Obiang, Biya et Museveni : une longévité au pouvoir de plus en plus contestée

À eux trois, les présidents Teodoro Obiang Nguema Mbasogo (Guinée Équatoriale), Paul Biya (Cameroun) et Yoweri Museveni (Ouganda), ils totalisent 110 ans de règne ininterrompu.Le premier cité, aujourd’hui âgé de 77 ans, détient le record absolu de longévité au pouvoir sur le continent. Il a débuté son magistère après avoir, le 3 août 1979, renversé son oncle Francisco Macias Nguema Biyogo. Surfant sur la rente pétrolière d’un petit État continental et insulaire d’un million d’âmes, et trônant à la présidence du Parti démocratique de Guinée Équatoriale (PDGE), M. Obiang a réussi à «pacifier» le front de l’opposition où la dizaine de partis légalisés font figure d’alliés.

Conscient de santé précaire, l’homme fort de Malabo a réglé la question successorale en nommant, comme vice-président, son propre fils Teodoro Nguema Obiang Mangue. Surnommé «Teodorín», il est actuellement en délicatesse avec la justice française pour des faits de «biens mal acquis».

Son voisin sur le plan géographique, également présenté comme un intime, a accédé à la magistrature suprême le 6 novembre 1982 à la faveur d’une disposition constitutionnelle, faisant du Premier ministre le successeur du démissionnaire Ahmadou Ahidjo. Après la prestation de serment ponctuée par un discours moraliseur sur la gestion des affaires publiques, Paul Biya sera, dès le 6 avril 1984, confronté à un coup d’État ourdi par des partisans de son prédécesseur.

L’entrée en récession du Cameroun, dès 1987, viendra davantage crisper le climat sociopolitique.

Fils de catéchiste, M. Biya, né le 13 février 1933 à Mvomeka’a (Sud), règne sur un pays d’environ 25 millions d’habitants et qui compte près de 300 partis depuis la réinstauration du multipartisme, en décembre 1990. Malgré ses adversaires, il s’est fait reconduire dans ses fonctions en janvier 1984, avril 1988, octobre 1992, octobre 1997, octobre 2004, octobre 2011 et octobre 2018. En 2008, il a fait modifier une disposition de la Loi fondamentale limitant le nombre de mandats présidentiels.

En dehors d’une situation économique toujours préoccupante, le Cameroun doit également faire face aux assauts de la secte islamiste Boko Haram dans l’Extrême-Nord, à une crise sécessionniste dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, mais également à l’afflux des réfugiés centrafricains à l’Est et dans le septentrion. 

Quant à Yoweri Museveni, il est âgé de 75 ans dont 33 ans passés à la tête de l’Ouganda. Ayant débuté son règne en 1986 et après avoir renversé Milton Obote, il est à la fois chef de l’État et chef du gouvernement.

Également leader du Mouvement de la résistance nationale (NRM), son arrivée aux affaires coïncide avec l’avènement de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), un groupe rebelle sévissant aussi en République démocratique du Congo (RDC), au Soudan du Sud et à l’est de la République centrafricaine (RCA).

Peuplé de 43 millions d’habitants, l’Ouganda est fortement impacté par les différentes crises dans la région des Grands Lacs.

Malgré une situation économique du pays qualifiée d’encourageante par les institutions spécialisées, M. Museveni doit désormais compter avec une opposition bien décidée à l’évincer. Ce qui est loin d’une mince affaire.

Et pour cause : à la suite d’une réforme constitutionnelle controversée supprimant la limite d’âge pour accéder à la magistrature suprême, il nourrit l’espoir de briguer en 2021 un 6ème mandat. Voire un 7éme, s’il le désire…

La Guinée Equatoriale identifie 4 secteurs pour la diversification de son économie

La Guinée Equatoriale dont le succès a jusque-là reposé sur le pétrole est désormais lancée dans une politique de diversification de son économie à travers quatre secteurs identifiés.L’annonce a été faite le lundi 17 juin dernier par le premier ministre de ce pays d’Afrique centrale, Francisco Pascual Obama Asue, interrogé par APA.

« Le président de la République avait convoqué une conférence économique pour dire que les ressources pétrolières ne vont pas servir pour couvrir les salaires. Il faut que les recettes ordinaires, les impôts etc couvrent les salaires des fonctionnaires, de l’Etat. Mais pour le pétrole, ça doit servir pour le développement du pays », a expliqué M. Obama Asue.

« On a conçu 15 grands programmes », a-t-il poursuivi, précisant que « le premier programme était la construction des infrastructures».

Face à la « baisse de la production du pétrole et du prix du pétrole », qui ne permettront pas d’atteindre les « objectifs de la Guinée Equatoriale 2020 », le gouvernement a «convoqué la troisième conférence économique », autour du thème, la diversification économique, a expliqué le premier ministre.

Cette conférence a identifié les secteurs de l’agriculture, de la pêche, du tourisme et de l’industrialisation pour la diversification de l’économie de la Guinée Equatoriale qui a accueilli du 11 au 14 juin 2019, la 54è Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD).  

«On a vu que le pétrole va finir. Donc il faut profiter de ce que nous avons. Nous avons déjà les infrastructures.  Donc il faut développer le tourisme. La Guinée Equatoriale est un pays qui a des potentialités énormes dans le secteur du tourisme », a relevé Francisco Pascual Obama Asue.

« L’Agriculture, tout est vert.  Dans la partie insulaire, en six mois, vous avez de la banane plantain, vous avez des macabo (taro) en six mois. Un autre secteur, celui des petites et moyennes industries.  On produit tout. Il faut essayer de faire la transformation sur place.  Il y a aussi la pêche », a-t-il égrené.

A propos de la pêche, le premier ministre de la Guinée Equatoriale a fait observer que « nous avons 345 000 km2 de territoire maritime.  C’est-à-dire que notre territoire maritime est plus vaste.  Ca veut dire que nous avons une richesse énorme pour la pêche. C’est un autre secteur qu’il faudra développer ».

L’agriculture, la pêche, le tourisme, et les petites et moyennes industries sont des secteurs que le gouvernement équato-guinéen développera dans le cadre de son programme de développement qui court jusqu’en 2035. 

Figurant entre les années 1980 et 1990 parmi les pays les plus pauvres du monde, la Guinée Equatoriale a subi une transformation radicale avec des infrastructures de classe mondiale après la découverte du pétrole en 1992.  Sur le continent, ce pays d’environ 1,2 million d’habitants détient le Produit intérieur brut (PIB)  le plus élevé par habitant.  

La BAD est «solide» pour maintenir sa notation AAA, (Président)

La Banque africaine de développement (BAD) dont les revenus sont en croissance reste « solide » pour maintenir sa notation AAA, la plus haute de l’échelle , a annoncé son Président, Akinwumi Adesina, estimant que « notre notation triple A est protégée».« La BAD est solide (…). On a toujours maintenu notre notation AAA. La Banque est solide au niveau financier», a déclaré M. Adesina le vendredi 14 juin dernier à Malabo lors de la conférence presse de clôture des travaux de la 54è Assemblée annuelle de la BAD.

« On va continuer à maintenir cette notation parce que c’est le corps de la Banque », a ajouté Akinwumi Adesina qui bénéficie du soutien des actionnaires de la BAD.

La notation AAA, est la plus haute de l’échelle  attribuée à la BAD avec des perspectives stables. La BAD qui reste ainsi l’institution financière la mieux notée du continent africain compte 54 Etats africains membres  et 26 pays non-régionaux.

Adesina annonce sa candidature pour un second mandat à la tête de la BAD

Le Nigérian Akinwumi Adesina a annoncé, vendredi à Malabo, sa candidature à sa propre succession pour un second mandat à la tête de la Banque africaine de développement (BAD).M. Adesina a fait cette annonce au cours de la conférence de presse qui a sanctionné la fin des travaux de la 54è Assemblée annuelle de la BAD autour du thème, « l’intégration régionale pour la prospérité économique de l’Afrique ».

Il a d’abord présenté aux journalistes rassemblés dans l’auditorium du Centre de conférence de Sipopo, un bilan élogieux de son action à la tête de cette Banque depuis 2015.

A ce propos, il a cité les cinq priorités (High 5) de la BAD que sont « éclairer l’Afrique, nourrir l’Afrique, industrialiser l’Afrique, intégrer l’Afrique et améliorer la qualité de vie des populations ».

« Nous avons connecté 16 millions de personnes qui ont accès à l’énergie, 70 millions de personnes ont accès à la technologie, à travers le secteur privé 9 millions de personnes ont eu accès aux financements, 57 millions de personnes ont eu accès au transport amélioré et enfin 31 millions de personnes ont eu accès à l’eau potable et à l’assainissement », a-t-il égrainé, reconnaissant qu’il y a « plusieurs autres défis » à relever.

« Avec humilité, je me présenterai pour continuer ce que nous avons commencé. Je suis très conscient de la lourde responsabilité qui reste », a poursuivi M. Adésina, insistant sur sa « passion pour l’Afrique ».

Les 55è Assemblées annuelles du Groupe de la BAD prévues en 2020 en Côte d’Ivoire, le siège de la Banque, seront marquées par l’élection d’un nouveau président ou la reconduction de M. Adesina.  

Démarrées lundi, les 54è Assemblées annuelles de la BAD se sont achevées, vendredi, au Centre de conférence de Sipopo dans la capitale équato-guinéenne, Malabo, avec la participation de plus de 2000 personnes.

Les gouverneurs de la BAD plaident pour une intégration énergétique accélérée

Les gouverneurs de la Banque africaine de développement (BAD) ont plaidé, jeudi à Malabo, pour un développement accéléré des projets d’intégration énergétique régionaux en Afrique afin de produire et distribuer une électricité de qualité, durable et plus sûre à l’échelle du continent.Ces gouverneurs qui sont pour la plupart des ministres en charge des finances et de l’énergie, s’exprimaient à l’occasion d’un petit-déjeuner en marge des Assemblées annuelles de la Banque, autour de la thématique, « partenariats porteurs de transformation : résoudre le déficit énergétique de l’Afrique par le biais d’initiatives régionales ».

« Le socle du développement en Afrique, c’est l’énergie » a soutenu la ministre de l’Énergie et du développement minéral en Ouganda, Irène Muloni, dont le pays est à la tête du pool énergétique d’Afrique de l’Est.

« L’intégration de projets régionaux est un élément clé pour résoudre le problème de l’accès des populations à l’électricité », a-t-elle poursuivi, citant plusieurs projets d’interconnexion en cours de financement par la Banque africaine de développement ou encore l’extension des réseaux électriques entre son pays, l’Éthiopie, le Kenya et la Tanzanie.

Alors que le continent regorge de ressources, notamment dans le renouvelable (solaire, éolienne, biomasse), 40% des Africains n’ont pas accès à l’électricité.

Avec l’appui de la BAD, il s’agira de relever collectivement les défis de production et distribution, de mobiliser toutes les ressources régionales et internationales et mettre en place des réformes politiques et réglementaires. 

L’Afrique du Nord est très avancée dans le domaine de l’intégration énergétique, a noté le ministre des Finances algérien, Mohamed Loukal, citant le transport d’électricité de l’Algérie, gros producteur d’hydrocarbures, vers le Maroc.

« En plus du méga-projet de gazoduc avec le Nigéria (4 000 km de long, capacité de 30 milliards de m3), la stratégie de l’Algérie se tourne vers les énergies renouvelables avec un pacte très ambitieux à l’horizon de 2030-2035 », a-t-il expliqué, insistant sur le rôle clé de la Banque dans la réalisation de projets structurants.

Le ministre des Finances du Sénégal, Amadou Hott, a insisté, pour sa part, sur le partage des ressources, à l’instar de l’hydroélectricité entre son pays, la Guinée, la Gambie et le Mali.

« L’avenir est aux PPP (partenariats public-privé) sur des projets de long terme, viables financièrement ; d’où l’intérêt des institutions supranationales comme la Banque africaine de développement, dont le rôle d’intermédiaire entre les pays est essentiel », a-t-il poursuivi.

La République de Guinée (Conakry) possède ce potentiel hydroélectrique, avec une capacité à faire le lien entre ses six pays frontaliers, à l’image de l’OMVG (projet de mise en valeur du fleuve Gambie), dont l’effet multiplicateur est important pour les quatre pays concernés », selon la ministre guinéenne du Plan et du développement économique, Kanny Diallo.

 Le cas de figure est identique pour le Mozambique, « idéalement placé au cœur de l’Afrique Australe pour fournir de l’électricité à ses voisins », a notamment expliqué le ministre de l’Économie et des Finances, Adriano Alfonso Maleiane.

L’intégration régionale constitue l’une des cinq grandes priorités stratégiques, « High 5 », de la BAD pour accélérer la transformation économique de l’Afrique.

Plus de 2 000 participants assistent cette semaine à ces Assemblées annuelles, qui offrent à la Banque une occasion unique de faire connaître ses points de vue sur l’état de l’économie africaine.

Elles lui permettent également de présenter un état des lieux de ses travaux et constituent une tribune permettant de diffuser ses vues sur les questions émergentes qui sont en train de façonner l’avenir du continent.

La capitale équato-guinéenne accueille du 11 au 14 juin 2019, la 54è Assemblée annuelle de la BAD autour du thème « l’intégration régionale pour la prospérité économique de l’Afrique».

Ouverture officielle à Malabo de la 54è Assemblée annuelle de la BAD

La 54è Assemblée annuelle de la Banque africaine de développement (BAD) couplée à la 45è Assemblée annuelle du Conseil des gouverneurs du Fonds africain de développement (FAD) s’est ouverte, mercredi, au Centre de conférence de Sipopo dans la capitale équato-guinéenne, Malabo, autour du thème, «l’intégration régionale pour la prospérité économique de l’Afrique », a constaté sur place l’envoyé spécial de APA.Cette cérémonie d’ouverture qui s’est déroulée en présence du président de la République de la Guinée Equatoriale, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo et de ses homologues de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo et du Roi du Lesotho, Letsie III a été ponctuée par trois allocutions.

Le ministre des Finances, de l’économie et de la planification de la Guinée Equatoriale, Cesar Agusto Mba Abogo, par ailleurs président du Conseil des gouverneurs de la BAD a insisté sur la résilience et l’utopie en Afrique. A ce propos, il a relevé les progrès réalisés par son pays en si peu de temps.

« La Guinée Equatoriale a cessé d’être l’un des pays les plus pauvres de la planète depuis les années 1980 et est devenue ce qu’elle est aujourd’hui » avec des « infrastructures modernes, fruit d’une gestion responsable » pour un « pays qui est un exemple de stabilité », a rappelé Cesar Agusto Mba Abogo, estimant que «la Guinée Equatoriale est aujourd’hui maître de son destin ».

Selon lui, cette transformation ne se cantonne pas seulement à Malabo, mais sur tout le pays. S’exprimant sur le thème de ces assises, le ministre des Finances, de l’économie et de la planification de la Guinée Equatoriale a souhaité que l’intégration régionale appelée de tous les vœux, bénéficie à tout le monde.

De son côté, le Président de la BAD, Akinwumi Adesina s’est félicité de la tenue de ces assises qui resteront une opportunité pour partager avec les différentes parties prenantes le bilan et les perspectives de cette institution de développement.

Poursuivant, il a rappelé les cinq priorités de la BAD intitulé « high five » (Eclairer l’Afrique et lui fournir de l’électricité – Nourrir l’Afrique – Intégrer l’Afrique – Industrialiser l’Afrique – et Améliorer la qualité de vie des Africains).

A travers le thème de cette année, l’Assemblée annuelle met l’accent sur le volet de l’intégration de l’Afrique, a-t-il poursuivi, ajoutant que « la BAD œuvre pour une intégration plus poussée ».

Saluant les autorités équato-guinéennes pour avoir accepté d’accueillir cette édition, M. Adesina a relevé l’exemplarité de la Guinée Equatoriale en matière d’infrastructures de classe mondiale.

« Votre jeunesse est votre meilleur atout.  Continuez d’investir dans la jeunesse avec la même détermination », a-t-il lancé au président Obiang qui à son tour a salué le choix de son pays pour abriter cette 54è Assemblée annuelle de la BAD.

« Nous apprécions votre présence ici (…) C’est un acte de coopération », a-t-il indiqué, en rappelant les différentes étapes de la modernisation de la Guinée Equatoriale qui de 1980 à 1990 était encore parmi les pays les plus pauvres du monde ».  Après la découverte du pétrole, ce pays s’est « radicalement transformé ».

« Nous organisons des conférences nationales pour décider ce que nous devrons faire avec l’argent du pétrole », a-t-il annoncé, prévenant les détracteurs de son pays que « personne ne peut nous dicter ce que nous devrons faire avec l’argent du pétrole ».

Teodoro Obiang Nguema Mbasogo s’est également félicité de l’organisation de ces assises en Guinée Equatoriale dans un contexte de diversification de l’économie de son pays.

Cette cérémonie officielle d’ouverture a fait place à un dialogue présidentiel de haut niveau autour du thème, « stimuler l’intégration de l’Afrique ». Les travaux se poursuivent jusqu’à vendredi.

Le Béninois Romuald Wadagni primé meilleur ministre africain des Finances

Les lauréats de l’édition 2019 des Trophées African Banker ont été annoncés lors d’un dîner de gala, à Malabo, la capitale de la Guinée équatoriale avec le Béninois Romuald Wadagni primé meilleur ministre africain des Finances.Les Trophées, qui ont lieu chaque année en marge des Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD) et du Fonds africain de développement (FAD), se sont progressivement imposés comme les Oscars de la banque africaine et rendent hommage à l’excellence dans les services bancaires et financiers sur le continent africain.

Le Béninois Romuald Wadagni a été élu Ministre des Finances de l’année. Il est parvenu à améliorer considérablement les indicateurs macro-économiques du Bénin et a entrepris des réformes structurelles de l’économie.

Aucune région n’a dominé les Trophées cette année, mais les organisateurs ont appelé à davantage d’inclusion dans le secteur bancaire, au niveau de la représentation des femmes dans les équipes de direction des banques, ainsi que dans le domaine de l’octroi de prêts aux petites et moyennes entreprises.

Cet appel a été repris par les deux principaux partenaires des Trophées, le Fonds africain de garantie et Bank of Industry, qui ont tous deux créé plusieurs instruments et mécanismes de crédit novateurs destinés au secteur des Petites et moyennes entreprises (PME).

Les deux principaux trophées sont revenus à des institutions de financement du développement. Afreximbank a été nommée Banque africaine de l’année tandis que le président de la Banque de commerce et de développement, l’Éthiopien Admassu Tadesse, a reçu le titre de Banquier africain de l’année.

La Banque de commerce et de développement a multiplié par cinq la taille de son portefeuille depuis qu’Admassu Tadesse a pris les rênes de l’établissement, développant sa présence en Afrique de l’Est et australe, où la banque exerce ses activités.

 De son côté, Afreximbank a lancé plusieurs produits novateurs ces dix-huit derniers mois.

Le Trophée de Carrière exemplaire a été remis au Président directeur général (PDG) de FirstRand Group, le Sud-Africain Sizwe Nxasana. Sous sa direction, la banque a dégagé un taux de croissance annuel de 20 %. Dans son discours, il a insisté sur la nécessité d’investir davantage dans le capital humain pour accélérer la croissance sur le continent.

Le prix African Banker Icon a été décerné à Mitchell Elegbe, fondateur d’Interswitch, le prestataire de services de paiement. On estime que sa société devrait devenir la première société africaine de technologie dont la valeur dépasse 1 milliard $.

Le gouverneur de la Banque centrale d’Égypte, Tarek Amer, a remporté le prix de Gouverneur de l’année, pour avoir su restaurer la confiance dans les marchés égyptiens et pour avoir contribué à faire du pays l’une des économies du monde à la croissance la plus rapide, et l’un des marchés émergents les plus florissants.

Les banques sud-africaines ont dominé les catégories Banque d’investissement et Deals de l’année. Absa a obtenu le prix Banque de l’année. Standard Bank et RMB ont gagné le trophée Deal de l’année – Acquisition, avec l’introduction en Bourse de Vivo Energy.

 Le Deal de l’année dans la catégorie Obligations est revenu à l’euro-obligation de 2,2 milliards d’euros du Sénégal, tandis que le financement de la plateforme flottante de GNL par le Crédit Agricole et TDB au Mozambique, a remporté le prix de Deal de l’année dans les infrastructures.

Ecobank a obtenu le trophée de Banque de détail de l’année ; la banque kényane KCB celui de l’innovation tandis qu’Equity Bank a reçu le prix de Banque socialement responsable. Enfin, la nigériane Bank of Industry a été récompensée pour ses efforts dans le domaine de l’inclusion financière.

Évoquant « les succès remarquables » des banques retenues pour les Trophées 2019, Omar Ben Yedder, éditeur du magazine African Banker a déclaré que « nous suivons le travail du secteur des services financiers depuis de nombreuses années ».

Selon lui, le secteur a affiché d’excellents résultats et l’année 2018 a été prospère pour les banques. « La fintech a été sans aucun doute le secteur le plus dynamique en matière d’investissements et nous n’avons pas encore vu l’impact qu’elle aura dans les années à venir », a-t-il expliqué.

Toutefois, malgré les accomplissements du secteur bancaire, les paroles du lauréat du Trophée du Banquier de l’année, prononcées lors du Forum des investissements en Afrique l’an dernier, résonnent encore : nous devons agir plus vite, à plus grande échelle et utiliser les synergies ».

Pendant longtemps, la Guinée Equatoriale était le pays d’Afrique à la croissance la plus forte, avec des investissements colossaux. Suite à l’effondrement du prix du pétrole, ce pays a décidé de mener des réformes structurelles pour transformer l’économie.

Les Trophées, sous l’égide de la Banque africaine de développement, sont financés par le Fonds africain de garantie (partenaire platine), la Banque de l’Industrie (partenaire or) et Coris Bank (partenaire associé). Cette année, le sponsor local était Banco Nacional de Guinea Ecuatorial, la première banque du pays en termes de bilan et de présence géographique.

Plus de 64 milliards FCFA de la BAD pour le financement du programme Kandadji au Niger

La République du Niger et la Banque africaine de développement ont signé, mardi, à Malabo un accord de financement de 128,8 millions de dollars américains (plus de 64 milliards FCFA) pour la réalisation du Projet d’appui au programme Kandadji de régénération des écosystèmes et de mise en valeur de la Vallée du Niger (PA-KRESMIN).L’accord a été paraphé par la ministre du Plan du Niger, Aïchatou Kane Boulama et Marie-Laure Akin-Olugbade, directrice générale pour l’Afrique de l’ouest de la BAD, en marge des Assemblées annuelles 2019 de la BAD et du Fonds africain de développement (FAD) qui s’ouvrent officiellement, mercredi, dans la capitale équato-guinéenne. 

Mme Boulama a exprimé la gratitude du gouvernement nigérien à la Banque, relevant dans la foulée, le leadership dont a fait montre celle-ci dans le processus de développement du programme Kandadji.

« Nous voudrions saluer l’engagement fort de la Banque pour ce projet très important aux yeux des populations nigériennes. La signature de cet accord est un pas de plus vers sa réalisation, mais aussi vers la restauration de l’écosystème du fleuve Niger et l’aménagement de milliers d’hectares irrigués au bénéfice des Nigériens (…)», a souligné Mme Boulama accompagnée pour l’occasion du ministre délégué auprès du ministre des Finances, chargé du Budget, Ahmat Jidoud.

« C’est un rêve vieux de 100 ans qui voit enfin le jour et nous sommes heureux d’y avoir contribué », a renchéri Marie-Laure Akin-Olugbade, directrice générale pour l’Afrique de l’ouest de la Banque, promettant que «nous sommes à vos côtés et nous le resterons ».

La mise en œuvre du projet Kandadji prévue sur six ans (2019-2025) passe par la réalisation d’un barrage à buts multiples qui devrait créer un véritable pôle de développement dans la région de Tillabéry, une des plus vulnérables du Niger, où vivent trois millions de personnes.

Le financement de la Banque, chef de file de la dizaine de partenaires impliqués dans ce programme, se compose d’un prêt de 65,1 millions de dollars, d’un don de 49,7 millions de dollars du Fonds africain de développement (FAD) ainsi que d’un prêt de 14 millions de dollars de la Facilité d’appui à la transition (FAT).

Le rôle des institutions financières africaines souligné à la 54è Assemblée annuelle de la BAD

Le rôle des institutions financières africaines dans le processus d’intégration régionale en Afrique a été souligné, mardi, à Malabo où les travaux de la 54è Assemblée annuelle de la Banque africaine de développement (BAD) couplée à la 45è Assemblée annuelle du Conseil des gouverneurs du Fonds africain de développement (FAD) ont démarré autour du thème, «l’intégration régionale pour la prospérité économique de l’Afrique ».A l’ouverture de l’atelier organisé par l’Association des institutions africaines de financement du développement (AADFI) en marge de ces assemblées annuelles, le vice-président de la BAD, en charge du secteur privé, des infrastructures et de l’industrialisation, Pierre Guislain, a insisté sur le rôle majeur des institutions financières africaines dans le processus d’intégration régionale en Afrique.

« Ces institutions financent le secteur privé, qui doit devenir le moteur de l’intégration régionale en Afrique », a déclaré M. Guislain.

L’AADFI, qui tient également sa 45ème Assemblée générale à Malabo, dans le cadre des Assemblées annuelles de la Banque, est une organisation panafricaine créée en 1975 sous l’égide de la Banque africaine de développement. Elle est composée de financiers du développement présents dans la plupart des pays du continent, qui peuvent être des « relais très efficaces pour la Banque », a estimé Pierre Guislain.

Le vice-président de l’AADFI, Lucas Mesos, a pris la parole en l’absence du président de l’association, Patrick Dlamini, pour mettre en valeur l’objectif de l’atelier consistant à réfléchir à des synergies entre les différentes institutions afin d’être plus efficaces ensemble.

« L’entrée en vigueur de la Zone de libre-échange continentale (ZLEC) cette année justifie notre volonté collective », a-t-il indiqué.

La ratification récente de l’accord sur la ZLEC vise à créer à terme la plus grande zone de libre-échange au monde, avec un marché intégré de 1,3 milliard d’habitants et un PIB global d’environ 3 300 milliards de dollars américains.

Pour Pierre Guislain, « la réalité de l’intégration régionale est, avant tout, économique et sociale grâce aux entreprises qui contribuent à réaliser cette intégration, avec l’appui financier des institutions de développement ».

Le PDG de la Banque maghrébine d’investissement et de commerce extérieur (BMICE), Noureddine Zekri, a abondé dans ce sens. « Nous finançons exclusivement le secteur privé dans les cinq pays du Maghreb, soit en direct avec les petites et moyennes entreprises, soit en passant par des établissements bancaires à qui nous accordons des lignes de crédit », a-t-il expliqué.

La Banque soutient ces institutions financières, nationales ou régionales, pour la plupart publiques, et membres de la Banque africaine de développement – en renforçant leurs capacités, en partageant le savoir et l’expérience qu’elle possède et, pour certaines d’entre elles, en les finançant directement sur des projets d’envergure.

Pour Mohan Vivekanandan, dirigeant de la Banque de développement d’Afrique Australe, « les gouvernements africains doivent accorder la priorité aux grands projets d’infrastructure impliquant plusieurs pays car ils sont cruciaux pour l’intégration régionale».

« Nous devons prioriser à la fois les efforts d’assistance technique et les provisions de financement à long terme pour que ces grands projets complexes se réalisent », a-t-il poursuivi.

La stratégie d’intégration régionale de la Banque africaine de développement repose sur trois axes principaux : la connectivité (transport, télécommunications, énergie), l’investissement et le commerce (libéralisation des marchés) et l’intégration des systèmes financiers.

En Afrique, cohabitent 54 systèmes financier assez isolés les uns des autres. Selon Pierre Guislain, « il faut trouver les moyens d’intégrer ces systèmes financiers, de permettre aux banques d’avoir un champ d’action plus large que leur marché national, de favoriser les liens entre marchés de capitaux et de développer l’émission d’obligations au niveau régional ».

La cérémonie officielle d’ouverture de ces assises de la BAD et du FAD est prévue, mercredi, en présence de plusieurs personnalités de haut rang dont le président de la République de Guinée Equatoriale, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo.

Démarrage à Malabo des travaux de la 54è Assemblée annuelle de la BAD

Les travaux de la 54è Assemblée annuelle de la Banque africaine de développement (BAD) couplée à la 45è Assemblée annuelle du Conseil des gouverneurs du Fonds africain de développement (FAD) ont démarré, mardi, au Centre de conference Sipopo de Malabo, a constate sur place l’envoyé spécial de APA.Au cours de ces assemblées, le Conseil des gouverneurs examinera les activités de la Banque et du Fonds au cours de l’exercice précédent et donnera des orientations pour le prochain exercice, a expliqué Vincent Nmehielle, Secrétaire général de la BAD.

“Des décisions et conclusions pertinentes sur les activités de la Banque seront prises. Le Conseil examinera également, de manière plus poussée, l’impact et la mise de l’intégration régionale par la Banque, en tant que catalyseur du développement socio-économique de l’Afrique”, a-t-il ajouté.

Selon le Secrétaire général de la BAD, les réunions son une excellente opportunité pour partager les produits de connaissances au cours de sessions phares et parallèles qui faciliteront des échanges entre participants, mais aussi les opportunités d’affaires.

Ces assemblées annuelles se tiennent sous le thème, “l’intégration régionale pour la prospérité économique de l’Afrique”. A propos de la pertinence de ce thème, M. Nmehielle a souligné que l’intégration est le chemin le plus rapide et le plus sûr pour transformer les économies africaines. “L’intégration régionale symbolise le destin commun de nos pays membres régionaux”, a-t-il poursuivi.

La journée de mardi est meublée par l’Assemblée annuelle du Conseil de gouvernance de la Facilité africaine de soutien juridique (ALSF), l’atelier des chefs des Institutions de financement et du développement (IFD) et la réunion du Comité exécutif de l’Association des institutions africaines de financement du développement (AIAFD).

Le programme du jour prévoit également, la réunion du Bureau des Conseil de gouverneurs, la réunion du Comité mixte des Conseils des gouverneurs, la 18è réunion du Comité consultative des gouverneurs et la distinction du meilleur banquier africain.

Ces travaux sectoriels feront place, mercredi, à la cérémonie d’ouverture officielle de ces assises en présence de plusieurs personnalités de haut rang dont le président de la République de Guinée Equatoriale, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo.

Les années 2018-2019 ont été décisives en matière d’intégration avec la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLEC) lancée en mars 2018, puis ratifiée en avril 2019. Les ministres  africains du commerce se sont donnés rendez-vous le 7 juillet prochain pour travailler à sa mise en œuvre.

La zone de libre-échange continentale (ZLEC), est un projet de zone de libre-échange. Elle regroupera la zone tripartite de libre-échange, qui doit inclure le marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA), la communauté d’Afrique de l’Est (CAE) et la communauté de développement d’Afrique australe (SADC), avec d’autre part la communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union du Maghreb arabe et la communauté des États sahélo-sahariens.

 Le projet vise à regrouper au total 55 Etats dans une zone de libre-échange pour 1,3 milliard de consommateurs.