Ils sont libres!

On craignait pour leur vie. Après qu’une dizaine d’officiels, principalement des préfets et sous préfets aient été assassinés par les rebelles qui les détenaient, on a appris dans la soirée de lundi que le reste des otages, ont été libérés. C’’est donc à  la suite d’une intense pression de la communauté internationale et de négociations qui se sont déroulées tout au long de la nuit de dimanche 18 mai jusqu’à  aujourd’hui, que la MINUSMA est parvenue à  obtenir la libération de 32 prisonniers détenus par le MNLA. La Mission les a ensuite transportés à  son camp à  Kidal o๠ils ont subi un examen médical. Après Gao, la Minusma les transportera finalement à  Bamako au plus tôt, informe le communiqué. Quant au Représentant spécial du Secrétaire général M. Albert Koenders, il a insisté sur la nécessité de la restitution immédiate du gouvernorat aux autorités maliennes. Dans son allocution télévisée de la soirée, le président IBK a déclaré : « Les auteurs de ces prises d’otages et exécutions sommaires seront poursuivis, car ils ont commis un crime contre l’humanité ». Il faut espérer que cela ne soit pas que de vains discours, face à  une menace réelle, récurrente et qui à  chaque fois sape, le processus de paix. Hommage aux officiels assassinés Pour ceux qui ont été sauvagement, à  savoir le Cdt Mory Diarra, préfet de Tinessako, Agaly Ag Inamoud Yattara, préfet adjoint de Kidal, Amadou Belco Ba, Préfet de Kidal, Sékou Sissouma préfet adjoint de Tessalit, Lieutenant Paul Marie Sidibé, sous-préfet de Tinzawaten, Mahamane B. Maiga, sous-préfet de Boureissa, un informaticien et un autre travailleur du gouvernorat, la nation leur rend hommage : « Je vous fais le serment que ces crimes odieux ne resteront pas impunis », a aussi déclaré IBK face aux Maliens. Cette libération rapide a t’elle pu influer sur le discours du président de la république, qu’on attendait plus ferme. Elle montre en touts cas que le MNLA joue un jeu double. Car tantôt assassinent-ils pour montrer jusqu’à  quelles extrémités ils sont capables d’aller, tantôt reculent-ils pour soi disant participer aux efforts de paix. Comment se positionner face à  de tels bandits ? Il faut malgré tout remercier Dieu que le bain de sang ne soit pas allé plus loin, ce qui aurait sans doute sonné le glas de toutes négociations et définitivement enrayé tout processus de paix. Auquel des Touaregs, des Maliens qui sont contre ces agissementsterroristes, adhèrent parfaitement. Vigilance cependant…

Mara de retour, des fonctionnaires assassinés à Kidal

Après Tombouctou, Kidal et Gao ce dimanche, le premier ministre Moussa Mara est arrivé aux environs de 20h30 à  Bamako à  bord d’un avion des Nations Unies. Sur le tarmac, il est accueilli par les autres membres du gouvernement. On le sent épuisé après cette nuit tendue à  Kidal. Les ministres qui l’accompagnaient ont aussi les traits tirés. Parmi eux, Zahabi Ould Sidi, ministre de la réconciliation, Sada Samaké, ministre de l’intérieur, Mahamane Baby, porte-parole du gouvernement, Sangaré Coumba Bah, ministre de la promotion féminine, Ousmane Sy, ministre de la décentralisation, parmi tant d’autres. Quelques uns d’entre eux, nous ont donné leurs sentiments au salon d’honneur de l’aéroport sur ce qu’ils ont vécu et le sens de cette visite : Mahamane Baby, ministre porte-parole du gouvernement : « C’’était une étape pleine d’émotions. Un acte plein de signification, à  caractère patriotique. On savait qu’il y avait un danger. Peut être qu’on avait pas imaginé que ce serait aussi grave. Pour nous, il fallait montrer à  l’opinion nationale et internationale que Kidal est bien une ville malienne. Et que l’administration pouvait s’y rendre. C’’a été difficile pour nous, nous étions tout le temps sous le bruit des balles, les tirs d’armes à  l’arme lourde. Nous déplorons des pertes en vie humaine et présentons toutes nos condoléances à  leurs familles. Nous sommes entrain de tout mettre en œuvre pour retrouver les otages ». Ousmane Sy, ministre de la décentralisation : « Je suis tenté de dire que ce voyage à  Kidal est un voyage normal. Kidal, C’’est le Mali ! Et nous sommes derrière le PM. Nous l’avons suivi à  Gao, à  Tombouctou, à  Kidal. Pour le redémarrage de l’administration. Dans tous les cas, on ne pouvait pas ne pas aller à  Kidal. On savait que ce voyage était pour le Mali. Il doit représenter un point de rupture parce que la situation ne pouvait plus durer et notre volonté était de faire de Kidal, une partie intégrante du Mali. Pour les otages, cela cessera. Car il faut définitivement réinstaller Kidal au C’œur du Mali. Sangaré Coumba Bah, ministre de la promotion féminine : Nous rendons grâce à  Dieu. Je suis heureuse d’être rentrée. à‡a été difficile, inquiétant. On a passé des heures angoissantes mais le Premier ministre est resté serein pendant tout le temps. Il disait qu’il fallait rester calme et que rien ne nous arriverait. Dieu merci, tout va bien. Cette visite a permis de lever un mythe. On a montré qu’on pouvait aller à  Kidal alors que ni la Minusma, ni serval n’y croyaient. Mais le PM y a cru. Et voilà . A sa sortie du salon d’honneur, le PM Mara n’a pas fait de déclaration à  la presse et s’est rendu directement chez le président de la République à  sa résidence de Sébénicoro. Des préfets assassinés à  Kidal A Kidal, o๠les combats ont opposé les forces armées maliennes aux rebelles et autres groupes armés, la situation n’est pas rose. Sur la trentaine de fonctionnaires retenus en otage par les rebelles à  l’intérieur du gouvernorat, 8 d’entre eux, selon les dernières infos ont été froidement exécutés. Il s’agirait des sous préfets de tinzawatène, de Tinessako, du sous préfet de Kidal et de Tessalit, et de deux civils informaticiens de leur état. Une information officiellement confirmée par le gouverneur Adama Kamissoko, après que leurs corps aient été ramenés. D’après une autre source, on aurait déjà  procédé à  l’enterrement de certains . La Minusma par la voix de son représentant Albert Koenders a condamné ces assassinats, tandis que le gouvernement malien promet de réagir avec la réponse appropriée à  ce qu’il considère comme une déclaration de guerre.

Une très longue nuit à Kidal… pour Mara

C’’est à  la mi journée que l’hélicoptère du PM s’est posé à  Kidal, samedi 17 mai. La visite du Premier ministre malien dans le fief des rebelles touaregs avait été annoncée. Elle marquera certainement un tournant dans la balance entre les autorités maliennes et les groupes armés Nord qui occupent Kidal et ses environs et empêchent depuis plusieurs mois, le retour complet de l’administration dans cette zone. Que Serval et la Minusma y patrouillent n’a rien changé à  une situation de non droit à  Kidal, devenue le dernier bastion de la libération totale du Mali. « Mais l’armée opère une réelle montée en puissance dans la zone et montre de plus en plus son efficacité sur le terrain », déclarait ainsi un diplomate récemment. La veille, des heurts avaient opposé des manifestants hostiles à  sa visite, aux forces onusiennes et maliennes, des adolescents, des enfants une nouvelle fois = instrumentalisés par le MNLA sur le tarmac de l’aéroport de Kidal ; Bilan provisoire, une dizaine de blessés, une femme atteinte. La Minusma aurait tenté de s’interposer. Mais la force onusienne reste contestée. En dépit de cela, Mara est déterminé à  fouler ce sol aride, cet Adrar hostile des Ifoghas, « fief » des rebelles Touaregs et Azawad rêvé des autres groupes armés qui ont pris Kidal en otage, depuis les débuts de la rébellion de 2012 ; Kidal, C’’est le nœud de la souveraineté bafouée du Mali. Des troupes Minusma et serval y patrouillent, mais à  bonne distance. Le rôle trouble de la France y a été maintes fois décrié. Le Mali doit donc agir. Entrer dans la danse. Et gagner la bataille ultime. « Affronter Kidal » Samedi. 12h30. Arrivés à  bord d’un hélicoptère, le PM Mara et sa délégation composée d’une dizaine de ministres et accompagnée de journalistes se rendront au camp 1 base des FAMA o๠ils rencontreront les soldats maliens, tandis que d’autres sont aux prises avec les ennemis pour sécuriser cette visite très forte en symboles. « Je suis au Camp 1 en réunion avec les militaires maliens », peut-on lire sur le compte Twitter du PM. Aussitôt, la déclaration est reprise partout, sur les médias nationaux comme étrangers. l’euphorie est grande. Après l’échec de Tatam Ly en Novembre dernier, ce sont des cris de victoire ! On salue le courage du Premier ministre Mara. On crie à  la libération de Kidal ; On fustige les groupes armés et notamment le MNLA : «Maintenant, la communauté internationale devra être convaincue que ce groupe armé n’est animé d’aucune bonne intention », écrit Abdou sur sa page facebook. Puis direction le gouvernorat pour une séance de travail perturbée par des tirs au dehors. Repli au camp 1 dans la soirée. Les affrontements entre armée malienne et groupes armés se poursuivent et notamment autour du gouvernorat de Kidal: « Ils sont nombreux. Ils viennent de partout. Tous ceux qui étaient cachés sont sortis », confie un soldat de Serval. « Il est impressionnant d’entendre ces tirs alors qu’on se trouve à  l’intérieur du camp militaire », témoigne un journaliste français, qui suit la délégation du PM. Bilan temporaire dans la soirée, un morts et de nombreux blessés… l’attitude passive de la Minusma irrite aussi certains officiels : « Beaucoup ici sont énervés par cette attitude », informe notre source sur place. Depuis Bamako, difficile de réaliser la gravité de la situation, mais remarquable est la sérénité du PM, qui appelle les Maliens au calme sur les ondes de l’ORTM par deux fois. A 16h30 et à  20h. La délégation doit ensuite repartir, quitter Kidal assiégée, direction Gao en fin de soirée. Il n’en sera rien, puisqu’une tempête de sable, les contraint à  rester au Camp 1, tandis que le gouvernorat de Kidal continue d’essuyer des tirs. « Il est pris» ! l’édifice, il faut le préciser avait été complètement rénové, pour accueillir Adama Kamissoko, le gouverneur. A quoi ressemblera t-il lundi matin ? Du côté de Bamako, on a peur pour la délégation bloquée pour la nuit à  Kidal. Joint par téléphone, l’un de nos contacts déclare : « La délégation est prise en otage au Camp 1 ». « Exagéré, réplique un officiel, nous sommes protégés et le PM reste serein ». La Minusma aurait ensuite tenté de l’exfiltrer pour protéger sa vie. Mara refuse et préfère rester avec la délégation. La nuit sera donc très longue. « On entend les tirs au dehors, et cela est assez bizarre », témoigne notre source sur place, vers minuit. Mais on ne peut pas dire que l’armée malienne a repris le contrôle de Kidal », ajoute t-il. Après que la rumeur se soit étendue à  la toile. «Libérez Kidal!» Après le journal de 20h, l’ORTM diffuse un communiqué qui informe que « le gouvernement a pris acte de ce qu’il considère comme une déclaration de guerre, et y donnera une réponse appropriée » par la voix de son porte-parole Mahamane Baby. Dans les rues de Bamako, la fronde naà®t. Des manifestants, des jeunes déterminés à  se faire entendre, envahissent le boulevard de l’indépendance ; « Libérez Kidal ! », lit-on sur des pancartes. D’autres saluent la bravoure du PM et veulent la fin de la suprématie du MNLA à  Kidal. Ensuite, ces mêmes manifestants se dirigent vers 23h à  la télévision nationale et réclament la vérité sur Kidal. Négociations avec le DG, et finalement, vers 00h, ils quittent le siège de Bozola. Il faudra attendre la suite des évènements. Une fois de plus, les Maliens retiennent leur souffle. Qu’en sera-t-il du statut de Kidal. La visite de Mara marque t’elle le début de la fin des rebelles ? On veut y croire : « Nous vivons des heures cruciales à  Kidal. Minusma, Serval, oui, à  présent, l’armée malienne fait face à  un seul défi, celui de défendre son territoire », écrit Maria une internaute. Tous veulent y croire. Que la visite risquée de Mara à  Kidal sonne le glas de l’impunité des groupes armés au Nord reste relatif. Mais il n’en demeure pas moins que l’armée malienne a joué un grand rôle dans sa sécurité en affrontant les rebelles et autres djihadistes sortis de leur tanière. En outre, pour couronner le tout, les séparatistes Touaregs ont enlevé une trentaine de fonctionnaires : « Nos forces ont repris le contrôle de tous les bâtiments administratifs à  l’exception pour le moment du Gouvernorat o๠le MNLA et les terroristes détiennent une trentaine de fonctionnaires en otages », informe ainsi le Ministère de la défense. Vers 5h du matin. Le calme est de retour et la délégation se dirige vers le camp de la Minusma pour décoller vers Gao. A 6h passés, ils sont dans le ciel. Et la cité des Askias les a accueilli sains et saufs dans la matinée ! Côté bilan, après les affrontements de Kidal, il y aurait pour l’heure une vingtaine de blessés et 8 morts côté malien, toujours selon le communiqué du ministère de la défense. Mara doit faire une déclaration dans l’après midi à  Gao…

Kidal: le MNLA évacue deux bâtiments publics

« Les rebelles du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), conformément à  leurs engagements, ont libéré ce jeudi le gouvernorat et la radio de Kidal », a déclaré à  l’AFP Abdoulaye Bathily, numéro deux de la mission de l’ONU au Mali (Minusma). D’après lui, ces bâtiments ont été évacués après discussion avec des partisans du MNLA, qui protestaient contre cette décision et ont saccagé une partie du gouvernorat et d’autres édifices publics proches. Ce matin encore, des femmes et des jeunes se sont rassemblés devant le quartier administratif de Kidal. Des tentes ont été dressées dans la rue, en face du gouvernorat. Ces militants du MNLA sont en rupture avec leurs leaders politiques, ils refusent que leur mouvement libère ces bâtiments publics. « Des documents administratifs anciens ont été brûlés, des tables, des chaises ont été volées ou détruites, il n’y a pas eu de destructions graves », a indiqué à  RFI, un responsable d’ONG qui était sur place. A la mi-journée, « les lieux ont été évacués par des éléments armés du MNLA », affirme un habitant. « La colère des populations est légitime, affirme un cadre du MNLA. Notre mouvement multiplie depuis des mois les concessions mais l’Etat malien ne bouge toujours pas. Nous avons expliqué aux habitants de Kidal qu’il fallait quitter les lieux, ce qu’ils ont fait ». Une longue réunion s’est ensuite tenue en début d’après-midi sur la base française Serval pour tenter de trouver une solution. Signe que le dossier est sensible, le chef militaire de la Minusma, le rwandais Jean Bosco Kazura, et le numéro deux de l’organisation onusienne, le sénégalais Abdulaye Bathily, ont fait le déplacement depuis Bamako à  Kidal pour discuter directement avec le MNLA Selon la radio mondiale, les leaders du mouvement ont remis gouvernorat mais en échange ils souhaitent des compromis sur la sécurisation de Kidal. Quant à  la radio, outil capital pour informer et passer des messages, le MNLA exige de pouvoir diffuser ses messages dès qu’il le souhaite.

Kidal : le Mnla finira t-il par tenir ses promesses ?

Les locaux du Gouvernorat et de la Radio nationale de Kidal sont toujours occupés par le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Et cela, en violation de l’accord préliminaire de Ouagadougou, signé le 18 juin 2013. Il y a peu, une délégation restreinte du Comité de Suivi et d’Evaluation de l’Accord préliminaire de Ouagadougou a rencontré la coordination politique du MNLA, du HCUA et du MAA, à  Ouagadougou le 8 novembre 2013. De cette concertation, le MNLA a promis de libérer les 2 structures, le 14 novembre prochain. Le groupe armé tiendra t-il ses promesses ? Depuis la signature de l’accord préliminaire de Ouagadougou, le 18 juin 2013. Le constat est clair, le MNLA viole les termes de l’accord : tout d’abord, il occupe les deux lieux stratégiques du pouvoir : le gouvernorat et les locaux de la radio télévision nationale. Alors que la résolution 2.100 du conseil de sécurité des Nations-Unies et l’accord préliminaire interdisent à  un groupe armé d’occuper les locaux d’un Etat souverain. Cantonnement ineffectif Ensuite, dans l’accord préliminaire les groupes armés doivent être cantonnés. Mais, le MNLA règne en maitre absolu à  Kidal (leur drapeau flotte sur toute la ville), et coupe la route aux bergers et emportent le bétail. La semaine dernière seulement, les rebelles ont attaqué, à  Ménaka, une position des forces armées du Mali.  De leur côté, les autorités maliennes ne croient plus aux annonces du groupe armé et préfèrent voir des actes : «Â Comment voulez-vous négocier avec un gouvernement que vous humiliez en tenant les lieux de pouvoir », explique Cheick Oumar Diarra, ministre de la réconciliation nationale, qui «Â prend acte » de la décision annoncée par le MNLA. «Â Ils disent qu’ils s’exécuteront le 14. Nous attendons le 14 pour voir que la décision a été exécutée », prévient-il cependant. Pour Cheick Oumar Diarra, «Â si la décision est exécutée, ce sera une étape vers le lancement d’un dialogue constructif ». Si cette décision était respectée, cela permettrait aux autorités administratives de mener à  bien leur mission et s’impliquer dans le processus de la réconciliation nationale. Parce que l’autorité de l’Etat doit s’exercer sur toute l’étendue du territoire, y compris à  Kidal. La pression de la communauté internationale pourrait-elle pousser le MNLA à  libérer le Gouvernorat et la télévision nationale ?

Le gouvernorat de Gao, QG des rebelles touareg, a été pris par les islamistes

Le gouvernorat de la ville de Gao (nord-est du Mali) qui servait de quartier-général à  la rébellion touareg, a été pris mercredi par les islamistes après plusieurs heures de combats qui ont fait des victimes parmi les combattants touareg, ont rapporté des témoins à  l’AFP. Les islamistes du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) « sont entrés à  l’intérieur du gouvernorat. Les combattants du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, rébellion touareg) ont fui, d’autres ont été tués, d’autres arrêtés », selon le propriétaire de la station-service qui jouxte le gouvernorat. « Je suis devant le gouvernorat, les moujahidine sont entrés à  l’intérieur, ils contrôlent le gouvernorat et les environs », a affirmé un autre témoin, Issa Fané, membre de l’asssociation des ressortissants de Gao. Selon lui, il y a « des blessés, des morts, des prisonniers » dans les rangs du MNLA. Ces témoins ont affirmé qu’après avoir pris le contrôle du gouvernorat, les combattants du Mujao se dirigeaient mercredi après-midi vers un camp militaire tenu par le MNLA situé près de l’aéroport de Gao. Un ancien policier malien en poste à  Gao, qui ne travaille plus depuis la prise de la ville par différents groupes armés il y a trois mois, a affirmé que « plusieurs prisonniers du MNLA sont actuellement au commissariat » central. « Le Mujao contrôle actuellement le terrain. Des prisonniers du MNLA sont au commissariat, d’autres ont fui la ville, d’autres sont morts ou blessés. mais c’est la débandade » dans les rangs du mouvement rebelle touareg, a-t-il dit.

Koulikoro, la jeunesse crie victoire

Coups de sifflets, klaxons et vrombissement des motos, voila comment les jeunes ont manifesté leur joie à  la suite du communiqué du conseil des ministres qui a annonce lé départ du gouverneur de Koulikoro Soungalo Bouaré et du préfet Kadia Founè Maiga. Joint par téléphone, le jeune leader de Koulikoro Bina Diarra exprime toute sa satisfaction par rapport au départ de ces deux responsables. Il remercie le Président de la République pour sa marque de considération envers les jeunes et son écoute de la population. A titre de rappel Sounkalo Bouaré gouverneur de la région de Koulikoro était devenu un paria aux yeux de la population. A mainte fois les jeunes ont battu les rues pour demander son départ. Ils reprochaient au gouverneur et aux autres responsables de Koulikoro de marginaliser la 2ème région administrative du Mali dans la mise en œuvre du programme de développement du pays. Dans un mémorandum remis aux autorités en mars dernier, ils constatent que Koulikoro a été mise à  l’écart dans l’organisation d’événements nationaux et internationaux. Ils déploraient l’enclavement de la ville, le recrutement de jeunes d’ailleurs au détriment de ceux de Koulikoro, le laxisme des autorités administratives de l’Etat, le manque d’infrastructures publiques sportives et de loisirs, le manque de perspective d’emploi pour les jeunes consécutif à  l’arrêt de production de l’unité industrielle (HUICOMA), la dégradation progressive des berges du fleuve…la liste n’est pas exhaustive. Les doléances des jeunes de Koulikoro La jeunesse de la deuxième région demandait aux plus hautes autorités de Koulikoro et du Mali , le démarrage sans délai de la construction de 5 km de route promis suite à  la vente de 51 % des actions de la SOTELMA, la construction de la route de contournement, le rétablissement de la fourniture de l’éclairage public et son extension aux artères principales de la ville , la construction d’une maison des jeunes, la prise en compte des jeunes de Koulikoro dans le recrutement pour les travaux devant s’exécuter sur le territoire de la commune, la réouverture de l’HUI COMA, l’application strict protocole d’accord signé entre le gouvernement et les ex travailleurs de l’HUI COMA. Des doléances qui sont restées lettre morte pendant des mois, alors que les jeunes se montraient de plus en plus déterminés à  faire bouger les choses. Il y a plusieurs semaines, des manifestations avaient secoué la quiétude de la ville, poussant le Ministre de l’Administration Territoriales et des Collectivités Locales à  se pencher sur le problème et rencontrer les protagonistes. Le départ du préfet et du gouverneur est perçu par les jeunes comme un premier pas vers la satisfaction de leurs revendications et une preuve que la jeunesse malienne peut se battre pour faire bouger les choses dans le bon sens.

Marche des Femmes: Objectif ; l’ adoption d’une loi contre l’excision

Les femmes du Mali ont organisé ce matin à  Bamako une marche de soutien à  l’adoption du projet de loi contre la pratique de l’excision. A l’initiative de la CAFO, la coordination des associations et ONG féminines du Mali, et sa branche santé, la COSADES, cette marche a débuté par le centre Aoua Keita, pour se terminer au Gouvernorat central du district ! Elles ont donc marché ce matin pour réclamer l’adoption d’une loi contre la pratique de l’excision. Elles les femmes, des villes, des milieux ruraux, de la société civile. Ensemble, elles ont marché du centre Aoua Keita, jusqu’ à  la Mairie Centrale du district, o๠elles ont d’abord été reçues par le 1er adjoint au Maire. Sur place, Estelle Keita, de la coalition Santé et Développement de la CAFO, a remis aux autorités un document de plaidoyer. Après la Mairie du district, direction l’Assemblée Nationale, une étape clé de la marche ! C’’est en effet là  que se votent les projets de loi et il était important pour les femmes de la CAFO et leurs sœurs, de rencontrer les députés. C’’est donc le 2è vice président de l’Assemblée Nationale, l’honorable Assarid Ag Imbarkawa, qui leur a personnellement assuré du soutien du Parlement, en vue d’adopter une législation contre l’excision  » Nous avons suffisamment été sensibilisés ssur la question et il est temps de légiférer en la maatière », a déclaré ce dernier. L’excision concerne près de 100 millions de femmes en Afrique et le Mali reste l’un des pays les plus touchés par les mutilations génitales féminines. Leurs conséquences sont lourdes et affectent durablement la vie intime de la femme :  » Nous ne pouvons plus accepter cela et c’est un combat quee nous devons mener ensemble, en complémentarité avec les hommes, », a ajouté Mme Oumou Touré, secrétaire Exécutive de la CAFO. Convaincre les autorités Dernière étape de la marche : le gouvernorat du district. Et les femmes sont descendues des bus pour marcher, banderoles en main, déterminées, énergiques vers lee gouverneur Ibrahim Féfé Koné :  » Elles sont braves les femmes du Mali et toujours debout pour faire changer les choses et je puis personnellement les assurer de mon soutien »  » Non à  l’excision »! Voilà  donc le slogan de cette journée, riche en mobilisation. Si le projet d’une loi contre l’excision, une pratique ancrée dans les mentalités, risque de prendre du temps à  l’instar du code de la famille et des personnes qui vient d’être enfin voté, les femmes ne baisseront pas pour autant les bras pour continuer leur plaidoyer en faveur de leur plein épanouissement !