Plus de deux millions de musulmans en pèlerinage à La Mecque

Plus de deux millions de musulmans venus des quatre coins du monde ont entamé mercredi le grand pèlerinage à La Mecque: un parcours en plusieurs étapes qui se déroule au coeur de la première ville sainte de l’islam et dans ses environs.

Les autorités saoudiennes ont mobilisé d’importants moyens, dont 100.000 membres des forces de sécurité, et se sont dites prêtes à parer à toute éventualité alors qu’il y a deux ans, une gigantesque bousculade avait fait près de 2.300 morts.

A l’aube, l’effervescence est déjà palpable sur l’esplanade de la Grande mosquée. Chacun se prépare à rallier Mina, à cinq kilomètres à l’est de La Mecque.

Valises prêtes et scellées, des pèlerins attendent leur bus sur un trottoir. D’autres accomplissent le tawâf, les sept tours rituels autour de la Kaaba. La Kaaba est cette construction cubique enveloppée d’une lourde étoffe de soie noire brodée au fil d’or de versets coraniques. C’est dans sa direction que les musulmans du monde entier se tournent pour prier et autour de laquelle les pèlerins effectuent le tawâf.

Des pélerins musulmans à proximité de la Kaaba, à La Mecque, le 28 août 2017 / AFP

Des pélerins musulmans à proximité de la Kaaba, à La Mecque, le 28 août 2017 / AFP

Nour, une Saoudienne de 30 ans, presse le pas, le souffle court. « Je dois encore finir le tawâf » avant de rejoindre Mina, lâche-t-elle sans marquer de pause.

Risvana, elle, semble plus apaisée. Assise sur une chaise pliante au milieu de l’esplanade, elle berce son bébé de six mois avec lequel elle compte effectuer le pèlerinage. « J’ai tout prévu pour lui », dit la jeune maman en montrant une bouteille d’eau dépassant de son sac.

« Chaque fois, ce sont de nouvelles émotions », lance de son côté Tidjani Traoré, consultant dans la fonction publique originaire du Bénin.

Au fil des ans, « il y a eu des innovations en terme d’organisation et d’accueil des pèlerins. Aujourd’hui, les tentes sont climatisées », ajoute-t-il en assurant effectuer son 22e pèlerinage à l’âge de 53 ans.

« priorité » à la sécurité

Le hajj / AFP

Le hajj / AFP

Sur l’esplanade de la Grande mosquée, appelée en arabe Masjid al-Haram (la mosquée sacrée), des brumisateurs rendent la chaleur plus supportable.

Assis à l’ombre d’arbres ou de ponts en béton armé, des fidèles attendent patiemment l’appel de la prochaine prière. D’autres, plus téméraires, poursuivent leur marche, protégés par un tapis de prière ou un petit parapluie fixé sur la tête par un bandeau élastique.

Plusieurs fois dans la journée, des équipes bien rodées d’employés, majoritairement asiatiques, nettoient l’esplanade, à coups de jets d’eau.

Cette année, le pèlerinage est marqué par le retour des fidèles iraniens, absents l’an dernier.

La bousculade meurtrière de 2015 avait fait 464 victimes iraniennes et, quelques mois plus tard, Ryad et Téhéran avaient rompu leurs relations après l’exécution d’un dignitaire chiite en Arabie et l’attaque de missions diplomatiques saoudiennes en Iran.

« Assurer la sécurité des pèlerins est notre priorité », a insisté mardi le général Mansour Al-Turki, porte-parole du ministère de l’Intérieur.

Le hajj intervient aussi dans un contexte de crise diplomatique entre l’Arabie saoudite et ses alliés d’un côté, et le Qatar de l’autre. Les premiers reprochent au petit émirat gazier son soutien à des groupes extrémistes et son rapprochement avec l’Iran, grand rival régional de Ryad.

Le boycott imposé au Qatar depuis le 5 juin, qui comprend notamment la fermeture des liaisons maritimes et aériennes, a empêché de nombreux Qataris de venir au hajj cette année, même si Ryad a assoupli les conditions d’entrée par la voie terrestre à deux semaines du pèlerinage.

En fauteuil roulant 

Le grand rassemblement religieux intervient également à un moment où le groupe jihadiste Etat islamique (EI) recule dans ses fiefs irakiens et syriens mais continue à répandre la terreur, notamment au Moyen-Orient et en Europe.

A quelques pas de la Kaaba, Fatiya Taha, 67 ans, ne cache pas sa joie. « J’espérais faire ce pèlerinage depuis quatre ans », assure la doyenne d’un groupe d’Egyptiennes, enfoncée dans son fauteuil roulant.

Le moment fort du hajj aura lieu jeudi avec l’ascension du mont Arafat pour une journée de prières et d’invocations.

Avant même le début des premiers rites, les allées marchandes ne désemplissaient pas. Une jeune femme installée à la table d’un grand glacier prie, assise, les mains croisées posées sur les genoux.

Des effluves de musc embaument les allées. Gandouras, farachas et jellabas –tenues traditionnelles dans les pays d’origine des pèlerins– aux couleurs chatoyantes font fureur.

Le pèlerinage est incontestablement une source de revenus pour le royaume saoudien.

Le plan de réformes économiques « Vision 2030 », dessiné dans un contexte de chute du prix du pétrole, comprend l’essor du tourisme religieux. Selon des chiffres officiels, le nombre de pèlerins venus de l’étranger est en augmentation par rapport à 2016

Au deuxième jour du pélerinage, les croyants affluent sur le mont Arafat

Des centaines de milliers de fidèles se rassemblaient vendredi pour une journée de prières et d’invocations sur le Mont Arafat, au deuxième jour du pèlerinage à  La Mecque, l’un des plus grands rassemblements annuels musulmans au monde. «Je suis comme un nouveau-né, sans aucun péché», explique les larmes aux yeux Taofik Odunewu, un Nigérian, peu après son arrivée sur le Mont Arafat. Ce pèlerin, dont le pays est endeuillé par une vague de violences attribuée au groupe islamiste extrémiste Boko Haram, dit «prier pour la prospérité (…), pour mon pays». Vêtu de deux pièces de tissu blanc non cousues, symbole d’un état de pureté et d’égalité entre les pèlerins, Taofik Odunewu est «heureux» d’avoir eu l’occasion d’effectuer le hajj, l’un des cinq piliers de l’islam que tout fidèle est censé accomplir au moins une fois dans sa vie, s’il en a les moyens. Les fidèles ont commencé dès le lever du jour à  affluer vers le Mont Arafat, également appelé «Jebal Al-Rahma» (Mont de la Miséricorde). «O Dieu me voilà  répondant à  ton appel», répétaient en chœur les pèlerins qui, en bus, en train ou à  pied, avaient parcouru lentement les quelque 6 km séparant le Mont Arafat de la vallée de Mina, o๠le pèlerinage a commencé jeudi par une journée de prières. Certains se déplaçaient avec leurs valises et autres effets personnels, les plus âgés dans des chaises roulantes, avant de passer la journée dans une cité de tentes blanches leur offrant des abris temporaires. De nombreux pèlerins ont cependant dressé leurs propres tentes, certains se créant des abris sommaires avec des sacs poubelle colorés, d’autres étalant des matelas à  même le sol. Les autorités saoudiennes, qui ont mobilisé 85 000 agents de sécurité, affirment que le hajj se déroule sans incident parmi les 1,3 million de pèlerins venus de l’étranger et les centaines de milliers de fidèles de l’intérieur du royaume. En milieu de journée, les fidèles doivent participer à  une prière collective à  la mosquée Namera, bâtie sur le site o๠le prophète Mahomet a, selon la tradition, prononcé son dernier prêche il y a plus de 14 siècles. Au coucher du soleil, ils mettront le cap sur la vallée de Mouzdalifa, à  quelques kilomètres de là , pour y passer la nuit. Selon la tradition, ils y ramasseront des cailloux en prévision du rituel de lapidation de Satan dans la vallée de Mina, au premier jour de l’Aà¯d al-Adha, la fête du sacrifice célébrée à  partir de samedi.

Pélerinage à la Mecque: les fidèles s’organisent

Au Mali,le pélerinage remonte au temps des empires. On se rappelle le pèlerinage effectué par l’empereur Kankou Moussa, puis par Askia Mohamed. Etant le 5è pilier de l’Islam, le hajj doit se faire en Arabie Saoudite, sur les lieux saints de l’Islam, chose qui nécessite un déplacement à  organiser minutieusement Les préparatifs du Hajj, la Maison du Hajj Au Mali, de façon légale, on ne peut faire le pèlerinage que par 2 voies : la filière gouvernementale et la filière privée qui sont l’apanage des agences de voyages par le biais de l’Omatho (Office du Tourisme Malien). Qu’il s’agisse de l’Etat ou du secteur privé, C’’est la Maison du Hadj qui reçoit et traite les demandes de passeport accompagnées de toutes les pièces exigées (carte d’identité nationale, certificat d’acte de naissance, fiche médicale,…). Cette maison assure aussi la formation des pèlerins. Par ailleurs une taxe de 20 000 francs Cfa par pèlerin est versée ici. La maison du Hadj est dotée de la police pour la confection des passeports des pèlerins. La maison du hadj envoie directement tous les passeports au niveau de l’Ambassade d’Arabie Saoudite pour les visas. Une information : au niveau de l’Arabie Saoudite, on ne reconnaà®t que les Etats ; C’’est dire que l’Etat vient en interface même dans les pays ou seuls les privés organisent le hadj Le pèlerinage : les étapes Dans la pratique la quasi totalité de nos compatriotes fidèles et pèlerins accomplissent à  la fois le [i Umra ou petit pélerinage puis le Hajj grand pélerinage ; On peut faire les deux en même temps. Il y a eu un peu d’évolution. Il y a des étapes qui ne sont pas faites de nos jours ; toute chose relevant soit du Umra ou soit de la surérogation (sunna surérogatoire). Ainsi dans le temps, les pèlerins partaient faire des prières dans la mosquée d’Alcoste d’Omar qui est dans la ville de Jérusalem. Il y a aussi l’étape ou il faut faire les 40 prières durent 8 jours soit 5 prières par jour à  Médine o๠se repose le Prophète Mohamed PSL. Ni le séjour de Médine n’est obligatoire, ni celui de la mosquée d’Alcoste à  Jérusalem. La phase rituelle commence à  partir de Mina. De Mina il faut aller à  Arafat… Le jour de Arafat est le sommet du pèlerinage. Des poteaux sont placés pour indiquer le site. Toute personne qui ne parvient pas à  entrer dans cette zone indiquée avant le coucher du soleil, on dit que cette personne a raté son pèlerinage ! Le jour d’Arafat coà¯ncide avec la Tabaski. Ce jour, les prières (14h et 16h) sont groupées et livrées « en gros ». Il faut quitter Arafat pour venir à  Muzdalifah pour la prière du crépuscule. Voila pourquoi on dit que le soleil ne tombe pas sur Arafat.Quelque soit les conditions ou le temps ; même après minuit ou à  l’aube, si vous arrivez à  Muzdalifah, vous ne devez pas faire la prière du crépuscule ou « fitri ». Le jour d’Arafat, à  une certaine heure, la police évacue tous les pèlerins qu’elle trouve sur le site pour les ramener à  Muzdalifah. Je vous rappelle C’’est pas une police répressive mais elle est là  pour que le pèlerin puisse accomplir son hadj afin qu’il soit valable. Muzdalifah Apres Arafat, il faut aller à  Muzdalifah. Ici la nuitée était obligatoire dans le temps. Mais maintenant, les gens juste après Arafat vont à  Muzdalifah pour ramasser les pierres avec lesquelles on lapide Satan. Dans le temps, on ramassait les 21 pierres mais de nos jours, des facilités sont faites. Les fidèles ne prennent que 7 pierres à  Muzdalifah et le restant, ils les complètent à  Mina. Il faut préciser C’’est à  Muzdalifah qu’on passe la nuit à  la belle étoile. Il n’y a pas de structures d’accueil, ni d’hôtels ou de restaurants. Les gens peuvent monter leurs petites tentes à  la belle étoile. Mina Apres l’étape de Muzdalifah, les pèlerins reviennent à  Mina pour lapider le Satan et immoler leur mouton. La lapidation du Satan dure 3 jours. Des mesures de sécurités sont prises car beaucoup de pèlerins perdaient la vie lors de la lapidation de Satan. Une fois Satan lapidé, le fidèle ne revient plus par le chemin par leque il est arrivé, ce qui fluidifie le trajet pour les autres qui sont sur le point de lapider. Makka ou la Mecque : le rite ou le tour d’adieu La Mecque est le lieu ou la Kaaba a été érigée. Il va de soi que le pèlerin vient ici pour la Tawaf et le Safa et Marwa. Le Tawaf est une procession de circonvolution du pèlerin 7 fois au tour de la Kaaba. Le Safa et le Marwa sont deux monts au tour desquels des allers-retours ont lieu sept fois. Comme tous les autre piliers de l’Islam, le pèlerinage repose principalement sur des piliers au nombre de 4 quatre : -l’intention de la sacralisation (Ihram) -La course entre Safa et Marwa -La station d’Arafat -Le circuit au tour de la Kaaba (Ifada) Règles à  respecter pour entreprendre le Hajj Il faut cependant retenir que pendant le pèlerinage, il ne peut être toléré ni épouses, ni libertinage (pour dire pas de rapports sexuels, de baisers ou de caresses, etc.) ni de disputes. Aussi, les pèlerins hommes doivent s’abstenir de vêtements cousus ; le corps ne doit pas subir d’embellissement ou de blessure et même les coupes d’ongles sont interdites. Le fidèle ne peut ni tuer, ni chasser et planter ou couper des végétaux! Une fois entrées en sacralisation, les femmes ne sont point soumises au rituel du grand lavage en cas de règles ou d’accouchement. Toutefois, des mesures sont exigées pour l’écoulement extérieur du sang. l’organisation aux sites du pélerinage Les pèlerins sont groupés par zone et ensuite par pays. Il y a la zone Asie, la zone Amérique, la zone Afrique etc. Par exemple dans la zone Afrique, vous avez l’Afrique noire, les pays du Moyen-Orient etc. Par rapport au pourcentage, nous sommes favorisés.Ce qu’il faut noter, c’est que les pèlerins viennent de partout. Nous étions 3 millions et demi en 2005. Prenez les pays comme l’Indonésie ou la Malaisie. Chez eux C’’est par programmation. Il y a des listes et des sous listes ou même des listes d’attentes. Et les gens disposent de moyens colossaux et ne sont pas loin des lieux saints mais ils ne peuvent pas participer comme ils le souhaitent. Par exemple un fidèle témoigne qu’il était programmé 9 ans avant que le tour lui soit arrivé. La plénitude de l’âge Le rite demande beaucoup d’efforts physiques. Il faut être dans la plénitude de son âge pour le faire. Il ne faut pas attendre la vieillesse pour accomplir le Hajj. Beaucoup de gens avaient du mal à  l’accomplir.  » J’ai lapidé Satan pour 2 ou 3 personnes », témoigne un fidèle. Et il est désormais dit que ceux qui ont plus de 65 ans ne pourront plus aller faire le pèlerinage ! Subvention de l’état De plus en plus l’Etat se désengage au profit du privé. l’état ne détient que 1/3 et les 2/3 reviennent au secteur privé. Les pèlerins de la filière étatique bénéficient d’une subvention, diminuant ainsi les coûts. Les pèlerins relevant du privé ne bénéficient pas de ces subventions. D’ailleurs, l’état est prêt à  subventionner pour tous les pèlerins maliens pourvus qu’ils acceptent les conditions gouvernementales.