Hadizatou Dao : Au nom du slam !

Finaliste de la Coupe du monde de Slam Poésie 2020, Hadizatou Dao est une pépite du slam malien. Avec des textes aussi bouleversants qu’engagés, elle impose le respect. Elle nous parle de son parcours et de ses rêves.  

Son ambition ? Contribuer au développement du slam malien en le vulgarisant, parce que « le Slam n’est pas assez connu et compris au Mali ». Ce rêve cohabite à côté de celui de formatrice dans cet art avec des ateliers d’écriture et d’expression des blessures ou des joies de l’âme. En somme, réaliser son projet, « le slam comme thérapie », pour améliorer les conditions de vie des jeunes en occupant leur esprit au quotidien pour lutter contre la délinquance juvénile, à l’image du géant français Grand Corps Malade. Même si la récurrente question de l’art qui peine à nourrir son homme revient sur l’ardoise des préoccupations, la pépite du slam malien Hadizatou est optimiste pour ce qui concerne l’évolution et la perception de la culture au Mali. Elle est persuadée que les autorités de la Culture vont porter à bras le corps le slam dans sa pluralité afin de valoriser ce jeune art.

Hadizatou Dao est la championne 2020 du slam malien. Du 18 au 24 mai, elle a représenté le Mali à la Coupe du monde de slam poésie, Grand poetry slam, qui réunit des slameurs du monde entier qui s’est tenu cette année sur la toile. Elle a réalisé l’exploit d’aller à la finale de ce rendez-vous de l’art oratoire auquel le Mali participe pour la troisième fois. L’édition 2020 a été remportée par l’Espagnol Dani Orviz, 44 ans, déjà plusieurs fois champion d’Europe et d’Espagne. Mais la performance exceptionnelle d’Hadizatou a été saluée par ses pairs.

C’est en 2015 qu’elle cède aux avances du slam, à travers la rhétorique et le style du slameur français Grand Corps Malade.  Bien plus tard, une autre voix forte impactera sa vie : celle de l’artiste engagée Malika, la reine du slam burkinabè.

Après deux passages à Oxyjeunes, en 2016 et 2017 à Ségou, elle prend conscience que le slam, à côté de ses études et la lecture est une forme d’expression de la sensibilité de son âme.

Du haut de ses 20 ans, même si le rêve est permis, l’étudiante porte en bandoulière l’effort, le travail, pour s’ouvrir de nouvelles portes et affronter de nouveaux défis. Littérature et sciences, ses passions, même si elles semblent antagonistes, dialoguent en toute quiétude au nom du slam.

Idelette BISSUU