Chute de Gbgabo, ce qu’en pensent les maliens

Adama Sanogo enseignant: Je suis très content d’avoir appris cette bonne nouvelle, Gbagbo avait terrifié les ivoiriens et surtout les étrangers. J’espère que la paix va revenir en Côte d’Ivoire ». Nastou Koné commerçante : J’espère qu’avec l’arrestation de Laurent Gbagbo, le pays va finalement retrouver la paix, le Mali et la Cote d’Ivoire ont des histoires communes. Idrissa Sidibé : l’arrestation de Gbagbo par la France confirme encore le poids du colonisateur sur ses colonies. Gbagbo n’est forcément un sanguinaire comme beaucoup pensent, il est l’un des digne fils qui a le courage de dire non à  la France. Je suis étonné de voir certains éclater de joie pour l’arrestation de Laurent Gbagbo. Adjaratou Kouyaté, vendeuse de fruits et légumes : Je suis contente, J’espère maintenant qu’il sera jugé pour tous les crimes qu’il a commis. Salimata Dansogo étudiante : C’’est la fin de l’enfer en Côte d’Ivoire. C’’était horrible de voir les corps déchiquetés jetés dans la rue comme des animaux. Avec l’arrestation de ce diable, un nouveau vent soufflera sur Côte d’Ivoire. Selon moi, ils ont pris trop de temps pour procéder à  cette arrestation. Samba Diarra, commerçant : J’ai peur pour la Cote d’Ivoire car les partisans de Gbagbo sont toujours là  et n’ont pas encore dit leur dernier mot. C’’est vrai Gbagbo est arrêté, mais il faut désarmer ses partisans. Sinon le sang continuera à  couler en Côte d’Ivoire. Je connais l’ethnie de Gbagbo, ils sont rancuniers. Laurent Gbagbo n’avait pas pitié de son peuple. Sinon comment comprendre qu’il veuille s’accrocher au pouvoir malgré sa défaite aux élections. Fatoumata Coulibaly, comptable : On doit avoir pitié à  Gbagbo, car il s’est rendu. C’’est sa femme et ses amis qui l’ont conduit dans l’erreur. Alamamy Simpara, commerçant : C’’était la fête chez nous, car nous avons perdu beaucoup de nos compatriotes en Côte d’Ivoire à  cause de ce farfelu. Secundo, nous, les commerçants on a eu tous les problèmes en ce moment en Côte d’ivoire. Ramata Djiré : Je suis ivoirienne, C’’est à  cause de la guerre que nous avons fui le pays en 2003. Je souhaite du fond du C’œur que la paix revienne en Côte d’Ivoire. J’ai grandi là -bas et J’ai toujours mes parents en Côte d’Ivoire. En réalité la Côte d’Ivoire et le Mali, C’’est la même chose pour moi. « . Youssouf Touré professeur d’histoire Géo : l’Afrique vient de s’exposer à  la honte des occidentaux encore avec l’arrestation de Laurent Gbagbo. Il a payé le prix de son attitude anti-française. Tous les dirigeants africains qui ont tenu tête aux français ont été assassinés ou humiliés. Ouvrons un peu les yeux. Honnêtement parlant je déçu par l’ingérence française en Côte d’Ivoire. Mme Françoise Dembélé : Il a fait tuer de milliers de gens pour rien. Pour un homme, C’’est triste, C’’est triste… son arrestation était impatiemment attendue. C’’est fini, C’’est fini toute cette histoire. Pour la vanité d’un homme, C’’est vraiment trop cher payé ». Mohamed Sissoko vendeur ambulant : Je loue Dieu pour l’arrestation de ce Satan Gbagbo qui a plongé les ivoiriens dans l’enfer pendant des années. Il doit être jugé devant tous les ivoiriens pour répondre ses crimes. Realisé par Modibo Fofana

Côte d’Ivoire : Et maintenant ?

[Liesse à  Abidjan…] “Gbagbo s’en va”, “C’’est vraiment une immense joie, vraiment immense, dit un homme qui porte un t-shirt à  l’effigie de Ouattara, parce qu’il y a eu 10 ans de crise, sans avancée, sans développement, mais grâce à  Dieu et grâce à  Alassane, on peut vraiment exprimer notre joie.” C’’est une foule en liesse qui a envahi les rues de Yopougon et d’autres quartiers populaires de la capitale économique ivoirienne. “Vraiment, on remercie Alassane Ouattara, on remercie le bon Dieu, on remercie Ouattara !” crie une femme. Mais cette fête, d’autres Ivoiriens ne veulent pas la faire encore. Beaucoup de gens sont morts, et dans des dizaines de familles, C’’est l’heure du deuil. Certains sont sans nouvelles de leurs proches depuis plusieurs jours et le décompte de toutes les victimes « collatérales » des deux camps va désormais commencer. Des témoins ont en effet fait état de nombreuses bavures des belligérants qui ont tiré des obus sur des maisons ou encore des balles qui sont allées foudroyer des paisibles citoyens cachés dans leurs chambres. Et puis, il y a encore des milices et des mercenaires pro-Gbagbo en ville… [ b A l’ouest, on retient son souffle] Laurent Gbagbo a souhaité lundi soir « qu`on arrête les armes » et « qu`on rentre dans la partie civile de la crise » dans une déclaration diffusée après son arrestation sur la télévision TCI du nouveau président Alassane Ouattara. L`annonce de ce dénouement de la saga « Laurent et Simone Gbagbo », a été accueillie par un silence prudent à  Duékoué, fief pro-Gbagbo, o๠s`entassent 30.000 personnes fuyant des violences dans cette région, selon des témoins. Seules quelques dizaines de personnes, essentiellement allogènes (non originaires de la région), ont aussi exprimé leur joie dans la rue à  l`annonce de l`arrestation de M. Gbagbo. Mais dans la mission catholique de la ville, o๠sont réfugiés la plupart des personnes déplacées par les violences et craignant des représailles, la nouvelle a été accueillie « dans le calme, dans le silence », a dit Chantale Gueà¯, qui vit au camp et jointe depuis Monrovia. « Tout ce que nous voulons aujourd`hui, est que le président reconnu par la communauté internationale nous donne une certaine protection, de sorte qu`on n`ait plus en face de nous des gens qui veulent nous tuer. La politique, c`est comme un jeu, il faut un vainqueur et un vaincu. Et je crois que le vainqueur, cette fois, c`est Alassane Ouattara », a-t-elle ajouté. Et maintenant ? Alassane Ouattara hérite d’un pays à  genoux, à  l’économie en panne et à  la population divisée. Sur le plan économique, l’encéphalogramme est à  plat. Le batà®ment ne construit plus, les grands groupes étrangers se sont repliés à  l’étranger, et les PME sont à  court de trésorerie. L’exportation de cacao, dont la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial, est stoppée depuis fin janvier à  cause de l’interdiction faite aux bateaux européens de relâcher dans les ports ivoiriens. Ouattara l’économiste pourrait en outre relancer la confiance et faire jouer ses contacts dans le monde des affaires pour créer des entreprises employant une nombreuse main-d’œuvre, afin de donner un espoir aux Ivoiriens aujourd’hui sans travail. Mais il lui faudra d’abord rétablir l’ordre en récupérant des milliers d’armes illégales. La Côte d’Ivoire possède de facto deux armées depuis la tentative de coup d’à‰tat de 2002, suivie de l’assaut des rebelles venus du Nord. Fusionner les deux forces n’ira pas sans mal. Les ivoiriens ont besoin de réconciliation. Un défi pour Ouattara, étant donné la façon dont il sera arrivé à  la présidence, élu mais soutenu par des militaires. Il ne devra pas oublier que c’est d’abord le peuple qui l’a porté au pouvoir. Il devra éviter d’être l’otage des militaires. Alassane Ouattara se retrouve aussi à  la tête d’un pays hanté par dix ans de violences, commises par tous les côtés: émeutes sanglantes du général Gue௠quand celui-ci avait voulu annuler l’élection présidentielle de 2000, assassinats d’opposants par des escadrons de la mort sous Gbagbo et charniers découverts récemment dans des villes conquises par les troupes d’Ouattara. La Côte d’Ivoire ne pourra se passer d’une commission vérité, justice et réconciliation indépendante menée par la société civile pour faire la lumière sur ces heures sombres de son histoire et enfin, tourner la page ouverte un certain 19 septembre 2002. Pour qu’enfin, l’éléphant se remette debout !

Gbagbo : la vidéo de l’arrestation !

Une porte-parole des forces d`Alassane Ouattara a confirmé lundi l`arrestation à  Abidjan du président sortant Laurent Gbagbo, qui était retranché depuis des jours dans sa résidence du quartier de Cocody. « Oui, il est en état d`arrestation », a déclaré Affoussy Bamba à  l`agence Reuters à  Abidjan. Un autre porte-parole du camp Ouattara, Hervé Cohx, basé à  Paris, a précisé que Laurent Gbagbo avait été emmené à  l`hôtel du Golf, QG des forces du vainqueur reconnu de l`élection présidentielle du 28 novembre. « Je vous confirme l`arrestation de Gbagbo qui se trouve actuellement à  l`hôtel du Golf », a-t-il confié à  Reuters. « Il a été arrêté par les forces françaises qui l`ont remis aux forces républicaines. »

Laurent Gbagbo arrêté, cette fois c’est gâté !

Selon l’agence de presse Reuters, qui a donné la première information ce lundi, «Â  Le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo a été arrêté par les forces spéciales françaises et remis à  des chefs de la rébellion, alors que des chars français venaient de pénétrer dans la résidence du président ivoirien sortant. « Ces chefs de la rébellion ont été convoyés sur place par les forces françaises qui ont pénétré dans la résidence avec des chars ». « Le président était dans son bureau. » Information ensuite confirmée par Jean Marc Simon, l’Ambassadeur de France en Côte d’Ivoire. Ensuite, Laurent Gbagbo aurait été conduit avec sa famille à  l’Hôtel du Golf o๠son rival et opposant Alassane Dramane Ouattara a élu domicile depuis le verdict des élections du 30 Novembre dernier. Après, des mois d’affrontements entre deux factions, ce lundi 11 avril marque la fin de la liberté d’un homme, dont la capacité de résistance en bluffait plus d’un. Les forces de l’Onuci et la Force Licorne assiégeaient sans relâche la résidence de celui que l’on croyait inatteignable. Gbagbo a longtemps résisté, joué au jeu du chat et de la souris avec la communauté internationale, préparant son bunker, à  l’avance en cas de problèmes. Il avait même prévu d’y rester un an s‘il le fallait. Après la République «Â Hôtelière » du Golf, C’’était la république «Â bunkérisée » de Cocody qui passionnait les médias internationaux. Mais, il semble que l’assiégeur, désormais assiégé, a fini sa course et sa détermination n’aura pas suffi face aux assauts répétées des forces françaises, qui ont intensifié leurs frappes depuis dimanche soir sur ses bastions. Et ce lundi matin, indique t-on, des éléments de la rébellion, auraient pénétré dans la résidence de Gbagbo pour l’arrêter. Mais le rôle précis, dans cette arrestation, des forces spéciales françaises françaises, qui ont pillonné la résidence de Laurent Gbagbo depuis le milieu de la matinée de lundi, reste encore floues… Et ses sources diplomatiques, démentent la première informations et affirment que les «Â  forces françaises », n’ont à  aucun moment pénétré dans la résidence de Gbagbo. l’ambassadeur de la Côte d’Ivoire auprès de l’ONU a également déclaré que Laurent Gbagbo, retenu à  l’Hôtel du Golf, était en bonne forme et qu’il serait jugé pour ses actes. Son sort et celui de sa famille incombe désormais à  la Cour Pénale internationale. Reste à  savoir quelle sera la réaction de ses partisans et s’ils vont déposer les armes. Laurent Gbagbo, chronique d‘une fin programmée Le 30 novembre dernier, à  l’issue du résultat du second tour de l’élection présidentielle, des partisans de Laurent Gbagbo réfutent le victoire d’Alassane Ouattara, certifiée par la Commission électorale Indépendant. Le 2 décembre, le conseil constitutionnel invalide ce résultat et déclare Laurent Gbagbo vainqueur de l’élection présidentielle. Le 4 décembre, Laurent Gbagbo se fait investir président et son opposant prête serment « en qualité de président de la République ». Le lendemain, après avoir reconduit comme Premier ministre Guillaume Soro, Alassane Ouattara forme un gouvernement. Son rival réplique en annonçant la nomination de Gilbert Marie N’gbo Aké au poste de Premier ministre Le 3 décembre, la France, les Etats Unis et les Nations Unies reconnaissent Alassane Ouattara comme le président élu de Côte d’Ivoire; Les avoirs de Laurent Gbagbo sont ensuite gelés. Mi décembre, des affrontements éclatent peu après le scrutin: 173 personnes sont tuées entre le 16 et le 21 décembre, selon l’ONU. Des témoignages confirment l’instauration dans le Grand Abidjan d’une terreur milicienne, incarnée par les Jeunes Patriotes, qui, armés de gourdins et de machettes, dressent des barrages sauvages ou incendient maisons, échoppes et minibus. Janvier-Février : les violences se propagent dans l’Ouest du Pays. Entre février et Mars, des affrontements entre forces Pro Gbagbo et forces pro Ouattara s’intensifient, faisant plusieurs morts civils. Début Mars, l’offensive des Forces républicaines de Côte d’ivoire débute. Les ex-rebelles du nord alliés à  Alassane Ouattara ont prisdeux localités de l’ouest sous contrôle du camp Gbagbo le 25 février, puis les villes de Toulépleu, le 6 mars et Doké le 13 mars. Le 17 mars, Alassane Ouattara crée les Forces républicaines de Côte d’ivoire (FRCI), composées de de soldats des FDS ayant fait défection et d’ex-rebelles des Forces nouvelles. Le 28 mars, les FRCI lancent une grande offensive militaire, quatre mois jour pour jour après le début de la crise post-électorale. Ils progressent rapidement rencontrant peu de résistance, en raison des défections au sein de l’armée notamment, et atteignent Yamoussoukro, la capitale administrative le 30, puis Abidjan le 31. Mais les FRCI se heurtent à  la résistance des partisans de Laurent Gbagbo dans leurs bastions d’Abidjan, livrée au pillage. Le 4 avril, L’Onuci et la force française Licorne frappent les derniers bastions de Gbagbo, tirant sur des camps militaires et des batteries situées à  la résidence et au palais présidentiel. Des négociations sont entamées avec Laurent Gbagbo pour demander sa reddition, mais malgré l’écroulement de son régime, celui-ci, retiré dans sa résidence du quartier de Cocody, s’y refuse. Après que les forces pro-Gbagbo aient réussi à  regagner du terrain à  Abidjan à  partir du 8 avril, reprenant le contrôle de plusieurs quartiers, les forces françaises de l’opération Licorne et l’Onuci lancent une campagne de frappes sur les bastions du président ivoirien sortant, le 10 avril. Le 11 avril, en début d’après-midi, Laurent Gbagbo est arrêté par les forces d’Alassane Ouattara et conduit au Golf hôtel, QG du camp Ouattara dans Abidjan.

Les hommes de Gbagbo

Ces dernières semaines, les FDS (Forces de défense et de sécurité) fidèles à  Laurent Gbagbo comptaient 55 000 hommes. Aujourd’hui, le président sortant peut s’appuyer sur un noyau dur de 5000 hommes, issus de ces FDS, et d’autres troupes d’élites militaires. A sa résidence particulière de Cocody, l’agence AFP avance le chiffre de 200 partisans assurant sa sécurité. En parallèle, plusieurs alliés, autorisés à  parler à  la presse, diffusent la parole du président retranché dans son bunker. Alain Toussaint, la « voix de Gbagbo » Proche conseiller en poste à  Paris, Alain Toussaint peut être considéré par les pro-Ouattara comme la « voix de la propagande » du camp Gbagbo. Aucune information sur sa biographie n’est disponible sur la Toile, mais il laisse en revanche son numéro de téléphone à  qui veut bien l’entendre. [Il explique ce vendredi qu’il est un ancien journaliste, travaillant avec des universitaires notamment européens, au service de Laurent Gbagbo depuis 2001, et président d’une Fondation de Sciences Politiques à  Abidjan.] Car en effet, depuis l’offensive éclair du camp Ouattara, s’il n’est pas en mesure de riposter par les armes, le camp Gbagbo réplique par les mots. La cible est toute trouvée: la France. Le 4 avril, la force française Licorne était considérée comme « une armée d’occupation en dehors de tout mandat » de l’ONU. La rébellion pro-Ouattara, c’est une « coalition de mercenaires et de soldats européens et américains (qui) bénéficient de l’appui logistique, du renseignement de la force Licorne », ajoutait-il. Le même jour, alors qu’il fustigeait ainsi les forces armées françaises, il assurait aux citoyens français sur place une totale sécurité. Le 6 avril, Alain Toussaint condamnait des « actes illégaux », « des actes de guerre ». « La finalité de cette action, c’est l’assassinat du président Gbagbo », avait-il déclaré. Ce jeudi, le conseiller de Laurent Gbagbo nie avoir tenté de négocier avec l’ONU et la France la reddition du président sortant: « Tout cela n’est que supputation, il n’y a d’ailleurs aucun général militaire impliqué dans une quelconque tentative de négociation », comme l’avait récemment fait entendre Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères français, indique-t-il. Il ajoute: « Les seules possibilités de dialogue que nous [le camp Gbagbo] accepterons, c’est l’arrêt immédiat et total des hostilités, ainsi qu’une discussion à  propos des issues politiques de la crise, par l’intermédiaire de personnalités civiles, en présence d’Alassane Ouattara et sous l’égide de l’ONU. Rien d’autre. » Réclamant il y a peu le départ de Côte d’Ivoire des Nations Unies, le camp Gbagbo aurait donc changé d’avis: « L’ONU doit aujourd’hui jouer son vrai rôle de force impartiale, et cela se fera avec le concours de la Russie, de l’Angola, de la Chine et de l’Union africaine. » Et si le camp Ouattara refuse? « On avisera ». Ahoua Don Mello, le « technicien » Originaire de Bongouanou, au nord d’Abidjan, Ahoua Don Mello est un « technicien doublé d’un politique ». SelonJeuneafrique.com, il a obtenu un diplôme d’ingénieur à  l’à‰cole nationale supérieure des travaux publics (ENSTP) de Yamoussoukro en 1982, avant de poursuivre ses études à  Paris, o๠il a milité au FPI (parti de Laurent Gbagbo). De retour au pays, et après avoir tenté de créer sa propre formation politique- La Renaissance -, il est revenu au FPI, o๠il a pris le poste de président du comité de contrôle, devenant l’un des promoteurs du nationalisme économique ivoirien. Directeur général du BNETD (Bureau national d’études techniques et de développement), il a entrepris, lors de son passage au sein des institutions ivoiriennes, le transfert des institutions à  Yamoussoukro, le prolongement de l’autoroute du nord vers Singrobo, et la construction du quatrième pont d’Abidjan. Aujourd’hui, il est le ministre de l’Equipement et porte-parole du gouvernement Gbagbo. Ce mercredi, alors que des négociations entre la France et le camp Gbagbo étaient engagées selon l’ONU, Ahoua Don Mello affirmait que le président sortant n’en était pas « pour le moment » à  envisager une reddition. Il a ajouté que Laurent Gbagbo « s’interroge: pourquoi cette attaque alors qu’il attendait le haut représentant de l’Union africaine pour des négociations » qui avaient été proposées du 4 au 6 avril à  Addis Abeba. Le lendemain, il annoncait que l’assaut lancé par les combattants pro-Ouattara « est une tentative d’assassinat du président Gbagbo ». Il a accusé la force française Licorne d’avoir fourni « un appui aérien et terrestre », ce qu’a démenti Paris. Charles Blé Goudé, le « ministre de la rue » Charles Blé Goudé est le chef des des Jeunes Patriotes armés par le camp de Laurent Gbagbo. C’est lui qui est en charge de mobiliser la jeunesse quand le président sortant sent qu’il perd la main sur le terrain. Le 21 mars dernier, il mobilisait une foule de jeunes Ivoiriens, venus s’enroler dans les forces pro-Gbagbo. « Ministre de la rue « , de la Jeunesse, de la Formation professionnelle et de l’Emploi, Charles Blé Goudé organise, depuis l’offensive éclair des pro-Ouattara, la résistance dans les rues d’Abidjan. Souvent, c’est à  ses forces que sont imputés les tirs isolés que l’on peut entendre en fin de journée, lorsque les tirs à  l’arme lourde cessent. Le journal Le Monde soupçonne ces Jeunes Patriotes d’être également à  l’origine de pillages. « Il n’y aura pas de guerre civile », avait-il martelé le 27 mars devant une foule de sympathisants. Voyant que ses paroles sont restées veines, il n’était plus apparu sur la chaà®ne de la RTI depuis le début de la semaine. Mais ce dimanche, il a redonné de la voix: « Non, je ne suis pas un fuyard. Charles Blé Goudé est bel et bien là  o๠il doit être. » Présent, Charles Blé Goudé l’a toujours été, et ce depuis le début de la crise ivoirienne en 2002, année o๠il rentre en Côte d’Ivoire, après des études en Angleterre. Ancien de la Fesci (syndicat nationaliste étudiant), il organise en 2004 plusieurs actions violentes contre la présence française sur le sol ivoirien. Il est condamné par l’ONU en 2006, interdit de voyager, et ses avoirs sont gelés. « Devenu depuis quelques années, selon des diplomates américains, un homme d’affaires très prospère, avec des intérêts conséquents dans des hôtels et des boà®tes de nuit en Côte d’Ivoire », Charles Blé Goudé faisait profil bas avant novembre 2010. Aujourd’hui, il fait parti des derniers soutiens de Laurent Gbagbo à  Abidjan. Philippe Mangou, « l’hésitant » Philippe Mangou est, parmi les soutiens de Laurent Gbagbo, le plus fragile de tous. Approché par Guillaume Soro le 25 mars, il a évité de peu le blâme, et a refusé de mettre l’armée à  la disposition d’Alassane Ouattara, comme le demandait son Premier ministre. Le 30 mars, sa résidence étant la cible de tirs, il s’est réfugié à  l’ambassade d’Afrique du Sud, donnant à  penser qu’il faisait défection. Quelques jours plus tard, il réintégrait le commandemant des armées de Laurent Gabgbo. Donnant l’image d’un chef d’Etat-major indécis – alors qu’il semble avoir toujours fait preuve deloyauté envers le président sortant -, mais conscient des enjeux sur le terrain pour la population civile, c’est lui qui a, ce mardi, demandé un cessez-le-feu. Le 3 avril, jour de son retour dans les forces armées, Alain Toussaint lui témoignait toute sa confiance sur Facebook: « Le Général Philippe Mangou de retour à  la maison. En novembre 2004, à  Yamoussoukro, j’ai été le témoin privilégié de ton engagement pour ta patrie lors de l’opération « Dignité ». Com’ théâtre puis Cema, tu n’as jamais trahi. Merci, merci, merci Philippe. » Comme si du fait de son accent hésitant, il lui fallait une deuxième conscience pour lui rappeler dans quel camp il se trouve. Car si le chef d’Etat-major des armées venait à  réellement faire défection, Laurent Gbagbo perdrait au final le peu de crédibilité militaire qu’il lui reste. La débâcle militaire ne serait alors plus évitable. Les autres soutiens de Laurent Gbagbo Laurent Gbagbo peut compter sur des personnalités françaises, une « garde blanche » surprenante dont L’Express faisait une galerie de portrait en janvier dernier. Et sur d’autres personnalités ivoiriennes. Parmi elles, le journal Le Monde note Mamadou Ben Soumahoro, ex-journaliste et « l’un des rares fidèles encore présents à  Abidjan »; et Augustin Mian, secrétaire général de la Fesci, qui veut désormais lancer un appel « à  tous ceux qui sont sur les fronts à  respecter la vie des civils, des étrangers, et des ressortissants français. » La RTI, un autre relais du « Gbagboland » La télévision d’Etat ivoirienne contrôlée par le président sortant Laurent Gbagbo, qui résiste avec acharnement dans ses derniers bastions d’Abidjan aux troupes de son rival Alassane Ouattara, diffusait dimanche de violents messages contre la France. « Le génocide rwandais se prépare en Côte d’Ivoire par les hommes (du président français Nicolas) Sarkozy. Ivoiriennes, Ivoiriens, sortons massivement et occupons les rues », lançait un bandeau défilant. La suite ici.

Une troisième voie s’impose en Côte d’Ivoire

Ouattara « prisonnier » des rebelles et de la France… «Ouattara déjà  perçu comme étranger (après 15 ans de polémiques sur sa nationalité), sera finalement arrivé au pouvoir par les armes et avec l’appui de forces étrangères » Antoine Glaser. Ni Gbagbo, ni Ouattara ne sont plus les hommes de la situation… La Côte d’Ivoire a besoin d’un président qui doit symboliser sa diversité. Or, devant ce chamboulement total d’un Ouattara qui partage avec Gbagbo la responsabilité de la mort des milliers d’ivoiriens. Et, d’un Gbagbo qui avait annulé le vote d’une partie de ses concitoyens… Une troisième voie s’impose… Rien ne sera plus jamais pareil en Côte d’Ivoire avec ces deux hommes aux affaires publiques. Chacun porte dorénavant sa part de responsabilité sur cette déchéance sociale… Un million de personnes déplacées, des milliers de victimes et des jeunes armés qui ruinent et instaurent la terreur partout. Ouattara …l’homme de l’occident doit rendre compte de la tuerie de 800 ivoiriens dans l’ouest…Dure dure pour les nations démocrates d’avaler une telle pilule… «Arrivé par les armes, avec des chefs de guerre comme Wattao ou Chérif Ousmane, il devra rendre compte des massacres commis par la rébellion dans l’Ouest et dans certains quartiers d’Abidjan comme Yopougon (quartier pro-Gbagbo, ndlr), o๠on parle déjà  de règlements de comptes», affirme le politologue Michel Galy, spécialiste de la Côte d’Ivoire. Ouattara prisonnier des rebelles…De la France… Comment unir tout le peuple ivoirien autour de son projet de société??? «Ouattara sera finalement arrivé au pouvoir par les armes et avec l’appui de forces étrangères. Il était déjà  perçu par une partie des Ivoiriens comme le candidat de l’étranger, voire comme un étranger lui-même (après 15 ans de polémiques sur sa nationalité, ndlr), et il aura du mal à  réaliser l’union ou à  proposer une réconciliation nationale. ..Pour Ouattara, la situation est catastrophique», juge Antoine Glaser. Il doit dorénavant sa présidence non seulement à  la communauté internationale sous l’égide de l’ONU, mais surtout aux rebelles sans oublier la France qui a neutralisé la défense de Gbagbo… Comment accepterons les pro-Gbagbo cette ingérence des étrangers… Seul l’avenir nous dira. Mais, dans l’immédiat, ce pays doit se reconstruire, la paix et la réconciliation seront ses ingrédients de réussite. Pour cela une troisième voie s’impose et me semble légitime pour assurer une nouvelle ère… Mais qui sera cette troisième voie? Henri Konan Bédié… Parce qu’il est arrivé troisième au premier tour et la démocratie C’’est aussi la loi du nombre…Si seulement tout pouvait être aussi évident dans cette lutte d’intérêts et de pouvoir comme un calcul mathématique… Une chose demeure par ailleurs évidente et certaine…Avec Gbagbo ou Ouattara aux affaires publiques, rien ne sera plus jamais pareil en Côte d’Ivoire… Chacun porte dorénavant sa part de responsabilité dans cette déchéance sociale. Et la Côte d’Ivoire a besoin aujourd’hui d’un homme ou d’une femme qui doit unir son peuple pour la construire. Plus d’une décennie d’instabilité politique… Les ivoiriens ont aussi droit au bonheur… un simple bonheur comme se balader dans les rues de leurs quartiers sans crainte…Et la tâche semble désormais lourde pour Gbagbo tout comme Ouattara de l’assumer … Vivement une troisième voie en Côte d’Ivoire pour la sortir de ce bourbier (Tribune publiée sur le site cameroonvoice.com)

Gbagbo: « Je ne suis pas un kamikaze »

l’assaut final Les forces du président ivoirien reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara ont lancé depuis ce matin l’assaut final contre le bunker o๠est retranché le chef de l’Etat sortant Laurent Gbagbo, après l’échec des négociations pour arracher sa reddition. En début de matinée, des tirs à  l’arme lourde ont débuté près de la résidence présidentielle, dans le quartier chic de Cocody (nord) et du palais, au Plateau (centre), au lendemain d’une journée d’intenses mais infructueuses tractations, au cours desquelles M. Gbagbo a refusé de jeter l’éponge. « On va sortir Laurent Gbagbo de son trou et le remettre à  la disposition du président de la République », a annoncé Sidiki Konaté, porte-parole de Guillaume Soro, Premier ministre de M. Ouattara. « Le président Ouattara a estimé que les négociations engagées pour obtenir la reddition de Gbagbo traà®naient en longueur et que Gbagbo ne cherchait qu’à  gagner du temps. Il a donc décidé d’intervenir militairement pour essayer de régler le problème, c’est-à -dire de capturer Gbagbo en vie ». « Je ne suis un kamikaze » Ces derniers jours, la télévision de M. Ouattara diffusait des extraits du film « La chute » retraçant les derniers instants d’Adolf Hitler, avant son suicide dans un bunker de Berlin, assiégé par les troupes soviétiques. « Moi, je ne suis pas un kamikaze, j’aime la vie », a affirmé M. Gbagbo mardi à  un journaliste français. « Ma voix n’est pas une voix de martyr, je ne cherche pas la mort mais si la mort arrive, elle arrive ». Depuis le scrutin présidentiel du 28 novembre, qui a plongé le pays le plus riche de l’Afrique de l’Ouest francophone dans une quasi-guerre civile, Laurent Gbagbo n’a jamais reconnu la victoire de son rival Alassane Ouattara, au terme d’un processus électoral pourtant certifié par l’ONU. Son régime s’est écroulé, les chefs de son armée ont appelé au cessez-le-feu, les frappes de l’ONU et de la France ont détruit une grande partie de son armement lourd, de nombreux fidèles ont fait défection, mais il refuse toujours de signer sa démission. Devant cette ultime résistance, « les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI, pro-Ouattara) ont décidé de régler le problème de Laurent Gbagbo. On va à  la résidence le chercher pour mettre fin à  cette comédie. Et on ira partout o๠il y a des poches de résistance », a ajouté M. Konaté. Outre la résidence, les derniers partisans de M. Gbagbo contrôlent le palais présidentiel et le camp militaire d’Agban, le plus important du pays, près duquel étaient entendues aussi des fortes détonations. « Il faut que la comédie cesse car le pays s’écroule », a conclu le responsable des forces de M. Ouattara. A Abidjan, les habitants traumatisés par les récents combats restent terrés chez eux. Les rues quasiment désertes étaient abandonnées aux pillards, l’eau et l’électricité sont coupées dans certains quartiers, les provisions de nourriture s’amenuisent. Les affrontements à  l’arme lourde dans divers quartiers d’Abidjan ont fait, selon l’ONU, des dizaines de morts et la situation humanitaire est devenue « absolument dramatique », la plupart des hôpitaux ne fonctionnent plus et quand les ambulances sortent, elles se font tirer dessus. Le bilan des morts pourrait toutefois être beaucoup plus lourd, les équipes de secours n’ayant pas pu sillonner la métropole ivoirienne en raison de la grande insécurité qui y règne.

Calme précaire à Abidjan

16h41 Le calme semble revenu dans la capitale économique Abidjan. Cependant, selon plusieurs témoins cités sur le site de la chaà®ne France 24, des tirs sont entendus dans les quartier de Cocody et du Plateau, faisant pensant à  une ultime résistance des forces pro-Gbagbo. Des pillages sont aussi signalés dans le quartier de la Riviera, près de l’Hôtel du Golf. 16h39 Selon une information de l’AFP, reprise par le journal Le Monde, « l’entrée Nord d’Abidjan est jonchée de cadavres ». 16h15 Les hélicoptères de la force française Licorne ont détruit une dizaine de blindés et quatre canons anti-aériens des forces pro-Gbagbo, lors des opérations lancées lundi soir à  Abidjan, indique le ministre de la Défense Gérard Longuet devant les députés. 16h05 Le Nigeria estime que les Nations Unies devaient user de tous les moyens nécessaires pour protéger les civils de la violence en Côte d’Ivoire, à  la suite de l’engagement des forces de l’Onuci et des soldats de la mission française Licorne dans les combats à  Abidjan. 15h45 Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères, déclare devant l’Assemblée: « Des tractactions sont en cours pour négocier le départ de Gbagbo et de sa famille. Ces conditions ne sont pas arrêtées. Nous exigeons que le départ de Gbagbo soit précédé par la publication d’un document sous sa signature dans lequel il renonce au pouvoir. Toutes les dispositions doivent être prises pour sécuriser physiquement Gbagbo et sa famille ». 15h41 La France et l’ONU devaient-ils intervenir en Côte d’Ivoire? La suite sur le site de France 24. 15h27 La confusion est patente en ce qui concerne les négociations de départ du président sortant Laurent Gbagbo. Sur France 24, le porte-parole du gouvernement Gbagbo affirme qu’il n’y a pas de négociation en vue du départ de Gbagbo. Il a en revanche confirmé le cessez-le-feu. 15h21 L’envoyé spécial de France 24, cité par Jeuneafrique.com, à  Abidjan affirme que les armes ont cessé de tonner depuis « quatre à  cinq heures ». Selon le commandant des FRCI qu’il a interrogé, ses hommes tiennent des positions à  Abobo, Yopougon et Adjamé. Ils auraient fait une incursion au Plateau cette nuit mais ne contrôleraient ni la résidence présidentielle ni le palais présidentiel. 14h59 Le président des Etats-Unis Barack Obama déclare soutenir « fermement » les actions entreprises par l’ONU et la France contre le régime du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo, qu’il a appelé à  « démissionner immédiatement ». 14h00 Le premier ministre François Fillon annonce, devant l’Assemblée nationale, que deux généraux proches de Gbagbo sont en train de négocier les conditions de sa reddition, selon l’AFP. 13h37 Les négociations se précisent, rapporte Lemonde.fr: Laurent Gbagbo engage des discussions sur un possible départ avec le président de la Mauritanie, pays qui exerce actuellement la présidence tournante de la Commission pour la paix et la sécurité de l’Union africaine, selon le commissaire de cette organisation. Prié de dire si le président sortant de Côte d’Ivoire est prêt à  se retirer, Ramtane Lamamra répond que c’est ce que le président mauritanien, qui a été en contact personnel avec lui, a compris. 13h14 Le ministre de la Défense Gérard Longuet estime que « tout peut se dénouer dans les quelques heures qui viennent » en Côte d’Ivoire, à  l’issue d’un entretien à  Paris avec son homologue allemand. 12h57 « La guerre est finie et on va négocier le reste », déclare le ministre des Affaires étrangères de Laurent Gbagbo, Alcide Djédjé, selon TV5Monde sur Twitter. 12h45 Laurent Gbagbo est en train de négocier son départ, annonce le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé. « On est au courant. […] S’il y a des possibilités de le voir quitter le pouvoir, nous sommes prêts », ajoute le ministre. Selon lui, la France est à  « deux doigts » de convaincre Gbagbo de quitter le pouvoir. Alcide Djédjé, ministre des affaires étrangères de Laurent Gbagbo réfugié en début d’après-midi chez l’ambassadeur de France à  Abidjan, déclare à  RFI être en train de négocier les termes du cessez-le-feu, rapporte Reuters. 12h27 Laurent Gbagbo est « retranché » dans un « bunker », au sein de sa résidence de Cocody, annonce le porte-parole de la Mission de l’ONU en Côte d’Ivoire (Onuci), Hamadoun Touré. 12h04 Le président en exercice de l’Union africaine (UA), le chef d’Etat équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema, condame à  Genève les interventions étrangères en Côte d’Ivoire et en Libye. De son côté l’Afrique du Sud, exprime ses réserves face aux attaques de l’ONU et de la France, et insiste sur la nécessité de trouver « une solution pacifique » au conflit. 11h53 Le seul objectif des opérations militaires de la France en Côte d’Ivoire est d’aider la Mission de l’ONU (Onuci) à  « neutraliser les armes lourdes détenues par les forces » du président sortant Laurent Gbagbo, assure le Quai d’Orsay. « L’intervention de la France se terminera dès lors que la mission de l’Onuci sera remplie », déclare à  la presse le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero. Par ailleurs, ce dernier indique que 2000 personnes sont actuellement réfugiées à  la base militaire française de Port-Bouà«t, près de l’aéroport d’Abidjan. Parmi ces personnes se trouvent 7 à  800 Français et plus de 600 Libanais, a précisé le porte-parole. 11h26 « Nous avons arrêté les combats » vient d’indiquer le chef de l’armée de Gbagbo. « Nous avons demandé au général commandant l’Onuci un cessez-le-feu », ajoute-t-il. Selon l’AFP, le chef de l’armée de Laurent Gbagbo serait Philippe Mangou, ce même militaire qui avait fait défection la semaine dernière, mais qui avait repris contact avec le président sortant ce lundi. Ce cessez-le-feu doit permettre de « protéger les populations, les militaires, partant la Garde républicaine commise à  la sécurité du président de la République, le président de la République lui-même et sa famille, et les membres du gouvernement » de son Premier ministre Gilbert Aké N’gbo, poursuit Philippe Mangou. « Nous demandons à  l’Onuci de faire en sorte qu’il n’y ait pas de pillages et de chasse aux sorcières », conclut-il. 11h10 La Russie dit « étudier la légalité » des frappes de l’ONU et de la France: « Nous étudions la question de la légalité de cette décision parce que le mandat des forces de maintien de la paix implique leur neutralité et leur impartialité », déclare le ministre russe des Affaires étrangères Sergue௠Lavrov, lors d’une conférence de presse. 10h41 Le ministre des Affaires étrangères de Laurent Gbagbo, Alcide Djédjé, s’est réfugié chez l’ambassadeur de France. Laurent Gbagbo se trouverait bien avec sa famille dans sa résidence qui est en train d’être attaquée par les forces d’Alassane Ouattara (depuis plusieurs jours, Laurent Gbagbo gardait le silence, et l’incertitude demeurait sur sa localisation et ses intentions). 10h21 Le gouvernement Gbagbo affirme toujours contrôler le palais, la résidence du président sortant, et le camp d’Agban. Laurent Gbagbo « est étonné que la France attaque directement la Côte d’Ivoire », affirme le porte-parole du gouvernement de M. Gbagbo, alors qu' »il n’a jamais fermé la porte au dialogue », notamment dans le cadre de l’Union africaine (UA), a ajouté à  l’AFP le porte-parole M. Ahoua Don Mello. Interrogé sur une possible reddition du président sortant, le porte-parole a répondu: « pour le moment, il n’en est pas là « . 10h00 Polémique sur le nombre de victimes à  Abidjan depuis l’offensive des pro-Ouattara, appuyée depuis ce lundi par les frappes de la France. Les « bombardements » de l’ONU et de la France sur des cibles militaires à  Abidjan ont fait « beaucoup de morts », affirme le porte-parole du gouvernement du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo. De son côté, le Haut commissariat de l’ONU aux droits de l’homme fait état de « dizaines de morts » dans les combats à  l’arme lourde qui se sont déroulés ces derniers jours dans la capitale économique ivoirienne Abidjan. La situation humanitaire est « absolument dramatique », ajoute le haut commissaire. 9h30 Les ministres des Affaires étrangères et de la Défense, Alain Juppé et Gérard Longuet, seront auditionnés ce mardi à  17H15 en commission à  l’Assemblée nationale sur la Côte d’Ivoire, lors d’une réunion ouverte à  la presse, annonce son président Bernard Accoyer. 9h47 L’état-major français vient d’annoncer qu’il n’y avait pas de nouvelles attaques françaises en cours ce matin à  Abidjan. 7h35 Un gendarme français du GIGN assurant la protection de la résidence de l’ambassadeur de France à  Abidjan a été blessé à  la cuisse par des éclats de balle ou de roquette lundi soir, a-t-on appris mardi auprès de la gendarmerie à  Paris. 6h40 Gbagbo sur le point de se rendre? Le président sortant de Côte d’Ivoire Laurent Gbagbo « serait en négociations pour se rendre », a affirmé mardi sur Radio France Internationale (RFI) Ali Coulibaly, l’ambassadeur de Côte d’Ivoire en France nommé par son rival Alassane Ouattara. 5h50 Sur le terrain, des tirs à  l’arme lourde étaient entendus mardi matin dans Abidjan, o๠les forces pro-Ouattara affrontent celles de son rival. Les tirs étaient entendus depuis le quartier du Plateau, o๠se situe le palais présidentiel. Ils interviennent au deuxième jour d’une offensive des combattants pro-Ouattara contre les ultimes bastions de Laurent Gbagbo, qui s’accroche toujours au pouvoir. Les forces d’Alassane Ouattara, président reconnu par la communauté internationale, doivent lancer l' »assaut final » contre le palais présidentiel et la résidence de M. Gbagbo dans la nuit. Les évènements de ce lundi en Côte d’Ivoire Plus de quatre mois après le début d’une crise post-électorale qui a dégénéré en guerre civile, les Nations unies et l’ex-puissance coloniale française ont frappé lundi dans la soirée à  Abidjan les derniers bastions du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo, soit quatre sites qu’avaient échoué à  prendre ces derniers jours les combattants pro-Ouattara. L’Onuci et la force française Licorne ont tiré sur les camps militaires d’Agban et d’Akouédo ainsi que sur le palais et la résidence présidentielle, tout en indiquant que leur but était de « protéger les populations en mettant hors d’état de nuire les armes lourdes », en application de la résolution 1975 du Conseil de sécurité de l’ONU. Les frappes ont résulté d’une demande « urgente » du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon au président français, selon des responsables des Nations unies. Les bombardements sont intervenus le jour o๠les forces pro-Ouattara sont passées à  l’offensive dans Abidjan, livrée au chaos depuis les combats qui ont suivi leur entrée jeudi soir dans la ville, après leur conquête du reste du pays en quatre jours. Le camp Gbagbo condamne l’entrée en guerre de la France Toussaint Alain, conseiller de Laurent Gbagbo en Europe, a condamné ce lundi à  Paris des « actes illégaux », « des actes de guerre ». « La finalité de cette action, c’est l’assassinat du président Gbagbo », a-t-il déclaré. Etrangers regroupés en trois points de la ville La France a entamé lundi matin le « regroupement » de ses ressortissants en trois points de la ville, notamment le camp de Licorne à  Port-Bouà«t. Quelque 1900 étrangers étaient lundi soir sous protection de l’armée française et 447 autres ont quitté Abidjan depuis dimanche, selon Licorne. Le Quai d’Orsay évalue à  quelque 12 200 le nombre de Français actuellement en Côte d’Ivoire, dont 11 800 à  Abidjan. Quelque 7300 ont la double nationalité.

CI : Gagbo “négocierait” pour se rendre d’après le camp Ouattara

M. Gbagbo, dont on ignorait o๠il se trouvait“, serait en négociations pour se rendre”, a déclaré sur la radio RFI Ally Coulibaly, ambassadeur de M. Ouattara à  Paris. « Je crois que Laurent Gbagbo est en vie actuellement. J’apprends qu’il serait en négociations pour se rendre », a affirmé le diplomate. La bataille d’Abidjan, engagée le 31 mars au soir par les forces pro-Ouattara, a changé de dimension avec l’entrée en scène lundi des Nations unies et de l’ex-puissance coloniale, plus de quatre mois après le début d’une crise post-électorale qui a dégénéré en quasi-guerre civile. Les forces de la mission de l’ONU en Côte d’Ivoire (Onuci) et la force française Licorne ont frappé à  Abidjan les derniers bastions de Laurent Gbagbo, dont son palais et sa résidence, pour y détruire les armes lourdes. Le président américain Barack Obama a exhorté le président sortant à  respecter la volonté de ses compatriotes et à  « cesser de revendiquer la présidence », selon la Maison Blanche. Après avoir piétiné ces derniers jours face à  la résistance acharnée des fidèles de M. Gbagbo, le camp Ouattara a donné l' »assaut final » dans la nuit de lundi à  mardi. Mardi avant l’aube, des tirs à  l’arme lourde étaient entendus depuis le quartier du Plateau (centre), resté ces derniers jours sous le contrôle du camp Gbagbo, et qui abrite le palais présidentiel. Au moins un hélicoptère survolait ce quartier mardi matin, sans qu’il soit possible d’idientifier à  quelle force il appartenait. De violents combats se poursuivaient notamment autour de l’Ecole de gendarmerie, dans le quartier de Cocody (nord), a rapporté un habitant. « Les forces pro-Ouattara essaient d’entrer dans le camp », a-t-il dit à  l’AFP. l’Onuci et Licorne ont tiré lundi après-midi sur les camps militaires d’Agban et d’Akouédo ainsi que sur des objectifs militaires au palais et à  la résidence présidentielle. Selon une source diplomatique, la télévision d’Etat RTI a aussi été visée par « un missile » et le signal a ensuite été coupé. « On a travaillé avec la force française Licorne », a indiqué à  l’AFP le porte-parole de l’Onuci Hamadoun Touré. « Nous avons lancé l’opération destinée à  protéger les populations en mettant hors d’état de nuire les armes lourdes utilisées par les forces spéciales de Laurent Gbagbo contre les populations et contre les Casques bleus de l’ONU », a-t-il précisé. Quatre hélicoptères de Licorne ont tiré sur le camp de gendarmerie d’Agban, bastion des forces pro-Gbagbo dans le nord de la capitale économique, avait constaté un journaliste de l’AFP. Des témoins ont aussi rapporté des tirs sur le camp d’Akouédo (nord-est) par des hélicoptères de l’ONU. La présidence française a confirmé que les troupes de l’Onuci ont engagé des actions auxquelles participent les forces françaises, en application de la résolution 1975 du Conseil de sécurité de l’ONU, pour « neutraliser les armes lourdes utilisées contre les populations civiles ». Les frappes résultent d’une demande « urgente » du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon au président Nicolas Sarkozy, selon des responsables des Nations unies. Toussaint Alain, conseiller de M. Gbagbo en Europe, a condamné à  Paris des « actes illégaux », « des actes de guerre ». « La finalité de cette action, C’’est l’assassinat du président Gbagbo », a-t-il déclaré. Mais le chef de l’ONU a assuré que les frappes visaient à  protéger les civils et non à  s’attaquer à  M. Gbagbo. Dans la capitale économique, théâtre depuis jeudi soir de combats et de pillages, la France a entamé lundi matin le « regroupement » de ses ressortissants en trois points de la ville, notamment le camp de Licorne à  Port-Bouà«t. Quelque 1.900 étrangers étaient lundi soir sous protection de l’armée française et 447 autres ont quitté Abidjan depuis dimanche, selon Licorne. Le Quai d’Orsay évalue à  quelque 12.200 le nombre de Français actuellement en Côte d’Ivoire, dont 11.800 à  Abidjan. Quelque 7.300 ont la double nationalité. Quelques heures avant les frappes, deux Français, un Béninois et un Malaisien ont été enlevés à  l’hôtel Novotel d’Abidjan par des « éléments armés » dans un quartier contrôlé par le camp Gbagbo, selon une source diplomatique. « Entre six et sept éléments armés ont fait intrusion dans le Novotel », a précisé cette source. Selon elle, les Français enlevés sont le directeur de l’hôtel et le président du conseil d’administration du groupe agro-industriel ivoirien Sifca, Yves Lambelin.

Côte d’Ivoire : Les civils pris en otages

Alors que le Premier Ministre d’Alassane Ouattara, Guillaume Soro affirmait ce dimanche que « la situation est « désormais mûre » pour que l`offensive sur Abidjan des forces du président ivoirien reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara « soit rapide » », les ivoiriens vivent un véritable cauchemar. Après plus de trois mois de tergiversations et de négociations vaines menées par la communauté internationale, les armes ont désormais la parole. Depuis maintenant 5 jours, la capitale économique ivoirienne, Abidjan est le théâtre de tirs à  l’arme lourde, de combats dans les rues avec son corollaire de victimes civiles innocentes, dont bon nombre sont touchées par des balles perdues à  l’intérieur même de leur maison o๠tout le monde vit terré depuis le début des combats. Un couvre-feu drastique a été mis en place mais même en dehors des heures o๠il est en vigueur, il est dangereux de s’aventurer dans les rues. Selon plusieurs sources (ONU, HCR, Croix-Rouge), les combats ont déjà  fait six cents morts et plusieurs centaines de blessés. Le nombre de déplacés a atteint le million, dont près de la moitié a fui la capitale Abidjan, o๠les Forces de défense et de sécurité(FDS, loyales à  Laurent Gbagbo) sèment une véritable terreur dans les quartiers pro-Ouattara. En l’espace de deux semaines, le nombre de réfugiés au Liberia voisin a explosé, passant de 95000 à  presque 300 000, selon un récent rapport du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) de l’Organisation des Nations unies (ONU). Le nombre de déplacés à  l’intérieur du pays s’est lui aussi accru. La prise mardi 29 mars par les combattants d`Alassane Ouattara de Duékoué, important carrefour de l`Ouest ivoirien, s`est accompagnée de massacres à  grande échelle, les bilans variant de 330 tués à  un millier de « morts ou disparus ». Le CICR évoque « au moins 800 morts » pour la seule journée du 29 mars, parlant de « violences intercommunautaires », et l`ONG catholique Caritas fait état d` »un millier de morts ou disparus » entre les 27 et 29 mars. Selon l`Onuci, « la plupart » des 330 morts de Duékoué ont été tués par des combattants de M. Ouattara, président reconnu par la communauté internationale, les autres l’ayant été essentiellement par des miliciens et mercenaires libériens pro-Gbagbo. Le camp Ouattara a vivement contesté ces « allégations », affirmant que tous les tués étaient des « miliciens » et non des « civils ». Le Secrétaire général adjoint de l`ONU chargé des droits de l`homme, Ivan Simonovic, est à  Abidjan pour « évaluer la situation générale » après le massacre dans l`ouest de la Côte d`Ivoire de plusieurs centaines de personnes, a indiqué ce lundi la mission onusienne à  Abidjan. A son arrivée dimanche, il « a exprimé sa vive préoccupation par rapport à  la détérioration de la situation des droits de l`homme entachée de massacres à  l`Ouest et de nombreuses exactions contre les populations civiles », selon un communiqué de la Mission de l`ONU en Côte d`Ivoire (Onuci). Pendant ce temps, les protagonistes parlent stratégie millitaire. « La stratégie était d`encercler la ville d`Abidjan, ce que nous avons réussi parfaitement. Nous avons envoyé des soldats à  l`intérieur de la ville pour faire du harcèlement des troupes pro-Gbagbo, des miliciens et mercenaires. Nous constatons à  la suite de ce harcèlement une panique généralisée des troupes (du président sortant Laurent) Gbagbo. La situation est désormais mûre pour que l`offensive soit rapide. Ne vous inquiétez surtout pas. Les Ivoiriens doivent faire confiance aux Forces républicaines » de M. Ouattara, a déclaré M. Soro, Premier Ministre.

Abidjan : l’assaut contre Gbagbo en passe d’être lancé

Abidjan: tirs nourris d’armes lourdes près du palais présidentiel Des tirs nourris d’armes lourdes étaient entendus samedi à  la mi-journée à  Abidjan, dans le quartier du palais présidentiel, théâtre de combats entre forces du chef d’Etat sortant Laurent Gbagbo et de son rival Alassane Ouattara. Les tirs, de mortiers notamment, ont commencé vers 12h15 (14h15 à  Paris), après une nuit et une matinée relativement calmes, seulement trouées de tirs très sporadiques. Dans le quartier de Cocody, situé au nord de la ville, «on entend des tirs irréguliers, des coups sourds d’armes lourdes et des rafales d’armes automatiques» autour de la télévision d’Etat RTI, située dans un large périmètre o๠se trouve aussi la résidence de Laurent Gbagbo, rapportait un résident samedi matin. Un autre habitant faisait état d’«échanges de tirs» d’armes lourdes et légères autour de l’école de gendarmerie, dans le même quartier, entre forces pro-Gbagbo et combattants d’Alassane Ouattara, président reconnu par la communauté internationale. L’autre bastion des forces loyales à  Laurent Gbagbo, le grand camp de gendarmerie d’Agban, au nord, continuait aussi de résister aux assauts des forces pro-Ouattara. Des militaires fidèles à  Gbagbo ont notamment appelé à  la mobilisation des troupes pour la «protection des institutions de la République», dans un message lu samedi sur la télévision d’Etat RTI. Le gouvernement du président sortant avait affirmé vendredi avoir repoussé l’offensive du camp adverse sur ses dernières positions, le palais présidentiel et la résidence du président sortant. Mais le porte-parole du ministère de la Défense d’Alassane Ouattara, a rétorqué samedi matin que «l’offensive n’a pas encore commencé». «Cela ne saurait tarder, a-t-il ajouté. Nous prenons des dispositions pour affaiblir l’ennemi avant de monter à  l’assaut». Vendredi, le camp Ouattara avait lancé à  son rival un nouvel appel à  la démission. «Je ne crois pas que Laurent Gbagbo soit capable de résister plus longtemps, avec toutes les défections dans ses rangs. Il a un instinct suicidaire, il s’engage dans une voie sans issue et il est condamné à  être dégagé», avait assuré une porte-parole. Dans le même temps, le gouvernement d’Alassane Ouattara avait décidé la «réouverture immédiate» des frontières aériennes, qu’il avait fermées, tout en maintenant les frontières terrestres et maritimes fermées «jusqu’à  nouvel ordre». Les forces des Nations unies avaient pris jeudi le contrôle de l’aéroport d’Abidjan. Un couvre-feu a par ailleurs été décrété jusqu’à  dimanche, valable de 21 heures à  6 heures. Des centaines de morts dans l’ouest «Au moins 800 personnes» auraient été tuées mardi dernier lors de violences intercommunautaires à  Duékoué, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui s’appuie sur des informations recueillies sur place. «Cet événement est particulièrement choquant par son ampleur et sa brutalité», s’est alarmé la chef de la délégation du CICR en Côte d’Ivoire, Dominique Liengme. Le gouvernement du président ivoirien reconnu par la communauté internationale, Alassane Ouattara, a pour sa part affirmé samedi avoir découvert «de nombreux charniers» dans l’Ouest du pays, accusant les partisans de Laurent Gbagbo d’en être responsables. Cinq soldats pro-Gbagbo tués par des casques bleus Des casques bleus de l’Onu ont tué au moins cinq soldats fidèles à  Laurent Gbagbo lors d’un accrochage à  Abidjan, révèle un document interne aux Nations unies, dont l’agence Reuters a eu connaissance vendredi. Un convoi de casques bleus pakistanais approchait de l’ambassade d’Afrique du Sud lorsqu’il a été attaqué par des éléments des Forces de défense et de sécurité (FDS, fidèles à  Laurent Gbagbo, ndlr). Les hommes de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) ont riposté,ajoute l’ONU, précisant que leurs trois véhicules de transport blindés avaient reçu une vingtaine d’impacts de balles. De son côté, Paris a annoncé vendredi que la force française Licorne, qui a pour mission de soutenir l’Opération de l’ONU en Côte d’Ivoire (Onuci) et d’assurer la sécurité des Français et étrangers en temps de crise, a été portée récemment de 900 à  environ 1100 soldats. Les militaires français se sont déployés en certains endroits d’Abidjan pour protéger les ressortissants français et d’autres nationalités des groupes de pillards. Environ 1.400 ressortissants français et d’autres nationalités étaient regroupés samedi matin sur le camp des forces françaises à  Port-Bouà«t, dans le sud de la ville, tandis que la France a «formellement» déconseillé les voyages en Côte d’Ivoire. Les Etats-Unis ont appelé vendredi «les forces de l’ONU et de la France» à  agir afin de «protéger les civils et empêcher les pillages» en Côte d’Ivoire. La pression internationale s’accroà®t sur Gbagbo A Paris, Nicolas Sarkozy a réuni vendredi le premier ministre François Fillon et les ministres des Affaires étrangères, Alain Juppé, et de la Défense, Gérard Longuet, pour faire le point sur la situation. L’Elysée a publié à  l’issue de cette réunion un communiqué appelant Laurent Gbagbo à  «se retirer immédiatement, à  faire cesser les violences et à  céder le pouvoir pacifiquement au président Ouattara». «Les responsables d’exactions n’échapperont pas à  leur responsabilité pénale», prévient en outre la présidence française. Nicolas Sarkozy s’est par ailleurs entretenu vendredi avec Alassane Ouattara, a plus tard annoncé l’Elysée. Le jeu discret de Paris pour tourner la page à  Abidjan Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a également appelé vendredi le président sortant à  céder le pouvoir à  son adversaire et a enjoint les deux camps à  faire preuve de retenue. De même, l’Union africaine a demandé vendredi à  Laurent Gbagbo de céder immédiatement le pouvoir. Dans un communiqué, Jean Ping, le président de la commission de l’UA, affirme que Laurent Gbagbo a repoussé toutes les propositions visant à  sortir pacifiquement de la crise. De son côté, l’Union européenne a annoncé qu’elle n’envisageait pas de lever les sanctions à  l’égard de la Côte d’Ivoire, notamment celles visant le port exportateur de cacao de San Pedro, tant que Laurent Gbagbo n’aura pas quitté le pouvoir. Les à‰tats-Unis ont quant à  eux prévenu le président sortant que «s’il y a des violences importantes à  Abidjan et que Gbagbo ne quitte pas le pouvoir, lui et ses proches, y compris sa femme Simone Gbagbo, devront être tenus responsables des actions qu’ils n’auront pas empêchées». Gbagbo serait toujours à  Abidjan Quant à  Laurent Gbagbo, il se trouve selon son porte-parole «à  sa résidence (d’Abidjan) avec toute la famille réunie». «Il est dans un esprit de responsabilité», a-t-il encore déclaré, réaffirmant que «toute tentative de recherche de solution par la force est sans issue». L’Onuci s’est dite vendredi «prête à  faciliter» son «si tel était son souhait». «Le président Gbagbo se porte bien, il a le moral haut», a assuré de son côté à  Charles Blé Goudé, leader des «jeunes patriotes», fervents partisans du président sortant. «Il a toujours tendu la main (pour un dialogue), il est dans cet état d’esprit.», a-t-il ajouté, affirmant être également «à  Abidjan».

Côte d’Ivoire : en fuite, Laurent Gbagbo perd les derniers leviers du pouvoir

La chute de Laurent Gbagbo est désormais certaine. Après d’intenses combats nocturnes à  Abidjan entre sa garde rapprochée et les troupes du président élu Alassane Ouattara, le président ivoirien sortant a dû fuir vers une destination inconnue. Dans son camp qui a enregistré de nombreuses défections, c’est toujours le silence radio. La scène était surréaliste. Alors que les combats faisaient rage entre les Forces républicaines d’Alassane Dramane Ouattara et les miliciens fidèles au président sortant autour de la RTI, la télévision d’à‰tat diffusait en boucle des images de Laurent et Simone Gbagbo, tout sourires, en train de plaisanter avec leurs proches. Des images qui n’avaient visiblement pas été tournées ce jeudi 31 mars, mais dont le seul but était de montrer que Laurent Gbagbo était toujours président de la Côte d’Ivoire… Mais aux environs de 23 heures (locales et GMT), la RTI ne pouvait plus donner le change aux Ivoiriens. Son signal était coupé, après qu’elle a été pilonnée à  l’arme lourde. Les combats étaient terminés et les forces pro-Ouattara en prenaient le contrôle. Selon nos informations, le général de l’armée de terre Firmin Detoh, qui s’était rallié un peu plus tôt à  Ouattara, a participé à  cette prise en envoyant ses hommes en renfort. De grosses pertes ont été infligées aux miliciens qui gardaient les lieux après la désertion de la gendarmerie et des Forces de défense et de sécurité (FDS). Nady Bamba en fuite Les désertions ou ralliements ont été nombreux durant ces dernières quarante-huit heures. Le général Mangou, chef d’état-major des armées, s’est réfugié mercredi soir à  l’ambassade d’Afrique du Sud, à‰douard Kassaraté, patron de la gendarmerie a rallié quant à  lui les Forces républicaines (FRCI) pro-Ouattara jeudi après-midi. En réalité, tous les chefs de grands commandements ont fait allégeance au président élu, exceptés le patron de la Garde républicaine, Bruno Dogbo Blé et celui du Groupe de sécurité du président de la République (GSPR), le colonel major Nathanaà«l Brouaha Ehouman. Deux autres sont restés fidèles à  Gbagbo, et sont même parmi ceux qui ont le plus combattu cette nuit : le commandant Boniface Konan (fusilier marin commando) et le commandant Jean-Noà«l Abehi (escadron blindé). En plein milieu de la nuit, la résidence présidentielle o๠logeait Gbagbo a été prise par les FRCI, puis fouillée de fond en comble : aucune trace du président sortant, de sa femme, ni de ses proches, dont la plupart se terrent ou ont fui à  l’étranger. Nadiana Bamba alias Nady, la seconde épouse de Gbagbo, a quitté Abidjan dans l’après-midi. Elle a été aperçue à  l’aéroport embarquant sur un vol régulier. Appiah Kabran, conseiller juridique de Gbagbo ou Gervais Koulibaly, le porte-parole du président sortant, ont quant à  eux préféré rester à  Accra (Ghana) alors qu’ils devaient prendre un vol de Emirates pour Abidjan. Charles Blé Goudé et Pascal Affi N’Guessan, qui avaient tous deux éteint leurs portables dans la soirée, n’ont pas donné de nouvelles. Mamadou Koulibaly, le président de l’Assemblée nationale, se trouverait à  Accra. Derniers bastions Les derniers bastions de résistance des pro-Gbagbo subsistent aux alentours du palais présidentiel au Plateau et dans le camp de gendarmerie d’Agban, qui ne s’est pas rendu. Dans le quartier de Cocody, de fortes explosions – probablement des tirs de mortiers – se faisaient encore entendre vendredi matin. Les combats dans la journée et la nuit ont été rudes, notamment l’après-midi dans le quartier d’Attiécoubé Sébroko, devant le QG de l’Onuci entre les Casques bleus et la Garde républicaine de Bruno Dogbo Blé, qui a subi de lourdes pertes. Enfin, les forces des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) ont pris le contrôle de l’aéroport d’Abidjan jeudi, a affirmé à  l’AFP un responsable de l’ONU sous couvert d’anonymat. Le commandant en chef de l’aéroport, qui avait 100 hommes sous ses ordres, a fait défection « et remis le contrôle aux troupes de l’ONU de façon pacifique ». Une information confirmée officiellement un peu plus tard. « à€ la demande des autorités aéroportuaires civiles, nous avons envoyé une unité de 30 hommes. Il ont rencontré un peu de résistance sur la route de l’aéroport, mais ils y sont arrivés », a confirmé un porte-parole des Casques bleus, Michel Bonnardeaux. Quel que soit l’endroit o๠le président sortant se trouve, il ne contrôle plus le pays.

Côte d’Ivoire, Bientôt la fin ?

Reconnu par la communauté internationale comme président élu de la Côte d’Ivoire à  l’issue de la présidentielle de l’an dernier, Alassane Ouattara semble désormais décidé à  récupérer son fauteuil présidentielle. C’’est depuis son refuge de l’hôtel du Golf d’Abidjan, sous blocus des pro-Gbagbo, le sortant, qu’il dirige l’offensive armée des forces républicaines, son armée. Pour mener cette action militaire, Guillaume Soro, premier ministre de Ouattara a retrouvé son statut de chef de guerre et se trouve en ce moment sur le front. Avancée des FRCI Ce jeudi 31 mars, les troupes des FRCI se trouvent aux portes d’Abidjan. Les combattants ont été vus tôt ce jeudi à  110 kilomètres à  l’est d’Abidjan. Ces mêmes forces lancées dans une offensive contre les pro-Gbagbo étaient entrées mercredi dans la soirée à  San Pedro, premier port d’exportation de cacao au monde. « Ils sont entrés dans la ville, ils tirent avec des armes lourdes au centre-ville. Les miliciens qui pillaient la ville passent en courant dans tous les sens », avait déclaré un résident joint au téléphone. « Il y a eu un échange de tirs à  l’arme lourde à  l’entrée nord (de San Pedro) peu après 22 heures locales (23 heures heure française). Mais très vite, des tirs intenses et nourris se sont déplacés vers le centre-ville ». Hier mercredi, les combattants pro-Ouattara avaient pris la ville de Soubré, située à  120 km au nord de San Pedro, port stratégique pour la Côte d’Ivoire, premier exportateur mondial de cacao. Ils ont également pris le contrôle mercredi de la ville de Gagnoa (centre-ouest), dans la région natale du président sortant Laurent Gbagbo, après la capitale politique Yamoussoukro. Ces nouvelles du front semblent corroborer une information qui circule dans les milieux diplomatiques depuis plusieurs jours. Gbagbo, asphyxié par les sanctions n’a plus d’argent pour payer ses miliciens. Raison pour laquelle ces derniers n’opposent quasiment aucune résistance aux troupes de Ouattara, permettant une avancée sur Abidjan, qui semble inexorable. A présent, C’’est dans la garde rapprochée, parmi les fidèles de Gbagbo ; qu’il y a désormais des défections. Le chef d’Etat-major de l’armée ivoirienne Philippe Mangou s’est en effet réfugié mercredi soir à  la résidence officielle de l’ambassadeur sud-africain à  Abidjan, selon une annonce faite par le ministère des Affaires étrangères sud-africain. « Le chef d’Etat-major de l’armée, le général Philippe Mangou des Forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire (FDS) a trouvé refugé la nuit dernière à  la résidence officielle de notre ambassadeur en Côte d’Ivoire, Mme Zodwa Lallie », écrit le ministère dans un communiqué. « Le général est accompagné de sa femme et de cinq enfants », précise-t-il. Par ailleurs, on vient d’apprendre de sources ivoiriennes que le général Firmin Détoh, commandant en chef des forces terrestres, a été assassiné par un de ses gardes du corps. O๠est Gbagbo ? Le président sortant, qui devait s’adresser à  la nation mercredi soir avant d’y renoncer sans explication, n’a pas fait savoir quel choix il ferait, bataille d’Abidjan ou retrait. Il doit présider à  la mi-journée un Conseil des ministres. Laurent Gbagbo «n’a pas l’intention de démissionner» et «des milliers d’Ivoiriens vont prendre les armes pour défendre leur pays», a déclaré jeudi l’un de ses conseillers. Mercredi, Guillaume Soro, premier ministre d’Alassane Ouattara, avait averti que Laurent Gbagbo avait «encore quelques heures pour partir, sinon ce sera la marche sur Abidjan». Abidjan vit dans l’angoisse. Dans la capitale économique, la tension est à  son maximum. La plupart des rues étaient quasi-désertes dans la matinée. Les rares transports en commun faisaient souvent demi-tour devant les nombreux barrages de «jeunes patriotes» pro-Gbagbo installés ces dernières heures. Des tirs sporadiques d’armes légères ont été entendus dans plusieurs quartiers, notamment près du grand camp de gendarmerie de la ville et au Plateau, coeur du pouvoir de Laurent Gbagbo.

Côte d’Ivoire : « C’est la guerre! »

Les combats à  l’arme lourde qui ont éclaté à  Duékoué, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, mais aussi au nord de Daloa dans le centre-ouest et au nord de Bondoukou, près de la frontière ghanéenne, font penser à  la progression des insurgés en cours en Libye. Quatre mois, jour pour jour après le second tour de l’élection présidentielle ivoirienne, l’offensive est bien réelle. Les combattants pro-Ouattara ont conquis cinq villes de l’Ouest du pays depuis février et continuent leur avancée. Avec Abidjan en ligne de mire. Une guerre en bonne et due forme, avec ses fronts ouverts, mouvants, et ses inconnues politiques. Guillaume Soro, l’ancien chef de la rébellion des Forces nouvelles (FN), a quitté les chambres orange et mauve de l’hôtel du Golf d’Abidjan, fief du président Ouattara, pour aller dans l’ouest. L’ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo (2007-2010), devenu celui d’Alassane Ouattara après la présidentielle du 28 novembre 2010, a repris du service en tant que chef de guerre. Il se trouve à  la manœuvre pour diriger les combats dans une région hautement stratégique, et mener une offensive qui paraà®t généralisée. Des combats ont eu lieu lundi 28 mars simultanément à  Duékoué, dans l’ouest, Daloa, au centre, et Bondoukou, à  l’est, ces deux dernières villes étant passées dans la nuit sous contrôle des pro-Ouattara. Duékoué serait tombée le 28 mars, tôt le matin, aux mains des Forces républicaines (FR, ex-FN), qui ont encerclé la ville. Une information aussitôt démentie par le camp Gbagbo. «Nous contrôlons une partie de la ville et les rebelles une autre», assure Yao Yao, le chef des opérations d’une milice pro-Gbagbo dénommée Front pour la libération du Grand Ouest (FLGO). Le scénario du pire Duékoué, 72.000 habitants, située dans une région forestière et montagneuse, à  la frontière du Liberia, se trouve sur un axe Nord-Sud qui mène à  San Pedro, le principal port d’exportation du cacao. Une matière première dont la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial. Pour mémoire, Duékoué se trouve aussi dans la zone sud du pays, en principe contrôlée par Laurent Gbagbo depuis la partition du pays en deux zones, Nord et Sud, entraà®née par la rébellion des officiers nordistes de l’armée, en 2002. Mais ce n’est pas tellement le cacao qui intéresse les stratèges du camp Ouattara. A l’hôtel du Golf, on anticipe surtout sur les capacités de nuisance de Laurent Gbagbo après sa chute, qui paraà®t inéluctable. Des foyers de rébellion pro-Gbagbo pourraient perdurer pendant de longues années à  l’intérieur du pays, redoute-t-on. Pour empêcher ce scénario, la maà®trise militaire du sud de la Côte d’Ivoire paraà®t essentielle. Il s’agit aussi, pour le camp Ouattara, de sécuriser la frontière avec le Liberia et de chasser les mercenaires libériens qui exportent en Côte d’Ivoire les méthodes de leur sanglante guerre civile (1989-2002). Selon certaines sources, les spécialistes de la violence libériens travailleraient pour les deux camps rivaux en Côte d’Ivoire. Une chose est sûre: ces Libériens sont «des centaines à  piller, violer et tuer», selon Jacques Franquin, directeur du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) à  Abidjan. Plusieurs fronts dans la ville d’Abidjan A Abidjan, l’autre épicentre du conflit, la guerre suit une géographie plus fluctuante. Les fronts sont ouverts en plusieurs endroits de la ville, à  Abobo, Cocody ou Port Bouà«t, apparaissant et disparaissant au fil des jours, au gré des barricades et des combats nocturnes. Les forces acquises à  Laurent Gbagbo paraissent extrêmement contrôlées: elles peuvent être appelées à  marcher ici ou là , et donnent l’impression de pouvoir rentrer chez elles sur un simple claquement de doigts. Pas moins de 15.000 jeunes partisans de Laurent Gbagbo se sont enrôlés dans l’armée depuis le 21 mars, selon l’agence Reuters. Les forces acquises à  Alassane Ouattara, en revanche, paraissent moins disciplinées: un certain colonel Bauer, membre du commando invisible du général Ibrahim Coulibaly, le célèbre «IB»,a déclaré défendre la démocratie, mais pas nécessairement Ouattara. IB fait pour lui figure de seul chef, en tant que membre du noyau dur des commandants de la rébellion nordiste de 2002. Malgré tout, un certain optimisme continue de prévaloir à  l’hôtel du Golf, o๠l’on sent le camp Ouattara confiant dans le sens qu’a pris «le vent du changement sur le continent», selon l’expression célèbre du Premier ministre britannique Harold Mac Millan, lors d’un discours prononcé en 1960 en Afrique du Sud. Selon certains experts occidentaux à  Abidjan, la partie est loin d’être jouée. Les forces restent très inégales sur le terrain.«Les anciens rebelles des Forces nouvelles se sont embourgeoisés après la signature des accords de Ouagadougou en 2007, rappelle un diplomate européen. Le camp Ouattara ne dispose pas des équipements nécessaires pour faire le poids, face aux trois grands groupes de « corps habillés » qui défendent Gbagbo, les Compagnies républicaines de sécurité (CRS), le Centre de commandement des opérations de sécurité (Cecos) et la garde républicaine.» Stratégie politique des chefs de guerre La grande inconnue porte aussi sur l’évolution de la stratégie politique des chefs de guerre ivoiriens. Jusqu’o๠la loyauté de Guillaume Soro ira-t-elle, en cas de victoire militaire, à  l’égard d’Alassane Ouattara? Le président élu, ancien directeur pour l’Afrique du Fonds monétaire international (FMI), âgé de 68 ans, n’est pas dans un état de santé resplendissant. Il ne montre pas un sens politique des plus affûtés, et sera toujours perçu, qu’il le veuille ou non, comme un «Burkinabè» par une partie de l’opinion ivoirienne. Guillaume Soro, lui, aura 40 ans en 2012. Ce catholique du Nord pourrait présenter l’avantage de clore toute polémique liée à  l’ivoirité, étant incontestablement ivoirien… De même, Charles Blé Goudé, qui a le même âge que Soro et est passé comme lui par la direction de la Fédération des étudiants et scolaires de Côte d’Ivoire (Fesci), pourrait faire figure de relève politique, au sortir de la guerre civile. L’exode L’aéroport d’Abidjan, qui était vide en janvier, ne désemplit pas depuis deux semaines. Les salles de départ sont pleines d’étrangers, étudiants marocains, familles de commerçants libanais, femmes et enfants d’Ivoiriens pouvant se permettre le billet d’avion et disposant d’un point de chute à  l’étranger. Pour l’anecdote, les enfants de Pascal Affi N’Guessan, le chef du parti de Laurent Gbagbo, ont été évacués vers le Ghana, tandis que l’épouse de Charles Blé Goudé se trouve en… France. Un exode qui incite certains, comme le «modérateur» du site Ouattara Gbagbo Dégagez, à  demander haut et fort le départ de tous les prétendants à  la succession du «Vieux», Félix Houphouà«t-Boigny, pour faire place aux jeunes.

Crise ivoirienne : l’ONU sous pression pour agir, Gbagbo pour le dialogue

l’escalade des violences post-électorales, qui menacent de faire basculer le pays dans la guerre civile, touche de plein fouet la population : un million de personnes pourraient avoir quitté leur habitation à  Abidjan, selon le HCR, et l’accès aux soins est de plus en plus difficile. Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a décidé vendredi de créer une commission d’enquête internationale indépendante sur les violations des droits de l’Homme dans le pays depuis fin 2010. Face à  l’aggravation de la crise, les dirigeants ouest-africains ont appelé jeudi l’ONU à  renforcer le mandat de sa mission en Côte d’Ivoire (Onuci) et à  imposer des sanctions « plus contraignantes » à  l’encontre du président sortant. Selon une source proche du dossier, des « discussions » sur la crise, qui a déjà  fait 462 morts selon l’ONU, devraient se tenir dès vendredi au Conseil de sécurité à  New York. Le président français Nicolas Sarkozy a indiqué que Paris comptait proposer une résolution pour demander à  l’Onuci « d’interdire au moins les armes lourdes dans Abidjan », voyant « un scandale » dans ces tirs « contre des populations civiles innocentes ». Les propositions ouest-africaines sont « un peu absurdes », a jugé vendredi Ahoua Don Mello, le porte-parole du gouvernement de M. Gbagbo. « Il faut arrêter la violence, C’’est par le dialogue qu’on peut s’en sortir. La force ne va pas régler le problème, la force est une voie sans issue, de non-sagesse », a-t-il estimé. Selon lui, l’ONU « veut protéger les civils en envoyant des bombes sur eux, comme en Libye ». « Notre objectif est de rester dans le cadre de l’Union africaine, avec un Haut représentant, véritablement neutre, qui ouvre un dialogue interivoirien. On souhaite sa nomination le plus rapidement possible », a-t-il ajouté. l’ONU a « certifié » les résultats du scrutin présidentiel du 28 novembre annoncés par la commission électorale et donnant vainqueur Alassane Ouattara, reconnu président par la communauté internationale. Le Conseil constitutionnel, dirigé par un proche de Laurent Gbagbo, avait invalidé ces résultats et proclamé M. Gbagbo réélu. Le porte-parole du gouvernement de M. Gbagbo a assuré qu' »il ne peut pas y avoir de discussions sans concessions ». Mais « le partage du pouvoir n’est pas la solution », a-t-il précisé. Sur le plan humanitaire, la situation se dégrade de jour en jour. « Il y a une insécurité grandissante à  Abidjan en Côte d’Ivoire et nous assistons à  une augmentation brusque de déplacements », a expliqué vendredi à  Genève une porte-parole du Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), Melissa Fleming. « Selon nos estimations, il pourrait y avoir jusqu’à  un million de personnes rien qu’à  Abidjan qui ont été déplacées », sur une population totale de 5 millions, a-t-elle ajouté. Elles fuient en raison des « craintes de guerre », a-t-elle encore souligné. Les violences mettent « en péril l’accès aux soins pour les populations », car « le personnel médical fuit les établissements de santé des zones de conflit », essentiellement Abidjan et l’Ouest ivoirien, selon Médecins Sans Frontières (MSF). « A ce problème s ?ajoute une pénurie de médicaments, compliquant d ?autant l ?accès aux soins de santé des populations », précise MSF. Les sanctions occidentales contre le régime du président sortant Laurent Gbagbo ont gravement perturbé l’approvisionnement en médicaments.

La nouvelle armée ivoirienne est née!

Allassane Ouattara a signé, le jeudi 17 mars, une ordonnance portant « unification des Forces armées nationales et des Forces armées des Forces nouvelles », l’ex-rébellion du nord, sous l’appellation « Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) ». « Je viens de prendre une ordonnance portant création des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), nouvelle armée composée des Forces armées nationales et des Forces armées des Forces nouvelles « , annonce Alassane Ouattara. Cette armée sera dirigée par « un chef d’état-major général secondé par un chef d’état-major général adjoint ». Une cérémonie s’est déroulée hier à  l’Hôtel du Golf, pendant laquelle la nouvelle armée, par la voix de son porte-parole, le Colonel Kouassi Patrice, a prêté serment devant le président Ouattara. « J’ai l’honneur de prendre la parole pour vous exprimer notre détermination et notre engagement à  vous accompagner dans l’accomplissement des hautes responsabilités que le peuple de Côte d’Ivoire vous a souverainement confiées le 28 novembre 2010 par son vote massif en votre faveur à  plus de 54% des voix » a-t-il déclaré. « La mission principale de toute armée est de garantir l’intégrité du territoire national et la vie des populations […] Désormais nous cultiverons les grandes valeurs qui fondent les armées républicaines : ne jamais tirer sur les populations civiles et encore moins sur les femmes aux mains nues » dira-t-il avant de conclure « Excellence, ordonnez nous obéirons, commandez nous exécuterons ». La création d’une nouvelle armée nationale était l’un des volets de l’accord de paix inter-ivoirien, signé en mars 2007 à  Ouagadougou, entre le président sortant Laurent Gbagbo et l’ex- rébellion qui s’est installée dans la moitié nord du pays après un coup d’Etat survenu en septembre 2002. Un embryon de cette armée a été expérimenté au sein du Centre de commandement intégré (CCI) composé à  parité d’éléments de l’armée régulière et des combattants des Forces nouvelles sous un état-major mixte. Le CCI a assuré la sécurisation de l’élection présidentielle de l’année dernière sur l’ensemble du territoire national ivoirien. La signature de cette ordonnance d’unification intervient, alors que des signes de ralliement de militaires de l’armée nationale à  Alassane Ouattara, toujours reclus à  l’hôtel du Golf d’Abidjan, sont de plus en plus visibles avec, notamment, la nomination d’un ancien sous-préfet militaire de Laurent Gbagbo comme porte-parole du ministre de la Défense d’Alassane Ouattara. Par ailleurs, cette annonce intervient quelques jours après le massacre à  l’arme lourde de 7 femmes à  Abobo, par des Fds pro-Gbagbo. Le chef de cabinet militaire du ministre de la Défense, le général Gueu Michel, avait alors assuré que des dispositions seront prises pour sécuriser les manifestations du Rhdp. Par ailleurs, le front militaire est actif depuis que des miliciens et mercenaires du clan Gbagbo ont violé le cessez-le-feu à  Zouan-Hounien. Les ex-FaFn ont alors riposté et poursuivi leur avancée. Elles occupent désormais la ville de Toulepleu.

Communiqué du Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA

Le Conseil, 1. Prend note du rapport du Groupe de haut niveau pour le règlement de la crise en Côte d’Ivoire, créé aux termes du paragraphe 6 du communiqué PSC/AHG/COMM(CCLIX) adopté lors de sa 259ème réunion tenue le 28 janvier 2011 [Document PSC/AHG/2(CCLXV)]. Le Conseil prend également note des déclarations faites par le Président Alassane Dramane Ouattara, ainsi que par le représentant de S.E. Laurent Gbagbo ; 2. Réaffirme l’ensemble de ses décisions antérieures sur la crise postélectorale que connaà®t la Côte d’Ivoire depuis le 2ème tour de l’élection présidentielle, le 28 novembre 2010, reconnaissant l’élection de M. Alassane Dramane Ouattara en qualité de Président de la République de Côte d’Ivoire; 3. Félicite le Groupe de haut niveau pour son engagement et les efforts soutenus qu’il a déployés dans la recherche d’un règlement pacifique à  la crise actuelle en Côte d’Ivoire. A cet égard, le Conseil rend hommage aux Présidents Mohamed Ould Abdel Aziz de Mauritanie, Jacob Zuma d’Afrique du Sud, Blaise Compaoré du Burkina Faso, Jakaya Kikwete de Tanzanie et Idriss Déby Itno du Tchad, ainsi qu’aux Présidents des Commissions de l’UA et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Dr. Jean Ping et M. James Victor Gbeho, pour leur contribution à  la recherche d’une solution à  la crise actuelle en Côte d’Ivoire. Le Conseil félicite également tous ceux qui ont apporté leur coopération au Groupe de haut niveau dans l’accomplissement de son mandat. Le Conseil exprime son appréciation au Secrétaire général des Nations unies, M. Ban Ki‐moon, pour l’appui apporté au Groupe, à  travers son Représentant spécial en Afrique de l’Ouest, Said Djinnit ; 4. Exprime sa grave préoccupation face à  la détérioration rapide de la situation sécuritaire et humanitaire, depuis la proclamation des résultats du second tour de l’élection présidentielle. Le Conseil note que, faute d’une solution rapide à  la crise actuelle, la Côte d’Ivoire risque de sombrer dans une violence généralisée aux conséquences incalculables pour ce pays, ainsi que pour la région et l’ensemble du continent ; 5. Réitère sa ferme condamnation de toutes les exactions et autres violations des droits de l’homme, menaces et actes d’intimidation, ainsi que des actes d’obstruction de l’action de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), et déplore profondément les pertes en vies humaines et actes de destruction de biens intervenus dans certaines parties de la Côte d’Ivoire; PSC/AHG/COMM.1(CCLXV) 6. Réaffirme sa conviction que la crise postélectorale en Côte d’Ivoire requiert une solution politique d’ensemble qui permette de préserver la démocratie et la paix, et favorise une réconciliation durable entre tous les Ivoiriens ; 7. Fait siennes les recommandations du Groupe de haut niveau telles que contenues dans le rapport du Groupe de haut niveau et entérine les propositions faites en vue d’une solution politique d’ensemble à  la crise en Côte d’Ivoire, qui offrent une base viable pour une sortie de crise permettant de concilier le respect de la démocratie et la quête de la paix. A cet égard, le Conseil rappelle les dispositions du paragraphe 6 (c) du communiqué de sa 259 ème réunion affirmant que les conclusions du Groupe, telles qu’elles seront entérinées par le Conseil, seront contraignantes pour toutes les parties ivoiriennes; 8. Demande au Président de la Commission de nommer un Haut Représentant chargé de la mise en œuvre de la solution politique d’ensemble, telle qu’entérinée par le Conseil, et de mener à  bien le processus de sortie de crise selon les modalités ci‐après : (i) tenue, sous l’égide de l’UA et de la CEDEAO, dans un délai de deux semaines maximum, de négociations entre les parties ivoiriennes afin d’élaborer un schéma de mise en œuvre despropositions du Groupe de haut niveau telles qu’entérinées par le Conseil, avec l’octroi de toutes les garanties nécessaires pour tous les acteurs concernés, en particulier le Président sortant, S.E. Laurent Gbagbo, (ii) mobilisation de l’appui des partenaires de l’UA en vue de la conclusion rapide de l’Accord de sortie de crise, et (iii) soumission, à  une réunion du Conseil, d’un rapport exhaustif sur les résultats de ses efforts ; 9. Demande aux parties ivoiriennes d’apporter leur entière coopération à  la mise en œuvre effective, dans les délais impartis, des propositions du Groupe, ainsi que de s’abstenir de toute action de nature à  compliquer la situation et le processus de sortie de crise ; 10. Souligne sa détermination à  prendre, à  la lumière des résultats des négociations visées au paragraphe 8 (i) du présent communiqué, et sur la base des instruments pertinents de l’UA, toutes les mesures que la situation appellerait ; 11. Demande au Président de la Commission de transmettre la présente décision au Conseil de sécurité des Nations unies, à  la CEDEAO et aux autres partenaires de l’UA; 12. Décide de rester activement saisi de la question.

Côte d’Ivoire : Ouattara est à Addis-Abeba

Réunion cruciale pour la Côte d’Ivoire que celle qui a débuté ce mercredi 09 mars à  Addis-Abeba en Ethiopie. Les 5 chefs d’Etat mandatés par l’Union Africaine sont réunis pour trouver une sortie de crise pour le pays, déchiré depuis fin novembre 2010 par les résultats de la présidentielle. Les deux présidents proclamés y étaient conviés mais seul Alassane Dramane Ouattara reconnu par la communauté internationale a fait le déplacement. C’’est la première fois depuis le scrutin contesté que Mr Ouattara quitte officiellement le territoire ivoirien. Le panel composé de Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie), Jacob Zuma (Afrique du Sud), Jakaya Kikwete (Tanzanie), Idriss Deby Itno (Tchad) et Blaise Compaoré (Burkina Faso) doit reprendre ses discussions, entamées hier, à  huis clos ce jeudi matin, puis soumettre ses conclusions dans l`après-midi à  une réunion du Conseil de paix et de sécurité de l`UA, à  laquelle ont également été conviés les deux protagonistes de l`élection. M. Gbagbo, lui, n’a pas quitté Abidjan. Il a choisi de se faire représenter par le chef de son parti, l`ex-Premier ministre Pascal Affi N`Guessan, arrivé mercredi dans la capitale éthiopienne. Les partisans du président sortant avaient ces derniers jours donné de la voix pour qu`il ne quitte pas le pays, et l`un de ses proches a clairement indiqué qu`il n`attendait pas grand-chose du rendez-vous de jeudi. «Le brusque revirement du panel, qui prévoyait initialement de revenir à  Abidjan pour y livrer ses conclusions, nous conduit à  penser que la sécurité du président n’aurait peut-être pas été assurée à  Addis-Abeba», justifie le porte-parole du gouvernement, Ahoua Don Mello, qui relativise: «Nous restons naturellement ouvert à  une solution négociée qui, sans remettre en cause la légitimité du président Gbagbo, permettrait d’en finir avec la partition de fait du pays.» L`UA tente depuis plusieurs semaines de conjurer la guerre civile qui menace le pays alors que plus de 370 personnes ont été tuées depuis fin 2010 selon l`ONU, et que les hostilités ont repris dans l`ouest entre forces loyales au président sortant et ex-rebelles alliés à  M. Ouattara. Bras de fer Gbagbo-ONU Quelques heures après le départ de M. Ouattara d’Abidjn, o๠il était retranché dans l’hotel du Golf depusi décembre dernier, le gouvernement de M. Gbagbo a interdit la mission de l`ONU en Côte d`Ivoire (Onuci) et à  force française Licorne « de survol et d`atterrissage » dans le pays. L`Onuci assure traditionnellement le transport, grâce à  ses hélicoptères, des personnalités du camp Ouattara qui quittent le Golf hôtel ou qui y reviennent, mais ni la force onusienne ni l`équipe de M. Ouattara n`ont voulu dire par quel moyen celui-ci est parti pour le siège de l`UA. Par ailleurs, sur le plan économique, la communauté internationale s’est insurgée contre la décision prise lundi par le camp Gbagbo de nationaliser la filière cacao. Le ministère français des Affaires étrangères a condamné mercredi la « décision illégale » de Laurent Gbagbo « annonçant une spoliation des entreprises des filières cacao et café présentes en Côte d`Ivoire ». « Cette décision n`a d`ailleurs aucun effet en droit puisqu`elle émane d`autorités qui ne sont pas légitimes pour prendre des décisions au nom de l`Etat ivoirien », a souligné au cours d`un point-presse le porte-parole du ministère, Bernard Valero, interrogé sur cette mesure du président sortant, non reconnu par la France. Le Département d`Etat américain a quant à  lui, assimilé à  « un vol » la décision de Laurent Gbagbo.

Crise Ivoirienne : L’Union Africaine invite 2 présidents à Addis Abeba

Le président de la commission de l’union africaine, le gabonais Jean Ping était le week-end dernier dans la capitale économique ivoirienne Abidjan. Il a rencontré les présidents Laurent Gbagbo et Alassane Dramane Ouattara (ADO), ainsi que le président du conseil constitutionnel ivoirien Paul Yao N’Dré. Au nom de l’Union, il a remis une invitation aux acteurs de la crise ivoirienne. Une réunion qui devra se tenir à  Addis-Abeba (Ethiopie) en présence des chefs d’Etats du conseil de paix et de sécurité de l’union. La rencontre est prévue ce jeudi 10 mars. Le président du rassemblement des Houphouétistes (RHDP), ADO, reconnu par la communauté internationale, a confirmé sa présence à  la réunion. Pour les deux autres, aucune réponse n’a encore été donnée. Mais selon des sources proches du dossier, il y a de fortes chances que le président Gbagbo soit représenté par Laurent Dona Fologo, l’un de ses compagnons. Méfiance dans le camp Gbagbo Dans le camp du président Gbagbo, de nombreuses personnes voient dans cette rencontre, un piège que le panel voudrait tendre à  Gbagbo. De nombreux journaux proches du front populaire ivoirien (FPI), affirment que Jean Ping a expliqué à  Alassane Ouattara «Â les vraies raisons de la réunion », ce qui expliquerait l’empressement de celui-ci à  accepter le deal d’autant que les cinq pays membres du panel sont indexés par le camp Ouattara comme étant pro-Gbagbo. La communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) et l’Union africaine sont quelque peu divisés sur la gestion de la crise ivoirienne. En effet, la Côte d’Ivoire étant un pays de l’Afrique de l’Ouest, la CEDEAO se voyait gérer la crise mais s’est vu dépossédée du dossier par l’UA, qui suggère la négociation comme meilleure solution. Le panel composé de cinq pays, a été amputé du président burkinabé Blaise Compaoré à  cause de l’hostilité du clan Gbagbo. Certains observateurs politiques africains estiment que la crise ivoirienne ne pourra être résolue tant qu’il n’y aura pas de concessions de part et d’autre. Une position soutenue par l’UA. Jeudi, le panel composé de la Mauritanie, de la Tanzanie, de l’Afrique du sud, du Burkina Faso et du Tchad, informera les 15 membres du conseil de paix et de sécurité de l’UA, des conclusions adoptées après les différentes rencontres et déplacement effectués à  Abidjan. Mais Gbagbo fera-t-il le déplacement à  Addis-Abeba ? Pour le moment, rien n’est sûr. Des doutes planent sur la réussite et de cette énième tentative de sortie de crise. Morts de civiles Au même moment, la Côte d’Ivoire reste plongée dans l’impasse. Les affrontements continuent à  Abidjan et à  l’intérieur du pays particulièrement dans le nord et l’ouest. Il y a eu des milliers de morts depuis le début de la crise. A Abobo, dans le fief d’ADO, des tirs résonnent et les victimes tombent. 7 femmes partisanes d’Alassane Ouattara ont également trouvé la mort la semaine dernière alors qu’elles marchaient pour soutenir leur candidat et demander à  Gbagbo de quitter le pouvoir.

Crises Ivoirienne et Libyenne : Le silence coupable d’ATT

Que cache le silence du président ATT, face aux crises ivoirienne et libyenne, et qui secouent la sous région ouest africaine, alors que les médiations Africaines n’ont jusqu’ici rien donné. Indifférence ou inquiétude ? De l’analyse des deux situations, il ressort que le silence de ATT est coupable . A à  la rencontre régionale de l’Union Africaine, au sujet de la crise ivoirienne, le Mali a brillé par son absence. Le président malien se tait à  cause des liens étroits qui l’unissent à  ces personnalités politiques. Le jeu de la diplomatie requiert des critères de choix. En effet, si intérêts il y à  défendre, le Mali ne devrait-il pas s’afficher et énoncer clairement sa position. Surtout que l’opinion publique connaà®t ces intérêts avec ces deux pays. Selon une source proche de la présidence, ATT aurait souhaité ne pas être là  en ce moment de crise chez ses « amis ». La preuve, il n’a rien dit après l’éclatement de la crise ivoirienne (qui jusqu’à  preuve de contraire n’a pas connu son dénouement), encore moins par rapport à  la situation libyenne. Le fait que Kadhafi ait transformé son pays en « boucherie » au prétexte de sauver son fauteuil, aurait pu interpeller le Mali. Au même moment, on apprend le retour de ressortissants maliens de Libye. ATT s’inquiète t-il vraiment du sort des siens ? Non, le silence lui sied davantage. Le pouvoir des aà®nés Au sujet de Gbagbo, il faut signaler qu’il est celui qui jouit du statut de « Grand-frère » auprès de ATT. En aucune manière il ne pouvait décrié. Dès lors ATT s’est attiré les soupçons. Ce n’est pas pour rien que le président de la République du Mali a été accusé (à  tord ou à  raison) d’être celui là  même qui a aidé Gbagbo à  payer ses fonctionnaires le mois dernier. Ces accusations se justifiaient pas le fait que des émissaires du président ivoirien sortant auraient nuitamment été reçus par le président Touré. « Heureusement » qu’il est lui même intervenu pour couper court aux folles rumeurs sur le sujet qu’il a publiquement démenti. S’agissant de la Libye. A l’instar de la plupart des chefs d’Etat africains, le Mali sous ATT, « mange dans la main du révolutionnaire libyen ». Ainsi, nombre de projets et réalisations dans les secteurs de l’hôtellerie, de l’agriculture, des hydrocarbures…à  travers le Mali sont à  l’actif l’illustre bienfaiteur. Serait-ce la stratégie de ce dernier pour se voir suffisamment soutenu en cas d’éventuel soulèvement de son peuple contre lui ? En tout cas, de l’extérieur, les nations semblent comprendre que tout roule à  merveille pour le citoyen libyen. Et pour cause, la forte « générosité » de Kadhafi à  l’endroit des autres pays, notamment ceux de l’Afrique noire, est cruciale, au point de faire perdre de vue la souffrance du peuple libyen écrasé sous le joug d’une dictature qui ne dit pas son nom.

Côte d’Ivoire: Que propose le Panel?

Quatre des cinq chefs d’Etat chargés par l’Union africaine d’une médiation en Côte d’Ivoire ont poursuivi mardi leur mission, en l’absence de leur homologue du Burkina Faso Blaise Compaoré. l’union africaine avait d’abord, au début du mois, envoyé des experts pour étudier la situation née de la crise postélectorale. Ceux-ci avaient rencontré tous les acteurs politiques et la société civile, afin de recenser les différents points de vue. Après de cinq jours de discussions, ils ont rendu leur rapport au Panel de chefs d’Etat de l’Union Africaine. Après avoir examiné les conclusions auxquelles sont parvenus les experts, les présidents Idriss Deby (Tchad), Blaise Compaoré (Burkina Faso), Jacob Zuma (Afrique du sud), Jikaya Kikwete (Tanzanie) et Mohamed Ould Abdelaziz (Mauritanie) sont à  Abidjan depuis ce lundi. Le président burkinabé Blaise Compaoré qui fait partie du panel a finalement renoncé à  faire le déplacement. Selon la sécurité de l’aéroport Félix Houphouà«t Boigny d’Abidjan, des « Jeunes Patriotes », mouvement de militants acquis corps et âme à  Gbagbo, ont menacé d’empêcher l’atterrissage en Côte d’Ivoire de l’avion du président Burkinabé, accusé d’avoir pris fait et cause pour Ouattara. La Cédéao estime que « cette menace était assez sérieuse pour qu’il annule sa participation » à  la mission de l’UA, mais s’étonne que celle-ci ait décidé de la maintenir en l’absence du président de l’organisation régionale. La Cédéao a déclaré qu’elle continuerait à  coopérer avec l’Union africaine, plus divisée qu’elle-même sur la façon de résoudre l’impasse politique en Côte d’Ivoire, mais que la situation à  Abidjan n’était pas propice à  « cette mission critique » dont elle attend néanmoins le compte rendu. Que prévoit cette énième médiation ? Les quatre chefs d’Etats et le président de la commission de l’UA, Jean Ping, ont rencontré tout d’abord Laurent Gbagbo. Ils doivent ensuite s’entretenir ce mardi avec Alassane Ouattara. Ce dernier serait réticent à  les recevoir, le seul président de la CEDEAO ne faisant plus partie de la délégation. Contrairement aux chefs d’Etat présents, qui semblent pencher pour une solution de consensus et de partage de pouvoir, la CEDEAO a toujours affirmé que Gbagbo devait remettre le pouvoir à  Ouattara. Nombreux sont ceux qui restent sceptiques face à  cette nouvelle médiation entre les deux camps. Mais avec le temps et après de deux mois de crise, les positions deviennent un peu plus flexibles de part et d’autre. En effet, le président Ouattara qui refusait tout dialogue avec l’autre camp au départ, semble revoir sa position. Cela se traduit par le fait qu’il ait demandé au camp Gbagbo de ne pas se rendre à  l’aéroport pour l’accueil des chefs d’Etats, afin d’assurer toute neutralité du pouvoir en place. Ce dernier selon Abidjan.net, aurait accepté la demande de son rival. Si l’on s’en tient aux conclusions et recommandations des experts de l’UA, deux propositions seraient sur la table. La première, un gouvernement d’union nationale dirigé par Alassane Ouattara et une vice-présidence pour le camp de Laurent Gbagbo. La seconde, un mandat coupé en deux. Les parties se mettront-elles d’accord autour de l’une de ces options, rien n’est moins sûr.

Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo contre l’Onuci FM, la guéguerre médiatique se poursuit

Cette guéguerre entre médias et Laurent Gbagbo ne date pas d’aujourd’hui. l’interdiction d’émettre à  l’ONUCI FM, la radio des Nations Unies vient une fois de plus renforcer la détermination de Laurent Gbagbo à  ne pas se laisser dicter sa conduite par la communauté internationale tout en contrôlant l’information. Cette nouvelle décision du Conseil national de la communication qui a annoncé la fin des émissions, ce 8 février, fait suite à  la volonté de Laurent Gbagbo de faire retirer l’organisation onusienne d’Abidjan. l’ONUCI FM, communément appelé «Â La Radio de la paix » émet en Côte d’Ivoire depuis Aout 2004, et a été installée, après les troubles en Côte d’Ivoire, sur mandat du Conseil de Sécurité des Nations Unies, ce dont se prévaut, Abou Moussa, l’Adjoint du Représentant Spécial du Secrétaire général de l’ONU en Côte d’Ivoire sur le site Abidjan.net. « Cette mesure ne nous a pas été notifiée. La radio émet sur toutes ses fréquences sur l’ensemble du territoire ivoirien.», rappelle à  son tour, Sylvain Séminliko, le rédacteur en chef d’ONUCI FM depuis ses débuts. Cette interdiction donc ne semble point perturber les mandataires de l’ONU. La guéguerre contre les médias occidentaux se poursuit France 24, TV5, RFI, et maintenant l’ONUCI, la liste est longue des médias qui ont été dans le collimateur de Laurent Gbagbo. Diabolisés, ceux-ci représentent pour lui, la voix de l’occident tant décriée. La guéguerre s’est beaucoup jouée entre la Radio mondiale RFI et le pouvoir de Gbagbo. Accusée maintes fois de désinformation et d‘intoxication médiatique, la fréquence de RFI a plusieurs fois été coupée à  Abidjan, la première fois en 2000, pendant plus de deux ans et dernièrement en 2010, au lendemain de la proclamation des résultats par le Conseil Constitutionnel. De même que dans le passé, les correspondants de RFI ont régulièrement été sommés de débarrasser le plancher de Gbagbo. Reste que si Gbagbo diabolise ces médias, il s’en sert également. Des interviews à  la Une de l’hebdomadaire Jeune Afrique, en période électorale ou des entretiens sur la chaà®ne privée Canal +, il ne saurait se passer des médias étrangers, surtout pour plaider sa cause personnelle. Mais le «Â Boulanger » n’en fait qu’à  sa tête, puisqu’il est sur son territoire. Sauf que l’ONUCI, la mission de Paix des Nations Unies en Côte d’Ivoire, reste un territoire étranger…

Côte d’Ivoire: « La fin est proche »

Sensibiliser davantage les autres peuples sur le drame que vit la Côte d’Ivoire du fait de l’entêtement de Laurent Gbagbo à  se maintenir à  la tête d’un pouvoir qu’il a confisqué et convaincre les chefs d’Etat africains à  contraindre celui-ci à  céder le pouvoir à  Alassane Dramane Ouattara, président reconnu par la Communauté internationale. Tel est l’objet du périple d’information qu’a entrepris le Premier ministre Guillaume Soro à  travers l’Afrique. Après un marathon qui l’a conduit dans plusieurs capitales, le chef du gouvernement Ouattara était ce mardi 1er février 2011 face à  la presse à  Ouagadougou. Face aux journalistes, celui qui se réclame d’être du pouvoir légitime, légal et sérieux de la Côte d’Ivoire, n’est pas passé par quatre chemins pour affirmer que l’actuel président sortant de la Côte d’Ivoire ne partira jamais du pouvoir, si ce n’est par la force qu’on l’y pousse. «Nous avons parcouru plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique centrale. Nous avons toujours eu un accueil chaleureux et des oreilles attentives pour nous écouter.» C’’est ainsi que le Premier ministre Guillaume Soro, après avoir rendu hommage à  la facilitation de Blaise Compaoré, le président du Burkina Faso et tous les acteurs qui oeuvrent pour le retour de la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire, a brièvement résumé sa tournée en Afrique. Un voyage qui l’a conduit dans une dizaine de pays et qui lui a permis d’expliquer davantage la crise post électorale dans son pays. Après un rappel du processus d’organisation et de déroulement du scrutin du 28 novembre 2010, M. Soro est arrivé à  la conclusion, en sorte une confirmation de sa position, selon laquelle Alassane Ouattara a gagné la présidentielle d’octobre-Novembre 2010. «Depuis le petit séminaire de Katiola, on m’a appris à  dire la vérité et à  la défendre. Pour cela, si Laurent Gbagbo avait gagné l’élection, je l’aurais dit. Mais là , en tant que cheville ouvrière de ce processus électoral, je vous assure que Gbagbo a perdu». C’’est le point de vue de l’homme qui, malgré sa perte de poids, a signifié, dans un humour dont il a fait montre durant toute la conférence, qu’il est en parfaite santé. Se prononçant sur les conclusions du Sommet de l’Union africaine (UA) tenu les 30 et 31 janvier 2011 à  Addis Abeba, en Ethiopie, le Premier ministre Guillaume Soro s’est réjoui du fait que «l’UA ait accepté d’endosser toutes les décisions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui a, depuis lors, choisi son camp, celui de Alassane Ouattara, le président élu par les Ivoiriens.» Autre point de satisfaction pour Guillaume Soro, «la victoire d’Alassane Ouattara est maintenant reconnue par tout le continent africain.» Et s’il a salué la décision du sommet des chefs d’Etats et de gouvernements qui a mandaté cinq présidents pour mener la réflexion sur les conditions de sortie de crise en Côte d’Ivoire. Sur la question, M. Soro a salué cette décision qui permet de sauver ce qui est essentiel: les vies humaines. Toutefois, il s’est dit sceptique que Laurent Gbagbo accepte plier sur la base de simples négociations. «Pour avoir travaillé pendant trois ans avec Laurent Gbagbo, je ne dirai pas que je suis bourré mais J’ai été instruit. Et je suis convaincu que Laurent Gbagbo va opposer au panel des chefs d’Etat une fin de non recevoir», a-t-il indiqué. Tout en restant optimiste que le président sortant Laurent Gbagbo va céder «dans quelques semaines» le pouvoir à  Alassane Ouattara, Guillaume Soro a appelé ses compatriotes à  garder patience. Car «si le prix à  payer pour sauver des vies est d’un mois, il est prêt pour cela.» Pour lui, l’intervention militaire ne peut causer une quelconque guerre en Côte d’Ivoire, vu que selon le premier ministre, il s’agira d’une opération ciblée, juste pour déloger Gbagbo du palais présidentiel. Affichant sa détermination à  rester du côté de la vérité, M. Soro a rappelé que le défi dans son pays, C’’est de sauver la démocratie, pour que l’Afrique entière soit épargnée des règnes dictatoriaux et sans fin. «Nous sommes dans une marche pénible et difficile mais heureusement irréversible. Et J’ai la conviction que la fin est proche. Le régime dictatorial de Gbagbo tombera parce que notre cause est juste», a-t-il conclu.

Côte d’Ivoire : En attendant l’UA

Le président de l`Union africaine (UA) Bingu wa Mutharika a quitté Abidjan o๠il était venu « écouter » le président sortant ivoirien Laurent Gbagbo et son rival Alassane Ouattara. Il soumettra à  l`UA, en sommet dimanche, les « propositions » de M. Gbagbo pour résoudre la crise. « Mon frère et ami (Laurent Gbagbo) m`a expliqué en détail ce qui s`est passé et il m`a aussi expliqué en détail ses idées » pour sortir de la crise née de la présidentielle ivoirienne du 28 novembre, a déclaré le chef d`Etat malawite et président en exercice de l`UA, à  l`issue d`un second entretien avec M. Gbagbo, après une rencontre avec M. Ouattara dont il n`a pas donné la teneur. « Je vais transmettre ses propositions et ses vues à  l`Union africaine, à  ses frères chefs d`Etat et de gouvernement de l`Union africaine, afin que ensemble, par la concertation, nous puissions trouver un moyen d`avancer », a ajouté M. Mutharika, sans plus de précision, sur les marches du palais présidentiel. A son côté, M. Gbagbo acquiesçait. Lors d`un sommet dimanche et lundi à  Addis Abeba, l`UA doit se pencher sur la crise ivoirienne, qui oppose M. Gbagbo à  M. Ouattara, reconnu président par l`organisation panafricaine comme par la quasi-totalité de la communauté internationale. Les chefs d`Etat africains essaieront d`harmoniser leurs positions lors du sommet de l`UA alors que le Nigeria pousse pour l`option militaire, à  la différence de l`Afrique du Sud et de l`Ouganda. Le président sud-africain Jacob Zuma souhaite que soit trouvée « quelque chose d`autre que demander à  l`un des deux chefs de partir » et son homologue ougandais Yoweri Museveni plaide pour « une approche sérieuse concernant l’examen du processus » électoral. Un conseiller du président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema a indiqué qu’il allait proposer au sommet de l`UA la création d`une « commission spéciale sur le règlement » de la crise ivoirienne, privilégiant « une solution pacifique ». La France, qui est très discrète depuis le début de la crise ivoirienne, a indiqué préférer une issue pacifique. Le ministre de la Coopération Henri de Raincourt a déclaré « que si on peut parvenir à  un aboutissement par la voie pacifique c`est toujours préférable à  la voie militaire ». Rappelant les sanctions financières prises par la communauté internationale contre le clan du président sortant Laurent Gbagbo, il a indiqué qu`il fallait « persévérer ». A propos de l`option militaire, M. de Raincourt a indiqué qu`elle était « juridiquement ouverte » mais « il faut voir comment et par qui elle peut être appliquée ». M. Gbagbo refuse de céder le pouvoir depuis qu`il a été proclamé vainqueur par le Conseil constitutionnel, qui a invalidé en partie les résultats de la Commission électorale indépendante (CEI) ayant déclaré élu M. Ouattara. Le sortant a proposé à  maintes reprises un recomptage des voix du scrutin. Mais sitôt le président de l`UA parti, le camp Ouattara a redit son opposition à  un tel scénario. L`idée d`un recomptage, objet actuellement de « beaucoup de lobbying » de la part de M. Gbagbo, « n`a pas de crédibilité du tout », a déclaré Anne Ouloto, porte-parole de M. Ouattara, répétant que le locataire du palais présidentiel doit « partir ». Le 21 janvier, le Premier ministre kényan Raila Odinga, médiateur de l`UA dans la crise, avait plaidé en faveur d`un isolement diplomatique et de sanctions financières

Crise ivoirienne: Trêve de bavardages !

Laurent Gbagbo dit qu’il ne veut pas quitter le pouvoir. Il le dit haut et fort à  qui veut l’entendre. Il a même refusé pour cela de prendre au téléphone Nicolas Sarkozy et Barack Obama. La communauté internationale, dans sa grande majorité, a essayé de le raisonner. Rien n’y a fait. l’Union européenne et la CEDEAO, par souci de paix, lui envoient des émissaires. Les présidents Yayi Boni du Bénin, Ernest Ba௠Koroma de la Sierra Leone et Pedro Pires du Cap vert ont été envoyés par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest pour lui faire entendre raison. Le « Machiavel des lagunes » est resté intraitable. l’Union africaine a ajouté le Premier ministre kényan, Raila Odinga, à  la délégation pour tenter de lui faire comprendre que son entêtement n’est pas la meilleure chose pour lui et pour la Côte d’Ivoire. l’ancien chef de l’Etat a fait la sourde oreille face aux conseils des médiateurs africains. Les émissaires de la communauté africaine ont même brandi la menace de la « force légitime » pour le faire partir. Mais Laurent Gbagbo est resté inflexible jusqu’ici. Le Premier ministre Raila Odinga était au cours des dernières quarante-huit heures encore aux bords de la lagune Ebrié pour une autre médiation. Comme les autres fois, Laurent Gbagbo a méprisé la main tendue par la communauté internationale. Les bons offices du chef du gouvernement du Kenya n’ont apporté aucun fruit. Laurent Gbagbo considère toujours que la Côte d’Ivoire lui revient de droit. Par conséquent, plutôt mourir que de céder le pouvoir au président élu par les Ivoiriens, le docteur Alassane Dramane Ouattara. Après toutes ces démarches, peut-on croire encore que le dictateur d’Abidjan peut quitter le pouvoir par voie diplomatique ? Le penser serait faire preuve de naà¯veté viscérale. Laurent Gbagbo a décidé de défier le monde entier pour conserver le fauteuil présidentiel qu’il considère comme un don de Dieu. Sa femme, Simone Gbagbo, n’a-t-elle pas déclaré au cours du meeting qu’elle a animé le samedi 15 janvier dernier que « de la Côte d’Ivoire partira la vraie décolonisation de toute l’Afrique » ? Il faut vraiment être sourd et aveugle pour ne pas comprendre le message que donne le camp Gbagbo et croire qu’il suffira de le raisonner comme un enfant gâté à  qui on veut arracher une sucette qui ne lui appartient pour qu’il s’exécute. La communauté internationale et africaine peut envoyer autant d’émissaires qu’elles veulent, Laurent Gbagbo ne bougera pas d’un iota. Laurent Gbagbo se dit que la CEDEAO n’utilisera jamais « la force légitime » pour le déloger. C’’est à  elle de lui prouver le contraire. Alors trêve de bavardages et passons aux choses sérieuses.

Côte d’Ivoire: vers des pourparlers directs entre Gbagbo et Ouattara?

Le Premier ministre kenyan Raila Odinga, médiateur de l’Union Africaine, a évoqué lundi la possibilité d’entretiens directs entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara pour tenter de sortir de la crise politique en Côte d’Ivoire. Un porte-parole d’Alassane Ouattara, reconnu comme le président élu de la Côte d’Ivoire par les Nations unies, a toutefois fortement nuancé ces propos. Il a posé comme condition préalable à  tout entretien direct la reconnaissance par Laurent Gbagbo de sa défaite au second tour de la présidentielle le 28 novembre. Raila Odinga a eu des entretiens lundi au palais présidentiel, o๠réside toujours Laurent Gbagbo. « Nous avons des discussions très fructueuses avec le président Gbagbo. Nous avons proposé des entretiens dont nous sommes convenus qu’ils auraient lieu demain », a rapporté le Premier ministre kenyan. « Il y a bien entendu un certain nombre de conditions à  remplir. Nous allons désormais avoir des entretiens avec le président Ouattara et présenter les propositions sur lesquelles nous sommes parvenus à  un accord avec l’autre partie. Si les termes (de cet accord) sont acceptés, alors les rencontres auront lieu demain », a-t-il ajouté. Patrick Achi, porte-parole d’Alassane Ouattara, a répété la condition constamment posée par le président internationalement reconnu de la Côte d’Ivoire: il ne saurait y avoir de pourparlers avec Laurent Gbagbo sans une reconnaissance préalable par ce dernier de sa défaite électorale. « Si nous sommes prêts à  des discussions face à  face, cela signifie que Gbagbo doit avoir dit qu’il est prêt à  se retirer », a dit Patrick Achi. En compagnie de représentants de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), Raila Odinga a déjà  effectué le 4 janvier une mission de médiation en Côte d’Ivoire, qui n’a débouché sur aucun résultat concret. Les émissaires africains avaient tout de même arraché à  Laurent Gbagbo la promesse d’un allègement du blocus de l’hôtel du Golf à  Abidjan, dans lequel sont retranchés Alassane Ouattara et son gouvernement sous la protection des casques bleus de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci). Ce blocus est pourtant toujours en vigueur. D’après l’Onuci, au moins 247 personnes sont mortes dans des violences post-électorales, notamment lors de raids nocturnes menés dans des quartiers jugés favorables à  Alassane Ouattara. La tension est vive en Côte d’Ivoire entre les partisans de Laurent Gbagbo et l’Onuci, dont le président sortant exige le départ du pays. Des casques bleus ont tiré des coups de feu en l’air ce lundi pour disperser une foule en colère de partisans de Laurent Gbagbo. La police a répliqué de la même manière et cet incident a fait trois blessés, selon des témoins. Alassane Ouattara a été désigné vainqueur de la présidentielle par la commission électorale et félicité par l’Onu et la grande majorité de la communauté internationale. Ce succès a toutefois été annulé par le Conseil constitutionnel, à  la main de Laurent Gbagbo, qui a invalidé des milliers de bulletins de vote dans des secteurs favorables à  Alassane Ouattara en raison de fraudes supposées.

Raila Odinga attendu à Abidjan ce lundi

Le Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP,coalition pro-Ouattara) a en effet appelé dimanche soir à  une opération « pays mort » à  compter de mardi, « jusqu`à  ce que » M. Gbagbo « reconnaisse sa défaite et quitte le pouvoir ». Le RHDP avait déjà  appelé à  une grève générale dans le pays entre le 27 et le 30 décembre, qui avait eu un succès mitigé. Cette appel est intervenu le jour o๠M. Odinga s`est rendu à  Abuja o๠il s`est entretenu avec le numéro un nigérian Goodluck Jonathan, président en exercice de la Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao), selon une source présidentielle nigériane. Le médiateur de l’UA est accompagné dans sa mission par l’ancien ministre des Affaires étrangère de la République démocratique du Congo (RDC) Bizima Karaha. Aucun détail n`était disponible sur la teneur de leur discussion ni sur le programme précis de M. Odinga, attendu à  Abidjan lundi au plus tôt. Dans la suite d`une visite infructueuse début janvier, sa mission paraà®t en l`état quasi impossible pour trouver une solution pacifique à  la grave crise née de la présidentielle du 28 novembre. S`opposent depuis lors MM. Gbagbo et Ouattara, ce dernier ayant été reconnu chef d`Etat légitime par la communauté internationale, notamment l`UA et la Cédéao. Toujours retranché au Golf hôtel d`Abidjan soumis à  un blocus des forces armées loyales à  son adversaire, M. Ouattara a paru la semaine dernière faire son deuil de la diplomatie en appelant à  la force pour déloger M. Gbagbo. Depuis la présidentielle, les médiations africaines se sont succédé sans résultats à  Abidjan, o๠ont défilé l`ancien président sud-africain Thabo Mbeki, le président de la commission de l`UA Jean Ping, M. Odinga avec les présidents mandatés par la Cédéao Boni Yayi (Bénin), Ernest Koroma (Sierra Leone) et Pedro Pieres (Cap-Vert), et l`ex-chef d`Etat nigérian Olusegun Obasanjo. « Nous voulons qu`un dialogue entre le camp Ouattara et le président Gbagbo soit instauré », a répété dimanche à  l`AFP le porte-parole du gouvernement Gbagbo, Ahoua Don Mello. Selon lui, les deux rivaux « peuvent s`asseoir, discuter et trouver une solution ». « Il faut que (M. Gbagbo) parte, c`est urgent », a réaffirmé de son côté la porte-parole de M. Ouattara, Anne Ouloto, pour qui le président sortant « ruse » et « ne montre aucun signe rassurant de bonne foi ». Selon elle, M. Gbagbo « n`est pas dans une logique de paix ou de dialogue. On l`a vu samedi avec le discours haineux et méchant » de sa femme Simone Gbagbo, qui a qualifié lors d`un rassemblement à  Abidjan M. Ouattara de « chef bandit » et le président français Nicolas Sarkozy de « diable ». Raila Odinga estime que la force doit être une solution de « dernier recours », même si les chefs d`état-major de la Cédéao doivent se réunir cette semaine à  Bamako pour évoquer cette option. A Abidjan, dans les deux quartiers considérés comme des bastions de M.Ouattara, placés sous couvre-feu depuis mercredi après des violences meurtrières, aucun incident n`a été rapporté dimanche. Dans la capitale Yamoussoukro, cinq à  sept personnes ont été blessées lors d`un incident opposant des partisans de M. Ouattara à  une milice pro-Gbagbo.Selon le dernier bilan de l`ONU, les violences de la crise postélectorale ont fait 247 morts depuis la mi-décembre.

Côte d’Ivoire : Ouattara tend la main au camp Gbagbo

Avec le camp Gbagbo, mais sans Gbagbo lui-même. Le président ivoirien reconnu par la communauté internationale, Alassane Ouattara, est prêt à  travailler avec le camp de son adversaire pour former un gouvernement d’union nationale, a déclaré lundi à  la BBC l’ambassadeur qu’il a nommé auprès de l’ONU. Mais ceci à  la condition expresse que Laurent Gbagbo renonce à  revendiquer la présidence de Côte d’Ivoire. «Ce que je dis, c’est que M. Ouattara doit être reconnu comme président légitime par M. Gbagbo», a déclaré à  la radio britannique l’ambassadeur Youssoufou Bamba, le premier nommé par Alassane Ouattara à  la fin décembre. «Si M. Gbagbo accepte cela, nous pourrions négocier, a ajouté le diplomate. M. Gbagbo n’est pas seul. Il a des partisans, il a des gens compétents dans son parti. Nous sommes prêts à  travailler avec eux, dans le cadre d’un large gouvernement d’union». Quant aux violences commises par le camp Gbagbo et dénoncées par les pro-Ouattara, elles ne devraient pas constituer un obstacle, a-t-il encore estimé. «Il y a eu violation massive des droits de l’homme, c’est la vérité. Mais vous savez, en politique, la vie continue (…) car vous êtes condamnés à  vivre ensemble», a argumenté le diplomate. Le Conseil de sécurité condamne les messages de la RTI De son côté, la communauté internationale a réitéré lundi son soutien à  Alassane Ouattara, par la voix du Conseil de sécurité. Celui-ci déplore au passage le blocus autour de l’hôtel du Golf – QG de Ouattara protégé par 800 soldats de l’ONU -, demandant à  Laurent Gbagbo «d’honorer sa promesse (…) de le lever immédiatement». Les membres du Conseil de sécurité expriment également «leur profonde inquiétude à  propos de la violence qui continue et des violations des droits de l’homme» dans le pays. Ils soulignent «que ceux qui commettent des crimes contre les personnels de l’ONU et des civils seront tenus pour responsables». Dans ce contexte, ils «condamnent fortement et demandent un arrêt immédiat de l’utilisation des médias, spécialement par l’intermédiaire de la radio-télévision ivoirienne (RTI) pour propager de fausses informations pour inciter à  la haine et à  la violence, y compris contre l’ONU».

Côte d’Ivoire : Obasanjo s’investit

La visite de M. Obasanjo n’avait pas été annoncée à  l’avance, pas plus que le cadre dans lequel il l’effectue. L’envoyé spécial de l’ONU en Côte d’Ivoire, Choi Young-jin, a mentionné que M. Obasanjo s’était déplacé pour «discuter de la crise post-électorale». Selon une source diplomatique, M. Obasanjo a été envoyé en mission par le président en exercice de la Cédéao, le chef d’Etat nigérian Goodluck Jonathan. L’ex-dirigeant du Nigeria a expliqué à  M. Gbagbo « le caractère inéluctable de l’alternance » au sommet de l’Etat ivoirien, et fait part de « la détermination de l’Afrique à  atteindre cet objectif », selon cette source. Il a exprimé à  M. Ouattara « le soutien fort de la communauté internationale » et son attachement au « respect des résultats » de la présidentielle du 28 novembre « tels que proclamés par la Commission électorale indépendante (CEI) », a indiqué ce diplomate. La CEI avait déclaré vainqueur M. Ouattara mais le Conseil constitutionnel avait invalidé ces résultats et proclamé élu M. Gbagbo. Le ministre des Affaires étrangères de M. Gbagbo, Alcide Djédjé, qui a également rencontré M. Obasanjo, a affirmé au contraire que ce dernier effectuait une « mission de prospection », « non officielle » même s’il en « a informé certains chefs d’Etat de la région ». « Il n’a aucune solution et il est venu, en ami de la Côte d’Ivoire, pour qu’on recherche ensemble des solutions », a assuré ce proche de M. Gbagbo. La Communauté économique des à‰tats de l’Afrique de l’Ouest, composée de quinze pays, a menacé de recourir à  la force militaire pour forcer M. Gbagbo à  quitter son poste. Le soutien dont bénéficierait une telle opération n’est pas certain. Le président du Ghana a déclaré, vendredi, que son pays ne serait pas apte à  envoyer des soldats. Une mission de la Cédéao, accompagnée par l’Union africaine, a échoué le 4 janvier à  Abidjan à  trouver une issue à  la crise, qui a fait autour de 200 morts selon l’ONU depuis mi-décembre. Une délégation de présidents de trois pays de l’Afrique de l’Ouest s’est rendue en Côte d’Ivoire à  deux reprises pour tenter de persuader Laurent Gbagbo de céder sa place à  M. Ouattara. Le président sortant a refusé et s’accroche au pouvoir, alors que les groupes de défense des droits humains accusent ses forces de sécurité d’avoir enlevé et tué des rivaux politiques. Une nouvelle rencontre des chefs d’Etat devrait avoir lieu cet après-midi au Tchad.

Gbagbo, ce héros ?

Qu’à  cela ne tienne, je me saisis du droit absolu de faire jouer mon analyse et mon opinion sur une actualité qui continue de faire couler de faire couler beaucoup d’encres et de salives.Le moins que l’on puisse dire c’est que Gbagbo s’est irrémédiablement inscrit dans les pages de l’histoire. En bien ou en mal, peu importe. Quelque que soit la situation dans laquelle il se trouve aujourd’hui, il peut se targuer d’avoir bravé la foudre de la France, des nations unis, des Etats unies…Bref de l’occident. Pour combien de temps, nul ne saurait le dire. Combien sont-ils, d’Hommes qui ont courbé l’échine devant le rouleau compresseur de la Communauté internationale dès que cette dernière émet un avis contraire ?. Nombreux certes. Mais Gbagbo lui semble déterminé à  faire perpétuer son nom sur la liste noire des résistants. Même si cela se fait au dépend d’un néo-colonialisme savoureusement entretenu par des occidentaux toujours avides d’imposer leur diktat aux bas peuple de l’Afrique noire. C’’est en cela d’ailleurs que nombre d’observateurs de la scène internationale apprécient l’attitude de Gbagbo. Jamais un homme, de surcroit un africain, n’a autant résisté au charme de la communauté internationale. Ni les ultimatums, encore moins, les sanctions n’ont réussi à  émousser son entêtement. La communauté internationale, nonobstant ses sanctions tous azimut, n’a nullement réussi à  ébranler la quiétude et la conviction de celui qui n’a eu aucun complexe de manifester que c’est lui « le garçon » de la Côte d’Ivoire. Son rival, Alassane Dramane Ouattara, retranché à  présent à  l’hôtel du Golf, semble se confiner de plus en plus, dans la résignation. A la place de Gbagbo, certains auraient tout simplement pris la poudre d’escampette. Histoire de sauver leurs têtes. Il est déterminé à  aller au bout de son ambition de diriger encore le pays. La région ouest-africaine privilégie d’abord une solution pacifique à  la crise ivoirienne. Elle n’entend pas aussitôt recourir à  la force pour mettre fin au règne de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire. Ainsi la Cedeao a annoncé qu’elle continuait de « discuter » pour résoudre la crise en Côte d’Ivoire, après avoir menacé Laurent Gbagbo d’une possible intervention militaire s’il ne cédait pas le pouvoir à  Alassane Ouattara. Arrivés à  Abidjan depuis une semaine, les émissaires y retournent aujourd’hui même. La question qui vaille est de savoir si la violence pourrait bien permettre de déloger Gbagbo. En tout cas, là  dessus, le doute est permis. Attendons de voir !