La loi sur le genre bientôt appliquée

Pour son application, cette loi doit franchir des étapes.La première étape étant la production de l’avant projet de décret et la tenue des échanges entre les acteurs concernés. La deuxième étape est l’organisation d’un atelier en vue de recueillir les observations de participants identifiés en vue d’obtenir un consensus autour du texte. Dans ce cadre, le jeudi 11 février 2015 à  l’hotel Mandé, un atelier de validation de l`avant-projet de décret d`application de la loi instituant la promotion du genre a été organisé par le NDI en partenariat avec le ministère de la promotion de la famille, de la femme et de l’enfant. Il s’agit globalement de favoriser l’adoption d’un décret consensuel prenant en charge autant que possible les préoccupations manifestées par les députés et différents acteurs en vue de minimiser les difficultés liées à  l’application de la loi. Selon la ministre Oumou Bah, cette étape est la plus importante dans la mise en œuvre de la loi sur le genre. Une occasion pour elle de remercier le Président de la République, le Premier ministre et les députés pour leur engagement et leur détermination pour l’adoption de cette loi. Pour sa part Mme Haidara Aichata Cissé, présidente du Réseau femmes parlementaires, la loi est votée et désormais « les femmes doivent sensibiliser les autres femmes mais aussi les hommes. Nous sommes sous le poids de la tradition, tout ce qui concerne les femmes est regardé à  la loupe » a déclaré l’honorable Chato.

Non aux violences contre les femmes : toutes en orange !

Une femme sur trois sera battue dans sa vie. 63% des filles issues des milieux ruraux en Afrique seront mariées avant 18 ans. En 2013, il y a eu au Mali 5713 cas de violences. Ce sont pour toutes ces raisons que le 25 novembre est une daté clé, pour raviver la lutte mondiale contre les violences faà®tes aux femmes. « Les objectifs pour les femmes sont bien trop élevés pour qu’elles soient distraites par les violences », estime Maxime Houinato, le représentant résident d’ONU femmes au Mali, l’agence des Nations Unies, qui s’associe au Ministère de la promotion de la femme pour mener plusieurs actions phares durant la campagne « 16 jours d’activisme ». Sans les femmes, pas de paix. Les femmes au Mali sont au front depuis les indépendances, rapell D’o๠le thème de cette année : « De la paix chez soi à  la paix dans le monde, défions le militarisme et mettons fin à  la violence contre les femmes ». Pour symboliser cette lutte une couleur : « l’orange a été choisi pour la circonstance et pour symboliser un avenir meilleur sans violence à  l’encontre des femmes », a déclaré Phumzile Mlambo Ngucka, Directrice exécutive d’ONU femmes. La campagne 16 jours d’activisme est une campagne internationale visant à  sensibiliser l’opinion mondiale sur les droits humais et les violences basées sur le genre. Elle a été initiée en 1991 lors du 1er institut international pour le leadership des femmes(Women’s global leadership Institute)… 16 jours d’activisme Si les slogans sont beaux et plein de sens, les actions iront beaucoup plus loin. Elles vont s’articuler autour de trois évènements phares au Mali : D’abord le lancement de la « Campagne Beijing+20 le 26 novembre à  Bamako. Pour rappel, la capitale chinoise a en 1995, abrité la 4è conférence mondiale sur les femmes et défini 12 axes prioritaires pour l’égalité des sexes et le plein respect du droit des femmes à  travers le monde. La table ronde « La parole aux filles » et qui marquera le lancement de la campagne « Beijing+20 », donnera la parole à  une soixantaine de filles de toutes les régions du Mali et de tout horizon(étudiantes, entrepreneurs, femmes en politique, artistes etC’…). Elles auront à  débattre, dans une approche participative sur les problèmes auxquels, elles sont confrontées et les réponses qu’elles jugent les mieux appropriées. Autre initiative phare de cette campagne de « 16 jours d’activisme », la campagne « He for She» qui signifie littéralement « Lui pour elle », autrement dit, que font les hommes pour les femmes et comment participent-ils à  leur plein épanouissement, plutôt que de les battre pour certains. Cette campagne sera lancée le 4 décembre au Mali et invitera les hommes à  prendre publiquement la parole en faveur des femmes. Autant dire qu’en 16 jours d’activisme, les actions seront nombreuses, mais la sensibilisation contre les violences basées sur le genre commence par soi même. Alors, jusqu’au 10 décembre, toutes en orange !

Saori TERADA : « Le genre n’est pas le sexe »

C’’est dans le cadre d’un séminaire de formation sur les droits des femmes et l’intégration de la dimension Genre, que nous avons rencontré Saori Terada. D’origine japonaise, et avec un parcours dans plusieurs organisations internationales, Saori Terada s’est spécialisée dans les questions de Genre. Qu’est-ce que vraiment le genre? l’analyse de genre, le langage sensible au Genre, l’équité de genre, autant de thématiques développées durant deux jours face à  la société civile malienne et grâce à  un atelier conjointement organisé par la Minusma, le Haut commissariat aux droits de l’homme du 2 au 3 juillet, avec l’appui financier de l’organisation internationale de la Francophonie. Journaldumali.com : Bonjour Saori, présentez-vous à  nos lecteurs ? Saori TERADA : Je travaille au Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme en tant que Conseillère sur l’intégration de la dimension Genre. J’y travaille depuis 4 ans. Je suis venue à  Bamako pour cette formation, suite à  une demande des acteurs de la société civile malienne, qui souhaitaient avoir des outils concrets en matière de droits des femmes et sur les perspectives de genre dans toutes les activités qu’ils mènent. Et grâce au financement de l’organisation internationale de la francophonie, cette formation a pu avoir lieu. Journaldumali.Com : Comment doit-on percevoir la question du Genre ? Pour moi le genre, C’’est pas le sexe. Le genre C’’est pas être juste homme ou femme ou autre, sans oublier ceux qui ne rentrent pas dans cette catégorie. C’’est plutôt essayer de déconstruire ces rôles qui sont assignés aux hommes et aux femmes du fait de leur origine biologique. Il s’agit de travailler pour l’intégration de la dimension du genre, C’’est de faire en sorte que tout ce qu’on fait, on se pose la question des conséquences, de l’impact de l’action sur les hommes et les femmes. Le Genre peut s’appliquer à  plusieurs domaines en fait ? Oui partout. Même dans la construction des ponts par exemple, dans les finances, et même dans l’achat de fournitures des bureaux. Et si vous mettez vos lunettes genre, vous seriez surpris des résultats que ça peut donner. Qu’est ce que l’analyse de Genre ? C’’est très simple. Il s’agit de vêtir une paire de lunettes et de voir d’un côté la réalité des hommes, de l’autre côté, la réalité des femmes et voir quel impact n’importe quel incident de la vie, en l’occurrence la violation des droits et C’’est le mandat de notre commissariat, peut avoir sur les hommes et les femmes d’une manière différente. Je vous donne l’exemple d’une arrestation sommaire, qui va affecter les hommes et les femmes. Mais une femme dans une prison est plus susceptible d’être violentée sexuellement. Elle aura des besoins plus accrus en termes d’hygiène par exemple, elle aura besoin de prendre des dispositions par rapport à  ses enfants, ses parents. Donc si les droits sont bafoués, l’impact n’est pas le même sur l’homme ou la femme. l’analyse Genre permet donc de prendre des dispositions par rapport à  cette inégalité. Et à  propos du langage sensible au Genre? Il semble que chacun d’entre nous puisse faire une distorsion ? Surtout vous les journalistes. Vous êtes le plus à  mêmes de véhiculer des stéréotypes. Mais vous aussi les premiers acteurs à  pouvoir les changer. Je vous donne un exemple, on a tendance à  dire « hommes politiques », alors qu’il y a aussi des femmes politiques, il faudrait donc plutôt parler de « personnalités politiques ». Au lieu de toujours dire «les infirmières », essayons de parler de « personnel infirmier ». C’’est un tas d’exemples qui peuvent paraà®tre anodins, mais qui à  la longue, influencent notre manière de penser et de percevoir la réalité des choses.

Réparation : des victimes de djihadistes réclament justice…

Elles sont dix sept victimes à  vouloir ester en justice contre les islamistes. Elles ont subi des brimades. Elles ont été battues, violées, atteintes dans leur dignité. Une jeune fille de Bourem (sous couvert d’anonymat) aujourd’hui réfugiée à  Kalaban Koro confie «avoir été ligotée, séquestrée et violée par des bandits armés d’o๠son intention d’avoir voulu mettre fin à  ses jours en fuyant ». La hantise de rencontrer ses bourreaux un jour ne l’empêche pas de porter plainte pour que justice soit faite. A l’opposé, une femme chrétienne veuve et proche de la soixantaine refuse de porter plainte par peur de représailles. Selon elle « la situation était trop pénible à  Tombouctou. Toute ma vie, je n’ai jamais vécu de situations pareilles, ni ressenti une telle peur. J’ai pris mes deux enfants pour me réfugier loin de chez moi. Un pasteur m’a prise en voiture pour m’aider à  fuir vers Bamako. Les islamistes ont arrêté la voiture à  mi-chemin. Ils ont dit à  un de mes enfants qu’il est blanc (métisse) qu’ils vont devoir le tuer, ici C’’est notre territoire ». Plus poignant est le témoignage de cet homme d’une trentaine d’années qui a osé déclarer « avoir été abusé dans la prison par les islamistes ». Il révèle « qu’il ne pardonnera jamais ces islamistes ». A la question de savoir s’il portera plainte, il répond par la négative par peur de devenir la risée de son entourage. Sur les 67 victimes de violences sexuelles basées sur le genre et vivant entre Senou, le quartier Marseille à  la sortie de Bamako, Kalaban, Garantibougou et Sangarébougou, seuls 17 ont accepté de saisir la justice puisque selon leur porte-parole « la paix et la réconciliation sont bien possibles, mais il faut au préalable que justice soit faite. La justice doit faire son travail pour établir la vérité et punir les criminels ». Pour l’heure, ces victimes suivies par des ONG comme Wildaf/ Mali et refusent de rentrer au bercail même si plusieurs difficultés les touchent à  savoir des « problèmes de logement, de nourriture de santé, de pauvreté, mais également de stigmatisation, d’injustice et de préjugés ». Les victimes de ces violences sexuelles ont entre 9 et 67 ans et parmi elles figurent des hommes à  jamais blessés. Porter plainte constitue en effet un droit pour des victimes de conflits. Plusieurs conventions internationales le permettent comme le Protocole de Maputo ou même la Charte Africaine des Droits de l’homme. Pour que réparation soit faite après un conflit, il faut une justice. C’est dans cela que doit s’inscrire le processus de dialogue et de réconciliation nationale attendu au Mali.

« De l’ombre à la lumière »: l’expo photo sur les VBG

Le thème de cette campagne est: «De la paix chez soi à  la paix dans le monde : mobilisons-nous contre les violences basées sur le genre ». Ceci est d’une grande actualité au Mali. En effet, la crise qui a débuté en janvier 2012 a entrainé des formes de violences basées sur le genre liées au conflit armé. En particulier les femmes ont été victimes directes de ces violences, telles que les viols et mariages forcés perpétrés par les groupes armés, les violences physiques et sexuelles subies lors du déplacement des populations, les châtiments physiques dérivant de l’imposition d’une interprétation stricte de la loi islamique. Aujourd’hui l’augmentation de la prostitution et du risque d’exploitation sexuelle suite au déploiement massif des forces militaires dans les trois régions du nord est une préoccupation majeure. Aà¯cha Maà¯ga est ressortissante de Goundam, elle est victime de mauvais traitement de la part de son mari « il a épousé une deuxième femme beaucoup plus jeune et m’a délaissée » témoigné-t-elle. Elle est venue assister au vernissage de l’exposition au centre culturel « La Médina ». Pour elle, ces violences sont quotidiennes et cachées « au début je n’avais pas le courage mais après je suis partie exposer mon problème auprès de Wildaf ». « De l’ombre à  la lumière » parce que « ces violences sont perpétrées dans l’ombre et sont souvent cachées. Mais aujourd’hui, grâce à  l’aide d’organisations, les femmes commencent à  en parler et des combats sont menés pour reconnaitre les droits des femmes » explique Vincent Trémeau, chargé de communication à  Oxfam et chargé de cette exposition, il est aussi artiste photographe. Les photographies seront tout au long des 16 jours reproduites et exposées en grand format dans différents lieux publics de Bamako. l’exposition se tiendra également à  Gao et Tombouctou au cours des deux prochaines semaines pour prendre fin le 10 décembre, date de commémoration de la journée internationale des droits de l’homme. « Cette exposition est une occasion non négligeable pour nous car elle permettra de mettre au grand jour les difficultés vécues dans l’ombre et nous aidons à  mettre en évidence pour que chacun puisse y voir une réalité à  prendre en compte dans les combats de tous les jours » éclaire Bintou Founé Samaké, directrice de Wildaf, un réseau panafricain qui œuvre dans les droits des femmes. L’exposition photo se termine sur des portraits et femmes et d’hommes actifs dans la lutte contre la violence basée sur le genre. C’est le cas de Bintou Founé Samaké, directrice de Wildaf. Cette exposition photographique veut donc donner une image et une voix aux victimes de violences basées sur le genre mais aussi aux leaders qui s’engagent pour que cessent ces injustices et que toutes les composantes de la société soient également impliquées dans la reconstruction du Mali. Avec la volonté d’aller à  la rencontre du public en s’exposant dans les rues de Bamako, cet évènement est également un clin d’œil à  la Biennale africaine de la photographie qui aurait dû se tenir dans la capitale malienne en ce moment même. La campagne de sensibilisation met en évidence pendant 16 jours les liens entre la violence contre les femmes, les droits de la personne et la promotion de la paix. Elle a débuté le lundi 25 Novembre, journée internationale pour l’élimination de la violence à  l’égard des femmes pour se terminer le 10 décembre, journée des droits de l’Homme. Depuis 1991, plus de 5 167 organisations dans 187 pays y ont participé.

Mois de la solidarité 2011: Les femmes pour une société plus juste

C’’est désormais une tradition républicaine. Le mois d’octobre a été répertorié et classé comme étant celui qui devra faire vibrer les fibres de solidarité et de charité de tout malien. Pendant chaque mois d’octobre, le Ministère de la Solidarité et des Personnes Agées coordonne l’ensemble des activités de solidarité partout au Mali. Et 2011 n’y dérogera pas. Avec comme thème  » Solidarité et Genre pour une Société plus Equitable ». C’est donc une marraine qui présidera les activités sur l’ensemble du mois. Une personnalité qui a fait la fierté du pays, Mme MARIKO Aminata TOURE, Première femme ambassadeur du Mali. Elle a rencontré hier le Ministre Harouna Cissé à  son Cabinet. Elle était accompagnée des parrains des semaines thématiques. Le parrain de la première semaine, semaine des personnes âgées est le Colonel Sidi  Mohamed  SALL, Cardiologue. Celui de la deuxième semaine, semaine thérapeutique se nomme Dr Seydou Ousmane DIALLO, Médecin généraliste, membre de l’Association des drépanocytaires du Mali. Le parrain de la troisième semaine, la semaine des personnes handicapées est le jeune Ousmane Dossolo TRAORE, PDG de la Boulangerie Dosssolo TRAORE. Et enfin la marraine de la quatrième semaine,semaine de l’économie solidaire, Mme COULIBALY Aà¯ssata TOURE, Présidente de l’Association des femmes entrepreneurs du Mali. Le Ministre Cissé a félicité l’ensemble des parrains et marraines pour leur nomination par le conseil des ministres du 7 septembre 2011, suite aux propositions du Comité de pilotage du mois de la Solidarité et de la lutte contre l’exclusion. Selon le Ministre, «cela est dû à  leur notoriété sur le plan national et international». « Chacun d’entre vous, dans son activité, a eu à  marquer ses concitoyens en s’illustrant dans des hauts faits remarquables et salutaires, dans la vie en général mais particulièrement dans la vie sociale ». Le premier responsable du Département a poursuivi en ajoutant que les parrains et les marraines représentent des symboles pour le Gouvernement et leurs compatriotes, l’exemple dans le cadre de la solidarité et l’altruisme. « C’’est plutôt nous qui devrions vous remercier pour le choix porté sur nous. Merci pour l’honneur que vous nous aviez faite. Le social, comme vous le savez, est le socle de notre société. Il faut saluer les plus hautes autorités de notre pays qui ont institué ce mois de la Solidarité pour perpétuer nos valeurs », a répondu l’ancienne diplomate. Rendez-vous ce 1er octobre avec la toute première activité du mois, la visite du chef de l’Etat Amadou Toumani Touré aux personnes âgées du District de Bamako, un moment toujours chargé d’émotion.

Gestion décentralisée des ressources forestières et des terres : la Coalition « Initiative des Droits et Ressources » plaide pour une implication du genre

C’’était sous la présidence de Mme Maà¯ga Sina Damba, ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, en présence de la coordinatrice régionale de RRI, Mme Solange Bandiaky, du représentant du Ministère de l’Environnement… La rencontre qui a duré deux jours avait pour objectif de partager les résultats d’une étude entreprise par la coalition dénommée « Initiative des Droits et Ressources » sur l’état des lieux de la prise en compte du genre, droits et tenure dans la gestion des ressources forestières et des terres dans les politiques, lois et décrets d’application dans notre pays et de faire des propositions d’amélioration pour amorcer le plaidoyer. Dans son exposé, Mme Solange Bandiaky, a cité les objectifs que RRI entend atteindre d’ici 2012. Il s’agit de créer des espaces avec les institutions locales et les communautés pour qu’elles puissent revendiquer leurs droits notamment par la promotion des conventions locales, influencer le processus d’élaboration des textes d’application de la décentralisation notamment l’effectivité du transfert de compétences en gestion des ressources naturelles et de veiller à  une application des dispositions législatives et réglementaires pour une gestion (accès, usage, contrôle, bénéfices) équitable selon le genre des ressources foncières et forestières. Dans le cadre de la foresterie communautaire et de la décentralisation, malgré les disparités de genre sur les plans juridique, institutionnel et traditionnel qui persistent, les femmes collectivement organisées, auront plus d’opportunité d’accès à  la propriété foncière et de s’investir dans la valorisation des produits forestiers non ligneux et des produits agro forestiers, a-t-elle ajouté. Aussi, selon la coordinatrice les femmes collectivement doivent faire le lobbying et plaidoyer au niveau des gouvernements et organisations internationales pour une prise en compte dans les réformes et l’inscription dans leurs agendas, des besoins, contraintes, et intérêts spécifiques des femmes ainsi que leurs droits de propriété sur les ressources foncières et forestières. Pour sa part, Mme le ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, dira que, cette initiative de la Coalition RRI est à  saluer, car elle crée les conditions pour une meilleure compréhension et revendication des droits en faveur de l’équité du genre dans la mise en œuvre du processus de gestion décentralisée des ressources forestières et des terres au Mali en attendant le transfert de compétences de l’Etat aux collectivités locales. « Malgré l’évolution des textes laissant une certaine responsabilité aux acteurs locaux, l’aspect genre et le droit spécifique des femmes pour l’accès sont faiblement évoqués ou inexistants dans certains textes même et s’il en existe, l’application demeure très faible », a signalé Mme Maà¯ga Sina Damba. Notons que plus d’un milliard d’individus dépendent de façon significative des forêts pour leur alimentation, énergie et revenu, d’o๠la nécessité de les préserver et d’associer toutes les composantes sociales en sa gestion.

Sciences et technologies : Implication des femmes et des filles !

Renforcer la participation et l’épanouissement des filles africaines et des femmes dans les sciences et la technologie, un domaine surtout réservé aux hommes, voilà  l’objectif de cette première conférence internationale qui se tient à  Bamako et Ségou, cette semaine. Avec 20 pays représentés, et plusieurs délégués venus du monde entier, Les divers panels vont de la  » motivation des jeunes filles en sciences et en technologie à  leurs sous-représentation dans ces domaines, mais aussi à  la stimulation des activités qui favorisent la parité des genres dans les politiques de programmes nationaux en sciences et technologie. Ces panels entendent proposer des solutions et dégager des idées pour inciter les filles à  s’intéresser davantage aux sciences ! Pour Ali Dao, représentant de l’UNESCO Mali, cette rencontre pose des problèmes cruciaux du genre au 21è siècle.  » Il faut préparer les filles du 21è siècle, à  être performantes !, ajoute le prefesseur Ngozi Osisioma, de la California State University, et qui propose des programmes de recherche avancées et de séminaires pour cela. L’expérience montre que les filles aiment travailler en groupe, échanger, analyser, à  l’inverse des garçons, habitués à  la compétition, poursuit Mme Osisioma, leurs capacités vont de l’écriture active à  la sélection active des informations et aussi à  cette capacité à  disséquer leur environnement direct !  » les femmes seraient-elles plus cérébrales ? » Si l’on en croit Mme Osisioma, cela s’appellerait de ‘ L’Active Learning » ou Apprendre à  mieux apprendre! Et cet apprentissage doit se poursuivre tout au long de la vie ! Avec des capacités d’analyses critiques, d’interconnexion et d’échanges. Si la science reste un domaine élitiste, il faut dans le cas des filles, y associer une autre dimension : celle de l’échange capital, pour réussir ! autrement dit le ‘ Social relationnal’ ou l’esprit de groupe ! Malgré tout, ce sont bien souvent les femmes elles-mêmes qui se mettent des barrières, comme nous l’indique l’anecdote de l’un des panellistes :  » Je voyageais un jour sur un vol Paris-Marseille, quant une voix OFF nous annonça les directives de l’équipage de Bord, entièrement composé de femmes ! Le commandant de bord était une femme, le copilote et l’assistant de navigation, des femmes également ! Mais les réactions se manifestèrent, surtout de la part de femmes passagères elles-mêmes, sans doute peu rassurées par le fait d’être conduites par des femmes… » Le rôle des enseignants dans l équilibre des genres… Les panels touchent donc divers sujets liés à  l’implication du genre dans la différence des performances académiques en sciences mathématiques également. Selon le professeur Tella de l’université de l’état d’Osun au Nigéria, le rôle des enseignants est tout aussi important, dans la stimulation des étudiantes filles ! Il s’agit d’établir un équilibre sain entre les capacités des filles et des garçons ! Afin de ne pas reléguer les femmes et les filles à  leurs rôles traditionnels de mère ou d’épouse seuls. La question du genre disparait ainsi pour laisser place à  la performance, à  la qualité et à  l’esprit de leadership. En sciences bien sur… Cette conférence fait suite à  la conférence internationale tenue en 2007 à  Perth en Australie, sur l’Education des sciences et de la technologie, o๠le taux d’implication des filles, avait été constaté comme l’un des plus bas au monde. Un rapport de la Banque Mondiale établi en 2008, faisait aussi cas de la faible performance des étudiants africains et particulièrement les filles, en sciences ! La conférence de Bamako se poursuit à  Ségou o๠les participants se rendront du 16 au 18 juillet, pour dégager des compétences pédagogiques sur la question. En bref, il faut renforcer les capacités des en matière d’orientation universitaire, de conseil, afin d’élargir les opportunités pour les filles les femmes dans les sciences et la technologie. Aussi intéressante que soit cette conférence, on regrette le risque suivant : Que tous ces constats et analyses sur le genre, restent entre les participants et ne s’élargissent pas assez aux principales concernées : les femmes et les filles ! Pourquoi ne pas avoir invité quelques étudiantes des facultés de Bamako pour assister à  ces débats ?