CIGMA: la communication gouvernementale se rapproche du citoyen

Le Conseil des ministres du mercredi a adopté le mercredi 27 mai 2015 un projet de loi portant création d’un Centre d’Information Gouvernemental(CIGMA). Le but recherché, selon le communiqué publié à  l’issue de la rencontre hebdomadaire, est de faire en sorte que le citoyen puisse avoir accès à  une information juste et complète de la part du Gouvernement, lequel « a le devoir de bien informer le citoyen sur les services auxquels il a droit ainsi que sur les responsabilités qui en découlent ». La Structure, qui aura la charge de mettre en œuvre les actions de communication du gouvernement, est créée sous la forme d’un service rattaché pour la collecte des informations et la documentation sur l’activité gouvernementale, la visibilité de l’action gouvernementale à  travers les médias publics, privés nationaux et internationaux, les réseaux sociaux et tout autre moyen de communication, la conduite des campagnes de communication d’intérêt national, l’établissement d’un circuit de l’information vers le public, les médias et les partenaires extérieurs, la participation à  l’approvisionnement et à  l’enrichissement du site Mali sur Internet, la contribution à  la formation des chargés de communication des départements ministériels et de servir de conseil pour le ministre Porte-parole du Gouvernement.

Conseil des Ministres du 13 Mai 2015

Après examen des points inscrits à  l’ordre du jour, le Conseil a – adopté des projets de texte ; – entendu des communications ; – et procédé à  des nominations. AU CHAPITRE DES MESURES LEGISLATIVES AU TITRE DU MINISTERE DE l’ECONOMIE ET DES FINANCES Sur le rapport du ministre de l’Economie et des Finances, le Conseil a adopté : Un projet de loi portant modification de la loi de finances 2015 : l’initiative du présent projet de loi est justifiée par une modification de l’équilibre du budget initial, induite notamment par : – l’apparition de nouvelles recettes liées à  la modification des taux de certains impôts et taxes ainsi qu’aux financements extérieurs ; – la prise en charge des nouvelles dépenses, liées notamment à  la mise en œuvre de la Loi d’orientation et de programmation militaire, de l’Accord pour la paix et de la réconciliation au Mali, dont la signature est prévue pour le 15 mai 2015et de l’Accord conclu entre le Gouvernement et l’Union nationale des Travailleurs du Mali. Les prévisions des ressources du présent collectif s’élèvent à  1757milliards,296millions de FCFA contre 1714milliards, 532 millions de FCFA prévus dans le budget initial de 2015, soit une augmentation nette de 42milliards, 764 millions de FCFA. Les recettes augmentent ainsi de 2,49% imputables à  : – une hausse des recettes fiscales nettes de 57milliards,296 millions de FCFA, des mesures d’amélioration du recouvrement des recettes, des appuis budgétaires généraux de 54milliards,955 millions de FCFA, des appuis budgétaires sectoriels de 4 milliards,060 millions de FCFA et des comptes d’affectation spéciale de 11milliards,200 millions de FCFA ; – une baisse de l’estimation du niveau du financement extérieur du Budget spécial d’Investissement (BSI) de 84milliards,747 millions de FCFA. Les dépenses quant à  elles, se chiffrent à  1881milliards,168 millions de FCFA contre 1785milliards, 452 millions de FCFA dans le budget initial de 2015, soit une augmentation nette de 95milliards,716 millions de FCFA ou un taux de progression de 5,36%. l’augmentation des dépenses de la loi de finance 2015 rectifiée vise à  : – prendre en charge des nouvelles inscriptions d’un montant de 212milliards,778 millions de FCFA ; – procéder à  des annulations de crédits budgétaires de 117milliards,062 millions de FCFA résultant, notamment, des crédits de personnel liés à  l’incidence financière des recrutements et du contrôle physique, des crédits du Ministère de la Défense et des Anciens Combattants, du niveau du fonds de remboursement des crédits TVA de 18milliards,100 millions de FCFA. Au total, le projet de budget rectifié de 2015 est arrêté en ressources à  1757milliards, 296millions de FCFA et en dépenses à  1881milliards, 168 millions de FCFA. Il dégage ainsi un déficit de 123milliards, 872millionsde FCFA contre 70milliards, 920 millions de FCFA prévu dans le budget initial. Ce déficit sera financé par les ressources provenant des aides budgétaires extérieures et la mobilisation des épargnes à  travers les titres d’emprunt émis par le Trésor. AU CHAPITRE DES MESURES REGLEMENTAIRES : AU TITRE DU MINISTERE DE l’ENERGIE ET DE l’EAU Sur le rapport du ministre de l’Energie et de l’Eau, le Conseil des Ministres a adopté : 1. Un projet de décret portant approbation du Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Ressources en Eau (SDAGE) du Bassin du Sourou : Le Sourou, dans sa configuration hydrographique d’ensemble, est un affluent du cours d’eau Mouhoun du Burkina Faso. Il arrose un territoire d’environ 30 648 Km2 dont 49,78% pour le Burkina Faso et 50,22% pour le Mali. La partie malienne accueille plus de 600 000 habitants des communes des cercles de Bankass, Koro et Douentza dans la région de Mopti. La demande en eau du bassin du Sourou, estimée à  141 millions de m3 en 2010, atteindra 206 millions de m3 en 2035. Le Schéma directeur d’Aménagement et de Gestion des Ressources en Eau (SDAGE) du Bassin du Sourou a été élaboré en vue de faire face à  cette demande. Il vise à  l’horizon 2035 à  inverser les tendances négatives actuelles afin de garantir un avenir fondé sur une exploitation durable et bénéfique des potentialités naturelles du bassin de Sourou, dans le contexte de changements climatiques, au bénéfice des générations actuelles et futures. Il constitue un outil à  partir duquel, des programmes et projets peuvent être bâtis afin de renforcer la bonne gouvernance en matière d’eau, le développement économique, la protection et la gestion durable des ressources naturelles et de tous les écosystèmes qui y sont associés. Le Schéma directeur d’Aménagement et de Gestion des Ressources en Eau est axé autour d’un certain nombre d’orientations fondamentales : – l’organisation de la lutte contre le déficit en eau potable et contre les maladies d’origine hydrique, pour tous les villages de toutes les communes du bassin ; – l’amélioration de la connaissance et la mobilisation des ressources en eau du bassin en faveur des activités économiques en général et agro-sylvo-pastorales en particulier ; – l’inversion de la tendance à  la précarisation alimentaire et la consolidation du bassin dans son rôle de grenier de la région ; – l’accompagnement du processus de transformation du Sourou et de ses zones humides en site Ramsar ; – l’enclenchement d’un processus durable de basculement des mauvais comportements et agissements en faveur d’une exploitation et d’une gestion durables des ressources naturelles du bassin. La mise en œuvre du Schéma directeur d’Aménagement et de Gestion des Ressources en Eau (SDAGE) du Bassin du Sourou se fera selon un plan d’actions d’un coût global estimé à  85 milliards de francs CFA et une tranche quinquennale prioritaire de 14,444 milliards de francs CFA. 2. Un projet de décret portant approbation du contrat de concession pour la réalisation en BOT (Build, Operate and Transfer) de la Centrale hydroélectrique de Kénié. Le sous-secteur de l’électricité de notre pays est confronté depuis plusieurs années à  un déséquilibre quasi-permanent de l’offre et de la demande, doublé d’un accroissement constant du poids du thermique dans le bassin de production du réseau interconnecté. Ces dysfonctionnements structurels ont eu entre autres, pour conséquences : – la détérioration générale de la qualité du service public de l’électricité ; – le recours sporadique au délestage durement ressenti par les consommateurs et l’économie nationale ; – le renchérissement et l’instabilité du prix de revient de l’électricité ; – l’accroissement de la facture pétrolière du sous-secteur ; – la précarité de la rentabilité de la Société Energie du Mali (EDM-SA). Le contrat de concession pour la réalisation en BOT (Build, Operate and Transfer) de la centrale hydroélectrique de Kénié sur le fleuve Niger, est conclu entre le Gouvernement de la République du Mali et la Société ERANOVE, dans un contexte de rareté des financements concessionnels, en vue de mettre fin à  ces dysfonctionnements. La construction de cette centrale au fil de l’eau, à  35 km en aval de Bamako, et des lignes de transport d’énergie électrique la reliant au réseau interconnecté de l’EDM-SA, va permettre de faire face à  la demande croissante en énergie, de contribuer à  baisser le prix de revient du Kw/h et de promouvoir l’économie nationale à  travers le développement du secteur de l’énergie. Elle est inscrite en outre, parmi les projets prioritaires du plan de redressement de la situation financière et opérationnelle du secteur de l’électricité pour la période 2014-2020 dans le périmètre concédé à  l’EDM-SA, adopté par le Gouvernement en 2014. AU CHAPITRE DES MESURES INDIVIDUELLES Le Conseil des Ministres a procédé aux nominations suivantes : AU TITRE DU MINISTàˆRE DE l’ECONOMIE ET DES FINANCES : – Conseiller technique : Madame KABA Diaminatou DIALLO, Inspecteur des Services Economiques – Directeur Général de l’Administration des Biens de l’Etat : Monsieur Djibril SOUMBOUNOU, Administrateur civil – Directeur National de la Planification du Développement : Monsieur Sidiki TRAORE, Inspecteur du Trésor AU TITRE DU MINISTàˆRE DE l’EMPLOI, DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE, DE LA JEUNESSE ET DE LA CONSTRUCTION CITOYENNE – Conseiller technique : Monsieur Habib SACKO, Inspecteur de la Jeunesse et des Sports – Chargé de mission : Monsieur Séà¯dina Oumar DIARRA, Journaliste – Directeur National de la Formation Professionnelle : Madame Kadidia TOURE, Professeur de l’Enseignement Secondaire. AU CHAPITRE DES COMMUNICATIONS AU TITRE DU MINISTERE DE l’ENERGIE ET DE l’EAU Le Conseil des Ministres a entendu : 1. Une communication écrite relative au plan d’actions de suivi et de contrôle de la qualité de l’eau au Mali (2017-2019) : Le Mali, pays sahélien fortement soumis aux aléas climatiques, recèle d’importantes ressources en eaux souterraines et de surface. Ainsi, selon le schéma directeur de mise en valeur des ressources en eau de 1991, les eaux de surface constituées des fleuves et de leurs affluents, sont estimées à  56 milliards de m3, les eaux de surface non pérennes à  15 milliards de m3, tandis que les eaux souterraines, avec des réserves statiques de 2700 milliards de m3, ont un taux de renouvellement annuel estimé à  66 mds de m3. Aujourd’hui ce potentiel est confronté à  une dégradation accentuée par l’utilisation incontrôlée des intrants dans l’agriculture et par le déversement, sans traitement, dans les cours d’eau, des eaux usées domestiques, des déchets provenant des unités industrielles, minières, artisanales ainsi que des hôpitaux. Le plan d’actions de suivi et de contrôle de la qualité de l’eau au Mali 2017-2019 a été élaboré en vue de réduire les menaces qui détériorent aussi bien la quantité que la qualité des ressources en eau, en matière de variabilité et de changement climatiques, de pollution et de pression démographique. Il a pour objectifs stratégiques de doter notre pays d’un état de référence global et homogène de la qualité des eaux, d’un réseau national de suivi et de contrôle de la qualité des eaux, et de critères d’appréciation de la qualité des eaux. Il prévoit également : – l’acquisition des équipements et matériels de laboratoire et autres moyens logistiques indispensables, la formation du personnel à  leur utilisation et l’échantillonnage général des ressources en eau dans toutes les communes du territoire national ; – la mise en place d’un réseau national performant de suivi et de contrôle de la qualité des eaux ainsi que son fonctionnement pour générer une grande quantité de données ; – la définition, sur la base des résultats de l’échantillonnage général et en fonction des normes communément admises, des critères d’appréciation pour les principaux usages de l’eau. l’incidence financière de la mise en œuvre du plan d’actions de suivi et de contrôle de la qualité de l’eau au Mali 2017-2019 est évaluée à  la somme de 3 milliards, 602 millions de francs CFA, assurée par l’Etat et les partenaires techniques et financiers. 2. Une communication écrite relative à  la mise en œuvre du Système intégré de Transfert Multimodal (SITRAM) de l’Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (OMVS) : l’Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (O.M.V.S) est une organisation sous régionale créée en 1972 et regroupant aujourd’hui la Guinée Conakry, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal. Elle a pour but : – d’accélérer le développement économique des Etats membres grâce à  la promotion de la coopération sous régionale ; – de sécuriser et d’accroà®tre les revenus des populations à  travers le développement de l’agriculture irriguée, l’accroissement de la production hydroélectrique, le développement de la navigabilité fluviale et le désenclavement du bassin, la protection, la gestion rationnelle et durable de l’environnement du bassin. Pour la réalisation de ses objectifs, elle a élaboré un programme comportant trois (03) axes principaux d’intervention qui sont : – le développement du potentiel hydroélectrique du haut bassin ; – le développement du potentiel agricole de la vallée et du delta ; – le développement de la navigabilité fluviale. Malgré son intérêt stratégique concernant le désenclavement, l’aménagement du territoire et l’intégration physique des populations riveraines du fleuve, la navigation sur le fleuve Sénégal, à  la différence des autres axes du programme de l’O.M.V.S, tarde à  se développer. Aussi, pour accélérer la mise en œuvre du volet navigation, la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’O.M.V.S, a pris la décision au cours de sa 14ème session en 2006, de réaliser un système intégré de transport multimodal du fleuve Sénégal (SITRAM). Le SITRAM a pour objet de réaliser des infrastructures fluviales et routières devant être exploitées de manière coordonnée et complémentaire pour assurer l’acheminement et l’évacuation des trafics du bassin du fleuve Sénégal dans les meilleures conditions de sécurité et de coût. l’incidence financière du Système Intégré de Transfert Multimodal (SITRAM) pour le Mali s’élève à  46 milliards 126 millions de francs CFA. Bamako, le 13 mai 2015 Le Secrétaire général du Gouvernement, Madame DIAKITE Fatoumata N’DIAYE Commandeur de l’Ordre National Cliquez ici pour Répondre, Répondre à  tous ou Transférer le m

Conseil des Ministres du 29 Avril 2015

Après examen des points inscrits à  l’ordre du jour, le Conseil a adopté des projets de textes et entendu une communication. AU CHAPITRE DES MESURES LEGISLATIVES : I. AU TITRE DU MINISTERE DE LA JUSTICE ET DES DROITS DE l’HOMME : Sur le rapport du ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, le Conseil des Ministres a adopté un projet de loi relatif à  la fixation du capital social de la Société à  Responsabilité Limitée (S.A.R.L.) Dans le cadre de la mise en place de normes unifiées, simples, modernes et adaptées pour les entreprises et destinées à  améliorer le climat des investissements dans les pays membres, l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA) a adopté neuf Actes uniformes dont l’Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du Groupement d’intérêt Economique le 17 avril 1997. Après plus d’une décennie d’application, l’Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique a été révisé le 30 janvier 2014 à  Ouagadougou au Burkina Faso en vue de l’amélioration accrue et soutenue de l’environnement des sociétés commerciales et son adaptation aux standards internationaux et aux réalités socioéconomiques des pays membres. l’acte révisé donne la possibilité à  chaque Etat membre de l’OHADA de réglementer la fixation du capital social en tenant compte de ses spécificités socio-économiques. l’adoption du présent projet de loi s’inscrit dans ce cadre. Fruit d’un large consensus entre les différents acteurs concernés, elle laisse aux associés la liberté de convenir entre eux-mêmes du capital social. Cette faculté donnée aux associés vise à  faciliter la création et l’attractivité des sociétés à  responsabilité limitée (SARL). Elle va permettre la migration des acteurs de l’économie informelle vers le secteur de l’économie structurée et favoriser l’auto emploi. Enfin, le projet de loi relatif à  la fixation du capital social de la Société à  Responsabilité Limitée (S.A.R.L.) est une réponse aux engagements souscrits par le Gouvernement du Mali pour lever les contraintes liées à  la création d’un environnement des affaires propice au développement du secteur privé. II. AU TITRE DU MINISTERE DE l’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE : Sur le rapport du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, le Conseil des Ministres a adopté un projet de loi portant modification de l’ordonnance n°99-044 P-RM du 30 septembre 1999 portant création de l’Institut des Hautes Etudes et de Recherche islamiques Ahmed Baba de Tombouctou (IHIERI-ABT). l’Institut des Hautes Etudes et de Recherche islamiques Ahmed Baba de Tombouctou a été en 1999 avec pour mission d’assurer l’enseignement et la recherche dans les domaines des sciences et de la civilisation islamique. Aujourd’hui, l’Institut des Hautes Etudes et de Recherche islamiques Ahmed Baba de Tombouctou rencontre de nombreuses difficultés dont notamment : – l’insuffisance de l’organisation institutionnelle qui ne permet pas le développement des activités pédagogiques ; – l’absence de dispositions relatives au recrutement et aux frais d’inscription des étudiants, ainsi qu’au régime des études ; – la séparation des activités de recherche des activités de pédagogie ; – l’absence de dispositions relatives aux franchises universitaires. Le présent projet de texte portant modification de l’ordonnance n°99-044 PRM du 30 septembre 1999 portant création de l’Institut des Hautes Etudes et de Recherche islamiques Ahmed Baba de Tombouctou a été initié pour corriger les insuffisances relevées. Il vise à  mettre en cohérence les textes de l’institut en adéquation avec les dispositions de la loi portant statut général des établissements publics à  caractère Scientifique, technologique ou Culturel notamment en ce qui concerne la composition et les attributions des organes d’administration. Il consacre l’inviolabilité des franchises universitaires, introduit des formations universitaires et postuniversitaires dans les missions de l’Institut et prend en compte des frais d’inscription et des frais pédagogiques dans les ressources financières. AU CHAPITRE DES MESURES REGLEMENTAIRES I. AU TITRE DU MINISTERE DE l’ECONOMIE ET DES FINANCES : Sur le rapport du ministre de l’Economie et des Finances, le Conseil des Ministres a adopté un projet de décret portant approbation du marché relatif aux travaux d’aménagement et de bitumage de la route Gao-Bourem-Taoussa. La route Gao-Bourem-Taoussa est aujourd’hui impraticable en toutes saisons, en raison essentiellement de son ensablement. Elle comprend trois (3) tronçons : – le premier, long de 93 km sur la RN 18, va de Gao à  Bourem ; – la seconde de 32 km sur la RN 33, va de Bourem jusqu’au point de bifurcation vers le site du barrage ; – le troisième, long de 5 km, va du point de bifurcation jusqu’au site du barrage. Conformément aux dispositions du Décret n°08-485/P-RM du 11 aout 2008, modifié, portant procédures de passation, d’exécution et de règlement des marchés publics et des délégations de service public, le Conseil des Ministres a approuvé le marché relatif aux travaux d’aménagement et de bitumage de la route Gao-Bourem-Taoussa (130 km) pour un montant de dix-neuf milliards, neuf-cent quatre-vingt-un millions, trois cent quatre-vingt mille, six cent-vingt-un francs CFA (19 981 380 621 FCFA) hors taxes et droits de douane et un délai d’exécution de vingt-quatre (24) mois, conclu entre le Gouvernement de la République du Mali et l’Entreprise chinoise COVEC-Mali. l’objectif visé est de créer une infrastructure routière viable, de promouvoir les activités socio-économiques, d’améliorer le cadre de vie des populations d’une zone jusque-là  fortement handicapée et enfin, de renforcer l’intégration économique sous régionale. Les travaux, objet du marché, vont porter sur : – les terrassements généraux ; – les chaussées et revêtements ; – les ouvrages hydrauliques et d’assainissement ; – la signalisation et les équipements ; – le volet environnemental. Après la réalisation des travaux, la route large de 10 m, permettra l’acheminement permanent des personnes et des biens dans les zones traversées, contribuera au développement de la production agricole et à  une meilleure desserte des aires de santé et d’éducation entres autres. Elle contribuera également à  la réalisation du tronçon national de la route transsaharienne. II. AU TITRE DU MINISTERE DE DU TRAVAIL, DE LA FONCTION PUBLIQUE ET DE LA REFORME DE l’ETAT Sur le rapport du ministre de du Travail, de la Fonction publique et de la Reforme de l’Etat, le Conseil des Ministres a adopté : – un projet de décret portant majoration des traitements indiciaires des fonctionnaires et des salaires de base du personnel de l’Administration relevant du code du travail, du personnel enseignant contractuel de l’Etat et du personnel enseignant contractuel des collectivités territoriales ; – un projet de décret fixant le salaire minimum interprofessionnel garanti ; – un projet de décret fixant le taux des allocations familiales. Les dernières augmentations qui ont porté le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) à  28 460 F CFA, remontent à  2004. Celles qui ont porté la valeur du point d’indice à  330,75 F CFA et les allocations familiales à  1500 C CFA par enfant remontent à  2008. Pendant toute cette période, les salaires de base des personnels contractuels de l’Etat, de l’Enseignement et des Collectivités territoriales n’ont pas connu d’augmentation. Ces différentes situations ont suscité des mouvements de revendications salariales de la part des syndicats dont l’Union nationale des Travailleurs avec laquelle le Gouvernement du Mali et le Conseil national du Patronat ont signé un procès-verbal de conciliation qui consacre l’engagement du Gouvernement à  procéder à  une augmentation. l’adoption des présents projets de décrets s’inscrit dans ce cadre. Aux termes des projets de décrets, les différents taux sont modifiés comme suit : – le taux du SMIG est porté à  35 000 F CFA à  compter du 1er janvier 2015 et à  40 000 F CFA à  compter du 1er janvier 2016 ; – les traitements indiciaires des fonctionnaires et les salaires de base du personnel de l’Administration relevant du code du travail, du personnel enseignant contractuel de l’Etat et du personnel enseignant contractuel des collectivités territoriales sont majorés de 10%, 3% et 7% respectivement pour compter du 1er janvier 2015, du 1er janvier 2016 et 1er janvier 2017 ; – le taux des allocations familiales est porté à  compter du 1er juillet 2015 à  3 500 F CFA par mois et par enfant et 4000 FCFA par mois et par enfant vivant avec un handicap. AU CHAPITRE DES COMMUNICATIONS AU TITRE DE LA PRIMATURE En hommage aux victimes des naufrages survenus en mer méditerranée et sur le fleuve Niger à  Tienfala, la journée du jeudi 30 avril 2015 a été déclarée journée de deuil national. A cette occasion, les drapeaux sont mis en berne. Le gouvernement a observé une minute de silence en mémoire des disparus. Source: l’Essor

Le gouvernement a dit non

Le gouvernement du Mali, par la voix de son porte-parole a rejeté hier mercredi l’ouverture de nouvelles négociations souhaitées mardi par les groupes armés de la Coordination des mouvements de l’ Azawad (CMA) à  l’issue d’une rencontre entre ces derniers et la médiation internationale à  Kidal. Face à  la presse, le ministre Choguel Kokala Maà¯ga, a exprimé la position du gouvernement malien, « en attendant sa signature, exclut toute idée d’ouvrir de nouvelles négociations sur le contenu de l’ accord de paix paraphé le 1er mars dernier » et « appelle la médiation internationale à  ses responsabilités en tant que garant du processus de paix ». Face à  ce que des observateurs qualifient d’impasse, les autorités de Bamako indiquent qu’il est important que toutes les parties fassent des compromis pour que la paix revienne au Mali. Pour rappel, l’accord de paix a été paraphé à  Alger le 1er mars 2015, après plusieurs mois de discussions, par la médiation dans toutes ses composantes et par toutes les parties à  l’exception de la CMA. Les mouvements de l’Azawad demandent un statut juridique et politique pour le nord du Mali. Ce que ne prévoit pas le préaccord tel que paraphé par le gouvernement malien le 1er mars dernier. Déclaration interprétative Cet accord est le fruit de plusieurs mois d’intenses négociations et a été paraphé par la médiation dans toutes ses composantes et par toutes les parties, à  l’exception des séparatistes de la CMA » a encore déclaré le ministre. Autrement dit, il est question désormais d’une déclaration interprétative de l’accord, C’’est à  dire qu’on pourrait y ajouter des annexes mais on ne saurait l’ouvrir pour modifier ne serait-ce qu’une seule disposition. Alors même que les regards sont tournés vers le Mali, la situation du nord n’a malheureusement pas jusqu’ici débouché sur un compromis entre les rebelles et le gouvernement du Mali. En attendant chaque jour parait incertain pour le gouvernement dans sa quête de trouver un accord de paix définitif. l’accord « est aujourd’hui soutenu par l’ensemble de la communauté internationale », a indiqué le Ministre Maà¯ga. Qui a rappelé qu’il y a des sanctions prévues à  l’encontre de ceux qui mettraient à  mal le processus de paix en cours.

Communiqué du Conseil des Ministres du 11 Mars 2015

Après examen des points inscrits à  l’ordre du jour, le Conseil a adopté des projets d’ordonnance, entendu une communication. AU CHAPITRE DES MESURES REGLEMENTAIRES I. AU TITRE DU MINISTERE DU DEVELOPPEMENT RURAL : Sur le rapport du ministre du Développement rural, le Conseil des Ministres a adopté un projet d’ordonnance portant création du Projet d’Appui institutionnel aux Structures techniques de l’Elevage et de la Pêche (PAISEP) : De l’indépendance à  nos jours, les sous-secteurs de l’élevage et de la pêche ont connu d’importantes évolutions à  travers la mise en place de structures techniques visant à  optimaliser le développement des productions animales et halieutiques. Malgré les dispositifs institutionnels mis en place, la contribution de ces deux sous-secteurs à  l’économie nationale est restée faible en raison des problèmes liés à  l’insuffisance de coordination et de suivi, à  la faiblesse quantitative et qualitative des ressources humaines, à  la non fiabilité des données statistiques sur le bétail et les ressources halieutiques et au faible niveau de concertation entre les structures techniques et les professionnels. La création du Projet d’Appui institutionnel aux Structures techniques de l’Elevage et de la Pêche s’inscrit dans ce cadre et vise à  faire face aux problèmes posés. Le projet a pour objectifs : – de mettre en place des mécanismes de coordination interne et externe et de communication avec les partenaires techniques et financiers et les autres acteurs étatiques et non étatiques ; – de renforcer les systèmes de suivi-évaluation et de statistique ; – de renforcer la capacité des services techniques ; – de développer les stratégies opérationnelles. II. AU TITRE DU MINISTERE DE l’EQUIPEMENT, DES TRANSPORTS ET DU DESENCLAVEMENT : Sur le rapport du ministre de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement, le Conseil des Ministres a adopté un projet d’ordonnance portant création de l’Institut national de Formation professionnelle pour le Bâtiment, les Transports et les Travaux publics (INFP/BTP). l’Institut national de Formation en Equipement et en Transport(INFET) a été créé en 2001 pour assurer les missions de service public de formation continue qualifiante et de perfectionnement des agents et de promotion de la recherche dans les domaines de l’équipement et des transports. Après plus de douze (12) ans de fonctionnement, l’évolution du secteur des BTP et l’émergence de nouveaux métiers ont rendu nécessaire la relecture des textes de l’Institut National de Formation en Equipement et en Transport (INFET) pour l’adapter aux nouveaux besoins. l’adoption du projet d’ordonnance portant création de l’Institut National de Formation Professionnelle pour le Bâtiment, les Transports et les Travaux Publics, en lieu et place de l’Institut National de Formation en Equipement et en Transport, s’inscrit dans cette perspective. l’INFET/BTP a pour mission d’assurer : – la formation professionnelle de fonctionnaires de l’Etat, des Collectivités Territoriales et des autres acteurs dans les domaines des travaux publics, des transports, du bâtiment, de l’urbanisme, de la cartographe, de la topographie et de la mécanique ; – la formation professionnelle dans des métiers de base pour lesquels aucune structure de formation n’existe, particulièrement les moniteurs d’auto- école, les conducteurs des travaux, les chefs de chantier et les conducteurs d’engins ; – et enfin la réalisation et la promotion des études en science des travaux publics et dans les disciplines connexes. III. AU TITRE DU MINISTERE DE l’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ET DE LA POPULATION : Sur le rapport du ministre de l’Aménagement du Territoire et de la Population, le Conseil des Ministres a adopté un projet d’ordonnance portant création du Centre de Formation et de Perfectionnement en Statistique (CFP – STAT). Le Centre de Formation et de Perfectionnement en Statistique (CFP-STAT) est un établissement public à  caractère scientifique et technologique, créé pour contribuer au développement des ressources humaines nécessaires au système statistique national. Le CFP-STAT vise, à  partir de sa mise en place effective, à  mieux faire face aux besoins du système statistique national dans les services ou organismes publics et parapublics ou privés en permettant : – de former des adjoints techniques de la statistique pour la production statistique et l’encadrement des enquêteurs sur le terrain, – d’offrir une formation continue à  des agents et cadres des structures impliquées dans la conception et la coordination de la mise en œuvre du système statistique national, – d’assurer la mise à  niveau des candidats maliens aux différents concours d’accès aux écoles de statistique à  vocation régionale, – de contribuer à  la diffusion des méthodes et outils statistiques, – de participer à  la recherche dans les domaines statistiques spécifiques, – et enfin de réaliser des études ou des expertises entrant dans son domaine de compétence. La création du Centre de Formation et de Perfectionnement en Statistique s’inscrit dans le cadre du renforcement du système statistique national. Elle s’inscrit également dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations 56 et 57 du Cadre Statistique Régional de Référence, pour le renforcement des capacités statistiques en Afrique proposé par la Commission Economique pour l’Afrique (CEA). IV. AU TITRE DU MINISTERE DE l’ENERGIE ET DE l’EAU : Sur le rapport du ministre de l’Energie et de l’Eau, le Conseil des Ministres a adopté : Un projet d’ordonnance portant modification de l’Ordonnance n°10-039/P-RM du 05 août 2010 portant création de la Société malienne de Patrimoine de l’Eau potable (SOMAPEP-SA) etun projet d’ordonnance portant modification de l’Ordonnance n°10-040/P-RM du 05 août 2010 portant création de la Société malienne de Gestion de l’Eau potable (SOMAGEP-SA). La Société Malienne de Patrimoine de l’Eau Potable (SOMAPEP-SA) et la Société Malienne de Gestion de l’Eau Potable (SOMAGEP-SA) ont été dotées, chacune au moment de leur création en 2010, d’un capital social de 100 000 000 de francs CFA apporté entièrement par l’Etat. Les présents projets d’ordonnance visent à  rehausser ce capital social à  5 000 000 000 de francs CFA pour la SOMAPEP-SA, soit une augmentation de 4 900 000 000 de francs par émissions au pair de 490 000 actions nouvelles et, à  2 000 000 000 de francs CFA pour la SOMAGEP-SA, soit une augmentation de 1 900 000 000 de francs CFA par émission au pair de 190 000 actions nouvelles. Ces augmentations comportent, en partie, l’incorporation de l’écart de réévaluation, les apports en nature et un complément en numéraire. Elles permettront de doter la SOMAPEP-SA et la SOMAGEP-SA de capacités financières nécessaires à  leurs missions d’investissement et d’exploitation. AU CHAPITRE DES COMMUNICATIONS ECRITES AU TITRE DU MINISTERE DE l’ECONOMIE ET DES FINANCES : Le Conseil des Ministres a examiné une communication relative au plan d’action d’urgence et de relance du secteur de la micro finance. Le secteur de la micro finance au Mali compte au 31 décembre 2013, 126 structures de systèmes financiers décentralisés répertoriées, dont 70 institutions de caisses d’épargne et de crédit, 25 associations de type crédit solidaire, 19 caisses villageoises d’épargne et de crédit autogérées et 12 sociétés de capitaux. Il a connu de 2000 à  2013, une évolution considérable de ses indicateurs se traduisant par une augmentation du nombre de points de services de 342 à  700, du nombre de bénéficiaires des services de micro finance de 253.705 à  1.062.000, de l’encours de dépôts de 14 000 000 000 de francs CFA à  53 000 000 000 de francs CFA et de l’encours des crédits de 16 000 000 000 de francs CFA à  environ 60 000 000 000 de francs CFA. En dépit du dispositif institutionnel qui l’encadre, le secteur de la micro finance au Mali connaà®t de nos jours de nombreux dysfonctionnements dus essentiellement à  la mauvaise gouvernance, à  la mauvaise gestion des ressources et des crédits, à  la défaillance des systèmes d’information de gestion, à  la non-disponibilité de l’information financière dans les délais requis, à  la faiblesse des mécanismes internes et externes de surveillance, au non-suivi des recommandations issues des contrôles. Le plan d’action d’urgence et de relance du secteur de la micro finance, fruit d’un processus impliquant l’ensemble des acteurs concernés, s’articule autour des objectifs suivants : – l’assainissement du secteur de la micro finance ; – l’amélioration de la mise en œuvre du cadre réglementaire ; – le renforcement des capacités, de la professionnalisation et de l’autonomie des structures de supervision et de promotion du secteur de la micro finance ; – l’accompagnement des systèmes financiers décentralisés viables dans leurs efforts de professionnalisation ; – l’amélioration des infrastructures de soutien au secteur et l’extension de l’offre de services de micro finance à  l’ensemble du pays. Bamako, le 11 mars 2015 Le Secrétaire Général du Gouvernement, Madame DIAKITE Fatoumata N’DIAYE Commandeur de l’Ordre National

Situation à GAO : Communiqué du Gouvernement

Ce jour mardi 27 janvie2015, les populations de Gao ont participé à  une marche de protestation contre la décision d’un accord signé entre la MINUSMA et certains groupes armés, en vue d’établir une zone temporaire de sécurité dans le secteur de Tabankort. Prise sur une base non inclusive, cette décision a été perçue comme défavorable au processus de paix et de réconciliation en cours. La marche de protestation a dégénéré, provoquant des morts et des blessés. Le Gouvernement, tout en déplorant cette situation, adresse ses condoléances aux familles des victimes et souhaite prompt rétablissement aux blessés. Il a immédiatement dépêché une délégation à  Gao pour exprimer sa solidarité et sa sympathie aux familles des victimes. Il réaffirme son attachement à  la paix sociale et à  la quiétude des populations et lance un appel au calme et à  la retenue. Le Gouvernement rappelle que l’une des missions essentielles de la MINUSMA est la protection des populations civiles. Il appelle cette dernière à  renforcer ses capacités dans ce sens précis, à  savoir la protection de toutes les populations civiles et la contribution à  la garantie de la libre circulation des personnes et des biens. Une fois de plus, le Gouvernement rejette toute forme de violence et exprime son attachement indéfectible à  la paix sociale. Il rappelle que les principales victimes de la persistance du conflit sont et restent les populations civiles. Le Gouvernement exhorte la MINUSMA au traitement impartial du gel des positions et l’engage à  ses côtés à  prendre les initiatives propres à  résorber la situation ainsi créée. Le Gouvernement, après avoir reçu les responsables de la MINUSMA, se félicite de leur décision de retirer ledit document et de leur volonté de poursuivre de manière inclusive le processus de consolidation du cessez-le-feu et de la sécurité. Bamako, le 27 janvier 2015 Le Ministre des Affaires Etrangères, de l’Intégration Africaine et de la Coopération Internationale par intérim, Tiéman Hubert COULIBALY Chevalier de l’Ordre National

Accord ZTS : la pomme de discorde

Déjà , dès le dimanche, la rumeur avait fait le tour de la capitale Bamako. Des rumeurs venues du nord du pays, informaient d’une entente entre la Minusma et les groupes séparatistes touareg et arabes réunis au sein de la CMA. Pour les mieux avertis, il s’agissait d’un accord avec le MNLA pour la mise en place d’une Zone Temporaire de Sécurité autour de Tabankort, localité o๠lesdits groupes subissaient des lourdes pertes depuis plusieurs jours. Le lundi, C’’est la mission onusienne qui vient en quelque sorte confirmer l’information en publiant un communiqué. Elle y accuse le MNLA d’avoir fait de « graves retouches » au dit document et joint au texte une copie de l’accord signé du 24 juin, entre un haut gradé de la Minusma et la Coordination de l’Azawad(CMA). Objectif : obtenir une zone démilitarisée pour « garantir la sécurité des populations civiles ». Quelques heures plus tard, les rues de Gao se remplissent. Jeunes, vieux, femmes et enfants viennent aux portes du QG de la Minusma demander des comptes : pourquoi à  Kidal, on ne dit rien et à  Gao, on demande aux groupes « pro-gouvernementaux » de déposer les armes ? N’est-ce pas faire le jeu du MNLA et consorts et leur donner l’opportunité de revenir dans une bataille qu’ils sont en train de perdre ? Une déclaration est remise et les manifestants attendent que la Minusma s’explique. Le lendemain, ils sont toujours là . Et les choses dégénèrent. Que s’est-il passé ? Selon la Minusma, les manifestants ont caillassé les policiers de la mission qui ont tiré des gaz lacrymogènes et fait des tirs de sommation. Du côté des manifestants, on soutient que face à  leurs mains nues « la Minusma a tiré », selon un jeune élève interrogé à  l’hôpital de Gao. Bilan : 4 morts et 17 blessés (source hospitalière). Mardi soir, la Minusma, par la voix de son Représentant adjoint en charge des affaires politiques, dément avoir « donner l’ordre de tirer ». Le Gouvernement communique aussi. C’’est le Ministre de la Défense (la coà¯ncidence est marquante !), assurant l’intérim de son homologue des Affaires Etrangères, qui lit le communiqué du Gouvernement. Il revient sur les incidents de Gao et affirme que la décision de signature d’un accord signé entre la MINUSMA et certains groupes armés « prise sur une base non inclusive, […] a été perçue comme défavorable au processus de paix et de réconciliation en cours ». En clair, l’Etat malien n’a pas été associé à  la démarche de la Minusma et s’en désolidarise. Pour preuve, le gouvernement s’est félicité de la décision des responsables de la Minusma « de retirer ledit document ». La mission de l’Onu s’est pourtant défendue : le processus n’était qu’à  sa première étape, les suivantes auraient concerné les autres acteurs. Mais, comme la démarche n’a pas été comprise, elle abandonne son projet. Une « volonté de poursuivre de manière inclusive le processus de consolidation du cessez-le-feu et de la sécurité » dont s’est réjoui le gouvernement malien. « Le mandat de la Minusma est clair, la protection des populations civiles » rappellera le ministre de l’administration territoriale, Abdoulaye Idrissa Maà¯ga, en visite à  Gao ce mercredi. « Signer un accord avec des belligérants ne rentre pas dans ce cadre. Le document et ce à  quoi il engage est nul et non avenu » affirmera-t-il ensuite au micro de l’ORTM. Pour en revenir au communiqué officiel, « le Gouvernement exhorte la MINUSMA au traitement impartial du gel des positions et l’engage à  ses côtés à  prendre les initiatives propres à  résorber la situation ainsi créée ». En outre, le ministre qui était en compagnie de son homologue de la Sécurité, le général Sada Samaké, a appelé la Minusma a tiré des enseignements de la situation et prendre ses responsabilités vis-à -vis des familles et des victimes. Le message est on ne peut plus clair ! Ce vendredi, selon des sources concordantes, Bamako devrait marcher. Avec en première ligne, des responsables politiques, de la majorité comme de l’opposition, des leaders de la société civile. Pour que « les amis du Mali restent dans leur rôle et ne jouent plus le jeu des fossoyeurs de la République », comme on l’a entendu dire par un jeune de Gao, témoin des évènements de mardi.

1er conseil des ministres: IBK met en garde son équipe

Quelques jours après sa constitution, le nouvel attelage gouvernemental version Modibo Kéita a tenu hier mercredi son tout premier conseil des ministres. Modibo Kéita et les 29 ministres au complet faisaient face au président de la République Ibrahim Boubacar Kéita. l’occasion a été saisie par le chef de l’Etat pour expliquer aux ministres ce qu’il attend d’eux et ce que les Maliens attendent de leurs gouvernants. Une fausse note a cependant marqué cette rencontre importante. Le président de la République s’est adressé aux membres du gouvernement sur un ton menaçant. En effet cette rencontre a été une occasion pour lui de renouer avec les menaces sans cesse qui avaient commencé à  exaspérer nos compatriotes. Des téléspectateurs ont été quelque peu choqués par cette attitude peu amène du président en train de menacer les ministres comme s’il avait affaire avec des enfants ou des vulgaires personnages. « Je ne tolérerai aucun écart vis-à -vis de ce gouvernement », a-t-il averti avant de poursuivre : « Au moindre écart monsieur le Premier ministre je vous appellerai à  un remaniement ministériel immédiat ». IBK, tel un père à  ses fils, a ouvertement menacé les ministres de limogeage en cas de manquement à  l’endroit du premier parmi ses pairs. « Quiconque s’aviserait à  mettre votre autorité en cause ou en doute le fera à  ses dépens », renchérit le président de la République qui indique, à  ses interlocuteurs du jour : « nous sommes là  pour gérer ce pays avec rigueur, sérieux, avec responsabilité. Les Maliens ne m’ont pas élu pour faire de la figuration, ils m’ont élu sachant qui je suis pour que les espoirs d’un futur heureux s’accomplissent de la façon la plus heureuse, la plus responsable et la plus digne du Mali et de son histoire » Last but not least, le chef de l’Etat a mis en garde contre les fuites des nouvelles pendant le conseil des ministres. « Dorénavant J’ai instruit mes services de pister toute fuite du conseil des ministres », a-t-il martelé sur un ton péremptoire. Un pays délibère en conseil de ministres de la manière la plus responsable possible et cela se gère à  ce niveau là . Et si le président de la République faisait en sorte que toutes les menaces soient proférées entre lui et les membres du gouvernement et loin des caméras ? En tout il aurait donné ainsi un bel exemple de la leçon de discrétion ou de retenue qu’il prodigue à  ses vis-à -vis. Comme l’avait fait le nouveau Premier ministre Modibo Kéita qui avait fermé la porte à  des ministres retardataires sans tambour ni trompette lors du premier conseil de cabinet.

Modibo Keita, les raisons de la confiance

Après l’émoi des premiers jours, la nomination des membres du gouvernement et le premier conseil des ministres ce 14 janvier, l’heure est « au combat ». Combat pour un gouvernement déterminé à  sortir le Mali de la crise, et à  enfin enregistrer une victoire. Celle de la sécurité nationale. Le contexte particulièrement sensible dans lequel est plongé le nord de notre pays, en proie aux attaques, aux milices, aux bandits armés qui y sèment la peur et la terreur met en exergue cette mission première. Parvenir à  un accord de paix entre Bamako et les groupes armés du Nord. Pour y arriver, Modibo Keita dispose de plusieurs atouts : Consensus politique… Dans un premier temps, le nouveau chef du gouvernement, ne devrait pas être gêné dans son action par des querelles partisanes ou politiciennes. Sans coloration politique marquée, il a le respect des barons du RPM, le parti présidentiel et a plutôt bien été accueilli par l’opposition malienne, qui voit en lui un homme de consensus. Ayant rendu visite à  presque tous les grosses formations politiques du Mali, Modibo Keita force le respect, et suscite un espoir immense, même si selon les propos de Soumaila Cissé, chef de file de l’opposition, le doute est permis quant à  l’issue du combat dans lequel lui et son équipe sont engagés. Deuxième atout : sa mission en tant que Haut représentant du Président de la République pour les pourparlers inter-maliens de paix, ces six derniers mois, l’a préparé à  Alger. En tant que médiateur, Modibo Keita, qu’IBK mettait à  l’épreuve, a eu le temps et l’opportunité d’appréhender les partis en présence et d’entrevoir des positions communes pour les protagonistes, sous l’égide de l’Algérie. Selon certains observateurs, il a réussi l’exploit de faire ré-asseoir à  la table des négociations, des groupes rebelles comme le MNLA, échaudés par les propositions du Préaccord de Paix qui suscite encore des réserves. Modibo Keita devra convaincre certains sécessionnistes de la nécessité de l’unité nationale, en écartant toute idée de fédéralisme ou d’autonomie des régions du nord. Il en va de l’intérêt suprême, et face à  des menaces transnationales. Enfin, son âge et son expérience politique qui lui feront éviter des « erreurs » de jeunesse. En choisissant ce septuagénaire de 3 ans son aà®né, IBK ne veut pas s’encombrer d’ambitions démesurées pour un homme en fin de carrière, mais surtout les erreurs de gouvernance, comme on a pu le constater chez le précédent Premier ministre. Si Tatam Ly était un technocrate, à  qui la tâche n’a pas été rendue facile, Moussa Mara dont les qualités sont indéniables, aura montré un manque de recul face à  certains évènements. Cependant, certains émettent des réserves. « Ne faut’il pas craindre une gouvernance trop classique de l’Etat avec Modibo Keita, alors que l’administration se modernise chaque jour davantage? ». La question mérite d’être posée. Et à  chaque nouveau premier ministre, correspondent des enjeux. Pour Modibo Keita, ce grand commis de l’Etat, combien de temps durera l’Etat de grâce ?

Soumaila Cissé, sceptique sur le nouveau gouvernement

Trois jours seulement après sa formation, le gouvernement de Modibo Kéita continue de susciter des commentaires. Le chef de l’opposition malienne, Soumaila Cissé, a livré hier au micro de nos confrères de Africable ses impressions sur le nouvel attelage gouvernemental. Le président de l’Union pour la République (URD) a reconnu la valeur du nouveau premier ministre, Modibo Kéita, qu’il décrit comme un grand commis de l’Etat tout comme il apprécié son humilité suite sa visite de courtoisie à  l’opposition. Si Soumaà¯la apprécie les qualités intellectuelles et morales du nouveau Premier ministre il n’en demeure pas moins qu’il a des réserves à  l’encontre de son équipe. D’abord Soumaà¯la Cissé pense que le président de la République a donné raison à  l’opposition par le limogeage des ministres impliqués dans les affaires de mal gouvernance ou de corruption. Il faisait allusion à  Mahamadou CAMARA, Moustapha Ben Barka et Mme Bouaré Fily Sissoko. Au sujet de ces anciens ministres, Il a souhaité que la justice puisse avoir les mains libres pour situer les responsabilités afin de « laver l’honneur souillé du Mali et restaurer la confiance » avec nos partenaires au développement. Le chef de l’opposition malienne a déploré un gouvernement qui demeure toujours pléthorique avec 29 membres. Avec un gouvernement de 23 membres reconduits, 3 membres du régime défunt, seulement 3 nouveaux et 3 femmes contre 5 dans l’ancien gouvernement, Soumaà¯la Cissé émet des doutes quant à  la capacité de ce ‘’gouvernement de combat. « à‡a m’étonne que ce gouvernement puisse gagner le combat », a-t-il martelé. Le numéro 1 de l’URD en a profité pour faire part du souhait de l’opposition afin que soit engagé le véritable combat contre certains maux comme l’insécurité, la corruption, la mal gouvernance, le favoritisme et le manque d’accès aux médias.

Zoom sur les nouveaux ministres

Choguel Kokalla Maà¯ga à  l’Economie numérique et porte-parole du Gouvernement Né vers 1958 à  Tabango dans le cercle d’Ansongo, Choguel Kokalla Maà¯ga est Docteur en télécommunications. Président du Mouvement Patriotique pour le renouveau (Mpr), un parti né sur les cendres de l’ancien parti unique Udpm, Choguel n’est pas à  sa première expérience ministérielle. Il a été ministre du Commerce et de l’industrie au premier mandat du Président Amadou Toumani Touré. l’homme a également un passé de militantisme que l’on peut qualifier de riche. Secrétaire général de l’Union des étudiants et stagiaires maliens en Union soviétique (Uesmus), il a été membre du bureau exécutif national de l’Union nationale des jeunes du Mali en charge des questions scolaires et universitaires. Après la chute du régime de Moussa Traoré, qu’il continue de défendre bec et ongles, le jeune Maà¯ga devient Président de la Jeunesse unifiée du Mali (Jum), une organisation politique des jeunes Maliens. Opposant farouche des premières heures de la démocratie malienne, Choguel fait partie des leaders politiques arrêtés et emprisonnés par le régime d’Alpha Oumar Konaré. En 2002, Choguel forme avec d’autres leaders le regroupement Espoir 2002. En 2007, au nom du consensus, il refuse de briguer la magistrature suprême. C’’est après la réélection d’Amadou Toumani Touré, il quitte le gouvernement pour occuper le poste de Directeur Général du Comité de régulation des télécommunications (Crt) devenu l’ Autorité Malienne de Régulation des postes et des Télécommunications (AMRTP). Mamadou Igor Diarra, ministre de l’Economie et des Finances A 49 ans, Mamadou Igor Diarra jusque-là  directeur général de la Bank of Africa Mali(BOA) signe son grand retour dans le gouvernement. En 1981, Mamadou Igor Diarra obtient son Diplôme d’Etudes Fondamentales à  l’Ecole Mamadou Konaté de Bamako. Après son Baccalauréat en 1985 en Sciences Exactes au Lycée Askia Mohamed de Bamako, il s’envole en Belgique o๠il sort en 1990 avec un diplôme de BAC+5 en Ingénierie aux Hautes Etudes Commerciales (H.E.C.) de Liège. Homme d’expérience, Igor a été en 2006 Président Directeur Général de la B.I.M. SA (Banque Internationale pour le Mali sa), après avoir été Directeur Général de la Banco Da Uniao Guinée Bissau en 2005. l’homme a également laissé ses traces au sein de la Banque de Développement du Mali (BDM-SA). En 1991, il devient Cadre à  la Direction des Engagements. En 1995, Mamadou Igor Diarra est nommé responsable du Bureau de Représentation de la BDM-SA à  Paris. Entre 1997 et 2002, il est chargé de l’Elaboration du Plan de Développement à  Moyen Terme après avoir été Analyste financier à  la Direction en charge du Crédit en 1998. Directeur Adjoint du Réseau et de la Monétique de la même Banque en 1999, Secrétaire Assistant du Comité de Gestion et Conseiller du Président Directeur Général de la Banque en charge de la fusion en 2000, il fut aussi Responsable projets Cartes VISA et MASTER CARD et GAB, TPE puis Directeur du Réseau et de la Monétique En 2001. De 2002 à  2004, il devient successivement Directeur d’Exploitation des Agences de Bamako et Responsable Adjoint Pôle Exploitation de la même (BDM-SA). Sur tout autre plan, le nouveau ministre de l’Economie et des Finances est l’un des nominés de l’African Bankers Awards de 2008 et de « THE BIZZ AWARDS » prix entreprenariat de la même année. Il est parmi les « Managers Africains de l’Année 2007» par la CIMA qui lui a offert un Trophée « Oscar de l’Excellence du Manager Africain » à  Paris. Il est aussi Secrétaire Général de l’Association Professionnelle des Banques et Etablissements Financiers du Mali (APBEF) et Président de la Commission Technique des Directeurs d’Exploitation de la même Association. Igor est également membre Représentant de la BDM-SA à  l’Association Française Cotonnière (AFCOT) ; Représentant de la BDM-SA à  l’Association Cotonnière Africaine (ACA) ; Représentant des Banques à  l’Assemblée constitutive de l’Association pour la Promotion des Entreprises Privées au Mali (l’APEP) et Membre du groupe de réflexion sur le système financier du Mali (GRSF). Le nouveau ministre de l’Economie des Finances est marié et père de 4 enfants. Il parle Français ; Anglais ; Russe ; Espagnol ; Portugais ; Bambara. Mohamed Ag Erlaf, ministre de l’Environnement et de l’Assainissement et du développement durable Quatorze ans à  tête de la Direction Générale de l’Agence nationale d’investissement des collectivités territoriales (ANICT), Mohamed Ag Erlaf en est à  sa deuxième expérience au sein du gouvernement. Ancien cadre politique de la rébellion des années 1990, déclenchée par le Mouvement populaire de l’Azawad (MPA) en juin 1990, Mohamed Ag Erlaf fera son entrée dans le gouvernement sous le régime d’Alpha Oumar Konaré et y restera jusqu’en 2000 en occupant le poste de ministre des Travaux publics et celui des Transports, de l’Emploi, de la Fonction publique et du Travail. Et depuis 2000, il occupe les fonctions de Directeur Général de l’Agence nationale d’investissement des collectivités territoriales (ANICT). Dramane Dembélé, ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat Né le 8 avril 1967 à  Ségou, il obtient son baccalauréat (série Sciences exactes) au lycée de Ségou en 1988 puis rejoint l’à‰cole Nationale des Ingénieurs (ENI) de Bamako o๠il sortira un diplôme d’ingénieur géologue en 1993. En 2000, il obtient un certificat en gestion des ressources humaines et un certificat en gestion des finances pour responsable non financier en 2001 à  l’Institut de Management d’Abidjan (IMA), puis un Master II en Gestion de Projets en 2008 à  l’ESTM. Le nouveau ministre de l’urbanisme débute une carrière professionnelle beaucoup plus riche. En 2004, il travaille à  la mise en valeur des ressources en pierres précieuses et semi-précieuses pour la Banque Européenne d’Investissements avant de devenir chef de Projet du Fonds Minier Mali. De 2005 à  2010, il est Directeur National de la géologie et des mines du Mali. Depuis 2011, il est consultant indépendant dans le secteur minier. Militant syndical, il adhère à  l’Association des à‰lèves et à‰tudiants du Mali (AEEM) o๠il a eu à  assurer le bureau de coordination de 1991 à  1992. En 2005, il devient membre de la section Adema-PASJ de Ségou chargé des relations extérieures. En 2008, il est membre du comité exécutif de l’Adema-PASJ comme secrétaire chargé des Mines et de l’Industrie. La même année, il est Président et membre fondateur du réseau «Alternative pour un Mali Debout ». En 2013, il est candidat de son Parti à  l’élection présidentielle et termine la course troisième. Au second tour, Dramane Dembélé soutient le Ibrahim Boubacar Keà¯ta qui sera élu Président de la République. Mme Diarra Raki Talla, ministre de la fonction publique C’’est l’unique femme qui entre au gouvernement de Modibo Keita. Elle remplace Moussa Bocar Diarra. Mme Diarra Rakia Tala est une juriste de renom. Jusqu’à  sa nomination elle était conseillère du Ministre Diarra. Elle est également une membre très influente de l’Um-Rda que préside Moussa Bocar Moussa Diarra.

Gouvernement Modibo Keita : un gouvernement « resserré »

Il n’a fallu que deux jours à  Modibo Kéita, le troisième Premier ministre du quinquennat IBK, pour révéler dans la nuit du samedi 10 janvier, la composition de son gouvernement. Une équipe de 29 membres dont trois femmes. Si la plupart des membres de l’équipe Mara restent, il n’en demeure pas moins qu’il y a eu des changements notables. On compte ainsi des sortants, des entrants et des ministres qui changent de portefeuille ou tout simplement ceux qui voient leur portefeuille renforcé par l’octroi de nouveaux domaines de compétence. Gros portefeuilles Parmi les six rentrants, on compte Mamadou Igor Diarra qui s’occupe du ministre de l’économie et des finances. Ce banquier n’en est pas à  sa première expérience gouvernementale. Mamadou Igor Diarra a été sous ATT ministre de l’Energie et des Mines. Comme Igor, Choguel Kokalla Maà¯ga qui prend les commandes du ministère de l’Economie numérique, de la Communication et de l’Information et a été, de 2002 à  2007, ministre de l’Industrie et du Commerce. Le touareg Mohamed Ag Erlaf revient aussi après une expérience gouvernementale sous Alpha Oumar Konaré. Il est ministre de l’Environnement et de l’Assainissement et Développement durable. Nouvelles têtes Dramane Dembélé, Mme Diarra Raky Talla , une membre influente du parti UM RDA par ailleurs ancienne conseillère de son prédécesseur Moussa Bocar Diarra et Kénékou dit Barthélémy Togo, l’une des figures de proue de l’education font leurs premiers pas au sein d’une équipe gouvernementale. Il est de même pour le candidat malheureux de l’ADEMA à  la dernière présidentielle, Dramane Dembélé qui va gérer l’Urbanisme et de l’Habitat. Mme Diarra Raky Talla se voit confiée le Département du Travail, de la fonction publique et de la Réforme de l’Etat, en charge des Relations avec les Institutions. Kénékou dit Barthélémy Togo prend les commandes d’un département qu’il connaà®t comme sa poche, le ministère de l’Education nationale. Parmi les restants, Bocary Tréta reste ministre de Développement rural et devient numéro 2 du gouvernement. Hamadoun Konaté, Zahabi Ould Mohamed, Abdoulaye Diop, Ousmane Koné, Mountaga Tall, Mamadou Hachim Koumaré, Cheickna Seydi Ahamady Diawara, Boubou Cissé, Madame Sangaré Oumou Bah, Thierno Amadou Omar Hass Diallo, Housseini Amion Guindo conservent leur portefeuille. Le ministre Mamadou Frankaly Kéita, en plus de l’Energie, se retrouve renforcé par le retour de l’Eau. Son homologue, Abdel Karim Konaté va gérer l’Industrie en plus du Commerce. Mahamane Baby est monté de grade avec la Jeunesse et la Construction citoyenne. Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo prend du galon. Outre la culture, elle va désormais gérer l’Artisanat et le Tourisme. Tiéman Hubert Coulibaly quitte les Domaines de l’Etat, les Affaires foncières et du Patrimoine pour le ministère de la Défense et des Anciens combattants. Me Mohamed Aly Batilly, ancien Garde des Sceaux, devient ministre des Domaines de l’Etat, des Affaires foncières et du Patrimoine. Mahamadou Diarra, ancien ministre de l’Urbanisme devient ministre de la Justice. Me Mamadou Gaoussou Diarra, précédemment ministre de la jeunesse et de la Construction citoyenne, est chargé la Promotion des Investissements et du Secteur Privé. Abdoulaye Idrissa Maà¯ga est chargé de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Général Sada Samaké est amputé d’une partie de ses prérogatives. Il est ministre de la Sécurité et de la protection civile Les sortants Les huit qui quittent le navire s’appellent Mme Togola Nana Jacquiline, ministre de l’Education nationale, Mme Bouaré Fily Sissoko de l’Economie et des Finances, Bah Daou de la Défense, Mme Berthé Aissata Bengaly de l’Artisanat et du Tourisme, Mahamadou Camara de l’Economie numérique, Moustapha Ben Barka de l’industrie, Ousmane Sy de la Décentralisation et Moussa Bocar Diarra de la Fonction publique. En somme, on constate que l’ancienne équipe Mara n’est pas du tout démantelée. Ainsi, le nouveau premier ministre Modibo Kéita, jusqu’ici Haut représentant du Président de la république pour les pourparlers de paix entre le gouvernement et les groupes armés, pourra-t-il produire un changement constructif dans la gestion des Affaires de l’Etat et surtout dans la résolution de la crise du nord ? Si au premier constat de l’équipe actuelle, il est difficile de pronostiquer, il ne reste donc plus qu’à  l’attendre dans la pratique.

Esquisse du futur gouvernement Modibo Keita

Comme à  chaque fois qu’une équipe gouvernementale doit changer, les spéculations vont bon train sur les ministres qui vont rester, ceux qui vont partir ou ceux qui devraient permuter. Décidé à  donner un nouveau souffle à  l’équipe, la question qui se pose est de savoir, si le futur gouvernement va être resserré. Fort de 31 membres, le gouvernement Mara comportait des jeunes, 4 femmes et des proches de la mouvance présidentielle, des fidèles d’IBK, compagnons de haute lutte du RPM. Avec à  leur tête, un autre grand allié d’IBK, il y a fort à  parier, que ce gouvernement III pourrait signer le retour de barons du RPM, qui avaient à  l’époque vu d’un œil glacial l’arrivée de Moussa Mara, jeune président du parti Yéléma, qui signifie le « changement ». Nouvel élan Le changement donc est là , sauf qu’après avoir donné sa chance à  deux jeunes, le technocrate Oumar Tatam Ly et le populaire Mara, IBK revient dans son cercle de fidèle, en la personne du septuagénaire Modibo Keita, à  qui il a confié la haute tâche de diriger une équipe, qui manquait d’élan, de direction et devait engager des priorités et des actions fortes. Or la priorité des priorités n’est autre que la Paix et la sécurité au Mali. « Nous avions besoin d’un rassembleur, d’un homme qui sache emmener une équipe, avec un grand sens de l’Etat, pas quelqu’un qui cultive les antagonismes », confie ce proche de Koulouba, à  l’annonce de la nomination de Modibo Keita. IBK, en confiant donc la tâche à  ce dernier, espère ré-axer l’action gouvernementale qui ces derniers temps avait trop été émaillée de scandales et de justifications. Entre les affaires des contrats militaires, l’achat de l’avion présidentiel et la pression des bailleurs internationaux sur la gouvernance financière, il se dit que le nouveau PM ne voudrait plus de tous ceux dont le nom a été mêlé aux « affaires » de 2014. Est-ce à  dire qu’il y aura moins de nouvelles têtes ? Et alors plus de cadres de l’époque, le retour d’anciens commis de l’Etat, ceux de l’ère o๠IBK était lui-même Premier ministre. Le locataire de Koulouba veut-il désormais réduire les risques et aussi les critiques en gouvernant avec son parti ? s’il lui était déjà  reproché d’avoir trop puisé dans son sérail et dans sa famille, va-t-il appliquer à  la lettre cette stratégie du clan ? Si les femmes sont très peu nombreuses au gouvernement, faut-il s’attendre à  un effort supplémentaire, puisqu’IBK, en marge d’une tribune au sommet de Washington en Août 2014, avait admis devant Valérie Jarret, conseillère de Barack Obama, qu’il fallait aller plus beaucoup loin dans la promotion des femmes au Mali. Ce qui reste certain, C’’est qu’IBK souhaite donner un nouvel élan à  la vie de la nation. Ce début d’année 2015 l’a prouvé, car lorsqu’on veut changer la direction ou la dynamique d’une entreprise collective, il faut d’abord en changer la tête. Tel le bateau Mali qui tangue, tangue, mais jamais ne chavirera… Inch’allah…

3ème phase des négociations d’Alger : Un accord de paix pour bientôt ?

C’’est parti depuis le jeudi dernier pour la troisième phase des pourparlers incisifs inter-maliens d’Alger. Pour la circonstance, le gouvernement malien et les groupes armés ont répondu à  l’appel. Le jeu en valait la chandelle puisque cette étape est cruciale car elle devrait permettre d’aboutir à  un préaccord. Lequel doit poser les jalons d’une paix durable et définitive pour une crise qui n’aura que trop duré. C’’est à  juste raison donc qu’à  l’ouverture des travaux, les protagonistes ont appelé de tous les leurs vœux cette paix tant souhaitée. Idem pour la communauté internationale qui accompagne et participe au processus de négociation depuis le départ. Selon un membre de la plateforme, optimiste, les travaux pourraient aller vite et dans le bon sens. l’équipe de médiation internationale, qui est à  pied d’ouvre depuis déjà  quelques jours, a rencontré toutes parties vendredi. Chacune d’elles représentée par une dizaine de délégués. C’’est la coordination des mouvements de l’Azawad qui a d’abord été reçue par les médiateurs dans la matinée. Les mouvements membres de la plateforme et la délégation gouvernementale ont emboité le pas dans l’après-midi. Pour l’instant rien n’a filtré de ces rencontres qui déroulées loin des journalistes. Mais selon certaines indiscrétions, il s’est agi pour l’équipe de médiation d’écouter et de discuter avec chaque partie sur les amendements et propositions faits au document de synthèse remis en octobre dernier. Après cette étape, les négociations directes entre le gouvernement du Mali et les groupes armés en présence de la médiation internationale ont débuté sous la présidence du ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra. La matinée a ainsi été consacrée aux mouvements de la plateforme pendant que l’après-midi a vu le passage de ceux de la coordination. Ces rencontres triangulaires doivent se poursuivre demain pour permettre de rapprocher les points de vue. Il faut rappeler que l’équipe de médiation internationale sous la houlette de l’Algérie avait remis en fin octobre un document de synthèse intitulé ‘’Eléments pour un accord pour la paix et la réconciliation au Mali » qui doit servir de base au document final. Elaboré à  partir des propositions faites de part et d’autre en septembre dernier, le document a fait l’objet d’amendements par les parties qui vont défendre pendant cette phase le bien-fondé de leurs nouvelles propositions.

Blaise Compaoré dissout le gouvernement

17H17 : Le président Blaise Compaoré par voix d’un communiqué vient d’annoncer la dissolution du gouvernement tout comme il appelle à  des pourparlers avec l’opposition. Blaise Compaoré affirme aussi avoir entendu le message de son peuple. alors qu’on n’avait pas eu d’écho jusqu’en début d’après midi, de l’homme fort du Burkina Faso, c’est par la voie d’un communiqué que Compaoré va désormais tenter de sauver la situation et engager des négociations pour se maintenir au pouvoir. Le peuple burkinabè et l’opposition politique l’entendront-elles de cette oreille? La question qui se pose désormais est de savoir quel genre de compromis peut être trouvé entre Blaise Compaoré à  qui le peuple a fait une réelle démonstration de force ce jeudi 30 octobre, et ceux qui réclament son départ après 27 ans au pouvoir. Un accord peut-il être trouvé afin que le locataire de Kosyam finisse son mandat dans la tranquillité et promette de rendre le tablier en novembre 2015. Cela afin d’assurer au Burkina Faso une relative stabilité politique dans la sous région et éviter les changements dus à  la chute d’un régime. Un moment, le général Kouamé Lougué avait été cité, mais comme le disent certains observateurs, les militaires au pouvoir, même lors d’une transition ne sont jamais une garantie de stabilité institutionnelle. De son côté l’opposition burkinabè va-t-elle lâcher du lest après la mobilisation des derniers jours et parvenir à  un compromis ou ira t’elle au bout de sa démarche, celle de faire tomber Blaise Compaoré coûte que coûte. Fidèle à  son image d’homme lisse, froid, calculateur et de médiateur des crises africaine, Blaise Compaoré va tenter le tout pour le tout. Et qui sait, réussira-t-il sa sortie ou dans le cas inverse, il se conformera à  la volonté du peuple souverain. Vox populi, vox déi…

UNTM : la grève n’aura pas lieu !

l’Union nationale des tirailleurs du Mali(UNTM) a suspendu son mot d’ordre de grève des 29, 30 et 31 octobre 2014. Après de rudes tractations, la centrale syndicale et le gouvernement à  travers le ministère de la fonction publique sont parvenus in extremis à  un accord. Il a fallu attendre 4h heures du matin pour que les deux parties obtiennent un accord à  l’arraché c’est-à -dire au moment o๠beaucoup de nos compatriotes étaient déjà  au lit. Cette « fumée blanche » pour reprendre le terme du reporter de l’ORTM Makanfing Konaté, dégagée tard dans la nuit dissipe du coup celle d’une grève de 72 heures après le débrayage des 20 et 21 août 2014. Maouloud Ben Kattra de l’UNTM a annoncé la suspension du mot d’ordre de grève avant d’appeler tous les militants à  se rendre au travail. Le ministre du Travail, de la Fonction publique et des Relations avec les institutions, Bocar Moussa Diarra, s’est réjoui de ce happy-end et s’est engagé quant au respect de l’accord. Le président du comité de conciliation, Mamadou Lamine Diarra, a salué le sens de responsabilité et de patriotisme des uns et des autres pour cet heureux dénouement. Le vieux négociateur a également émis le vœu que l’accord soit appliqué et au lieu de garnir les tiroirs. A rappeler que le relèvement significatif du taux de la valeur d’indice, la diminution du taux de l’impôt sur les traitements et salaires (ITS), le salaire minimal interprofessionnel garanti, la baisse des tarifs d’eau et d’électricité conformément à  l’accord signé en juillet 2007 et l’augmentation du taux des allocations familiales étaient les points d’achoppement entre le gouvernement et la centrale syndicale.

Communiqué du Conseil des Ministres du 09 Octobre 2014

Après examen des points inscrits à  l’ordre du jour, le Conseil a adopté un projet de texte, entendu des communications et procédé à  des nominations. AU CHAPITRE DES MESURES REGLEMENTAIRES Sur le rapport du ministre de l’Economie et des Finances, le Conseil des Ministres a adopté un projet de décret portant approbation du marché relatif aux travaux de construction d’un immeuble R + 5 pour les bureaux de la Direction Nationale et de la Direction régionale de l’Urbanisme et de l’Habitat, sis à  Darsalam, Bamako. Le marché approuvé pour un montant de deux milliards sept cent trente-quatre millions huit cent quatre-et-vingt-trois mille trois cent soixante-six francs CFA (2 734 883 366 francs CFA) Toutes Taxes Comprises et un délai d’exécution de vingt-quatre (24) mois, est conclu entre le Gouvernement de la République du Mali et l’Entreprise COMATEXIBAT – SA. La réalisation des travaux de construction pour les bureaux de la Direction Nationale et de la Direction régionale du District de l’Urbanisme et de l’Habitat, sis à  Darsalam, Bamako contribuera à  améliorer les conditions de travail des agents desdites Directions. Le financement du marché est assuré par le Budget National sur les exercices 2014, 2015, 2016 et 2014. AU CHAPITRE DES MESURES INDIVIDUELLES Le Conseil des Ministres a procédé aux nominations suivantes : AU TITRE DU MINISTàˆRE DES AFFAIRES à‰TRANGàˆRES, DE l’INTà‰GRATION AFRICAINE ET DE LA COOPà‰RATION INTERNATIONALE : – Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Mali auprès des Etats Unis d’Amérique, du Mexique et représentant du Mali auprès de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International avec résidence à  Washington : Monsieur Tièna COULIBALY, Agroéconomiste. AU TITRE DU MINISTàˆRE DE l’ENVIRONNEMENT, DE l’EAU ET DE l’ASSAINISSEMENT : – Inspecteur en Chef Adjoint : Monsieur Alassane Boncana MAIGA, Ingénieur des Eaux et Forêts ; – Inspecteur : Monsieur Mamadou GAKOU, Ingénieur des Eaux et Forêts ; – Directeur National des Eaux et Forêts : Monsieur Adikarim TOURE, Ingénieur des Eaux et Forêts. AU CHAPITRE DES COMMUNICATIONS AU TITRE DU MINISTERE DE LA SOLIDARITE, DE l’ACTION HUMANITAIRE ET DE LA RECONSTRUCTION DU NORD. Le Conseil des Ministres a examiné une communication relative à  la Politique Nationale de Promotion de l’Economie Sociale et Solidaire et son Plan d’Actions 2014-2018. l’Economie Sociale et Solidaire est l’ensemble des activités de production et de distribution de biens et de services, menées par les sociétés coopératives, les mutuelles, les associations et autres organisations. Ces entreprises de type particulier sont basées sur la solidarité, le partage et le fonctionnement démocratique en plaçant l’Homme au centre du processus de création et de jouissance de la richesse. Les différentes formes d’entreprises de l’économie sociale et solidaire contribuent fortement à  la création et/ou à  la distribution des biens et services ainsi qu’à  la création d’emplois. Cependant, malgré son apport important dans l’économie nationale, l’économie sociale et solidaire n’est pas orientée à  ce jour par un instrument qui lui donne une vision globale et prospective de son développement. La politique de promotion de l’économie sociale et solidaire a pour objectif de contribuer à  la promotion d’une économie sociale et solidaire qui participe de manière efficace et efficiente à  la création de richesses et d’emplois et à  la lutte contre la pauvreté. Les différentes orientations et interventions prévues par cette politique prennent en compte des actions transversales communes à  toutes les formes d’entreprises de l’économie sociale et solidaire. Ces actions visent à  : – créer un environnement législatif et réglementaire favorable à  la promotion des entreprises de l’économie social et solidaire ; – au renforcement des capacités des organisations et des acteurs ; – au développement de l’information, de la formation et de la recherche ; – au suivi-évaluation et l’administration de la mise en œuvre. l’adoption de la présente politique, accompagnée du plan d’actions 2014-2018 permettra à  l’Etat et aux autres acteurs de disposer d’outils de référence qui mettent en cohérence les visions et actions pour assurer un soutien plus efficace au développement des organisations de l’économie sociale et solidaire dans notre pays. AU TITRE DU MINISTERE DE l’ENVIRONNEMENT, DE l’EAU ET DE l’ASSAINISSEMENT. Le Conseil des Ministres a examiné une communication relative à  la Politique Nationale sur les Changements Climatiques (PNCC). Les changements climatiques constituent de nos jours un des défis majeurs pour le développement socio-économique de tous pays. Les pays en développement, comme le Mali, sont particulièrement en risque, en raison de leurs bas revenus, de la faiblesse de leur capital humain et de leur vulnérabilité économique. Les principaux défis de changements climatiques, auxquels notre pays est exposé, sont entre autres : les sécheresses, les inondations, les vents forts, les fortes variations de température et les pollutions atmosphériques. Pour surmonter ces défis, des stratégies ont été adoptées et des initiatives ont été prises dans les différents secteurs avec plus ou moins de réussite. l’intégration de tous ces efforts dans une dynamique globale de développement durable s’avère aujourd’hui nécessaire et justifie l’élaboration de la politique nationale qui servira de cadre de référence des différentes interventions dans le domaine de la lutte contre les effets des changements climatiques. La Politique Nationale sur les Changements Climatiques a pour objectif de contribuer à  la lutte contre la pauvreté et au développement durable en apportant des solutions appropriées aux défis des changements climatiques dans plusieurs domaines dont notamment l’agriculture, les ressources en eau, les forêts, l’énergie, les transports, l’aménagement du territoire, la santé, l’environnement, l’industrie et les mines. La Politique Nationale sur les Changements Climatiques s’articule autour des orientations ci-après : – la mise en place d’une gouvernance anticipative et mieux organisée des changements climatiques ; – la promotion d’une intégration des changements climatiques dans les politiques et stratégies sectorielles et dans la planification du développement au niveau national et territorial ; – le renforcement des actions d’adaptation aux impacts des changements climatiques ; – la prévention et la gestion des risques et des catastrophes naturelles ; – la promotion des actions d’atténuation des émissions de gaz à  effet de serre ; – le renforcement de la recherche pour le développement, la vulgarisation et le transfert de technologies, et la génération d’information et de données appropriées ; – l’information, la sensibilisation du public, la formation et le renforcement des capacités en matière de changements climatiques ; – la promotion et le renforcement de la coopération internationale et sous régionale. l’adoption de la Politique Nationale sur les Changements Climatiques, en tant qu’outil de planification stratégique, favorisera une synergie d’actions qui permettra à  notre pays de mieux cibler ses besoins d’appui et d’entreprendre des interventions cohérentes en matière de lutte contre les effets des changements climatiques. BAMAKO, LE 09 OCTOBRE 2014 LE SECRà‰TAIRE Gà‰Nà‰RAL DU GOUVERNEMENT, Mme DIAKITà‰ Fatoumata N’DIAYE Commandeur de l’Ordre National

La métrologie ou l’art d’intégrer la qualité à tous les niveaux

C’’est un gros chantier que lance ainsi l’Etat obligé par des organisations sous-régionales et internationales à  protéger les consommateurs. C’’est l’Uemoa appuyée par des organismes Onusiens comme le Pnud qui tente depuis des années de mettre les Etats membres au pas pour l’avènement d’un Visa sous-régional qualité. Les entreprises implantées dans les huit pays membres et en Mauritanie sont donc invitées à  adhérer à  un Programme qualité financé à  hauteur de plus de 30 milliards par pays. Au Mali, une dizaine d’entreprises suivies ces dernières années par le Programme Qualité piloté par la directrice nationale des industries hissent le niveau pour produire selon des normes internationales. l’hôtel Salam, Bramali, le Laboratoire Central Vétérinaire, la Compagnie malienne de développement textile, le Laboratoire technologique alimentaire et la Koumalim sont jusqu’ici les meilleurs élèves de la classe. Contraignantes et rigoureuses, les procédures Qualité obligent les entreprises à  veiller sur toute la chaine de production. Mesures qualitatives Pour le contrôle et le respect des procédures, le Mali a mis en scelle le laboratoire national de la santé, le laboratoire de nutrition animale, l’agence nationale de la sécurité sanitaire des aliments et le tout est coordonné par la direction nationale du commerce et de la concurrence qui a reçu en 2012 un lot de matériels de métrologie d’une valeur de 300 millions de francs CFA. A l’arrivée, chaque pays doit se doter d’une agence nationale de la qualité pour protéger ses consommateurs et commercialiser des produits certifiés aux normes ISO. Le Mali, sous ATT, a débloqué 600 millions pour lancer les travaux du siège de son agence nationale de la santé mais curieusement les fonds se sont volatilisés. Le gouvernement, en prenant un ensemble de mesures législatives dans le domaine de la métrologie, donne un coup dans la fourmilière puisque nombre de produits commercialisés à  Bamako sont impropres à  la consommation. A preuve, plus de vingt trois marques d’eau minérale en sachet sont commercialisées ici or moins de six devaient l’être. Certaines eaux sont juste stérilisées et passées au rayon ultra violet avant leur ensachage et leur mise en circulation. Sur le lot des huiles de cuisson, seules trois doivent être autorisées puisque les autres sont infestées d’aflatoxine, un produit cancérigène. Idem pour le lait en poudre dont le plus connu à  Bamako et produit localement comporte en temps normal plus de 23 000 bactéries. Que dire des bouillons ? Un seul a la certification ISO 22 000. Les trois grandes associations de consommateurs détiennent les informations nécessaires pour appuyer l’Etat dans ce nouveau combat d’utilité publique mais elles sont impuissantes face aux lobbies économiques. l’Etat semble décidé à  faire de la métrologie le soubassement de la culture qualité dans le milieu industriel mais il ne peut pas porter seul ce combat.

Communiqué du Conseil des Ministres du 17 Septembre 2014

Après examen des points inscrits à  l’ordre du jour, le Conseil a adopté des projets de textes, entendu une communication et procédé à  des nominations. AU CHAPITRE DES MESURES REGLEMENTAIRES Sur le rapport du ministre des Affaires Etrangères, de l’Intégration Africaine et de la Coopération Internationale, le Conseil des Ministres a adopté : 1°) Un projet d’Ordonnance autorisant la ratification du Protocole A/P3/1/03 portant coopération en matière d’éducation et de formation entre les Etats membres de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), adopté lors de la vingt sixième (26ème) session de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement, tenue à  Dakar, le 31 janvier 2003 Dans le cadre de l’harmonisation et de l’uniformisation des programmes du secteur de l’éducation et de la formation dans ses Etats membres, les Chefs d’ Etat et de Gouvernement de la CEDEAO ont adopté le Protocole A/P3/1/03 portant coopération en matière d’éducation et de formation. Ce Protocole vise entre autres : – à  créer un système fonctionnel permettant de collecter et d’échanger entre les Etats membres des informations et données relatives aux besoins actuels et futurs en matière d’éducation et de formation ; – à  mettre en place des mécanismes et des cadres institutionnels permettant d’exploiter les ressources afin de produire la main d’œuvre requise ; – à  formuler et mettre en œuvre les politiques et stratégies qui encouragent la participation du secteur privé, des organisations non gouvernementales et des autres parties prenantes à  l’éducation et à  la formation ; – à  promouvoir l’éducation de filles, de leur maintien et leur performance à  tous les niveaux des systèmes éducatifs. Pour atteindre ces objectifs, le protocole s’appuie sur des domaines de coopération concernant, notamment : l’éducation, la formation, la recherche, le développement, la publication et les bibliothèques. La présente ratification est une étape nécessaire pour son entrée en vigueur. 2°) Un projet d’Ordonnance autorisant la ratification de l’Accord de financement n°5513-ML, signé à  Bamako le 25 juillet 2014 entre le Gouvernement de la République du Mali et l’Association Internationale de Développement (IDA) relatif au financement du Projet de Développement des Compétences et Emploi des Jeunes. Le Gouvernement de la République du Mali a signé le 25 juillet 2014 avec l’Association Internationale de développement (IDA), un Accord de prêt d’un montant de vingt-trois millions trois cent mille Droits de Tirage Spéciaux, soit onze milliards trente-cinqmillions trois cent quarante-six mille francs CFA environ et un don d’un montant de dix-sept millions quatre cent mille Droits de Tirage Spéciaux, soit huit milliards deux cent quarante millions neuf cent quatre-vingt-huit mille francs CFA environ. Le prêt servira au financement du Projet de Développement des Compétences et l’Employabilité des Jeunes. Le Projet de Développement des Compétences et Emploi des Jeunes a pour objet de soutenir l’éducation et la formation pour l’employabilité des jeunes et les possibilités d’emploi qu’offre le secteur privé à  la jeunesse du Mali. Ses principales composantes sont : – l’éducation et la formation pour l’employabilité des jeunes ; – la création d’emplois pour les jeunes par le secteur privé ; – le renforcement institutionnel et la gestion de Projets. l’Accord définit les conditions particulières d’octroi, d’exécution et de remboursement du prêt. La ratification est une étape nécessaire à  son entrée en vigueur. Sur le rapport du ministre des Domaines de l’Etat, des Affaires Foncières et du Patrimoine, le Conseil des Ministres a adopté : 1°) Un projet de décret autorisant et déclarant d’utilité publique les travaux dans le cadre du Projet Multinational des Routes Transfrontalières Cote d’Ivoire/Guinée/Mali , section Zantiébougou-Kolondiéba-Kadiana-Frontière de la Côte d’Ivoire en République du Mali. Dans le cadre de la politique nationale de désenclavement du pays, il est prévu la construction d’une liaison pérenne permettant de relier la Route Nationale N° 7 (RN 7) à  partir de Zantiébougou à  Tingréla (frontière de la Côte d’Ivoire). l’emprise de la route, d’une longueur de 150 kilomètres et d’une largeur de 50 mètres en rase campagne et 30 mètres dans les traversées des agglomérations empiète sur des réalisations à  caractère immobilier appartenant à  des particuliers. Le présent projet de décret, qui autorise et déclare d’utilité publique les travaux de construction de la route et des aménagements connexes, s’inscrit dans le cadre des procédures prévues par le Code domanial et foncier. Son adoption permettra l’expropriation des propriétaires des immeubles touchés et l’exécution des travaux. 2°) Un projet de décret portant affectation au Ministère de l’Artisanat et du Tourisme des parcelles de terrain objets : – du titre foncier n° 225 du Cercle de Tombouctou, sis à  Abaradjou, Commune urbaine de Tombouctou ; – du titre foncier n° 1530 du Cercle de Koutiala, sis à  Koutiala, Commune urbaine de Koutiala. Le présent projet de décret affecte au Ministère de l’Artisanat et du Tourisme,pour la construction d’un village artisanal et d’un centre artisanal, des parcelles de terrain objets des titres fonciers suivants : – Titre Foncier n°225 du Cercle de Tombouctou d’une contenance de 02 ha 00 a 00 ca, sise à  Abaradjou, Commune urbaine de Tombouctou ; – Titre Foncier n°1530 du Cercle de Koutiala, d’une contenance de 03 ha 94 a 18 ca, sise à  Koutiala « Koko », Commune urbaine de Koutiala. Les centres artisanaux et les villages artisanaux seront des lieux privilégiés : – de perfectionnement des chefs d’entreprises artisanales et de personnel pour une adaptation régulière aux nouvelles technologies ; – de valorisation des produits artisanaux en offrant aux artisans de meilleures conditions de production, d’exposition et de vente ; – d’approvisionnement des artisans en matières premières et de qualité ; – d’intégration des différents corps de métiers ; – d’amélioration de la productivité par la mise en contact des artisans entre eux, d’une part, des artisans et des consommateurs d’autre part. Les chefs de Bureau des Domaines et du Cadastre de Tombouctou et de Koutiala procéderont à  l’inscription de la mention d’affectation dans leurs livres fonciers au profit du Ministère de l’Artisanat et du Tourisme. Sur rapport du ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, le Conseil des Ministres a adopté un projet d’ordonnance portant abrogation de l’Ordonnance n°2013-023/P-RM du 03 décembre 2013 portant création du Centre national d’Oncologie ; Dans le cadre de la lutte contre le cancer, le gouvernement a créé un établissement public à  caractère hospitalier dénommé Centre National d’Oncologie. Le Centre National d’Oncologie a été construit sur le site de l’Hôpital du Mali. Le démarrage du Centre a rencontré beaucoup de difficultés liées notamment au manque de ressources humaines qualifiées et de matériels adéquats et à  l’insuffisance en salles de consultation, d’examens de scanner et de bunker pour l’hospitalisation des malades de façon autonome. Il est ainsi établi que le Centre ne peut pas remplir les missions qui lui sont conférées en tant qu’établissement public à  caractère hospitalier. Il est donc envisagé de l’intégrer comme service à  l’Hôpital du Mali et il s’occupera de l’accueil des patients en consultation externe. Le présent projet d’ordonnance a été élaboré dans ce cadre. Il abroge l’Ordonnance n°2013-023/P-RM du 03 décembre 2013 portant création du Centre national d’Oncologie. AU CHAPITRE DES MESURES INDIVIDUELLES Le Conseil des Ministres a procédé à  la nomination suivante : AU TITRE DU MINISTàˆRE DE LA Dà‰FENSE ET DES ANCIENS COMBATTANTS – Directeur des Finances et du Matériel : Colonel-major Mary DIARRA. AU CHAPITRE DES COMMUNICATIONS Le Conseil des Ministres a entendu une communication relative au résultat de la première phase de l’audit de la dette intérieure et son schéma d’apurement. l’audit s’inscrivait dans le cadre de la relance de l’activité économique après la crise sociopolitique et sécuritaire de 2012 qu’a connue notre pays. Il a permis d’identifier des arriérés de paiement sur la période 1995-2012 concernant les dettes fournisseurs, les crédits de TVA, les loyers, les indemnités d’expropriation, les dettes bancaires, les comptes publics à  solde débiteurs, les droits indûment perçus et les exonérations. Le montant total des dettes fournisseurs s’élève à  99 095 717 323 FCFA sur lesquels 26 269 358 942 FCFA ont été validés. Le montant restant, soit 72 826 358 381 FCFA, n’a pas été validé à  cause de l’irrégularité des documents présentés, de l’absence de support juridique ou simplement de l’absence de preuve de service fait. l’Etat s’engage à  payer les dettes fournisseurs régulières, sur une dotation de 20 000 000 000 FCFA déjà  inscrite dans le budget initial 2014, pour l’apurement des dettes suivant un schéma se présentant comme suit : – le paiement intégral de 10 877 801 396 FCFA de dette basée sur des lignes budgétaires ; – l’application de 40% de décote sur les 15 391 557 546 FCFA de dépenses extrabudgétaires qui ramène le montant à  payer à  9 235 080 838 FCFA. Dans le cadre de l’application de la décote, un protocole d’accord sera signé entre les créanciers et l’Etat. Ce protocole fera l’objet d’homologation par les tribunaux compétents. Le montant des crédits fournisseurs de 15 391 557 546 FCFA ne reposant sur aucune ligne budgétaire constitue une violation de la réglementation relative à  l’exécution de budget et doit être sanctionnée en conséquence. Des actions sont en cours pour identifier et sanctionner les fonctionnaires et agents de l’Etat coupables des violations de la règlementation budgétaire. Bamako, le 17 septembre 2014 Le Secrétaire Général du Gouvernement, Mme DIAKITà‰ Fatoumata N’DIAYE Commandeur de l’Ordre National

Yacouba Katilé/UNTM : le Gouvernement fait du « dilatoire »

Journaldumali.com : Monsieur le secrétaire, la situation semble tendue entre l’Untm et le gouvernement. O๠en êtes-vous avec les négociations ? Yacouba Katilé : Avec le gouvernement, nous étions à  l’arrêt puisqu’à  la reprise des négociations le lundi 8 de ce mois, le gouvernement a tout de suite après l’ouverture demandé une suspension jusqu’au 12 pour avoir les différents éléments afin de pouvoir faire des contre propositions. Le gouvernement dit ne pas être prêt, chose que nous n’avons pas comprise puisque depuis longtemps nous sommes sur le sujet. Nous avons accepté la demande du gouvernement et avons mis à  sa disposition ce que nous avions préparé comme éléments afin qu’il fasse des propositions. Le vendredi, les ministres n’ont pas fait de propositions concrètes, ils se sont limités à  énumérer les questions relatives à  l’incidence financière avant de dire que notre requête est trop élevée et que l’Etat ne peut pas faire face à  cette incidence financière. Nous avons compris que le gouvernement n’est pas dans les dispositions pour négocier avec les syndicats raison pour laquelle nous nous sommes retirés et avons informé la base. Est-ce du dilatoire de la part du gouvernement ? A chacun d’interpréter. Le gouvernement a en tous cas une semaine et passé ce délai, nous prendrons des dispositions pour la suite de nos activités. Journaldumali.com : Monsieur le secrétaire, que réclamez-vous exactement sur l’aspect financier ? l’argent est le nerf de la guerre et en réalité au début nous avions dix sept points qui constituaient un ancien protocole d’accord qui date d’octobre 2011 et dont nous avons demandé l’extinction. Dans l’ancien protocole, seuls quatre points avaient été vidés d’o๠son caractère obsolète. Les autres questions concernent le relèvement de la valeur indiciaire notamment l’abaissement de l’ITS et l’annulation systématique des tarifs d’électricité parce qu’il faut rappeler que le gouvernement avait promis de baisser les tarifs après les investissements et les travaux sur le réseau de distribution mais en lieu et place C’’est une augmentation tous azimuts et cavalière sans discussion avec les partenaires sociaux. Nous ne pouvons pas l’accepter tout comme nous récusons que l’allocation familiale ne soit passée que de 1000 à  1500 francs depuis l’indépendance or il y a des handicapés dans les familles. Nous avons proposé 6000 francs pour les handicapés majeurs, 4000 francs pour les moyens et 3500 pour les autres. Ce sont des propositions concrètes que le gouvernement doit analyser pour faire des propositions mais jusqu’ici le gouvernement est aphone sur ces questions. A la suite de la lettre que nous avons adressée au gouvernement pour lui fixer un délai d’une semaine, peut être que le pouvoir réagira et si tel n’est pas le cas nous prendrons nos responsabilités. Journaldumali.com : Monsieur le secrétaire, vous donnez l’impression de ne pas croire aux dires du gouvernement qui soutient ne pas avoir les moyens d’accéder à  vos requêtes financières ? Nous n’y croyons pas. Vous savez, nous n’agissons pas au pied levé. l’Untm, C’’est un ensemble et nous sommes au courant de la situation du pays. Nous sommes à  tous les niveaux de l’Etat. Nos experts financiers savent si les dépenses actuelles de l’Etat en valent la peine ou pas. Nous avons fait nos propres simulations et savons que le gouvernement peut faire quelque chose. Je donne l’exemple d’une dame qui gagne 80 000 francs et met 30 000 francs sur l’électricité. Le reste du salaire est consacré au transport, aux enfants et au loyer (domaine o๠il n’y a pas de régulation), C’’est intenable. Le gouvernement joue avec le temps or on doit discuter de façon responsable. Au début, nous faisions face à  cinq ministres puis trois et à  la dernière rencontre seuls deux ministres se sont présentés et certains ministres ne viennent même plus. Aucun ministre ne doit endosser les responsabilités de structures ne relevant pas de son département. Il faut que le gouvernement fasse attention et ne pas prendre les choses à  la légère. Journaldumali.com : Monsieur le secrétaire, vous voulez prendre langue directement avec le Président ? Non, un ministre est nommé pour assumer des responsabilités et au besoin il se réfère au chef du gouvernement ou au Président de la république. Un ministre qui ne peut pas s’assumer est un démissionnaire. Journaldumali.com : Le succès de votre dernière grève vous fonde à  bousculer le gouvernement ? Non, nous ne fonctionnons pas ainsi. Nous ne voyons que les préoccupations des travailleurs. Nous ne faisons pas des calculs axés sur la mobilisation passée ou à  venir. Nous défendons les travailleurs et dans cette optique nous n’avons pas besoin de publicité autour de ce que nous faisons car les travailleurs savent que nos revendications sont légitimes. La grève est, pour nous, un dernier recours. Journaldumali.com : Monsieur le secrétaire, l’idée de geler les salaires des ministres ne prouve t-elle pas que l’Etat ne peut pas satisfaire les exigences financières de l’UNTM ? Quoiqu’on fasse nous sommes dans tous les secteurs de l’Etat. Nous avons nos militants partout donc nous sommes informés et savons se qui se passe. Il est quasi impossible de cacher des choses à  l’UNTM. Nous savons que ce que nous demandons est possible. Nous nous battrons jusqu’au bout puisque nous savons que ce que nous réclamons est possible. Journaldumali.Com : N’êtes-vous pas un bras armé de l’opposition politique ? Non, non (catégorique). Notre mission est incompatible avec la politique. Aucun parti politique ne vous dira que nous sommes en contact avec ses leaders. Nous faisons du syndicalisme et nous refusons tout amalgame.

Le gouvernement Valls II est connu

Le remaniement ministériel en France est officiel. Le Premier Ministre Manuel Valls a remplacé les ministres qui menaient la fronde au sein de son gouvernement et resserré l’équipe autour de l’action du Président François Hollande. Arnaud Montebourg, ministre de l’à‰conomie qui avait ouvertement critiqué la politique du gouvernement le dimanche dernier a été débarqué et remplacé par un jeune technocrate du nom d’Emmanuel Macron. Aurélie Filipetti est remplacée à  la culture par Fleur Pellerin tandis que Najat Valllad-Belkacem prend le contrôle de l’à‰ducation à  la place de Benoà®t Hammon. La liste au complet de l’équipe Valls 2 Ministre des Affaires étrangères et du Développement international : Laurent Fabius Ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie : Ségolène Royal Ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche : Najat Vallaud-Belkacem Garde des Sceaux, ministre de la Justice : Christiane Taubira Ministre des Finances et des Comptes publics : Michel Sapin Ministre de la Défense : Jean-Yves Le Drian Ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes : Marisol Touraine Ministre du Travail, de l’Emploi et du Dialogue social et de la Formation professionnelle : François Rebsamen Ministre de l’Intérieur : Bernard Cazeneuve Ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, porte-parole du gouvernement : Stéphane Le Foll Ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique : Emmanuel Macron Ministre du Logement et de l’Egalité des territoires et de la ruralité : Sylvia Pinel Ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique : Marylise Lebranchu Ministre de la Culture et de la Communication : Fleur Pellerin ; Ministre de la Ville et de la Jeunesse et des Sports : Patrick Kanner Ministre des Outre-mers : George-Pau Langevin. Secrétaire d’Etat chargé des Relations avec le parlement: Jean-Marie Le Guen Secrétaire d’Etat chargé de la Réforme de l’Etat et de la simplification: Thierry Mandon Secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes: Harlem Désir Secrétaire d’Etat chargée du développement et de la francophonie: Annick Girardin Secrétaire d’Etat chargé du commerce extérieur de la promotion du tourisme et des Français de l’étranger: Thomas Thévenoud Secrétaire d’Etat chargé des transports, de la mer et de la pêche: Alain Vidalies Secrétaire d’Etat chargé de l’Enseignement supérieur et de la recherche: Geneviève Fioraso Secrétaire d’Etat chargé du budget: Christian Eckert Secrétaire d’Etat chargé des Anciens combattants et de la mémoire: Kader Arif Secrétaire d’Etat chargée de la Famille, des personnes ages et de l’autonomie: Laurence Rossignol Secrétaire d’Etat chargé des Personnes handicapées et de la lutte contre exclusion: Ségolène Neuville Secrétaire d’Etat chargée des Droits des femmes: Pascale Boistard Secrétaire d’Etat chargée du Commerce, de l’artisanat, de la consommation et de l’Economie sociale et solidaire: Carole Delga Secrétaire d’Etat chargée du numérique: Axelle Lemaire Secrétaire d’Etat chargé de la reforme territoriale: André Vallini Secrétaire d’Etat chargée de la Politique de la ville: Myriam el Khomri Secrétaire d’Etat chargé des Sports: Thierry Braillard

Mali : le temps des démagogues de la presse

Ils sont très peu. Le temps est propice à  la démagogie. l’épouvante que provoquent les océans de problèmes du Mali est encore accentuée par l’exercice déprimant qu’est devenue la lecture de la presse, o๠il est de tradition maintenant de produire une grande quantité d’articles, teintés de démagogie, qui n’apportent pas grand-chose au lecteur. Les journaux seraient donc dotés du pouvoir de désigner le futur occupant de la primature ! Pourquoi des journaux, dont l’un est un grand titre, ont-ils rapporté des informations, relevant presque de la formule « la pro de l’impro », selon lesquelles Soumaila Cissé serait choisi par la communauté internationale, ou encore Mohamed Ag Erlaf, aussi annoncé à  la tête d’un gouvernement d’union nationale qui habite désormais le rêve de beaucoup de gens ? Cela est facile à  comprendre, ou bien cela est dans l’ordre des choses, diront certains, surtout les nombreux tenants de l’interprétation, d’après laquelle il existe dans ce pays une forme de journalisme dégoulinant de démagogie, et qui a même quelque chose d’assez répugnant. C’’est vrai, « le gouvernement Moussa Mara, environ cinq mois après sa formation, semble noyé dans le vaste océan des problèmes du Mali et incapable d’apporter des réponses appropriées aux préoccupations de nos compatriotes. Pourtant, à  sa constitution, l’équipe gouvernementale a bénéficié de préjugés favorables. Mais, le pilotage à  vue et les combines politiques et familiales nuisent au second gouvernement du régime d’Ibrahim Boubacar Kéita, à  telle enseigne que le Mali s’enfonce dans le gouffre jour après jour. (1)» Si l’on est un tant soit peu intellectuellement honnête, on ne modifiera rien à  ces constats d’Ogopémo Ouologuem. l’action gouvernementale, pour être efficace, à  défaut du soutien de l’opposition politique, devrait avoir l’appui de la majorité présidentielle. Mais, immense désolation, celle-ci semble plutôt enclin à  mettre en échec Moussa Mara. Et pourtant, les membres du parti présidentiel, le RPM, n’hésitent pas à  faire de nombreuses déclarations dans la presse pour expliquer que leur relation avec le premier ministre ne souffre d’aucune éraflure. Dans la presse, nos démagogues s’aveuglent sur l’assise clanique du pouvoir, le népotisme, le clientélisme, la dérive oligarchique. Pas une réflexion sur l’agitation du front social, avec surtout cette grève dont la mèche a été allumée par l’UNTM. Rien sur tout cela, à  part la rengaine révoltante d’un pays en lambeaux, en crise, des articles qui salopent Moussa Mara et son gouvernement, jugés incapables de générer des solutions. Oui, on se sent dans un pays o๠aucun changement important ne se produit. Mais de là  à  citer le nom de tel ou tel homme politique comme futur premier ministre, il y a un pas qu’on n’aurait pas dû franchir. Cela s’appelle du « foutage de gueule ! » « Des rumeurs que J’ai découvertes dans la presse… » Soumaila Cissé serait celui que la communauté internationale aurait choisi pour être à  la tête d’un gouvernement d’union nationale pour, dit-on, « sortir le pays de la crise », « amorcer le dialogue politique… ». Interrogé par le Journal La Nouvelle Libération, il a dit que ce sont « des rumeurs qu’ (il a) découvertes dans la presse comme tout le monde. », et qu’il n’a « eu aucun contact à  ce sujet avec aucun membre de la communauté internationale. » On ne peut être plus clair. « à‡a m’étonnerait bien fort, nos milieux politiques bamakois n’ont pas encore atteint ce niveau d’élévation, à  mon sens ! Le président ne prendra pas un opposant dans les rouages de l’Etat; ce qui est dommage d’ailleurs, car ça aurait été la seule façon d’équilibrer le pouvoir », a commenté un ami journaliste et écrivain. Il ne fait aucun doute que cela aurait eu le mérite d’équilibrer le pouvoir. Mais, il est difficile de ne pas dire que ce serait une cohabitation tout sauf calme, entre un président et son opposant. Quelques exemples, même s’ils sont éloignés de nous, suffisent pour s’en convaincre. En France, il y eu les cohabitations Mitterrand (Parti socialiste)-Chirac (RPR), Chirac (RPR)-Jospin (Parti socialiste). Mitterrand-Chirac, C’’était la première fois qu’allaient cohabiter, sous la Ve République en France, un président et un premier ministre de tendances politiques divergentes. La cohabitation IBK-Soumaila n’est pas préparée, et le Mali d’ailleurs n’a pas encore cette culture démocratique. Keep cool ! Mohamed Ag Erlaf, Soumaila Cissé…ne seraient que les premiers ministres des démagogues qui ont enfourché le cheval de la spéculation, donnant à  quelques lascars une belle occasion de s’en prendre à  cette presse qui n’a toujours pas le comportement que le lectorat est en droit d’attendre. Une presse qui a atteint un grand niveau d’indécence. Etre premier ministre, cela reste une affaire de compétences, de choix du président et de chances…et non de personne. Donc, keep cool ! (1) Gouvernement Moussa Mara, ces combines qui étouffent la République, Les Echos, Ogopémo Ouologuem

RCA: pas l’ombre d’un gouvernement, reprise des affrontements

Plus d’une semaine après sa nomination au poste de premier ministre, la Centrafrique est toujours sans gouvernement. La formation du nouveau gouvernement centrafricain est bloquée par les différentes factions en conflit en Rca. Les différentes initiatives n’ont pas permis de sortir de la situation de blocage o๠se trouve le pays qui connait une certaine accalmie depuis la signature d’un fragile cessez-le feu. Le Premier ministre Kamoun est-il le problème ? Tout porte à  croire que oui. Le président du parlement provisoire de Centrafrique, Alexandre Ferdinand Nguendet, a demandé ainsi à  Brazzaville de «surseoir» à  la mise en place d’un nouveau gouvernement dans son pays, estimant que le Premier ministre désigné récemment ne fait pas l’unanimité. Remettant en cause le choix de la Présidente Mme Samba Panza, il a affirmé que «la concertation, c’est ce qui a manqué dans la désignation du Premier ministre, c’est ce qui a posé problème au niveau des institutions et des entités importantes qui ont signé les accords de Brazzaville». Face à  la presse après une rencontre avec le président congolais le mardi dernier, il a estimé qu’il était désormais « urgent que toutes les institutions et toutes les entités se retrouvent pour qu’on se parle. (…) S’il faut faire des sacrifices pour que le peuple centrafricain puisse avoir la sérénité, il faut le faire. Le temps passe certes, mais le principe de la transition c’est la concertation». Au total, une dizaine de personnalités représentant le CNT, l’ex-rébellion Séléka, les milices anti-balaka, les partis politiques et la société civile ont fait le déplacement dans la capitale congolaise, o๠elles doivent discuter séparément avec le médiateur, selon le protocole de la présidence du Congo. Fait remarquable, ni le Premier ministre, ni la Présidente de la république n’a été officiellement informé de ce déplacement des parties centrafricaines à  Brazzaville, à  l’invitation du président N’Guesso. La Centrafrique est maintenant sans gouvernement depuis une quinzaine de jours. Sa formation bute notamment sur la question de la représentation des groupes armés en son sein. L’ex-rébellion Séléka refuse pour le moment d’y participer, affirmant que son avis n’a pas été pris en compte. Fin juillet, les protagonistes de la crise centrafricaine avaient signé dans la capitale congolaise, sous forte pression internationale, un fragile accord de cessez-le-feu, plusieurs fois violé depuis lors. 5 morts dans la journée du mercredi Cinq personnes, dont un volontaire de la Croix-Rouge centrafricaine, ont été tuées et une trentaine d’autres blessées dans les heurts survenus à  Bangui depuis mardi 19 août entre soldats français de la force européenne Eufor et des hommes armés, selon des sources médicales. « C’est un bilan provisoire, puisque certaines personnes affirment qu’il y a eu des musulmans fauchés par balle dont on ne connait pas l’état », a indiqué Maurice Banda, membre du personnel de l’hôpital communautaire, principal établissement de la capitale. « Près de quarante » blessés ont également été évacués vers l’hôpital, dont « certains sont des cas graves ». Trois soldats français de la force Sangaris ont également été blessés. « Leur pronostic vital n’est pas engagé. Deux d’entre eux ont fait l’objet d’une évacuation sanitaire vers la France », a annoncé jeudi le ministère de la défense, sans que l’on sache si les soldats font partie du bilan évoqué par M. Banda. Le volontaire de la Croix-Rouge centrafricaine a été tué « par une balle alors qu’il procédait à  l’évacuation de blessés dans le secteur du km 5 » (PK5), dernière enclave musulmane de la capitale, a précisé le Comité international de la Croix-Rouge.

Après le rejet de la motion, réactions de députés

Seydou Diawara, URD, opposition « La motion de censure a produit les effets escomptés. Ce ne sont pas seulement les députés de l’opposition qui ont désapprouvé la politique du gouvernement mais aussi d’autres élus. Nous savons dès le départ qu’une majorité écrasante était contre. Cela ne nous a pas empêché de poser le problème. Lorsque les gens disent qu’il était prématuré de déposer cette motion de censure, je réponds que l’on ne peut rester assis en spectateurs. Il faut dénoncer ce qui ne va pas ! C’est cela l’exercice démocratique. Ce débat a été une occasion pour le peuple malien de mieux comprendre les griefs reprochés au gouvernement. Chacun a pu noter les arguments de l’opposition comme dela majorité. N’ayons surtout pas peur de parler ! ». Issa Diarra, élu du RPM J’ai tenu à  soutenir le gouvernement de Moussa Mara par conviction. Je connais l’homme depuis qu’on était étudiant. Quant il était maire de la commune IV moi, J’étais maire de ma commune. Je l’ai toujours cité comme un exemple. Amadou Maiga, secrétaire parlementaire Nous sommes satisfaits, car certains de la majorité présidentielle ont malgré tout voté pour cette motion. C’’était un véritable débat démocratique. Nous étions dans la confrontation des idées malgré le fait que certains se sont attaqués à  Soumaila Cissé personnellement. Toute chose qui est formellement interdite par le règlement intérieur de l’Assemblée nationale

Motion de censure rejetée, l’opposition désavouée

La motion de censure n’a recueilli que 24 voix pour et 91 contre. Or pour renverser le gouvernement, il fallait réunir 98 voix. Par ce rejet, l’assemblée nationale renouvelle sa confiance à  l’équipe gouvernementale dirigée par Moussa Mara. Pendant 8 heures d’horloge, l’opposition et la majorité se sont affrontés à  boulets rouges. Si les députés de la majorité ont jugé cette motion inopportune et déstabilisatrice, les députés de l’opposition ont pris le peuple à  témoin pour dénoncer la « gestion calamiteuse » du Mali sous le gouvernement Mara. Les arguments n’ont manqué ni du coté de la majorité ni du côté de l’opposition. Nombreux sont les députés de la majorité à  accuser l’opposition de tirer à  terre en demandant la démission du premier ministre Mara dans le contexte post-crise que vit le Mali. Certains se sont même attaqués au chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaila Cissé, qu’ils accusent de vouloir faire échouer le président de la république et son premier ministre : « Si IBK parvient a réussir son mandat, cela veut dire la fin politique de certains, raison pour laquelle on cherche à  le déstabiliser », a déclaré Moussa Diarra du RPM. Même son de cloche du coté de l’Alliance pour le Mali. L’honorable Zoumana NTji a lui jugé la motion sans fondements ni preuves à  l’appui : « je ne voterai pas cette motion de censure qui n’a d’autre objectif que de briser l’élan du gouvernement dans la recherche de solutions à  la sortie de crise. Cette motion de censure n’a même pas de fondement juridique ». Du coté de l’opposition les arguments n’ont pas fait défaut. Le député Alkaid Touré est revenu sur l’achat de l’avion présidentiel, qui a tant fait polémique, en indexant une dépense extrabudgétaire Le député Mamadou Hawa Gassama de l’opposition a enfoncé le clou en demandant au Premier ministre de présenter ses excuses au peuple malien pour avoir humilié le Mali après sa visite mouvementée à  Kidal le 17 Mai. En réponse le premier Moussa Mara a fermement déclaré qu’il ne démissionnerait pas. Pour le chef de l’exécutif, l’ancien avion d’ATT ne présente aucun document juridique qui atteste qu’il appartient au Mali. Moussa Mara a aussi saisi cette occasion pour expliquer aux députés que la Minusma et la Force serval ont bel et bien été informés un mois à  l’avance de sa visite à  Kidal. D’autres points comme les fuites de sujet au DEF et au Bac ont été soulignés. Au terme des débats, la motion a donc été rejetés par l’ensemble des députés acquis à  la majorité, et une fois de plus, c’est l’opposition qui sort désavouée de cet exercice. Nous y reviendrons.

Vote de la motion de censure : les députés de la majorité excluent le débat

Dans les couloirs de l’hémicycle ce mardi, il nous revient que les députés des majorités ont décidé de s’abstenir de participer au débat au risque de renforcer la position de l’opposition Désormais, tous les yeux sont rivés sur l’Assemblée Nationale pour le vote de la motion de censure mercredi 18 juin. Depuis ce mardi, les députés des groupes parlementaires sont en réunion pour préparer cette plénière importante. Pour la circonstance, Moussa Mara et son gouvernement seront face aux députés pour se défendre face aux griefs formulés par l’opposition dans la motion de censure déposée vendredi dernier. Vote à  bulletin secret En principe, un débat doit précéder le vote de la motion de censure, un vote qui s’effectuera à  bulletin secret. Des sources formelles nous indiquent que les députés de la majorité qui en temps normal, ont le maximum de temps de parole, conformément à  leur poids parlementaire, ont décidé de s’abstenir du débat. Et pour cause, les députés de la majorité jugent que leurs interventions pourraient soutenir l’opposition dans son rôle de contre pouvoir. Quelques doutes planent également sur la position des députés de l’Adema, puisque d’autres sources à  l’Assemblée indiquent que certains élus Adema auraient reçu la consigne du Secrétaire général du parti de voter pour la motion. Ce qu’a démenti Issa Togo, président du groupement parlementaire ADEMA : « Nous resterons derrière le gouvernement ». Du côté du groupe « Sadi Républicain », auparavant groupe Sadi- Fare, pas question de voter la motion de censure : « Nous sommes de la majorité présidentielle et nous ne voterons pas cette motion de l’opposition », a affirmé Amadou Nago Mariko, président dudit groupement parlementaire. Cependant, le groupe parlementaire pour le Mali(APM) risque de voir le parti ASMA-CFP de Soumeylou Boubèye Maiga, se désolidariser pour rejoindre l’opposition, car leur mentor vient tout juste d’être débarqué du gouvernement après le voyage mouvementé de Moussa Mara à  Kidal en mai. Pour d’autres députés, ni de la majorité, ni de l’opposition, comme ce dépué du PDES, l’occasion est bonne pour exprimer son opinion. Tout comme cet assistant parlementaire, juge l’opposition dans son rôle. Si l’on s’en tient aux chiffres, l’opposition minoritaire (22 députés) ne devrait pas obtenir le renversement du gouvernement Mara. Puisqu’il faudrait 98 voix sur les 147 élus de l’hémicycle pour obtenir le vote de la motion de censure.

Les députés approuvent la Déclaration de politique générale du PM

Présenté le mardi 29 mars, les députés ont eu le temps de bien parcourir le document de 69 pages élaboré par le Premier ministre qui a fait l’objet de débats hier vendredi 2 mai pendant plusieurs heures, avant d’être soumis au vote. D’abord, il y a eu un premier passage des députés de dix heures à  midi et un second passage à  partir de 15 heures. Lors de cet exercice, les différents groupes parlementaires ont critiqué et commenté la Déclaration de politique générale(DPG). Pour le parti présidentiel, le Rassemblement pour le Mali (RPM) et ses alliés, la DPG cadre parfaitement avec la vision du président de la République. « Nous allons vous soutenir dans votre mission. La DPG est en parfaite harmonie avec le programme du président de la république » a déclaré Moussa Timbiné élu du RPM et premier secrétaire parlementaire. C’est le même avis par le président groupe parlementaire Alliance pour le Mali(APM), Zoumana Ntji Doumbia, élu de Bougouni. « Nous avons voté la DPG du Premier ministre parce qu’elle répond aux attentes du peuple malien ». Par contre l’opposition estime que la déclaration a été faite dans la précipitation et montre des caractères insuffisants pour être adoptée. «(…) Quand nous regardons en face de nous votre majorité qui n’a pas daigné vous applaudir une seule fois pendant les 2h 26 mn de votre discours; quand nous constatons le déséquilibre de cette majorité en votre défaveur; quand nous doutons que vous soyez le chef d’un gouvernement dans lequel vous n’avez aucun représentant de votre parti; et enfin vu les limites objectives de votre Déclaration de politique générale, le Groupe Vigilance Républicaine et Démocratique (VRD) ne peut vous accorder sa confiance et votera NON à  la DPG que vous avez présentée » a déclaré Mody N’Diaye, président du VRD. Des nouvelles de l’avion présidentiel Lors des débats, les députés sont revenus sur les grandes lignes de la DPG à  savoir l’éducation, la santé, la question du Nord, la réconciliation, la réforme de l’armée, etc. Parlant de la mauvaise gouvernance, le député Mamadou Gassama a accusé le gouvernement d’avoir acheté dans l’opacité un nouvel avion présidentiel à  17 milliards. En réponse, le PM a affirmé que le Boeing qui a coûté 20 milliards, a été acheté grâce à  un emprunt (payable sur 4 ans) dont le document sera soumis à  l’examen des élus très bientôt. M. Mara a indiqué que l’ancien appareil n’avait aucun document officiel et n’est pas digne d’un Etat souverain car c’est risqué de voyager à  bord et il peut être saisi à  tout moment. Pour ce qui concerne la situation de Kidal, le Premier ministre a répondu « la question de Kidal ne peut être résolue en trois ou quatre mois. Je vous assure que nous serons bientôt à  Kidal avec plusieurs ministres» Après le vote, le Premier ministre a exprimé sa gratitude et a renouvelé l’engagement du gouvernement à  travailler dur sous la supervision du Président de la République. Le Président de l’Assemblée Nationale, Issiaka Sidibé a pour sa part, a déclaré que son institution a un double rôle : accompagner le gouvernement et l’encadrer. La séance a pris fin vers 22h20.

Un nouveau plan pour relancer le dialogue entre Bamako et les groupes armés

« Sur instructions du Président de la République du Mali, soucieux de faire la paix, nous avons élaboré un plan pour que le dialogue et les négociations reprennent entre tous les fils du Mali », a déclaré à  l’AFP le ministre, Zahabi Ould Sidy Mohamed. Selon les grandes lignes de ce plan que l’AFP a pu consulter, M. Zahabi Ould Sidy Mohamed effectuera prochainement une visite dans plusieurs pays voisins du Mali pour convaincre les dirigeants des groupes armés, dont la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), « de rejoindre la table du dialogue ». « Dégager une plateforme commune » Il se rendra notamment à  Ouagadougou, Nouakchott et Alger, accompagné de l’ancien Premier ministre malien Modibo Kéà¯ta, récemment nommé « haut représentant du chef de l’Etat pour le dialogue inclusif inter-malien ». Les deux responsables maliens rencontreront également les chefs d’Etat des pays visités. « Dans un premier temps, tous les groupes armés du nord du Mali seront invités à  participer en Algérie à  une réunion exclusivement consacrée à  eux, pour qu’ils dégagent une plateforme commune, pour harmoniser leurs points de vue avant le début du dialogue », précise le plan. Les représentants de la société civile de toutes les régions administratives du Mali ainsi que des représentants du gouvernement malien assisteront également aux futures négociations, indique le même document. « Nous comptons évidemment sur d’autres partenaires privilégiés comme la France, la mission de l’ONU au Mali (Minusma), sur l’Union européenne, sur le Maroc, l’Algérie, le Burkina Faso et d’autres pays pour jouer un rôle de facilitateur, afin de soutenir le processus de paix », a commenté le ministre malien de la Réconciliation nationale. Selon lui, une fois les « premières démarches effectuées, en principe, dans soixante jours, les négociations directes se dérouleront à  Bamako ». Les négociations entre le gouvernement malien et les différents groupes armés, notamment touareg, du nord du Mali avaient repris timidement il y a quelques semaines, chaque partie accusant l’autre de ne pas respecter ses engagements.

Les 14 principes du gouvernement Mara

1- La loyauté envers le Président de la République et envers le Gouvernement ; 2- Le sens de l’Etat et l’amour de la Patrie dans les discours, les actes et le comportement quotidien, honorer la Patrie et agir conformément aux valeurs fondamentales de la nation malienne et de la République ; 3- La solidarité et la complémentarité entre les membres du Gouvernement, la collégialité dans le traitement des dossiers qui le nécessitent mais la responsabilité pleine et entière de mon département ; 4- La franchise dans les débats, la participation active aux échanges et aux activités intra gouvernementales, l’obligation de réserve de confidentialité, le respect des secrets des délibérations et la solidarité avec les décisions prises ; 5- Le respect de la personne humaine dans sa diversité culturelle et cultuelle, sources de richesses pour l’équipe Gouvernementale, la courtoisie et le respect envers les membres du Gouvernement ; 6- La diligence et la réactivité dans le traitement des dossiers sans préjudice pour la qualité, l’excellence dans la conception et la mise en œuvre des politiques publiques ; 7- l’intégrité absolue, la promotion de la transparence et de la bonne gouvernance ; 8- La priorité à  la satisfaction des usagers et la constante recherche du bien-être des maliens ; 9- Le respect de l’équité vis-à -vis des agents et des usagers pour que chaque citoyen, indépendamment de son genre, son ethnie, sa situation socio-économique, ses croyances religieuses, reçoive ce qu’il mérite ; 10- La primauté absolue de l’intérêt général sur tous les intérêts privés et corporatistes ; 11- La connaissance certaine et le ferme engagement de respecter et de réaliser le programme présidentiel à  travers ses six axes : le renforcement des institutions, la sécurité des maliens, la réconciliation nationale, la remise en l’état de l’école, une économie prospère ayant des retombées en termes de création de richesse et d’emploi, de pouvoir d’achat et une politique de développement social au bénéfice de tous, notamment les plus faibles et les plus fragiles ; 12- La proximité avec les citoyens, la présence sur le terrain et l’engagement de l’ensemble du département à  agir au profit exclusif du peuple ; 13- l’utilisation des biens et services de l’Etat en bon père de famille soucieux de la préservation du patrimoine public ; 14- La redevabilité, la transparence et la communication sur les actions du département.

Les recommandations d’IBK au gouvernement Mara

Face au premier ministre et à  l’ensemble de son équipe, Ibrahim Boubacar Kéita a rappelé tout d’abord les deux caps qu’il s’est fixé depuis son arrivée au pouvoir. Il s’agit du triptyque dialogue, paix et réconciliation d’un côté, et de l’autre côté, de l’ambition pour un « Mali émergent ». Le président de la République tient d’autant plus au maintien de ces deux caps qu’aucune adversité n’y doit être rédhibitoire. IBK s’est voulu direct vis-à -vis de son Premier ministre. En l’envoyant au charbon, il a tenu à  lui rappeler sa responsabilité devant le bilan de son team. Car, dixit IBK, « votre gouvernement doit être un gouvernement de résultats. Un gouvernement debout, et non un gouvernement assis tel un bureau d’études. Je veux des ministres sur le terrain. Je veux un Premier ministre sillonnant le territoire, touchant du doigt les problèmes de nos concitoyens, et me remontant en temps réel les préoccupations de la nation. De la performance pour chaque ministre ! Encore plus de performance de la part du gouvernement ! Toujours plus de performance pour le bien-être de notre peuple! Il vous appartient conséquemment, en tant que chef du gouvernement, de faire en sorte que cette condition soit satisfaite, dans la cohésion et la solidarité ; La discrétion et la retenue devant caractériser une équipe consciente des défis de l’heure. », a-t-il professé. Des résultats Obligation de résultat rime avec des garanties. Le président semble bien le comprendre et s’engage du coup à  Â‘’protéger » son PM : « Vous êtes chef d’équipe. Vos prérogatives resteront les vôtres. Elles seront respectées : la constitution vous limite certes, mais elle vous confère également des droits que je ne laisserai pas transgresser et que je ne transgresserai pas(…) ». Toutes choses censées aboutir à  l’image d’un Mali plus sûr, voire sécurisé sur toute l’étendue de son territoire, un peuple qui peut regarder l’avenir avec confiance parce que sa qualité et son cadre de vie sont en constante amélioration, une jeunesse fière de ses écoles, sûre de ses compétences et de sa compétitivité et un Mali pays aux opportunités accrues, créant de l’emploi, soucieux de justice sociale, d’équité et de solidarité envers ses citoyens, en particulier sa jeunesse et ses femmes, donc sa majorité démographique. Pour donner un coup d’accélérateur aux travaux, Ibrahim Boubacar Kéita a instruit à  Moussa Mara d’élaborer une Déclaration de politique générale (DPG) à  valider très vite par l’Assemblée nationale. Une DPG que le président veut comme le prélude à  un travail profond de réflexion stratégique, permettant, au-delà  de la relance de l’économie, de produire et faire valider le business-plan du Mali émergent. Et le chef de l’Etat de préciser : « Ce plan, qui sera celui de la présente mandature, reposera sur le socle de la régionalisation, étape majeure d’une politique de décentralisation qui, face aux frémissements du pays, n’est pas un luxe mais un impératif. Dans ce cadre, Monsieur le Premier ministre, J’instruis que soit immédiatement créée dans chacune de nos régions, une agence de développement régional, avec un portefeuille d’actions, des ressources identifiées et des partenaires stratégiques. Et que dans un délai de 6 mois, les états de lieu soient faits, les opportunités identifiées, et les plans régionaux horizon 2025 ficelés. Je veux dès janvier 2015, que le Mali soit en chantiers perceptibles et visibles partout, de Kayes à  Kidal et de Labezanga à  Niono. Le développement humain et harmonieux dans tous les coins et recoins du Mali, tel doit être notre dédicace ! ». Résorber les délestages de courant Face au nouveau premier ministre et son équipe, le chef de l’Etat a également rappelé ce qu’il appelle les urgences nationales. Il s’agit selon lui , de la paix, la sécurité et la stabilité dans le septentrion de notre pays comme priorité numéro 1, la loi de programmation militaire, la résorption des délestages de courant en cette période de grandes chaleurs à  travers la présentation dans un trimestre d’un plan complet permettant d’éviter désormais ces désagréments, l’amélioration des conditions de vie des populations maliennes et la lutte contre la corruption et l’impunité dans toutes les sphères de l’Etat. Concernant le nord, IBK démontre encore une fois sa bonne foi et sa propension pour le dialogue et la paix dans le pays. Ainsi, il s’engage très prochainement à  confier à  « une personnalité dont le sens de l’Etat et de la Patrie, la probité et le courage politique sont de notoriété avérée, la lourde charge de conduire, sous mon autorité directe, les pourparlers, avec les groupes en rébellion certes, mais aussi, comme le stipule l’article 21 de l’Accord de Ouagadougou, avec l’ensemble des communautés du Nord, pour obtenir une paix durable conforme aux intérêts et aspiration de notre peuple. »