Guinée : nouvelle manifestation du FNDC, après Noël

Le Front national pour la défense de la constitution (FNDC) a fait part de sa volonté d’organiser au lendemain de la fête de Noel une nouvelle manifestation en vue de s’opposer à toute modification de la constitution, un recours qui devrait permettre, selon elle, au président Alpha Condé de se donner la possibilité de briguer un troisième mandat.«Soucieux de ne pas perturber la fête de Noël de la communauté chrétienne de Guinée, le FNDC rassure sur son calendrier et informe le peuple qu’il maintient sa marche pacifique prévue le 26 décembre 2019 », souligne le FNDC dans une déclaration publiée au sortir d’une plénière, vendredi soir.

Le chef de l’Etat avoir commis un « parjure », en annonçant le projet de nouvelle constitution, souligne la déclaration avant d’ajouter qu’« en l’absence délibérée de la Haute Cour de Justice pour constater ce parjure, il revient au peuple de Guinée d’en tirer toutes les conséquences ».

Pour sa part, la Coalition démocratique pour une nouvelle constitution (CODENOC), un mouvement qui regroupe acteurs politiques de la mouvance présidentielle et quelques plateformes de la société civile, a publié une déclaration, dans laquelle elle salue, d’une part, la sortie du chef de l’Etat et appelle, d’autre part, ses adhérents  à la mobilisation.

« La Coalition démocratique, note la déclaration, précise qu’en matière de vie publique, le référendum demeure la voie la plus achevée de l’expression démocratique à même de trancher les matières relevant du « contrat social ».

Et d’ajouter : « La Coalition Démocratique pour une Nouvelle Constitution soutient qu’en raison du débat national qui a prévalu durant de longs mois, dans l’opinion publique et entre les acteurs de la vie nationale, le Président de la République n’avait d’autre choix que de recourir à l’arbitrage du peuple, seul dépositaire direct de la souveraineté, sur un processus hautement crucial ».

Guinée: avis divergents sur le projet de nouvelle constitution

Les acteurs politiques guinéens n’ont pas pris beaucoup de temps pour réagir à l’annonce, jeudi soir, du projet de la nouvelle constitution par le chef de l’Etat, Alpha Condé. Si les uns dénoncent, les autres apprécient.Pour Bah Oury, président de l’Union pour la démocratie et le développement (UDD), le chef de l’Etat en annonçant sa volonté d’élaborer une nouvelle constitution en dépit de « l’inconstitutionnalité de cette procédure », plonge la Guinée dans « les incertitudes » et ouvre la voie à « la déstabilisation de son pays ».

« La CEDEAO est ainsi directement interpellée », indique Bah Oury, tout en soulignant que l’acte du président Condé va au-delà des frontières guinéennes. « Sa décision, se désole-t-il, est ainsi une source supplémentaire de facteurs de tensions et de conflits dans cette région. De son côté, l’UA doit veiller à appliquer les pertinentes dispositions de la Chartre africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance (en vertu de laquelle) la décision du président Condé à un coup d’État ».

Cependant, l’ancien ministre de la Communication, Alhousseini Makanera estime que le président de la République vient d’offrir une opportunité à la Guinée. « La nouvelle constitution tient compte des attentes de la génération actuelle sans occulter l’avenir des générations futures. Il nous faut quitter les débats de caniveaux », a-t-il lancé.

A en croire M. Makanera, le président de la République, « en bon démocrate, s’est mis au-dessus de la mêlée et a écouté le peuple ». « Après avoir consulté beaucoup de Guinéens à travers le Premier ministre, il a préparé une nouvelle constitution pour nous envoyer au référendum. Seul le référendum permettra de savoir où se trouve la majorité des Guinéens », ajoute Makanera, par ailleurs ancien Premier ministre.

Dans un discours à la nation, jeudi soir, le président Condé a annoncé un projet de nouvelle constitution qui, selon lui, sera vulgarisé auprès des Guinéens avant son adoption. Cette réforme de la constitution est rejetée par la société civile et l’opposition qui estiment qu’elle vise à permettre au président sortant de briguer un 3ème mandat.

Législatives en Guinée : tout candidat du RPG devra être «accepté par la population» (Alpha Condé)

Le président Alpha Condé a promis de veiller personnellement au choix des candidats du Rassemblement du peuple de Guinée/Arc-en-ciel aux élections législatives, donnant l’assurance que tous ceux qui seront choisis auront l’onction «de la population».« A l’uninominale, comme sur la liste nationale, nous allons veiller pour que ça soit des gens qui sont réellement acceptés par la population » et tous ceux qui ont « distribué de l’argent », pour figurer sur les listes du parti au pouvoir, seront éliminés, a dit Alpha Condé, à l’ouverture, jeudi à Conakry, de la convention nationale du RPG/AEC.

« S’ils (ces candidats) veulent, ils n’ont qu’à aller créer leur parti et distribuer de l’argent. Parce que le RPG n’est pas un parti d’argent et de petits copains », a martelé le président guinéen.

Sur un tout autre plan, il a dénoncé la pratique consistant à réserver « des miettes » aux partis alliés dans le cadre des investitures. Lors  des élections communales de février 2018, le parti au pouvoir s’était arrogé 80% des candidatures contre 20% pour ses alliés.

Pour les législatives en vue, Alpha Condé Mais a promis qu’ « il y aura des endroits où nous allons présenter des partis alliés, il faut que cela soit très clair. La convention sera une convention du RPG, pas RPG opportuniste ou argent ».

Cette sortie du président de la République intervient à quelques jours du début de dépôt des candidatures. A ce sujet, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a fixé les cautions à 50 millions GNF pour chaque candidat à l’uninominal et 200 millions GNF pour chaque liste nationale.

Les frais de campagne sont, eux, plafonnés à 7 milliards GNF.

Alpha Condé annonce un projet de nouvelle constitution

Dans un adresse à la nation, jeudi soir, le chef de l’Etat guinéen, Alpha Condé a annoncé un projet de nouvelle constitution, promettant ainsi de le vulgariser avant son adoption.Selon Alpha Condé, c’est après examen du projet de constitution par la Cour constitutionnelle et réception de l’avis conforme de celle-ci, qu’il a « décidé de rendre public le contenu du texte ». 

« Ce projet fera l’objet d’une large vulgarisation avant son adoption par la Cour suprême », a-t-il indiqué.

Poursuivant son allocution, le président de la République a souligné avoir instruit au ministre de la Justice et tous les autres départements ministériels concernés d’organiser des explications approfondies sur les principales articulations du projet de la nouvelle constitution. 

« Cela doit permettre à la population de s’approprier du contenu et de se prononcer le jour venu (lors d’un référendum) pour ou contre en toute connaissance de cause », a-t-il dit.

Cette réforme de la constitution est rejetée par l’opposition et la société civile regroupées au sein du Front national pour la défense de la constitution (Fndc) qui organise des manifestations qui ont déjà fait une vingtaine de morts.

Guinée : le groupe national de contact désapprouve le débat sur la constitution

Le Groupe national de contact et de dialogue pour la paix (GNC), une organisation composée d’anciens ministres, a désapprouvé, vendredi à Conakry, le débat sur la constitution.Selon l’ancien ministre de la Justice, Pr Salifou Sylla, président dudit groupe, ce débat qui soupçonne le président Alpha Condé de vouloir changer la constitution pour briguer un troisième mandat, n’est fondé « ni sur un texte, ni sur un cadre de concertation ».

« Le groupe national de contact estime que les conditions du débat actuel sur la constitution est une violation de la loi fondamentale qui régit le fonctionnement de l’Etat jusqu’à nouvel ordre. Cette loi fondamentale doit être respectée de tous », a affirmé Pr Salifou Sylla au cours d’une conférence de presse.

A son avis, ce débat « paralyse l’administration, oppose les citoyens, perturbe l’économie nationale, exacerbe l’ethnocentrisme, corrompt nos transactions économiques et financiers avec l’étranger et occasionnent des pertes en vies humaines ».

« A défaut d’un arrêt pur et simple de ce débat qui n’est fondé ni sur un texte, ni sur un cadre de concertation, le Groupe National de Contact recommande de surseoir purement et simplement à ce débat et d’arrêter toutes manifestations de part et d’autre », a martelé l’ancien ministre de la Justice, indiquant que « l’avenir de la Guinée et des Guinéens en dépend car, il n’y aura pas de paix et de développement sans la sécurité et la justice pour tous les fils du pays ».

Les manifestations du Front national pour la défense de la constitution (Fndc) contre toute modification constitutionnelle devant permettre au président Condé de briguer un troisième mandat se multiplient depuis plusieurs semaines en Guinée. Elles ont fait une vingtaine de morts.

Guinée : nouvelle marche du FNDC, malgré la médiation du NDI

Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) a organisé, mardi à Conakry, une nouvelle manifestation contre un 3ème mandat du président Alpha Condé, malgré une rencontre avec les émissaires du National democratic institute (NDI) dirigés par les anciens présidents Goodluck Jonathan du Nigeria et Nicéphore Soglo du Bénin.Du rondpoint de la Tannerie (commune de Matoto) à l’esplanade du stade du 28 septembre (commune de Dixinn), en passant par le carrefour Concasseur (commune de Ratoma), les opposants à un troisième mandat d’Alpha Condé, s’étaient massivement mobilisés. Vêtus pour la plupart de T-shirts rouges, les manifestants scandaient des slogans hostiles au régime en place.

Parmi eux, Madjoula Diallo tient une pancarte sur laquelle on peut lire : « A bas une nouvelle », « Vive l’alternance », « Alpha dégage ». Diallo dit être déterminé à se battre pour l’alternance en 2020. « On ne va pas baisser les bras tant que le président Alpha Condé n’enterre pas son projet de troisième mandat. On va s’opposer à ce projet jusqu’à la victoire finale », promet-il.

Des véhicules transportant la sonorisation font passer en boucle les chansons « Quitte le pouvoir », « Mon pays va mal », « Alpha Condé devient fou »de l’artiste Tiken Jah Fakoly dopent le rythme des marcheurs.

« Ce combat est africain, ce n’est pas seulement pour la Guinée. Donc nous demandons le soutien de tous les peuples frères de l’Afrique du monde pour dire non au Professeur Condé », lance Ibrahima Sory Cissé, un autre manifestant.

Du haut de leurs capots, les leaders du FNDC qui réunit société civile et acteurs politiques haranguent la foule, visiblement satisfaits de la mobilisation.

Mais peu avant le départ de la marche, les leaders de l’opposition à leur tête Cellou Dalein Diallo, président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) avaient rencontré les émissaires du National democratic institute (NDI), dirigé par les anciens présidents Goodluck Jonathan du Nigeria et Nicéphore Soglo du Bénin.

Pour le chef de file de l’opposition guinéenne, la présence de ces deux anciens chefs d’Etats devait inspirer Alpha Condé. « Par leur présence, ils prouvent qu’après la présidence, il y a une vie, on a des honneurs, on a de la considération et on a des responsabilités qui sont très exaltantes », a dit Cellou Dalein.

Revenant sur le but de cette rencontre, le leader de l’UFDG a indiqué que ses collègues et lui ont fait part de leurs préoccupations, mais aussi des divergences qui existent entre le pouvoir et l’opposition portant notamment sur le non achèvement du processus des élections locales, la mauvaise organisation des élections et l’affaire du 3e mandat.

Toutefois, il s’est dit optimiste quant aux attentes de l’opposition à l’issue de cette série de rencontres entre la délégation du NDI et les acteurs politiques guinéens.

« Ce sont des oreilles très attentives et je pense qu’ils ne sont pas là seulement en leur noms Ils sont là au nom d’une bonne partie de la communauté internationale et je pense qu’après avoir pris un peu connaissance de la lecture que chacun fait de la situation, ils ne manqueront pas de nous faire des propositions », a souhaité le président de l’UFDG.

Depuis la tenue des élections communales en février 2018, la Guinée traverse une crise due à la non-installation des chefs de quartiers et de districts. A cela s’ajoutent les élections législatives qui devaient se tenir en 2019, mais reportées au 16 février 2020.

Mais la question de l’adoption d’une nouvelle constitution devant permettre au président Alpha Condé de briguer un troisième mandat est venue accentuer la crise politique. Cela a poussé le FNDC à plusieurs manifestations qui font fait  une vingtaine de morts.

Le Sénégal sacré champion du Tournoi UFOA Zone A-U20

Le Sénégal a remporté la finale de la 2ème édition du tournoi de l’Union des Fédérations Ouest-Africaines (UFOA) Zone A U20, en battant le Mali (2-0), samedi soir, au stade Général Lansana Conté à Conakry.Après une entame très mouvementée entre les deux équipes, les Sénégalais ouvrent le score à la 14ème minute, grâce à un coup franc indirect de N’Diaye Abdoulaye qui permet à Pape Matar Sarr de marquer le premier but sur un coup de tête (1-0).

En seconde période, le défenseur Malien, Lassine Tangara, marque contre son camp, à la 54ème minute (2-0).

Malgré les assauts répétés des Maliens pour réduire le score, le tableau d’affichage restera inchangé à la fin du temps réglementaire.

Ainsi les Sénégalais remportent cette 2ème édition de l’UFOA Zone A.

Par ailleurs lors de cette compétition, Boubacar Fall (Sénégal) a remporté le trophée de meilleur gardien, Suffian Kalooh (Sierra-Léone) meilleur buteur avec (6 buts) et Matar Ceesey capitaine de la Gambie, meilleur joueur.

Il faut noter que la troisième place est revenue à la Gambie qui a battu la Sierra Leone au tir au but.

Vers le désengorgement des rues de Conakry

Le ministre guinéen des Transports, Aboubacar Sylla a annoncé, mercredi à Conakry, une série de mesures pour désengorger les rues de la capitale.S’exprimant au cours du symposium des transports routiers et de la mobilité urbaine, le ministre Sylla a affirmé que la Guinée possède « tout ce qu’il faut » pour améliorer la situation des transports et la mobilité urbaine, avant d’annoncer la tenue d’une table ronde pour trouver des moyens financiers permettant de désengorger les rues de Conakry.

« Nous avons mis en place un dispositif pour assurer la sécurité et le contrôle technique automobile en Guinée qui se traduit par la réalisation d’un centre pilote situé à Kouria. Aujourd’hui, nous avons un plan national de sécurité routière ainsi qu’une lettre de politique sectorielle dans notre pays », a indiqué Aboubacar Sylla, soulignant que des moyens existent pour mener à bon terme cette nouvelle politique de désengorgement des rues de Conakry.

« Nous avons une agence de sécurité routière, une structure de transport urbain de Conakry, bref nous avons toutes les structures qui sont nécessaires ainsi que les lois et les décrets d’application », a-t-il ajouté.

 « Des projets ont été identifiés et font l’objet d’étude (pour ces opérations de désengorgement). Il n’y a plus qu’à trouver le financement nécessaire pour que la circulation change à Conakry », a conclu Aboubacar Sylla.

Guinée : l’opposition annonce son retour à l’Assemblée nationale

Les députés de l’opposition guinéenne membres des groupes parlementaires « Libéral Démocrate » (UFDG-UDG) et « Alliance Républicaine » (UFR) ont annoncé, vendredi, leur participation aux travaux de l’Assemblée nationale.Dans un communiqué de presse reçu à APA, ces parlementaires justifient leur décision par la levée de l’interdiction générale et absolue du droit de manifester prise par le ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, mais aussi par la libération des principaux responsables du Front national pour la défense de la constitution (FNDC).

Selon le texte, les deux groupes parlementaires ont décidé « de reprendre leur participation aux travaux de l’Assemblée Nationale ; de continuer la lutte engagée par le FNDC au sein et en dehors de l’hémicycle contre toute tentative de changement illégal de la constitution en vigueur ; de dénoncer officiellement auprès des instances compétentes de la CEDEAO le manquement par la République de Guinée à ses obligations communautaires notamment en matière de protection des droits de l’homme et de respect du principe de convergence constitutionnelle commun à tous les Etats membres de la CEDEAO ».

Il faut rappeler que ces députés de l’opposition avaient suspendu, en octobre 2019, leurs travaux à l’Assemblée nationale quelques jours après l’ouverture de la session budgétaire qui prendra fin le 05 janvier 2020.

Guinée: scission dans l’opposition républicaine dirigée par Cellou Dalein Diallo

Des leaders d’une dizaine de partis politiques ont annoncé officiellement, lundi à Conakry, leur départ de l’opposition républicaine dirigée par Cellou Dalein Diallo, leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée (Ufdg).Au cours d’une conférence de presse, ces acteurs politiques ont dénoncé une monopolisation du débat au sein de l’opposition républicaine.

« Nous avons demandé des réunions à plusieurs reprises au sein de l’opposition républicaine, mais il n’y a pas eu de réponses. L’opposition républicaine est devenue une structure sans fonction », a souligné Dr Ibrahima Sory Diallo, président de l’Alliance pour la démocratie et le changement (ADC).

Pour mieux combattre le régime actuel, les désormais ex-membres de l’opposition républicaine ont mis en place une nouvelle plateforme dénommée « le Cercle des acteurs pour la république (CAR) ».

« Dans l’opposition républicaine, on est en train de perdre notre qualité d’appartenir à une structure politique. C’est la raison pour laquelle, nous avons décidé de réunir chaque leader qui évolue d’une façon isolée, nos efforts pour être dans un cercle puis continuer à nous battre dans la vie sociopolitique », a ajouté Dr Ibrahima Sory Diallo.

Il a indiqué que la rencontre avec le Premier ministre dans le cadre des consultations nationales ne serait nullement la raison de leur départ de l’opposition républicaine. D’ailleurs, il a réitèré l’appartenance des membres du CAR au Front national pour la défense de la constitution (FNDC).

Tous les auteurs des événements du 28 septembre seront jugés (Pm)

Dans une déclaration diffusée vendredi soir à la télévision nationale, le Premier ministre guinéen, Dr Ibrahima Kassory Fofana a promis que Tous les auteurs des injustices commises à l’occasion des événements du 28 septembre 2009 seront jugés.En marge de la commémoration des 10 ans de cette tragédie qui a fait officiellement plus de 150 morts au stade de Conakry, sous le régime du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD), le Pm Fofana a dit avoir reçu les instructions du chef de l’Etat Alpha Condé pour prendre toutes les mesures nécessaires pour appuyer le Garde des Sceaux et le Comité de pilotage pour la tenue de ce procès.

« Certes, les enquêtes judiciaires ont pris du temps dans un contexte, comme vous le savez, marqué par la réforme de l’institution judiciaire de notre pays, eu égard à l’état de délabrement dans lequel le système judiciaire a fonctionné depuis l’accession de la Guinée à l’indépendance », a-t-il souligné, ajoutant dans la foulée qu’il appartient désormais au gouvernement de créer les conditions matérielles, logistiques, techniques et sécuritaires pour la tenue effective de ce procès dans l’enceinte de la Cour d’Appel de Conakry.

« Mon gouvernement, a-t-il dit, réaffirme solennellement que tous les auteurs des injustices commises à l’occasion de ces événements tragiques du stade du 28 septembre seront jugés et les victimes indemnisées à la hauteur des préjudices qui leur ont été causés ».

Par ailleurs, a noté le Premier ministre, la justice guinéenne bénéficie en ce moment même de la coopération technique des Nations Unies visant à procéder à la fouille des charniers, dont l’existence est liée aux tragédies du Camp Boiro, aux événements tout aussi tragiques de juillet 1985 et de janvier 2007, afin de permettre aux parents des victimes de les identifier et permettre à la Nation de leur accorder une sépulture digne.

Pour défier la junte militaire au pouvoir d’alors dirigé par Moussa Dadis Camara, plusieurs milliers de personnes s’étaient réunies le 28 septembre 2009 au stade de Conakry. Les forces de défense et de sécurité, certains en civil, avaient pris d’assaut le stade, faisant, selon l’ONU, plus 157 morts, environ 1200 blessées et 109 femmes violées.

L’Ordre des avocats boycotte les audiences de la Cour d’appel de Conakry

L’Ordre des avocats de Guinée a décidé, vendredi, au terme d’une assemblée générale extraordinaire, de boycotter toutes les audiences de la Cour d’appel de Conakry pour une période illimitée.Selon Me Zézé Kalivogui, secrétaire général adjoint du Conseil de l’Ordre des avocats de Guinée, les avocats refusent de reconnaitre la prestation de serment des 11 avocats-stagiaires devant la Cour d’appel de Conakry.

« L’assemblée générale extraordinaire a décidé de boycotter toutes les audiences de la Cour d’appel de Conakry pour une période illimitée jusqu’à ce que la révocation du serment prêté par les 11 postulants intervienne », a-t-il souligné, tout en indiquant que le non-respect de cette résolution par n’importe quel avocat exposerait l’intéressé à « des poursuites disciplinaires ».

Il faut rappeler que la semaine dernière, la Cour d’appel de Conakry a acté la prestation de serment de 11 nouveaux avocats, alors que l’Ordre exigeait le rejet de cette prestation pour « violation du droit ».

Guinée : ce qui bloque la tenue du procès du massacre du 28 septembre

A moins de 48 heures de la commémoration des dix ans du massacre du 28 septembre, le ministre guinéen de la Justice par intérim a listé, jeudi à Conakry, les conditions à réunir pour la tenue du procès.S’adressant à la presse, Mohamed Lamine Fofana a indiqué qu’il faut la construction d’une salle d’audience « digne de ce nom » au sein de la Cour d’appel de Conakry et choisir le personnel judicaire (huissiers, magistrats, greffiers et agents de sécurité) qui seront chargés d’animer la procédure.

«Tout ceci devrait faire l’objet de préparation psychotechnique. Nos magistrats sont suffisamment formés. Mais, un tel procès que j’appelle procès national à incidence internationale, doit être préparé surtout au plan psychotechnique. Sur ce, nous avons eu l’accord de nos partenaires pour venir nous accompagner », a souligné M. Fofana, informant que la préparation se fera en Guinée et à l’extérieur du pays. 

Quand ces deux conditions sont réunies, a ajouté le ministre, « rien ne s’opposera à la tenue du procès ».

« Les préparatifs sont minutieux. Il faut protéger les victimes et protéger les témoins qu’il faut entendre. C’est un procès qui ne doit pas manquer de rigueur parce que nous aurons des avocats internationaux et des spectateurs qui seront sur place pour nous observer », a laissé entendre le ministre de la Justice par intérim, Mohamed Lamine Fofana.

Guinée : l’opposition contre l’appel référendaire de Condé sur un 3e mandat

La sortie du chef de l’Etat guinéen, Alpha Condé, lundi dernier à New-York en marge de la 74ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies, appelant ses compatriotes à se préparer « pour un référendum », a suscité la réaction de la classe politique guinéenne, notamment l’opposition qui dénonce une tentative de « coup d’Etat constitutionnel ».Pour Dr Fodé Oussou Fofana, vice-président de l’union des forces démocratiques de Guinée (UFDG, principal parti d’opposition), Alpha Condé « n’a pas besoin de la position du peuple » par rapport à la réforme constitutionnelle.

« Pendant que le Premier ministre est en train de consulter les gens, le président Alpha, lui-même a donné les résultats. Cela veut dire que l’avis du peuple ne l’intéresse pas. Tout ce qui l’intéresse, c’est son avis. Il a voulu juste se donner une certaine légitimité en demandant au Premier ministre de rencontrer les gens », a-t-il indiqué.

« Avec cette sortie, nous pensons que le président de la République a décidé de franchir le Rubicon », souligne Siaka Barry, président du Parti Guinée Debout (PGD), tout en annonçant que le Front national pour la défense de la constitution (FNDC) va se retrouver pour apporter une réponse idoine à ce qui s’apparente, selon lui, « à une sorte de provocation venant du président de la République à l’endroit du peuple de Guinée ».

« Nous avons dépassé le stade de la méditation et des discours creux. L’heure est à l’action. Parce que nous avons en face des adversaires qui, le plus souvent, ne comprennent que le langage de la force », martèle M. Barry.

Cependant, la mouvance présidentielle estime qu’il n’y a rien d’étonnant quand le président de la République annonce un referendum. « Il suit l’évolution des consultations et voyant l’engouement, il a fait une déclaration. Il y a un engouement autour des consultations nationales. S’il y a une majorité qui se prononce en faveur d’une nouvelle constitution, il y aura forcément un référendum », déclare le député Amadou Damaro Camara, président du groupe parlementaire de la mouvance présidentielle à l’Assemblée nationale. 

En séjour aux Etats-Unis, le chef de l’Etat guinéen a appelé pour la première les Guinéens à se préparer pour un référendum, alors que dans une adresse à la nation le 04 septembre 2019, il avait instruit son Premier ministre à entamer des consultations nationales sur un changement constitutionnel. Depuis lors, le Pm  Ibrahima Kassory Fofana rencontre acteurs politiques et membres de la société civile.

Guinée: Bah Oury prend officiellement les rênes de l’UDD

Dans une déclaration parvenue, samedi à APA, Bah Oury, fondateur de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG, principal parti d’opposition) anonce avoir rejoint officiellement l’Union pour la démocratie et le Développement (UDD).« C’est un honneur d’annoncer que j’ai accepté la responsabilité d’être Président du parti Union pour la Démocratie et le Développement(UDD) », souligne l’ancien ministre guinéen de la Réconciliation, tout en indiquant qu’une nouvelle page de la longue marche pour rassembler les Guinéens et construire le pays s’ouvre désormais. 

« Les tâches qui nous attendent sont nombreuses, mais nous sommes déterminés et confiants que nous franchirons les obstacles pour faire de la Guinée la locomotive de l’Afrique de l’Ouest », note Bah Oury.

Depuis son retour au pays en 2016, après 5 années d’exil (pour atteinte à la sureté de l’Etat et tentative d’assassinat contre le président de la République), un bras de fer s’était engagé entre lui et Cellou Dalein Diallo pour la gestion de l’UFDG, où il occupait la fonction de 1er vice-président. Exclu dudit parti, la même année pour ‘’violation des statuts et règlement intérieur du parti », Bah Oury sera rétabli trois ans après au sein de l’UFDG par une décision de justice. Mais face au rejet de cette décision par le camp adverse, il mettra en place un mouvement dénommé le ‘’Renouveau ».

« Le Mouvement Renouveau s’intègre dans les structures de l’UDD. Nos remerciements à tous les militants et aux membres du Renouveau qui nous ont accompagnés ces 3 années d’épreuves et de sacrifices», a lancé le nouveau président de l’UDD.

Guinée : quiproquo à la CENI sur la date des législatives

Quelques heures après l’annonce du président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ce lundi, proposant la tenue des élections législatives le 28 décembre 2019, les sept commissaires issus de l’opposition membres de l’institution rejettent la date.Dans une déclaration à la presse, les sept commissaires ont indiqué qu’un travail « technique objectif » avec la présence de « la quasi-totalité » des commissaires et « plusieurs assistants techniques de la CENI » a été effectué.

« Il est apparu que les élections législatives ne pouvaient être organisées qu’au mois de mars 2020 », écrivent-ils, ajoutant que malgré tout, le président de la CENI soutenu par certains commissaires, compte imposer une date dans l’année 2019, dans le seul objectif de respecter la dernière déclaration du président de la République.

Pour ces acteurs, vouloir organiser les élections législatives d’ici à la fin de l’année 2019, « c’est vouloir biaiser le processus électoral ».

Au sortir d’une réunion dans la journée de ce lundi avec le Premier ministre dans le cadre des concertations instituées par le chef de l’Etat, Alpha Condé, le président de la CENI, Me Salif Kébé a proposé la tenue des législatives le 28 décembre 2019.

« Le 28 décembre est la date que nous avons pu trouver en plénière. Elle est tenable et le Premier ministre a pris acte », a laissé entendre Me Kébé, soulignant que la majorité des 17 commissaires ont approuvé la date.

Guinée : six morts dans l’éboulement d’une mine d’or

Un éboulement de terre a fait six morts dans une mine d’or artisanale, vendredi dans la ville de Kankan, située à 680 Km à l’est de Conakry.Les victimes, toutes des femmes, étaient à la recherche du métal jaune. Dans les décombres, une autre femme blessée a été retrouvée et transportée d’urgence à l’hôpital régional de Kankan.

Les opérations de fouille se poursuivent pour retrouver des personnes portées disparues, dont le nombre n’a pas été précisé.

Modification constitutionnelle : l’opposition refuse le dialogue avec Condé

Le Front national pour la défense de la constitution (FNDC) qui regroupe les acteurs politiques et de la société civile a rejeté, jeudi à Conakry, la consultation proposée la veille par le chef de l’Etat guinéen, Alpha Condé, devant porter sur l’adoption d’une nouvelle constitution.Face à la presse, le FNDC a dans sa déclaration qualifié de «ratée » l’adresse à la nation du président de la République relative à la grave crise socio-économique et politique qui agite le pays. Selon les opposants au régime de Condé appuyés par la société civile, cette sortie a renforcé « la confusion, l’angoisse au sein des citoyens et l’incertitude au niveau des investisseurs ».

« L’allocution d’Alpha Condé d’hier dénote un décalage flagrant avec la réalité. La mobilisation populaire contre le Coup d’Etat civil ou 3ème Mandat est plus que jamais un devoir du Peuple que le FNDC incarne avec courage. Le FNDC affirme qu’il n’y aura aucune consultation, encore moins de discussion autour d’un changement de Constitution », ont-ils indiqué, tout en mettant en garde le locataire du palais Sékhoutoureya.

Le FNDC dit être mobilisé pour « empêcher toutes velléités de tripatouillage des élections législatives à l’effet de donner la majorité des deux tiers au parti au pouvoir, permettant ainsi d’aboutir au projet de troisième mandat ». Dans ce cadre, il félicite tous ses démembrements en Guinée et à l’étranger et les exhorte à davantage de vigilance.

S’adressant à la nation mercredi soir, le président de la République a instruit le Premier ministre, chef du gouvernement d’initier des consultations avec les institutions de la République, les partis politiques, les syndicats, les organisations de la société civile pour recueillir les avis des uns et des autres dans un échange ouvert sur les différentes questions pour que le débat porte sur les arguments et les recommandations.

« Tout sujet peut être discuté dans une démocratie. La Guinée n’est plus la même avec l’éveil des consciences et toutes les mutations intervenues dans la société. Il est légitime alors que chacun se demande où on va, comment aborder les enjeux et défis des temps nouveaux. C’est pourquoi, je comprends le débat en cours dans le pays sur tous les sujets de préoccupation, y compris la Constitution. Mais, comme je l’ai indiqué auparavant, il ne m’appartient pas de trancher ou de choisir à la place des Guinéens. Avant toute prise de position personnelle, j’ai le devoir d’écouter tout le monde », a déclaré Alpha Condé.

Hajj 2019 : décès de neuf pèlerins guinéens

Au total, neuf pèlerins guinéens ont perdu la vie durant le pèlerinage 2019 à la Mecque.Selon Dr Fodé Ibrahima Camara de la mission médicale du hajj, revenu ce mardi avec le dernier convoi, par rapport à l’année dernière, les choses se sont beaucoup améliorées.

« Sur les 8000 candidats, neuf sont décédés. Il y a eu effectivement des cas de maladie », a indiqué Dr Camara, soulignant qu’un malade a été laissé sur les lieux à l’hôpital King Aziz.

« L’agence privée qui l’a convoyé de concert avec les autorités consulaires et diplomatiques ont pris toutes les dispositions pour le bon suivi de ce malade », a-t-il confié.

Guinée : 24,38% de taux réussite au baccalauréat 2019

Le ministère guinéen de l’Education nationale Mort Sangaré a affirmé ce lundi que le taux de réussite du Bac 2019 était de 24,38%Le ministère guinéen de l’Education nationale  a rendu lundi soir les résultats du baccalauréat unique session 2019. Selon Mory Sangaré sur les 96 677 candidats qui ont été reçus, dont 35 895 filles, seuls 21 959 dont 6 849 filles, ont décroché leur examen cette année soit 24,38%.

Un taux de réussite un peu en deçà des résultats obtenus en 2018, où le taux de réussite au baccalauréat était de 26,04%.

 

 

Trois accords de coopération signés entre Conakry et New-Delhi

La République de Guinée et l’Inde ont signé trois accords de coopération portant sur la médecine et l’homéopathie, les énergies renouvelables et les télécommunications, a appris APA au terme de la visite d’Etat de deux jours que vient d’effectuer à Conakry le président indien Ram Nath Kovind.Selon le ministre guinéen des Affaires étrangères, Mamady Touré, qui s’adressait qui s’adressait vendredi soir à la presse, peu après le départ du chef de l’Etat indien, le premier des accords est un mémorandum d’entente entre New-Delhi et Conakry et porte sur la coopération dans le domaine du système de médecine traditionnelle et de l’homéopathie.

« Le second accord, est un mémorandum d’entente entre le gouvernement de la République de Guinée et celui de la République de l’Inde dans le domaine des énergies renouvelables », a souligné Mamady Touré, avant d’ajouter que le troisième accord renvoie à un mémorandum d’entente entre le gouvernement de la République de Guinée et Télécommunications Consultants India Limited (TCIL) pour la participation au projet de réseau VBAB.

Par ailleurs, cette visite, la première du genre en Guinée de la part d’un président indien,  « a été très fructueuse », selon le ministre qui a affirmé que Ram Nath Kovind « a annoncé une deuxième ligne de crédit de 170 millions de dollars pour l’approvisionnement en eau ».

 L’inde a en outre « accepté le financement de deux nouveaux hôpitaux régionaux en Guinée » qui viendront s’ajouter à deux hôpitaux régionaux en cours de construction, a relevé M. Touré.

La Guinée était la troisième étape d’une mini-tournée ouest-africaine du président indien, Ram Nath Kovind, entamée le 28 juillet par le Bénin et la Gambie.

Guinée : hausse du prix du carburant

Le prix du litre de carburant en Guinée est vendu, depuis ce jeudi 1er août, à 10 000 GNF (643 FCFA) à la pompe, soit une augmentation de 500 GNF, une mesure que le ministre des Hydrocarbures Zakaria Koulibaly explique par l’augmentation du prix du baril à l’international.« Vous savez, le produit pétrolier est importé. Donc à chaque fois que le coût augmente à l’international, naturellement cela se répercute en Guinée. Les raisons sont les crises que vous connaissez : la crise iranienne, libyenne et vénézuélienne », a expliqué M. Koulibaly.

« Normalement », a-t-il souligné, le gouvernement guinéen aurait pu appliquer l’augmentation depuis le mois de mai à l’image des pays voisins « comme la Côte d’Ivoire, le Mali, le Sénégal ».

« Mais en Guinée on s’est trouvé chaque fois un juste milieu entre le social et l’économie. Parce que il s’est trouvé qu’au mois de mai c’était le Ramadan et juste après, c’était les examens nationaux », a argué le ministre guinéen des Hydrocarbures.

Cependant, pour l’économiste Aliou Bah, par ailleurs président du Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL), membre de l’opposition, cette décision du gouvernement est problématique dans son « principe » et « ses effets ».

« Il se trouve que la situation précaire des emplois et le niveau élevé de pauvreté font que le volume des consommateurs réels dans notre économie est non seulement très faible. Mais aussi les quelques rares travailleurs ont un pouvoir d’achat limité », a-t-il relevé.

Toutefois, en janvier le prix du carburant avait connu une baisse, commercialisé à l’époque à 9 500 GNF.

Guinée : le bonnet « Cabral », symbole du rejet d’un 3e mandat pour Alpha Condé

Si au Sénégal, depuis le magistère de Abdoulaye Wade (2000-2012), on a l’habitude de manifester son mécontentement avec des brassards rouges, en République de Guinée les protestataires, eux, étalent leurs humeurs en se coiffant d’un bonnet « Cabral ». C’est ce que font notamment les opposants et les membres des organisations de la société, en vue de signifier leur rejet total d’un troisième mandat pour le président guinéen, Alpha Condé.Aux termes de la Constitution, ce dernier au pouvoir depuis le 21 décembre 2010 est à un an de la fin de son deuxième et dernier mandat à la tête du pays.

Soupçonnant Alpha Condé de vouloir modifier la Loi fondamentale du pays pour rester au pouvoir, l’opposition guinéenne, regroupée au sein  du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) a, dans un premier temps, organisé des manifestions publiques, mais devant l’interdiction de celles-ci, elle a choisi le port du bonnet « Cabral ». Pour donner plus de poids à cette coiffure, elle l’a affublée du nom de « A moulanfé » (ça n’aura pas lieu, en soussou une des langues nationales).

Selon le président du mouvement Sékoutouréisme et membre du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), Oumar Sylla, dit « Foniké Menguè », l’un des instigateurs du port du bonnet « Cabral », ce couvre-chef symbolise la lutte contre l’injustice dans toutes ses formes. « Le bonnet du grand Amilcal Cabral est un symbole de la révolution, de lutte contre toute forme d’injustice et de confiscation des libertés », a-t-il insisté.

Fondateur du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC), feu Amilcar Cabral est le héros de l’indépendance dans ces deux pays qui était sous domination portugaise. Avant son assassinat commandité par le colon en janvier 1973, il a mené une partie de la lutte pour l’indépendance, depuis la Guinée où l’avait accueilli le président Sékou Touré.

Surfant sur l’image de ce héros, affublé sur presque toutes ses photos d’un bonnet, les Guinéens se sont saisis de ce couvre-chef baptisé « Cabral » pour en faire le symbole de leur protestation. Son port « montre que les gens se réunissent autour d’une chose qui est celle de la lutte contre un nouveau mandat de l’actuel président de la République », explique Ibrahima Barry, un militant de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), rencontré au quartier « Cosa », en plein cœur de Conakry.

 « Ce qui est important, insiste ce militant du principal parti de l’opposition guinéenne, c’est de le (bonnet) porter pour montrer son opposition à une modification de la Constitution en vue d’offrir un nouveau mandat à M. Alpha Condé ».

Pour le porter comme le préconise Barry, il faut tout de même l’acheter et pour ce faire il faut casquer environ 10 000 francs guinéens (700 à 800 FCFA), en se rendant notamment dans les marchés de Conakry comme celui de Madina.

Mamadou Sow y dispose comme beaucoup d’autres commerçants  d’une échoppe où on peut trouver des bonnets « Cabral » de toutes les couleurs.  Toutefois, le samedi, journée traditionnellement réservée aux assemblées générales des partis politiques, Mamadou ferme boutique et va trouver sur place les militants pour leur proposer les bonnets du refus.

Ce samedi, le reporter de APA est tombé pile-poil sur le commerçant en train de  se rendre aux réunions de l’UFDG, à l’UFR et du Pades où, dit-il avec  beaucoup d’optimisme « je vais épuiser ma marchandise ». Coiffé lui-même d’un bonnet « Cabral », il a à chaque main un sac rempli de couvre-chefs.

Dans les quartiers considérés comme les fiefs du pouvoir, les habitants voient certes d’un mauvais œil ce florilège de bonnets Cabral, mais ils ont pris le parti d’en rire.  « Parfois, quand vous passez à la SIG Madina, avec ce bonnet, vous entendez des propos du genre +A lan-manè+ (ça aura lieu en Soussou) », raconte le marchand Sow.

Pourvu qu’on s’en arrête à ces sarcasmes et qu’on ne verse plus dans la violence. Avant que l’opposition ne change de fusil d’épaule en adoptant les bonnets «Cabral »,  ses manifestations contre un troisième mandat pour Condé s’étaient soldées à l’intérieur du pays par deux morts et plusieurs blessés.

Meurtre de Mamoudou Barry en France : la Guinée suit le dossier (officiel)

Le chef de l’Etat guinéen Alpha Condé a déclaré, dans un communiqué parvenu à APA, suivre de près le dossier sur le meurtre de son compatriote Dr Mamoudou Bolaro Barry en France, lors de la finale de la CAN opposant vendredi le Sénégal à l’Algérie.« Très touché » par ce meurtre, Alpha Condé a d’abord présenté ses condoléances à la famille éplorée et au peuple de Guinée.

Le communiqué souligne que « le Gouvernement Guinéen suit de très près l’évolution des enquêtes diligentées par les autorités françaises » et assure par ailleurs que le Président Alpha Condé s’entretiendra avec l’Ambassadeur de France en Guinée pour la suite à donner à cette affaire.

En France, une enquête a déjà été ouverte par le procureur de la République.

« Tout sera mis en œuvre pour que justice soit faite », écrit Jean Marc Grosgurin, ambassadeur de la France en Guinée sur son compte Twitter.

Il faut rappeler que le docteur Mamoudou Barry, Enseignant-chercheur en Guinée et en France et docteur en Droit de l’Université de Rouen en Normandie, a été agressé par des supporters avant le match Algérie-Sénégal le 19 juillet 2019. Il perdra la vie le lendemain des suites de ses blessures.

« L’homme les a traités de sales noirs, il leur a dit : on va vous niquer ce soir », a déclaré Kalil Keita proche de la victime à France Bleu Normandie.

Cafetier ambulant à Abidjan, Mohamed prend en charge sa famille à Conakry

Mohamed Diallo, un jeune Guinéen qui s’est installé en Côte d’Ivoire, il y a cinq ans, prend en charge «décemment» sa famille restée à Conakry grâce à son activité de cafetier ambulant qu’il exerce depuis deux ans à Abobo, l’une des communes les plus peuplées de Côte d’Ivoire située dans le Nord d’Abidjan.C’est au rond-point de la mythique gare de cette commune que Mohamed rencontre la majorité de ses clients tôt la matinée (entre 6h et 8h) à qui il sert, soit un petit pot de café ou de thé à 100 FCFA avant de pousser sa charette vers d’autres endroits chauds de ce quartier  populaire à la recherche d’éventuels clients. Une activité qu’il exerce quasiment tous les jours entre 6h et 17h.

 « J’exerce ce travail de marchand ambulant de café et de thé il y a presque deux ans et c’est à la gare ici que je rencontre le plus d’acheteurs tous les matins. Au départ, je pouvais gagner quotidiennement entre 10 000 FCFA et 15 000 FCFA, mais maintenant, à cause du nombre croissant de jeunes qui exercent ce commerce, je gagne entre 4000 FCFA et 5000 FCFA par jour. Mais j’arrive tout de même à m’occuper décemment de mon épouse, ma fille et ma mère qui sont à Conakry »,  explique le jeune marchand de café dans un entretien avec APA.

 « J’ai quitté la Guinée en 2014 pour la Côte d’Ivoire. Je suis d’abord aller à San-Pedro ( Sud-ouest ivoirien) où je vendais dans une boutique avant de venir m’installer à Abidjan il y a deux ans. A mon arrivée, j’avais le choix de faire un autre métier, mais j’ai opté pour la vente ambulante de café car mon insertion était plus facile à cause de mes compatriotes qui exerçaient déjà le même travail »,  ajoute Mohamed, soulignant que le secteur de la vente ambulante de café dans les charrettes à Abidjan est dominée à plus de 50% par des jeunes guinéens.

 Malgré cette relative indépendance financière qui lui permet de s’occuper des siens au pays, le jeune guinéen, la trentaine révolue, envisage dans un avenir proche, de se lancer dans un autre business plus rentable dans la capitale économique ivoirienne, déplorant de nombreuses entraves à la vente ambulante de café.

 « Je paye une patente qui coûte 23 500 FCFA et valable pour six mois. Malgré cela, nous sommes souvent traqués par des agents municipaux qui nous empêchent d’exercer correctement notre activité. Pire, des syndicats du transport nous imposent eux-aussi une taxe quotidienne de 300 FCFA», a-t-il regretté.

« Sans tous ces obstacles, c’est un investissement qui est rentable. Mon revenu mensuel avoisine les 150 000 FCFA sinon plus grâce à cette activité», s’est félicité le jeune marchand ambulant.

Selon un rapport du Fonds monétaire international ( FMI) publié en juillet 2017, l’économie informelle en Côte d’Ivoire oscille entre 30 et 40% du Produit intérieur brut (PIB). A en croire les résultats de l’enquête nationale sur la situation de l’emploi et le secteur informel de 2016, l’emploi en Côte d’Ivoire est presque exclusivement informel (93,6%) quelle que soit la caractéristique socio-démographique.

Guinée : une loi sur l’usage des armes par la gendarmerie fait polémique

Le projet de loi relatif à l’usage des armes par la Gendarmerie nationale, adopté par l’Assemblée nationale guinéenne, le 25 juin 2019, suscite des réactions au sein de la classe politique et des organisations de défense des droits de l’Homme.Selon Dr Fodé Oussou Fofana, vice-président de l’UFDG (principal parti d’opposition) également président du groupe parlementaire « Libéral-Démocrate », ce projet est « dangereux ».

« Il y a 103 jeunes enterrés au cimetière de Bambeto depuis l’arrivé d’Alpha Condé au pouvoir. Ces jeunes ont été tués pendant les manifestations, alors qu’une loi, n’autorisait pas l’usage de ces armes. Donc, on ne peut pas arriver là, on a aucune certitude pour autoriser les gendarmes à porter les armes », a-t-il déclaré.

Contrairement à lui, les députés de la mouvance présidentielle, ont adhéré à l’unanimité au projet de loi.

« Avec la montée du banditisme, des braquages, les vols à mains armées, aujourd’hui, nous vivons l’insécurité. Il y a des civils qui sont armés. Il y a l’évolution du terrorisme qui tue au quotidien, avec des djihadistes. Il est important que nous ayons une gendarmerie nationale bien équipée et bien armée au sein des populations, pour pouvoir les défendre », soutient Amadou Damaro Camara, président du groupe parlementaire de la mouvance présidentielle.

Cette nouvelle loi, il faut le noter, inquiète l’organisation guinéenne pour la défense des droits l’homme (OGDH). Son secrétaire général, Me Hamidou Barry, également avocat des victimes du massacre du 28 septembre 2009, ne manque pas de mot pour justifier cette position.

« Cette loi est très dangereuse dans la mesure où, pendant les manifestations, avant son adoption, on enregistrait des morts. Je crois qu’on a trop versé le sang en Guinée, il y a eu trop de violation grave des droits de l’Homme en Guinée, que l’OGDH  condamne fermement », a-t-il indiqué, tout en promettant de se battre pour que les droits l’Homme soient respectés. Ceci en saisissant, « les juridictions internationales », confie Me Barry.

Selon le ministre guinéen de la Défense nationale, Dr Mohamed Diané, qui a présenté ce projet de loi devant les députés, cette loi va permettre aux gendarmes d’être juridiquement plus assurés lorsqu’ils ont à faire usage de leurs armes et de les protéger, à l’occasion des procédures pénales, contre ceux qui voudraient se venger de l’autorité publique en s’en prenant aux personnes physiques qui l’incarnent.

« Les dispositions du présent projet de loi renforcent les moyens d’action de ceux qui œuvrent quotidiennement à la sécurité de tous et précisent la nature des situations effectives dans lesquelles les militaires de la Gendarmerie sont amenés à devoir faire usage de leurs armes. Elles traduisent également la volonté d’apporter des règles d’usage correspondant à chacune des situations auxquelles les militaires de la Gendarmerie sont souvent confrontés. L’encadrement de l’usage des armes par les militaires de la Gendarmerie est l’objectif principal visé par cette loi. Ainsi, la légitime défense n’est plus la seule contrainte qui pèse sur les gendarmes lorsqu’ils ont à faire usage de leurs armes », a rassuré Dr Mohamed Diané.

« Pouto », le bonnet guinéen aux origines aristocratiques

Patrimoine vestimentaire de la communauté peuhle, une des ethnies majoritaires de la Moyenne Guinée (ex Foutah théocratique ou Foutah Djallon), le bonnet « Pouto » ou « Poutoorou» est de nos jours porté par presque tous les Guinéens, avec le secret espoir de jouir de la respectabilité que conférait jadis ce couvre-chef.Avant l’ère coloniale, le port du « Pouto » était au Foutah Djallon réservé exclusivement aux privilégiés tels les rois, les érudits, les notables et, à la limite, les nantis. Porté lors des grandes cérémonies religieuses, festives ou sociales, le « Pouto » procurait à son propriétaire respect, admiration et considération.

« Au temps de mon père, il était rare de voir un porteur de +Pouto+, en dehors des grandes cérémonies », témoigne Souleymande Bodié Bah. A en croire ce peuhl originaire de Dalaba, ville de la Moyenne Guinée, ses parents étaient venus s’installer à Dinguiraye depuis les années 1800.

Pendant les fêtes, notamment religieuses, l’imam, outre son « Pouto », arborait un boubou traditionnel  agrémenté par des babouches aux pieds. Une canne ou un sabre complétait l’habillement de l’érudit. « Le choix de cet accoutrement n’est pas fortuit. Au contraire, il s’agissait, pour l’intéressé, d’affirmer son identité peuhle mais aussi de montrer son rang social », explique Souleymane.

Au fil du temps, le « Pouto » a été quelque peu désacralisé pour, entre autres vocations, devenir un cadeau offert aux hôtes de marque. « Dès que le présent (Ndlr, « Pouto ») est offert à l’hôte, la tradition voudrait qu’il le porte sur place, sous les acclamations de l’assistance. C’est la preuve qu’il a fait la Guinée », affirme Souleymande Bodié Bah, imam de la Mosquée de La Fontaine.

Outre ce symbole d’hospitalité, le « Pouto », surfant sur sa réputation première, permet aux Guinéens d’aujourd’hui d’acquérir une certaine respectabilité auprès de leurs vis-à-vis. En politique, les leaders originaires de la Moyenne Guinée ont pris l’habitude de le porter pendant leurs sorties publiques, leurs apparitions à la télévision ou leurs séances photos.

Ainsi, pendant l’élection présidentielle de 2010, trois des 24 candidats en lice, étaient identifiables sur leurs bulletins de vote grâce au « Pouto » : les opposants Cellou Dalein Diallo (originaire de Labé) et Mamadou Baadiko Bah (natif de Dalaba) ainsi que l’actuel ministre conseiller à la présidence de la République, Bah Ousmane (ressortissant de Pita).

Des politiques, le « Pouto » et devenu le couvre-chef de tous les Guinéens, donnant des idées aux futés artisans locaux qui ont ouvert des ateliers de fabrication du bonnet dans les huit villes de la région de la Moyenne Guinée, particulièrement à Mamou, la ville carrefour.

                                                                                                   

« Le Pouto est fabriqué partout en Moyenne Guinée. Mais la ville qui produit le plus grand lot, c’est Mamou comme à Timbo, Bhouriah », renseigne Elhadj Mamadou Diallo, coiffé d’un « Pouto » acheté 25 000 FCFA.

Il s’est offert un « Pouto » de classe, car on peut acquérir un couvre-chef quatre fois moins cher, soit 6000 FCFA. Le prix du bonnet varie suivant la qualité du tissu ou des éléments utilisés dans sa fabrication.

Le «Pouto» est également conçu sous différentes couleurs, tailles et formes, d’où, indique Aliou Diallo, artisan basé à Lélouma, il peut être rond ou carré.

Le Pm Kassory annonce la fin des subventions à Electricité de Guinée

Le Premier ministre guinéen, Ibrahima Kassory Fofana a annoncé, mercredi à Conakry, que son gouvernement va mettre fin aux subventions à la société Electricité de Guinée (EDG).Selon Ibrahima Kassory Fofana, cette année « 2600 milliards GNF » ont été accordés à EDG, une subvention volumineuse pour le Fond Monétaire International (Fmi) qui veut sa diminution.

« Mais ça (la subvention) ne peut pas continuer. Il faut y mettre fin », a déclaré Kassory Fofana au cours d’une conférence de presse pour faire le bilan de l’an 1 de son gouvernement.

Un industriel libano-sénégalais interpellé à Conakry pour gestion « clandestine »

Le Secrétariat général des services spéciaux, de la lutte contre la drogue et le crime organisé et l’Office de répression des délits économiques et financiers ont interpellé, mardi à Conakry, le Libano-sénégalais Zoher Didy, propriétaire de SOFAL-Guinée, une usine qui fabrique des produits alimentaires, cosmétiques et détergents, pour gestion d’une unité industrielle « clandestine ».Selon le colonel Moussa Tiègboro, Secrétaire général à la Présidence, chargé des services spéciaux, de la lutte contre la drogue et le crime organisé, le Libano-sénégalais est poursuivi pour délit économique et crime organisé.

« Cette entreprise reste fermée toute la journée pendant que les gens travaillent à l’intérieur. C’est même un four crématoire. Ils travaillent pour enrichir illicitement un monsieur. Il faut être un chasseur de singe pour découvrir l’enseigne de cette société », a fustigé M. Tiègboro.

Face à la presse, le présumé coupable a nié les faits qui lui sont reprochés.  « J’ai entendu les services spéciaux parler d’une exactitude totalement fausse uniquement dans le but de faire leur publicité. Je dis et je répète qu’il n’y a pas un seul produit contrefait dans mon entreprise », s’est défendu Zoher Didy.

Le gouvernement guinéen veut mobiliser les populations pour le reboisement

Le ministre guinéen de l’Environnement et des Eaux et Forêts, Oyé Guilavogui a annoncé, lundi à Conakry, que son département envisage de réactualiser la loi « Fria » pour faire participer l’ensemble des Guinéens à des actions de reboisement.S’exprimant au cours d’une conférence de presse sur le bilan de son département, Oyé Guilavogui a indiqué que le déboisement se pratique à vive allure dans le pays, surtout en Haute Guinée à cause de l’exploitation de l’or.

 « Ce qui se passe en Haute-Guinée est très grave. Le déboisement qui a lieu là-bas n’est jamais arrivé dans une autre région », a-t-il déploré, ajoutant que les orpailleurs dégradent la nature et n’aident pas le gouvernement à restaurer l’environnement.

Pour pallier à ce phénomène, la réactualisation de la loi « Fria » est « nécessaire », a souligné le ministre. « Cette loi, a-t-il rappelé, disait que pour se marier, il faut planter un arbre, pour faire un baptême, il faut planter un arbre. Dans les quartiers, on sensibilisait les gens pour planter des arbres. Mais on ne se limitait qu’aux annonces, il n’y avait pas de suivi ».