Sénégal : fécondité élevée chez les adolescentes âgées 19 ans (enquête)

La fécondité des adolescentes sénégalaises âgées de 19 ans est élevée, selon l’enquête intitulée « Violences basées sur le genre et pouvoirs d’action des femmes- 2019 » réalisée par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) en partenariat avec ONU-Femmes.« Pour celles qui ont déjà une naissance vivante au moment de l’enquête, les adolescentes âgées de 19 ans constituent la proportion la plus élevée avec 28% et celles âgées de 15 ans la plus faible avec 1,1% », révèle l’ANSD. Cette structure constate par ailleurs que la fécondité connait une évolution ascendante avec l’âge.

Les adolescentes qui sont enceintes de leur premier enfant représentent 6,2% chez les jeunes femmes âgées de 19 ans et 4,6%, 4,3%, 3,4% et 0,7% respectivement chez celles âgées de 18, 17, 16 et 15 ans.

Pour le groupe d’âge 15-17 ans, l’ANSD révèle que 5,1% ont une naissance vivante au moment de son enquête, 2,8% sont enceintes de leur premier enfant et 8% ont déjà commencé leur vie procréative.

Les auteurs de l’enquête estiment par ailleurs que l’entrée dans la vie procréative est deux fois plus élevée chez les adolescentes du milieu rural. « En effet, avancent-ils, quelle que soit la modalité considérée, les adolescentes du milieu rural sont toujours surreprésentées par rapport à leurs homologues du milieu urbain ».

Au moment de l’enquête chez les adolescentes âgées de 15-19 ans, celles résidant dans le milieu urbain qui ont une naissance vivante représentent 7,8% contre 17,2% pour celles résidant dans le milieu rural. Les jeunes filles qui sont enceintes de leur premier enfant représentent 2,6% chez les adolescentes du milieu urbain et 5% chez leurs homologues résidant dans le milieu rural.

En considérant les adolescentes qui ont déjà une naissance vivante, l’ANSD note que celles qui résident dans les régions de Kédougou (Sud Est), Tambacounda (Est), Kolda (Sud), Kaffrine (Centre) et Sédhiou (Sud) occupent en termes de pourcentage les niveaux les plus élevés avec respectivement 33,6%, 25,5%, 22,5%, 20,2% et 19,8%. Les régions de Dakar, Saint Louis (Nord) et Thiès (70 km au Sud de Dakar) ont les pourcentages les plus faibles avec dans l’ordre 6,7%, 8,3% et 8,4%.

Chez les adolescentes qui sont enceintes de leur premier enfant, celles qui habitent dans les régions de Kolda, Matam (Nord) et Kaffrine ont les pourcentages les plus élevés avec 7,3%, 6,6% et 5,9%.

L’ANSD constaté que les adolescentes des régions de Ziguinchor (Sud), Dakar, Thiès et Louga représentent les proportions les plus faibles parmi celles qui sont déjà enceintes de leur premier enfant.

Pour les adolescentes qui ont déjà commencé leur vie procréative, celles qui résident dans les régions de Kédougou, de Tambacounda, de Kolda, de Kaffrine, de Matam et de Kaolack (Centre) dépassent de loin leurs homologues des autres régions avec respectivement 38,5%, 30,1%, 29,8%, 26,1%, 22,4% et 19,5%.

Le niveau d’instruction a aussi un lien avec la fécondité. Ainsi, l’enquête révèle que les femmes qui n’ont aucun niveau d’instruction occupent les niveaux de fécondité les plus élevés dans les trois catégories. Parmi les femmes qui ont donné une naissance vivante, 23, 9% d’entre-elles n’ont aucun niveau, viennent ensuite celles qui ont atteint le niveau primaire avec 12,3%. Celles qui ont atteint le niveau moyen/secondaire ou plus, en représentent 7%.

Sur les femmes qui ont commencé leur vie procréative, celles qui n’ont aucun niveau d’instruction représentent 30,1% et les autres respectivement 16,3% et 9,5% (respectivement des niveaux primaires et moyen/secondaire ou plus).

Autonomisation des femmes: le projet SWEDD Côte d’Ivoire vise un million de bénéficiaires entre 2021 et 2023

Le projet SWEDD Côte d’Ivoire, initiative régionale visant l’Autonomisation des Femmes et Dividende Démographique au Sahel, vise entre huit cent mille et un million de bénéficiaires directs à partir de 2021, a annoncé, mardi à Abidjan, le Coordonnateur de ce projet en Côte d’Ivoire, Dr Clément Kouassi au cours d’une conférence de presse-bilan.Ce projet dont le financement initial est estimé à 15 milliards Fcfa couvre la période 2015-2019. Au regard des « résultats encourageants enregistrés », la Banque Mondiale a approuvé son extension jusqu’en fin décembre 2020 et la seconde phase devrait couvrir la période 2021-2023 pour un montant de 30 milliards de FCFA, a expliqué Dr Kouassi.

Les prochaines étapes consisteront à mobiliser des ressources additionnelles pour la poursuite du projet jusqu’en 2020 et d’étendre le projet SWEDD à de nouvelles régions pour un passage à échelle dans le cadre de la phase II du SWEDD en vue de toucher au moins entre huit cent mille et un million de bénéficiaires directs, a-t-il souligné, évaluant la cible globale  à deux millions de personnes.

L’initiative SWEDD, projet d’Autonomisation des Femmes et Dividende Démographique au Sahel, cible principalement les femmes et les adolescentes, et secondairement les enfants, les hommes, les travailleurs du système de santé et les communautés.

En Côte d’Ivoire, le projet SWEDD est sous la tutelle du ministère de la Solidarité, de la cohésion sociale et de la lutte contre la pauvreté. La ministre, en charge de ce portefeuille, le professeur Mariatou Koné, assure la présidence du Comité régional de pilotage depuis mars 2019.

Le projet SWEDD Côte d’Ivoire est rentré dans sa phase active depuis l’année 2018 en menant des actions directes à l’endroit des populations cibles au niveau de ses zones d’intervention. Au niveau de la composante 1, trois sous projets sont mis en œuvre en faveur des populations cibles.

Ces sous projets se font sous la supervision des ministères de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, du ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle et du Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique qui travaillent avec des ONG.

Selon Clément Kouassi, le sous projet genre et développement des compétences de vie qui se fait dans 10 régions du pays a permis, la formation de 982 mentors féminins pour l’encadrement des jeunes filles non scolarisées ou déscolarisées en milieu communautaire.

Il a également permis l’ouverture de 1 067 espaces ouverts sur 1 131 prévus, soit un taux de réalisation de 94, 3% avec 15 681 filles participantes aux activités des espaces sûrs dans le cadre de l’autonomisation de la femme pour la quête du dividende démographique.  

Les bénéficiaires ont désormais de bonnes connaissances en matière de la santé de la reproduction et des compétences de vie. Le sous projet genre a permis la formation de 290 mentors masculins pour l’encadrement de 5 800 jeunes et adolescents à travers les clubs de maris ou de futurs maris.

En outre, 1 181 filles ont été formées en notions entrepreneuriales, selon le coordonnateur SWEDD Côte d’Ivoire,  qui mentionne qu’il s’agira à terme de former 5 292 bénéficiaires en vue de les installer dans des activités génératrices de revenus dans l’optique de favoriser leur intégration socio-économique et professionnelle, notamment en milieu rural.

Grâce au projet SWEDD, l’on note en Côte d’Ivoire une réduction de cas de VBG (violences basées sur le genre) dans les zones d’intervention grâce aux activités de sensibilisation dans la communauté avec l’implication des leaders religieux et communautaire à travers l’appui institutionnel et financier et à l’Alliance des religieux pour la santé intégrale et la promotion de la personne humaine en Côte d’Ivoire (ARSIP).

Quant au sous projet éducation, il vise à toucher 28 000 filles scolarisées vulnérables (de la 6ème à la 3ème) dans les espaces sûrs issus de 12 directions régionales du ministère de l’éducation nationale (DREN) dans 120 collèges.

Dans cette optique,  l’animation des espaces sûrs en milieu scolaire a démarré en début de cette année scolaire 2019-2020. Il a permis à ce jour la formation de 468 mentors féminins pour l’encadrement des jeunes filles en milieu scolaire dans 12 directions régionales de l’éducation nationale, de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle.

Pour assurer la réussite du volet éducation du projet, 415 espaces sûrs sur 934 ont été ouverts soit 44% avec 10 306 filles participantes aux animations dans les collèges concernés. L’on note par ailleurs qu’un appui alimentaire a été fait au profit de 2 270 jeunes filles vulnérables (6ème – 3ème) dans 10 collèges de Bondoukou (Nord-Est) et Korhogo (Extrême Nord).

L’objectif est de maintenir ces jeunes filles à l’école au premier cycle de l’enseignement secondaire et améliorer leur résultat scolaire. Il ressort que 82% des filles bénéficiaires scolarisées ont amélioré leurs performances et 85% ont une moyenne supérieure à 10 en 2018 et en 2019, 88% des bénéficiaires ont été admises en classe supérieure.   

Le sous projet santé, lui, est mis en œuvre dans cinq districts sanitaires (Bouaflé, Zuenoula, Sinfra, Issia , Vavoua). Ce sont 396 agents de Santé Communautaires qui ont été identifiés par les communautés, formés et équipés pour offrir le service de Planification Familiale en milieu rural, péri urbain et urbain.

Leurs activités consistent en des visites à domicile, des animations de groupe, à la distribution des produits contraceptifs et à la référence des clientes vers les centres de santé. Leurs actions ont permis de sensibiliser 36 2471 personnes et de mettre 7 429 jeunes et adolescentes sous les méthodes de contraceptions modernes. 

Au niveau de la composante 2, des actions ont été menées pour le renforcement du cadre institutionnel et légal du secteur pharmaceutique avec la validation de la liste nationale des médicaments essentiels (LNME) par le ministre de la Santé et de l’hygiène publique de Côte d’Ivoire.

Le projet SWEDD a permis l’acquisition du matériel et équipement bio médical pour le laboratoire nationale de santé publique en vue de renforcer ses capacités en matière de contrôle qualité des médicaments « SRMNIN » ainsi que l’accroissement des ressources humaines en santé à travers la formation de 300 tuteurs de stage pour améliorer l’encadrement des stagiaires.

Au niveau de la composante 3, le projet contribue à la mise en place d’un Observatoire National du Dividende Démographique. On note pour cette composante la formation des 15 acteurs nationaux sur le NTA (comptes nationaux de transfert), la formation de 36 cadres nationaux sur la mise en place de l’Observatoire, ainsi que l’élaboration du Profil (2015) pays du Dividende Démographique.

Il faut noter également que sous l’impulsion du SWEDD, un Master en sciences infirmières et obstétricales a été initié dans 3 écoles supérieures d’agents de santé. Il s’agit de l’Institut national de formation des agents de santé (INFAS) de Côte d’Ivoire et des écoles de santé de Bamako et de Niamey. Ce sont au total 37 étudiants qui sont pris en charge par le SWEDD.

Côte d’Ivoire: la question de viol « doit être jugée devant le tribunal criminel » (ministre)

Le Garde des sceaux, ministre de la Justice et des droits de l’Homme de Côte d’Ivoire, Sansan Kambilé, a déclaré lundi à Abidjan que la question de viol « doit être jugée devant le tribunal criminel », au regard de la réforme du Code pénal, montrant la ferme volonté du gouvernement de lutter contre ce phénomène.M. Sansan Kambilé s’exprimait notamment sur l’«effectivité» de l’égalité homme-femme dans les récents textes de loi votés à l’Assemblée, devant plusieurs femmes du Groupe des organisations féminines pour l’égalité homme-femme (GOFEHF), réunies dans la salle Houphouët-Boigny du District d’Abidjan.

Pour ce qui concerne les questions de viols, toutes ces préoccupations sont prises en charge, a-t-il dit, évoquant la réforme des procédures pénales qui instituent le tribunal criminel dont la session du tribunal criminel d’Abidjan s’est ouverte le 11 décembre dernier et est en cours.

Le ministre ivoirien de la Justice a indiqué être intervenu contre les requalifications des faits en matière de viol, insinuant faire « en sorte qu’il n’y ait plus de requalification, (car) un viol, c’est un viol et la question doit être jugée devant le tribunal criminel ».  

Il a assuré que « les dossiers de viols seront traités » et qu’il est « très très à cheval sur ces questions », indiquant que le dossier d’une jeune fille, récemment victime, est « en cours de traitement », toutefois les gens doivent comprendre qu’une accusation n’est pas forcément la vérité.

Le prévenu bénéficie d’une présomption d’innocence et il revient au juge d’instruction de mener les enquêtes et de définir les charges. Et dès lors que les faits sont établis, la personne peut être condamnée au regard des dispositions de la loi, a-t-il souligné.  

Pour sa part, la présidente du GOFEHF, Rachel Gogoua, a souhaité que « les mécanismes juridiques de protection des victimes et des témoins soient renforcés », donnant pour exemple des menaces à l’encontre de la famille d’une victime qui avait décidé de porter plainte. 

Le gouvernement doit « poser un acte d’éclat » qui va interpeller les gens afin que ce phénomène soit éradiqué, a-t-elle estimé tout en invitant les autorités à mettre en place des tribunaux spéciaux pour les violeurs comme en Sierra Léone, car ces actes sont « sadiques, criminels ».  

Concernant les droits successoraux du conjoint survivant, le ministre a fait observer que la loi de 1964 ne prenait pas en compte les réalités actuelles, car le conjoint survivant ne pouvait venir à la succession qu’à défaut d’enfants ou de descendants d’eux, et de frères et sœurs du défunt.

Aujourd’hui, son rang successoral est amélioré. Il vient désormais en concours avec les enfants du défunt pour le quart des biens successoraux. De plus, à défaut d’enfants, il recueille la moitié de la succession en présence soit des père et mère, soit des frères et sœurs.

« On n’est pas aux Etats-Unis, ici c’est l’Etat qui prend les décisions (…) Ne croyez pas que vous allez faire un testament où vous déshéritez tout le monde, on ne peut pas donner en Côte d’Ivoire tous ses biens à son chat ou à une œuvre de charité », a-t-il fait remarquer.

Soutenant les dispositifs législatifs qui prennent en compte un intérêt prononcé pour les femmes, M. Sansan Kambilé a soutenu qu’il fallait donner plus de force au conjoint survivant et particulièrement aux femmes, qui souvent rejetées par la belle-famille, rentrent dans une déchéance morale.

« Il ne faut pas permettre à ceux qui n’ont pas contribué à la richesse apparaître comme des rapaces et tout emporter », a-t-il insisté, notant que l’Etat veille aux intérêts des femmes dans les lois afin de permettre la parité entre l’homme et la femme.

Côte d’Ivoire: sortie de la 2è promotion des experts en Ingénierie du Genre de la Chaire Unesco

Une collation de grades de la deuxième promotion des experts et expertes en Ingénierie du Genre et développement de la Chaire Unesco internationale «Eau, femmes et pouvoirs de décisions», a eu lieu samedi à Abidjan sous le parrainage du directeur général de l’Institution de prévoyance sociale – Caisse générale des retraités et agents de l’Etat (IPS-CGRAE), Abdrahamane Berté.M. Abdrahamane Berté a salué la qualité de la formation en Ingénierie du Genre, conçue par la Chaire Unesco « Eau, femmes et pouvoirs de décisions », dont les objectifs cadrent avec les actuelles préoccupations de l’Etat ivoirien, à savoir la valorisation, la promotion, l’autonomisation et l’égalité des Genres. 

Selon lui, la question du Genre est et demeure d’une importance capitale dans le cadre d’une approche durable de développement. Car, l’autonomie de la jeunesse et celle de la femme,  en particulier, constituent un des fondements de la politique sociale du gouvernement.

Il faut, dira-t-il, « un réel éveil de la conscience de la femme pour lui dire que ce que l’homme peut,  elle peut aussi et peut-être mieux. Et, la femme a le pouvoir de changer la donne ».  

A l’endroit de ses filleuls, vêtus de toges bleues, M. Abdrahamane Berté  a déclaré : « Je vous exhorte à être des ambassadeurs modèles de la Chaire Unesco, à être des acteurs du développement humain et social de notre pays, et à être des artisans à l’accès à la source vitale qu’est l’eau au profit des communautés ».   

Mme Euphrasie Kouassi Yao, conseillère du chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara, en charge du Genre, a félicité la Promotion Abdrahamane Berté, la deuxième depuis l’existence du programme de formation en Ingénierie du Genre.

Elle a souligné que le bilan des deux années d’existence de la formation en Ingénierie du Genre ressort que 80% des auditeurs et auditrices ont « soit changé de position (sociale), soit créé leur propre entreprise ».

Cette cérémonie coïncide avec « la célébration de mes 30 ans d’engagement au service du Genre, de l’égalité des chances entre les hommes et les femmes, de la justice sociale et de la paix », a fait remarquer la conseillère du président ivoirien, Euphrasie Yao.

Elle a par ailleurs annoncé que dans quelques mois, il sera célébré les 20 ans de la Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations-Unies sur les femmes, la paix et la sécurité dont la Côte d’Ivoire est le premier pays Africain à avoir élaboré un plan d’action.

La rentrée pour la troisième promotion en Ingénierie du Genre de la Chaire Unesco « Eau, femmes et pouvoirs de décisions » est prévue en janvier 2020. 

Rabat acceuille un séminaire international sur l’autonomisation des femmes en Afrique

« Egalité genre et autonomisation des femmes et des filles pour la mise en œuvre de l’ODD5 et de la vision africaine en matière des droits des femmes », est le thème de la conférence qui sera organisée, du 9 au 13 décembre à Rabat, par les Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU-A).Initiée en partenariat avec l’Association Marocaine des Présidents des Conseils Communaux (AMPCC) à travers le Réseau des Femmes Elues Locales d’Afrique-Chapitre Maroc (REFELA-Maroc) et la Direction Générale des Collectivités Territoriales (DGCL) du Maroc, cette rencontre permettra de sensibiliser  sur les progrès réalisés en matière de mise en œuvre de l’ODD 5  et de la vision africaine sur les droits des femmes, apprend-on auprès des organisateurs.

Il faut rappeler que la cible 5.c de l’ODD 5 est pertinente pour les Gouvernements Locaux : «Adopter des politiques bien conçues et des dispositions législatives applicables en faveur de la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation de toutes les femmes et de toutes les filles à tous les niveaux et renforcer celles qui existent ».

Le séminaire servira également de cadre pour mettre en lumière l’engagement de CGLU-Afrique pour l’égalité genre et pour l’autonomisation des femmes et des filles au niveau des collectivités territoriales africaines, notamment à travers le Réseau des femmes élues locales d’Afrique (REFELA) qui est en même temps la Commission permanente genre de cette Organisation.

Sur la base d’une approche active et participative, ce séminaire international alternera les phases d’apports théoriques avec des exercices pratiques, les travaux de groupes, un apprentissage par les paires, des jeux de rôle, du coaching, des visites de terrain et des visites culturelles dont l’animation sera assurée par des experts et des personnes ressources de renom.

Sénégal : la seconde vie d’une séropositive

Diagnostiquée séropositive en 2005, l’aide-infirmière Soukeyna Ndiaye, 46 ans, incarne le combat contre la « stigmatisation » et la « victimisation ».Depuis 14 ans déjà, elle participe à plusieurs activités pour le compte du Réseau national des associations de personnes vivant avec le VIH (RMP+) dans le but de redonner le sourire aux séropositifs du Sénégal.

Joyeuse, sociable et endurante, Soukeyna Ndiaye est sollicitée de partout.

Emmitouflée dans un boubou taille basse « Wax », foulard bien nouée à la tête comme une bonne Sénégalaise, la présidente de RMP+ termine son panel avant d’aller au bar prendre un café pour se réchauffer le ventre.

Sur place, la retrouve Dr Mamadou Sakho, conseiller régional de l’ONU-Sida, qui lui donne une tape amicale dans le dos avant de saluer « une dame courageuse ».

« J’ai été dépistée positive du Sida en 2005 quand j’ai accouché mon septième enfant. Je l’ai su après 18 jours », a confié à APA la veuve dont le mari a été emporté par cette pathologie.

Mais ses enfants ont été tous « sauvés » après avoir effectué le test : « Cela montre que les médicaments et le traitement sont efficaces ».

Servant au district de Guinguinéo, un département dans le centre du pays, l’aide-infirmière a accueilli son état de sidéenne « avec philosophie », aidée surtout par ses « notions » d’agent sanitaire.

« C’est une maladie qui peut atteindre n’importe quelle personne. Je l’ai prise de manière positive, en décidant de ne pas verser dans l’autopunition ou la victimisation. Parce que c’est Dieu qui en a décidé ainsi », a déclaré Soukeyna Ndiaye, se réfugiant derrière un sourire qui laisse découvrir ses dents nacrées par la fluorose.

Engagement et communication

Comme beaucoup de sidéens, Mme Ndiaye a aussi vécu la « discrimination » même si elle ne touche qu’à la personne qui « y prête attention ». Pour sa part, elle a pris le choix de « vivre » en décidant de se « soigner ».

D’emblée, elle sait que « pour vivre positivement avec cette maladie, vous devez communiquer avec les gens autour de vous. S’ils sont sensibilisés, ils ne vous rejetteront pas ».

Motivée par la volonté d’éduquer ses enfants, elle décide de s’engager par ailleurs dans le mouvement associatif en présidant le RMP+, un réseau basé en banlieue dakaroise et regroupant, en dehors des personnes vivant avec la maladie, « des personnes ressources qui nous aident dans le travail ».

« L’idée de la création de RMP+ est venue de personnes très engagées dans l’accompagnement et l’appui psycho-social des malades. Elles se sont dit à un certain moment pourquoi ne pas s’impliquer davantage dans la lutte contre la contamination et la prolifération du Sida au Sénégal », a-t-elle expliqué.

Le taux de prévalence du Sida au Sénégal est de 0,5%. Et les initiatives pour son élimination, en passant par des communautés comme RMP+, sont nombreuses.

Mais ces initiatives doivent se faire aussi par plus de « communication », avec « l’aide des journalistes dans la lutte contre la discrimination et pour l’humanisation du VIH Sida », a préconisé Soukeyna Ndiaye, sous le regard avisé de Dr Mamadou Sakho.

« Les personnes qui vivent l’épidémie ont besoin de protection sociale et de soutien parce que les modes de transmission du VIH font que personne n’a choisi d’être infecté », a rappelé ce dernier.

Côte d’Ivoire: 21 cas de viols sur mineurs recensés en 2019 (ONG)

Le Groupe des organisations féminines pour l’égalité Hommes-Femmes (GOFEHF), une ONG, a dénoncé vendredi à Abidjan la récurrence des violences sexuelles en Côte d’Ivoire révélant que près de vingt-et-un cas de viols sur mineurs ont été recensés dans le pays en 2019.« Chaque année, au moins un cas  de viol sur un enfant est signalé dans toutes les régions de la Côte d’Ivoire. Au cours de cette année 2019, de nombreux cas de viols sur mineurs ont été enregistrés dans différentes localités du pays. Les statistiques montrent clairement que le phénomène de viols des enfants ces derniers temps prend une proportion inquiétante. Ainsi, 21 cas de viols ont été recensés çà et là dans le pays », a dit Rachel Gogoua, la présidente du GOFEHF dans une conférence de presse.

Cet échange avec la presse  s’inscrit dans le cadre de la campagne internationale dénommée « 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes» (Une campagne internationale pour lutter contre les violences basées sur le Genre  ou VBG) dont le thème national cette année est: « Violences sexuelles exercées sur les enfants, mobilisons-nous pour la tolérance Zéro ».

«  Nous voulons constater avec tous et toutes que le viol sur les mineurs est aujourd’hui une problématique dont on devrait s’inquiéter dans notre pays. Les cas de viols récurrents sur l’ensemble du territoire national appellent à une attention toute particulière de la part des autorités, des partenaires au développement, des familles, de la communauté des OSC et de toute la société », a fait remarquer Mme Gogoua dénonçant des « discriminations sexistes » qui favorisent la violence à l’égard des femmes.

Poursuivant, la conférencière a formulé des recommandations à l’égard du gouvernement ivoirien, des leaders communautaires et de la société toute entière.

Aux autorités ivoiriennes, Mme Gogoua a recommandé entre autres, la vulgarisation du nouveau code pénal, le renforcement des mécanismes et des stratégies de lutte contre les violences basées sur le Genre, la prise en charge gratuite des survivants de violences sexuelles , la mise en place de l’école des parents, la construction des lieux de détention spécifiques destinés aux violeurs et l’affichage public de l’identité des auteurs de viols.

Par ailleurs, dans son plaidoyer, Mme Gogoua a invité les leaders communautaires à  éviter les règlements à l’amiable des cas de viols dans les communautés. Estimant que l’impunité dont jouissent les auteurs de viols aggrave ce phénomène, la conférencière a conclu en  appelant à la synergie d’action de tous les acteurs pour protéger les femmes et les enfants contre les VBG.

Plus de 22 milliards FCFA de l’AFD pour soutenir les PME africaines via un accord avec l’African Guarantee Fund

L’Agence française de développement (AFD) a signé le 28 novembre 2019 à Paris, avec l’African Guarantee Fund, un accord de sous-participation de 30 millions de dollars USD, soit plus de 22 milliards Fcfa, visant à améliorer l’accès au crédit des Petites et moyennes entreprises (PME) africaines.Cet accord de sous-participation de 30 millions de dollars USD a été paraphé pour le compte de l’Agence française de développement (AFD) par son directeur général M. Rémy Rioux et pour la partie de l’African Guarantee Fund (AGF), par le directeur général du Groupe, M. Félix Bikpo.  

Il vise notamment à améliorer l’accès au crédit des Petites et moyennes entreprises (PME) sur l’ensemble du continent africain. La convention de sous-participation signée entre l’AFD et l’AGF vient renforcer le partenariat entre ces deux entités.

Selon le protocole, cette convention apporte à l’AGF une contre-garantie de 30 millions de dollars, grâce au mécanisme de partage des risques ARIZ : Accompagnement du risque de financement de l’investissement privé en zone d’intervention.

Il s’agit d’une garantie en perte finale proposée par l’AFD aux institutions financières pour couvrir 50% à 75 % d’un prêt individuel ou un portefeuille de prêts aux Petites et moyennes entreprises (PME) et aux institutions de microfinance (IMF), indique un document sur cet accord.

Grâce à son effet de levier, cette contre-garantie permettra à AGF d’accorder des garanties de 60 millions de dollars aux institutions financières locales, permettant ainsi à ces dernières de prêter un total de 120 millions de dollars aux PME africaines.

Ce volume financier, devrait en termes de prêts profiter à 1 800 Petites et moyennes entreprises et soutenir 5 400 emplois sur le continent, où l’accès au crédit demeure une problématique pour les micro entreprises et les startups. 

A l’issue de la cérémonie de signature, MM. Rioux et Bikpo ont discuté d’autres possibilités de collaboration dans un avenir proche. Un accent particulier a été mis sur l’amélioration de l’accès des femmes africaines au financement par le biais de l’Action de financement en faveur des femmes en Afrique (AFAWA) qui devrait être mise en œuvre par AGF. 

L’AFAWA a été officiellement lancée plus tôt cette semaine lors du Sommet mondial pour l’égalité femme-homme à Kigali, après avoir reçu l’engagement du Gouvernement français lors du Sommet de Biarritz en août 2019. L’AFD et AGF explorent actuellement différentes modalités d’appui à cette initiative.

Un accord de sous-participation consiste pour une banque à céder à un autre établissement créancier ses droits sur la dette d’une entreprise en difficulté avec un certain niveau de décote par rapport au montant facial. Cependant, le prêteur initial demeure juridiquement propriétaire de la créance à l’égard de son débiteur. Le créancier acheteur devient de ce fait le prêteur caché.

African Guarantee Fund est une institution financière panafricaine à caractère non bancaire dont le triple objectif est la promotion du développement économique, la lutte contre le chômage et la réduction de la pauvreté en Afrique par la mise à disposition de garantie et le renfoncement des capacités aux institutions financières dans l’optique de soutenir les PME en Afrique. AGF a obtenu la notation AA- par Fitch Ratings.

Entrepreneuriat: lancement en octobre d’un financement dédié aux TPE en Côte d’Ivoire

L’Institut ivoirien de l’entreprise (INIE) envisage de lancer, en octobre 2019, un programme visant à financer des projets de Très petites entreprises (TPE) jusqu’à 1,5 million Fcfa, a indiqué samedi son directeur en charge de la Coopération, Moussa Cissé.M. Cissé s’exprimait à l’occasion de la 2è édition de la Journée de l’entrepreneuriat féminin de l’Indenié Djuablin, tenue le 31 août 2019 à Abengougou, dans l’Est ivoirien, en présence de centaines de femmes, des autorités administratives, coutumières et politiques.

Cette journée a été organisée par le Cepici, le Guichet unique de l’investissement en Côte d’Ivoire, en collaboration avec la Fédération des associations féminines du département d’Abengourou (FAFDA), une faîtière regroupant au moins 65 organisations de femmes.  

Le directeur de la Coopération à l’Institut ivoirien de l’entreprise (INIE), structure sous tutelle du secrétariat d’Etat auprès du Premier ministre, en charge de la promotion de l’Investissement privé, a animé une conférence en plénière sur entrepreneuriat.  

Selon M. Cissé, ce projet qui rentre dans le cadre du Programme social du gouvernement ivoirien (PSGouv), devrait permettre de mettre sur pied le projet « Mousso Business, exclusivement pour les femmes de plus de 40 ans et le projet Soutra Business qui est pour les jeunes de 18 à 39 ans ». 

« Nos projets concernent de Très petites entreprises, (dont l’appui financier) va jusqu’à 1,5 million de Fcfa maximum », a-t-il précisé,  avant d’ajouter que « pour les projets Soutra c’est les jeunes hommes comme femmes de 18 à 39 ans et pour le projet Mousso Business, les femmes plus âgées ». 

Pour bénéficier de ce programme, dira-t-il, « il faut être déjà porteur d’une idée que nous allons structurer et tester les ratios économiques pour s’assurer que ces projets sont rentables et viables ». Après une sélection des projets à fort potentiel commercial, les acteurs seront « formés et installés ».

« Dès que les bénéficiaires sont installés, on passe au remboursement du prêt qui leur est consenti », lequel devrait être « remboursé sur une durée maximale de 24 mois », a fait savoir M. Cissé, soulignant que « le lancement officiel se fera en octobre 2019 ».  

Il s’agit « de Très petites entreprises qui partent de la vente d’Attieké (un mets très prisé fait à base de semoule de manioc), de jus…qu’on va promouvoir au départ », a-t-il insisté, tout en relevant que la première phase sera l’appel à projets et ensuite la rencontre des acteurs dans les  différentes régions.

Les points d’accueil des projets se feront dans les régions, notamment dans les communes. Selon le directeur de la coopération de l’INIE, « celles (les femmes) qui n’ont pas de projets dont les phases pilotes se font à Abidjan actuellement », il leur sera proposé des projets « déjà montés ».   

Les montants à demander, conseille-t-il, ne devraient pas être au-delà de ce qui est prévu par les enveloppes budgétaires. L’innovation majeure dans ce projet est le suivi des bénéficiaires, la formation, le renforcement des capacités et l’ajout d’un motivateur, une sorte de parrain qui est un garant moral. 

L’INIE prépare actuellement un partenariat avec l’Union des villes et communes de Côte d’Ivoire  (Uvicoci). A en croire M. Cissé «  il est prévu dans chaque commune 140 Très petites entreprises », ce qui devrait représenter à terme 28.140 micro-entreprises dans les 201 communes du pays.   

Ce projet devrait par ailleurs permettre de sortir plusieurs TPE de l’informel grâce à leur formalisation auprès du Cepici (Centre de promotion de l’investissement en Côte d’Ivoire). L’INIE qui travaille en amont, s’occupe d’abord des projets, de leur maturation et leur mise en œuvre. 

Adom Hervé Boa, représentant de Emmanuel Essis Esmel, le secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, en charge de la promotion de l’Investissement privé, s’est félicité de la mobilisation record des femmes, qui ont été instruites sur les fondements de l’entrepreneuriat.

Il a salué le Programme social du gouvernement (PSGouv) exprimé par le chef de l’Etat Alassane Ouattara visant à donner davantage une dimension sociale à « l’excellente politique économique mise en œuvre depuis 2011 ».

Le PSGouv adopté par le gouvernement comprend cinq axes stratégiques majeurs et 12 mesures phares. L’axe stratégique 4 est intitulé « Accroître l’accès des jeunes ainsi que des femmes, piliers des familles et des communautés, à des revenus et à un emploi décent et stable ».

Mathurin Ahui, chef de service en charge des investissements directs nationaux au Cepici, a exhorté les femmes à entreprendre, gage d’une autonomie financière. Il a fait remarquer qu’ «on prépare l’entrepreneuriat par l’épargne et l’investissement ».

Le Cepici, souligne-t-il, a mis en place un « dispositif d’accompagnement » qui part de la sélection des projets sur appels à projets, à la fourniture de services préférentiels (exonération, facilitation…), et mise en relation avec des réseaux d’Affaires. 

Ce projet se veut un pas qualitatif en vue d’accompagner la transformation du potentiel des jeunes et des femmes dans les 31 régions du pays en apportant de la valeur ajoutée à leurs idées. Le protocole d’accompagnement du Cepici va jusqu’à la certification de leurs entreprises. 

La journée était placée sous le patronage de M. Essis Esmel qui a dépêché des experts du Cepici et de l’INIE pour soutenir, dans leur élan, ces femmes qui ont eu droit à des partages d’expériences avec des femmes modèles, une séance de collecte de fiches de projets et des rencontres B to B.

Athlétisme: l’Ivoirienne Ta Lou remporte l’Or sur le 100 m dames des jeux africains 2019

La célèbre sprinteuse ivoirienne Marie-Josée Ta Lou a remporté mardi à Rabat au Maroc la médaille d’Or au terme de la finale du 100 m dames des jeux africains 2019.L’Ivoirienne qui conserve ainsi son titre,  a réalisé un chrono de 11″ 09 devançant  ses adversaires Gina Bass ( 2è, Gambie) et Basant Hemida (3è, Égypte). Son compatriote Arthur Gue Cissé en compétition pour la finale du 100 m hommes a obtenu la médaille d’argent en 09″ 97 derrière le nigérian Ekowo Raymond qui a réalisé un chrono de 09″ 96. 

gée de 30 ans, Marie-Josée Ta Lou,  la vice-championne du monde sur 100 m et 200 m à Londres en 2017,  est l’une des fiertés de la Côte d’Ivoire au plan sportif. La douzième édition des jeux africains se tient du 19 au 31 août 2019 à Rabat au Maroc. Plus de 6000 athlètes africains issus de 28 disciplines sportives différentes participent à ces jeux.

Diamond League 2019: l’Ivoirienne Ta Lou remporte l’étape de Stanford

La sprinteuse ivoirienne Marie Josée Ta Lou a remporté, dimanche, le meeting de Stanford aux Etats-Unis, comptant pour la Diamond League 2019.Avec un chrono de 11s02, la double vice-championne du monde (100 m et 200 m), logée dans le couloir 4, a dominé la course du début à la fin pour remporter, ainsi, sa première épreuve de la saison.

Le 16 juin dernier, Ta Lou avait terminé au 2è rang derrière la Nigériane Blessing Okagbaré avec un temps 11s09 à l’étape de Rabat au Maroc de la compétition. Avec la victoire à Stanford, l’Ivoirienne confirme sa progression.

CAN: les équipes se battent pour le trophée…les couples luttent la télécommande

La 32è édition de la Coupe d’Afrique des Nations Africaines (CAN) de football bat son plein aux pieds des Pyramides, en Egypte où 24 nations vont se battre pour remporter le trophée quand dans les salons, la bataille pour le contrôle de la télécommande de la télévision fait rage dans les foyers.Entre le père mordu du football, les enfants férus  des dessins animés ou la femme scotchée aux séries brésiliennes ou africaines, la télécommande est au centre de petites « querelles » dans les couples.

C’est dans ce contexte que se déroule la fête du football africain en Egypte avec son lot de retransmissions en direct des matches et autres émissions dérivées de la compétition qu’aucun sportif n’imagine pas de rater.

« Moi, je viens devant l’écran de télévision pour suivre les informations en temps normal », affirme Yéo Mathias, infirmier de son état, « passionné » de football qui n’est pas « prêt à lâcher la télécommande aux heures de diffusion des matches » au profit de son épouse et des enfants.

« On a juste un mois pour le football. Or, leurs séries Novelas ou autres passent chaque jour avec même des rediffusions, alors j’ai dit à madame que ce mois, la télécommande est sous mes ordres », explique-t-il avec un sourire.

En temps de CAN, les télévisions nationales bouleversent leur grille des programmes avec la part belle au football. Avec deux ou trois matches par jour, la télécommande est « confisquée » par monsieur.

Pour éviter cette « guerre de télécommande»,  dans son foyer qu’elle parte avec son épouse et leur garçon de 10 ans, Lambert Loua, cadre commercial, a eu recours aux nouvelles techniques de l’information.

« Avec ma tablette connectée à l’internet, je suis les matches sur l’application  MyCanal ou streaming. Comme ça, je laisse la télécommande à mon épouse pour ses séries », soutient-il. Ce qui n’est pas le cas pour Amani N’dri Hubert, enseignant.

« Je suis le chef de la famille. Je ne sais pas pourquoi on doit me priver de ma passion qu’est le football. Au début de la CAN, j’ai dit à ma maisonnée que leurs films sont en veilleuse le temps de la compétition. Nous nous sommes accordés.», dit M. Amani.

Pour Liliane Gnahoré, la question ne se pose pas dans son foyer. « Aux heures des matches, je demande aux enfants d’aller regarder leurs films dans la chambre. Monsieur et moi étant tous deux des passionnés de football, ils nous laissent la télécommande pour suivre nos matches », souligne-t-elle.

Si le couple Gnahoré sait faire la part des choses, il n’en est pas de même chez les Doumbia Mamadou où selon l’épouse de cet opérateur économique  « la télévision a volé en éclats pendant que mes deux enfants luttaient la télécommande le jour du match Maroc-Namibie ».

« Le plus grand voulant regarder un documentaire, s’est heurté au refus du benjamin et a lancé la télécommande en direction de la télévision dont l’écran s’est brisé», raconte-t-elle.

Pour contenter ses progénitures, Doumbia père « a acheté deux télévisions le lendemain pour installer une dans leur chambre et l’autre au salon ».

Ils ne sont pas nombreux les couples à s’offrir un tel luxe pour départager les membres de la famille qui ne veulent pas voir les habitudes changées devant l’écran de télévision. Or, les habitudes devraient l’être en cette fête du football où bon gré mal gré, le chef de famille impose ses préférences.

CmF/ Football: le Nigéria bat la Corée du Sud (2-0) et se relance

Les Super Falcons du Nigéria se sont relancés dans la coupe du monde féminine de football, en dominant, cet après-midi, leurs homologues de la Corée du Sud (2-0) au stade des Alpes à Grenoble, en match comptant pour la 2è journée du groupe A.Après une première sortie  catastrophique face à la Novège (0-3), le Nigéria, champion d’Afrique, a  rebondi face à la Corée du Sud.

En  dépit d’une première période nettement maîtrisée par les Coréennes, ce  sont les Africaines qui ont ouvert la marque par  Kim Do-yeon  qui,  pressée par la capitaine nigériane, Désirée Oparanozie, marque contre son  camp (1-0; 28ê). C’est le score à la pause.

A  la reprise, Chiamaka Nnadozie la gardienne du Nigeria, impériale sur la  ligne de but, multiplie les arrêts pour faire échec aux nombreux  assauts coréens et maintenir son équipe en vie avant la délivrance. 

Sur  un contre éclair, Asisat Oshoala, l’attaquante du Barcelone FC, prend  de vitesse la défense de la Corée du Sud, évite la gardienne pour faire  le break (2-0; 74è) qui renvoie les Coréennes à  la maison à une journée  de la fin de la phase de groupe.

Avec  ce succès, le Nigéria se relance pour jouer  la France, pays  organisateur, samedi, pour la 3è et dernière journée de la phase de  groupe.

La police et des acteurs judiciaires échangent sur les violences basées sur le Genre

Des experts ont échangé, mardi à Abidjan, sur la coopération entre la police et les acteurs judiciaires dans le cadre de la lutte contre les violences sexuelles basées sur le genre (VSBG), a constaté APA sur place dans la capitale économique ivoirienne.Selon la Chef de Cabinet du ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, Elise Ouattara, «  la question de la prise en charge  des violences basées sur le genre a un long chemin qui a connu beaucoup de ralentissement ».

« Je pense que   nous sommes entrain de faire un bond qualitative et nous devrons nous en féliciter  », a-t-elle ajouté.

« Les acteurs judiciaires ne peuvent pas considérer cette question comme une question non essentielle parce que ça fait partie d’un de nos indicateurs de performances  dans toutes les actions d’évaluation du gouvernement », a insisté l’experte en Genre.

Mamadou Konaté, Coordinateur–projet du Programme d’appui au secteur  de la sécurité au Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), Représentant le représentant-Résident a précisé que son institution « depuis le début de l’année et l’ambassade des Etats Unis se sont engagées  pour faire  renforcer la réponse nationale  à la  problématique des violences sexuelles  basées sur le genre ».

Le projet d’appui au renforcement de la justice et des services de sécurité intérieure dans la réponse aux VSBG en Côte d’Ivoire (PARR/VSBG) se propose de renforcer « le professionnalisme des forces de sécurité intérieure dans la prise en charge des VSBG , l’efficacité de la justice en matière de prise en charge des cas de VSBG”.

Ce renforcement prendra également en compte  la confiance des populations dans les instruments légaux mis en place pour leur protection, les capacités nationales et celles des services de sécurité en matière de coordination et de collecte d’information sur les VSBG ».

Des agents des forces de sécurité et de défense du pays, des magistrats et plusieurs organisations internationales ont participé  à ces travaux.

Au terme de l’atelier qui réunit une trentaine de participants, un rapport final  sera remis au ministre de la justice pour la mise en œuvre d’une bonne prise en charge de ces violences.

Côte d’Ivoire: 150 femmes rurales sensibilisées sur leur autonomisation à Jacqueville

Environ cent-cinquante femmes des villages d’Andoumangan et de Djassé dans la localité de Jacqueville ( à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest d’Abidjan) ont été sensibilisées sur leur autonomisation à « l’initiative de US Alumni Côte d’Ivoire », une association regroupant des bénéficiaires ivoiriens de programmes d’échanges des États-Unis, a-t-on appris sur place dans la capitale économique ivoirienne.Selon une note d’information transmise mardi à APA le projet  dénommé « Women Wake up ou en français  »Femmes, réveillez-vous», vise  l’autonomisation de la femme rurale à travers le partage d’expériences  avec des modèles de réussite. 

« Ce sont 150 femmes issues des deux  villages qui ont bénéficié de ces séances de sensibilisation. L’aspect  consacré à l’autonomisation a consisté à faire d’une part l’examen des  difficultés et des entraves à l’épanouissement socioéconomique de la  gent féminine de ces villages et d’autre part, à présenter des modèles  de réussite au féminin et les secrets de leur success story», explique  la note.

 Plusieurs femmes, considérées comme des modèles de réussite,  dont Mme Gladys Anoh, entrepreneure ivoiro-sud-africaine, fondatrice de  la marque de savon noir naturel OYEMI, ont partagé leurs expériences  avec les femmes. Pour sa part, Malika Kamara, la responsable du  projet «  Women Wake Up», a annoncé la mise sur pieds prochaine d’un programme de  mentorat au profit des femmes d’Andoumangan. 

« Il s’agira de créer un  lien concret entre celles-ci et des opératrices économiques ayant réussi  dans leurs domaines pour veiller à la bonne application des leçons  apprises au cours de ces ateliers afin de les booster dans leurs  initiatives», précise le texte.

Financé par l’ambassade des  États-Unis en Côte d’Ivoire, le projet « Women Wake Up» a pour objectif  de permettre aux bénéficiaires des bourses d’échanges de partager leurs  expériences américaines par le biais d’actions communautaires déployées  en zone rurale de préférence.

Les filets sociaux toucheront les populations du village Anonkoua-Kouté d’Abobo (Ministre)

Les populations du village Anonkoua-Kouté d’Abobo, dans le Nord d’Abidjan, la capitale économique ivoirienne seront touchées par les filets sociaux productifs, a annoncé, mercredi, la ministre de la Solidarité, de la cohésion sociale et de la lutte contre la pauvreté Pr Maritou Koné.« Anonkoua-Kouté qui a souffert de la crise postélectorale a su relever les défis (…) », a déclaré  la ministre Mariatou Koné qui s’exprimait au cours d’une cérémonie de don aux femmes de ce village dans la foulée de la célébration de la fête des mères.

«Vous devrez être des ambassadrices de la paix, de la cohésion sociale. Evitons de nous faire justice nous-mêmes par ces violences qui endeuillent les familles», a-t-elle lancé aux femmes rassemblées au foyer des jeunes du village, insistant que « nous devrons cultiver et entretenir la culture de la paix ».

Cette crise postélectorale de 2010-2011 a été marquée par des « pillages » d’Anonkoua-Kouté dont des habitants ont été parfois contraints à « l’exil ».  Selon la ministre Mariatou Koné, sept personnes de ce village ont trouvé la mort pendant ces événements malheureux.

Répondant aux doléances formulées par les populations, la ministre de la Solidarité, de la cohésion sociale et de la lutte contre la pauvreté a rassuré que le village Anonkoua-Kouté bénéficiera également des filets sociaux productifs mis en place par le gouvernement avec l’appui de la Banque mondiale.

Le projet filets sociaux vise à améliorer les revenus des populations vulnérables dans les régions rurales, sélectionnées parmi les plus pauvres du pays, et à créer une « résilience de long terme » basée sur les capacités des bénéficiaires à auto-générer les conditions de leur autonomisation sociale et économique.

Quelque 35 000 ménages ont bénéficié dans la phase pilote de cette aide directe à travers des transferts monétaires, financée à hauteur de 25 milliards FCFA par la Banque mondiale (BM) sur la période 2015-2020. La contribution de l’Etat ivoirien est de 10%, soit 2,5 milliards FCFA.

La Banque mondiale prévoit 100 millions de dollars US (56,48 milliards FCFA) supplémentaires. Et ce, en vue de permettre à un grand nombre de personnes vulnérables de sortir de la pauvreté à travers des activités génératrices de revenus.

Décoration à Abidjan de 27 femmes par la Grande chancellerie de l’ordre national

Quelque vingt-sept femmes issues de divers secteurs d’activités ont été décorées lundi à Abidjan par la Grande chancellerie de l’Ordre national de Côte d’Ivoire à la faveur de la traditionnelle célébration de la fête des mères de cette institution, a constaté APA sur place dans la capitale économique ivoirienne.Sur les 27 récipiendaires, neuf ont été distinguées dans l’ordre national (dont 07 officiers et 02 chevaliers) et 18 dans l’ordre du mérite ivoirien.

« L’occasion qui nous réunit, c’est bien évidemment la fête des mères.  Pour la Grande chancellerie, c’est désormais une opportunité pour améliorer la proportion des femmes au tableau du mérite, tout en rappelant que des femmes de valeur, des femmes qui portent le développement et l’émancipation, il y en a dans notre pays», a estimé la Grande chancelière Henriette Dagri Diabaté dans un discours, saluant le couple présidentiel ivoirien pour son action en faveur de la promotion des femmes.

Réagissant dans la foulée aux tensions communautaires récurrentes dans le pays, Mme Diabaté a encouragé les femmes à être des artisans de paix.

 « Rappelons que l’avenir immédiat de la Côte d’Ivoire, c’est l’échéance de 2020, année électorale. Plusieurs fois déjà, on a noté des tensions communautaires comme si l’on s’apprêtait au pire. Le devoir de la femme ne saurait consister à suivre cette courbe et encore moins attiser le feu. Je vous invite donc à la tempérance, à la modération et au respect de nos différences en privilégiant la cohésion sociale», a-t-elle conseillé.

 « Fières, nous le sommes car la République reconnais aujourd’hui l’importance de la partition que nous avons joué dans la construction et l’émergence de notre cher pays. Émue, car aujourd’hui à travers nous, c’est le travail et l’engagement de toutes les femmes et de toutes  les mères qui sont reconnues et récompensées », a exprimé pour sa part, au nom des récipiendaires, la sénatrice Moussokoura Chantal Fanny.

 Poursuivant, elle a dit l’engagement des récipiendaires à demeurer des modèles, exprimant leur reconnaissance à la Grande chancelière et au chef de l’État ivoirien Alassane Ouattara.

« Nous sommes convaincues que l’attribution de ces décorations va toutes nous inciter à continuer à nous investir davantage dans toutes les batailles ô combien difficile et éprouvante», a conclu Mme Fanny.

Des témoignages de récipiendaires sur leur parcours professionnel et social ont clôturé cette rencontre. L’on dénombre de nombreuses cadres de l’administration ivoirienne retraitées ou en activité parmi les récipiendaires.

 On peut citer entre autres, Mme Soro Nougnon Ange Rosalie Yéo ( Magistrate, présidente de chambre à la cour d’appel), Mme Édouard née Élisabeth Kodro (Administrateur en chef des services financiers, Mme Adiko née Elloh Albertine ( Géomètre à la retraite), Madeleine Aya Kouadio dite Madéka ( Artiste musicienne)  et Rokiatou Hampaté-Bâ ( directrice de la fondation Amadou Hampaté-Bâ.

Pagne traditionnel ivoirien : l’industrie du textile est un levier pour l’autonomisation de la femme (Panélistes)

L’industrie du textile est un ‘’puissant levier » pour l’autonomisation de la femme, ont relevé les panélistes qui ont animé, jeudi au Musée des Civilisations d’Abidjan, à l’occasion des journées du pagne traditionnel ivoirien, le thème ‘’genre et production du textile : enjeux pour l’autonomisation de la femme dans la chaîne des valeurs ».Les panélistes que sont Mmes Ano épouse Touré (ONU Femmes), N’cho Saba (Ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant) et Nina Bouabré, présidente du Réseau des femmes artisanes de Côte d’Ivoire (REFACI), ont unanimement reconnu « l’importance » de l’industrie du textile dans la quête de « l’autonomisation de la femme ».

 Cependant pour que la femme, très présente dans le secteur, tire des profits substantiels de son dur labeur, « des efforts doivent être faits pour améliorer la représentativité de la femme dans la chaîne des valeurs », a indiqué Mme N’cho.  

Pour y parvenir, Mme Touré a préconisé l’accès de la femme aux « ressources de financement, à la propriété foncière pour cultiver le coton qui est la matière première dans la production du pagne » en plus de la « diversification des circuits de distribution du pagne qu’elle tisse ». 

«  Quand une femme est autonome, la famille gagne, le pays gagne », a-t-elle indiqué.  C’est pourquoi Nina Bouabré a plaidé pour la « désacralisation du pagne dans certaines régions du pays et surtout de certains métiers liés à l’industrie du textile ».

Selon Mme Bouabré, il est infondé d’interdire par exemple le métier de tissage aux femmes dans des régions. 

« Si la femme ne peut pas tisser le pagne pourquoi la confine-t-on seulement à la teinture ou à la coloration ? Autant que ces métiers, le tissage est sources de revenus. L’interdire aux femmes c’est leur priver une partie de son autonomisation », a indiqué la présidente du REFACI. 

Pour l’Ambassadrice de la promotion du secteur de l’artisanat en Côte d’Ivoire, Diaby Ouattara Massiamy, une volonté politique, à l’instar du Burkina Faso, peut soulager les femmes du secteur. 

«  Au Burkina Faso, grâce à cette sollicitude, on compte 50 000 tisserands dont 40 000 femmes qui gagnent bien leur vie », a révélé Mme Diaby selon qui « le pagne traditionnel a sa place dans l’industrie textile et les femmes doivent dominer ce secteur ». 

Outre les panels et les rencontres B to B,  des expositions et ventes d’artisans venus du pays profond et en provenance du Burkina Faso et du Bénin meublent  la 2è édition des journées du pagne traditionnel ivoirien  qui prendront fin, samedi, au Musée des civilisations d’Abidjan-Plateau.

A l’initiative de la Fédération ivoirienne des textiles traditionnels (FITT), ces journées, selon Mme Chantal Guireaud, la présidente, « visent à valoriser les produits du textile traditionnel ivoirien en vue d’en faire un levier d’autonomisation » de la femme ivoirienne.

 

La Chair UNESCO Eau, femmes et pouvoir de décisions signe une convention avec un cabinet

La Chair UNESCO « Eau, femmes et pouvoir de décisions» (EFPOD) de Côte d’Ivoire a signé à Abidjan une convention avec le cabinet CI-Excelsior pour former, accompagner et coacher les jeunes filles dans les collèges, lycées et universités du pays, rapporte une note d’information transmise, lundi à APA.Cette convention a été paraphée, samedi, par la titulaire de la Chair UNESCO « Eau, femmes et pouvoir de décisions» (EFPOD), Euphrasie Kouassi Yao et la responsable du cabinet CI-Excelsior, Pascale Guéï-Ecaré, en marge de la deuxième édition de Excell, un panel bimensuel du cabinet destiné à la promotion de la jeune fille en valorisant ses compétences pour son autonomisation.La Chaire UNESCO « Eau, femmes et pouvoir de décisions » (EFPOD), est un programme qui œuvre à créer un environnement favorable à la promotion du Genre et à l’autonomisation des femmes dans une perspective de développement équitable, inclusif et durable.Justifiant cette signature, Mme Yao, également coordonnatrice du Compendium des compétences féminines de Côte d’Ivoire (COCOFCI) et Conseillère du Chef de l’Etat en matière de Genre, a noté que ce Compendium a fait « ses preuves avec les femmes cadres de haut niveau, les femmes rurales et les femmes de la diaspora ».C’est pourquoi, dans sa deuxième phase, ce programme a décidé d’aller vers « ces jeunes filles futures leaders qui sont dans les lycées, collèges et universités pour les former, les accompagner et les coacher ».Cette deuxième édition de Excell, qui a réuni au Lycée Sainte-Marie de Cocody (Est d’Abidjan) des personnalités de la vie économique, politique et sociale ivoirienne a été un moment de partage d’expériences au cours d’une conférence de motivation animée notamment par la parlementaire Véronique Aka, Euphrasie Kouassi Yao et la vice-présidente de l’Assemblée nationale, Jeanne Peuhmond.

UFOA-B/ Football-Dames: le Ghana assure sa qualification pour les 1/2 finales en corrigeant le Togo (6-0)

Le Ghana a validé son ticket pour les 1/2 finales de la 2è édition du tournoi de l’Union des fédérations ouest-africaines (UFOA)-B de football Dames, en étrillant, vendredi, au Parc des Sports de Treichville, le Togo (6-0) en match comptant pour la deuxième journée de la poule A.Les Togolaises, après avoir résisté en première mi-temps en ne  concédant qu’un but dans le temps additionnel (45è+2), a littéralement  explosé après la pause.

De fait, Mavis Owusu  (78è et 86ê), Kusi Alice (50è, 67ê sur pénalty) et Grâce Asantewaa (75è)  ont ajouté cinq autres buts après que Mukarama Abdulai ait ouvert le  score en première mi-temps (1-0; 45è+2).

Avec ce succès, le Ghana emmené par Mavis Owusu désignée meilleure joueuse du match, continue l’aventure pour les demi-finales. 

Le deuxième de la poule A opposera la Côte d’Ivoire au Sénégal, en début de soirée.

UFOA-B/Football-Dames: le Mali humilie le Niger (12-0) dans la poule B

Le Mali a pulvérisé le Niger sur le score fleuve de 12-0 en match comptant pour la poule B du tournoi de l’Union des fédérations ouest- africaines (UFOA) zone B de football Dames joué, jeudi soir, au Parc des Sports de Treichville.La boulimie offensive des Maliennes a commencé par l’ouverture du  score par Bassirou Touré (1-0; 13è) sur pénalty avant d’inscrire trois  buts supplémentaires (25è, 65è et 79è) pour s’offrir un quadruplé. C’est  à juste qu’elle a été élue meilleure joueuse de la rencontre.

Fatoumata  Doumbia, auteure d’un triplé (50è, 59è et 73è), Salimata Diarra avec  son doublé (47è et 54ê), Binta Diarra (16è), Aguéhicha Diaara (68è) et  Alla Tata (83è) sont les autres bourreaux des Nigériennes sous l’oeillet  vigilant de l’arbitre ivoirienne Zomandré Sonia.

Classement après la 1ère journée

Poule A

1 Côte d’Ivoire    3pts+5

2 Ghana           3pts+2

3 Sénégal         0pt-2

4 Togo              0pt-5

Poule B

1 Mali            3pts+12

2 Nigéria       3pts+4

3 Burkina       0pt-4

4 Niger           0pt-12

UFOA-B/Football-Dames: le Nigeria bat le Burkina Faso (5-1) dans la poule B

Le Nigéria a battu le Burkina Faso sur le score de 5-1 en match de la poule B de la 2è édition du tournoi de l’Union des fédérations ouest-africaines (UFOA) zone B de football Dames, joué, jeudi, au Parc des Sports de Treichville.Les championnes d’Afrique nigérianes se sont baladées dans ce match à  sens unique où elles ont joué comme dans leur jardin devant des  Burkinabè dépassées par les événements.

La capitaine nigériane  Nwabuoku Evelyn et ses camarades n’en demandaient pas plus pour ouvrir  le score par Uchenna Grâce Kanu qui reprend de la tête un centre au  cordeau d’Alice Ogebe pour tromper  la gardienne burkinabé  Kounda  Zenabou (1-0; 8è). C’est le début du calvaire pour des filles venues du  pays des hommes intègres.

Après un slalom, le lob de Chidinma  Okéké sur la gardienne adverse est stoppé de la main par Salimata  Simporé alors que le ballon prenait la direction des filets burkinabé.  Sur l’action, Salimata Simporé écope d’un carton rouge assorti d’un  pénalty que transforme, aisément, Nwabuoku Evelyn pour porter le score à  2-0 après dix-minutes de jeu.

Cinq minutes plus tard, le Nigéria  obtient un pénalty consécutif à une faute de la gardienne de but Kounda  Zenabou sur une attaquante nigériane que Amarachi Grâce Okoronkwo  convertit (3-0, 23è). C’est le score à la pause.

A la reprise,  les Burkinabè en infériorité numérique, sont cueillies à froid. Uchenna  Kanu (élue meilleure joueuse du match) corse l’addition (4-0; 47è) pour  son doublé de la soirée. Les Burkinabè qui n’y sont plus, vont encaisser  un cinquième but, œuvre d’Amarachi Grâce Okoronkwo (5-0; 64è) pour son  doublé. 

Les Burkinabè sortent, enfin, de leur torpeur pour sauver  leur honneur en réduisant le score  par la capitaine Charlotte Millogo (5-1; 71è) avant le coup de sifflet  final de l’arbitre togolaise Amedome Vicinta. La deuxième rencontre de la poule B, opposera, en début de soirée, le Mali au Niger.

Ouverture à Abidjan d’un atelier régional des institutions de droits de l’homme sur le protocole de Maputo

Un atelier régional organisé par le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) et ses partenaires à l’attention d’une dizaine d’institutions nationales des droits de l’homme (INDH) de l’Afrique francophone, s’est ouvert lundi à Abidjan sur le protocole de Maputo, un instrument juridique en vigueur depuis 2005 pour faire la promotion les droits des femmes sur le continent, a constaté APA sur place.Cet atelier de formation a pour objectif principal, de renforcer les capacités des INDH de l’Afrique francophone en ce qui concerne les techniques de rédaction des rapports étatiques aux termes du protocole de Maputo dans le but de s’assurer que les États d’Afrique francophone remplissent leurs obligations concernant la soumission des rapports étatiques à la Commission africaine.

« Le protocole de Maputo est un instrument juridique qui vise à améliorer le statut des femmes africaines. Il recommande des mesures législatives pour protéger les femmes. C’est un instrument qui s’élève contre la marginalisation des femmes », a expliqué dans un discours,  Namizata Sangaré, la présidente du CNDH.

« Nous avons le devoir de veiller à la mise en œuvre de cet instrument », a-t-elle ajouté. Selon Mme Sangaré, il s’agira au cours de cette rencontre d’accompagner les gouvernements à appliquer ce protocole en prenant des « dispositions pertinentes » pour en faire des lois.

 « En outre, il s’agira d’offrir aux autres INDH présentes, les outils de plaidoyer de la mise en œuvre effective du protocole », a-t-elle souligné.

« C’est un instrument très pertinent pour promouvoir les droits des femmes. La Côte d’Ivoire, consciente de cette importance, a ratifié le protocole de Maputo en 2012 et depuis lors, il y a eu  des progrès », s’est félicitée Mme Namizata Binaté, la représentante de la ministre ivoirienne de la femme, de la famille et de l’enfant.

Selon elle, il y a une « volonté politique affichée » de l’exécutif ivoirien en matière de promotion des droits des femmes dans le  pays même si de « nombreux défis » restent à relever. 

« Le gouvernement entend poursuivre des réformes dans plusieurs domaines. L’espoir est donc permis», a dit la représentante de la ministre Ramata Ly-Bakayoko.

Cet atelier qui réunit une dizaine d’institutions nationales des droits de l’homme de plusieurs pays francophones de l’Afrique dont le Burkina Faso, le Bénin, le Sénégal et le Cap Vert s’achèvera mardi.

 Le protocole à la charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits des femmes en Afrique communément appelé « Protocole de Maputo», est un instrument régional de protection des droits de l’homme qui a été adopté en 2003 et qui est entré en vigueur en 2005.

 Il complète la charte africaine des droits de l’homme et des peuples et est un document exhaustif qui vise à améliorer le statut des femmes africaines.  A ce jour, le protocole de Maputo a été ratifié par 36 États africains dont la Côte d’Ivoire.

ODD et genre: lancement au Sénégal de la campagne « Deliver for good »

La campagne de plaidoyer « Deliver for good », une initiative de plaidoyer donnant la priorité aux filles et aux femmes dans les Objectifs de développement durable (ODD) au Sénégal a été lancée, jeudi à Dakar, en partenariat avec le « Réseau Siggil Jigeen » et « Energy 4 Impact ».D’une durée d’un an, la campagne a pour marraine, Aminata Touré, Envoyée spéciale du président de la République du Sénégal et ancien Premier ministre. Elle est axée sur l’éducation pour l’accès à l’éducation à la santé reproductive en vue de prévenir le décrochage causé par les grossesses précoces ; la santé afin d’atteindre une couverture santé universelle en priorité pour des adolescentes et des adolescents ; et les ressources surtout en ce qui concerne l’accès des filles et des femmes à de l’énergie propre.

S’exprimant au cours de la cérémonie de lancement de cette campagne déroulée dans deux autres pays, à savoir l’Inde et le Kenya, Katja Iversen, PDG de Women Deliver, a expliqué que l’initiative est née de « l’engagement à nourrir le changement mondial en faveur des filles et des femmes dans l’ensemble des Objectifs de développement durable ».

« Grâce à son approche collaborative, multisectorielle et transversale, la campagne +Deliver for Good Sénégal+ jouera un rôle crucial en stimulant le changement aux niveaux communautaire et national. Avec la détermination de défenseures et défenseurs des filles et femmes au Sénégal travaillant aux côtés du gouvernement, du secteur privé et des jeunes, je sais que d’importants progrès seront réalisés pour tout le monde », a dit Mme Katja Iversen.

Pour Safiétou Diop, présidente du « Réseau Siggil Jigeen », la campagne « Deliver for Good » à laquelle 464 organisations se sont engagées pour créer un mouvement déclencheur d’actions au profit des filles et des femmes à travers le monde, doit être une opportunité pour le Sénégal de faire le bilan des 25 années de mise en œuvre de la plateforme de Beijing et de s’engager résolument à résorber les gaps particulièrement dans les secteurs de l’éducation, de la santé et de l’accès aux ressources pour parvenir à un développement équitable et durable.

Pour sa part, la marraine Aminata Touré a rappelé que le Sénégal est, derrière le Rwanda, le 2ème pays africain où les femmes sont fortement représentant aux postes de décision, avant d’inviter toutes les femmes leaders ou présentées comme des modèles à soutenir la campagne. Car, selon elle, « les inégalités de sexes sont des facteurs structurants du sous-développement » et que « plus on investit dans l’égalité de genre, plus on multiplie les chances de notre développement ».

Divers défis plombent l’effectivité des droits des femmes au Sénégal (Activiste)

Plusieurs défis liés notamment aux pesanteurs sociales empêchent l’effectivité des droits des femmes au Sénégal et dans la sous-région et cela, malgré « les efforts louables » consentis par les Etats, a déclaré, jeudi à Dakar, la présidente de l’Association des Juristes Sénégalaises (AJS), Me Fatou Guèye Ndiaye.« Cette situation s’explique, entre autres, par la méconnaissance du Protocole de Maputo par la plupart des acteurs sensés le mettre en œuvre, la non harmonisation des législations internes avec les conventions internationales et régionales, l’insuffisance de prise en charge de la santé sexuelle et reproductive des femmes et des filles, la non affectation des ressources financières suffisantes aux politiques et programmes de promotion des droits des femmes et enfin le radicalisme religieux et les conflits armés », a expliqué Me Niaye.

Elle s’exprimait à l’occasion d’un atelier régional portant sur l’état des lieux sur la mise en œuvre du Protocole de Maputo. Ledit protocole est un accord international qui garantit des droits aux femmes, y compris le droit de participer au processus politique, l’égalité sociale et politique avec les hommes, l’autonomie améliorée dans leurs décisions en matière de santé et la fin des mutilations génitales féminines.

Il a été adopté par l’Union africaine sous la forme d’un protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples à Maputo (Mozambique), le 11 juillet 2003 et entré en vigueur le 25 novembre 2005.

Au-delà des défis précités s’ajoutent, selon la présidente de l’AJS, les pesanteurs socio-culturelles « qui font des femmes africaines, dans leur grande majorité, des victimes de violence, de discrimination et de stéréotypes sociaux engendrant ainsi une exclusion sociale avec des répercutions économiques, politiques et sociales qui plombent l’essor de nos pays ».

A travers l’atelier de Dakar, l’Association des Juristes Sénégalaises (AJS) compte, en partenariat avec la Fondation « For Just Society » (FJS), créer une plateforme de suivi du Protocole de Maputo au niveau de chaque pays avec des cellules qui seront animées par des points focaux pour produire des rapports périodiques.

Ces derniers seront centralisés au niveau de l’AJS et devraient permettre l’élaboration d’un plan d’action qui sera soumis aux chefs d’Etats qui devront l’inscrire dans leur agenda.

L’UE annonce des «financements spécifiques» aux femmes en Côte d’Ivoire

L’Ambassadeur de l’Union européenne (UE) en Côte d’Ivoire, Jobst Von Kirchman a annoncé jeudi à Abidjan, que son institution va octroyer des « financements spécifiques aux femmes cette année » dans le pays, a constaté APA sur place.M. Jobst s’exprimait devant des centaines de jeunes dans un panel de « Carrefour jeunesse » ( Cadre d’échanges avec les jeunes) de la 12è édition du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (FEMUA) autour du thème, « Genre et développement ».

« On a plein d’instruments qui s’adressent aux jeunes et aux femmes… Au fur et à mesure cette année, on va mettre en place des financements spécifiques aux femmes», a annoncé le diplomate européen, appelant les filles et les femmes ivoiriennes « à oser».

Selon lui, « si les femmes ne saisissent pas les occasions, les instruments mis en place pour elles ne serviront à rien». C’est pourquoi,  il a encouragé les femmes à changer de mentalité et à se faire confiance.

« C’est dans vos têtes que ça doit changer », a estimé le diplomate qui a co-animé ce panel avec plusieurs autres personnalités. Après lui, Euphrasie Yao, la Coordonnatrice du compendium des compétences féminines de Côte d’Ivoire,  a appelé, les jeunes filles à s’inscrire dans cette organisation ( le  compendium des compétences féminines) qui est  un programme qui vise à «renforcer la visibilité» des femmes dans le pays.

 « Inscrivez-vous au compendium. Osez car nous sommes là pour vous. Le compendium fonctionne comme une pépinière pour vous », a dit aux jeunes filles, Mme Yao qui est également la conseillère chargée du genre du président ivoirien Alassane Ouattara.

Pour sa part, la représentante résidente de ONU-Femmes en Côte d’Ivoire, Antonia Nbagala-Sodonon,  a relevé « un déséquilibre fondamental» entre hommes et femmes malgré les efforts du gouvernement ivoirien.

« La question du genre est liée aux  droits de l’homme… Il y a une société bancale car une partie de la population ( les femmes) est marginalisée», a soutenu Mme Sodonon invitant les autorités ivoiriennes « à mettre à jour la politique nationale genre».

De son côté, Yacouba Doumbia, le représentant du ministère ivoirien de la femme, de la famille et de l’enfant à cette tribune,  a estimé, qu’aujourd’hui en Côte d’Ivoire, « l’environnement national est propice à la promotion des droits des femmes ».

« Ce que nous attendons des jeunes, c’est un véritable changement de paradigme. Car nous voulons un développement inclusif », a dit à son tour, le sociologue Ghislain Coulibaly qui dit prôner une « masculinité positive ».

 La douzième édition du FEMUA organisée par le mythique groupe musical ivoirien « Magic System» s’est ouverte mardi à Abidjan autour du thème, « Genre et développement ». Plusieurs artistes de renommée internationale se succéderont sur cette scène du FEMUA 12 dont les festivités s’achèveront le 28 avril prochain. Il s’agit entre autres, du rappeur français d’origine ivoirienne, Kaaris, du Jazzman nigérian Femi Kuti, de la chanteuse camerounaise Mani Bella, de la Malienne Oumou Sangaré et des artistes ivoiriens, Kerozen DJ, Chantal Taïba, Claire Bailly et Josey.

Côte d’Ivoire: des femmes rurales formées à la gestion des revenus

Des femmes rurales du Centre ivoirien ont été formées à la vie associative et à la gestion des revenus, à l’initiative de la Fondation African women initialitives (AWI) dans le cadre de la mise en œuvre de son projet d’appui à l’autonomisation des femmes.Selon une note d’information transmise à APA, jeudi, cette formation en direction de soixante-dix  femmes de Diabo, et qui a porté sur plusieurs modules notamment la «vie associative, la gestion des revenus, la comptabilité simplifiée, le leadership et l’entrepreneuriat féminin » a été sanctionnée par une remise d’attestations de fin de formation le samedi dernier à Adiékro à la faveur de la fête de Pâques.

Selon la présidente de la Fondation AWI, Mariam Fadiga Fofana,  «la formation est plus efficace s’il existe une perspective de financement des compétences acquises ».  Inversement, a-t-elle poursuivi, « l’utilisation de prêts est améliorée lorsque les compétences techniques et de gestion sont renforcées ».

« On peut donc affirmer que si le financement permet de stabiliser les revenus de l’entreprise, les services non financiers peuvent l’aider à accroître en termes de productivité, de revenus et éventuellement d’emplois», a conclu la présidente de la Fondation AWI.

Les femmes représentent 67% de la main-d’œuvre agricole en Côte d’Ivoire  où elles  assurent 60 à 80% de la production alimentaire.

Guinée : 700 000 femmes alphabétisées par l’ONFPP depuis 2012 (ministre)

Le ministre guinéen de l’Enseignement Technique, de la Formation Professionnelle, de l’Emploi et du Travail, Lansana Komara a déclaré, lundi à Conakry, que 700 000 femmes ont été alphabétisées depuis 2012.« L’Office national de formation et de perfectionnement professionnel (ONFPP) a initié sur fonds propres un vaste programme d’autonomisation des femmes en milieu rural et péri urbain. Ce qui a permis d’alphabétiser 700.000 femmes provenant de 52 groupements productifs situés dans 26 localités », a expliqué le ministre Komara.

Il s’exprimait au cours d’une conférence de presse sur le bilan et les perspectives de son département ministériel.

Il a souligné qu’en matière d’appui aux secteurs formels et informels, l’Office a aussi réalisé une progression, « avec le passage du nombre d’entreprises constantes de 80 à 212, soit une augmentation de 165% ».

Djingarey Maïga : « Une loi sur les violences doit couvrir les femmes, les hommes et les enfants »

Les 20 et 21 décembre, se tenaient un atelier d’information sur l’avant-projet de loi sur les violences basées sur le genre, au Centre National d’Information et de Documentation sur la Femme et l’Enfant (CNDIFE). Djingarey Maïga, coordinatrice de l’association Femmes et Droits Humains nous donne plus d’informations sur ce problème de société.

Journal du Mali : Dans quelles circonstances cet avant-projet de loi arrive ?

Djingarey Maïga : C‘est un processus qui a duré, au moins, deux ans. L’avant-projet de loi a été élaboré par la participation des organisations des femmes, des Droits de l’Homme et l’appui technique des ministères de la Justice, de la Sécurité, de la Promotion de la femme, le programme national des luttes contre l’excision et la MINUSMA et ONU Femmes qui avait accordé un financement à l’ONG « Accord International ». L’avant-projet de loi a été déposé au niveau du ministère de la Promotion de la Femme qui est porteur de cette loi. C’est ce même ministère qui doit amener cet avant-projet de loi à l’Assemblée nationale.

Est-ce qu’il y a des dispositifs qui protègent les victimes des violences basées sur le genre ?

Au Mali, nous n’avons pas encore de loi sur les violences basées sur le genre et sur les violences faites aux femmes. Nous avons constaté qu’avoir une loi sur les violences basées sur le genre doit couvrir les femmes, les hommes et les enfants. Il y a aussi des hommes et des enfants qui font face à des types de violences. Dans l’avant-projet de loi, il y a des violences qui sont prises en compte par le Code pénal, mais avec les occupations dans le nord du pays, nous avons remarqué qu’il y a des violences que le Code pénal n’avait pas prévu. Dans la vie de tous les jours, nous avons, également, vu que les victimes font face à des violences de plus en plus violentes que l’on n’avait pas connues au Mali, avant 2012, et qui sont vécues par de nombreuses personnes. Nous nous sommes attachés à prendre en compte des instruments juridiques au niveau national, par exemple la Constitution, mais aussi les lois et les politiques nationales telles que la loi sur la santé de la reproduction, sur le VIH/Sida, la politique nationale genre en plus des instruments juridiques.

On pense souvent aux femmes lorsqu’il s’agit de violence, mais on pense très peu aux hommes. Quelles sont les violences auxquelles ils sont confrontés ?

Ce que l’on appelle les violences domestiques, il y a des hommes qui en subissent. Certains subissent d’autres sévices tels que les viols. Nous avons constaté qu’il y a de plus en plus d’hommes et de jeunes garçons qui sont violés, par des hommes en général. Même si les gens ne sont pas dans les assistances juridiques au niveau des tribunaux, nous savons cela. 

Êtes-vous en mesure de nous communiquer des chiffres ? 

Nous, en tant qu’organisation des femmes en tant qu’organisation des droits de l’Homme, chacun travaille de son côté et chacun dispose de ses chiffres. Au niveau de notre organisation, nous avons mené une réflexion et nous nous demandons si l’on ne doit pas prendre une organisation et en faire la base pour que nous puissions nous mettre ensemble afin de nous compléter pour avoir des chiffres propres au cas du Mali. Au niveau de la société civile, si l’on pouvait prendre une organisation qui enregistre tous les cas chaque année ou chaque trimestre pour que nous puissions arriver à une statistique qui répondrait vraiment aux cas que nous recevons au niveau de nos organisations respectives.

Existe-t-il des structures qui viennent en aide aux victimes maliennes ?

Oui, il y en a tellement. Mais, avec les événements de 2012, il y a un groupe d’organisations qui s’est mis en place pour la défense des victimes, donc, il y a la clinique juridique Deme-So,le WILDAF lAPDF, l’AMDH et d’autres organisations des droits de l’Homme du Mali. Ces structures travaillent pour faire en sorte que les victimes puissent jouir de leurs droits et lutter contre l’impunité de ces cas.

Les victimes qui portent plainte parviennent-elles à avoir gain de cause ? 

Ce n’est pas tout le temps le cas, car la plupart des nouveaux types de violences ne sont pas pris en compte dans le Code pénal et parfois, il est même difficile pour la juridiction de bien stationner ou sanctionner comme le juge le voudrait bien. Cela s’explique par le fait que ces violences d’un nouveau genre ne sont pas répertoriées par nos lois. Il faut reconnaître que parfois la justice elle-même fait face à des contraintes. Par exemple, quand un cas de violence domestique est présenté à la justice, en général, quand le cas est en train d’aboutir, c’est en ce moment que le chef religieux, le chef de famille ou le chef de quartier va intervenir. C’est dans nos mœurs de demander l’abandon de poursuite surtout quand un représentant vient en tant que médiateur. Parfois, il est difficile pour le juge de pointer les cas comme il le voudrait.

Le JUPREC : activiste pour la cause des femmes

Entre le 25 novembre et le 10 décembre 2017, le projet JUPREC (Justice, Prévention, Réconciliation) issu du consortium constitué par « Avocats sans Frontières », l’École nationale d’administration publique du Canada et le CECI a mené 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre. Des rencontres d’échange, des débats pour sensibiliser les communautés sur le danger que représentent ces violences.

Ces deux dates symboliques marquent pour la première, la journée de lutte contre les violences basées sur le genre et la seconde la déclaration universelle des droits de l’Homme. Des dates choisies par les responsables du projet JUPREC pour mettre l’accent sur le lien entre ces violences et les droits de l’Homme. Car, « ces violences constituent effectivement des violations de droit de l’Homme », selon Madame  Maïmouna Dioncounda Dembélé, responsable Violence basée sur le genre du projet JUPREC.

L’objectif de ces 16 jours d’activisme est de permettre une large sensibilisation du public et surtout au projet de « redoubler d’effort dans nos actions de mobilisation pour justement faire le maximum de bruit sur les questions de violence basées sur le genre. Pour que cela ne soit plus tabou. Il faut pouvoir en parler sur la place publique afin que les communautés reconnaissent que ces actes de violences existent et qu’elles ont des conséquences sur les foyers. » Une prise de conscience qui aura pour effet de faire partager la conviction que « les hommes et les femmes sont différents, mais égaux », note Madame Dembélé.

Impliquer les communautés

Parmi les stratégies qu’il utilise pour atteindre le maximum de personnes, le JUPREC organise des discussions éducatives dans les communautés afin de prévenir les violences basées sur le genre.  Elles sont complétées par des séances de renforcement des capacités des acteurs de la justice.

L’assistance juridique et judiciaire est, aussi, octroyée pour lutter contre l’impunité qui constitue, selon les responsables du projet, l’une des causes de la perpétuation de ces violences. Pour atteindre ses résultats, le projet procède également au partage de bonnes pratiques à l’issue des causeries. Mis en œuvre depuis 2014, le projet JUPREC a sensibilisé les communautés et les leaders religieux sur les enjeux et les conséquences des violences basées sur le genre et sur « le besoin d’un rapport égalitaire entre homme et femme comme des sujets de droits à respecter. » Au total dans six régions du Mali (Bamako, Sikasso, Ségou, Tombouctou, Gao et Kidal), 40 jeunes des organisations de la société civile ont été formés, 36 débats éducatives, quatre conférences publiques, une soirée culturelle et trois compétitions de football ont eu lieu.