Nord : les Dogons entrent dans la danse

3568 kilomètres avalés en dix jours. l’association Ginna Dogon («Â grande famille dogon ») avait des choses à  raconter après son long périple dans les trois régions du Nord du Mali. Une mission composée du président de l’association Mamadou Togo et de plusieurs adjoints, destinée à  manifester sa solidarité à  ses cousins du septentrion, à  s’enquérir de la situation sur le terrain et à  s’entretenir avec les différentes parties prenantes. Des chrétiens toujours présents Aux dires des conférenciers, le cousinage à  plaisanterie a été la porte d’entrée des Dogons dans cette zone o๠l’on ne plaisante plus beaucoup. Sur le terrain, Ginna Dogon aurait constaté la présence de chrétiens qui pratiquent toujours leur religion. Selon les membres de l’association, les groupes amés islamistes ne comprennent pas qu’un pays à  95% musulman comme le Mali refuse d’instaurer la charia. Son application est selon eux non négociable. Retour des services de l’Etat ? Dans ses recommandations, Ginna Dogon a suggéré à  l’Etat d’engager un dialogue direct avec les occupants pour un retour à  la normalité, et de prendre des dispositions afin d’alléger les souffrances des populations. En ce sens l’association a manifesté une grande envie de voir le retour des opérateurs de télécommunication ainsi que les services de l’Etat. La division du Mali n’a pas été évoquée au cours des discussions. Selon le président Mamadou Togo, il y a un grand espoir de régler ce conflit de manière pacifique et l’Etat à  un grand rôle à  jouer pour que le Mali tourne cette page sombre de son histoire.

Ginna Dogon : La 3ème édition a vécu

Tous les dogons se sont retrouvés pendant quelques jours pour se ressourcer et vivre des moments de partage avec les festivaliers étrangers. Quand on sait qu’il existe plus d’une soixantaine de dialectes dogons, on peut imaginer le foisonnement de richesses culturelles auquel ont eu droit ceux qui ont fait le déplacement. Cette troisième édition était placée sous la présidence du président de la république Amadou Toumani Touré. Le chef de l’Etat a d’ailleurs été élevé au rang de Hogon dans le village de Hamma situé à  25 km de Bandiagara. Le nouvel Hogon Amadou Toumani Touré a reçu deux tracteurs en guise de cadeau de la part du président directeur général de Toguna Industrie, Seydou Nantoumé. Réservé aux initiés ! Les falaises de Bandiagara ont vibrés au rythme des chants, danses, défilés de costumes traditionnels, les parades de masques, des courses de chevaux et conférences-débats entre autres… Mais la grande particularité de ce festival se trouve dans la tenue d’une manifestation rituelle. Il s’agit d’une cérémonie spéciale dont les tam-tams et les danse ne peuvent être exécutés que par ceux qui sont initiés aux rites et traditions dogon. Le festival international Ginna Dogon C’’est également l’occasion de mettre en lumière le riche artisanat dogon. Les participants ont également pu y voir les lutteurs de la région qui étaient en compétition durant trois jours. A côté de cela, des conférences-débats animés d’imminents historiens tels Bakary Kamian ont permis d’éclairer le public sur la genèse de ce peuple qui vit dans les falaises. Notons que la Bandiagara possède une prestigieuse tradition sociale encore très présente. Elle se traduit par des cérémonies rituelles de dons aux ancêtres, à  travers des sacrifices aux différents masques dogons. Rappelons que les dogon sont connus pour leur cosmogonie complexe et leur style de vie austère et dépouillé. Grands agriculteurs, ils vivent essentiellement aux pieds des falaises Bandiagara. Le pays dogon est situé au centre du Mali, dans la cinquième région administrative du pays, Mopti. C’’est l’un des sites les plus visités de la sous-région. La fondation Orange Mali qui a accompagné le festival en a profité pour faire des dons. l’administratrice générale de la fondation, Mme Diawara Aminata Kamian a remis au ministre de la culture 2000 cahiers et 500 moustiquaires. Ce dernier les a ensuite remis au représentant de 8 villages et 4 écoles de la région de Mopti. Cette action, selon Mme Diawara, s’inscrit dans le cadre de l’aide au développement et la réduction contre la pauvreté.