Sites touristiques maliens : Un potentiel inexploité

En berne depuis quelques années, en raison de la situation sécuritaire qui s’est dégradée, le tourisme malien continue pourtant de regorger de potentialités et de sites souvent inconnus. Les acteurs veulent redynamiser le secteur par la diversification des offres et le développement d’un tourisme local.

« Nos sites attirent. Avant, la politique de l’État était centrée sur le Nord. Mais, avec la crise, elle s’est réorientée vers les potentialités du Sud », affirme M. Drissa Diabaté, promoteur du festival de Woroni, localité située à environ 70 km de Sikasso et célèbre notamment pour ses chutes d’eau. Cette relance des activités touristiques dans les zones sud du Mali est prônée par les autorités, qui ont célébré la première édition de la Journée mondiale du tourisme à Woroni.

Située à 45 km de Bamako, la ville de Siby fait aussi partie de ces localités sur lesquelles se reportent désormais les touristes attirés par des sites historiques et culturels. Des nationaux pour la plupart, familles, étudiants mais aussi entreprises, selon M. Mandiou Yattara, promoteur du festival Fescauris, qui s’y tient chaque année. « Un tourisme domestique » vers lequel s’orientent depuis peu certains professionnels, dont les guides touristiques, qui « accompagnent l’État dans sa promotion », selon  Sory Ibrahim Guindo, Président de la Fédération nationale des guides du Mali. De Kayes à Ségou, en passant par Sikasso et Koulikoro, « tous les sites sont attrayants », affirme ce professionnel, qui note, malgré un classement en « zone rouge » du Mali, une relance des activités touristiques. C’est ce qu’attestent en tout cas les chiffres de l’Annuaire statistique de la Direction nationale du tourisme et de l’hôtellerie (DNTH). Ainsi, en 2017, ils ont été 193 374 à visiter le Mali. Un chiffre en hausse de 11,61% par rapport à 2016, avec une augmentation des touristes venus du continent, qui représentent 50% des visiteurs, devant les Européens et les Asiatiques, en forte croissance. Une reprise que les agences de voyages, autres acteurs importants, ont cependant du mal à percevoir. « Je fais de la billetterie depuis 15 ans, mais depuis 2012 les touristes ne viennent plus », note un responsable d’agence.

Pour que les sites soient attrayants, encore faut-il qu’ils soient connus et mis en valeur. C’est le cas de ces « caches » destinées à abriter les populations lors des affrontements découvertes dans la ville de Bougouni. Un exemple parmi d’autres, selon M. Seydou Coulibaly, le promoteur du festival Didadi.