Réduction de la mortalité infantile :  » les gestes qui sauvent « 

Au Mali les études ont montré que 307 jeunes enfants de moins de 5 ans meurent chaque jour, soit 12 enfants par heure, soit un enfant chaque 5 minutes. Les causes principales de ces décès sont les infections néonatales 26%, la pneumonie 24 %, le paludisme 17% et la diarrhée 22 %. La malnutrition est associée à  la moitié de ces décès. Pourtant, les interventions à  moindre coût et à  fort impact qui permettent de préserver la vie des nouveaux nés et des enfant. A cet effet la campagne nationale intitulée « les gestes qui sauvent » a été lancée ce matin vendredi au centre international de conférence de Bamako par le ministre de la santé Oumar Ibrahim Touré en compagnie de sa collègue de la communication Mariam Flantié Diallo. Quels sont ces gestes ? l’adoption de gestes simple, peu coûteux et à  la portée des ménages maliens, permettrait de réduire d’au moins 40% la mortalité des moins de 5 ans, s’ils étaient adoptés par un grand nombre. Ces gestes sont : d’allaiter le bébé dès la naissance, jusqu’à  6 mois et de manière continue jusqu’à  24 mois, dormir sous une moustiquaire imprégnée d’insecticides, se laver les mains au savon aux moments critiques, prendre en charge la diarrhée avec une thérapie de réhydratation orale et le Zinc pour augmenter les liquides. Ils peuvent sauver plus de 120 enfants maliens de moins de 5 ans par jour, soit 5 enfants par heure. Selon le ministre de la santé la survie de l’enfant dépendra en grande partie de la promotion et de l’adoption de gestes qui sauvent, autrement dit des pratiques familiales essentielles au sein des ménages. « En réalisant cette campagne, nous avons voulu, au terme d’une démarche innovante, accélérer le processus de communication afin d’atteindre les objectifs du millénaire pour le développement. Les messages développés vont certainement apporter le changement qu’il faut dans le comportement de chacun de nous, en faveur de la survie de nos enfants. » Campagne adressée aux grands-parents et aux mères Dans notre société, les évidences qualificatives montrent que les grands-mères sont les premières personnes ressources consultées pour les questions relatives à  la grossesse, l’accouchement, la période néonatale, la santé et la nutrition des jeunes enfants. Ce statut de personne ressource relève non seulement des connaissances de ces femmes expérimentées mais aussi de la place qu’elles occupent dans la famille et la communauté. C’’est pourquoi cette campagne s’adresse en priorité aux mères et aux grands-mères pour leur permettre de jouer pleinement leur rôle. Cette campagne entend favoriser le dialogue communautaire pour l’adoption des gestes qui sauvent. A ce titre, elle s’adresse aussi à  l’ensemble des acteurs de la communauté engagés dans la santé de l’enfant : grands-pères, pères, tradipraticiens, marabouts, prestataires de santé. Ce qui fait dire au ministre de la santé que l’ensemble des chefs-lieu de région et de cercles, ainsi que certaines grandes communes seront en permanence concernées par la présente campagne. « J’exhorte donc l’ensemble de mes compatriotes, à  adopter ces gestes simples et faciles à  pratiquer » insiste t-il. Les médias pour diffuser cette campagne d’information Durant une année, les populations maliennes vont suivre à  la radio et la télévision des messages relatifs aux gestes qui sauvent. Elles bénéficieront également d’une distribution massive, de supports de communication. Selon le Docteur Samaké Raki Bah du Centre national d’information et communication en santé (CNIECS), au Mali, 70 % des femmes et 79 % des hommes écoutent la radio au moins une fois par semaine tandis que 43% des femmes et 55% des hommes regardent la télé au moins une fois par semaine. Voila pourqoi ces canaux radio et TV seront prioritaires pour la diffusion de cette campagne explique t-elle. « On sait aussi que la téléphonie mobile compte 3 millions d’abonnés, ce canal innovateur sera ainsi exploité et adapté aux réalité locales. Des supports tels que l’affichage, la presse écrite et les timbres postes seront également valorisés ». A signaler que 9 spots radio et télévision d’environ 1(une) minute seront diffusés en français et en 5 langues nationales (bamanan, peulh, soninké, songhoy et tamasheq ).Les partenaires comme l’OMS et l’Unicef ont salué l’initiative et restent convaincus que les parents vont jouer pleinement leur rôle pour la réussite de la campagne.