Audiovisuel: 109 autorisations attribuées à des radios, télévisions, un distributeur

La Haute Autorité de la Communication (HAC) a publié le 2 juillet les résultats définitifs de l’appel à candidatures lancé le 19 mars pour attribuer des fréquences et autorisations aux services privés de communication audiovisuelle.

Cet appel a suscité un réel engouement, avec 138 dossiers déposés, représentant l’ensemble des régions et du district de Bamako, excepté Taoudéni, Ménaka et Nioro du Sahel.

Au terme de la délibération du Collège de la HAC, 109 dossiers ont été retenus : 94 relatifs à des radios, 14 à des télévisions et un pour un distributeur. Les promoteurs sélectionnés sont invités à se rapprocher, sans délai, des services de la HAC pour finaliser les autorisations d’exploitation et conventions nécessaires.

Le paysage audiovisuel malien recense environ 373 radios et 23 chaînes de télévision, publiques et privées, selon l’annuaire médiatique de 2019 relayé par Media Landscapes . La radio demeure le média dominant, avec 65 % des Maliens qui l’écoutent au moins quelques fois par semaine et 41 % quotidiennement, tandis que la télévision atteint 19 % d’audience quotidienne selon les enquêtes Afrobarometer menées entre 2021 et 2023 .

Fait notable, la chaîne privée Joliba TV News a repris officiellement ses émissions le 30 juin, à l’issue d’une suspension de six mois décidée par la HAC à la suite d’une plainte du Burkina Faso en novembre 2024. La suspension avait été levée le 22 mai dernier, la chaîne ayant profité d’un mois supplémentaire pour préparer son retour . Ce retour renforce le cadre de pluralisme audiovisuel sur fond d’un secteur média fragilisé.

Avec l’attribution de ces 109 licences, la HAC renforce la couverture médiatique sur l’ensemble du territoire et donne un nouvel élan à un secteur mis à l’épreuve par la crise sécuritaire et l’incertitude économique.

 

Arrêtés de paiement des redevances audiovisuelles : les associations de presse exigent un retrait et appellent au dialogue

Les principales associations de la presse audiovisuelle et en ligne du Mali, notamment l’Union des Radios et Télévisions Libres du Mali (URTEL), l’Association Malienne des Télévisions (AMATEL), l’Association des Professionnels de la Presse en Ligne du Mali (APEL Mali), l’Union des Radios Privées du Mali (URPM) et l’Association des Éditeurs de la Presse Privée (ACCESS), ont exprimé leur profonde préoccupation suite à la publication par la Haute Autorité de la Communication (HAC) des arrêtés interministériels n°4473 et 4474. Ces arrêtés fixent les montants et les modalités de paiement de la redevance annuelle pour l’exploitation des services audiovisuels, ainsi que les frais de délivrance et de modification des autorisations.

Dans un communiqué conjoint, ces associations dénoncent la mise en application immédiate de ces mesures, malgré leurs précédentes demandes de sursis lors des consultations antérieures. Elles soulignent le contexte économique difficile auquel font face les médias maliens, aggravé par la crise énergétique actuelle. De plus, elles regrettent le manque de concertation dans la détermination des montants des redevances, estimant que ces décisions unilatérales pourraient fragiliser davantage le secteur médiatique national.
Les associations demandent donc un report de la mise en œuvre de ces arrêtés et appellent à l’ouverture d’un dialogue inclusif avec les autorités compétentes afin de trouver une solution concertée et adaptée à la réalité économique des médias au Mali.
Le communiqué est signé par les représentants des différentes associations et a été adressé à plusieurs institutions gouvernementales, notamment la Primature et les ministères concernés.
Cette situation intervient dans un contexte déjà tendu. Les médias jouent un rôle important dans la consolidation de la démocratie et la promotion de la bonne gouvernance. Il est donc essentiel que les autorités et les acteurs du secteur travaillent ensemble pour garantir un environnement favorable à l’exercice du journalisme, tout en assurant la viabilité économique des organes de presse.
Les associations de presse réitèrent leur engagement à œuvrer pour une information de qualité au service des citoyens et espèrent que les autorités prendront en compte leurs préoccupations légitimes pour le bien de la démocratie malienne.

Retrait de la licence de Joliba TV : La chaîne dispose de trois jours pour contester la décision

La Haute Autorité de la Communication (HAC) a récemment décidé de retirer la licence de diffusion de la chaîne privée Joliba TV News. Cette décision fait suite à une plainte déposée le 12 novembre 2024 par le Conseil supérieur de la Communication du Burkina Faso, en réaction à des propos tenus par le politicien malien Issa Kaou N’Djim lors d’une émission diffusée sur Joliba TV News.

M. N’Djim aurait accusé les autorités burkinabè de mettre en scène une prétendue tentative de déstabilisation. Des déclarations jugées « gravissimes » par Ouagadougou. ​​
La HAC reproche à Joliba TV News des « manquements à l’éthique et à la déontologie journalistique, ainsi qu’une atteinte à l’honneur d’un chef d’État étranger ». La fermeture de la chaîne est prévue pour le 26 novembre 2024. ​​
Toutefois, Joliba TV News dispose d’un délai de trois jours pour contester cette décision devant une juridiction compétente. Si un recours est déposé, la mesure de retrait de licence pourrait être suspendue en attendant le verdict final. Il est donc possible que la situation évolue en fonction des actions entreprises par la chaîne et des décisions judiciaires à venir.
Il est important de noter que ce n’est pas la première fois que Joliba TV News fait l’objet de sanctions. En novembre 2022, la chaîne avait été suspendue pour deux mois par la HAC pour des propos jugés diffamatoires et des accusations infondées concernant l’instance de régulation et les autorités de la transition. ​