Qu’allons-nous faire des cinq prochaines années (2) : Mettre fin à « l’heure malienne » !

Ponctualité, rigueur ? A combien d’entre vous est-il arrivé d’arriver trop tôt à  un rendez-vous et que votre interlocuteur soit lui arrivé deux heures plus tard et sans même s’excuser tant la pratique est normale voire intégrée dans les habitudes ? Mieux, une cérémonie officielle est prévue à  9h mais débute à  11h. Pis, dans l’administration malienne, un agent arrive bien après le ministre et part plus tôt du bureau. Avez-vous jamais attendu des heures dans la salle d’attente d’une institution, d’un ministère ou été énervé à  un guichet de banque parce que la caissière discute au téléphone et vous fait patienter le temps de commenter le dernier basin qu’elle a porté lors d’un mariage ? Partout, dans les services, à  la maison, il semble que l’heure malienne soit devenue la règle. Prendre tout son temps, faire attendre les autres et faire attendre le temps. Pourtant, « Time is money », disent les anglo-saxons, qui ont compris qu’être à  l’heure à  un rendez-vous, c’est crucial pour le business. Etre ponctuel au bureau est un gage de sérieux. L’une des conseillère de Barack Obama précise :  » Vous ne savez jamais qui vous observe, alors soyez irréprochables ». La question que l’on se pose est de savoir si ces pratiques néfastes au développement de tout pays, vont-elles changer ? Si le chef de l’Etat qui est le premier garant d’un peuple, l’exemple, le modèle à  suivre, doit s’efforcer d’inspirer la nation, la tâche s’avère herculéenne, titanesque, lorsque les mentalités ont longtemps laissé s’infiltrer en elle, le culte du laxisme à  tous les niveaux. Le nouveau pouvoir va t-il pouvoir changer cette pratique néfaste ?!?… C’est d’abord à  chacun de faire son autocritique. Un jugement dur, pourrez-vous pensez, mais les bonnes habitudes se cultivent dès l’enfance, dès le jardin, dès le berceau même. La discipline, le respect de la parole donnée, la rigueur à  l’école, à  l’université plus tard, l’effort et la persévérance sont des valeurs que doivent inculquer tous parents à  leurs enfants. Etre à  l’heure à  un simple rendez-vous peut déboucher sur une affaire à  succès ou créer la chance. En cas de retard, prévenir son interlocuteur est un signe de respect tout comme justifier un retard ou une absence est une règle d’or dans le travail comme dans les relations humaines, les relations hommes-femmes ou encore de supérieur à  subordonné. Bien sûr, les cas de force majeure existent. Organiser un évènement est un autre problème dans ce pays. Soumis à  l’impératif institutionnel, il est impensable de commencer une cérémonie sans la présence d’une autorité officielle, ce qui encore une fois, et parce que les dispositions n’auront pas été prise à  temps, retardent le début de l’évènement. Au grand détriment de tous ! Combien de fois n’avez-vous pas pesté parce que votre agenda se trouvait modifié à  cause de l’inefficacité ou du laxisme des autres. Par tous les saints de Djenné ! Ah je vous le dis, l’heure malienne est un vrai problème dans ce pays. Et pourtant, l »ère du sérieux ne demande qu’ à  émerger pour permettre milles et une success-story dans ce grand Mandé… Alors, chers concitoyens, qu’allons nous faire des cinq prochaines années ? Etre à  l’heure tout bonnement !

Ramadan: faut-il fermer les bars ?

Le soleil se couche sur Bamako, la majorité des fidèles musulmans courent vers les mosquées ou leurs maisons. Au même moment, quelques uns se dirigent vers les bars, buvettes et autres lieux de retrait à  la recherche d’une goûte d’alcool. Juste une petite goûte afin de taire une soif dont seul l’alcool peut calmer. « Il est difficile d’abandonner, moi je bois depuis des années et pendant le Ramadan, J’essaye d’observer le jeûne, il faut tout de même souligner que C’’est seulement la nuit que je touche à  la bouteille», confesse M. Tall, un agent commercial. Entre religion et vieilles habitudes Le Mali est un pays a majorité musulman (plus de 90%). Mais cependant, le caractère laà¯c donne à  chaque citoyen le droit de jouir de ses passe-temps dans la légalité. C’’est pourquoi on porte peu de jugement aux musulmans pratiquants qui passent la journée sans boire, sans manger et sans toucher à  la femme du lever au coucher du soleil ; histoire d’abandonner certaines habitudes qui ne vont pas avec les règles de l’islam. « Le Ramadan ne se limite pas au jour. Il y a aussi la nuit », a lancé un prêcheur. Les bars interdits dans les années 80 Pendant le régime militaire, le gouvernement exigeait la fermeture des bars et maisons closes au mois de Ramadan. Mais avec l’avènement de la démocratie, ce sont certains chefs religieux qui ont demandé en premier que cette mesure soit levée. Ousmane Chérif Haà¯dara, prêcheur très célèbre disait « ouvrez les bars et maisons closes. Ce n’est pas fait pour les musulmans. Si vous les fermez, vous pénaliserez au même titre les non musulman. C’’était une façon pour lui d’expliquer le caractère laà¯c du pays et de demander au gouvernement de laisser tous les citoyens profiter de ce qui leur semble bon. Bien entendu si cela ne dérangeait personnes. Evolution oblige Si dans le temps, les villes maliennes étaient paralysées par le mois de ramadan, aujourd’hui, les gens ont tendance à  reprendre les activités après la rupture du jeûne. Les hommes d’affaires, les opérateurs économiques, etc, rattrapent le temps perdu pendant le jour. Des rendez sont fixés dans les lieux habituels. C’’est là  que certains n’hésitent pas à  reprendre la bouteille. Entre boisson sucrée et boisson alcoolisée, le choix est vite fait qu’on soit amateur ou habitué de la dernière. Ramadan et Bamako by-night Aux environs de 19h, les rues de la capitale malienne sont désertes. Seuls quelques retardataires fréquentent les grandes artères reliant leurs lieux de travail et leurs domiciles. Après la coupure et la prière, quelques noctambules se laissent guider par leur flair à  la recherche d’un endroit animé. Parmi les endroits les plus fréquentés pendant le jeune musulman, on peut énumérer les rues princesses de l’Hippodrome et de Badalabougou. Dans ces endroits, les usagers ne viennent pas uniquement pour prendre un verre, mais aussi pour traiter affaires, ou encore apprécier le défilé de quelques belles de nuits. Selon un gérant de bar que nous avons interrogé dans le quartier de Quinzambougou, la consommation de l’alcool baisse. Je vends à  peine le cinquième de ma provision pendant le mois de Ramadan. Devant les maisons closes, l’affluence est aussi de moins en moins faible. «Avec le mois de carême, nous avons peu de clients. On se demande si on pourra payer la maison à  la fin de ce mois », a expliqué une professionnelle de sexe.