2012 : « On ne va pas s’ennuyer ! »

Jeunes, vieux, politiques, associatifs, enfants, étudiants. C’’est notre avenir qui se joue au Mali en 2012. Eh oui, une fois les fêtes passées, nous entrerons de plein pied dans la politique du changement. La politique du renouveau. Déjà  les différents candidats à  l’élection présidentielle de 2012 sillonnent l’intérieur du pays, parcourent des kilomètres de terre rouge, traversent des villages, hameaux et localités du Mandé pour gagner des militants et susciter l’adhésion populaire. De l’autre côté, la question du fichier électoral, des recensements administratifs inquiètent les uns et les autres, la préparation des listes, leurs révisions posent problème au gouvernement de mission Kaidama. Certains appellent à  des élections apaisées au Mali, d’autres craignent une fraude à  grande échelle. Un hold up électoral face à  un contexte social agité et une crise au Nord qui peine à  trouver une solution, la reconduite inattendue d’un régime critiqué de toutes parts… Mais cela est loin de décourager les associations, clubs et mouvements de soutien qui se créent un peu partout pour appeler certains à  s’investir candidat. Période passionnante oui, tandis que certains déroulent déjà  leurs programmes de campagne, d’autres restent silencieux, préfèrent rencontrer les autorités coutumières, traditionnelles, religieuses, pour chercher leurs bénédictions. A chacun sa méthode de campagne. La politique au Mali est une affaire de famille. Nul ne peut faire cavalier seul et les indépendants seront fragiles face aux grosses formations politiques comme l’Adema, l’URD ou le RPM. Même des petits partis naissant comme l’ADM, Yéléma ou la CODEM, chercheront à  faire des alliances pour peser sur le jeu politique. D’autres plus anciens comme le CNID, la CNAS ou encore ou le parti SADI essaieront de faire peau neuve pour faire passer leur message dans un échiquier de près de 200 partis politiques. Aussi la politique est également une affaire de connivence, d’ententes mutuelles entre candidats déchus et réélus. A qui le tour cette fois ? Que pèsera la voix du peuple face aux alliances ou aux diktats de l’étranger ? Comment faire la différence et aller vers des élections démocratiques et apaisées, gage de changement ? Il faudra voter, s’inscrire sur les listes, connaà®tre les programmes politiques, suivre les candidats en tournée, débattre, il y a beaucoup à  faire pour s’impliquer et appliquer dans le changement. Et dans cette bataille, C’’est la jeunesse qui est appelée à  faire campagne, à  faire entendre sa voix. Parce que C’’est de son avenir dont il s’agit. Le changement s’impose après ATT. Pourquoi? Parce que notre système éducatif est en panne. Nos perspectives sociales amoindries. La santé peut mieux faire. Le Mali va très mal, lançait un jeune au carrefour de l’inquiétude. Les infrastructures embellissent le paysage mais combien de familles mangent trois repas par jour ? Combien de pères de familles soignent convenablement leurs enfants et les envoient dans une école gage de stabilité future ? Longtemps, ce pays a été l’affaire des anciens, le pouvoir des ainés a souvent prévalu sans laisser de perspectives à  la jeunesse, pourtant inspirée, en demande de reconnaissance et d‘écoute. Sagesse assise que ne saurait voir jeunesse intrépide. Un conflit qu’il faut apaiser. Pour aller vers le progrès, la modernité sans oublier nos valeurs culturelles, religieuses et de solidarité sociale. Voilà  un combat idéologique auxquels devront souscrire les candidats en lice pour 2012. Alors, jeunes de ce pays, le pays vous appartiendra-t-il un jour ? En attendant de le savoir, la rédaction de JournalduMali.com souhaite à  l’ensemble des Maliens d’ici et d’ailleurs, une excellente année électorale 2012.

11 Octobre : Les Libériens votent !

Seize candidats sont en lice dont deux favoris. Winston A. Tubman, 70 ans pour le Congress for Democratic Change (CDC) et Ellen Johnson Sirleaf 72 ans pour l’Unity Party (UP). Surnommée, la Dame de fer, cette dernière a vu sa renommée s’accroitre depuis sa nomination au prix Nobel de la paix, vendredi dernier. Une nomination que l’opposition juge inacceptable et non méritée. Au-delà  du mérite, il semble que ce qui a posé problème et encouragé de nombreuses manifestations n’est d’autre que le choix du calendrier. Le prix a en effet été décerné cinq jours avant la présidentielle et les législatives. Les bureaux de vote seront ouverts de 08H00 à  18H00 locales (et GMT). Près de 1,8 million d’électeurs sont inscrits sur 4 millions d’habitants au Liberia. En rappel le Liberia, ce pays africain qui a élu la première femme présidente d’Afrique a été fondé par des esclaves noirs affranchis et organise aujourd’hui sa 50e élection présidentielle depuis 1847. Les électeurs doivent aussi renouveler entièrement leur Assemblée nationale (73 députés) et la moitié de leur Sénat (15 des 30 sénateurs) pour six ans. Pour l’emporter au premier tour, les candidats doivent avoir la majorité absolue (50% plus une voix). Un éventuel second tour sera organisé le 8 novembre, d’après un calendrier prévisionnel de la Commission électorale nationale (NEC). Ce 11 octobre est jour d’élections générales au Libéria La police libérienne et les forces de la Mission des Nations unies au Liberia (Minul, quelques 8.000 hommes) sont déployées à  travers le pays par crainte de violences lors du scrutin supervisé par près de 4.400 observateurs locaux et plus de 800 internationaux. Les guerres civiles libériennes qui ont fait 250.000 morts et des centaines de milliers de blessés en 14 ans, ont également détruit les infrastructures et l’économie du pays. En six ans, on ne peut pas reconstruire un pays ravagé (…). Nous avons fait beaucoup de progrès, a dit Mme Sirleaf, ajoutant: la vie a changé pour beaucoup de gens, mais pas pour tout le monde. Nous avons encore des choses à  réaliser. Appréciée à  l’étranger, Mme Sirleaf est plus critiquée chez elle, ses opposants, dont Winston Tubman, lui reprochant notamment d’avoir échoué à  réconcilier le pays. La stabilité et la paix actuelles au Liberia ne sont pas attribuables à  Mme Sirleaf, mais à  la présence internationale et à  l’énorme et coûteuse force de la Minul, a-t-il dit. Par ailleurs, l’opposition l’accuse de n’avoir pas réglé le problème du chômage qui touche près de 80% des Libériens. Les critiques à  son encontre sont nombreuses : Entre les accusations de versement de pots de vin et son soutien à  des chefs de guerre comme Charles Taylor au début des années 1990 avant qu’elle ne devienne présidente. Winston A.Tubman et Ellen Johnson-Sirleaf sont tous deux issus des classes sociales les plus élevées. Le premier est néanmoins libérien d’origine américaine, neveu de l’ancien président du gouvernement de transition Gyude Bryant (2003-2006) et actuellement en poste à  l’ONU. Pour la presse locale, l’ambiance préélectorale rappelle celle des guerres civiles, entre les véhicules blindés devant les ministères et des blessés en détresse réclamant de l’aide. Les violences étaient présentes pendant toute la campagne et sont devenues omniprésentes après l’attribution du prix Nobel.

Nigéria, la peur et l’espoir

C’’est la dernière ligne droite. Les Nigérians, répartis équitablement entre musulmans, majoritaires dans le nord et chrétiens, plus nombreux dans le sud, sont appelés à  élire leur Parlement le 2 avril, leur président le 9 et les gouverneurs des 36 Etats de la fédération ainsi que les assemblées législatives régionales le 16 avril. 50 ans après son indépendance, l’ex-colonie britannique doit montrer avec ces élections si elle est enfin à  la hauteur de son énorme potentiel. La période électorale qui s’ouvre est un test pour la démocratie dans cette nation pétrolière de 150 millions d’habitants abonnée aux votes frauduleux et violents. Alors que les cortèges de certains candidats continuent à  arpenter les 36 Etats du Nigeria, le président sortant Goodluck Jonathan, candidat du PDP, le Parti démocratique du peuple, au pouvoir, a clôturé sa campagne le 27 mars dernier à  Abuja. D’après un récent sondage réalisé par l’institut Ipsos, Goodluck Jonathan est donné vainqueur de la présidentielle et crédité de 60% des suffrages. Cependant, il est mis au défi par l’ex dirigeant militaire Muhammadu Buhari, un musulman du nord qui bénéficie d’un large soutien dans cette région o๠beaucoup estiment que la présidence devrait leur revenir. Le PDP pourrait aussi voir reculer son nombre de sièges dans les deux chambres du Parlement, selon certains analystes. Et perdre des postes de gouverneur dans plusieurs Etats, ce qui pourrait engendrer des violences post-électorales. Crainte de violences Plusieurs attentats à  la bombe ont secoué le pays ces derniers mois, amenant le président Jonathan à  déclarer samedi lors d’un meeting: « Ni mon ambition ni celle de tout autre homme politique ne mérite que le sang d’un Nigérian coule ». Le pays est aussi régulièrement secoué par des flambées de violence à  caractère ethnique et religieux dans le centre. Les cas de violences se sont multipliés la semaine passée. Des affrontements ont eu lieu dans l’Etat du Plateau, du Niger, d’Ekiti, du Delta ou encore dans l’Etat d’Akwa Ibom, o๠des centaines de véhicules ont été incendiés et au moins quatre personnes tuées. « Si ces élections ne sont pas libres et justes, c’est le progrès du Nigeria qui sera en jeu », affirme Thompson Ayodele, directeur de l’Initiative pour l’analyse des politiques publiques. Le Parti démocratique populaire (PDP) du président Goodluck Jonathan, un chrétien issu du sud pétrolifère candidat à  sa succession, a remporté chaque présidentielle depuis le retour au régime civil en 1999. Premier producteur de brut d’Afrique, le Nigeria est gangréné par la corruption et sa population reste majoritairement pauvre. Paradoxalement, le pays ne produit qu’une quantité anecdotique d’électricité et importe son essence, ses raffineries étant en très mauvais état. Des progrès ont cependant été soulignés. Le gouverneur de la Banque centrale s’efforce depuis près de deux ans de faire le ménage dans le secteur bancaire et la croissance du PIB devrait atteindre 7% cette année.