Guichets automatiques : Ou est passé le cash ?

De plus en plus, l’activité bancaire s’enracine au Mali comme ailleurs. Elle connaà®t de profondes mutations. La preuve, la multiplication des banques et l’installation progressive des guichets automatiques des banques (GAB). Le constat est surtout valable à  Bamako o๠les GAB ne cessent de pousser comme des champignons dans les différentes localités. A travers le processus de bancarisation (aussi timide soit-il), ces guichets de proximité ont un impact véritablement appréciable tant sur les clients que sur le fonctionnement des banques. D’habitude, pour être servi, le client doit se rendre au guichet de son agence bancaire. Du coup, il est contraint de se conformer aux horaires d’ouverture de la banque. Les banques ouvrent généralement de 8h – à  16h. l’usager par conséquent adapte son agenda, quitte à  le faire aux dépens d’autres activités, y compris son travail. Le pire est que dans plusieurs banques de la place, les clients subissent un véritable calvaire dans les longues files d’attente. Avant l’avènement des GAB, certaines personnes pouvaient perdre une matinée pour la moindre opération de retrait ou de versement. C’’est pour remédier à  ces défaillances que depuis quelques décennies, les banques ont réfléchi à  la mise en place des automates bancaires capables de suppléer les hommes. Bouffée d’oxygène et de cash… Grâce à  ces machines le client a accès à  des opérations courantes comme les retraits, la consultation du solde du compte (position du compte), l’édition de mini- relevés, etc.. 24heures sur 24 et 7 jours sur 7. Le développement du parc de GAB a commencé après 2005, grâce à  l’avènement du Gim-Uemoa (Groupement interbancaire monétique de l’Uemoa). Chargé de promouvoir l’interbancarité en matière d’utilisation des GAB et des cartes magnétiques, le Gim-Uemoa a été mis en place par les banques de l’Uemoa sous l’impulsion de la Banque centrale des à‰tats de l’Afrique de l’ouest ( Bceao). Si en 2007, les banques maliennes n’étaient que cinq à  offrir des services bancaires à  l’aide de la carte magnétique, aujourd’hui, 13 banques de la place sur 14 disposent d’un parc de GAB. Le pays compte environ 200 GAB sur toute l’étendue du territoire dont une centaine à  Bamako. Les clients effectuent en moyenne près de 30 000 opérations de retrait par jour pour une moyenne de plusieurs millions de Fcfa par jour. Pannes et maintenance Le faible taux de bancarisation (6 à  11% dans l’espace Uemoa) n’est certainement pas la raison des dysfonctionnements des GAB. Il faut surtout souligner les difficultés pour assurer la maintenance. Il est impossible pour les sociétés en charge d’assurer une maintenance de proximité. Le faible niveau de développement des nouvelles technologies en général et des télécommunications en particulier rend difficile voire impossible l’interconnexion des réseaux d’entreprises. Au nombre des difficultés? il faut noter l’indisponibilité temporaire des GAB même si les banques fournissent de gros efforts pour corriger cette lacune. « Le système des guichets automatiques étant fortement dépendant des télécommunications, ils ne sont pas à  l’abri de défaillances liées aux systèmes de télécommunications les liant aux serveurs des banques », a indiqué un conseiller du Comité de régulation des télécommunications (Crt). Bien que peu fréquentes, des pannes mécaniques peuvent également être à  l’origine de l’indisponibilité des GAB (le temps du remplacement de la pièce défectueuse par les prestataires de service).

Ahmadou Abdoulaye DIALLO, Ministre de l’industrie, des Investissements et du Commerce

Au lendemain du lancement du Rapport «Doing Business 2010 », le ministre de l’industrie, des investissements et du commerce, Ahmadou Abdoulaye Diallo nous livre un bilan de la situation de l’investissement au Mali, en appui avec l’API, l’Agence pour la promotion des Investissements. Ahmadou Abdoulaye DIALLO a le verbe facile et l’éloquence maà®trisée. Et C’’est au ministère, qu’il nous a reçu pour évoquer les réformes entreprises par le Mali en matière de création d’entreprises et de renforcement d’un environnement industriel plus souple et simplifié. JournalduMali.com : Le rapport Doing Business 2010 a évoqué les progrès effectués par le mali en matière de création d’entreprises, notamment le Guichet Unique, ce qui lui a permis de remonter de 6 points dans le classement ? Quelles sont les autres réformes ? Ahmadou Abdoulaye DIALLO : Nous travaillons sur 10 indicateurs, la création d’entreprise, le permis de construire, l’embauche de travailleurs, le transfert de propriété, l’accès au crédit, la protection des investisseurs, le paiement des taxes et impôts, le commerce transfrontalier et l’exécution des contrats et la fermeture d’entreprise. Les progrès sont visibles surtout au niveau l’opérationnalisation du Guichet Unique, inauguré depuis les 29 avril 2009 et qui a permis de simplifier les procédures administratives. Nous sommes passés de 11 à  7 étapes de création d’une entreprise et de 26 jours à  72h au maximum. JournalduMali.com : Quel est le coût aujourd’hui pour l’entrepreneur ? Ahmadou Abdoulaye DIALLO : Il y a aujourd’hui un coût d’environ 16%, ce qui est moins qu’avant. Prenons l’obtention du permis de construire, un décret à  été revu et nous avons un plan d’action qui aujourd’hui enlève certains projets d’une catégorie particulière. Par exemple pour établir qu’une construction n’a pas d’impact environnemental, les taux d’études ont été revus à  la baisse, il était de 5% auparavant. Aujourd’hui, ces frais d’étude n’ont plus d’impact ainsi que les intérêts intercalaires. On a aussi réduit les frais de branchements ( téléphone, internet ) de 99 à  30 jours. Donc l’assiette de calcul a été considérablement réduite. JournalduMali.com : Oui mais pour ça, il faut faire appel à  des sociétés privées pour certains services intermédiaires, comme le téléphone ou l’internet, qu’est-ce que vous leur dà®tes à  ces sociétés ? Ahmadou Abdoulaye DIALLO : Ils ont une mission de service public. Et ils doivent respecter les délais qui ont été fixés et nous sommes en concertation avec eux pour assurer cela. Une fois qu’on est d’accord sur les délais, chaque partie doit respecter son engagement. Certaines licences ont été concédées par l’état à  des sociétés privées et elles doivent respecter leur engagement. Je prends l’exemple du code de procédure civile et commerciale ou le commerce transfrontalier, qui a subi des réformes. On peut aussi signaler la protection des investisseurs et la libre transférabilité des capitaux. JournalduMali.com : Quel impact a le guichet unique sur des entrepreneurs maliens basés à  l’étranger ? Ahmadou Abdoulaye DIALLO : Le guichet unique agit uniquement sur les entrepreneurs maliens ou étrangers et qui veulent investir au Mali, créer leur entreprise en territoire malien. Il permet aujourd’hui de simplifier la procédure de création d’entreprise, qui était longue et fastidieuse avant. JournalduMali.com : Pour revenir au rapport Doing Business 2010, quels sont les objectifs pour le classement 2011 ? Vous avez évoqué le médiateur du crédit ? Ahmadou Abdoulaye DIALLO : Il y a des réformes factuelles, mais d’autres prennent du temps, donc, nous y réfléchissons. Quant au médiateur du crédit, C’’est une idée en gestation. Ce serait de créer un homme ou une femme, qui connaà®t très bien le crédit, un ancien banquier par exemple et qui serve d’intermédiaire entre les institutions de crédit et les entrepreneurs pour un dialogue positif. Aujourd’hui, nous n’avons pas beaucoup de banques, le taux de bancarisation est très faible. Et les quelques banques qui sont là  imposent leur diktat et ce n’est pas normal. Aujourd’hui, il n’y a pas de gestion des risques et quant on leur demande de faire des dossiers d’investissements, elles ne savent pas. Donc, il faudrait quelqu’un qui aide les banques à  faire ces dossiers d’investissement et à  les comprendre et si on arrive à  atteindre la moitié des dossiers rejetés, ce sera ça de gagné. JournalduMali.com : Ne pensez-vous pas que l’état devrait créer un fonds d’investissements pour favoriser les financements et les investissements ? Ahmadou Abdoulaye DIALLO : On est entrain de le faire. D’ici peu de temps, on va créer un fond national d’investissements et un fond de garanties pour le secteur privé. Ce sera un fond basé sur le capital risque, et qui sera un levier de financement bancaire. JournalduMali.com : Quel est le délai pour la création de ces deux fonds ? Ahmadou Abdoulaye DIALLO : Honnêtement, je souhaitais le faire pour le 30 juin 2009, mais J’ ai perdu mon pari. Mais cela fait partie des choses essentielles à  poursuivre. On envisage aussi le crédit bail et les innovations technologiques. JournalduMali.com : O๠en est la nouvelle zone industrielle de Dialakorobougou ? Ahmadou Abdoulaye DIALLO : On y travaille. Le schéma de financement n’est pas totalement bouclé. Il faudra peut être lever des fonds sur le marché financier ou des structurations de facilité bancaire. La société de gestion et d’intermédiation financière du Mali nous a donné un mandat d’intermédiation financière. Il y a aussi des sociétés qui nous accompagnent sur la construction d’infrastructures pour favoriser les PME directement. JournalduMali.com : Quels sont ces partenaires ? Ahmadou Abdoulaye DIALLO : Ce sont des maliens, en partenariat, avec des chinois, de indiens notamment. JournalduMali.com : Dans quelles filières en particulier ? Ah Ahmadou Abdoulaye DIALLO : Les matériaux de construction qui sont des filières très importantes. JournalduMali.com : Les chinois viennent souvent avec leur matériaux, leurs ciments, leurs ouvriers, et l’économie malienne n’en profite pas vraiment, outre les ouvrages qui vont rester ? Est-ce qu’il y a réellement un transfert de technologie qui s’opère ? Ah Ahmadou Abdoulaye DIALLO : Si, si le Mali en profite. Déjà  prenez la valorisation de la ressource humaine. Vous savez la technologie est universelle. Pour la cimenterie par exemple, nous avons un projet de construction et un besoin de 64 milliards de francs de financement, financés aux 2/3 par les banques maliennes, à  savoir Ecobank ou BDM. Alors vous voyez, on ne compte pas que sur les étrangers. Si je prends l’exemple du troisième pont, les chinois travaillent avec des ingénieurs maliens, donc, il y a un transfert qui s’opère tout de même. JournalduMali.com : Si on prend l’exemple du champ Malibya, 100 000 hectares de terres concédés à  la Libye, dans la zone Office du Niger, et géré par les libyens, on voit beaucoup des étrangers sur le projet ? Ahmadou Abdoulaye DIALLO : Dans un projet, il y a un tout ! Il ne faut pas être effrayé de voir une forte densité d’étrangers. Il faut d’abord entrevoir une ressource naturelle qu’on va transformer. Pour le projet Malibya, il y une surface de terre, qui est là  et qui n’a jamais pu profiter aux maliens, et on va grâce à  cet apport des libyens, produire du riz en quantité ! Un riz destiné à  la consommation locale. Donc, si il y a des infrastructures à  réaliser, même par des investisseurs étrangers, elles restent dans le pays. JournalduMali.com : Qui nous dit que le riz va vraiment être consommé par le marché local ? Ah Ahmadou Abdoulaye DIALLO : Bon, une partie de ce riz produit, sera aussi certainement exporté. Mais nous bénéficierons des devises tirées de ces exportations. JournalduMali.com : La Chine plus que le Mali attire beaucoup d’investisseurs, en imposant des règles, de transfert de technologies, que le marché local soit favorisé. Est-ce que cela est systématique pour le Mali ? Est-ce contractuel ? Ah Ahmadou Abdoulaye DIALLO : Bien sur! Nous imposons les mêmes règles aux investisseurs ! Je prends le cas de la nouvelle sucrerie Nsukala, le Mali va prendre 40% et la Chine 60% ; Et le transfert de technologie se fait, mais il nous faut des ressources humaines de qualité ! JournalduMali.com : Pour finir, quels sont les autres projets d’investissements ? Ah Ahmadou Abdoulaye DIALLO : On a la cimenterie de Diamou o๠nous voulons produire 800000 tonnes de ciment la première année, 900000 tonnes la deuxième année et atteindre 1 millions de tonnes en 2012 ; Nous espérons débuter pour le 22 septembre 2010. Il y a aussi la cimenterie de Hombouri, là  aussi, on est très avancé. l’objectif est d’y produite 500000 tonnes de ciment pour le 31 décembre 2009 ; Plus deux autres projets sucriers, Nsukala et Sosima pour 2012, avec une production de 350 000 tonnes de sucres par an, dont la moitié est destinée à  l’exportation. Mais cette production devrait avoir une incidence sur le prix du sucre et sa baisse, et cela à  partir du moment o๠ces unités seront en production ! Nous envisageons aussi des projets dans les Phosphates naturels, pour les engrais. N’oublions pas aussi les projets d’agriculture à  Alatona, à  Malibya etC’… On envisage même de faire un centre High Tech dans la zone industrielle de Dialakorobougou pour favoriser les nouvelles technologies… Vous voyez, nous avons beaucoup de projets qu’on aimerait réaliser avant 2012

Inauguration du GUICHET UNIQUE pour la promotion des Investissements au Mali

L’API Mali est un établissement public à  caractère administratif créé en 2005 et placé sous la tutelle du ministère de l’industrie, des investissements et du commerce. Elle a pour mission d’encourager le développement des investissements directs et de contribuer à  la planification et à  la régulation des zones industrielles. l’API Mali à  travers son guichet unique, offre un point d’entrée unique pour toutes les procédures de création d’entreprises, d’assistance aux investisseurs et de délivrance d’agréments au code des investissements au Mali. Qu’est ce que le guichet unique ? Le guichet unique est un guichet de facilitation qui permettra à  l’investisseur d’accomplir en un seul et même lieu, toutes les formalités liées à  la création de son entreprise. Il a pour mission de faciliter les procédures administratives pour la création d’entreprises. Réduire les coûts et les délais d’obtention des autorisations d’exercice et demandes d’agrément au code des investissements. Faciliter les formalités déclaratives à  travers le ( NINA ) l’obtention du Numéro Unique d’Identification Nationale. l’ouverture du guichet unique s’inscrit dans un vaste programme de réformes du climat des affaires au Mali initié par le gouvernement à  travers l’API Mali et son ministère de tutelle. Ce programme vise des investissements étrangers et nationaux. En collaboration avec les départements ministériels concernés, l’opérationnalisation du guichet unique sera suivie de réformes telles que la suppression de la procédure d’enregistrement des statuts , la relecture du code des investissements et l’élimination de l’obligation de notification systématique à  la Direction Nationale de l’Assainissement ET du contrôle de la pollution et des nuisances(DNACPN) faite aux entreprises en création. Monsieur Amadou Abdoulaye Diallo, Ministre de l’industrie, des Investissements et du commerce explique : ‘Le guichet unique est une réponse aux préoccupations constantes du gouvernement puisqu’il est d’abord et avant tout, un instrument au service du secteur privé, considéré comme le vecteur de la croissance économique au Mali, le développement rural étant son moteur. En effet, en un seul lieu et avec un seul interlocuteur, il est désormais possible de créer une entreprise en 72h. Cela permet la transparence dans les procédures administratives et les coûts liés à  la création d’entreprise et la possibilité pour les investisseurs de s’immatriculer au registre de commerce du crédit mobilier(RCCM) sur la base d’une déclaration sur l’honneur et sous réserve de la présentation du casier judiciaire dans un délai de 2 mois. » Le directeur général de l’API-Mali, monsieur Mansour Haidara précise : ‘l’objectif recherché est rendre la vie plus simple au secteur privé. Très bientôt il y aura des réformes visant à  l’amélioration et l’obtention du permis de construire, à  la facilitation des impôts, aux transferts de propriétés… On a décidé de commencer avec le guichet unique parce qu’on suppose que C’’est la première étape dans le parcours d’un investisseur. »Il explique que l’API réduit le temps sans affecter les moyens financiers avec l’aide des notaires qui ont bien évidemment accepté de jouer le jeu avec tous départements techniques. ‘Sans les impôts et le ministère des finances, on n’aurait pas pu faire cela. Sans le Ministère de la justice, on n’aurait pas pu avoir un représentant du registre du commerce. C’’est donc un travail o๠tout le monde a participé pour la réussite de l’agence. » Le premier ministre Modibo Sidibé, président de cérémonie à  procédé à  la coupure du ruban. Il déclare : ‘ Créer des entreprises dans un délai aussi court et dans le même lieu, dans le même espace, je crois que C’’est un enjeu qu’il fallait remporter, ce qui est fait. Je tient donc à  féliciter tous ceux qui de près ou de loin, on contribuer à  la réalisation de ce projet. Nous allons continuer donc à  faire la promotion du Mali en temps que destination des investissements. »