L’Instant Thé- Action T- Latrines pour la communauté

Le Grin Impact de Garantiguibougou a procédé ce vendredi 26 janvier à l’inauguration de latrines dans le CSCOM de son quartier pour le plus grand bonheur de son quartier. Vainqueur de l’émission L’Instant Thé, les membres du grin ont pu bénéficier d’une assistance pour mener à bien ce projet.

Boire du thé c’est bien, agir pour la communauté, c’est encore mieux.  Le grin Impact vient d’en apporter la preuve. Gagnant de L’Instant Thé, une émission de téléréalité, qui trois mois durant a mis aux prises huit grins afin d’évaluer leur capacité à monter un projet viable pour leur quartier. La volonté des 10 membres du grin Impact ainsi que de leur coach de réhabiliter et de construire des latrines au Centre de santé communautaire de Garantiguibougou a été plébiscitée par le jury de l’émission.

C’est donc à la remise des clés au CSCOM, de trois latrines réaménagées et de cinq autres toutes neuves, dont certaines contenant des douches intérieures que le grin Impact a procédé à l’inauguration ce vendredi 26 janvier. « C’est une belle initiative que nous apprécions, ces jeunes font la fierté du quartier », s’est réjoui le maire de Garantigibougou, Mamadou Sawadogo. Les différentes patientes dans l’impossibilité d’utiliser les toilettes du fait de leur vétusté, selon les mots de la directrice du CSCOM, se réjouissent de ces réalisations. « Tout le monde est heureux, les femmes enceintes, celles qui ont accouchés, et les personnes en situation de handicap, qui ne pouvaient avant utiliser les toilettes, ont tous désormais une partie qui leur est réservée, chacun y trouve son compte, et ce grâce aux jeunes du quartier », ajoute Dr Traore Bintou Sangare. 

Mais si aujourd’hui, la tendance est à la réjouissance et aux célébrations, le chemin n’en fût pas moins long. Une des conditions sine qua non à une éventuelle victoire était la capacité des grins à fédérer autour de leurs projets, et à mobiliser des fonds de départ. Tâche difficile. « Beaucoup de personnes nous disaient que c’était voué à l’échec. Souvent, nous organisions des évènements en vue de levée des fonds, mais au final, personne ne venait », raconte le chef du grin Impact, Lamine Diarra.

De quoi en décourager plus d’un. Mais eux, non. Le « Yes We Can» a pris le pas sur une quelconque forme de résignation.  Des bonnes volontés ont donc été démarchées, des commerçantes sollicitées et même des élèves quêtés. En tout c’est près de 1. 500.000 FCFA en espèce et  300.000 FCFA de dons en nature que le grin a pu mobiliser. Des dotations auxquelles l’émission a ajouté 9. 000.000 de FCFA pour mener à bien le projet dont le financement était évalué à 12. 000.000 de FCFA. « Ce n’était pas facile, mais nous sommes réellement contents du résultat, et les retours positifs de la population nous conforte dans l’idée de faire plus pour notre quartier » conclu Lamine Diarra.

Le «grin» est-il contre-productif ou immuable ?

Le grin a-t-il une réelle utilité sociale à  part débattre des sujets de société qui touchent la vie des Maliens de Kayes à  Kidal, de Bozola à  Doumanzana, deux quartiers peuplés de la capitale malienne. Il reste que de nos jours, le « grin » a tendance à  s’élargir jusqu’ à  envahir l’espace des autres. Tiens, en rentrant l’autre jour, dans mon immeuble, je tombe sur un grin. Résultat, des coques d’arachide parterres, des résidus de thé vert chinois, communément usité pour faire le thé à  trois degrés, tant prisé étalés à  tout va. « Aviez-vous besoin de laisser vos coques d’arachide devant l’entrée ? ». l’autre me regarde d’un air étonné, comme si C’’était moi l’extraterrestre. Je passe alors mon chemin. Le lendemain, je découvre un autre rassemblement d’aide-ménagères devant ma porte. Impossible de passer. Là  encore, il faut négocier, pousser les chaises si typiques du grin. Dépasser la masse qui vous scrute, vous détaille de la tête aux pieds, vous passe littéralement au scanner comme si le temps était immuable et infiniment élastique. Et une fois que vous aurez disparu de leur champ de vision, dans la rue ou dans un quartier populaire, vous deviendrez à  coup sûr l’objet de la conversation. En plus d’essayer d’éviter le regard de ces fieffés hableurs du dimanche au lundi, il faut en plus manœuvrer avec délicatesse pour ne pas marcher sur le pied de l’un d’entre eux. Et dire bonjour comme si de rien n’était. Toujours est-il que le grin reste une véritable institution sociale. Mixte pour la plupart du temps, de rares fois, une jeune dame s’y glisse pour égayer la vue de ces tontons et même ces papas, qui refont le monde jusqu’ à  trois heures du matin. A quelles fins ? « Le grin en apparence donne l’impression d’une grande cohésion sociale, du fait de ses membres rassemblés autour d’un seul « barada » ou théière à  thé. Mais en réalité, juge ce sociologue, il comporte des personnes aux opinions diamétralement opposés. Le grin est l’incubateur d’idées qui n’iront pas plus loin que le bout du carré. Le grin suscite colère, vanité, émoi,orgueil, timidité, l’occasion pour certains d’étaler un savoir, ou de colporter une rumeur infondée, tout comme selon ce journaliste, il distille de petites infos croustillantes à  creuser, rapporte la vie des autres, et critique nos dirigeants enfermés dans leur tour d’ivoire. En réalité, défend cet autre, le grin permet de prendre le poul de la société. Mais dans un pays, o๠est la jeunesse est grandement au chômage, le grin tardif est-il vraiment productif ?. Toujours, selon notre expert sociologue, un jeune qui aura passé une bonne partie de la nuit à  deviser, ne peut être efficace le lendemain, que ce soit en cours ou au travail, du fait des heures de sommeil perdues. Ko Sounogo ta ka djourou to mogo chi là . A partir de ce simple constat sur l’effectivité d’un cerveau qui aura épuisé ses batteries jusque tard dans la nuit, avis à  ceux qui voudraient se lever tôt, agir et changer leur monde, plutôt que de s’en laisser conter à  la lueur des étoiles, un verre de thé à  la main. Les rassemblements de jeunes autour du thé, devant les maisons, les concessions ou même les caniveaux pleins en plein hivernage sont une institution. A Réformer ?

Palabres au « grin » : Ainsi va le Mali d’ATT et ses vizirs…

Qu’ATT a gracieusement offert aux maliens, en enrichissant la collection déjà  fournie du Musée National. Au lieu donc qu’elle épate le locataire admiré de Koulouba, la médaille ira se faire dépoussiérer parmi les bibelots et autres œuvres d’art. Ah quel fieffé, notre président. Sans se départir de son flegme habituel, il se laisse courtiser gaiment, Lobbo à  ses côtés, par tous ces vizirs qui veulent être califes à  la place du calife ! Toujours là  o๠on ne l’attend pas. Et pourtant, eux l’attendant en 2012. D’o๠viendra la feinte ? Bittar

Foot : quand La CAN anime les « grins » de Bamako

13h le vendredi à  Bamako : ! C’’est bientôt l’heure de la prière mais cela n’empêche pas les bamakois de se livrer à  leur exercice favori: le « grin » ou rassemblements sous l’arbre à  palabre, voire compagnonnage actif pour refaire le monde. Ici, il s’agit de refaire le match, celui des Aigles contre l’Algérie. Après l’euphorie de la folle remontée contre l’Angola, on commente la défaite 0-1 des Aigles face à  l’Algérie elle-même battue par le Malawi 3-0. Cette fois, C’’est Bakary qui s’insurge contre l’attitude des Aigles, entre deux savonnades de voiture à  cette station de lavage Du quartier Djélibougou. Le geste énergique, il critique le manque de cohésion des Aigles sur le terrain : « Je ne comprends pas cette désunion dans l’équipe, chacun veut faire cavalier seul, ils se font même pas les passes décisives au bon moment ». « Oui mais tu sais, ces joueurs là , ils sont tous titulaires dans des clubs au Nord, alors, ils s’impressionnent un peu, j‘ai l’impression? » , fait Karamoko assis à  faire du thé. C’’est le deuxième verre, parce qu’il ne saurait y avoir de paroles de « grin » sans thé. « Oui mais Kashi ( l’entraineur des Aigles), il fait quoi, je me demande ce qu’il leur raconte sur le terrain ?, », s’interroge Salif l’essuyeur. Je le vois secouer les tapis d’une RAV 4 et revenir vers nous pour finir sa palabre: « Je vais vous dire un truc, il parait que l’un des joueurs a fait des reproches à  un autre au vestiaire en lui demandant la balle et le capitaine « Djilla » aurait dit « Ca suffit, laisse nous! », Vous voyez un peu l’ambiance? ». Information à  vérifier bien sûr. Mais ils sont chauds les paroliers du « grin »Â irrités de la défaite du Mali. Surtout, ils se demandent quelle sera l’issue de la compétition pour leur pays. Prochain adversaire : le Malawi, cette équipe qui a mis un cinglant 3-0 à  l’Algérie, fait peur. Gagner à  tout prix !  » Vous avez vu les Ivoiriens jouer, ce sont de véritables tacticiens eux, ajoute Karamoko, Drogba lui se paie de ces balles, sauf qu’il pas encore réussi à  marquer ». Ce jour là , les Ivoiriens doivent jouer contre le Ghana à  19h. On attend le spectacle que n’ont pas su offrir les Aigles face à  l’Algérie. « Moi je vous le dis, cette équipe réserve des surprises, un coup, ils nous font bondir, un coup, ils nous font pleurer, J’espère qu’ils vont battre le Malawi », fait Bakary en avalant une gorgée de thé. « Faut se méfier du Malawi, ce ne sont pas des enfants de chœur parce qu’ils ne sont pas une nation de foot! », dis-je ravie de placer un mot dans ce « grin » d’hommes. Oui il faut le savoir, les « grins » sont rarement mixtes à  Bamako, mais de plus en plus, ils le deviennent surtout chez les jeunes. « Eh, madame, tu connais quoi au foot toi ? ». C’’est Salif qui vient de me dire ça d’un air taquin. « Tu sais je suis les matchs hein ? En tout cas, le Mali va gagner, crois moi. Bon as-tu fini de laver mes tapis ? » .  » Tout secs! Le soleil les a bien séché. Un dernier thé avant de prendre la route ? » , répond le jeune homme. J’accepte volontiers et avale le breuvage au goût très sucré, sucré comme la victoires des Aigles face à  l’Angola. Mais aussi légèrement amer comme la défaite face à  l’Algérie. Comment sera-t-il donc ce troisième thé ? Le match Mali-Malawi nous le dira. Je laisse ces hommes vaquer à  leurs ablutions du vendredi. Qu’ils n’oublient pas dans leur prière d’invoquer Allah pour la victoire des Aigles et leur qualification en Quart de finale !