La Soul en peine…

La diva, reine incontestée de la soul est décédée ce jeudi 16 août. Les nouvelles alarmantes parues dans la presse américaine en début de semaine se sont donc concrétisées. C’est une icône de la culture américaine qui disparaît.

La lutte qu’elle menait contre le cancer depuis 2010 est désormais terminée. Aretha Franklin s’est éteinte à Détroit, à l’âge de 76 ans. Elle avait arrêté de se produire pour se consacrer à son traitement, et avait appelé, ces derniers jours, ses fans à prier pour elle.

75 millions de disques vendus

Figure et inspiration de la musique soul et gospel avec ses 33 albums studios, Aretha Franklin est l’artiste féminine ayant vendu le plus de disques vinyles de tous les temps. Féministe afro-américaine, elle a toujours mis sa voix, son énergie et son talent au service des causes qui lui tenaient à cœur. Née le 25 mars 1942 à Memphis, dans l’État américain du Tennessee,  Aretha a grandi dans une famille dont le père, Clarence LaVaughn était militant des droits civiques, et la mère chanteuse de gospel.

Aretha Franklin, alors qu’elle chante dans la chorale de la paroisse de son père est repérée par John H. Hammond, producteur expérimenté, qui a notamment découvert Billie Holiday, Bob Dylan, ou Bruce Springsteen. Il décèle talent brut de la jeune fille de d’à peine 15 ans et la fait signer chez Columbia Records en 1956. C’est le début d’une longue et riche carrière qui la mènera aux quatre coins du monde et la fera chanter devant les plus grands. Sa musique a habillé de nombreux succès cinématographiques.

Aretha Franklin et Martin Luther King à la fin des années 60

Icône engagée

Celle qui a gagné 18 Grammys a aussi été la première femme à intégrer le Rock and Roll Hall of Fame. Elle est aussi l’une des premières femmes noires à faire la couverture du très prestigieux magazine américain Time en juin 1968.

Son engagement en faveur de l’égalité raciale, qu’elle porte grâce à ses sonorités gospel en fait une figure du mouvement pour les droits civiques. Le 9 avril 1968, elle chanta lors des obsèques de Martin Luther King.

Aretha Franklin est un modèle de réussite pour beaucoup de femmes et demeure une icône afro américaine.

https://www.youtube.com/watch?v=PCA1X8WzC5A

Son ultime cadeau à ses fans date de novembre 2017 avec une reprise de son célèbre A Brand New Me enregistré avec  The Royal Philharmonic Orchestra. L’album célèbre le 50e anniversaire de sa signature chez Atlantic Records. Elle y interprète ses succès enregistrés chez Atlantic aux côtés du Royal Philharmonic Orchestra.

Reposes en paix, Aretha…

https://www.youtube.com/watch?v=diwF1-xJwZM

 

 

Sara ou le gospel pour vocation

Le gospel est un genre de musique plutôt méconnu du public malien, en dehors de la communauté chrétienne. Quelques artistes émergent cependant et rencontrent l’adhésion du grand nombre. C’est le cas de Sara, qui présente son premier album au public.

Sara Diakité, de son nom d’artiste Sara, est auteure, compositrice et interprète. Âgée de 32 ans, cette maman de deux enfants vient de faire une entrée remarquée dans le monde de la musique, et particulièrement du gospel, un genre peu connu au Mali. « Dans ma famille tout le monde chante, la figure paternelle nous a beaucoup aidé », confie celle dont le père est pasteur et aussi musicien. Après avoir vécu en Côte d’Ivoire jusqu’à son baccalauréat, elle s’installe au Mali en 2002 pour poursuivre des études de médecine qu’elle conclut avec une spécialité en nutrition. La musique, qu’elle pratique depuis l’âge de 12 ans, reste cependant présente dans sa vie et elle participe pendant ses études à plusieurs chorales religieuses, notamment « Shalom » et « Serviteur ».

Son premier album a été officiellement lancé le 25 novembre au Burkina Faso. Intitulé « Jéhovah », ce condensé de louanges et d’adoration tombe à pic pour la célébration prochaine de la Nativité. Sara y évoque les attributs de Dieu, le loue, le magnifie. L’album est composé de 10 titres. Le thème universel de l’amour (l’amour du prochain, la paix, l’esprit de sacrifice, le pardon, ne pas juger son prochain) marque cette œuvre « à but non lucratif », précise la chanteuse, le sourire aux lèvres. « Je chante pour Dieu. Ce n’est pas parce que j’ai une belle voix, parce que j’en ai envie ou bien parce que je vois les autres le faire, mais c’est un ministère, c’est le don que Dieu m’a donné », assure Sara qui voit dans le gospel un sacerdoce. Son concert dédicace au Babemba le 4 décembre dernier a été l’occasion pour le public de découvrir cette nouvelle voix. Mais selon elle, parler de « concert » est exagéré : « ce sont des moments d’adoration, de recueillement », qu’elle promet de multiplier dans un proche avenir.