

Gbagbo est-il le père de la démocratie ivoirienne ? Est-il l’un des premiers démocrates africains dont l’incarcération à  la CPI constitue à  ce titre un scandale absolu comme se plaisent à  le soutenir ses supporteurs qui en font même une icône du panafricanisme et de l’anticolonialisme. Le chef d’accusation sous lequel Gbagbo est inculpé ne bat-il pas en brèche sa prétention à  incarner le combat pour la démocratie en Afrique et ne permet-il pas d’en douter ? Gbagbo est-il par conséquent le démocrate sincère et l’acteur politique incontournable dont la jeune démocratie ivoirienne a besoin pour se constituer et se consolider comme semble le suggérer son parti le FPI qui fait de sa libération la condition absolue de sa participation au jeu démocratique ivoirien ? Peut-on créditer « le socialiste » Gbagbo d’avoir voulu mener une politique de classe démocratisante que la rébellion de 2002 aurait empêchée ? Est-il l’initiateur d’une démocratie sociale centrée sur la promotion des intérêts des catégories populaires en Afrique qu’un complot du « néocolonialisme » français et international aurait tué dans l’œuf ? Pour que la réponse à  ces questions fût affirmative, il aurait fallu qu’il se posât en démocrate soucieux de la représentation politique des intérêts de la diversité sociale dans toute ses composantes et en homme politique agissant dans le sens de la défense de l’intérêt national d’une République citoyenne. Il aurait fallu qu’il acceptât le principe de l’alternance du pouvoir et qu’il récusa dès sa prise du pouvoir en 2000, la politique ségrégationniste, clivante et désintégrante de l’ivoirité pour mener une politique d’intégration de la diversité sociale et culturelle fondée sur la représentativité des intérêts sociaux, la citoyenneté et la limitation du Pouvoir ! En effet comme l’écrit Alain Touraine « une politique de classe n’est démocratisante que si elle est associée à  la reconnaissance des droits fondamentaux limitant le pouvoir d’Etat et à  la défense de la citoyenneté, C’’est-à -dire du droit d’appartenance à  une collectivité politique qui s’est donné le pouvoir de faire des lois et de les changer ». Or, le premier acte politique de la mandature de Gbagbo fut de substituer le principe ethnique de la nationalité au principe citoyen de la nationalité, d’exclure une large frange de la population du droit d’appartenance à  la collectivité politique ivoirienne, de profiter de la rébellion qu’avait suscitée cette exclusion pour violer les droits fondamentaux et installer un Pouvoir sans limitation et sans contrôle. Faisant alors fi de la représentation des intérêts populaires, la politique du Front populaire ivoirien sous la direction de Gbagbo fit de la référence au peuple un instrument de manipulation au service d’un régime despotique qui se transforma en régime proprement totalitaire comme l’attestèrent les milices ethniques et les escadrons de la mort qui soumirent la société ivoirienne à  un contrôle total et livrèrent la chasse aux ennemis intérieurs et extérieurs. Le gouvernement du peuple par le peuple que Gbagbo mit en œuvre fut un gouvernement de la négation des droits du peuple par un Etat qui avait transformé la société civile naissante en communautés ethniques divisées ou coalisées les unes contre les autres et en ressource politique au service d’un Pouvoir sans borne. Si la démocratie se définit par l’interdépendance des trois principes : la limitation du pouvoir, la représentativité et la citoyenneté, force est de reconnaà®tre que Gbagbo, qui fonda son pouvoir sur la négation de ces trois principes, ne fut pas démocrate. Gbagbo n’a pas combattu pour ouvrir la Côte d’Ivoire au multipartisme afin d’instaurer pour de bon la démocratie en faisant des trois principes cardinaux de ce régime les règles d’exercice du pouvoir d’Etat et les lois de la politique en Afrique. Affilié idéologiquement au socialisme révolutionnaire qui cherche à  prendre le pouvoir pour libérer les ouvriers et les peuples opprimés, il a prétendument lutté contre le régime oligarchique du parti unique pour libérer le peuple ivoirien de l’exploitation et de l’aliénation générée par le capitalisme international dont ce régime était selon lui le complice. Fidèle à  ce type de socialisme qui finit toujours par à  instaurer un régime autoritaire comme l’histoire le prouve, Gbagbo a installé un gouvernement nationaliste autoritaire chargé prétendument de libérer la Côte d’Ivoire du néocolonialisme français et de l’épurer de l’emprise prétendue des étrangers. Gbagbo n’a pas lutté pour accéder au pouvoir suprême dans le but d’asseoir la gouvernance sur la représentation politique des intérêts de la société civile sur la défense des intérêts nationaux d’un Etat démocratique fondé sur le principe citoyen de la nationalité. La finalité de la lutte politique de Gbagbo fut d’accaparer le gouvernement afin d’exercer un pouvoir illimité qui devait réparer, dans son esprit, l’injustice faite à  sa communauté d’avoir été jusque là  exclue du partage traditionnel du pouvoir entre les groupes ethniques composant la Côte d’Ivoire. l’ethno-nationalisme xénophobe et antidémocratique de Gbagbo s’enracine subjectivement dans cette rancune et dans cette volonté de revanche. Le refus de céder le pouvoir, après dix années de gouvernement sans élection présidentielle, fut la conclusion nécessaire d’une logique d’accaparement qui refusait le principe démocratique de l’alternance du pouvoir et les règles du jeu de la démocratie représentative. l’esprit de la démocratie fut pour cela trahi, dès le départ, par l’entorse faite à  la lettre de la démocratie dans les modalités de l’élection présidentielle par lesquelles Gbagbo accéda au pouvoir en 2000. Les élections de 2000 « calamiteuses » selon sa propre expression ne le furent pas accidentellement. Les candidats des deux principaux partis d’opposition furent exclus de la compétition électorale, empêchés de se présenter par l’intimidation, la terreur et la manipulation de la constitution ! Le refus du jeu de la démocratie et la mentalité du soupçon enracinés dans une tradition du complot imprègnent et constituent la texture de la culture politique du FPI de Gbagbo comme en témoigne jusqu’aujourd’hui son refus obstiné de participer aux différentes élections lorsqu’il n’est pas assuré de les remporter. Hier au temps de sa splendeur le fameux slogan électoral « on gagne ou on gagne » était l’expression cynique de cette morgue du tricheur politique patenté qui est prêt à  tout pour conserver le pouvoir. Aujourd’hui dans la défaite son refus de jouer son rôle démocratique en tant que parti d’opposition trahit sa conception spécifiquement nihiliste du pouvoir : le pouvoir d’Etat est la propriété personnelle de son détenteur qu’une opposition politique ne fait que légitimer. Son refus de s’engager dans une opposition constructive pour tenter de reprendre le gouvernement en obtenant la majorité des suffrages aux élections, grâce à  la pertinence de son projet de société et de son programme de gouvernement, traduit ce fait que le peuple a toujours été pour le FPI de Gbagbo une ressource politique destinée à  être manipulée et instrumentalisée. Son refus de regagner une crédibilité politique par le débat et les propositions rationnelles, afin de reconquérir électoralement le pouvoir d’Etat sous l’arbitrage du peuple souverain, démontre que le FPI demeure dans la logique antidémocratique de la force qui fait peu de cas de la souveraineté de la vox populi ! Se situant dans la ligne d’un intérêt exclusivement factionnel, centré sur la restauration du pouvoir personnel de l’oligarchie du parti, il s’ingénie à  bloquer le processus de démocratisation du pays en refusant sa participation politique partisane pour faire du tort à  ses adversaires. Il se soucie ici précisément de l’intérêt général du peuple ivoirien comme d’une guigne ! Le gouvernement du FPI ne fut pas le gouvernement démocratique d’une société o๠l’autonomie de la société civile et de la société politique avait été restaurée après la chute du parti unique. Ce fut à  nouveau le gouvernement d’un parti dominant qui avait envahi la société civile naissante en clientélisant la majeure partie des ONG et en incorporant les organisations populaires dans l’appareil du parti et bientôt dans celui du parti-Etat FPI lorsque le parti s’accapara du pouvoir. Gbagbo ne fut pas le démocrate qui avait libéré la Côte d’ivoire de l’oppression interne et étrangère, restitué à  la Côte d’Ivoire la souveraineté de son peuple et rétabli le gouvernement de ce peuple par ses représentants dans un Etat démocratique qui était le produit de sa propre volonté. Gbagbo fut le chef totalitaire d’un Etat criminalisé qui ne reculait pas devant le meurtre de masse pour soumettre le peuple ivoirien à  l’oppression endogène de sa dictature personnelle.

Gbagbo à la CPI: les détails renversants du bureau du procureur

l’audience de confirmation des charges s’est poursuivie hier après-midi, avec de longues heures consacrées à  élucider les principaux massacres attribués aux forces de M. Gbagbo. On en sait un peu plus sur des événements graves survenus au cours de la période postélectorale. Notamment la marche sévèrement réprimée des militants du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix sur le siège de la Radiodiffusion-télévision ivoirienne (Rti), le massacre des femmes d’Abobo et les tueries et viols de femmes commis quelques heures après la chute de Laurent Gbagbo. l’acte 3 de l’audience de confirmation des charges, hier, à  la Cpi, a permis d’avoir d’importants détails relatifs à  ces tueries ignobles. Successivement, le premier substitut du procureur, Eric Mc Donald, puis ses collègues substituts Maria Berdennikova, Kristztina Varga et Florie Huch ont narré lesdits événements avec précision. Et surtout preuves à  l’appui. A propos de la marche sur la Télévision ivoirienne du 16 décembre 2010, l’accusation est formelle, «il s’agissait d’une attaque planifiée et coordonnée au plus haut niveau par la hiérarchie militaire des Fds (Forces de défense et de sécurité)», a laissé entendre M. Mc Donald. Prenant à  rebrousse-poil Me Emmanuel Altit qui a pointé des miliciens pro-Ouattara, mercredi 20 février à  l’audience. Le bureau du procureur, s’appuyant sur des enquêtes extérieures, comme celle d’Amnesty international, croit savoir qu’il y a eu une volonté délibérée de réprimer dans le sang tous les militants du Rassemblement des républicains (R qui tenteraient de mettre le nez dehors ce jour-là . Résultat : de nombreux manifestants « aux mains nues », mis aux arrêts, tués et blessés. Sans compter des dizaines de cas de viol. Massacre à  l’arme lourde des femmes Le deuxième fait significatif, qui a suscité de l’émoi au-delà  des frontières ivoiriennes, constitue le massacre à  l’arme lourde de sept femmes parmi les manifestantes du 3 mars 2011 à  Abobo. Les éclairages du procureur étaient très attendus sur le sujet, tant il a charrié à  l’époque dans l’opinion, des thèses les plus invraisemblables. Après recoupements des témoignages et des rapports internationaux, Mme Fatou Bensouda pointe la responsabilité partagée d’éléments de la Garde républicaine et de la Gendarmerie qui avaient comme base le camp commando d’Abobo. En outre, le nom de Bruno Dogbo Blé, ex-patron de cette Garde républicaine, récemment jugé et condamné pour l’assassinat du colonel-major Adama Dosso, est avancé. Les images de la vidéo, poignantes, projetées au cours de l’audience situent le contexte : des femmes rassemblées du côté du rond-point du Banco ont voulu jouer leur partition. Elles ont initié l’ «Opération Gbagbo dégage» croyant que l’absence significative d’hommes dans leur rang les épargnerait d’une répression habituelle de l’armée. C’’était sans compter la détermination à  « écraser tout soutien à  Alassane Ouattara et exécutée en toute connaissance de cause », dans la logique du «plan commun» élaboré. Scénario identique quelques jours plus tard, soit le 17 mars 2011. Ce jour-là , des obus de mortiers sont tirés « depuis le camp commando », selon l’accusation, et près de 25 morts et une quarantaine de blessés graves dans les secteurs du marché Siaka Koné, et des quartiers Derrière-Rails et Village Sos. Le fait nouveau, dans ce dossier, C’’est l’identification des deux officiers en service ce jour-là  dans ledit camp. Et dont les noms ont été cités, hors micro, à  la barre. Le bureau du procureur, s’appuyant sur une enquête de l’Onuci et des témoignages internes au commandement militaire indexe formellement des éléments du Bataillon d’artillerie sol-air (Basa). Cette utilisation des mortiers en zone Utilisation de mortiers en zone urbaine urbaine, d’après les conclusions du procureur, entrait dans une logique. Celle de conserver le contrôle à  tout prix de la commune d’Abobo, menacée par des harcèlements attribués au fameux «commando invisible». Pour clore ce chapitre des violences postélectorales, Mme Huck est longuement revenue sur les exactions conjointement commises par des «éléments de la police, des jeunes miliciens et des mercenaires » à  partir du 12 avril. « En représailles de l’arrestation de leur leader (ndlr : Laurent Gbagbo) et en continuité de la politique de ce dernier », des tueries, des viols et des victimes du fameux « article 125 », notamment dans les quartiers Doukouré et Mamie Faitai à  Yopougon. Bilan : plus de quatre-vingts morts. Au cours de cette troisième audience, la défense s’est simplement contentée de prendre des notes. Elle aura enfin l’occasion cet après-midi de réfuter point par point les pièces à  conviction versées au dossier de Laurent Gbagbo. La tâche s’annonce très délicate : il s’agira de démonter, par des preuves irréfutables les arguments avancés par le bureau du procureur. Une stratégie de défense axée sur une batterie d’imprécisions risque de conforter les juges de la chambre préliminaire à  renvoyer l’affaire devant une chambre de première instance.

CPI : Gbagbo de nouveau à la barre

Plus d’un an après son transfèrement à  la Haye, l’ex président ivoirien Laurent Gbagbo se retrouve publiquement devant les juges de la Cour pénale internationale (CPI) ce mardi 19 février. C’’est la première fois depuis sa comparution initiale en décembre 2011 et plus de deux ans après les faits qui lui sont reprochés, en l’occurrence les violences post-électorales de la mi-2011 qui avaient fait plus de 3000 morts dans son pays. M. Gbagbo est soupçonné d’être « co-auteur indirect » de crimes contre l’humanité commis pendant les semaines qui ont suivi son refus de reconnaà®tre l’élection d’Alassane Ouattara, son rival, dont la victoire électorale avait été proclamée par la commission nationale électorale ivoirienne. Il est soupçonné d’avoir fomenté un « plan » composé notamment de meurtres et de viols pour s’accrocher au pouvoir. Déterminer si Gbagbo peut être jugé à  la Haye C’’est l’objectif principal de cette audience qui devra se conclure le 28 février. La Cour doit décider ou non de l’organisation d’un procès de l’ancien président ivoirien pour crimes contre l’humanité. Cette audience, qui devrait par une déclaration de Laurent Gbagbo, doit permettre aux juges d’examiner si les éléments de preuves rassemblés par l’accusation sont suffisamment solides pour permettre, plus tard, la tenue d’un procès. Le procureur, qui devra prouver que son dossier est solide, dispose de 600 pièces. En Côte d’Ivoire, cette audience, reportée à  deux reprises, est attendue par les partisans du régime Ouattara comme par les fidèles de l’ancien président, d’autant qu’elle pose à  nouveau la question cruciale des rapports entre justice et réconciliation. L’horaire des audiences a été adapté en fonction de l’état de santé de l’ancien président, et sont programmées de 14h30 à  18h30 (GMT+1). Pour rappel, la CPI est le premier tribunal pénal international permanent chargé de juger les auteurs de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre et Laurent Gbagbo est le premier ex-chef d’à‰tat à  lui être remis. Ce dernier devrait prendre la parole lors du dernier jour d’audience, le jeudi 28 février.

Fin de cavale pour Blé Goudé

Il avait fui son pays, quelques heures après la chute de son mentor, l`ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, dont il était l’un des plus farouches partisans. Réfugié au Ghana, il faisait régulièrement parler de lui par ses sorties sur la situation post-crise et la gestion du nouveau pouvoir dans son pays. Charles Blé Goudé, surnommé le « général de la rue » pour son énorme capacité de mobilisation, a été arrêté jeudi à  Accra, la capitale ghanéenne. Il y vivait en exil depuis plus d`un an et demi et était recherché par la justice ivoirienne. Un nouveau coup pour le clan Gbagbo Il a été arrêté vers 8 h 00 GMT « par huit policiers en civil ghanéens et ivoiriens et forcé à  monter dans une voiture », a dit Toussaint Alain, ancien porte-parole à  Paris de Laurent Gbagbo, interrogé par Reuters. « Nous sommes profondément inquiets, parce qu’il est au Ghana en tant que réfugié politique. Nous craignons une demande d’extradition », a-t-il ajouté. Il se trouverait pour l’instant au Bureau national d`investigations (BNI, police ghanéenne), a déclaré à  l`AFP Lia Bi Douayoua, un porte-parole du collectif des exilés pro-Gbagbo dans la capitale du Ghana, joint par téléphone depuis Abidjan. L’arrestation de l’un des hommes les plus puissants de l’entourage de Laurent Gbagbo marque une nouvelle étape pour la Côte d’Ivoire, aujourd’hui en pleine réconciliation. Richard Kodjo, porte-parole du Front populaire ivoirien (FPI), parti de l`ex-président Gbagbo, a indiqué que le FPI cherchait à  connaà®tre les motifs de cette arrestation. « Je suis prêt à  aller à  la CPI Charles Blé Goudé est visé par un mandat d`arrêt de la justice ivoirienne pour son implication dans la crise postélectorale de décembre 2010-avril 2011, qui s`est conclue par la chute de l`ancien chef de l`Etat et a fait environ 3.000 morts. Son arrestation intervient après celle de Justin Koné Katinan, ancien porte-parole de Laurent Gbagbo, interpellé le 24 août 2012 à  Accra. Il a passé plusieurs semaines en prison avant d`être libéré sous caution, et attend d`être fixé sur une éventuelle extradition. Régulièrement cité comme l`un de ceux qui pourraient être ciblés par la Cour pénale internationale (CPI), il s`était dit prêt à  comparaà®tre devant la Cour, dans un entretien avec l`AFP en juin 2012. « Je suis prêt à  aller à  la CPI parce que je ne me reproche rien », avait-il déclaré. Sous sanctions de l`ONU depuis 2006 (gel des avoirs, interdiction de voyager), il sillonnait l`Afrique de l`Ouest dans sa cavale et passait notamment du temps au Ghana, lieu d`exil de milliers de pro-Gbagbo depuis la fin de la crise de 2010-2011.

En voiture Simone (Gbagbo) !

Simone, n’entends-tu vraiment rien? Ne vois-tu rien? Ne sens-tu pas une présence autour de toi lorsque tu te couches dans ton grand lit que ton infidèle Laurent a déserté depuis longtemps pour le corps plus frais de la belle Nady? Tu es Africaine, Simone, et avant de te lancer dans la politique, tu avais dirigé le Groupe de recherche sur la tradition orale (GRTO). Tu sais donc que dans nos traditions, comme l’a écrit le poète Birago Diop, «les morts ne sont pas morts, ils sont dans le vent, ils sont dans l’eau qui coule…» Alors, Simone, écoute dans le vent le buisson en sanglot, et tu entendras certainement les gémissements de ces femmes aux corps déchiquetés. Si tu ouvres bien les yeux, surtout lorsque tu as éteint toutes les lumières, Simone, tu verras ces femmes, parfois sans têtes, sans membres, sans corps, tourner autour de toi. Ouvre bien les yeux Ouvre bien les yeux, et tu verras celles qui sont mortes après avoir subi de multiples viols. Elles te montreront leurs sexes ensanglantés. Tu les vois, Simone, tu les entends? Elles t’accusent toutes. Elles t’accusent toi, qui aurais dû être leur mère, leur sœur, leur protectrice, d’avoir été leur bourreau. Est-ce vrai Simone? Est-ce vrai que tu as définitivement fermé ton C’œur depuis que tu as accédé au pouvoir? Simone, Simone! Qu’a fait de toi ce pouvoir? Jézabel, la reine qui tuait les prophètes de Dieu et qui détourna Achab de son vrai Dieu afin qu’il adore Baal? Héra, la femme trompée et jalouse de Zeus? Es-tu réellement cette femme monstrueuse, cette dame de sang, le mauvais génie de Laurent Gbagbo que décrivent les chroniqueurs et que chanteront pendant longtemps les porteurs de voix? Je te revois, radieuse, dans ta robe blanche, ce jour o๠ton Laurent a décidé de se faire investir président de la République de Côte d’Ivoire, alors que les Ivoiriens lui avaient refusé leurs voix. Tu savais qu’il commettait une forfaiture, qu’il usurpait un pouvoir qui n’était plus le sien. Mais il n’était pas question pour toi de revenir en arrière. La Côte d’Ivoire, disais-tu en exergue de ton livre Paroles d’honneur, avait été donnée par Dieu à  l’homme qui partageait ta vie depuis plus de trente ans sans partager ton lit. Cela t’importait peu je crois, ce qui comptait étant qu’il partage avec toi le pouvoir. Le pouvoir Simone! Est-ce la seule chose qui ait jamais compté à  tes yeux? Et toute ta vie, tu ne te serais battue que pour l’avoir? Ah ta vie, Simone Ehivet Gbagbo. Reprenons-en le fil. Lire la suite sur Slateafrique.com : http://www.slateafrique.com/1003/en-voiture-simone-gbagbo

Côte d’Ivoire: sale temps pour les pro-Gbagbo

Le dernier en date à  goutter aux affres de la détention est Laurent Akoun, secrétaire général du FPI. Il a été arrêté par les autorités ivoiriennes à  Adzope (à  80 km d’Abidjan), ce dimanche 26 août. C’’est une personnalité de haut rang du parti de Laurent Gbagbo qui est ainsi interpellée. Aucune information officielle n’a pour l’instant été donnée par rapport aux raisons de cette arrestation, du côté du gouvernement. Arrêté manu militari Mais le FPI a publié un communiqué qui relate les circonstances de l’interpellation. « M. AKOUN Laurent, a été interpellé au corridor de l’entrée nord d’Adzopé, par une dizaine de FRCI commandée par le chef de brigade de gendarmerie de ladite ville […]». Selon le FPI, des dirigeants du parti se seraient rendus quelques minutes plus tard à  la brigade de gendarmerie d’Adzopé o๠les gendarmes présents ont affirmé « ne rien savoir de toute l’opération ». « Depuis, le Secrétaire Général et Porte-parole du FPI, M. AKOUN Laurent reste introuvable » précise le communiqué qui indique également qu’à  «la lumière de ce développement nouveau, la Direction du FPI se réunira dans les toutes prochaines heures pour aviser ». Il faut signaler que l’adjoint de M. Akoun, Alphonse Douati, est détenu quant à  lui depuis déjà  huit jours pour « atteinte à  la sûreté de l’Etat », pour son lien présumé avec les attaques contre les FRCI. Acharnement, selon les pro-Gbagbo Il y a deux jours, C’’est le porte-parole de l’ancien président Justin Koné Katinan qui était arrêté dans son exil ghanéen à  Accra. Le ministère ghanéen de l’Information a confirmé officiellement son arrestation vendredi. l’homme, arrêté à  l’aéroport international d’Accra, est visé par un mandat d’arrêt international émis par Abidjan pour « crimes économiques ». Selon les officiels ghanéens, la demande ivoirienne d’extradition visant Justin Koné Katinan sera examiné dans les prochains jours. Il est peu probable qu’elle aboutisse, M. Koné disposant du statut de réfugié politique le protégeant de cette mesure. Selon sa défense, il ne pourrait bénéficier d’un traitement équitable de la part de la justice ivoirienne. l’opposition ivoirienne a condamné cette énième arrestation, arguant que le régime Ouattara se livrait à  une véritable chasse aux sorcières. De nombreux journaux titraient ce lundi avec cette arrestation, insistant sur le fait qu’aucune information n’avait été donnée sur ses motifs et aucun mandat d’arrêt présenté lors de l’interpellation. Pour rappel, la presse ivoirienne d`opposition avait suspendu vendredi pour deux jours ses parutions. Ces journées « presse morte » étaient organisées pour protester contre l`attaque du 19 août visant le siège d`un groupe de presse pro-Gbagbo. Notre voie, quotidien du parti de l`ancien président, le Front populaire ivoirien (FPI), et cinq autres journaux pro-Gbagbo étaient ainsi absents des kiosques ce week-end.

Il y a un an, Simone et Laurent…

Aujourd’hui, lui dort dans une prison à  des milliers de kilomètres de cette Côte d’Ivoire qu’il a pourtant aimé, à  sa façon. Il ne veut plus entendre parler d’elle, dit-on et réclame la « seconde », Nadia. Elle, Simone, vit et prie à  Odienné, vile de la maman du nouvel homme fort. Elle y est en résidence surveillée, avec un cercle d’amis qui essaie de lui rendre la vie la moins difficile que possible. Possible qu’elle aille le rejoindre à  La Haye. Même si Alassane Ouattara a dit que ce ne serait pas le cas, les juges aimeraient bien l’entendre. Impossible de parler du sort de l’un sans évoquer celui de l’autre… Déjà  un an, que cette image a fait le tour du monde. Leurs partisans ont pleuré, leurs adversaires, jubilé. Mais une chose est sûre, ce jour là , 11 avril 2011, une page se tournait. Fini, le couple fort qui dirigeait la Côte d’Ivoire. Lui au Palais présidentiel, elle à  l’Assemblée Nationale. A deux, ils ont tenu face à  la rébellion des Forces Nouvelles, les attaques de la France, les enquêtes de l’affaire Kieffer…bref à  tout et à  tous ceux qui voulaient se mettre en travers de la voie qui pour eux était tracée par le « Ciel ». Ils y croyaient, ils en étaient convaincus, les pasteurs évangélistes le leur répétaient tous les matins pendant la prière au Palais. Finie, l’aventure politique commencée ensemble dans les années 90 o๠ensemble ils réclamaient la démocratie au vieil Houphouà«t. Le Front Populaire Ivoirien (FPI), leur bébé, leur parti se déchire. Il annonce qu’il participera aux élections législatives puis y renonce et se perd dans des querelles intestines. Il ne fait entendre parler de lui que dans la rubrique nécrologique o๠les photos de ses cadres se succèdent. Depuis sa cellule de Scheveningen, aux Pays-Bas, Laurent Gbagbo essaie de sonner le rassemblement des troupes, sans trop de succès pour le moment. Simone elle, semble ne plus trop s’en préoccuper même si d’aucuns pensent qu’elle garde son influence. Un an après, le pays retrouve sa place économique, politique dans le concert des Nations. Mais tous les ivoiriens n’ont pas tourné la page. Ils sont nombreux à  garder encore dans leur C’œur la plaie que représente cette image de « Koudou » humilié, de la puissante Simone, jetée à  terre par de jeunes soldats pro-Ouattara. Cette douleur s’est ajoutée aux privations, aux morts, aux souffrances multiples vécues pour certaines depuis 2002. « Y a rien en face » disait le slogan de campagne de Laurent Gbagbo, président-candidat en 2010. Si, pourtant ! En face il y avait des ivoiriens, des frères, des sœurs, des cousins, des amis. Avec cette même douleur, ces mêmes pertes, ces mêmes souffrances. Un an déjà , et il le faut, il faut tourner cette page. Pour cela, il faut que la justice se fasse. Pour le couple Gbagbo, mais aussi pour tous ceux, quelque soit leur bord, qui ont sur les mains le sang de leurs frères. Il faut surtout le pardon. Au-delà  des shows lacrymaux des politiciens à  genoux, il faut que les frères ivoiriens acceptent de pardonner. Oublier sera difficile, sera long. Et d’ailleurs faut-il oublier ? Se souvenir plutôt, avec la promesse partagée de tout faire pour que plus jamais cela ne se produise. De redonner de la couleur, de la vigueur à  cet orange-blanc-vert, à  l’éléphant de l’Afrique.

Législatives : Test réussi pour ADO?

Pour certains, il est vraiment trop tôt pour tirer des conclusions du scrutin de dimanche dernier. Il est vrai que selon les premiers résultats provisoires, C’’est le parti de Ouattara qui l’emporte haut la main en obtenant la majorité au parlement. Mais cela veut-il dire que les ivoiriens ont massivement voté pour offrir à  leur nouveau président une Assemblée qui lui soit favorable ? Non, puisque selon les chiffres avancés par la Commission électorale Indépendante, très peu se sont déplacés pour allés voter. On est très loin des 70% enregistrés lors de la présidentielle de 2010. « Lle taux de participation oscille entre 35% et 40%, pas plus », a déclaré un responsable d’un bureau de vote à  Yopougon, un fief pro-Gbagbo d’Abidjan. Les observateurs saluent la bonne tenue du scrutin, malgré quelques incidents. « Globalement, les élections se sont déroulées dans le calme dans les bureaux de vote visités à  Abidjan et dans l’intérieur du pays », a commenté Bert Koenders, représentant du secrétaire général de l’Onu pour la Côte d’Ivoire, dans un communiqué. La débâcle des pro-Gbagbo L’élection a été boycottée par le parti de l’ancien président Laurent Gbagbo qui comparaà®t devant la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye pour des accusations de crimes de guerre. Ses anciens compagnons qui ont décidé eux de participer au scrutin on tous ou presque subi des défaites. Une vingtaine d’ «indépendants pro-Gbagbo» ont ainsi perdu leur fauteuil de député. Il s’agit entres autres de l’ancien Président de l’Assemblée Nationale et ancien cadre du Front Populaire Ivoirien, le professeur Mamadou Koulibaly qui s’est fait battre dans la commune de Koumassi. Des anciens ministres, Amon Tanoh et Zémogo Fofana sont également passés à  la trappe. Un vote sanction des partisans de l’ex-président qui ne leur auront pas pardonné d’avoir accepté de jouer « le jeu de Ouattara » en participant à  ce scrutin. Une victoire pour Ouattara ? Les résultats officiels ne sont pas encore tomber mais on s’attend comme l’a annoncé hier la télévision publique à  la victoire écrasante du Rassemblement des républicains (R du président Alassane Ouattara, avec 123 parlementaires sur un décompte portant sur 228 sièges. l’allié politique, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de l’ancien président Henri Konan Bédié en obtiendrait 93. Cette victoire du RDR au premier scrutin du règne ADO va peut-être permettre de consolider son pouvoir, quelques jours après qu’il est réussi à  se débarrasser de son encombrant ancien adversaire, transféré manu militari à  la Haye fin novembre. Mais la réconciliation coutera plus cher que des législatives réussies. La détention de Laurent Gbagbo puis son transfert à  CPI de La Haye mais aussi le fait que les principaux cadres de ce parti sont actuellement emprisonnés et ce depuis le mois d’avril dernier sont encore des éléments qui poussent les observateurs à  se montrer sceptiques sur la suite du processus. Reste que la principale leçon à  tirer de cette élection est que les ivoiriens sont profondément désabusés vis-à -vis des politiques, en témoigne le faible taux de participation. Fin 2010, ils s’étaient mobilisés en masse et avec beaucoup d’espoir, et au final, ont vécu la guerre et la terreur. Le régime Ouattara a encore à  faire ses preuves pour sortir les ivoiriens de la « crise de confiance » et surtout pour cela, le temps presse…

Gbagbo à la CPI: « Un enlèvement », selon J. Rawlings

J’ai appris avec consternation l’information selon laquelle le président ivoirien renversé Gbagbo a été transféré à  la Cour pénale internationale (CPI), le mardi 29 novembre suite à  un réquisitoire rapide, en totale des codes et procédures pertinentes et au mépris total pour les exigences de la paix en Côte d’Ivoire. Ce transfert a suivi une procédure si expéditive qu’elle pouvait être légitimement décrite que comme un enlèvement. Mes soupçons se sont accrus lorsque J’ai constaté que le procureur, qui affirme cibler six personnes en Côte d’Ivoire, insiste indûment sur Gbagbo, celui qui est le moins susceptible de s’échapper puisqu’il est déjà  en détention. Cet empressement à  inculper et à  transférer Gbagbo, qui n’a pourtant pas fui lors du bombardement de son palais, comme un criminel de droit commun, défie la logique et la quête de la véritable réconciliation et d’une paix durable en Côte d’Ivoire. Après cinquante ans d’indépendance, l’Afrique devrait avoir l’expertise nécessaire pour rendre la justice qu’elle doit à  ses propres citoyens et faire disparaà®tre la justice d’importation.Quel est ce type de poursuites qui se précipite pour traduire en justice la victime d’une attaque, et qui se montre si indulgente envers l’auteur de cette attaque ? Personne ne cherche à  échapper à  la justice. Mais quand la justice baigne dans une mer d’humiliation et d’abus, de façon à  être régie par la haine de personnes qui s’autoproclament justes avec leur logique intenable, il est bon que la conscience humaine s’élève contre eux et pour le bien de tous. Nous ne resterons pas silencieux à  ce sujet. Nous ne devons pas rester silencieux à  ce sujet dans la mesure o๠nous sommes partie prenante de ce drame humain. Jerry Rawlings

Première comparution de Gbagbo à la CPI

Sous le coup d’un mandat sous scellés émis le 23 novembre et rendu public mercredi dernier, Laurent Gbagbo, 66 ans, avait quitté la veille son pays en avion à  destination des Pays-Bas. Soupçonné de crimes contre l’humanité commis lors de la crise post-électorale, à  savoir meurtre, viol, actes inhumains et persécution commis entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011, l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo doit comparaà®tre pour la première fois ce lundi 5 décembre, devant la Cour pénale internationale (CPI). « Gbagbo sous le choc » Au cours de cette comparution initiale, prévue à  14 heures (13h GMT), les juges vérifieront l’identité de M. Gbagbo et s’assureront qu’il a été informé clairement des charges portées contre lui et des droits que lui reconnaà®t le statut de Rome, le traité fondateur de la CPI. C’est également ce lundi que la juge présidente, l’Argentine Silvia Fernandez de Gurmendi, annoncera la date de l’audience de confirmation des charges, étape préalable à  la tenue d’un éventuel procès. La première défense de l’ancien président est déjà  prête : selon son avocat, Laurent Gbagbo demandera à  la Cour lors de l’audience de ce lundi « de constater l’irrégularité de son arrestation de son transfert à  La Haye et d’en tirer les conséquences ». L’ancien homme fort de la Côte d’Ivoire est toujours, affirme son défenseur, « sous le choc de la surprise » de son transfert à  La Haye, et son avocat, Emmanuel Altit, dénonce depuis lors « la brutalité de cet enlèvement ». La Côte d’Ivoire débarassée de Gbagbo? Pas si sûr que cela! Même loin, la capacité de nuisance de l’ex-chef d’Etat n’est pas à  négliger. Ces partisans sont d’ailleurs monté au créneau dès l’annonce de son transfèrement à  la Haye. Ils ont réaffirmé leur intention de boycotter les législatives prévues le 11 décembre prochain. Mais pire, le FPI a annoncé qu’il suspendait sa participation à  tout processus de réconciliation en Côte d’Ivoire. La Commission Dialogue Vérité et Réconciliation voit sa tâche se compliquer encore plus, elle qui a déja toutes les peines du monde à  convaincre les ivoiriens de son impartialité et de sa bonne volonté. Selon de nombreux observateurs, la CDVR n’a pas pris de mesures contre les forces pro-Ouattara accusées d’avoir commis des exactions. La comparution prochaine de Gbagbo ne fait que renforcer le sentiment qu’ont certains Ivoiriens que l’on recherche des responsables uniquement dans le clan Gbagbo.

Gbagbo inculpé, bientot transferé à la Haye

C’’est le procureur général de Côte d’Ivoire qui a notifié à  Laurent Gbagbo ce mardi 29 novembre le mandat d’arrêt émis contre lui par la Cour pénale internationale (CPI). Délivré sous scellés par les juges de la Cour, basée à  La Haye, le mandat porte sur les crimes commis par les forces loyales à  l’ancien chef d’Etat à  la suite du second tour de la présidentielle, le 28 novembre 2010. Laurent Gbagbo était en présence de deux de ses avocats, à  Korhogo. « Le procureur a notifié un mandat d’arrêt international au chef de l’Etat Laurent Gbagbo. Il va s’agir de le transférer à  La Haye, je ne sais pas quand, ça peut être aujourd’hui, demain au plus tard », a déclaré Me Jean Gbougnon. «Le gouvernement, d’Alassane Ouattara, ses juges ainsi que des envoyés de la CPI sont actuellement à  pied d’oeuvre à  Korhogo pour tenter de faire exécuter ce mandat illégal pour transférer le président Gbagbo dans les toutes prochaines heures à  la CPI», déclare Toussaint Alain, conseiller de Laurent Gbagbo. La semaine dernière, l’avocat de l’Etat ivoirien, Me Jean-Paul Mignard, avait indiqué que des mandats d’arrêt seraient émis avant le 11 décembre, date des élections législatives en Côte d’Ivoire. L’avocat français ajoutait que Simone Gbagbo, l’épouse de l’ex-président, ainsi que Charles Blé Goudé, chef des Jeunes patriotes, étaient eux aussi concernés par ces mesures. Mais pour les défenseurs de l’ex-chef d’Etat ivoirien, « l’arrestation du président Gbagbo est illégale et sa détention arbitraire » et indiqué que dès lors, la CPI ne pouvait avaliser une telle situation. La CPI avait autorisé début octobre l’ouverture d’une enquête sur d’éventuels crimes commis dans deux camps en Côte d’Ivoire durant la guerre civile ayant suivi l’élection présidentielle de fin 2010. Selon Luis Moreno-Ocampo, le conflit entre les forces de Laurent Gbagbo et les partisans d’Alassane Ouattara a fait au moins 3.000 morts et 520 personnes ont été détenues de manière arbitraire durant cette période. l’annonce de cette inculpation, à  une dizaine de jours des élections législatives du 11 décembre, ne va pas arranger la situation politique qui est tendue depuis que les partisans de M. Gbagbo, réclament sa libération comme condition à  la participation du FPI au scrutin.

La main tendue de Ouattara

Samedi 6 août, le président Ouattara, lors de son message à  la Nation, à  l’occasion du 51ème anniversaire de l’indépendance du pays déclare « tendre la main » aux partisans de Laurent Gbagbo, dont certains sont exilés au Ghana. « Nous avons besoin de tout le monde pour reconstruire le pays, a-t-il affirmé, avant d’assurer que tout serait fait pour que la sécurité de tous soit assurée ». Cet appel aux centaines, voire milliers de partisans de Gbagbo qui s’étaient enfuis à  l’étranger au plus fort de la crise post-électorale illustre à  nouveau la volonté du chef de l’Etat ivoirien de ramener la cohésion nationale. Un appel du pied auquel le Front populaire ivoirien (FPI), le parti de Laurent Gbagbo a d’ailleurs réagi positivement. Sylvain Miaka Oureto, le président par intérim du FPI déclare que C’’est une bonne nouvelle. « Nous avons appris cela avec beaucoup de plaisir, de soulagement et d’espérance. Si le président de la République ouvre son C’œur pour dire que nous devons aller à  la réconciliation, qu’il lance cet appel à  ses frères et sœurs du FPI (Front populaire ivoirien) et de la LMP (La majorité présidentielle) exilés au Ghana, C’’est une main tendue qu’il faut saisir » a-t-il affirmé. Avant de demander que la sécurité des exilés soit assurée à  leur retour au pays. Pour le Front populaire ivoirien, « si on situe cela dans le cadre de la réconciliation, cela veut dire que tous les frères et sœurs qui rentreraient ne seraient plus poursuivis». C’’est « la crainte des uns et des autres en restant à  l’étranger. Donc nous pensons que dans l’esprit du président de la République, ce sont toutes ces affaires là  qu’il prend en compte » a encore déclaré Sylvain Miaka Oureto. « Le gouvernement ne ménagera aucun effort pour garantir le retour et la sécurité de tous », a assuré le président Ouattara. Au-delà  des déclarations d’intention, les ivoiriens attendent maintenant des actes. Le pays est à  genoux, affaibli par des années de crise et devenu exsangue depuis décembre 2010, après l’élection présidentielle contestée. La sécurité, la justice, chômage mais surtout la vie chère ne permettent pas aux populations de reprendre une vie normale. Les opposants à  Alassane Ouattara ne lui font guère confiance pour réconcilier le pays, malgré la mise en place d’une Commission Vérité Réconciliation, dirigée par l’ancien Premier Ministre Charles Konan Banny. Le camp Gbagbo dont les principaux leaders sont aujourd’hui en prison ou en résidence surveillée seraient victimes de sévices de la part de leurs geôliers, situation qui ne sert guère la volonté de réconciliation affichée par tous. l’inculpation le dimanche dernier, jour de la fête nationale, de Pascal Afi Nguessan et de ses camarades détenus à  Bouna, n’est pas pour restaurer la confiance entre deux camps qui continuent de s’observer en chiens de faà¯ence, décryptant chacune des déclarations des adversaires pour les retourner ensuite à  leur avantage… La route pour retrouver une Côte d’Ivoire unifiée ne sera pas aisée.

17 proches de Gbagbo quittent « la Pergola »

Retenues à  Abidjan depuis la chute de l`ex-président ivoirien le 11 avril, les dix-sept personnes ont quitté samedi l`hôtel La Pergola », selon le ministre de la Justice Jeannot Kouadio Ahoussou. Parmi elles figurent l`ancien ministre de la Défense Michel Amani N`Guessan et l`ex-ministre de la Justice Yanon Yapo, assigné à  résidence mais relâché « pour raisons humanitaires » à  la suite de problèmes de santé, a-t-il précisé. Le ministre a toutefois refusé de parler de « libération », assurant que « la majorité » des personnalités sorties de cet hôtel n`étaient pas visées par des assignations à  résidence et avaient sollicité « la protection de l`Etat », craignant pour leur sécurité après la chute de M. Gbagbo à  l`issue de dix jours de guerre dans Abidjan. « A La Pergola, certaines personnes n`intéressent pas la justice », a expliqué M. Ahoussou, ajoutant que les enquêtes préliminaires ouvertes fin avril sur les dignitaires de l`ancien régime étaient « terminées » et qu`une information judiciaire devrait être prochainement ouverte. Le camp Gbagbo lui parle bel et bien de prisonniers. Selon Augustin Guéhoun, secrétaire à  la Communication du Front populaire ivoirien (FPI), parti de M. Gbagbo, après avoir cherché à  se placer sous la protection du régime du nouveau président Alassane Ouattara, les personnalités du camp Gbagbo qui s`y trouvaient sont devenues « des prisonniers », « interdits de tout contact avec l`extérieur ». « Le FPI et ses alliés félicitent les nouvelles autorités mais les exhortent à  aller au-delà  » en libérant les autres membres de leur camp actuellement détenus dans des conditions « inhumaines », notamment l`ex-président et son épouse Simone Gbagbo, a-t-il ajouté. Selon M. Guéhoun, 21 personnes sont toujours retenues à  La Pergola, en permanence gardé par des éléments des Forces républicaines (FRCI), les nouvelles forces armées ivoiriennes, et de l`Opération des Nations unies en Côte d`Ivoire (Onuci). Les autres, notamment le chef du FPI Pascal Affi N`Guessan, sont en résidence surveillée dans plusieurs villes du nord du pays. Le gouvernement n`a pas précisé combien de personnalités du régime déchu étaient encore retenues. Des ONG de défense des droits de l`Homme ont demandé que soit mis fin à  « l`incertitude juridique » sur le sort de ces personnes, ni inculpées ni libérées. Le gouvernement avait annoncé la semaine dernière la création prochaine d`une commission d`enquête nationale sur les violations des droits de l`Homme durant la crise post-électorale. M. Ouattara a demandé à  la Cour pénale internationale (CPI) d`enquêter sur les crimes les plus graves.

Médias: Gbich!, un éclat de rire ivoirien

Quand la presse ivoirienne fait le coup de poing, C’’est parfois pour la bonne cause. Celle de l’humour qui démine les tensions. En onomatopée made in Côte d’Ivoire, le bruit du coup de poing se transcrit en «gbich!». Et Gbich! est le nom d’un hebdomadaire d’humour et de bande dessinée. Son slogan enfonce le clou: «Le journal qui frappe fort.» l’idée du journal germe, en 1997, dans l’esprit de Lassane Zohoré et Illary Simplice. Le premier est directeur artistique à  l’agence de publicité Nelson McCann. Mais sa passion est le dessin. Il anime déjà  une rubrique humoristique –«le sourire du jour»- dans le groupe de presse Fraternité Matin contrôlé par l’Etat. Il rêve d’impertinence. Un ordinateur sous le bras, un week-end de novembre, il entraà®ne son collègue dessinateur Illary dans la ville d’Adzopé. Brainstorming. Le concept d’une publication d’humour prend forme… De retour à  Abidjan, le duo s’assure la collaboration d’autres spécialistes du «poil à  gratter» journalistique: Bledson Mathieu, journaliste au quotidien Ivoir’Soir, Blehiri Serge-Alex, cruciverbiste à  l’hebdomadaire Top-Visages, mais aussi Karlos, T. Gbalin et Kan Souffle. Le premier numéro de Gbich!, tiré à  15.000 exemplaires, apparaà®t en kiosque le 7 janvier 1999. Zohoré en est le directeur de publication. Grand succès, même auprès de Gbagbo Le succès est immédiat. La structure prend progressivement de l’ampleur. Les acolytes créent les Studios Zohoré spécialisés dans la création publicitaire. D’abord en bichromie, le journal passe à  la quadrichromie dès son numéro 19. Il stabilise sa périodicité hebdomadaire dès l’année 2000. Il atteindra progressivement un tirage de 37.000 exemplaires. En 2009, C’’est en grande pompe que Gbich! célèbre sa première décennie d’existence. Le 9 juin, au Palais de la culture d’Abidjan-Treichville, s’ouvre le Festival Gbich! 10 ans déjà . On y commémore notamment la visite surprise du président Laurent Gbagbo au siège du journal, en décembre 2004. Comme de bien entendu, l’ancien Président s’y était déclaré «fan» du journal qui l’égratignait à  qui mieux-mieux. Malgré une baisse des ventes stabilisées aujourd’hui à  10.000 exemplaires, le Gbich! s’est imposé comme une petite institution. Et si douze ans d’existence est un chiffre qui n’impressionnerait pas le français Canard Enchaà®né, C’’est déjà  un exploit dans une région ouest-africaine o๠le printemps de la presse date des années 90. Et rares sont les journaux satiriques à  avoir survécu à  cette période. Ni le Kpakpa désenchanté togolais. Ni le Canardeau nigérien. Effet antidépresseur Le Gbich! est un antidépresseur dans une Côte d’Ivoire traversée par tant de violence ces dix dernières années. Bien sûr, le taux d’analphabétisme –de l’ordre de 55%– est un frein au développement de la presse écrite. Mais justement: l’utilisation du dessin permet de conquérir des lecteurs qui ne savent pas lire. De plus, la presse papier africaine a encore de beaux jours devant elle. Le taux de connexion au réseau Internet est encore si faible que les journaux ne craignent pas trop la concurrence numérique. En Côte d’Ivoire, un demi-million d’Ivoiriens (environ 2,5% de la population) a aujourd’hui accès à  la toile, dont 80% à  partir d’un cybercafé. Le taux de pénétration des web-magazines reste faible. La force spécifique du Gbich! vient aussi du fait qu’on y tape indifféremment sur tout le personnel politique. Fait rare dans un pays o๠la presse, très politisée, s’accoquine souvent avec tel ou tel parti. l’hebdo a eu l’intelligence d’allier la satire politique à  un humour de type «gag» dont sont si friands les Ivoiriens. Les sujets traités ne sont jamais très éloignés de la vie quotidienne. Le lecteur y retrouve la foisonnante culture populaire véhiculée par le nouchi, ce phrasé argotique typiquement ivoirien inspiré de la langue française. Un festival de langage qui se retrouve dans les titres des rubriques de l’hebdo: «Et dit tôt!», «Z’yeux voient pas, bouche parle», «Courrier drap», «Gbichaaan!» ou encore «Affaires Moussocologiques» inspiré, lui, du mot bambara «mousso» qui signifie «femmes». Et le Gbich! continue d’élargir son audience au-delà  de son produit de base. Par le biais de la bande dessinée, il a fait naà®tre toute une série de stars en papiers: Tommy Lapoasse, jeune étudiant à  la guigne légendaire, Jo’ Bleck le tombeur de ces dames, Papou le gamin innocent, Gazou La-doubleuz qui résiste aux Dom Juan ou encore Sergent Deutogo le militaire corrompu qualifié de «corps à  billets». Chacun projette l’esprit Gbich! vers l’édition. Mais la star des stars est Cauphy Gombo, l’homme d’affaires sans scrupules qui a même fait l’objet d’une déclinaison télévisuelle plutôt réussie, avec le célèbre comédien Michel Gohou dans le rôle-titre. Les pistes d’extension du concept Gbich! ne manquent pas et le satirique sait segmenter son lectorat. Quelques années après le Gbich! apparaà®t Gbichton pour les enfants et Go magazine pour les femmes. Dans la foulée des Studios Zohoré, le directeur de publication de l’hebdomadaire crée Afrika Toon en 2006, structure spécialisée dans la réalisation de films d’animation 2D et 3D. Ambitieuse, la publication satirique entend devenir un groupe multimédia international. International grâce au lancement, en 2012, de Gbich diaspora; multimédia avec l’ouverture prochaine de Gbich FM. Pourvu que ces patrons de presse ne deviennent pas des «groto» («bourgeois» en nouchi) «zango» («tirés à  quatre épingles»). On a besoin de leur humour «were were» («déluré»)…

Des diplomates annoncent la mort de Blé Goudé

«On n’entendra plus jamais parler de Charles Blé Goudé.» Cette confidence d’un colonel ouest-africain, en poste à  l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci), sonne comme une messe de requiem pour le leader des Jeunes patriotes, fidèle parmi les fidèles de Laurent Gbagbo. Le «général de la rue», tombé entre les mains des Forces pro-Ouattara après l’arrestation de Gbagbo le 11 avril 2011, aurait été torturé à  mort et enterré dans un lieu tenu secret. Une information confirmée par un diplomate de l’Onuci qui a requis l’anonymat: «Dès qu’il est tombé entre leurs mains, les FRCI [Forces républicaines de Côte d’Ivoire, ndlr] se sont particulièrement acharnées sur lui. Ils l’ont littéralement massacré.» Ces révélations corroborent les rumeurs insistantes et inquiétantes qui avaient circulé au sujet de Blé Goudé après la chute de son mentor. l’on avait noté alors un cafouillage en règle dans le camp des pro-Ouattara. Patrick Achi, porte-parole du gouvernement, avait déclaré à  la presse que Blé Goudé avait été «appréhendé» et qu’il se trouvait en «résidence surveillée», mais il s’était rétracté peu après. Alain Toussaint, conseiller de Laurent Gbagbo à  Paris, avait déclaré après sa capture: «Charles Blé Goudé est entre la vie et la mort.» «Il a été arrêté par l’Onuci et cette dernière l’a remis aux forces d’Alassane Ouattara», avait-t-il déclaré à  Reuters à  Paris. Si cette mort venait à  être confirmée, elle n’étonnerait pas grand monde. Charles Blé Goudé était depuis longtemps une cible et ne se déplaçait qu’avec une armada de gardes du corps. D’autres farouches partisans de Gbagbo, dont on n’aurait pas donné cher de la peau, ont pu eux échapper à  la vindicte des FRCI. C’’est le cas notamment du général Bruno Dogbo Blé, chef de la garde républicaine dont les troupes sont accusées d’avoir commis plusieurs exactions sur les populations civiles, et notamment le meurtre de six femmes après une marche de partisans d’Alassane Ouattara. De même, le chef des miliciens pro-Gbagbo «Maguy-le-tocard», capturé par des éléments du «commando invisible» d’Ibrahim Coulibaly, avait eu la vie sauve. Syndicaliste et tribun de choc Né le 1er janvier 1972 à  Niagbrahio, dans le centre-ouest de la Côte d’Ivoire, Charles Blé Goudé était une des figures de proue de l’ancien régime. Après avoir obtenu son baccalauréat en 1991, il entre à  l’Université d’Abidjan o๠il milite activement à  la fameuse Fédération des étudiants et scolaires de Côte d’Ivoire (Fesci), matrice syndicale de bon nombre de leaders ivoiriens dont un certain… Guillaume Soro aujourd’hui Premier ministre d’Alassane Ouattara. Très entreprenant, Blé Goudé occupe des postes à  différents niveaux. En 1996, il devient le Secrétaire national à  l’organisation au bureau national, et en 1998 succède à  Soro en tant que Secrétaire général de la Fesci pour un mandat de deux ans. Adepte des méthodes musclées, il «règne» par la terreur à  la Fesci en introduisant les machettes dans le campus universitaire. Après l’insurrection militaire nordiste du 19 septembre 2002, il fonde l’Alliance des jeunes patriotes pour le sursaut national. Une organisation nationaliste qui sera le fer de lance des manifestations anti-françaises qui feront plusieurs dizaines de morts. «Si c’est gâté, à  chacun son blanc», avait-il lancé à  ses jeunes partisans. Tribun hors pair, Blé Goudé était devenu un des piliers du régime. Le «général de la rue», avec ses petites phrases choc, pouvait faire descendre dans la rue des milliers de partisans de Gbagbo chauffés à  blanc par ses discours incendiaires.

Gbagbo en procès, Ouattara au Palais

Prévue pour le mercredi dernier, la première comparution de Laurent Gbagbo avait été repoussée sur la demande de ses avocats. Ses derniers avaient en effet estimé qu’il leur fallait quelques jours pour préparer le dossier de leur client. Il faut rappeler que ces auditions rentrent dan le cadre de l’ouverture d’une enquête préliminaire par le nouveau procureur de la République d’Abidjan, Simplice Kouadio Koffi. Elle doit réunir suffisamment d’éléments pour inculper Laurent Gbagbo assigné à  résidence à  Korhogo, dans le nord du pays, avant que des poursuites ne soient lancées contre lui, devant une juridiction nationale ou internationale, comme l’a promis le président en place. Justement, de nombreuses questions restent en suspens concernant le procès à  venir de l’ex-président. La justice ivoirienne chargée du dossier est-elle compétente pour le traiter ? Quelles périodes de son mandat devra- t-elle instruire ? Quel rôle jouera la CPI ? On peut déja parier que C’’est une véritable bataille juridique qui démarre ainsi ce vendredi et qu’il faudra un certain temps avant de voir Laurent Gbagbo répondre des crimes qui lui sont reprochés. Le clan Gbagbo n’a d’ailleurs pas attendu avant de lancer les hostilités. Son principal argument est que, malgré les accusations dont fait l’objet l’ancien président actuellement, aucune charge n’est retenue contre lui. Ce qui remettrait en question la légalité de son arrestation le 11 avril par les forces d’Alassane Ouattara appuyées par l’Onuci et la force française licorne. La défense de l’ancien président est assurée par cinq avocats français, mandatés par la fille de Laurent Gbagbo, Marie-Antoinette Singleton. Il s’agit de Jacques Vergès, Roland Dumas, Gilbert Collard, François Epoma et Habiba Touré. Roland Dumas, ex-ministre socialiste des Affaires étrangères, et Jacques Vergès, sont connus pour être de proches conseillers de Laurent Gbagbo. Ils réclament avant tout l’indépendance de la justice ivoirienne. l’audience de ce jour est d’ailleurs déjà  remise en cause puisque les avocats français de Gbagbo n’ont pas été autorisés à  rentrer en Côte d’Ivoire ce matin. Signalons enfin que l’ancien chef d’Etat n’est pas le seul à  être mis sur le banc des accusés. Simone Gbagbo, son épouse placée en résidence surveillée à  Odienné, sera interrogée 24h après lui. Près de 200 personnalités de l’ancien régime assignées aussi à  résidence à  travers le pays seront entendues d’ici le mois de juin. Pendant ce temps, au Palais… On prépare activement l’investiture d’Alassane Ouattara. Ce dernier a, en effet, a été officiellement reconnu jedui 05 mai par le Conseil Constitutionnel comme président élu de la Côte d’Ivoire. Il aura fallu cinq mois de crise, plusieurs semaines de guerre et des milliers de victimes pour que Paul Yao N’Dré revoit sa copie. C’’est en effet le même homme qui avait proclamé Laurent Gbagbo vainqueur de la présidentielle le 03 décembre dernier, plongeant ainsi le pays dans la plus grave crise de son histoire. Hier jeudi, le Conseil Constitutionnel a donc proclamé les résultats définitifs de l’élection présidentielle de 2010, confortant ainsi M. Ouattara dans sa fonction de chef d`Etat ivoirien, entérinant la décision de la Commission électorale indépendante (CEI) qui avait déclaré M. Ouattara victorieux du scrutin le 2 décembre dernier. « Habituellement la prestation de serment se fait lors de la cérémonie d’investiture, mais dans ce cas précis (…) le Conseil constitutionel va jouer son rôle demain », vendredi, a déclaré Paul Yao N’Dré après avoir présenté à  Alassane Ouattara la décision du Conseil le proclamant chef de l’Etat. Le président Ouattara devrait prêter serment le 21 mai lors de son investiture dans la capitale politique Yamoussoukro.

Gbagbo reçoit les « Anciens »

l’ancien président ivoirien sort de son silence à  Korhogo. Laurent Gbagbo qui y est assigné à  résidence a reçu ce lundi les membres du groupe dit des Elders (Anciens), composé de l’ex-secrétaire général de l’ONU Kofi Annan, l’archevêque sud-africain Desmond Tutu, Prix Nobel de la paix, et l’ancienne présidente d’Irlande et ex-Haut- Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Mary Robinson. Ils sont arrivés ce matin dans la ville du nord du pays peu après 08 h 30 par un petit avion de l’ONU, en provenance d’Abidjan. Venues en Côte d’Ivoire dans l’objectif de promouvoir « l’apaisement et la réconciliation », les trois personnalités ont rencontré dimanche notamment le chef de l’à‰tat ivoirien Alassane Ouattara, au pouvoir depuis l’arrestation le 11 avril de l’ex-président Laurent Gbagbo, après plus de quatre mois de crise post-électorale et quinze jours de guerre. « Nous avons eu un échange bref mais chaleureux, nous avons été heureux de constater que l`ancien président (Laurent Gbagbo) a exprimé le désir de voir le pays retourner à  une situation normale », a déclaré Mgr Tutu, après avoir rencontré le président déchu pendant 45 mn. Il s`agit de la première visite connue d`officiels auprès de M. Gbagbo depuis qu`il est en résidence surveillée à  Korhogo. Economie et sécurité doivent primer, selon Gbagbo M. Gbagbo après avoir discuté avec les trois personnalités a tenu une conférence de presse. Il a déclaré à  ses partisans que la relance de l’économie ivoirienne et le rétablissement de la sécurité devaient l’emporter sur les querelles politiques. « Dans son intervention, [Laurent Gbagbo] a insisté pour dire qu’il fallait panser les plaies du pays. C’est ce que nous sommes venus encourager. Comme vous l’avez vu, il a l’air en bonne santé, il nous l’a dit lui-même. Il a l’air détendu et il a demandé une bible », a ajouté le prix Nobel de la Paix. Arrêté dans sa résidence présidentielle à  Abidjan avec sa femme Simone et une centaine de personnes, puis détenu au Golf Hotel d’Abidjan, le quartier général d’Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo a été transféré le 13 avril à  Korhogo, o๠il est depuis en résidence surveillée. Sa femme a pour sa part été transférée le 22 avril à  Odienné (nord-ouest). Les auditions par la justice ivoirienne de l’ex-chef d’à‰tat, de son épouse et de quelque 200 anciens responsables de son régime assignés à  résidence à  travers le pays, doivent débuter mercredi. Laurent Gbagbo est notamment accusé d’être responsable d’exactions, de concussion et d’appels à  la haine. Près de 3 000 personnes ont été tuées lors des plus de quatre mois de crise et de combats en Côte d’Ivoire, selon les autorités. Les Nations unies font état de plus de 1 000 morts.

Où est passé le clan Gbagbo?

Les ivoiriens essaient tant bien que mal de tourner la page des moments difficiles qu’ils viennent de traverser. Ce mardi, après avoir célébré Pâques en priant pour la réconciliation, les élèves ont repris le chemin des écoles fermées depuis plusieurs semaines. A Yopougon, l’insécurité est encore d’actualité et des tirs à  l’arme lourde ont encore été entendus cette nuit dans ce fief pro-Gbagbo livré aux pillages et aux règlements de compte. Et voici qu’on a des nouvelles de l’ancien président et de ses proches. Selon notre confrère ivoirien « Le Nouveau réveil », Laurent Gbagbo a tenté le samedi dernier, dans la matinée, de mettre fin à  ses jours. On n’a pas d’informations précises pour le moment mais Mr Gbagbo aurait été retrouvé inanimé dans sa chambre par les casques bleus qui assurent sa garde dans le pied-à -terre présidentiel de Korhogo. Ces derniers ont appelés un médecin qui a réussi à  le réanimer et ses jours ne sont pas en danger. La tentative de suicide de Laurent Gbagbo n’a pas été officiellement ni confirmée ni infirmée par les autorités ivoiriennes. Laurent Gbagbo est seul, lui-même ayant demandé à  être séparé de son épouse, ne supportant pas la déchéance de celle qui fut son soutien le plus fort lors de tous ses combats. Une Simone Gbagbo, qui s’est réfugiée dans la prière et refuse de s’alimenter depuis son arrestation avec son mari dans le bunker du palais présidentiel le 11 avril dernier. Elle se trouve présentement dans la ville d’Odiénné, à  l’extrême nord du pays, elle aussi sous protection des casques bleus des Nations Unis. Et les autres? Car, ils étaient une bonne centaine, parents, amis, collaborateurs à  avoir arrêtés ce 11 avril. Enfermés pour la plupart à  l`hôtel du Golf d`Abidjan, quartier général (QG) du président Ouattara jusqu`à  sa prise du pouvoir, ils ont depuis ce week-end de nouvelles destinations. Le président du Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N`guessan, retenu à  l`Hôtel la Pergola de Marcory Zone 4 puis au Golf Hôtel aurait été transféré à  Katiola, au centre du pays, à  400 km d’Abidjan. Avec lui, il y aurait tous les autres pontes du régime Gbagbo et les membres de l`entourage de l`ex-président de la République déchu, qui séjourneraient encore au Golf. Ils devraient connaà®tre leur sort dans les semaines et mois à  venir. On est toujours sans nouvelles du leader des Jeunes Patriotes et non moins ministre, Charles Blé Goudé. Des informations avaient fait état de son arrestation, mais elles ont été infirmées par les autorités. Quant aux prisonniers militaires, leur prochaine destination serait la ville de Bouaké, capitale du Centre et fief de l`ex-rébellion, o๠ils iront attendre les décisions du nouveau régime. Quant aux exilés, ils continuent de rentrer pour faire allégeance au nouveau président. Le Général Matthias Doué a ainsi été reçu par Alassane Ouattara, quelques jours après le Président du Conseil constitutionnel Yao N’Dré, celui-là  même qui, en plein bras de fer post-électoral avait proclamé puis investi un Laurent Gbagbo déclaré perdant par la commission électorale. Il devrait présider une nouvelle cérémonie d’investiture, celle de Ouattara cette fois-ci à  la mi-mai à  Yamoussokro. Le Golf hôtel se vide de ses prisonniers, dispersés dans les zones dites CNO (Centre-Nord-Ouest) du pays. Une stratégie certainement pour étouffer les velléités de reformation du clan Gbagbo qui est resté soudé et qui dispose encore de nombreux soutiens et partisans.

Blé Goudé, proche de Gbagbo, serait entre la vie et la mort

Le gouvernement ivoirien, qui avait dans la journée confirmé des informations de médias français évoquant l`arrestation de Blé Goudé, s`était ensuite rétracté. Dans un message adressé à  Reuters, un porte-parole du gouvernement du président Ouattara avait déclaré à  propos de l`arrestation: « Ce n`est pas confirmé. Nous ne savons pas. » Selon Toussaint Alain, conseiller de Gbagbo, « Charles Blé Goudé est entre la vie et la mort ». « Il a été arrêté jeudi par l`Onuci (la force des Nations unies en Côte d`Ivoire, ndlr) » et cette dernière l`a remis aux forces d`Alassane Ouattara, a-t-il déclaré à  Reuters à  Paris. De source militaire au sein du nouveau gouvernement ivoirien, on a déclaré à  Reuters que Blé Goudé s`était rendu de lui-même aux casques bleus jeudi. Un porte-parole de l`Onu en Côte d`Ivoire a déclaré que Blé Goudé n`était pas aux mains de l`Onuci. « Nous ne savons rien au sujet de Blé Goudé. Nous ne détenons personne. Cela ne fait pas partie de notre mandat », a dit ce porte-parole. Selon Toussain Alain, « Charles Blé Goudé a été torturé, maltraité, et les coups ont touché des organes vitaux. » « Nous lançons un message au CICR pour qu`il soit pris en charge en tant que prisonnier de guerre », a-t-il ajouté. « C`est une question d`heures. » Blé Goudé, qui se présentait comme « le général de la jeunesse », est accusé d`avoir incité de jeunes Ivoiriens à  attaquer des civils, des étrangers et des soldats de l`Onuci. Dans le dernier gouvernement de Gbagbo, ce tribun détenait le portefeuille de la Jeunesse. Il faisait partie des personnalités de l`entourage de Laurent Gbagbo visées par des sanctions de l`Union européenne et des Nations unies. Gbagbo a été arrêté lundi à  Abidjan dans sa résidence de Cocody, quatre mois après le second tour de l`élection présidentielle dont il contestait le résultat. REUTERS – Samedi 16 avril 2011

Un à deux mois pour la paix en Côte d’Ivoire

Les principaux chefs des forces de sécurité jusque-là  restées fidèles à  son rival Laurent Gbagbo viennent de se rallier au nouveau président Alassane Ouattara. Ce dernier s’est donné « un à  deux mois » pour « pacifier » le pays. l’insécurité est encore grande et C’’est avec peur et angoisse que les ivoiriens voient l’avenir. Le pays est « dangereux » en dépit de l’arrestation de l’ancien président Laurent Gbagbo lundi et les Ivoiriens « extrêmement traumatisés » ont besoin d’une vaste opération humanitaire, selon des hauts responsables de l’ONU. « Les gens des deux camps sont armés. Voici pourquoi il est important que nous puissions continuer les patrouilles (des forces de l’ONU, Onuci) », a poursuivi M. Le Roy, responsable des opérations de maintien de la paix des Nations Unies. « Nous avons demandé à  la police de M. Ouattara et aux gendarmes de patrouiller autant que possible ». « Les membres du Conseil de sécurité exhortent tous les Ivoiriens à  s’abstenir de toute mesure de représailles, de vengeance et de provocation, à  exercer la plus grande retenue et à  travailler ensemble pour promouvoir la réconciliation nationale et rétablir une paix durable par le dialogue et la consultation », ajoute la déclaration. La situation humanitaire est elle aussi très critique. Les stocks alimentaires du Programme alimentaire mondial (PAM) à  Abidjan, soit 3.000 tonnes de nourriture, ont été entièrement dérobés ces derniers jours par une « bande armée », conduisant à  un arrêt des distributions de nourriture sur place. Or, des milliers d’ivoiriens, qui ont fui leurs maisons pendant les combats des deux dernières semaines, sont sans vivres et ont besoin d’une aide d’urgence. La paix dans les prochains jours Depuis l’arrestation de Laurent Gbagbo, le ralliement des principaux chefs des forces de sécurité au nouveau président s’est accéléré, les derniers en date, hier mercredi, étant le chef d’une unité d’élite, le général Georges Guiai Bi Poin, et le général commandant les forces aériennes. Le chef des armées, le général Philippe Mangou, ceux de la gendarmerie, de la police et de la Marine, avaient fait allégeance au nouveau président mardi. Alassane Ouattara a annoncé qu’il s’installerait « dans les tous prochains jours » au palais présidentiel, après avoir été contraint pendant quatre mois de demeurer au Golf Hôtel d’Abidjan. Il a promis la « pacification totale » du pays d’ici « un à  deux mois », assurant que ses propres éléments seraient radiés immédiatement d’exactions ou de pillages, une activité largement répandue dans leurs rangs ces derniers jours. La polémique continue sur l’arrestationde Gbagbo Les avocats de Laurent Gbagbo en France interpellent le Secrétaire général des Nations unies sur les bases juridiques de son arrestation et sur le rôle de l’ONU, dénonçant tortures et meurtres de partisans de l’ex-président ivoirien. Ce dernier a été transféré mercredi dans le nord du pays. « A l’heure o๠je vous parle, M. Laurent Gbagbo n’est plus à  l’hôtel du Golf, il est en Côte d’Ivoire, bien sécurisé », a déclaré hier M. Ouattara, lors d’une conférence de presse. Les avocats, Mes Marcel Ceccaldi, Lucie Bourthoumieux et Jean-Charles Tchikaya, rappellent que Laurent Gbagbo avait été placé lundi « en état d’arrestation à  l’Hôtel du Golf », le QG d’Alassane Ouattara, un lieu dont l’Onuci « se charge d’assurer la sécurité ». Estimant qu’aucune disposition de la résolution 1975 (qui a permis à  l’ONU de détruire les armes lourdes en possession du camp Gbagbo, ndlr) « ne donne autorité à  l’Onuci pour prendre des mesures privatives de liberté » contre Laurent Gbagbo et ses proches, les avocats demandent des comptes à  Ban Ki-moon. « A quel titre et sur quel fondement juridique le président Laurent Gbagbo, son épouse, les membres de sa famille et ses collaborateurs sont en état d’arrestation? », « Quelle autorité » les retient et « à  quel titre? », « quelles sont les conditions de leur détention? », interrogent-ils. Evoquant le mandant de protection des civils de l’Onuci, les avocats évoquent des « informations » faisant état depuis lundi « d’atteintes aux droits humains » dont sont en particulier victimes « des sympathisants de M. Gbagbo ou présentés comme tels ». Ils affirment que les membres du gouvernement de l’ex-président « sont systématiquement torturés et blessés avec des machettes quand ils ne sont pas simplement assassinés ». Ils ajoutent qu’en cas de mauvais traitements infligés au président déchu, la « responsabilité personnelle » du Secrétaire général, mais aussi celle de l’ONU et de la France « seront engagées ».

Côte d’Ivoire : Réconciliation, un long chemin pour les Ivoiriens ?

C’est la première fois qu’il prenait publiquement la parole en tant que président élu depuis la crise issue de l’élection présidentielle du 28 novembre dernier. Lors de sa première allocution télévisée, après la chute de Gbagbo, le président Ouattara a annoncé la création d’une «Â Commission Justice et Réconciliation » pour enquêter sur les accusations d’atrocités contre les civils portées contre l’une et l’autre des parties au conflit. « J’invite tous mes compatriotes à  s’abstenir de tout acte de vengeance, a-t-il appelé de ses vœux. La Côte d’Ivoire est une et indivisible. Je serai le président de tous les Ivoiriens, qu’ils soient musulmans (comme lui, ndlr), chrétiens (comme Laurent Gbagbo, ndlr), ou d’une autre confession. » A déclaré hier le président Ouattara sur les antennes de la télévision ivoirienne. Equation à  plusieurs inconnues La question qui se pose est de savoir si l’appel à  la réconciliation sera entendu par tous les Ivoiriens. Aujourd’hui, cette réconciliation en Côte d’Ivoire présente de nombreux enjeux. Dans un pays divisé par de nombreuses années de conflits ethniques, il lui faudra du temps pour cicatriser les blessures : il y a d’une part «Â les Ivoiriens du Nord », se réclamant d’Alassane Dramane. D’autre part les «Â Ivoiriens du sud ». Parmi eux, il y a l’ethnie (Bété) à  laquelle appartient la famille Gbagbo. Les «Â Jeunes patriotes » également, constituent le bras populaire du président sortant et ils lui ont exprimé leur soutien. Gbagbo est tombé, mais dans de nombreux quartiers d’Abidjan, l’ex président a encore des partisans. Et au sein de l’armée, des groupes militaires pourraient encore lui rester fidèles même si les généraux comme Philippe Mangou, ont maintenant prêté allégeance à  Alassane Ouattara. Son parti, le Font populaire ivoirien (FPI), qui va désormais basculer dans l’opposition, va-t-il lâcher du lest ? Rien n’est moins sûr. Cohabitation Par ailleurs, Ouattara devra faire œuvrer à  aplanir les divergences qui peuvent intervenir dans son propre camp. Sa première grande épreuve sera la cohabitation avec les militants du PDCI de l’ancien président Henry Konan Diédié. Ennemis hier, les deux camps sont de venus des alliés face à  un opposant commun qu’était Gbagbo. Le partage du pouvoir entre les RDR d’Alassane et le PDCI sera sans doute mis à  rude épreuve. Il y a une question qui suscite également beaucoup d’interrogations dans l’ère post-Gbagbo : C’’est celle de l’intégration des « Forces républicaines » dans l’armée régulière. Bombardés à  de hauts grades dans la rébellion, ils exigeront, sans doute, leurs grades dans l’intégration dans l’armée régulière. Comment cela sera perçu par les officiers de l’armée gouvernementale ? Autant dira que la tâche ne s’annonce pas aisée par le nouveau président de la Côte d’Ivoire .

Oh Simone!

Quand il y a à  peine quelques mois encore, tu es venue à  Bamako faire la promotion de ton livre « Paroles d’honneur », C’’est avec un sentiment confus que J’ai suivi ton intervention face à  la presse. Les journalistes ont, après quelques questions sur ton ouvrage, rapidement focalisé leur attention sur le sujet qui nous intéressait tous, l’élection présidentielle. En tant qu’acteur à  part entière de la vie politique de ton pays et bien sûr en épouse, tu as déclaré avec la fougue qui a toujours été tienne, « il y aura des élections, inch’Allah. Laurent Gbagbo va gagner, je ne dis même pas inch’Allah !». Je me rappelle que contrairement aux confrères qui étaient choqués, J’ai souri et je me suis dit que tu étais quand même « gonflée » ! Et C’’est sans doute l’un des aspects de ta personnalité. Jamais tu n’as voulu te cantonner dans le rôle traditionnel de faire-valoir, assigné aux premières dames. Depuis que ton mari est entré en politique, ou plutôt depuis que tous les deux, vous êtes entrés en politique, tu n’as cessé de faire parler de toi, de ton volontarisme, de ta poigne. Même ton physique montrait que tu « en voulais » : mâchoire forte, regard perçant qui sans que tu n’ouvres la bouche dit à  celui que tu as en face tout ce que tu penses de lui… C’’est vrai que née dans une fratrie de 19 enfants, il fallait s’affirmer pour s’en sortir. Après des études poussées d’histoire et de linguistique, tu t’es passionnée pour le syndicalisme et la politique. Le vieux Houphouet te fera mettre en prison à  plusieurs reprises dans les années 1970, puis 1990, parce que tu avais osé dire tout haut ce que les autres pensaient tout bas. En 1982, Laurent et toi avez fondé ce qui deviendra le Front populaire ivoirien (FPI, socialiste) dont tu seras députée en 1995, représentante de la commune abidjanaise d’Abobo. Le 19 janvier 1989, tu acceptes de devenir l’épouse, en secondes noces, de ton «camarade de combat» et tu deviens Simone Ehivet Gbagbo. Et tu es restée aux côtés de cet homme jusqu’au bout. Quelles que soient les circonstances de cette fin, je salue ta loyauté, Simone ! Tu es devenue Première dame de la Côte d’Ivoire, le pays que tu aimes avec tes tripes, le 26 octobre 2000. Ce fut pour toi, le début de la fin. Le coup d’état manqué puis la rébellion de 2002 t’ont fait basculer du côté obscur de la force. Toute puissante présidente, tu as toujours voulu tenir avec Laurent les rênes de la Côte d’Ivoire. D’aucuns disaient même que le Gbagbo qui dirigeait la Côte d’Ivoire n’était pas celui qu’on croit ! C’’est vrai que tu as été citée dans de nombreuses affaires dont celles des escadrons de la mort ou celle de la disparition toujours inexpliquée de mon confrère Guy André Kieffer. Usant de ton pouvoir dans ton parti et surtout sur ton mari, Simone ou « Maman », comme t’appellent tes admirateurs, tu a tout fais pour que le pays ne flanche pas face aux « diables » Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, et leur « chef bandit » Alassane Ouattara. Ta foi en Dieu que tu as dit avoir rencontré après avoir survécu à  un accident de la route, est l’une de tes forces. Je me souviens que tu avais dit début décembre dernier « Dieu a donné la victoire à  Laurent ». Quand on t’a montré à  la télé ce lundi 11 avril alors que des hommes armés faisaient irruption dans votre refuge, tu semblais encore en train de prier. Mais alors, Simone, au nom de ce Dieu auquel tu t’es accrochée jusqu’au bout, pourquoi n’as-tu pas usé de ton pouvoir pour faire arrêter ce gâchis quand il en était encore temps ? Tu aurais pu ainsi rentrer dans l’histoire par la grande porte… Certainement que tu es restée convaincue jusqu’au bout de la justesse de ton combat. Mais alors, tu aurais dû te souvenir de cette parole sage qui dit que tous les combats ne valent pas la peine d’être livrés. Surtout quand on voit le prix que le pays a payé au nom de ce combat. Simone, puisse la Côte d’Ivoire te pardonner. Tu as toujours été digne, J’espère que tu auras le courage de t’expliquer, de nous expliquer ce qui t’es arrivé, nous dire pourquoi tu es passée de Simone la combattante, luttant pour la liberté et la démocratie dans les années 90, à  l’initiatrice des escadrons de la mort dans les années 2000, pour finir en bête traquée cachée sous terre… Simone, nous voulons comprendre.

Paris dément avoir procédé à l’arrestation de Laurent Gbagbo

Source Reuters – Le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo a été arrêté lundi dans sa résidence d’Abidjan, mais ses proches et Paris donnent des versions divergentes du rôle précis joué par les forces françaises dans l’opération. Cette action s’est déroulée alors qu’une trentaine de véhicules blindés du détachement français Licorne, appuyés par un hélicoptère, s’approchaient de la résidence o๠Laurent Gbagbo s’était retranché depuis des jours dans le quartier de Cocody. Laurent Gbagbo et son épouse Simone ont été conduits à  l’hôtel du Golf, siège du gouvernement d’Alassane Ouattara, le président reconnu par la communauté internationale, depuis l’élection présidentielle contestée du 28 novembre dernier. Selon les Nations unies à  New York, le président sortant s’est rendu aux forces du président élu et se trouve sous la garde des Forces républicaines d’Alassane Ouattara. Pour le camp pro-Gbagbo, ce sont des forces spéciales françaises qui ont permis de mettre la main sur le président sortant, qui refusait de céder le pouvoir à  Alassane Ouattara, dont la victoire électorale avait été reconnue par la communauté internationale. Selon Toussaint Alain, représentant pour l’Europe du président sortant et qui a, le premier, annoncé à  Reuters l’arrestation, Laurent Gbagbo « a été arrêté par les forces spéciales françaises et remis à  des chefs de la rébellion ». « Des chefs de la rébellion ont été convoyés sur place par les forces françaises qui ont pénétré dans la résidence avec des chars », a-t-il dit. « Le président était dans son bureau. » Gbagbo entre les mains des rebelles Un porte-parole du camp Ouattara, Hervé Cohx, basé à  Paris, a, lui aussi, confirmé dans un premier temps que Laurent Gbagbo avait été « arrêté par les forces françaises qui l’ont remis aux forces républicaines ». Une version aussitôt démentie par les autorités françaises et par l’ambassadeur de Côte d’Ivoire à  Paris, Ali Coulibaly, selon qui, ce sont les forces d’Alassane Ouattara qui ont mené l’opération. Thierry Burkhard, porte-parole de l’état-major français à  Paris, a affirmé que Laurent Gbagbo s’était rendu. « Aujourd’hui, peu après 15 heures, l’ex-président Laurent Gbagbo s’est rendu aux forces républicaines de Côte d’Ivoire d’Alassane Ouattara », a-t-il dit. « à€ aucun moment, les soldats de la force française Licorne, qui étaient déployés le long des grands axes depuis ce matin, ne sont entrés, ni dans la résidence ni dans le jardin de la résidence », a-t-il ajouté. Le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a confirmé que « ce sont les forces (d’Alassane Ouattara) qui sont entrées dans la résidence présidentielle et qui ont procédé à  l’arrestation de Laurent Gbagbo. Les choses sont d’une très grande clarté », a-t-il déclaré à  Paris. Thierry Burkhard a ajouté que l’ex-président Laurent Gbagbo avait été emmené avec ses proches, dont son épouse Simone, à  l’hôtel du Golf « par les forces républicaines de Côte d’Ivoire. » Selon une source militaire française, le gouvernement Ouattara a estimé que l’hôtel du Golf, o๠la télévision ivoirienne a filmé le président déchu en bonne santé apparente et sans menottes dans une chambre, était le lieu o๠« il serait le mieux en mesure d’assurer la sécurité de Laurent Gbagbo ». L’ambassadeur de Côte d’Ivoire à  Paris, Ali Coulibaly, a affirmé que le président déchu serait jugé. « Laurent Gbagbo va bien et son épouse est avec lui. Il va pouvoir répondre de ses actes », a-t-il dit.

Exit Gbagbo ! Welcome ADO ?

Des cris de joie dans Abidjan ! Un ouf de soulagement. Les Ivoiriens, avec la chute de Laurent Gbagbo entra-perçoivent désormais une lueur dans ce long tunnel noir qu’est devenue la Côte d’Ivoire, en dix ans de crise politique, émaillé d’affrontements, de morts et d’instabilité politique. Triste fin de règne pour un Homme, qui en dix ans de pouvoir, n’a rien pu faire pour son pays. Opposant historique à  Feu Félix Houphouet Boigny, Laurent Gbagbo se croyait investi d’une mission, lorsqu’il usurpa le pouvoir, en 2000, et résista de longues années, à  le conserver. Et lorsqu’enfin il se décida à  aller à  ces élections, maintes fois repoussées, celui qui prêchait la démocratie, la souveraineté de la Côte d’Ivoire, se transforma en despote mal éclairé et voulut coûte que coûte garder son fauteuil doré. Au détriment du peuple. La ruse est belle, mais toute ruse a une fin. Le verdict des urnes, fut alors refoulé, sauvagement, par des partisans sans honte qui invalidèrent un scrutin, largement suivi par la Communauté Internationale. Mais la chute de Laurent Gbagbo est d’une tristesse inavouable, tant il aurait lui même pu la prévoir. Lui et son épouse Simone, mauvaise conseillère certes, instigatrice des malheurs de son Homme. L’image est pathétique d’une femme à  terre, hagarde, surprise, apeurée, tant elle se croyait intouchable. Si le pouvoir aveugle les Hommes, il aura rendu malade le couple Gbagbo, qui laisse derrière lui des milliers de cadavres, un pays déchiré, divisé, une économie ruinée, un peuple meurtri par ses pertes. Réconciliation Nationale ? Voilà  le message lancé par Alassane Ouattara, désormais seul président légitime de la Côte d’Ivoire, mais avant toute réconiliation, il faut panser les blessures, faire le travail de mémoire, guérir les plaies. Alassane Ouattara qui court derrière ce pouvoir depuis des années, saura t-il gouverner avec sagesse ? Saura t-il réunir ce peuple brisé par des concepts sauvages tels que l’Ivoirité, rassembler le Nord et le Sud, ramener les étrangers travailleurs de Côte d’Ivoire. Pourra t-il redresser la barre d’une économie, larvée par la crise politique ? Le défi est immense pour la Côte d’Ivoire, pays prospère dans les années 90 et qu’Houphouet Boigny laissa aux mains de dirigeants immatures et assoiffés de pouvoir. Dix ans auront suffi à  détruite cet eldorado économique et financier, que les investisseurs ont fini par bouder. Mais les ressources sont là . L’espoir est-il cependant permis ?