Une fondation philanthropique finance près de 5.000 PME africaines

Pour son programme d’entrepreneuriat 2021, la Fondation Tony Elumelu (TEF, sigle anglais) a reçu 400.000 candidatures.Les bénéficiaires de 2021 ont été sélectionnés en fonction de leur innovation, leurs performances et leur potentiel de croissance pour créer des emplois et éradiquer la pauvreté sur le continent, renseigne le communiqué parvenu mercredi à APA. Chaque entrepreneur reçoit 5.000 dollars non remboursables. Parmi les 4.949 entreprises retenues, 68 % sont dirigées par des femmes.

Composés à la fois de nouvelles start-ups et de petites entreprises existantes, les entrepreneurs Tony Elumelu 2021 ont suivi une formation, un mentorat et un coaching de classe mondiale et auront un accès à vie au réseau des anciens de la Fondation Tony Elumelu, informe la note.

« À vous les jeunes entrepreneurs africains – travaillez dur, rêvez grand et soyez très disciplinés. Vous devez continuer à penser à l’impact. Le parcours de l’entrepreneuriat n’est pas linéaire – il y a des hauts et des bas, mais en restant concentré et résilient, le succès viendra finalement à vous. L’avenir de notre continent est entre vos mains. Ce que vous faites en tant qu’entrepreneurs contribuera grandement à sortir l’Afrique de la pauvreté. Je suis heureuse que nos femmes entrepreneures se portent très bien, avec une représentation de 68 % cette année », a déclaré le Fondateur de la TEF, Tony O. Elumelu, cité par le document.

Il a par ailleurs invité les dirigeants africains à continuer à créer le bon environnement propice pour permettre aux jeunes de réussir. Car « leur succès est le succès de nous tous sur le continent ». « Nous devons leur donner la priorité parce que les nations et les continents qui donnent la priorité à leurs peuples réussissent », a-t-il martelé.

Le Directeur Général de la coopération internationale et du développement de la Commission européenne, M. Koen Doens s’est quant à lui dit « très heureux que plus de 2400 femmes bénéficieront du programme de formation de la Fondation Tony Elumelu et obtiendront un capital d’amorçage pour soutenir leurs idées. »

« Notre ambition commune est de responsabiliser 100.000 jeunes entrepreneurs africains au cours des dix prochaines années à travers l’Afrique, en reconnaissant que l’entrepreneuriat est le seul moyen de réaliser les rêves », a fait savoir Mme Ahunna Eziakonwa, représentant le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) à cette rencontre.

Selon le directeur général de la TEF, Ifeyinwa Ugochukwu, l’entité qu’il dirige a formé dix fois plus de jeunes entrepreneurs africains qu’il n’en a formés de 2015 à 2019 combinés.

« Aujourd’hui, en 2021, nous verserons un montant record de 24.750.000 USD directement aux entrepreneurs africains des 54 pays africains. C’est l’impact », s’est-il félicité.

Afrique: les éliminatoires du Mondial 2022 en chiffres

La deuxième étape de la route menant au Qatar a été bouclée hier mardi avec des matchs haletants.Entamé début septembre, le 2e tour des éliminatoires de la Coupe du monde 2022 a livré son verdict. Au final, le Sénégal, l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, le Nigeria, l’Egypte, la République démocratique du Congo, le Mali, le Cameroun et le Ghana accèdent aux barrages prévus en mars 2022.

En attendant, voici le bilan chiffré de cette avant-dernière phase des qualifications.

0 : le Mali n’a pas encaissé le moindre but en six rencontres. Les Aigles ont dressé une muraille infranchissable devant leur cage.

0 : zéro pointé ! Logé dans le groupe A, Djibouti s’est incliné six fois en autant de matchs.

1 : parmi les pays admis aux barrages, le Mali est le seul à n’avoir jamais participé à une Coupe du monde.

2 : les dix aspirants aux cinq tickets qualificatifs pour Qatar 2022 sont répartis en deux pots selon le classement de la Fifa. Pour les barrages, les cinq premiers de ce ranking se déplacent à l’aller et reçoivent au retour.

6 : le Maroc a fait un sans-faute. Six succès en six journées. Les Lions de l’Atlas ont lacéré les Djurtus de la Guinée-Bissau, le Syli de la Guinée et les Crocodiles du Soudan.

7 : c’est le nombre de réalisations d’Islam Slimani. L’avant-centre algérien termine ainsi à la tête du classement des meilleurs artificiers.

11 : la République démocratique du Congo a réussi à se hisser au tour suivant avec ce total de points. C’est le plus faible rendement de tous les qualifiés.

25 : comme le nombre de buts inscrits par l’Algérie. Le ratio de la meilleure attaque est de 4,16 buts par match.

36 : cela correspond au cumul des qualifications au Mondial des dix barragistes. Avec sept phases finales de Coupe du monde disputées, le Cameroun est le plus expérimenté.

288 : c’est le nombre de buts marqués en 240 matchs pour le 2e tour des éliminatoires, soit une moyenne de 1,2 but par match.

Afrique : les diabétiques, plus vulnérables à la Covid-19

La pandémie du coronavirus est plus mortelle chez les Africains atteints de diabète selon une récente analyse de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).Le coronavirus a fait des ravages chez les personnes atteintes de maladies chroniques. En Afrique, les diabétiques sont ceux qui en ont le plus souffert selon l’OMS qui  a évalué les données issues de 13 pays et portant sur les affections sous-jacentes ou les comorbidités chez les Africains testés positifs à la Covid-19.

Selon l’organisme onusien, le taux de létalité de la pandémie est de 10,2% chez les patients diabétiques, contre 2,5% pour l’ensemble des patients atteints de Covid-19. Le taux de létalité chez les personnes atteintes de diabète était également deux fois plus élevé que chez les patients souffrant de n’importe quelle autre comorbidité. Les trois autres maladies sous-jacentes associées aux taux de létalité due à la Covid-19 les plus élevés incluent le VIH et l’hypertension.

« La Covid-19 envoie un message clair : la lutte contre l’épidémie de diabète en Afrique est à bien des égards tout aussi cruciale que la lutte contre la pandémie actuelle », a déclaré la Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique la Dre Matshidiso Moeti, citée par le communiqué parvenu jeudi à APA.

« La pandémie de Covid-19 finira par s’estomper, mais l’on prévoit que l’Afrique enregistre dans les prochaines années la plus forte hausse de l’incidence du diabète dans le monde. Nous devons agir dès à présent pour prévenir de nouveaux cas, vacciner contre la Covid-19 les personnes souffrant de diabète et, chose non moins importante, recenser et soutenir les millions d’Africains qui ignorent qu’ils sont atteints par ce tueur silencieux », a-t-elle souligné.

Le diabète altère la capacité de l’organisme à produire ou à utiliser l’insuline, une substance essentielle pour empêcher une augmentation dangereuse du taux de sucre dans le sang. La maladie provoque une inflammation et une mauvaise circulation sanguine, qui accentuent toutes les deux le risque de complications liées à la Covid-19, dont le risque de décès.

Les pays ayant fourni des données pour cette analyse étaient le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, Eswatini, la Guinée, la Namibie, le Niger, l’Ouganda, la République démocratique du Congo, le Rwanda, le Sénégal, les Seychelles, Sao Tomé-et-Principe et le Tchad.

Environ 24 millions de personnes vivent avec le diabète en Afrique en 2021, selon la Fédération internationale du diabète, et le continent devrait connaître la plus forte augmentation du nombre de cas de diabète dans le monde. En effet, le nombre d’Africains souffrant de cette maladie devrait atteindre 55 millions d’ici à 2045, soit une augmentation de 134 % par rapport aux données disponibles en 2021.

L’Afrique est le continent comptant le plus grand nombre de personnes qui ne connaissent pas leur statut pour le diabète. On estime ainsi que 70 % des personnes diabétiques ne savent pas qu’elles sont touchées par cette maladie.

« Les responsables de la santé en Afrique devraient tirer parti de la disponibilité croissante de tests de diagnostic rapide à faible coût pour tester systématiquement les patients dans les centres de prise en charge du diabète afin de garantir une détection précoce de cette maladie et des soins appropriés», a suggéré le directeur du groupe organique Couverture sanitaire universelle/Maladies transmissibles et non transmissibles au Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, Dr Benido Impouma. « Ces centres peuvent également être des sites clés pour la vaccination », a-t-il ajouté.

Dès les premiers jours de la pandémie, les personnes atteintes de diabète ont été jugées prioritaires dans tous les pays du monde pour recevoir des doses de vaccin anti-Covid-19. L’Afrique a éprouvé des difficultés à appliquer cette stratégie, rapporte la note.

A en croire l’OMS, l’accès aux vaccins reste limité. Jusqu’à présent, affirme-t-elle, seulement 6,6 % de la population africaine est entièrement vaccinée contre la Covid-19, contre une moyenne mondiale de 40 % environ. Les données issues de 37 pays indiquent que, depuis mars 2021, plus de 6,5 millions de doses de vaccin anti-Covid-19 ont été administrées à des Africains présentant des comorbidités, soit 14 % de toutes les doses administrées jusqu’à présent.

Les efforts visant à donner la priorité aux personnes souffrant de comorbidités comme le diabète s’accélèrent, près de la moitié de ces 6,5 millions de doses ayant été administrées au cours des deux derniers mois. Cependant, beaucoup reste à faire pour que les personnes à haut risque reçoivent effectivement les vaccins dont elles ont besoin, souligne le document.

« Neuf mois après le début des campagnes de vaccination contre la Covid–19 en Afrique, nous sommes encore loin de l’objectif que nous nous sommes fixé concernant la protection de nos groupes les plus vulnérables », a déploré Dre Moeti. Elle ajoute qu’« il est urgent d’intensifier la vaccination et d’autres services essentiels destinés aux personnes à haut risque, y compris celles qui sont atteintes de diabète. »

Pour la responsable de l’OMS, tous les Africains exposés au diabète doivent avoir accès au dépistage. « Nous pouvons aussi empêcher le diabète de faire plus de victimes en faisant la promotion d’une alimentation saine et abordable et de la pratique régulière de l’exercice physique », a-t-elle dit.

Depuis le début de la pandémie de Covid-19, l’accès aux soins du diabète est sérieusement perturbé dans la Région africaine. Les confinements imposés pour limiter la propagation de la Covid-19, par exemple, ont entravé l’accès aux soins de santé et aux éléments de base d’une bonne prise en charge des patients diabétiques, tels que la surveillance systématique de la glycémie et une alimentation saine.

En vue d’améliorer l’accès équitable à des soins de qualité pour sujets diabétiques, l’OMS a lancé en avril 2021 le Pacte mondial contre le diabète. Cette initiative s’appuie sur les travaux entrepris ces dernières années pour déployer l’ensemble des interventions de l’OMS pour lutter contre les maladies non transmissibles (WHO PEN) dans le cadre des soins de santé primaires dans les milieux à faibles ressources.

À ce jour, 21 pays africains ont commencé à utiliser cet ensemble d’outils. Le Bénin, l’Érythrée, Eswatini, le Lesotho et le Togo ont réussi à transposer ces services à l’échelle nationale, assurant ainsi une couverture de l’ensemble des établissements de soins de santé primaires.

Genre : une étude pour briser le plafond de verre au Sénégal et au Ghana

Le Centre africain pour la transformation économique (Acet, sigle en anglais) a réalisé une enquête dans ces deux pays pour énoncer des pistes de solutions aux obstacles qui se dressent sur le chemin des femmes en quête d’emploi.Avec 60 % d’individus âgés de 25 ans au plus, l’Afrique subsaharienne a la population la plus jeune au monde. Mais cette frange ne participe pas suffisamment au dividende démographique.

Pour inverser la tendance, le Centre africain pour la transformation économique (Acet, sigle en anglais) a plongé à la recherche de réponses au désœuvrement des femmes. Au Sénégal et au Ghana, un échantillon de 90 femmes a été sélectionné avec comme critères : âge compris entre 15 et 35 ans, différences de milieux (urbain et rural) et de niveaux d’études.

L’enquête, ayant porté sur trois secteurs, le business, l’agriculture et l’hôtellerie, a visé trois objectifs majeurs. Il s’agit de l’identification des « facteurs qui ralentissent l’éducation des jeunes femmes », de la connaissance des « barrières de genre » dans les entreprises et de la proposition de « mesures » pertinentes qui pourraient aider les gouvernants à mieux prendre en charge les besoins spécifiques des filles en termes d’éducation. Celle-ci étant la clef de voûte de l’insertion professionnelle.

Les résultats de l’étude, financée par l’Initiative de société ouverte pour Afrique de l’Ouest (Osiwa, sigle en anglais), ont récemment été partagés lors d’un webinaire. A l’entame de sa communication, George Boateng, chercheur à l’Acet, a souligné qu’en Afrique « de nombreuses initiatives œuvrant pour l’égalité des genres existent mais les inégalités basées sur le genre subsistent dans l’éducation et l’emploi ».

A en croire M. Boateng, « 40 % des personnes interviewées pour l’enquête ont dû quitter, à un moment ou à un autre, l’école en raison de difficultés financières » et « certaines femmes n’ont pu concilier les études et les tâches ménagères » qui les éloignent très tôt des circuits scolaires.

Dans le but d’éviter l’abandon scolaire pour ces raisons, George Boateng a notamment plaidé en faveur de « la création d’écoles spécialisées pour les filles en difficulté ». Le Centre africain pour la transformation économique (Acet) a estimé que, dans la plupart des pays subsahariens, des actions adéquates n’ont pas été prises pour garantir aux jeunes, surtout les filles, des formations adaptées au marché de l’emploi.

L’Acet travaille à « influencer de bonnes pratiques régionales » en amenant les décideurs à mettre en place des politiques d’amélioration de « la situation des jeunes, particulièrement les filles » victimes souvent des pesanteurs sociales.

Mali : les raisons de l’expulsion du représentant de la Cédéao

Le chef de la diplomatie malienne accuse Hamidou Boly « d’agissements incompatibles avec le statut de diplomate. »Le représentant de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) à 72 heures « pour quitter le territoire national » selon un communiqué du ministère malien des Affaires étrangères, qui précise que la notification officielle lui a été envoyée lundi matin.

Le diplomate de nationalité burkinabé en poste depuis plus de deux ans à Bamako, est déclaré « persona non grata » après plusieurs mises en garde des autorités maliennes et de sa hiérarchie, renseigne le communiqué.

« Je pense que l’intéressé a engagé avec des groupes, des individus de la société civile comme du monde politique ou même du monde de la presse et qui entreprennent des activités hostiles à la transition. Il y a des devoirs des autorités en place de s’assumer », a expliqué Abdoulaye Diop, ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.

Accusé de « déstabiliser la transition »

Avant d’ajouter que le Mali est un pays souverain, « nous estimons qu’à un certain moment, si cette personne ne comprend pas les limites de sa mission qu’elle a outrepassées, il est du devoir des autorités en place de s’assumer »

Toutefois, le patron de la diplomatie malienne « réitère la disponibilité du gouvernement (malien) à maintenir le dialogue avec la Cédéao et à œuvrer ensemble pour la réussite de la transition ».

L’expulsion de Hamidou Boly, connu pour son franc-parler, survient dans un contexte diplomatique tendu entre le Mali et l’organisation régionale. Après deux putschs successifs en août 2020 et mai 2021, la junte est en retard par rapport au processus électoral qui doit aboutir à la transmission du pouvoir aux civils dans moins de quatre mois.

Un respect du calendrier électoral qui semble difficile à envisager après que le ministre  malien Abdoulaye Diop en visite à Rabat (Maroc) le 11 octobre dernier, a soutenu que « la présidentielle et les législatives du 27 février 2022, pourraient ne pas se tenir si la situation sécuritaire n’est pas prise en charge ». Une position qui tranche nettement avec la volonté de la Cedeao. L’organisation intergouvernementale exige la tenue des élections à la date fixée dans la charte de la transition.

Afrique: des chercheurs pour la promotion des innovations agricoles

La mise à l’échelle des technologies éprouvées par les centres de recherches devrait permettre à l’Afrique d’atteindre la sécurité alimentaire.L’Afrique dispose de 60 % des surfaces arables inexploitées du monde. Un immense potentiel de production agricole. Mais le continent noir dépense, chaque année, près de 35 milliards de dollars pour l’importation de denrées alimentaires. D’ici à 2025, ce chiffre pourrait dépasser les 110 milliards de dollars.

Cette tendance pourrait toutefois être inversée par une augmentation de la production africaine. C’est dans ce cadre que le Conseil de l’Afrique de l’Ouest et du Centre pour la recherche et le développement agricoles (Coraf) et Technologies pour la Transformation Agricole Africaine (TAAT) co-organisent, du 25 au 29 octobre à Dakar (Sénégal), la première foire aux technologies de l’Afrique de l’Ouest vers la transformation agricole.

L’événement vise à présenter les technologies TAAT, ainsi que celles des centres de spécialisation/d’excellence du Coraf, afin d’ouvrir des voies de courtage et d’adoption. Elle est considérée comme une plate-forme pour mettre des technologies et des produits livrables éprouvés sur le marché. Le but est de créer une situation où la demande rencontre l’offre et ainsi exposer les technologies et les produits à des acheteurs potentiels.

« Nous sommes dans une région où nous importons essentiellement ce que nous consommons alors que nous avons la possibilité de le produire. Il suffit donc de déployer les technologies pour faire en sorte que cette courbe d’importation soit renversée. L’Afrique est capable de se nourrir elle-même et de nourrir le reste du monde », a déclaré le directeur exécutif du Coraf, Dr Abdou Tenkouano.

Pour ce faire, les chercheurs misent sur une plus grande implication des capitaux privés. « Le sens à donner à cette foire est de mettre face à face la production agricole et le secteur privé, chaînon manquant dans l’écosystème qui permettrait de disposer d’outputs conformes aux besoins réels des populations », a fait savoir Mme Aïssa Kabo.

Pour la représentante résidente de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) au Sénégal, cette foire est donc une convergence de l’offre et de la demande pour booster l’agriculture africaine afin d’en faire un secteur résilient et surtout le moteur principal devant alimenter les autres secteurs de l’économie.

De son côté, le représentant de la Banque africaine de développement (Bad), Garba Lawaly, a relevé la place prépondérante qu’occupe le secteur privé dans la mise à l’échelle et la commercialisation des technologies agricoles. Pour lui, « cette foire constitue donc un premier pas vers l’établissement d’un partenariat solide avec le secteur privé pour le développement, l’évaluation et la mise à l’échelle de ces innovations ».

Pour inciter les investisseurs privés à soutenir ce projet, une facilité de financement dotée d’un important fonds a été mise en place par la Bad, a indiqué M. Lawaly.

Can féminine de foot : le Ghana sorti des éliminatoires

Malgré leur victoire sur le score d’un à zéro, dimanche à Accra, les Black Queens ont été éliminées par les Super Falcons du Nigeria.Battu 2-0 mercredi dernier à Lagos, lors de la manche aller, le Ghana n’a pas réussi à renverser le Nigeria. Les Black Queens l’ont emporté à domicile grâce à une réalisation de Priscilla Adubea à la 47e minute. Par la suite, les Super Falcons ont résisté aux assauts adverses pour conserver leur but d’avance.

Dans cette rencontre heurtée, la capitaine du Ghana, Portia Boakye et la défenseure nigériane Glory Ogbonna ont été exclues. Le Ghana, neuf fois champion d’Afrique de football féminin, ne sera donc pas au Maroc qui accueille la Coupe d’Afrique des Nations du 2 au 23 juillet 2022. 

Au prochain tour des qualifications, le Nigeria va affronter la Côte d’Ivoire ayant facilement pris le dessus sur le Niger.

La semaine africaine du pétrole à Dubaï

Les Émirats arabes unis accueillent cet évènement dont l’objectif est de booster la croissance de l’industrie pétro-gazière en Afrique de concert avec les pays du Moyen-Orient.La semaine africaine du pétrole, considérée comme « le principal salon » des hydrocarbures sur le continent, tiendra sa 27e exposition du 8 au 11 novembre 2021 à Madinat Jumeirah. Ce cadre d’échanges vise, d’après un communiqué des organisateurs, à « promouvoir les transactions et les accords, diriger les investissements en faveur des projets africains et faciliter l’établissement de nouveaux partenariats ainsi que l’identification d’opportunités de réseautages pour le marché africain ».

Cette édition de la semaine africaine du pétrole veut construire « un pont de coopération entre l’Afrique et le Moyen-Orient tout en surlignant l’important du potentiel dont jouit le marché africain ».

Les représentants de nombreux pays africains, dont des ministres du Ghana, de l’Ouganda, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, du Kenya et de la République démocratique du Congo, sont attendus à Dubaï.

En outre, « plus de 24 devantures nationales opérant dans l’industrie de l’énergie présenteront leurs produits »  au cours de la semaine africaine du pétrole en mettant à la disposition des participants une plateforme  dédiée notamment à la négociation et à la conclusion d’accords entre les ministres, les sociétés pétrolières, les services publics et les entités régulatrices du secteur.

Afrique : «les variétés et les hybrides améliorées des cultures, pas une fin en soi» (expert)

Dr Ramadjita Tabo, directeur du programme de recherche pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre de l’Institut international de Recherche sur les cultures des zones tropicales semi-arides (ICRISAT), lauréat du Prix de l’Alimentation pour l’Afrique 2021, dans un entretien avec APA News, fournit un éventail de solutions à même de réduire la faim sur le continent noir.1. L’ICRISAT a reçu le Prix de l’Alimentation pour l’Afrique 2021. Que représente pour vous cette récompense ?

Ce prix signifie beaucoup pour nous car il atteste que l’Institut international de Recherche sur les cultures des zones tropicales semi-arides (ICRISAT ) s’acquitte de sa mission de réduction de la pauvreté, de la faim, de la malnutrition et de la dégradation de l’environnement dans les zones tropicales semi-arides en forgeant des partenariats solides avec les parties prenantes en Afrique subsaharienne.

Il représente l’excellence du travail scientifique de l’institution en Afrique depuis plusieurs décennies dans le domaine de la recherche agricole pour le développement. C’est surtout, le résultat d’un immense partenariat pour la dissémination des acquis de cette recherche, avec l’ensemble des partenaires des systèmes nationaux de recherches agronomiques, y compris les organisations paysannes, les ONGs et le secteur privé dont des compagnies semencières en Afrique.

C’est également une célébration de l’engagement des donateurs comme la Fondation Bill et Melinda Gates pour l’amélioration des conditions de vies de milliers de personnes sur le continent. Il s’agit d’une merveilleuse reconnaissance qui encourage à continuer d’accomplir notre mandat.

2. Concrètement, quelles sont les actions qui vous ont valu cette distinction ?

Tout au long des différentes phases du projet, nous avons adopté une approche stratégique et programmatique visant à aligner les objectifs du projet sur les plans stratégiques nationaux dans les pays de mise en œuvre.

Ces interventions spécifiques et stratégiques ont permis d’améliorer la productivité et la sécurité alimentaire, de réduire les écarts de productivité entre les genres en moyenne de 20 % parmi les petites exploitations et d’augmenter l’adoption et l’accès aux variétés améliorées d’au moins 18 %.

Entre 2007 et 2019, l’ICRISAT, en collaboration avec le Centre International d’Agriculture Tropicale (CIAT) et l’Institut International d’Agriculture Tropicale (IITA), a mis en œuvre ce projet qui a permis de développer 266 variétés améliorées de légumineuses et près d’un demi-million de tonnes de semences de légumineuses, notamment le niébé, le pois d’angole (Cajanus cajan), le pois chiche, le haricot ordinaire, l’arachide et le soja.

Ces nouvelles variétés ont aidé plus de 25 millions de petits exploitants agricoles à devenir plus résistants au changement climatique, ainsi qu’aux épidémies de parasites et de maladies. Des protocoles de recherches innovants ont été développés et transférés aux institutions nationales partenaires de pays concernés. En plus, le projet a formé de nombreux scientifiques qui vont poursuivre le travail au cours des prochaines générations dans les pays où le projet a été mis en œuvre.

3. Le projet primé a été déroulé dans 13 pays. Lesquels ? Quels sont les impacts pour les populations ?

Le projet a été mis en œuvre au Burkina, au Ghana, au Mali, au Niger, au Nigéria, au Sénégal, en Éthiopie, au Kenya, au Malawi, au Mozambique, en Tanzanie, en Ouganda et au Zimbabwe. Un volet important a consisté dans le développement de semences qui ont contribué à augmenter la productivité et les rendements. Le projet, en améliorant les gains génétiques grâce à des approches de sélection assistée par la génomique a contribué à créer un système de chaîne de valeur des légumineuses robuste mettant l’accent sur les cultures résilientes au climat et riches en nutriments qui répondent aux besoins des utilisateurs et notamment du marché.

Alors qu’il y avait initialement moins d’un million d’agriculteurs cultivant les légumineuses dans les pays cibles, à la fin du projet, ils étaient 25 fois plus nombreux. Cela a directement eu un impact sur la réduction de la malnutrition au sein de nombreuses communautés et l’amélioration des conditions de vies des communautés agricoles, y compris leurs revenus et pouvoir d’achat. Par exemple, les interventions sur la culture de l’arachide ont abouti à une augmentation de 32,35 % des revenus, avec notamment 6,72 % des ménages qui sont sortis de la pauvreté et 14 % de l’insécurité alimentaire.

4. Outre les légumineuses, avez-vous amélioré les variétés d’autres types de cultures à travers notamment l’amélioration des semences ?

L’ICRISAT œuvre depuis 1972 à l’amélioration variétale de céréales dont le mil et le sorgho. Nos recherches ont contribué par exemple à la sélection de nombreuses variétés à haut rendement et plus résilientes et très riches en micronutriments.  

En Afrique, où des millions de femmes et d’enfants, souffrent d’anémie, nous avons développé une nouvelle variété de mil dénommée « Chakti » qui est bio fortifiée en fer et en zinc – deux micronutriments essentiels dans les régimes alimentaires pour une bonne santé et une meilleure productivité.

De même, de nombreuses variétés améliorées et des hybrides de sorgho ont été développées et diffusées, contribuant ainsi à augmenter la productivité de cette culture. Nous sommes en train de mettre en lumière tous ces acquis dans le cadre de l’initiative Smart Food, qui vise à exploiter le plein potentiel des cultures climato-résilientes très nutritives telles que le mil et le sorgho. Nos actions en faveur de ces cultures traditionnelles nutritives et climato-résilientes seront davantage promues au cours de l’année internationale des Nations Unies sur les mils prévue en 2023.

5. En Afrique, de nombreux pays peinent à atteindre l’autosuffisance alimentaire. Quels sont les domaines où l’accent doit être mis pour inverser cette tendance ?

Les variétés et les hybrides améliorées des cultures ne sont pas une fin en soi. Elles doivent profiter aux agriculteurs et les autres acteurs de la chaîne de valeur pour avoir un impact qui est d’assurer l’autosuffisance alimentaire ou la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

De ce fait, il convient d’insister sur la nécessité de continuer à améliorer l’efficacité des processus de développement et de dissémination des variétés des cultures qui répondent aux besoins des utilisateurs finaux, sensibiliser sur les variétés et ou hybrides améliorées disponibles ainsi que les pratiques de bonne gestion des cultures et, renforcer les systèmes semenciers pour un meilleur accès à des semences de qualité.

Il faut aussi améliorer l’accès aux intrants (y compris par les femmes et les jeunes) grâce à un réseau performant de centres de distribution d’intrants et de disponibilité du crédit d’intrants, développer les liens avec le marché pour inciter les agriculteurs à augmenter la production et à absorber des produits supplémentaires à valeur ajoutée (par exemple le sorgho pour l’élevage, le sorgho pour la brasserie et l’industrie de la farine de sorgho). Il s’agit également de faciliter un partenariat solide entre les parties prenantes, y compris les décideurs politiques.

A l’avenir, une plus grande utilisation des outils numériques et la modernisation de la sélection des cultures de façon générale contribuera à atteindre une échelle et une efficacité supérieures dans le développement de la chaîne de valeurs des légumineuses, chose essentielle au bien-être durable de millions de petits exploitants agricoles d’Afrique et d’ailleurs.

En outre, j’insiste sur l’importance d’une banque régionale de matériel génétique que l’ICRISAT a créée dans son centre de recherche de Sadoré, au Niger. C’est un patrimoine génétique de 48.614 accessions disponibles pour les banques de gènes nationales, les chercheurs et les paysans des pays d’Afrique.  

L’ICRISAT aura cinquante ans en 2022. Ce sont cinq décennies au cours desquelles nous avons amélioré les résultats globaux de la recherche agronomique en Afrique grâce au renforcement des capacités des partenaires que nous remercions vivement. Ce prix est décerné à l’ICRISAT et à chacun d’entre eux.  Il est un encouragement à continuer le combat de la recherche pour le développement et le bien-être de nos populations.

Accra nommée Capitale mondiale du livre de l’UNESCO 2023

La Directrice générale de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), Audrey Azoulay, a choisi Accra à la suite de l’évaluation du Comité consultatif de la Capitale mondiale du livre.Après Guadalajara (Mexique) en 2022, la ville d’Accra a été nommée en raison de sa grande implication pour les jeunes et leur potentiel à contribuer à la culture et à la richesse du Ghana. Le programme proposé par Accra vise à utiliser le pouvoir des livres pour intéresser les jeunes et comme un moyen efficace de former la nouvelle génération, explique l’UNESCO.

La ville a proposé au Comité un vaste programme qui vise les groupes marginalisés de la société qui souffrent d’un fort taux d’illettrisme, notamment les femmes, les jeunes, les migrants, les enfants des rues et les personnes en situation de handicap.

Les mesures qui seront mises en place incluent le renforcement des infrastructures des écoles et des communautés ainsi qu’un soutien institutionnel en faveur de l’apprentissage tout au long de la vie dans le but de favoriser la culture de la lecture.

En soutenant le secteur de l’édition ainsi que d’autres domaines d’activités créatives, le programme vise également à inciter au développement des compétences professionnelles pour encourager la transformation socio-économique du pays.

Ces activités prévoient la mise en place de bibliothèques itinérantes pour toucher les groupes marginalisés, la tenue d’ateliers pour promouvoir la lecture et l’écriture de livres dans différentes langues ghanéennes, l’établissement de centres de formation pour les jeunes sans emploi et l’organisation de compétitions pour faire connaître les arts et la culture ghanéenne tout en promouvant l’inclusivité.

La candidature d’Accra inclut également une forte dimension relative aux droits de l’homme, dont le but est de sensibiliser le public sur la liberté d’expression et d’information, en s’appuyant sur sa propre promotion de ces droits ainsi que sur sa participation à la Journée mondiale de la liberté de la presse.

L’année de célébrations commencera le 23 avril 2023, à l’occasion de la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur.

Les villes désignées comme Capitale mondiale du livre de l’UNESCO s’engagent à promouvoir les livres et la lecture pour tous les âges et tous les groupes de population au sein et au-delà des frontières nationales et à mettre au point un programme d’activités pour l’année.

Production de médicaments : l’Afrique doit jouer sa partition

Le continent noir doit prendre les devants en produisant ses propres remèdes afin d’éviter que sa situation de vulnérabilité durant la pandémie ne se reproduise.Le nouveau coronavirus a mis nu, si besoin en était encore, la vulnérabilité de l’Afrique sur le plan sanitaire. Au manque d’infrastructures aux normes s’est ajoutée la pénurie de plusieurs médicaments génériques. Des tensions et des perturbations sur la chaîne de distribution ont ainsi été notées un peu partout sur le continent.

Partant de ce constat, le ministre en charge du suivi du Plan Sénégal Emergent (PSE), Abdou Karim Fofana, a déclaré, lundi à Dakar, que « l’Afrique ne doit plus être dans l’attente de recevoir sa part de médicaments dans une file d’attente infinie comme nous l’avons vécu durant cette situation de pandémie de la Covid19. Elle doit plutôt jouer sa partition dans leur production. »

« C’est à la fois une opportunité économique et une nécessité de protéger nos populations », a ajouté M. Fofana, qui s’exprimait à l’occasion de l’atelier intensif de structuration du projet « Plan de relance du secteur pharmaceutique ». Ce dernier vise à garantir la souveraineté du Sénégal en matière de médicaments essentiels, en réduisant la dépendance aux importations de produits pharmaceutiques par l’accélération de la production et de la distribution locale.

C’est dans ce contexte qu’est développé actuellement le projet « Dakar Medical City » à travers lequel le Sénégal ambitionne d’être le centre de soins de référence et un hub pharmaceutique au niveau régional.

Il s’agira essentiellement, selon le ministre en charge du suivi du PSE, de promouvoir une offre médicale intégrée et compétitive à travers des services de pointe, la recherche médicale et la formation, l’offre de soins secondaires et primaires via des cliniques privées et services annexes.

« Cette orientation, confortée par le contexte de la pandémie du Covid-19, permettra de capter à la fois une demande nationale et régionale », a indiqué Abdou Karim Fofana. Il précise que la stratégie de développement de l’industrie pharmaceutique du Sénégal vise à relever le défi d’une production locale de médicaments de 30% de la consommation du pays d’ici 2030 et 50% d’ici 2035.

Mais pour atteindre cet objectif, a souligné la Représentante Résidente de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au Sénégal, Dr Lucile Imboua, « un environnement sain dans plusieurs secteurs est nécessaire afin de rendre moins vulnérable le pays aux lancinantes pénuries de médicaments et asseoir une sécurité pharmaceutique. »

A cet effet, elle a recommandé l’élaboration de politiques incitatives à l’endroit d’investisseurs nationaux et étrangers pour le développement d’une industrie pharmaceutique locale et l’adaptation de curricula de formation au niveau des départements de pharmacie pour disposer d’une expertise locale en adéquation avec les besoins de l’industrie.

Elle a invité aussi à l’exploitation du potentiel de la pharmacopée sénégalaise traditionnelle en développant par une approche intégrée de recherche ethnopharmacognosique sur les plantes médicinales et toxiques.

Mme Imboua a par ailleurs suggéré le renforcement du soutien de la mutualisation pour une accessibilité financière du médicament aux populations pour davantage dynamiser le marché pharmaceutique local et l’éradication du marché illicite de médicaments permettant de corriger l’étroitesse du marché pharmaceutique sénégalais.

Pour une industrie pharmaceutique locale prospère

La responsable de l’OMS reste convaincue que la pérennité de l’industrie pharmaceutique passera par la diversification de la production pharmaceutique et la résolution des questions de qualité qui entravent la circulation des produits fabriqués localement.

Car, à en croire Dr Lucie Imboua, les normes réglementaires nationales de certains pays africains peuvent ne pas être reconnues comme suffisamment solides pour garantir la qualité des produits fabriqués localement. Cela limite le marché disponible pour les approvisionnements internationaux aux fabricants locaux.

C’est pourquoi, a-t-elle dit, « il est donc nécessaire de faire participer le Sénégal dans un marché pharmaceutique commun à l’Afrique. (Car) l’accès au marché sous-régional et continental est crucial dans le contexte de méga-producteurs de médicaments comme l’Inde et la Chine ».

Mme Imboua a en enfin annoncé qu’une mission d’experts de l’OMS est attendue en octobre prochain pour l’adoption d’un plan de développement intentionnel de la Direction de la pharmacie et des médicaments et du Laboratoire national de contrôle de la qualité des médicaments.

« C’est le lieu messieurs les ministres de disposer d’un dispositif juridique nécessaire à une autorité nationale de régulation des médicaments et de mettre les moyens financiers conséquents pour la transformation de la Direction de la pharmacie et des laboratoires en cette autorité de régulation avec les infrastructures et les ressources humaines adéquates », a-t-elle conclu.

Putsch en Guinée : la Cédéao corse les sanctions contre la junte

La Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement est allée au-delà du maintien de la suspension de la Guinée de toutes les instances de l’organisation régionale.Juste six mois, c’est le délai donné aux militaires au pouvoir en Guinée pour la restauration de l’ordre constitutionnel. La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) veut absolument que les élections présidentielle et législatives se tiennent au bout de cette période.

Face à « la résurgence des coups d’Etat après ceux du Mali en 2020 et 2021 », l’organisation régionale s’est montrée ferme à l’égard  des putschistes en Guinée réunis au sein du Comité National de Rassemblement et de Développement (CNRD).

En Session extraordinaire, hier jeudi à Accra (Ghana), les chefs d’Etat et de gouvernement ont prononcé, conformément aux protocoles de la Cédéao, leur « interdiction de voyage » ainsi que « le gel de leurs avoirs financiers ». Des mesures qui s’appliquent également aux « membres de leur famille ».

De plus, aucun militaire n’est autorisé à être candidat au scrutin présidentiel censé avoir lieu en mars 2022. Pour contraindre les tombeurs d’Alpha Condé à respecter toutes ces décisions, la Cédéao a sollicité « l’appui de l’Union africaine (UA), de l’Union européenne (UE), des Nations Unies et des partenaires multilatéraux et bilatéraux ».

Tout au début de cette réunion, faisant suite à celle tenue le 8 septembre  par visioconférence, les dirigeants ouest-africains ont pris note du Rapport de la Mission de haut niveau dépêchée en Guinée le 10 septembre et conduite par Goodluck Jonathan, le médiateur en chef.

Alpha Condé est toujours détenu par les hommes du colonel Mamady Doumbouya, auteurs du coup d’Etat du 5 septembre dernier. De ce fait, la Cédéao a réaffirmé « son exigence pour la libération immédiate et sans condition » du président déchu.

L’organisation régionale a rappelé qu’ « elle tient les membres du Comité National de Rassemblement et de Développement (CNRD) pour responsables individuellement et collectivement de l’intégrité physique » de l’ancien homme fort de Conakry.

Après avoir noté « l’apparent engagement » du CNRD à œuvrer pour un retour rapide de l’ordre constitutionnel, la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cédéao a demandé au président en exercice de visiter, dès que possible, la Guinée afin de notifier en personne ses décisions.

Les présidents Nana Addo Akufo-Addo du Ghana, Roch Marc Christian Kaboré du Burkina, Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire, Umaro Sissoco Embalo de la Guinée Bissau, Georges Weah du Libéria, Mohamed Bazoum du Niger, Macky Sall du Sénégal, Julius Maada Bio de la Sierra Leone, Faure Gnassingbé du Togo et Yemi Osinbajo, vice-président du Nigéria, ont notamment assisté à cette rencontre.

Presse africaine: le Ghana favorable à un accord de siège de l’UJPLA

Le Ghana est favorable à l’installation du siège de l’Union des journalistes de la presse libre africaine (UJPLA), a déclaré jeudi à Accra le ministre ghanéen de l’Information, M. Kodjo Oppong-Nkrumah, lors d’une rencontre avec une délégation de l’organisation.

M. Kodjo Oppong-Nkrumah, lui-même journaliste, s’est réjoui de la volonté de l’organisation d’implanter son siège au Ghana. Il a en outre accueilli l’idée de la grande conférence internationale proposée par l’UJPLA en fin d’année au Ghana sur le thème « Liberté de la presse, démocratie et paix en Afrique ».

Il a en outre accepté d’être parmi les membres d’honneur de l’UJPLA. A cette rencontre, l’Ivoirien Noël Yao, président de l’Union avait à ses côtés le secrétaire général de l’organisation, M. Josué Blaise Mbanga Kack du Cameroun.   « Nous repartons satisfaits et comblés d’Accra car nos requêtes ont reçu une suite positive », a affirmé M. Noël Yao.

L’Union des journalistes de la presse libre africaine (UJPLA) a été portée sur les fonds baptismaux le 18 août 2020, à Abidjan, à l’issue d’une Assemblée générale constitutive, à la Maison de la presse.     En un an, il compte près de 30 pays africains sur les 54 de l’Union africaine et « plus de 100 membres répartis sur le continent ».

Les membres ont adopté à l’unanimité les statuts de l’association, régie par la loi (N° 60-315 du 21 septembre 1960) du droit ivoirien, et fixé le siège social à Cotonou, au Bénin, indiquant qu’il pouvait être transféré en cas de besoin en tout autre lieu du continent africain par décision de l’Assemblée générale.

Le journaliste ivoirien, Noël Yao, a été élu président de l’UJPLA pour un mandat de six ans à la tête de l’association dont l’objet est de « défendre la liberté et la sécurité physique, morale, matérielle, sociale, économique, culturelle, politique, démocratique et les intérêts des journalistes ».

Vaccins Covid-19 : la France au chevet de l’Union africaine

Les États membres de l’Union africaine (UA) vont recevoir de Paris 10 millions de doses supplémentaires de vaccins AstraZeneca et Pfizer contre la Covid-19.Les vaccins seront alloués et distribués dans le cadre de l’initiative du « Fonds africain pour l’acquisition des vaccins » (Avat) et du mécanisme pour un accès mondial au vaccin contre la Covid-19 (Covax) au cours des trois prochains mois, lit-on sur le site de l’Elysée.

L’initiative Avat, explique la présidence française, est un mécanisme d’achats groupés pour permettre aux États membres de l’Union africaine de se procurer suffisamment de vaccins pour répondre à au moins 50 % de leurs besoins. Elle est menée en étroite collaboration avec le mécanisme Covax qui s’efforce de son côté de fournir les 50 % restants grâce à des dons.

Ce programme est piloté, pour le compte des États membres de l’Union africaine, par les Centres africains pour le contrôle et la prévention des maladies, la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) ainsi que la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), qui fournit les fonds pour acheter les vaccins.

Selon l’exécutif français, suffisamment de vaccins ont déjà été achetés dans le cadre de cette initiative pour permettre, d’ici à septembre de l’année prochaine, la vaccination par les pays africains de 400 millions de personnes, soit un tiers de la population africaine, pour un coût de 3 milliards de dollars, avec l’appui d’un partenariat innovant noué avec la Banque mondiale.

Par ailleurs, indique la publication de l’Elysée, la France contribuera à la plateforme soutenue par l’Organisation mondiale de la Santé (Oms) qui permettra le transfert de la technologie des vaccins à ARN messager vers le continent africain.

En outre, poursuit-elle, grâce à son nouveau partenariat avec l’initiative Avat, le gouvernement français accroîtra encore ces efforts et progressera dans la réalisation de son engagement de partager au moins 60 millions de doses de vaccins d’ici à la fin de l’année 2021.

Pour le président de la République d’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa, « le don par la République française de 10 millions de doses de vaccins contre la Covid-19 au continent africain est un geste fort et bienvenu de solidarité humaine et de coopération politique à un moment où le monde en a le plus besoin ».

M. Ramaphosa a ainsi félicité « le Président Macron, le gouvernement et le peuple français pour cette contribution importante à la lutte de notre continent contre la maladie et contre la triste mais non inéluctable réalité de l’accès inégal aux vaccins dans beaucoup de régions du monde, en particulier en Afrique. »

De son côté, son homologue, Emmanuel Macron, a déclaré que cette assistance illustre sa volonté en tant que Président de la République française, de se tenir aux côtés des populations africaines pour faire front ensemble contre la pandémie.

L’Afrique s’engage à éradiquer toutes les formes de polio

Près de 100 millions d’enfants africains ont été vaccinés contre la poliomyélite depuis juillet 2020.L’Afrique a été certifiée exempte de poliovirus sauvage il y a un an, après quatre années consécutives sans nouveau cas. Mais des flambées de poliovirus circulants dérivés d’une souche vaccinale (PVDVc) continuent de se propager, notamment au sein des communautés où peu d’enfants ont été vaccinés contre ce virus.

Le nombre de cas a augmenté l’année dernière, en partie à cause des perturbations des campagnes de vaccination contre la poliomyélite causée par la Covid-19. Depuis 2018, 23 pays africains ont été touchés par des flambées et plus de la moitié des 1071 cas de PVDVc dans le monde ont été enregistrés en Afrique.

C’est pourquoi, les gouvernements de la Région africaine de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) se sont engagés à éliminer toutes les formes de poliomyélite qui subsistent. Pour ce faire, ils ont présenté un tableau de bord conçu pour suivre les progrès accomplis en vue de l’éradication du virus. Ces engagements ont été pris lors d’une réunion consacrée à la lutte contre la poliomyélite organisée dans le cadre de la 71ème session du Comité régional de l’OMS pour l’Afrique tenue du 24 au 26 août en mode virtuel.

« En tant que Président de l’Union africaine, je suis résolu à travailler de concert avec les autres pays dans le but de préserver les acquis obtenus grâce à nos efforts multiples dans la lutte contre la poliomyélite et d’éradiquer toutes les autres formes de cette maladie en Afrique. Une fois cette ambition réalisée, nous serons en mesure de dire que nous avons tenu notre promesse », a déclaré Félix Tshisekedi, président de la République démocratique du Congo.

Lors du Comité régional, les pays ont discuté de la manière d’amorcer la mise en œuvre de la nouvelle Stratégie d’éradication de la poliomyélite 2022-2026 lancée en juin pour stopper de toute urgence la propagation des poliovirus circulants dérivés d’une souche vaccinale. La stratégie décrit divers outils et tactiques visant à endiguer les épidémies.

Ainsi, il a été décidé d’accélérer et d’améliorer la qualité de la riposte aux flambées épidémiques ; d’intégrer davantage les campagnes de lutte contre la poliomyélite à la prestation des services de santé essentiels et à la vaccination systématique ; et d’accélérer le déploiement du nouveau vaccin antipoliomyélitique oral de type 2 (nOPV2).

« La poliomyélite ignore et méprise les frontières. Sa présence dans n’importe quel coin ou recoin de notre région constitue une menace pour tous les pays. Le Togo s’engage à travailler avec nos partenaires régionaux et à agir de toute urgence pour mettre en œuvre des meilleures campagnes de lutte contre la polio et protéger les enfants dans toute l’Afrique. Avec une action collective, nous vaincrons toutes les formes de polio », a déclaré le professeur Moustafa Mijiyawa, ministre de la santé du Togo.

Le tableau de bord lancé par le Comité régional permettra de suivre les indicateurs de la mise en œuvre d’une riposte rapide et de qualité aux flambées de poliomyélite, de la préparation à l’introduction du nOPV2 lorsque le nouveau vaccin pourra être utilisé à plus grande échelle, du renforcement de la vaccination systématique pour combler les lacunes en matière de vaccination, et de la transition des actifs consacrés à la poliomyélite vers les systèmes de santé nationaux selon une approche stratégique et progressive.

Les ministres se sont engagés à examiner régulièrement les progrès réalisés sur chacun de ces indicateurs afin d’assurer une réussite collective dans la clôture en toute urgence du processus d’éradication de la poliomyélite et dans la garantie d’un avenir sans poliomyélite pour chaque enfant de la Région.

« Notre succès dans l’éradication du poliovirus sauvage dans la Région témoigne de ce que nous pouvons accomplir lorsque nous œuvrons de concert en ayant pleinement conscience de l’urgence. La Covid-19 a menacé cette victoire, dans la mesure où les gouvernements ont travaillé d’arrache-pied pour limiter la propagation de la pandémie en suspendant certaines campagnes de vaccination », a dit Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.

Elle a ajouté : « Néanmoins, nous ne pouvons pas hésiter, et grâce à une détermination renouvelée, nous pouvons surmonter les derniers obstacles qui compromettent nos chances de succès. Nous disposons du savoir-faire, mais il doit être adossé à des ressources humaines dévouées pour atteindre toutes les communautés sous-vaccinées et faire en sorte que tous les enfants s’épanouissent dans un monde exempt de poliomyélite. Ensemble, nous pouvons aider le monde à venir à bout de la poliomyélite ».

Relance post-Covid : 23 milliards de DTS du FMI à l’Afrique

Le Fonds monétaire international (FMI) va verser aux pays africains 23,73 milliards de droits de tirage spéciaux (DTS), soit 33,66 milliards de dollars US, pour financer notamment leurs achats de vaccins contre la Covid-19.Sans surprise, les deux géants du continent que sont l’Afrique du Sud et le Nigéria, sont les plus gros bénéficiaires de l’assistance du Fonds monétaire international. Pretoria et Abuja vont respectivement recevoir 2,92 milliards de DTS (4,15 milliards de dollars) et 2,35 milliards de DTS (3,34 milliards de dollars).

Ils sont suivis par l’Egypte, l’Algérie et la Libye avec des avoirs estimés respectivement à 1,95 milliard de DTS (2,77 milliards de dollars), 1,88 milliard de DTS (2,66 milliards de dollars) et 1,51 milliards de DTS (2,14 milliards de dollars).

Le top 10 des plus importants bénéficiaires de cette allocation en DTS sur le continent est complété par la République démocratique du Congo (1449 millions de dollars), la Zambie (937,6 millions de DTS/1330 millions de dollars), le Maroc (857,2 millions de DTS/1216 millions de dollars), l’Angola (709,4 millions de DTS/1006 millions de dollars) et le Ghana (707,3 millions de DTS/1003 millions de dollars).

Dans la zone Uemoa (Union économique et monétaire ouest-africaine), la Côte d’Ivoire, grâce à son poids économique, reçoit la part la plus importante avec une allocation équivalente à 884,3 millions de dollars, soit près de 496 milliards FCFA.

Elle est suivie par le Sénégal qui pourra renforcer ses réserves de change à hauteur de 440 millions de dollars. Dans le même sillage, on retrouve successivement le Mali avec 254 millions de dollars, le Togo pour 200 millions de dollars, le Niger doté de 179 millions de dollars, le Bénin avec 168 millions de dollars et le Burkina Faso qui bénéficie de 164 millions de dollars.

Le Fonds monétaire international a procédé depuis ce 23 août 2021 à l’injection record d’une liquidité de 456,5 milliards de Droits de tirage spéciaux (DTS) estimés à 650 milliards de dollars dans l’économie mondiale.

A travers ces fonds, le FMI espère renforcer la stabilité du système monétaire international face aux dégâts économiques et sociaux sans précédent causés par la pandémie de la Covid19. Cette injection historique, qui est la réponse de l’institution de Bretton Woods à la grave crise sanitaire que connaît actuellement le monde, vise à compléter les réserves de change des pays membres du FMI.

Cette manne financière constitue donc une véritable bouffée d’oxygène pour les pays dont le compte des transactions courantes est structurellement déficitaire comme la plupart des pays en développement.

Can 2021 : les dés sont jetés

La Confédération africaine de football (Caf) a procédé, ce mardi 17 août au Palais des congrès de Yaoundé (Cameroun), au tirage au sort de la prochaine Coupe d’Afrique des nations. Le Cameroun a mis les petits plats dans les grands avec une cérémonie riche en sons et couleurs. Cinquante ans après la Can 1972 jouée sur ses terres, le pays de Roger Milla ou encore Samuel Eto’o accueille, du 9 janvier au 6 février 2022, la grand-messe du football continental.

Logés dans la poule A, les Lions indomptables, quintuples vainqueurs du tournoi, seront opposés au Burkina Faso lors du match d’ouverture. Six stades seront utilisés pour les 52 matchs de la compétition : Japoma (Douala), Ahmadou Ahidjo et Olembé (Yaoundé), Kouekong (Bafoussam), Roumdjié-Adja (Garoua) et Limbe Omnisport Stadium (Limbé-Buéa).

L’Algérie, championne en titre, figure dans le groupe E en compagnie de la Sierra Leone, de la Guinée équatoriale et de la Côte d’Ivoire. Tandis que le Sénégal, finaliste malheureux, hérite du Zimbabwe, de la Guinée et du Malawi.

Composition des groupes :

Groupe A : Cameroun, Burkina Faso, Ethiopie et Cabo Verde.

Groupe B : Sénégal, Zimbabwe, Guinée et Malawi.

Groupe C : Maroc, Ghana, Comores et Gabon.

Groupe D : Nigeria, Egypte, Soudan et Guinée Bissau.

Groupe E : Algérie, Sierra Leone, Guinée équatoriale et Côte d’Ivoire.

Groupe F : Tunisie, Mali, Mauritanie et Gambie.

Economie : la notation AAA de la Bad confirmée

L’agence de notation internationale Fitch Ratings considère comme « conservatrices » et « excellentes » les politiques de gestion des risques de la Banque africaine de développement (Bad).Le triple A de l’institution financière africaine a été confirmé, le 22 juillet dernier, grâce au « soutien extraordinaire » de ses actionnaires, indique un communiqué reçu mercredi à APA.

La note de crédit à long terme AAA de la Banque africaine de développement (Bad) s’accompagne aussi d’une « perspective stable ». A en croire Fitch, « le risque de concentration est +faible+, les cinq expositions les plus importantes de la Banque représentant 32 % de son portefeuille total à la fin de l’année 2020 ».

Dans le document, l’institution financière « se félicite » de l’appréciation de l’agence de notation « en dépit des défis énormes posés par la pandémie » de coronavirus.

Pour maintenir le cap, Akinwumi A. Adesina, le président du Groupe de la Banque africaine de développement, compte renforcer « sa politique et sa pertinence fiscales en soutien aux pays africains à mesure que ces derniers seront confrontés aux répercussions mondiales et régionales de la pandémie ».

En outre, le Nigérian a déclaré que la Bad « tout en aidant les économies du continent à se repositionner dans l’environnement de la Covid-19, maintiendra également ses ratios prudentiels et des réserves adéquates ».

Pour sa part, Bajabulile Swazi Tshabalala, première vice-présidente par intérim du Groupe de la Bad, a souligné que « la confirmation montre également combien le mandat de la Banque en matière de politique publique est important, en particulier en ces temps très difficiles ».

Selon le communiqué, la Banque africaine de développement a réussi, en 2020, l’émission de son obligation sociale « combattre la Covid-19 » d’un montant de trois milliards de dollars. Le 15 juillet dernier, elle a émis avec succès un emprunt obligataire à cinq ans de 2,75 milliards de dollars.

Economie : la Zlecaf soutient Made in Africa pour le rachat de Vlisco

Le Secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) trouve « surprenant » le refus de l’offre de 200 millions de dollars de la part de la société textile néerlandaise dont l’essentiel du chiffre d’affaires est réalisé en Afrique.D’Abidjan à Lagos en passant par Cotonou, le wax est omniprésent dans les rues à telle enseigne qu’on pourrait aisément penser que ce pagne est une création africaine. Il n’en est rien.

Les Pays-Bas sont les pionniers de la fabrication de ce tissu coloré. Peu importe, le refus de Vlisco, une marque hollandaise dont « les ventes sont presque exclusivement centrées sur l’Afrique », d’être rachetée par Made in Africa passe mal auprès du Secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf).

Car la proposition de Made in Africa, dirigée par Kojo Annan, fils de Kofi, l’ancien Secrétaire Général des Nations Unies, a notamment bénéficié du soutien financier de la banque africaine d’import-export (Afreximbank), partenaire stratégique de la Zlecaf.

Celle-ci, dans un communiqué reçu mardi à APA, tout « en respectant les droits des parties dans le cadre d’une transaction privée », compte peser de tout son poids dans ce dossier parce qu’il s’agit d’ « une question d’intérêt public pour l’intégration du marché africain et la compétitivité régionale et mondiale ».

La Zlecaf, dans le document, rappelle que son objectif est d’accélérer « l’industrialisation du continent africain, de consolider un marché intégré comptant plus de 1,3 milliard de personnes et un PIB combiné de 3,4 billions de dollars et de placer l’Afrique sur une voie durable en matière de compétitivité régionale et mondiale ».

Et le secteur du textile est, constate la Zlecaf, « au cœur » de cette lutte économique entre Etats et continents. C’est pourquoi son secrétariat suit « de près » cette affaire étant donné que « la vente de Vlisco à Made in Africa servirait les intérêts économiques et commerciaux plus larges de l’Afrique ».

De son côté, Wamkele Mene, le Secrétaire Général de la Zlecaf, déclare : « Nous ne saurions émettre un jugement de valeur sur les motifs du rejet de l’offre de Made in Africa, laquelle était par ailleurs la plus élevée. Nous avons cependant l’intime conviction que lorsqu’une entreprise africaine soumet une offre exceptionnelle pour acquérir une entreprise étrangère qui semble tirer ses bénéfices exclusivement de ventes sur le continent africain, qui plus est soutenue par une banque de financement du commerce africain de premier plan, cette entreprise africaine est légitimement en droit d’espérer conclure la transaction en faveur de l’Afrique ».

En définitive, le Secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine invite instamment l’entreprise Vlisco « à reconsidérer cette décision ».

Différend commercial : parlementaires nigérians et ghanéens échangent

Les dirigeants du Parlement nigérian et leurs homologues ghanéens ont entamé des discussions pour résoudre les tensions commerciales entre les deux pays.Le président de la Chambre des représentants du Nigeria, M. Femi Gbajabiamila, et le président du Parlement ghanéen, M. Alban Sumana Bagbin, ont déclaré au sortir d’une réunion diplomatique à huis clos à Abuja mercredi, que le différend commercial serait bientôt de l’histoire ancienne.

Un communiqué publié après la réunion, et signé par Gbajabiamila, a indiqué que son homologue ghanéen avait été reçu à la Chambre pour s’adresser aux membres dans le cadre de la « diplomatie parlementaire » de la Chambre des représentants du Nigeria.

« Nous avons reçu l’assurance des deux parties que la question du différend commercial appartiendrait bientôt au passé. Nous sommes en train de mettre en place un mécanisme pour nous assurer que ces problèmes ne se reproduisent pas à l’avenir », a poursuivi M. Bagbin.

Selon les médias locaux, cette tension commerciale est née des frais d’une taxe d’un million de dollars introduite par les autorités ghanéennes envers les étrangers. Une telle mesure a entraîné la fermeture de plus de 150 magasins appartenant à des commerçants, incapables de payer ces frais de participation.

Le président du Parlement nigérian a déclaré que la réunion à huis clos avait été un succès, puisque des questions d’intérêt commun pour les deux pays ont été discutées.

« Nous avons plus ou moins conclu la feuille de route pour parvenir à des solutions durables aux problèmes diplomatiques avec nos commerçants » a-t-il souligné.

« Le problème entre nos négociants et les autorités ghanéennes a été réglé aujourd’hui. Le Ministre du commerce et le Ministre d’Etat aux affaires étrangères étaient présents à la réunion. Un comité technique a été mis en place et il se rendra au Ghana la semaine prochaine », a-t-il ajouté.

Energie solaire: 52 acteurs de la Cedeao formés à la certification en Côte d’Ivoire

Un programme de formation et de certification en énergie renouvelable solaire, prévu du 5 au 17 juillet 2021, a été lancé lundi à Bingerville, à l’Est d’Abidjan, au profit de 52 acteurs du secteur issus de 13 pays de la Cedeao.

Le lancement de la session a eu lieu au Centre des métiers de l’électricité (CME) de la Compagnie ivoirienne de l’électricité (CIE), en présence des instructeurs, des responsables en charge du programme et des stagiaires.

Ce programme s’inscrit dans le cadre du développement des parcs solaires en Afrique subsaharienne. Il est mis en oeuvre par l’Institut international de l’ingénierie, de l’eau et de l’environnement (2iE), retenu à l’issue d’un appel à candidature.  

L’Institut 2IE, basé à Ouagadougou, dans la capitale burkinabé, est une école d’ingénieurs créée par 14 pays africains qui fait de la formation initiale, la formation en continue, de la recherche et du développement.

Il est prévu deux semaines de formation qui constituent la première série de formations, a indiqué M. Francis Semporé, un responsable de 2iE, chef de mission pour le Programme de formation et de certification en énergie renouvelable solaire.

Cette formation vise à permettre à l’Afrique subsaharienne de disposer d’un pool d’experts dans le domaine de l’énergie renouvelable solaire. Les participants sont issus notamment des sociétés d’électricité et du ministère de l’Énergie des pays de la Cedeao.   

Le secteur de l’énergie renouvelable « est un domaine très important pour nos pays et nos économies, donc il est important que nous ne rations pas ce virage technologique », a déclaré le directeur général de la CIE, M. Ahmadou Bakayoko. 

Il s’est félicité de ce que ces séances permettront de développer les compétences de ces acteurs  au Centre de métier de l’électricité que sa structure opère par le biais d’une convention avec l’Etat de Côte d’Ivoire, pour que la région soit au rendez-vous de cette nouvelle technologie.

La Côte d’Ivoire accueille cette première session dans ce centre de référence régionale qui forme aux métiers de l’énergie. Bâti sur 25 hectares, ce centre offre toutes les commodités pour une session et une implémentation réussie.

Le secrétaire général du Système d’échanges électrique ouest-africain (EEEOA), Siengui Ki, a noté que « les énergies renouvelables de la région ouest-africaine seront de l’ordre de 70% de l’ensemble de la production qui se fera » à l’avenir.

Par conséquent, « il est très important de maîtriser ce transfert (technologique) d’électricité étant entendu que tout ce qui concerne le solaire et l’éolienne, est quasi inexistant dans notre sous-région », a-t-il poursuivi.

Intervenant par visioconférence, le représentant de la Banque mondiale, Jan Kappen, a souligné l’enjeu aujourd’hui de « renouveler l’architecture du secteur de l’énergie » pour la région afin de faire face aux défis du déficit énergétique.

Les participants des pays présents à l’ouverture de la session étaient, entre autres, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Ghana, la Sierra Leonne, le Togo, le Bénin, le Burkina Faso, la Gambie, le Liberia, le Niger, la Guinée, le Nigéria.

Cacao: l’Ivoirien Alex Assanvo désigné secrétaire exécutif de l’ICCIG

Abidjan et Accra ont entériné lundi la désignation l’Ivoirien Alex Arnaud Assanvo en qualité de secrétaire exécutif du Comité de pilotage de l’Initiative cacao Côte d’Ivoire-Ghana (ICCIG).M. Assanvo a prêté serment à l’occasion de la première réunion de l’ICCIG, dans un hôtel de la capitale économique ivoirienne, au cours de laquelle, le ministre ghanéen de l’Agriculture et de l’alimentation, Owusu Afryie-Akoto, a été porté comme président de l’Initiative. 

Cette première session a permis au Comité de pilotage de l’Initiative cacao Côte d’Ivoire-Ghana de se doter d’un texte devant régir l’organisation, en présence de M. Owusu Afryie-Akoto et le ministre d’Etat, ministre ivoirien de l’Agriculture et du développement rural, Kobénan Kouassi Adjoumani. 

Le secrétaire exécutif du Comité de pilotage de l’ICCIG a assuré faire progresser les négociations avec les partenaires, notamment les chocolatiers, au sujet du « Différentiel de Revenu Décent (DRD) » de 400 dollars la tonne de fèves de cacao au profit des paysans.  

Ce DRD a été entériné à Berlin en octobre 2019 et est rentré en vigueur en Côte d’Ivoire et au Ghana au cours de la campagne 2020, ce qui a permis à l’Etat ivoirien de fixer le prix au producteur de cacao à 1 000 FCFA le Kg de fèves.

Face aux contraintes structurelle et conjoncturelle qui pèsent sur le secteur, la Côte d’Ivoire et le Ghana, qui assurent tous deux  près de 60% de l’offre mondiale en fèves de cacao, se sont unis pour influencer les cours à l’international. 

M. Adjoumani a fait savoir que « dans ce processus, la Côte d’Ivoire, à travers le Conseil du Café-Cacao (régulateur), a presque achevé son projet de recensement des producteurs de cacao et de leurs vergers, ce qui permettra de faciliter la traçabilité de la production à l’exportation ».  

« Le Conseil du Café-Cacao a également élaboré un programme de plantation de soixante millions (60 000 000) d’arbres d’ici 2025. Pour l’année 2021 en cours, ce sont dix millions d’arbres qui seront plantés avec douze (12) essences forestières », a-t-il ajouté. 

« Si le marché n’accepte pas, le cacao de Côte d’Ivoire et celui du Ghana seront vendus avec le différentiel de revenu décent », a déclaré M. Alex Assanvo, estimant que « cela est incontournable, parce que c’est une décision des Etats ». 

Le directeur général du Conseil café cacao de Côte d’Ivoire, Yves Brahima, a dit que pour son institution, « c’est un élément d’espoir » pour amener les négociants à payer le différentiel de revenu décent. 

M. Assanvo bénéficie d’une expérience de plus de 20 ans dans l’industrie cacaoyère. Il dirigera pendant quatre année cette institution dont le siège sera à Accra. 

Covid-19 : des entrepreneurs africains en concours d’innovations

Le département d’État américain et l’organisation internationale à but non lucratif, Pact, ont réuni, durant trois jours, 120 jeunes entrepreneurs de l’Afrique de l’Ouest afin de développer leurs solutions innovantes pour répondre aux défis liés à la Covid-19.Le Département d’Etat américain et l’ONG Pact misent sur la créativité de la jeunesse africaine pour venir à bout de la pandémie sur le continent. Durant 72 heures, ils ont convié des jeunes entrepreneurs africains à une réunion d’échange et de partage d’idées. Objectif : mettre leurs inventions au service de la lutte contre le coronavirus.

L’événement fait partie d’AfrIdea, un programme en cours, qui déverrouille le potentiel des entrepreneurs, des militants sociaux, et des développeurs ouest-africains, financé par le département d’État et mis en œuvre par Pact, informe un communiqué parvenu lundi à APA.

Par le biais de ce concours, d’une formation, d’un marathon d’idées et d’un financement de suivi, souligne la note, AfrIdea compte activer un réseau de jeunes entrepreneurs et innovateurs de la Guinée-Conakry, du Mali, du Sénégal, et du Togo pour relever les défis locaux.

Pour le Secrétaire d’État américain, Anthony Blinken, « la meilleure façon de préparer les communautés pour les défis majeurs comme la pandémie est de construire la résilience, d’élargir les opportunités, de renforcer les voix locales des leaders émergents d’avant crise, et en garantissant que les innovations technologiques et les autres outils essentiels répondent aux besoins de ces mêmes communautés, pas seulement les personnes aisées et bien-connectées. »

À la fin de l’évènement, 12 groupes (trois de chaque pays) ont présenté leurs solutions innovantes à un panel de juges et 4 équipes de chaque pays ont été déclarées gagnantes. Les gagnants bénéficieront d’un coaching de six mois dans les incubateurs de leurs pays respectifs.

Après cette étape, 40 participants seront invités à demander un financement de démarrage pouvant atteindre 10.000 dollars pour chaque pays, et ils bénéficieront de six mois de conseils pour soutenir la phase pilote de leur entreprise.

« Ces derniers mois j’ai vu beaucoup d’idées merveilleuses et j’ai été encouragé par la passion et la motivation des centaines d’innovateurs », a dit l’agent principal de l’innovation et directrice de ce projet pour Pact, Taylor Cruz Mwila.

Afrique : un prix pour l’engagement communautaire de la jeunesse

Le prix pour l’Action civique sera décerné pour la première fois lors du 3ème sommet AfricTivistes qui se tiendra à Nairobi (Kenya) en octobre 2021.A travers cette distinction, AfricTivistes veut récompenser les jeunes modèles et acteurs de changement pour favoriser une émulation chez l’ensemble de la jeunesse africaine.

« Nous comptons, à travers le Prix AfricTivistes pour l’Action Civique, honorer les champions citoyens du continent. Nous voulons démontrer le potentiel de la jeunesse africaine en tant que moteur de développement et acteur de changement. D’autant que depuis plus d’une décennie, les jeunes du continent rivalisent d’ingéniosité dans la construction de la citoyenneté et l’acquisition de nouvelles compétences », rapporte un communiqué d’AfricTivistes.

La structure qui regroupe des blogueurs et web activistes pour la démocratie en Afrique ajoute que les jeunes africains se sont montrés engagés pour répondre à des exigences de démocratie, de gouvernance et de transparence à travers des projets citoyens portés individuellement ou collectivement.

Le communiqué précise que jusque-là, AfricTivistes honorait les meilleurs journalistes et blogueurs qui s’activent dans l’engagement citoyen à travers le Prix Anna Guèye.

« Aujourd’hui, poursuit notre source, AfricTivistes va plus loin. Elle élève les jeunes africains qui se sont fait le plus remarquer dans le continent pour avoir initié des projets innovants ou actions civiques et citoyennes porteurs de changement dans leurs communautés respectives ».

Football : les Eléphants et les Blaks Stars se neutralisent en match amical

Les Eléphants de Côte d’Ivoire et leurs homologues des Blaks Stars du Ghana se sont neutralisés (0-0), samedi soir, en match amical international disputé à Cape Coast.

Victorieux des Etalons du Burkina Faso (2-1) le samedi 05 juin dernier au stade olympique Alassane Ouattara d’Ebimpé dans un match amical international similaire, les poulains du coach Patrice Beaumelle n’ont pu réussir l’exploit ce soir au Ghana.

Ces matchs amicaux s’inscrivent dans le cadre des préparatifs des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN 2022) au Cameroun et de la Coupe du monde de 2022 prévue au Qatar.

Bagarre au Parlement de l’UA : le rêve brisé de l’unité africaine ?

Les scènes de chaos entre députés au Parlement panafricain cette semaine par plusieurs médias, ruine les espoirs d’intégration et d’unité continentale, et amène à penser que cette institution n’est qu’une alliance en papier.Le PAP dont le siège se trouve à Midrand en Afrique du Sud, a suspendu mardi, son vote pour désigner un nouveau président, après plusieurs jours de débat houleux et de mécontentement sur le système d’élection.

Le différend a opposé le groupe parlementaire d’Afrique australe à ceux d’Afrique de l’est et de d’Afrique de l’ouest, le premier refusant de procéder au vote à moins que le processus ne soit réformé pour instaurer une présidence tournante.

La liste des personnalités ayant dirigé le PAP est la suivante : Afrique de l’Est (Gertrude Mongella de Tanzanie qui a servi de 2004 à 2008) ; Afrique centrale (Idriss Ndele Moussa du Tchad, 2009-2012) ; Afrique de l’ouest (Bethel Nnaemeka Amadi du Nigeria, 2012-2015); Afrique centrale (Roger Nkodo Dang du Cameroun, 2015-mars 2021).

Le Chef Fortune Charumbira du Zimbabwe est actuellement le président par intérim, en attendant la désignation d’un véritable président pour l’institution parlementaire continentale.

La force du Président réside actuellement dans le nombre de voix obtenues par chaque candidat, et celui qui est choisi dirige le Bureau du PAP, responsable de la gestion et de l’administration du parlement continental.

Le Bureau est composé de quatre vice-présidents, dont l’ancienneté est déterminée par le nombre de voix obtenues.

Le mandat du Bureau actuel a expiré en mai et le groupe parlementaire d’Afrique de l’ouest et celui d’Afrique de l’est accusent Charumbira d’avoir profité de ce délai pour conserver le poste. Charumbira est le candidat du groupe d’Afrique australe.

L’Afrique de l’est a posé la candidature de Mathom Ayuel Aboug du Soudan du Sud, tandis que Haïdara Aïchata Cissé du Mali est la candidate de l’Afrique de l’ouest.

Le groupe d’Afrique australe conteste cependant l’éligibilité de Mme Cissé, citant la politique intérieure du Mali, un pays que l’UA a suspendu cette semaine, à la suite d’un coup d’Etat militaire à Bamako.

Le PAP a un rôle essentiel à jouer dans la mise en œuvre des objectifs et principes inscrits dans l’Acte constitutif de l’UA, notamment en ce qui concerne la protection des droits de l’homme, la consolidation des institutions démocratiques, la vulgarisation et la promotion de la bonne gouvernance.

Ses objectifs incluent, entre autres, d’agir en tant qu’institution pour renforcer le sens de la solidarité et pour construire un destin commun entre les peuples d’Afrique, tout en facilitant la coopération entre les huit Communautés économiques régionales (CER) de l’Union africaine et leur parlement.

Le Parlement, qui est composé de cinq représentants de chacun des 55 Etats membres de l’UA, a, entre autres, le pouvoir d’examiner, de discuter ou d’exprimer un avis sur toute question, soit de sa propre initiative, soit à la demande de l’Assemblée des Chefs d’Etat de l’UA ou d’autres organes politiques.

Il a également le pouvoir d’œuvrer à l’harmonisation ou à la coordination des lois des Etats membres, ainsi que de promouvoir la coordination et l’harmonisation des politiques, mesures, programmes et activités des CER et des forums parlementaires d’Afrique.

Cependant, les événements de ces derniers jours soulèvent des questions sur la capacité du PAP à agir comme un phare pour canaliser les efforts d’unité et de cohésion continentales.

Ces bagarres au sein du PAP ont poussé de nombreux observateurs à remettre en question les idéaux d’une Afrique unie et d’une Communauté économique africaine réelle, qui sont tout à fait réalisables, si les gardiens eux-mêmes de cette institution pouvaient voir au-delà de leurs simples intérêts régionaux et nationaux.

Afrique de l’ouest : des entreprises européennes complices de l’insécurité alimentaire (ONG)

Ces sociétés prélèvent du poisson propre à la consommation humaine en Afrique de l’Ouest pour alimenter la demande de farine et d’huile de poisson dans l’Union européenne et en Norvège selon un nouveau rapport de l’ONG Greenpeace et Changing markets, parvenu à APA.Le nom du rapport : « Nourrir un monstre : Comment les industries européennes de l’aquaculture et de l’alimentation animale volent la nourriture des communautés d’Afrique de l’Ouest », en dit long sur l’ampleur des dégâts.

En effet, selon les conclusions du document, « plus d’un demi-million de tonnes de petits poissons pélagiques sont extraits chaque année le long des côtes d’Afrique de l’Ouest et transformés en aliments pour l’aquaculture et l’agriculture, en compléments alimentaires, en cosmétiques et en produits alimentaires pour animaux de compagnie hors du continent africain. »

Le rapport est basé sur une recherche du commerce et de la chaîne d’approvisionnement entre l’industrie de la farine et de l’huile de poisson (FHP) en Afrique de l’Ouest et le marché européen. Il met en cause des négociants, des entreprises d’aquaculture et d’agroalimentaire de plusieurs pays européens dont la France.

Selon le responsable des campagnes de Changing Markets, Alice Delemare Tangpuori, cité par le rapport, « les exportations de farine et d’huile de poisson vers l’Europe détournent les moyens de subsistance des communautés côtières, en privant les populations d’une importante source de nourriture et d’un moyen de revenu. »

Partant de ce constat, elle estime qu’il « est temps de repenser les chaînes d’approvisionnement et de supprimer rapidement l’utilisation de poissons sauvages dans la nourriture des poissons d’élevage et d’autres animaux, afin de préserver ces populations de poissons sauvages pour les générations futures. »

« Priver des millions de populations d’Afrique de l’Ouest de la source de protéines la plus fondamentale pour nourrir les animaux ou produire des compléments alimentaires, des cosmétiques et des produits alimentaires pour animaux de compagnie est une pratique honteuse et un mépris flagrant des lois locales et internationales », a déclaré le responsable de campagne à Greenpeace Afrique, Dr Ibrahima Cissé, cité également par le rapport.

Pour Ibrahim Cissé, « le poisson propre à la consommation humaine ne devrait pas et ne doit plus jamais être volé aux communautés d’Afrique de l’Ouest pour répondre aux besoins d’autres pays. Nos gouvernements doivent agir rapidement pour mettre un terme à cette situation. »

Les auteurs du rapport affirment que leurs recherches confirment une expansion rapide de la FHP au cours des dernières années, notamment en Mauritanie, où 70% des exportations d’huile de poisson étaient destinées à l’UE en 2019.

Selon eux, les gouvernements de la Mauritanie, du Sénégal et de la Gambie ne parviennent pas, à ce jour, à gérer correctement leur ressource commune de petits poissons pélagiques, ni à prendre les mesures appropriées pour garantir le droit à l’alimentation et aux moyens de subsistance des communautés impactées.

« En saison froide au Sénégal, il est très difficile, voire impossible, de trouver des sardinelles aux points de débarquement habituels. Les conséquences sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations locales sont catastrophiques, ainsi que sur l’équilibre de la chaîne alimentaire en mer », fait remarquer l’ancien directeur de recherche et directeur du Centre de recherche océanographique de Dakar-Thiaroye au Sénégal, Dr Alassane Samba.

Président de la FLPA (Fédération Libre de Pêche Artisanale), section de Nouadhibou, en Mauritanie, Harouna Ismail Lebaye, hausse le ton dans le rapport et déclare : « Vos investissements nous privent de nos ressources halieutiques, vos investissements nous affament, vos investissements menacent notre stabilité, vos usines nous rendent malades (…). Il est temps de mettre un terme à tout cela. »

La Cedeao suspend le Mali de ses instances

La Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) réunie à Accra ce dimanche 30 mai, a suspendu le Mali de ses instances, après la prise du pouvoir par les militaires putschistes.Cette décision est entérinée par la conférence des chefs d’États après la prise du pouvoir par les militaires putschistes, suite à la démission forcée du président de transition Bah N’daw et son Premier ministre Moctar Ouane.

La Cédéao condamne ce « coup d’État » perpétré par la junte en violation des décisions prises lors du sommet extraordinaire qui s’est tenu à Aburi, au Ghana, le 15 septembre 2020.

« Après de longues discussions, les chefs d’Etats et de gouvernements ont décidé de suspendre le Mali des institutions de la Cédéao » peut-on lire sur le communiqué des chefs d’État présents lors de ce sommet de la Cedeao à Accra.

Les chefs d’Etats exigent « la nomination immédiate d’un Premier ministre issu de la société civile au poste de Premier ministre et la formation d’un gouvernement inclusif » le plus rapidement.

La Cédéao demande aussi à la junte dirigée par le colonel Assimi Goïta, nouveau chef de l’État et président de la transition du pays, de libérer l’ancien président et le Premier ministre de la transition encore placés sous résidence surveillée. 

En outre, les dix chefs d’Etats présents à ce sommet, ont demandé à la junte de respecter son engagement d’organiser la présidentielle en février 2022 après la période de transition de 18 mois.

Une dizaine de chefs d’État étaient présents à Accra sur invitation de Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, Président de la République du Ghana et actuel Président de l’Autorité des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

Vaccins anti-Covid : l’OMS chiffre les besoins immédiats de l’Afrique

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime que le continent noir doit disposer d’au moins 20 millions de doses du vaccin AstraZeneca dans les six prochaines semaines.L’efficacité de la campagne vaccinale est en jeu. Car pour AstraZeneca, il faut obligatoirement injecter dans les délais une seconde dose aux vaccinés.

Selon le Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, une seule dose de ce liquide confère une protection d’environ 70 % pendant au moins trois mois.

De son côté, l’agence spécialisée des Nations Unies indique que ce pourcentage passe à 81 % pendant une période prolongée si la dernière piqûre est effectuée sur un intervalle de 12 semaines.

A ce jour, 28 millions d’individus ont reçu différents vaccins en Afrique. Cela représente moins de deux doses prises pour 100 personnes. Alors que dans le monde, 1,5 milliard de doses ont été administrées.

D’ici septembre prochain, l’Afrique aura besoin de 200 millions de doses supplémentaires. Dr Matshidiso Moeti, la Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, a déclaré que « toute pause dans ces campagnes de vaccination se traduira par des vies et des espoirs perdus ».

Pour parer à cette éventualité, elle a souligné que « le partage est une solution urgente » afin de garantir l’accès aux vaccins à des millions d’Africains exposés aux formes graves du nouveau coronavirus.

Dans le même ordre d’idées, la Botswanaise a exhorté les pays africains, dans l’incapacité d’utiliser tous leurs vaccins au moment opportun, de les redistribuer le plus rapidement possible pour « éviter le gaspillage » de cet antidote.

En tout cas, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) affirme travailler en étroite collaboration avec les Etats africains dans le but d’améliorer le déploiement des vaccins et d’optimiser leur utilisation.

Dr Matshidiso Moeti en appelle également à la solidarité des pays occidentaux ayant déjà « vacciné leurs groupes à haut risque » dans l’espoir de « protéger les personnes les plus vulnérables » sur le continent noir.

L’Union européenne (UE), quant à elle, s’engage à fournir plus de 100 millions de doses aux pays en développement d’ici la fin de 2021 là où les États-Unis promettent d’offrir 80 millions de doses aux pays du Sud qui ont exprimé leur intérêt.

En définitive, l’OMS souligne l’urgence d’accélérer l’exécution de tous ces engagements, non sans préciser que le mécanisme Covax garantit une livraison rapide des vaccins.

Ghana: l’apport d’Ethiopian Airlines au développement magnifié

Ethiopian Airlines a été honorée pour « sa contribution exceptionnelle » au développement du Ghana dans le cadre de la coopération économique intra-africaine.La compagnie aérienne, qui dessert le marché ghanéen depuis des décennies, a remporté mercredi dernier le « Gold Award » dans la catégorie transport lors de la 15ème édition des « Ghana-Africa Business Awards ».

L’événement de cette année, organisé sous l’égide du ministère des Affaires étrangères et de l’Intégration régionale, marque la première édition des prix depuis l’entrée en vigueur de l’accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (Zleca).

Après des décennies de réflexions et des années de report, la Zleca est enfin opérationnelle, offrant à tous les pays africains, à l’exception de l’Erythrée, la possibilité d’avoir des échanges commerciaux dans le cadre d’un marché unique.

En tant que plus grande compagnie aérienne du continent, Ethiopian Airlines contribue à connecter les économies du continent et à faciliter le commerce et le tourisme.

Depuis le déclenchement de la pandémie de Covid-19, la compagnie a joué un rôle clé dans le transport de la logistique pour la santé et le fret alimentaire au Ghana.

Yemesrach Alemayehu, le Directeur régional de la compagnie aérienne éthiopienne pour le Ghana, le Libéria et la Sierra Leone, a déclaré : « Le prix démontre l’engagement continu de la compagnie aérienne envers le marché ghanéen. Nous sommes déterminés à faire de notre mieux chaque jour pour répondre aux attentes de nos clients ».